Warning: Trying to access array offset on value of type bool in /home/lavdcne1/public_html/wp-content/plugins/sitespeaker-widget/sitespeaker.php on line 13
Par
RFI
Publié le 29-10-2018
Modifié le 29-10-2018 à 12:17
Pendant trois jours, 150 militants se réunissent à Paris pour participer au Sommet mondial des droits humains, un rendez-vous qui vise à dresser un bilan de l’environnement dans lequel travaillent les défenseurs des droits de l’homme. C’est aussi un lieu d’échange pour évoquer les obstacles du moment : dénigrement et diffamation, rétrécissement des espaces de la société civile… Exemple au Soudan, où l’activiste Mudawi Ibrahim Adam a été emprisonné à plusieurs reprises dans l’exercice de son travail.
A l’origine, Mudawi Ibrahim Adam enseigne l’ingénierie à l’université de Khartoum. Mais son engagement prend souvent le dessus. « Depuis tout petit, assure-t-il, je suis sensible aux injustices. » A travers son ONG, le Sudan Social Development Organization (Sudo), créée en 2001, il recense de nombreux cas de violations des droits humains au Darfour. Et signale des cas de détentions arbitraires. Un travail qui permet, en 2003, d’attirer l’attention de la communauté internationale sur la situation au Darfour.
Emprisonné à plusieurs reprises à cause de son engagement, Mudawi Ibrahim raconte être la cible des autorités, tout comme des groupes armés. « J’ai traversé des périodes difficiles. J’ai été emprisonné plusieurs fois. Je suis un défenseur des droits de l’homme innocent. Je ne suis pas un criminel. J’essaie de faire comprendre au gouvernement qu’en tant que militant des droits humains, je suis censé être protégé, car les autorités ont signé des conventions il y a vingt ans », raconte-t-il.
Malgré l’intimidation, et cette pression permanente, Mudawi Ibrahim diversifie ses combats : il mène une veille sur les problématiques de l’accès à l’eau potable, d’assainissement et de santé, le tout avec un réseau de partenaires, qui travaillent dans la discrétion absolue. « Cela ne se limite pas à un engagement personnel. Nous travaillons au sein des communautés, et cela permet au gens de se rapprocher de notre organisation de manière plus spontanée. »
■ L’adoption au Nigeria d’une loi en 2014 réprimant les mariages homosexuels a créé un climat général hostile aux minorités sexuelles. Climat hostile également pour les organisations qui tentent de faire valoir leurs droits fondamentaux. Climat que subi au quotidien Judith Nudkwu, militante nigériane des droits des LGBT. Témoignage.
« Deux homosexuels qui se marient risquent jusqu’à 14 ans de prison. Cette loi est aussi contraignante pour les organisations de défense des LGBT. Depuis que cette loi est entrée en vigueur, il nous est impossible de travailler au grand jour. Notamment parce que la société est elle-même très hostile à ce sujet. Le Nigeria est un pays très religieux. Les gens estiment qu’il s’agit d’un crime. En tant que militant des droits de l’homme, pour travailler dans ce domaine, il faut faire preuve d’une très grande discrétion pour éviter d’attirer l’attention. Par exemple, lorsque nous menons des activités de sensibilisation sur des questions précises, il est très difficile de contacter des homosexuels, car ils sont méfiants : ils ont peur de la loi et craignent pour leur sécurité. C’est compliqué pour nous militants, d’entrer en contact avec les personnes que nous voulons aider, afin notamment de les inviter à des formations. Il faut souvent faire du bouche à oreille pour mobiliser mener nos activités. »