Macy Gray arrive en chaussons à la réception d’un hôtel de Bruxelles, où elle joue le soir même, avant son concert parisien du 7 novembre, à la Salle Pleyel. A peine descendue du bus de sa tournée européenne, elle s’est mise à l’aise, avant une série d’entretiens, pour défendre son dixième album, Ruby , certainement un des plus réussis de sa carrière, car il marie à merveille sa voix doucement éraillée à des compositions jazz concoctées par des producteurs plutôt habitués jusque-là à la pop.
Si, à 51 ans, la chanteuse a pourtant l’air fatigué en ce début d’après-midi, ce n’est ni à cause de ses concerts – il n’en paraîtra rien dans la soirée – ni à cause de ses rencontres avec les médias : « Mes trois enfants sont en tournée avec moi , explique-t-elle, ils me rendent folle. Ils ont 21, 22, 23 ans, et on dirait qu’ils en ont 4 ou 8. Je pensais que ça allait être drôle de les emmener mais, en fait, ils m’embêtent tout le temps. »
Une voix « de dessin animé »
Quand sa carrière décolle, en 1999, grâce à son tube international, I Try , Natalie Renee McIntyre est déjà une jeune mère de famille, fraîchement divorcée, avec trois chérubins sur les bras. Partie vivre dans l’Ohio auprès de sa mère, professeure de mathématiques, elle a déjà renoncé à son rêve de devenir scripte dans le cinéma, de chanter les classiques de Nina Simone et de Frank Sinatra dans son groupe de jazz et d’écrire pour les autres. L’éditeur phonographique Jeff Blue va la convaincre de revenir à Los Angeles et d’utiliser cette voix si particulière – une voix « de dessin animé » comme elle s’en amuse encore – pour chanter ses propres textes. Bien lui en prend : son premier album, On How Life Is , se vend à plus de 7 millions d’exemplaires dans le monde.
Depuis, Macy Gray a appris à maîtriser les aléas de sa carrière, et surtout sa voix : « Ça fait tellement longtemps que je chante , résume-t-elle,…