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Sauts de mouton : un homme d’affaires américain et des entrepreneurs arrêtés

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-Un homme d’affaires américain, David Blattner, directeur général d’une entreprise de travaux publics installée en République démocratique du Congo (RDC), a été interpellé mercredi dans le cadre d’une enquête sur la construction de « sauts de mouton » à Kinshasa qui défraye la chronique dans le pays, a indiqué jeudi le ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende. Le directeur général de la société Safricas « a été retenu au parquet », a expliqué le ministre à l’AFP.

« Il lui est reproché sa mauvaise gestion (…). Est-ce que ce sont des détournements? Est ce que ce sont des abus de confiance? C’est le juge qui va le déterminer », a-t-il ajouté, confirmant des informations de la presse kinoise.

Blattner est directeur général statutaire de la Safricas-Congo, entreprise du bâtiment et de travaux publics (BTP) établie en RDC depuis 1923. Il est également président directeur général d’une compagnie aérienne assurant des vols intérieurs et internationaux, la Compagnie africaine d’Aviation (CAA) sprl, et de la Société de Broyage africaine sprl.

Il a été interpellé mercredi soir par le parquet général près de la cour d’appel de Gombe (l’une des 24 communes de la ville-province de Kinshasa, ndlr) dans le cadre des enquêtes sur les sorties de fonds sur les travaux des sauts de mouton », a indiqué la radio privée TOP Congo FM.

« Sa société avait plus de travaux à faire que d’autres et a même eu à sous-traiter d’autres chantiers », a précisé une source judiciaire proche du dossier citée par cette radio.

La construction de « sauts de mouton » (des ponts surplombant des carrefours) à Kinshasa, la capitale congolaise, pour – tenter de – désengorger le trafic routier dans cette mégalopole d’une dizaine de millions d’âmes, ne cesse de défrayer la chronique, entre retards accumulés, désagréments pour les automobiles, problèmes de financement et suspicion de détournements de fonds.

La réalisation rapide d’une demi-douzaine de ces ouvrages faisait partie du « programme des cents jours » lancé en mars dernier par le président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo peu après son accession au pouvoir à l’issue des scrutins controversés du 30 décembre 2018. Ce programme comprend aussi la construction et de réhabilitation des routes, d’écoles et d’hôpitaux.

La justice congolaise a ouvert samedi dernier une enquête sur l’utilisation des fonds alloués à l’exécution de ces travaux publics.

Le président avait décidé « d’un audit sur l’utilisation des fonds débloqués pour la construction de ces ouvrages », selon le compte-rendu du conseil des ministres du 6 février.

Le chef de l’État avait fait une tournée d’inspection des chantiers des « sauts-de-mouton » le 13 février.

« Tout porte à croire qu’il s’est réellement passé quelque chose d’anormal », a commenté samedi le président par intérim du parti présidentiel, l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), Jean-Marc Kabunda-a-Kabund.

« L’UDPS exige la démission de toute personne (…) sur qui repose une once de soupçon dans le cadre du programme des 100 jours du chef de l’État », a-t-il ajouté lors d’un discours pour le 38e anniversaire du parti fondé par l’opposant Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le père du chef de l’Etat.

Tshisekedi vient de nommer sept haut-magistrats pour réformer la justice et lutter contre la corruption.

Dans le même temps, les magistrats font grève depuis dix jours pour obtenir de « meilleures conditions du travail ».

La RDC occupe la 168e place sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency international, dans un rapport rendu public fin janvier.​

Avec la libre Afrique