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RFI
Publié le 08-11-2018
Modifié le 08-11-2018 à 12:07
Les soutiens de Khalifa Sall essayent désormais de donner une résonnance internationale au sort de l’ex-maire de Dakar, condamné en appel à cinq ans de prison et à une amende de cinq millions francs CFA pour escroquerie sur des deniers publics. Ses avocats ont donné ce mercredi une conférence de presse à Paris pour sensibiliser l’opinion publique sur ce qu’ils estiment être « un procès purement politique », qui vise, selon eux « à briser la carrière politique » de leur client, à quelques mois de l’élection présidentielle, prévue le 24 février 2019.
Les avocats de Khalifa Sall en sont convaincus, on assiste à un « premier tour judiciaire », qui vise selon leurs mots, à « éliminer les candidats qui constituent un danger ». Plusieurs pourvois ont été constitués auprès de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel. Mais les conseils de Khalifa Sall redoutent que l’agenda politique, avec notamment la publication prochaine des listes des candidats à la présidentielle, ne prenne le pas sur le dossier.
« Si les délais normaux de procédure sont respectés, Khalifa Babacar Sall sera candidat à l’élection présidentielle de février. Je vous ai parlé d’un calendrier, le calendrier de l’Etat du Sénégal, c’est de faire en sorte qu’il puisse être condamné définitivement pour pouvoir lui opposer la loi et son inéligibilité. Les délais de procédure ne devraient pas permettre à la Cour suprême de statuer avant que ne soit affichée la liste des candidats aux élections présidentielles par le Conseil constitutionnel », explique maître Clédor Ly, l’un de ses avocats.
Pour les avocats de l’Etat, comme maître Baboucar Cissé, ce dossier n’a rien à voir avec la politique : « La cour d’appel a statué et a pratiquement confirmé les infractions d’escroquerie portant sur des deniers publics. Ils se sont pourvus en cassation. Mais ce n’est pas à eux de dicter à la Cour suprême la conduite à tenir ».
Récemment nommé membre d’honneur de l’Association internationale des maires francophones, Khalifa Sall compte bien faire acte de candidature à la présidentielle de février. En évoquant ce dossier à Paris, c’était surtout l’occasion pour sa défense, d’afficher ses soutiens : parmi eux, Patrick Klugman, l’adjoint du maire de Paris, ou encore Adama Sangaré, l’édile de Bamako.