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– Le consensus international qui s’est dégagé lors de la conférence de haut niveau organisée par l’Unicef autour des solutions contre la malnutrition doit maintenant se traduire par des actions concrètes. Et la mobilisation de ressources pérennes.
Les progrès dans la lutte contre la malnutrition à l’échelle mondiale sont bien réels, mais il faut accélérer la cadence. C’est en substance le message délivré par les participants de la conférence internationale contre la malnutrition infantile organisée par l’Unicef France à la Maison internationale de Paris, les 14 et 15 mai. Tous avaient à l’esprit ces chiffres, martelés deux jours durant : la malnutrition est responsable de 30 % de la mortalité infantile et frappe 165 millions d’enfants dans le monde.
Pour Michèle Barzach, présidente de l’Unicef France, « la conférence de Paris a fait ressortir un consensus très fort autour des réponses à mettre en œuvre. Elle a également marqué une étape importante dans l’expression de la volonté politique des Etats, du Sud comme du Nord, de s’attaquer à ce fléau ». Reste à concrétiser sur le terrain et à ouvrir les porte-monnaie : « Cela doit maintenant se traduire par la mise en œuvre à grande échelle des stratégies qui ont fait la preuve de leur efficacité et par la nécessaire mobilisation des ressources », prévient Michèle Barzach.
Intégration, volonté politique et financements
Les Etats affectés doivent impérativement accélérer la mise en œuvre de politiques publiques volontaristes, multisectorielles et décentralisées pour réduire la malnutrition chez les enfants. L’intégration de la nutrition maternelle et infantile dans les politiques de santé et de protection sociale est une condition de la réussite, comme l’ont montré toutes les expériences décrites lors de la conférence. Le message a été entendu : des ministres et parlementaires d’Afrique subsaharienne présents à la conférence de Paris ont rendu publique une série d’engagements concrets à la hauteur de l’enjeu.
Les Etats du Nord doivent eux aussi prendre plus d’engagements concrets. Le combat contre la malnutrition ne peut plus se satisfaire de réponses et de financements d’urgence : la mobilisation de ressources pérennes est indispensable. Là aussi, le message est passé : à quelques semaines du Sommet du G8, le ministre français délégué au Développement Pascal Canfin a profité de la conférence pour annoncer la mobilisation de 30 millions d’euros prélevés sur la nouvelle taxe sur les transactions financières. Une manne qui servira à la santé des enfants dans le Sahel, avec un accent particulier sur la nutrition.
« Cette initiative est pour nous un premier pas encourageant qui devrait inspirer d’autres Etats, a réagi Michèle Barzach. Le gouvernement français a fait le choix d’un dispositif portant sur les transactions financières. Ce n’est pas le seul possible. A chaque pays de trouver le meilleur mécanisme pour des financements pérennes ».
Exigence morale et intérêt économique
Si agir en faveur de la nutrition infantile est une exigence morale, c’est aussi un investissement rentable sur le plan social et économique. Les 3,3 milliards d’euros nécessaires chaque année à l’Afrique pour lutter contre la malnutrition infantile permettrait, dès la première année, à 22 millions de jeunes enfants africains d’échapper à la malnutrition chronique. Et le retour sur investissement pourrait s’élever à terme à plus de 100 milliards d’euros par an.
Pour parvenir à ces résultats, « il est essentiel d’investir sur la prévention de la malnutrition afin de renforcer la résilience des familles, des communautés et des sociétés et briser le cycle des crises alimentaires et nutritionnelles », estime Yoka Brandt, Directrice générale adjointe de l’Unicef. Car s’attaquer à la malnutrition, c’est agir sur toutes les priorités de développement : la lutte contre la pauvreté, pour l’éducation et pour l’équité.
PAR UNICEF