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Roger Lumbala et Diomi Ndongala invalidés


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Diomi et Roger
Diomi et Roger

*Les deux députés nationaux ont été invalidés hier par l’Assemblée nationale qui siégeait à huis clos. Il est reproché à Roger Lumbala d’avoir embrassé le Mouvement rebelle du 23 mars 2009, acceptant de ce fait d’aller en guerre contre son propre pays et de tuer la même population qui a fait de lui député national. Tandis que Diomi Ndongala a été invalidé pour permettre au Procureur général de la République d’ouvrir des poursuites judiciaires contre lui, accusé de viol sur mineures.

*Pour sa part, le parti politique dénommé « Rassemblement congolais pour la démocratie nationale » (RCD/N), appartenant à Roger Lumbala, a été dissous par un arrêté du ministre de l’Intérieur, et interdit de fonctionner sur toute l’étendue du territoire national.

Le vote auquel les députés nationaux sont arrivés hier mardi ne pouvait en aucun cas surprendre. En effet, saisi par le Procureur général de la République qui avait sollicité la levée des immunités parlementaires des députés Roger Lumbala et Eugène Diomi Ndongala, l’Assemblée nationale se devait, tout en respectant la loi en la matière, examiner cette question brûlante de l’heure afin de permettre à l’organe de la loi d’initier des poursuites judiciaires en leur encontre.

C’est ainsi que le huis clos a été décrété, conformément au Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Et à l’issue du vote, les deux députés nationaux ont été invalidés, ce qui va permettre au PGR d’avoir les mains libres pour les poursuivre en justice.

Le cas Roger Lumbala

Comme nous n’avons jamais cessé de le démontrer, la visite de Roger Lumbala dans les pays accusés de soutenir les rebelles du M23 a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il aura par son comportement énervé le Gouvernement de la République qui l’a de ce fait soupçonné être de mèche avec les rebelles du M23. Et c’est maintenant que d’aucuns comprend que ce qui arrive au député national Lumbala n’a rien de hasardeux.

Il s’agit bien d’une personne habituée d’aller en guerre contre son propre pays et de tuer ses propres électeurs, pourvu des mains obscures lui tendent quelques billets de banque ou qu’on lui promette un poste ministériel lors des négociations. C’est ainsi qu’il est là où l’on parle de partage du gâteau, mais jamais là où l’on parle développement de la Rd Congo.

Comme nous venons de le démontrer, le Gouvernement qui l’avait accusé d’être de mèche avec les terroristes du M23 ne s’était pas trompé, parce que l’évolution des événements lui a totalement donné raison. Où sont passés alors ceux qui tentaient de le défendre bec et ongles ? C’est ainsi que le Procureur général de la République était sollicité pour initier des poursuites judiciaires à son encontre pour haute trahison.

Mais, comme il fallait se référer à la procédure prévue à cet effet par la Constitution de la République, il revenait à l’Assemblée nationale de se réunir afin de lever l’immunité de l’intéressé pour permettre au PGR de le poursuivre. C’est l’essentiel du vote auquel sont arrivés hier les députés nationaux qui siégeait à huis clos. Un huis clos exigé par rapport à la complexité du dossier.

Car, selon les sources proches de l’Assemblée nationale, même certains députés de l’Opposition n’ont pas du tout approuvé le comportement de leur collègue, qui a préféré abandonner le débat parlementaire au profit des armes. Donnant ainsi raison à ceux qui prédisaient ce comportement dans le chef de l’élu de Mbuji-Mayi.

Pour ce faire et étant donné que ses immunités ont déjà été levées, il revient au PGR de lancer un mandat d’arrêt international. Dans ce cas, tous les pays au monde qui ont signé avec la Rd Congo les accords de réciprocité, devront mettre la main sur Roger Lumbala et le transférer à Kinshasa pour qu’il réponde des faits mis à sa charge. En choisissant d’opérer aux côtés du M23, on estime que Roger Lumbala s’était bien informé pour savoir qu’il s’agit d’un mouvement politique constitué des terroristes recherchés par la Cour pénale internationale (CPI).

Diomi Ndongala en difficulté

Il vous souviendra que lors de sa séance plénière du 18 octobre 2012, l’Assemblée nationale avait décidé de mettre en place une commission spéciale chargée d’examiner le réquisitoire du Procureur Général de la République aux fins d’obtenir la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable Eugène Diomi Ndongala Nzo Mambu.

Diomi Ndongala n’est pas à son premier cinéma sachant bien la gravité des faits mis à sa charge. Dans la nuit de son forfait, le député Diomi Ndongala avait pris la poudre d’escampette en se réfugiant dans son Bas-Congo natal, échappant ainsi à la procédure de flagrance. Alors que sa famille politique aussi bien que biologique accusait le régime en place de museler l’opposition qu’il incarnait, Eugène Diomi Ndongala a attendu l’arrivée de François Hollande en RD Congo pour réapparaître.

Barbu, moustachu, le fugitif est nanti d’une santé de fer sur la route du Bas-Congo. Son seul but était de présenter une fiction dont lui-même est l’acteur principal : qu’il a été relâché par les services de sécurité qui le gardaient dans un lieu tenu secret, sous prétexte de la pression du président français.

Invité à la commission pour présenter sa version des faits après celle du Procureur Général de la République du haut de la tribune de l’Assemblée, et celle du Premier Avocat Général Mupier sur la dénonciation des faits infractionnels commis dans la soirée du 26 au 27 juin 2012, dont le Parquet Général a ouvert un dossier judiciaire, il ressort que le député national Eugène Diomi Ndongala qui devrait éclairer la Commission n’a pu se présenter en personne. Il a plutôt chargé ses conseils de présenter ses excuses aux membres de ladite commission en justifiant son absence pour des raisons de santé.

La présentation de la version des faits de ses avocats conseil n’a pas convaincu la majorité de la commission spéciale. En lieu et place de convaincre la Commission, les avocats de Diomi Ndongala se sont plutôt illustrés contre un député membre de la commission de se déporter car, disaient-ils, il est un concurrent de taille de leur client dans la circonscription électorale de la Funa, étant donné qu’il se serait distingué particulièrement dans cette affaire, en l’espèce tantôt comme parent ou parrain des demoiselles victimes présumées, tantôt comme mentor du prétendu père des victimes ; puis le même député dans ses nombreuses prestations médiatiques aurait fait preuve d’une inimitié avérée à leur client.

Il est vrai que quand on ne possède pas d’arguments solides, on verse dans des spéculations tendant à obscurcir l’affaire. Les avocats conseils de Diomi Ndongala, en lieu est place d’attaquer le taureau par les cornes, ils se sont versés dans le juridisme. Pour eux, à cause du non respect des articles 107, 109 et 151 de la Constitution, par le Bureau de l’Assemblée nationale, Eugène Diomi Ndongala a décidé de saisir la Cour Constitutionnelle, d’une requête en inconstitutionnalité du réquisitoire du Procureur Général de la République et invite, par conséquent la Commission à surseoir à l’examen de la pertinence du réquisitoire du Ministère public en attendant l’arrêt de la Cour Suprême de Justice saisie à cet effet.

Son refus de répondre devant ses collègues aux préoccupations exprimées afin de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de l’affaire et appréhender la pertinence ou non de la demande de l’autorisation des poursuites sollicitées par le Parquet Général de la République. La démarche réelle du député Eugène Diomi Ndongala est de tirer en longueur l’affaire jusqu’à la fin de la législature et de continuer à jouir des immunités sans pour autant siéger valablement. C’est une manœuvre dilatoire bien connue.

La démarche qui a été enclenchée hier à l’encontre de l’ex-député Diomi Ndongala est donc légale et elle va ainsi lui permettre de se mettre à la disposition de la justice congolaise qui lui reproche le viol sur enfants mineures. Ceci pour dire que dans quelques jours, Diomi Ndongala devra être convoqué par le PGR afin de répondre de ces faits graves et dérangeants pour un homme de sa trempe. Le RCD/N interdit

Nous apprenons, au moment de boucler la présente édition, que le ministre de l’Intérieur, Décentralisation et Affaires Coutumières, Richard Muyej Mangez a dissous par arrêté ministériel le parti politique dénommé « Rassemblement congolais pour la démocratie national (RCD/N). Par voie de conséquence, il est interdit de fonctionner sur toute l’étendue du territoire national.

Roger Lumbala qui s’est affiché aux côtés du M23 et qui a même été nommé vice-président de la délégation de ce mouvement terroriste aux négociations de Kampala, devra désormais se contenter de ce nouveau parti politique (le M 23) qui lui convient très bien. Ainsi, il a désormais carte blanche pour continuer à massacrer les congolais comme il l’a fait à Mambasa et partout où il est passé avant les fameux accords de Sun City. Mais, il doit savoir que cette attitude ne restera pas impunie durant tout le reste de sa vie. Tôt ou tard, il sera arrêté pour répondre de ses actes.

L’Avenir