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-En réalité, ces intérêts ne sont ni dans les ressources minières, pétrolières, gazières ou énergétiques, ni dans les ressources végétales, animales ou environnementales, encore moins dans les ressources humaines. Les “intérêts américains” au Congo sont le Congo en tant qu’Etat ! Une relecture de l’histoire du pays de l’Association Internationale Africaine (AIA) à la République Démocratique du Congo en passant par l’Etat Indépendant du Congo (EIC), le Congo-Belge, la République du Congo et la République du Zaïre permet de circonscrire et de pénétrer cette évidence…
L’annonce pour le samedi 3 mai 2014 de l’escale à Kinshasa du secrétaire d’Etat américain John Kerry – en provenance d’Addis-Abeba (siège de l’Union africaine) et en partance pour Luanda (présidence en exercice de la Cirgl) – confirme, si besoin est, la conviction des leaders d’opinion congolais dans la “tutelle” américaine.
La preuve, c’est la bousculade qui s’observe dans les rangs des partis politiques et des ONGDH. L’ambassade des Etats-Unis serait débordée de sollicitations si bien que pour faire entendre leurs voix, certains font déjà publier leurs messages dans les médias. Cas de la “Lettre ouverte au Secrétaire d’Etat américain, John Kerry” parue dans le journal “Le Potentiel” ce vendredi 2 mai 2014 sous la signature de Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de l’ONG “Journaliste en Danger”. Dans l’avant dernier et le dernier paragraphes, on lire : ” La mission de notre Organisation, c’est de nous efforcer à préserver la liberté, la sécurité et la dignité des journalistes qui risquent leur vie à cause de leur travail et qui nous appellent à l’aide. Mais elle est aussi de tenter de prévenir des drames avant qu’ils ne surviennent. Il est encore temps de faire baisser la fièvre qui s’est emparée déjà de notre pays et qui monte dangereusement vers l’horizon 2016. Il vous suffit d’être convaincu par nos arguments et d’agir en conséquence“. Tshivis ne laisse donc pas à John Kerry le libre choix d’apprécier.
Il le contraint carrément de prendre ses propos pour parole d’évangile.
Il n’est pas seul. Voici presqu’une dizaine de jours, une vingtaine d’ONGDH réunissant 36 délégués en ont appelé à l’échec de la Majorité aux élections 2016, c’est-à-dire à la victoire de l’Opposition, au nom du principe d’alternance démocratique ou politique !
Là aussi, le peuple n’a pas le libre choix d’apprécier.
Disposer du Congo…
En fait, depuis l’enclenchement du processus démocratique le 24 avril 1990, l’activité politique est rythmée sur la position des Occidentaux en général, des Américains en particulier. Les Congolais agissent plus par rapport à ce que pense Washington qu’à ce que pense Kinshasa.
L’explication est à trouver dans l’histoire même de l’Association Internationale Africaine de laquelle est issu l’Etat Indépendant du Congo. Toutes les recherches sont unanimes à ce sujet :
– primo, les Etats-Unis avaient pris sous leur protection tous les bateaux battant pavillon AIA;
– secundo, une bonne partie du financement des explorations d’Henry Morton Stanley pour le compte du roi Léopold II provenaient des Américains;
– tertio, bien que de nationalité anglaise, le journaliste Henry Morton Stanley était naturalisé américain lorsqu’il entreprenait ces expéditions;
– quarto : la première conférence internationale à laquelle les Etats-Unis avaient pris part est celle de Berlin 1885,
– quinto : à l’issue de cette conférence, les Etats-Unis n’avaient pas signé l’Acte général de Berlin réglementant pourtant l’exploitation du commerce dans le bassin du Congo. Comme pour dire qu’ils n’ont jamais reconnu le partage de l’Afrique !
Certes, la colonisation belge est arrivée en 1908. Mais, la vérité est que les guerres de 1914-1918 et de 1940-1945 ayant sérieusement ruiné l’économie belge, c’est avec des capitaux occidentaux – dont américains – que la “puissance coloniale” va se redresser elle-même et redresser en même temps le Congo-Belge.
Toutes les recherches sont encore unanimes à ce sujet : Washington avait fortement pesé sur la décision de la métropole d’accorder l’Indépendance à sa colonie. La suite est connue : depuis 1960, les Etats-Unis croient disposer du Congo au nom de leurs “intérêts”.
Pas en “quémandeurs rampants” mais en “ayants droit”
Quels sont alors ces intérêts-là ? Car, même si le pays passe pour un scandale géologique et agricole, à peine peut-on trouver dans l’annuaire de la Fec les raisons sociales de grosses industries américaines présentes dans l’exploitation minière, pétrolière, gazière, énergétique, végétale, animale ou environnementale.
Il est vrai qu’à une certaine époque, de grosses enseignes comme General Motors, Goodyear, City Bank, Pan Am étaient visibles sur la place de Kinshasa. C’était avant le pillage de 1991. Depuis, à peine les voit-on…
Le Congo apparaît donc comme un champ mis en jachère.
Or, cette mise en jachère est la pire des politiques que la Maison-Blanche ait jamais actionnées pour l’Afrique en général, l’Afrique centrale et les Grands-Lacs en particulier. Toutes les stratégies et tous les stratagèmes conçus par Washington pour affaiblir le leadership naturel de la RDC en faveur de l’un ou l’autre des pays voisins sinon des “voisins” lointains ont jusque-là produit des effets contraires. Au nombre desquels l’insécurité qui se développe en métastases : Lybie, Tunisie, Mali, Nigeria, Centrafrique, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Kenya, Ouganda, Rwanda, Burundi, Rdc…
Faut-il cependant reconnaître à la décharge de Washington la propension des Congolais à rester dans le maternage alors que, pour autant qu’ils se considèrent comme “sujets américains”, ces Congolais sont en droit d’influer sur la politique de la Maison-Blanche, du Département d’Etat ou du Pentagone par rapport à la RDC. Non en y allant en quémandeurs rampants (comme on continue de le faire 54 ans après l’Indépendance), mais en “ayants droit”. Simplement parce que les “intérêts américains” au Congo, c’est le Congo.
Il se fait malheureusement que bien des leaders d’opinion RDCongolais n’ont jamais cherché à prendre conscience de la force qu’ils sont et qu’ils représentent.
Ils se disputent les sympathies de John Kerry. Exactement comme ils l’ont fait avec Hillary Clinton, Susan Rice, Madeleine Albright, Andy Young, Herman Cohen.
Omer Nsongo die Lema