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Par Mufoncol Tshiyoyo
-En frère Congolais de Brazzaville, le vieux Otchombe, aimé ou pas et je pense qu’il ne soit ici question d’amour, s’invite dans le dossier de ses frères Congolais de Kinshasa à Kampala. Ce qui apparaît comme une suite logique et ce après avoir suivi la prestation de François Hollande à Kinshasa lors du sommet de la Francophonie. La France, qui fut chassée de la RDC en 1997 par les Anglo-saxons, met fin en ce jour, et bien que ce soit pour ses propres intérêts d’abord, à son statut de « spectateur » ou mieux d’accompagnateur des autres dans les Grands Lacs. Pourrait-on le lui reprocher ? Les relations internationales demeurent un champ de bataille où s’expriment librement les intérêts et non de sentiments.
La crise économique qui touche actuellement l’ensemble de l’Occident fait pousser des ailes à Hollande et aux socialistes au pouvoir en France. Ils se saisissent également de l’opportunité que leur offre la nouvelle version de la politique étrangère américaine que voudrait inaugurer le second mandat de Barack Obama pour signer leur retour. Et du côté des Anglo-saxons, qui ne lâchent leur proie, ils se rendent en évidence que le monde ne pourrait indéfiniment être régenté de manière unilatérale comme il le fut jusqu’à ce jour. Ce que confirme aussi Thierry Meyssian lorsqu’il rapporte dans son article intitulé « Obama II : la purge et le pacte » que « [Barack] renonce à gouverner seul le monde. Ses forces poursuivent leur départ d’Europe et leur désengagement partiel du Moyen-Orient pour se positionner autour de la Chine. Dans cette perspective, il veut à la fois distendre l’alliance russo-chinoise en formation et partager le fardeau du Moyen-Orient avec la Russie ». (http://www.voltairenet.org/article176644.html).
Le retour de la France dans les Grands Lacs ouvre une brèche qui invite les Congolais de la RDC à un sursaut d’orgueil national s’ils tiennent toujours à l’intégrité et à la souveraineté de la République Démocratique du Congo. Et pour se faire, une seule voie leur est imposée : déboulonner le baptisé Joseph kabila de pouvoir mais sans compter sur la France pour le sale boulot.
En s’invitant à Kampala, le président Sassou Nguesso pose autant la question de l’existence de « Hutu » au Rwanda. Une question qui fut demeurée presqu’inaudible car le monde n’entonnait qu’une seule et unique musique, le politiquement correct celle de « Tutsi ». C’est comme si quelqu’un avait décidé définitivement d’enterrer ceux que dans le jargon on appelle les Hutu qui partagent la même nationalité rwandaise que leurs propres frères de couleur. Nombreux d’entre ces « Hutus » vivent aujourd’hui encore à Brazzaville et ce après avoir fui l’épée de Paul de Kagamé qui est toujours suspendue au-dessus de leurs têtes. Et ces frères africains-Hutus contribuèrent ainsi que d’autres frères Congolais de la DSP de Mobutu et des militaires angolais, une amitié idéologique avec le MPLA, au retour de Sassou au pouvoir en 1997, menacé par Lissouba. Et qui pourrait le leur reprocher voire à Sassou dans le contexte de l’époque quand on sait que les « Tutsi » d’Ouganda soutinrent Kagamé et l’installèrent au pouvoir à Kigali.
Je souffre lorsque je me vois obligé de recourir aux termes de division « Hutu » et « Tutsi » qui sont imposés par autrui comme le fait aussi remarquer Dominique DECHERF, ancien ambassadeur de France à Kigali, dans une interview accordéeJF Dupaquier. « […] Hutu et Tutsi, ce sont des définitions de Blancs, car sinon pourquoi poser la question ? […] Il y a que nous à se la poser, parce qu’aucune de nos clés de lecture ne fonctionne : ni ethnie, ni classe, ni caste, ni religion, donc race ?…Et pourquoi se la poser sinon pour classifier, […] pour gérer, et ultimement pour « tuer ». La résurgence de la « race » en effet ne sert qu’à cela : désigner l’ennemi en temps de paix (Michel Foucault). » (http://www.france-rwanda.info/article-rwanda-hutu-et-tutsi-ce-sont-des-definitions-de-blancs-la-race-est-un-mythe-dominique-deche-112871980.html).
Un vide de leadership s’est installé dans les Grands Lacs et ce après la mort de Mobutu. Aucun pays n’a su émerger comme une mini- puissance régionale et qui aurait été capable d’imposer un ordre politique donné dans la région. Malgré le soutien de leurs parrains anglo-saxons, ceux qui se définissent eux-mêmes comme des Tutsi du Rwanda et d’Ouganda ont essayé mais en vain de d’asseoir un leadership quelconque. Paul Kagamé n’a jamais pris le dessus sur son « frère » Yoweri Museveni, ni lui non plus sur Kagamé. Et les deux réunis ne sont jamais parvenus à s’imposer ni devant Edouardo d’Angola ni devant Sassou Nguesso de Brazzaville. Mais ce chaos voulu et entretenu, et ce en l’absence d’une ambition africaine et régionale déclarée, région, a instrumentalisé la RDC qui le paye dans le sang. Tout le monde en a presque tiré profit de cette déstabilisation. Mais le peuple du Congo a gagné aujourd’hui.
L’Angola avec ses atouts économiques et militaires, qui s’expliquent par sa présence militaire dans les deux Congo, Brazzaville et Kinshasa et par sa production pétrolière, était et sinon est mieux placé pour assumer ce leadership mais ils ont commis une erreur stratégique de tolérer l’amateurisme en la matière de Paul Kagamé. Aujourd’hui, et mieux vaut tard que jamais dit-on, l’Angola et Congo-Brazzaville de Sassou prennent officiellement position pour sauver Kinshasa. Cet axe que je salue, Angola et Brazzaville, Edouardo et Otchombe, rétablit un rapport de forces dans la région. Mais il profite à qui ?
Le Congo-Kinshasa manque des hommes dignes pour briguer le statut de leadership interne. Les anciens Mobutistes et leurs enfants, piliers et pépinières de la « Kabilie », les Kengo, et autres Muando Simba,Tambue Muamba, Pay Pay, Seti yale, Baramoto, Marco Banguli, Mokolo wa Pombo, Likulia, pour ne citer que ces quelques noms, qui ont eu à constituer la direction de la défunte république de Mobutu, gens riches et fiers, nourris aux mamelles de la République et qui, faute d’un leadership émergeant en leur sein, et ce depuis la disparition de Mobutu, sont absents de la scène. Ils sont presqu’inexistants face à ceux qui s’affirment et avec arrogance comme des « Tutsi » du Rwanda, ils ne savent se démarquer ni pleinement jouer pour sauver et leu honneur et le Congo. J’ai dû mal à comprendre que tous ces gens dont les noms ont marqué toute notre jeunesse, et qui sont formés à l’école du type occidental, se sont inclinés sous les bottes de la racaille et appellent président le baptisé Joseph kabila. Ce que le Congo est non seulement tombé bas mais il est en plus malade. Et aujourd’hui encore, leurs enfants tentent de revenir au pouvoir afin de perpétuer les amitiés et autres traditions de leurs pères. Les Kamitatu, les Mobutu, les Bemba, même le fils de Tshisekedi qui ne se gêne de s’afficher avec un homme qui se fait passer pour un opposant alors que tout le monde sait pour qui il roule, mais tous ces « fils de … » doivent savoir que le Congo appartient aux Congolais et aux Congolaises.
Quid de l’opposition au Congo ? Je me suis toujours demandé contre qui ces fameux « opposants » se battaient ? Tantôt, c’était contre Mobutu hier. Tantôt, c’est contre « Joseph kabila ». Mais personne d’entre eux a le courage politique et humain de citer nommément ni Kagamé ni ses parrains. C’est juste pour déclarer que cette opposition existe à peine au Congo. Et elle a une mauvaise habitude de se rendre partout où on l’amène. Hier, elle se faisait trainée à Lusaka, à Sun City, à l’Hôtel Cascade et j’en passe. Et chaque fois, c’est toujours la même rengaine. Elle dénonce avoir été roulée. Mais quand pourrait- elle aussi tromper tous ces autres qui l’ont régulièrement traitée en grand enfant et incapable d’arracher le pouvoir. « Oyo ezali ko loko te !!! »
De nouveau, on parle de négociations. Et il me semble, et ce d’après ce qui se trame, que tout le monde s’y prépare et apprête ses cahiers de charge en vue de s’y rendre. Mais où et comment ? C’est comme si les négociations politiques se gagnaient sur le terrain et avec les cahiers de charge que les uns et les autres versent dans le panier. On oublie souvent que lorsqu’un adversaire consent à aller aux négociations, forcé ou pas, ce qu’il a jugé que les rapports de force est en sa faveur sinon il ne s’y rendrait pas. Et aucune négociation n’a jamais chassé un homme politique « étranger » ou pas assis au pouvoir. De même pour celui qui convoque les négociations. Il garde son agenda. Et lequel ? Soit, quels en seraient les véritables acteurs et enjeux ? Les alliances possibles ne pourraient se nouer qu’avant, non pendant et non après les négociations ? Ne pas y penser consisterait à se condamnerait à en sortir les queues dans les pattes. Dans le cas du Congo, la seule négociation possible, et comme le dirait Mitterrand, est la guerre. Kabila must go et ce avant toutes négociations.
Nous sommes allés à la Conférence Nationale qui sera dite plus tard souveraine et ce avec Mobutu au pouvoir, c’est-à-dire aux commandes de l’appareil de l’État. Le rapport de force à l’intérieur du Palais du Peuple où se tenait ladite Conférence fut diffèrent de celui imposé à l’extérieur et qui était en faveur de Mobutu et de ses forces. Certaines personnes le savent mieux, ceux qui furent dans le camp de Mobutu. Et où en sommes-nous et le Congo avec ? D’ailleurs, pourquoi on devrait négocier entre « nous » Congolais. À ce que je sais, le Congo et les Congolais ne sont en guerre contre eux-mêmes. Le Congo souffre d’une occupation militaire des forces étrangères. Et s’il y avait à négocier, le Congo l’aurait normalement fait avec les Anglo-saxons ou leurs hommes qui occupent impunément le territoire du Congo. Nous retrouver entre Congolais et Congolaises risque d’entériner la thèse que nous nous entretuons entre nous. Les Congolais sont tués par la soldatesque de Paul Kagamé et sans que le Congo soit en mesure de répondre militairement. Je me demande toujours pourquoi nous devrions nous retrouver entre nous mais pour négocier quoi ?
Dans tous les cas et au nom de tous les morts Congolais, s’il y aurait à négocier, les vivants ne pourraient négocier que le départ du baptisé Joseph kabila au cas ils ne peuvent arracher son départ par la force.
Likambo ya mabele ezali llikambo ya makila
Mufoncol Tshiyoyo
Président du Rassemblement pour l’Alternative Politique en RDC, R.A.P.-en sigle
Mouvement Politico-militaire
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