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  • Afrique du Sud: FrĂ©deric de Klerk fait son mea-culpa sur l’apartheid en Afrique du Sud

    Afrique du Sud: FrĂ©deric de Klerk fait son mea-culpa sur l’apartheid en Afrique du Sud

    -DĂ©but fĂ©vrier, FrĂ©derik de Klerk, exprĂ©sident de l’Afrique du Sud (1989-1994), “a niĂ© que l’apartheid Ă©tait un crime contre l’humanitĂ©”, selon un communiquĂ© de sa fondation.

    Ces propos ont dĂ©clenchĂ© une très vive polĂ©mique en Afrique du Sud, profondĂ©ment meurtrie par des dĂ©cennies de rĂ©gime sĂ©grĂ©gationniste oĂą la majoritĂ© noire n’avait pas les mĂŞmes droits que la minoritĂ© blanche.

    Les membres du parti de gauche radicale des Combattants pour la libertĂ© Ă©conomique (EFF) très remontĂ©s ont quittĂ© le 13 fĂ©vrier le parlement dĂ©nonçant la prĂ©sence de M. de Klerk lors du discours annuel Ă  la nation du chef de l’Etat Cyril Ramaphosa.

    “Nous avons un meurtrier dans cette chambre”, avait dĂ©clarĂ© le leader de l’EFF, Julius Malema, avant de quitter le parlement en signe de protestation.

    Le 14 fĂ©vrier, de Klerk, avait publiĂ© un communiquĂ© pour dĂ©noncer les “attaques au vitriol” de l’EFF et pour dĂ©fendre sa position sur l’apartheid.

    L’idĂ©e que l’apartheid ait Ă©tĂ© un crime contre l’humanitĂ© Ă©tait et reste un projet de propagande initiĂ© par les SoviĂ©tiques et leurs alliĂ©s de l’ANC Congrès national africain, et du parti communiste a dĂ©clarĂ© l’ex-prĂ©sident sud africain.

    Pour FrĂ©deric de Klerk, il s’agit de stigmatiser les sud-africains blancs en les associant Ă  de rĂ©els crimes contre l’humanitĂ© qui incluent gĂ©nĂ©ralement le massacre de millions de personnes.

    L’ancien prĂ©sident dont les propos ont Ă©tĂ© vivement dĂ©noncĂ©s a Ă©tĂ© contraint lundi de les retirer et de prĂ©senter ses excuses pour la confusion, la colère et les blessures qu’ils auraient causĂ©es.

    Frederik de Klerk, co-rĂ©cipiendaire du prix Nobel de la paix avec Nelson Mandela avait prĂ©cipitĂ© la chute de l’apartheid en libĂ©rant en 1990 le hĂ©ros de la lutte anti-apartheid .

    Avec BBC

  • ‘L’Ă©conomie sud-africaine est au point mort’ Cyril Ramaphosa

    ‘L’Ă©conomie sud-africaine est au point mort’ Cyril Ramaphosa

    -Cyril Ramaphosa a Ă©tĂ© forcĂ© par les protestations des dĂ©putĂ©s des Combattants pour la libertĂ© Ă©conomique (EEF) de Julius Malema d’attendre 90 minutes avant son adresse Ă  la nation.

    Les Ă©lus de l’EFF avaient demandĂ© auparavant que FrĂ©derick De klerk, le dernier prĂ©sident du rĂ©gime d’apartheid, qui avait partagĂ© un prix Nobel de la paix avec Nelson Mandela, sorte du parlement parce qu’il ne s’Ă©tait pas “repenti” sur l’apartheid.

    Le président Cyril Ramaphosa a déclaré que les finances publiques sont soumises à de fortes pressions.

    Le chef de l’Etat sud-africain a aussi blâmĂ© les pĂ©nuries d’Ă©lectricitĂ© persistantes qui ont occasionnĂ© la crise Ă©conomique que vit le pays.

    Le chef de l’État s’est nĂ©anmoins voulu optimiste en annonçant des mesures pour redresser l’Ă©conomie. Il s’agit de la crĂ©ation d’un fonds souverain et la mise en place d’une banque d’État pour Ă©tendre l’accès aux services financiers.

    D’autres mesures comme la construction d’une ville intelligente, la libĂ©ralisation du commerce du cannabis thĂ©rapeutique ont Ă©tĂ© annoncĂ©es.

    Avec BBC

  • Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa promet des emplois pour les lĂ©gislatives de mai

    Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa promet des emplois pour les législatives de mai

    Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a lancé samedi 12 janvier son parti, le Congrès national africain (ANC), dans la course aux élections législatives de mai en promettant de lutter contre le chômage et de corriger les « erreurs » du passé.

    Devant plusieurs dizaines de milliers de partisans massés dans un stade de Durban (nord-est), parés des couleurs verte et jaune du parti, Cyril Ramaphosa a décrété la « mobilisation » en vue d’une « victoire décisive » dans quatre mois.

    Au pouvoir depuis la fin du régime de l’apartheid il y a vingt-cinq ans, le parti de Nelson Mandela fait figure de grand favori du scrutin, malgré le recul de sa popularité, ses divisions et une économie désespérément en berne.


    >>> À LIRE – Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa, du commerce des mines à la tête de la nation arc-en-ciel


    L’ANC a vu son image sérieusement écornée sous la présidence calamiteuse de Jacob Zuma, poussé vers la sortie en février 2018 par une litanie de scandales de corruption. Son successeur à la tête du pays et du parti, Cyril Ramaphosa, a platement reconnu samedi les échecs de son camp.

    Corruption et chĂ´mage

    « Il faut reconnaître que la corruption a affaibli nos institutions », a-t-il dit dans son discours, « en tant qu’ANC, nous reconnaissons nos échecs, nous acceptons les critiques de la population et nous travaillons dur pour corriger nos erreurs ».

    Le chef de l’Etat a également concédé le bilan mitigé de son mouvement au pouvoir. « La promesse de liberté reste encore à concrétiser pour de nombreuses personnes », a-t-il dit.

    La promesse de liberté reste encore à concrétiser pour de nombreuses personnes

    Des millions de Sud-Africains souffrent du chômage et vivent dans des taudis, privés d’électricité et d’assainissement, la santé et l’éducation sont rudimentaires et la criminalité galopante. Surtout, les inégalités, notamment raciales, restent criantes.

    Une longue liste de promesses

    « Nous sommes ici pour présenter un plan destiné à répondre à nos grands défis de l’heure, le chômage, la pauvreté et l’inégalité », a dévoilé samedi 12 janvier Cyril Ramaphosa.

    Dans sa longue liste de promesses, il a annoncé son intention de doubler, à 275.000 par an, les créations d’emplois. Mesure symbolique entre toutes, le président a répété sa détermination à « accélérer la réforme foncière qui, là où c’est approprié, autorisera les expropriations sans compensation ».

    Très populaire chez les sans-terre noirs, cette mesure inquiète les milieux d’affaires et la minorité blanche.

    « Rien de très radical là-dedans », a commenté l’analyste Lukhona Mnguni, « l’ANC a revu ses ambitions à la baisse en raison de ses difficultés ».

    61% des intentions de vote, en hausse

    Victime des scandales et de l’usure du pouvoir, l’ANC a vu sa popularité fondre ces dernières années. Lors des élections locales en 2016, il a pris une claque en perdant le contrôle de plusieurs municipalités emblématiques comme Johannesburg et Pretoria.

    L’arrivée il y a un an de Cyril Ramaphosa à la tête du parti et du pays semble toutefois avoir enrayé sa chute. A petites touches, l’ancien vice-président, 66 ans, un syndicaliste proche de Mandela reconverti dans les affaires, a commencé à rompre avec l’héritage sulfureux de son prédécesseur.

    Un récent sondage de l’institut Ipsos crédite l’ANC de 61% des intentions de vote, en hausse sur les 54% – le plus bas score national de son histoire – recueillis il y a deux ans. Le départ de Jacob Zuma a toutefois laissé des traces au sein du parti. L’ex-président y dispose encore de forts soutiens, notamment dans son fief de Durban où il a été chaleureusement applaudi samedi avant le discours de Cyril Ramaphosa.

    Zuma et Ramaphosa ensemble

    Malgré la rude bataille qui les a opposés, les deux rivaux se sont affichés ensemble et tout sourire cette semaine au nom de l’unité du parti, pour le plus grand plaisir de ses sympathisants.

    « Je crois que le président (Ramaphosa) va tenir ses promesses », s’est réjoui Gift Xulu, un coach sportif de 36 ans, après le discours. « Il n’est pas là depuis longtemps mais il a déjà réussi à changer des choses, il essaie d’unir le parti ».

    Je crois que le président (Ramaphosa) va tenir ses promesses

    Malgré les difficultés de l’ANC, les deux principaux partis d’opposition ne semblent pas en mesure de lui contester la majorité absolue des sièges au Parlement.

    L’Alliance démocratique (DA, centre) et les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) ont bien du mal à trouver un second souffle depuis la chute de Jacob Zuma, leur bête noire pendant des années.

    « Le discours (de Cyril Ramaphosa) était plein de promesses sans lendemain dont les Sud-Africains savent qu’il ne les appliquera jamais », a dénoncé le chef de la DA, Mmusi Maimane, « seule la DA peut construire une Afrique du Sud pour tous ».

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  • [2018 Ă  la Bourse – 6/6] La pire performance de la Bourse de Johannesburg depuis dix ans

    [2018 à la Bourse – 6/6] La pire performance de la Bourse de Johannesburg depuis dix ans

    Casablanca, Abidjan, Lagos… En ce dĂ©but de 2019, Jeune Afrique dresse le bilan de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e dans les principales places financières du continent. En Afrique du Sud, l’indice principal de la Bourse de Johannesburg a reculĂ© de 11,4 % sur fond de montĂ©e des tensions Ă©conomiques Ă  l’Ă©chelle mondiale.

    L’indice principal de la Bourse sud-africaine, le Johannesburg Stock Exchange (JSE) All Share Index, a reculé de 11,4 % en 2018, sa pire performance depuis 2008. L’indicateur avait connu une augmentation de 17,5 % en 2017.

    Le JSE All Share Index a pâti cette année des inquiétudes des investisseurs quant à la hausse des taux d’intérêts américains, aux tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis et au ralentissement de la croissance mondiale. En 2008, l’année du déclenchement de la crise financière mondiale avec la faillite de la banque d’investissement américaine Lehman Brothers, la Bourse de Johannesburg avait reculé de 27 %.

    Bonne performance des sociétés minières

    L’action qui a connu la plus forte progression est celle de l’entreprise Montauk Holdings, filiale d’une société américaine spécialisée dans la captation du méthane des sites d’enfouissement de déchets, avec une augmentation de 55 %.

    Suivent ensuite les sociétés Anglo American Platinum (production de platine) et Altron (télécoms et informatique), avec une hausse respective de 54 % et de 51 %. À noter également, la bonne performance de la société aurifère AngloGold Ashanti (+41 %) et de l’opérateur mobile Telkom (+35 %).

    Steinhoff et Aspen en recul

    Se distinguent à la baisse les titres de l’entreprise de santé Ascendis Health (-76 %), ainsi que ceux des groupes immobiliers Rebosis Property Fund (-72 %) et Fortress Reit (-65 %).

    Dans les plus fortes baisses de l’année figurent également Steinhoff (-66 %), dans la tourmente depuis le départ de directeur général Markus Jooste à la fin 2017, et Aspen (-51 %), qui a cédé en 2018 sa division nutrition infantile à Lactalis.

    Parmi les opérations qui ont marqué le Johannesburg Stock Exchange en 2018, figurent les entrées en bourse du distributeur Libstar et du pétrolier Vivo Energy en mai, du transporteur Grindrod Shipping en juin et du concessionnaire Motus Holdings.

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  • Afrique du Sud: Jacob Zuma candidat aux lĂ©gislatives?

    Afrique du Sud: Jacob Zuma candidat aux législatives?


    Par
    RFI

    Publié le 06-01-2019
    Modifié le 06-01-2019 à 23:25

    Alors qu’on le pensait éloigné de la politique, Jacob Zuma pourrait bien faire un retour inattendu dès les élections présidentielle et législatives du mois de mai. L’ancien chef d’Etat sud-africain fait en effet partie de la première liste des candidats de l’ANC aux législatives.

    Alors que l’ANC (African National Congress) dévoilait sa présélection des 200 candidats qui représenteront le parti au pouvoir lors des élections dans six mois, surprise : à la 74e position, un nom bien connu, celui de Jacob Zuma. L’ancien président du parti et du pays avait officiellement renoncé à la politique après sa démission l’an dernier.

    Une nomination embarrassante pour le parti maintenant dirigé par Cyril Ramaphosa, le nouveau président, qui a fait de lutte contre la corruption son cheval de bataille. L’ANC avait pourtant promis de ne pas nommer de candidats impliqués dans des affaires de corruption.

    Pour Jacob Zuma, la route vers un nouveau mandat parlementaire est encore longue. Cette liste dévoilée par l’ANC est celle des branches provinciales du parti. Le comité exécutif doit encore valider son nom dans deux semaines.

    Quoi qu’il en soit, Zuma peut savourer : sa popularité est encore intacte au sein du parti, surtout dans son bastion, l’influente région du KwaZulu-Natal. Jacob Zuma se fait de plus en plus visible ces dernières semaines. Omniprésent sur les réseaux sociaux, annonçant l’enregistrement d’un disque ou encore en commentant la politique du gouvernement. L’ANC a d’ailleurs annoncé que Cyril Ramaphosa le rencontrera en personne pour discuter de ses prises de position en public.

    Le parti au pouvoir est toujours en tĂŞte des intentions de vote. Selon un dernier sondage paru ce dimanche, 61% des votants glisseraient un bulletin ANC en mai.

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  • LĂ©gislatives en Afrique du Sud : l’ANC n’exclut pas une candidature de Zuma malgrĂ© les scandales

    LĂ©gislatives en Afrique du Sud : l’ANC n’exclut pas une candidature de Zuma malgrĂ© les scandales

    Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a sous-entendu dimanche avoir nominĂ© comme candidat aux lĂ©gislatives de mai l’ex-prĂ©sident Jacob Zuma, emportĂ© en 2018 par des scandales, alors que la formation s’est engagĂ©e Ă  ne pas prĂ©senter de personnes impliquĂ©es dans des affaires de corruption.

    L’ANC a convenu que ses candidats aux législatives « ne doivent pas avoir fait preuve d’indiscipline ou avoir été impliqués dans la corruption », a déclaré Dakota Legoete, porte-parole du parti, lors d’une conférence de presse à Durban (nord-est).

    Mais interrogé pour savoir si Jacob Zuma figurait sur la liste, l’ANC a sous-entendu qu’il l’était.

    « Nous en sommes encore à l’étape où chaque candidat doit accepter ou décliner » sa nomination, a expliqué Dakota Legoete. « Nous ne voulons pas miner ce processus (…). Nous attendons que lui, le camarade Zuma, (et les autres candidats) nous fassent savoir s’ils acceptent ou pas » leur nomination, a-t-il ajouté.

    « Renforcer l’intégrité » de l’ANC

    Jacob Zuma, président de 2009 à 2018, a été contraint, sous la pression de son parti, l’ANC, de démissionner en février dernier en raison des scandales de corruption dans lesquels il est empêtré.

    L’ancien président reste cependant très influent au sein de l’ANC, où les camps pro et anti-Zuma continuent de s’affronter.

    La liste des candidats de l’ANC aux législatives, qui n’a pas encore été rendue publique, « doit renforcer l’intégrité » du parti de feu Nelson Mandela, a encore assuré Dakota Legoete.

    La liste, qui compte pour moitié des femmes, doit encore être approuvée par la direction de l’ANC, ce qui devrait intervenir d’ici la fin janvier, a précisé le porte-parole.

    L’ANC, au pouvoir depuis la fin officielle du régime raciste de l’apartheid en 1994, aborde les élections législatives prévues en mai 2019 en position difficile.

    Son image a été extrêmement ternie ces dernières années par les mauvais résultats économiques et les soupçons de corruption qui ont caractérisé les dernières années de la présidence Zuma.

    Les EFF à l’affût

    Le parti a enregistré un revers historique lors des élections locales de 2016, où il a perdu des villes emblématiques comme Pretoria et Johannesburg.

    L’actuel chef de l’Etat et nouveau patron de l’ANC, Cyril Ramaphosa, a fait de la lutte contre la corruption et de la relance de l’économie ses priorités, mais la première puissance industrielle du continent a plongé l’an dernier dans la récession.

    Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), et la formation de la gauche radicale des Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema espèrent tirer profit du taux de chômage record de près de 28% et de la persistance des inégalités raciales.

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  • Le Rand Club, hĂ©ritage de l’Ă©poque coloniale veut participer au renouveau de Johannesburg

    Le Rand Club, hĂ©ritage de l’Ă©poque coloniale veut participer au renouveau de Johannesburg

    Avec sa façade imposante Ă  colonnes, ses trophĂ©es de chasse et portraits Ă  la peinture Ă  huile, le Rand Club, au coeur de Johannesburg, fait partie des vestiges de l’histoire coloniale et de l’apartheid en Afrique du Sud.

    Fondé en 1887 par le colonisateur britannique Cecil Rhodes, il fut un temps un lieu incontournable pour les hommes d’affaires blancs et chercheurs d’or pour conclure des contrats ou socialiser dans le confort feutré d’une bibliothèque ou autour d’un verre au bar en teck de… 31 mètres de long. Mais aujourd’hui Alicia Thompson, femme d’affaires sud-africaine noire, donne une seconde vie au club, qui a échappé de justesse à la fermeture.

    A la suite d’un incendie en 2005, le Rand Club ou RC est entré en « hibernation » pendant une dizaine d’années. Désormais, il cherche à séduire des « jeunes gens dynamiques » tout en préservant son héritage. Alicia Thompson, vice-présidente du club, affirme n’avoir pas rencontré le « moindre iota de résistance » pour faire évoluer le club et le faire entrer dans le XXIe siècle.

    Ce n’était pourtant pas gagné d’avance.

    « J’ai grandi à Johannesburg. J’avais l’habitude de voir ce bâtiment dans lequel je n’avais pas le droit d’entrer », se rappelle la quadra. « C’était comme une tour d’ivoire, sacrée, et je n’avais pas la moindre idée ce qui se passait à l’intérieur. Et puis j’ai assisté ici à un mariage ici en 2010 et je n’arrivais pas à croire que cette perle nous ait été cachée. »

    « En devenant membre, j’ai voulu en faire un lieu qui me ressemble », explique-t-elle, chemise noire et sourire contagieux.

    Un portrait de Nelson Mandela, le premier président sud-africain noir (1994-1999) et membre de son vivant du club, trône fièrement dans l’imposante cage d’escalier du « RC ». Un autre de Cecil Rhodes continue d’habiller un mur du deuxième étage. Mais la salle qui portait préalablement son nom a été rebaptisée « Le salon des fondateurs », à l’initiative de la jeune garde montante du club.

    Le renouveau de Johannesburg

    « Une partie de notre histoire n’est pas reluisante, mais je ne suis pas un « tombeur » « , explique Lucky Dinake, conseiller municipal noir de 24 ans et membre du principal parti d’opposition de l’Alliance démocratique (DA).

    « Tombeur », une référence au mouvement « Rhodes Must Fall » (Rhodes doit tomber) qui a secoué les campus sud-africains en 2015, quand des étudiants ont déboulonné au Cap la statue du magnat minier raciste et demandé la disparition des symboles coloniaux dans les universités.

    « Notre histoire, c’est notre histoire. Notre responsabilité est d’en tirer les leçons, d’avancer et de ne pas l’ignorer », estime Lucky Dinake, chemise légèrement déboutonnée sur une veste grise. L’évolution du club reflète celle de Johannesburg, poumon économique de l’Afrique du Sud.

    Contrairement à des villes comme Londres ou New York où les clubs se nichent dans les quartiers chics, le Rand Club se dresse au coeur du centre-ville de Johannesburg, délaissé depuis des décennies par les commerçants, en proie à une forte criminalité et abandonné à de nombreux squatteurs.

    Mais les efforts de réhabilitation du quartier, où se sont ouvertes récemment des librairies de qualité, traduisent la volonté des habitants et des autorités municipales de redorer le blason du centre. « Le club devient de plus en plus pertinent et de plus en plus accessible, compte tenu notamment de la situation géographique. A Johannesburg, il y a beaucoup de renouveau », estime Lucky Dinake.

    Les femmes autorisées à entrer

    Après des années de déclin, le Rand Club a vu récemment le nombre de ses membres frôler la barre des 500, pour une cotisation annuelle de 720 dollars, alors que le revenu moyen mensuel est de 292 dollars.

    Le club, « ce ne sont pas seulement des hommes d’affaires collets montés et des mineurs têtus. Il y a certes les traditionnels avocats et experts-comptables mais aussi des artistes », poursuit Alicia Thompson. « Ici, il s’agit d’apprécier la compagnie des autres. C’est bien pour les échanges humains. C’est ce qui manque à LinkedIn, » estime-t-elle, en référence au site internet de mises en relations professionnelles.

    C’est la raison pour laquelle téléphones et tablettes sont toujours interdits dans les espaces communs à l’étage du RC. Mais avec le temps, le code vestimentaire a été assoupli. Le club accueille également des mariages et des réceptions, mais aussi… les femmes, interdites d’accès jusqu’en 1993.

    Jane Germaner, épouse d’un membre, salue l’évolution du club. « L’une des choses formidables ici est de faire du réseau avec ces gens que vous ne fréquentez pas nécessairement dans votre vie de tous les jours », explique la trentenaire dans une robe de soirée rose bonbon qui affirme avoir toujours été bien accueillie au RC.

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  • Start-up de la semaine : en Afrique du Sud, les drones d’Aerobotics au secours des agriculteurs

    Start-up de la semaine : en Afrique du Sud, les drones d’Aerobotics au secours des agriculteurs

    Lancée il y a quatre ans, la start-up sud-africaine Aerobotics, présente dans une dizaine de pays, propose aux fermiers une analyse détaillée de l’état de leurs cultures.

    Des drones et des images satellites à la rescousse des agriculteurs : c’est le pari d’Aerobotics, une jeune start-up sud-africaine fondée il y a quatre ans. En juillet dernier, elle a récolté plus de 2 millions de dollars en levée de fonds de série A. Des fonds qui seront utilisés « pour notre expansion en Afrique du Sud et aux États-Unis », explique son directeur administratif et financier, Timothy Willis.

    L’idée d’Aerobotics germe en 2014. Les ingénieurs James Paterson et Benjamin Meltzer, qui ont étudié ensemble à la University of Cape Town avant de passer respectivement par le MIT et l’Imperial College London, sont de retour au Cap, où ils décident de se lancer ensemble dans l’aventure entrepreneuriale. Ils se penchent sur l’agriculture, un secteur crucial en Afrique du Sud, pris en étau entre des conditions climatiques difficiles et une politique de redistribution des terres qui inquiète certains agriculteurs.

    Dans les exploitations fruitières, « les agriculteurs peuvent perdre jusqu’à 50 % de leurs récoltes à cause des maladies et des nuisibles », explique Timothy Willis, qui a rejoint Aerobotics en février dernier. La famille de James Paterson a un passé agricole, et les jeunes entrepreneurs voient dans le secteur un potentiel intéressant. La start-up voit ainsi le jour dans un garage, où ils s’attellent à la fabrication de drones pour dépister les risques qui menacent les cultures arboricoles.

    Soutien de Nedbank

    Les investisseurs s’intéressent assez vite à cette jeune pousse qui se lance sur le marché : leur levée de fonds d’amorçage, au cours de l’été 2017, s’élève à 650 000 dollars, apportés par les fonds 4Di Capital et Savannah Fund. Un an plus tard, la banque sud-africaine Nedbank devient leur principal soutien lors de leur levée de fonds de série A, qui récolte plus de 2 millions de dollars.


    >>> À LIRE : Savannah fait croître les start-up


    Aerobotics compte aujourd’hui environ 500 clients arboriculteurs, qui utilisent l’imagerie satellite et drone fournie pour identifier les arbres à risques. Loin de ses débuts dans un garage du Cap, la start-up ne fabrique plus ses propres drones. « Nous avons un réseau de prestataires et proposons à nos clients un lot de trois vols de drones à l’année, ainsi que des images satellites fournies par Sentinel, l’agence spatiale européenne », explique Timothy Willis.

    Pour 4 euros par hectare et par mois – la ferme moyenne comptant environ 100 hectares, soit un coût moyen de 400 euros mensuels – Aerobotics propose ensuite aux agriculteurs un accès à la plateforme et application mobile Aeroview, qui permet de consulter ces images aériennes pour identifier les potentielles zones à risques et de « résoudre les problèmes avant qu’ils ne deviennent une réelle menace ». Les agriculteurs peuvent également acheter leur propre drone et profiter chaque mois de l’accès à la plateforme pour 3 euros l’hectare.

    Innovatrice de l’année

    Depuis sa réorientation vers le « tout-virtuel », il y a deux ans, Aerobotics connaît une expansion massive. Après avoir été sélectionnée par l’accélérateur de start-up de Google, elle a été couronnée « Innovatrice de l’année » aux All Africa Business Leaders Awards en novembre et désignée comme l’une des cinq start-up les plus prometteuses d’Afrique du Sud par le groupe d’investissements Nedgroup Investments.

    Selon le directeur administratif et financier, ce succès est largement dû à l’originalité de son produit. « Nous sommes les seuls dans le monde à pouvoir identifier les arbres individuels dans une culture arboricole, et à offrir des données – la hauteur, le volume, la santé – pour chaque arbre. Les fermiers avec des plantations assez étendues ne savent pas ce qui se passe dans leurs cultures à un moment précis – nous leur en donnons un aperçu, avec un très haut niveau de détails et de qualité », indique Timothy Willis.

    10 millions d’arbres analysés

    Si la grande majorité – 90 % – de leurs clients sont en Afrique du Sud, les entrepreneurs ont engagé une manœuvre d’expansion internationale, et les drones d’Aerobotics sont désormais présents dans plus de 10 pays, dont les États-Unis. Une stratégie fructueuse : entre juillet et novembre 2018, l’entreprise a doublé le nombre d’arbres analysés par sa plateforme, passé de 5 millions à 10 millions, chaque arbre représentant une source importante de données. « Le dernier million d’arbres, nous l’avons atteint en cinq jours », insiste Timothy Willis.

    Difficile pourtant pour l’équipe d’Aerobotics de chiffrer la satisfaction de sa clientèle, car le rendement d’une exploitation agricole peut rarement être expliqué par une cause unique. Cependant, le directeur financier se réjouit : « la fidélité de nos clients et la hausse des inscriptions sur notre plateforme reflètent la qualité de notre service ». Avant de conclure : « les fermes de taille moyenne sont plutôt performantes en Afrique du Sud, et nous aidons beaucoup de fermiers à continuer dans ce domaine ».

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  • Afrique du Sud: hommage Ă  Mandela dans un stade de Soweto plein de stars

    Afrique du Sud: hommage Ă  Mandela dans un stade de Soweto plein de stars


    Par
    RFI

    Publié le 03-12-2018
    Modifié le 03-12-2018 à 04:19

    Le Global Citizen Festival a rĂ©uni hier une plĂ©thore de stars pour cĂ©lĂ©brer le centenaire de naissance de Nelson Mandela. Ce festival fondĂ© en 2012 vise Ă  encourager l’activisme et Ă  lever des fonds pour lutter contre la pauvretĂ© dans le monde. C’Ă©tait la première fois que le festival avait lieu sur le continent africain. Parmi les artistes prĂ©sents, les NigĂ©rians Wizkid, Femi Kuti et Tiwa Savage mais aussi le Britannique Ed Sheeran.  Et en tĂŞte d’affiche exceptionnelle, la super star amĂ©ricaine BeyoncĂ© et son mari, le rappeur Jay-Z.

    Main dans la main, BeyoncĂ© et Jay-Z sont acclamĂ©s en seigneurs, lorsqu’ils apparaissent surplombant la scène du grand stade de Soweto. Dans les gradins, NĂ©o et ses deux jeunes soeurs ont le sourire aux lèvres. « Elle est si talentueuse ! Trop souvent, les gens s’attendent Ă  ce que les femmes noires Ă©chouent. mais BeyoncĂ© est la preuve qu’il est possible d’exceller Ă  tous les niveaux. »

    BeyoncĂ© et Jay-Z enchaĂ®nent les tubes sans faiblir pendant près de deux heures avec bien sĂ»r, quelques mots pour Nelson Mandela, qui aurait eu 100 ans aujourd’hui. Dont la voix rĂ©sonne dans le stade. « J’aimerais que vous fermiez les yeux… Pensez Ă  Mandela… Et chantez de tout votre coeur… »

    Toute la journĂ©e, un cortège de cĂ©lĂ©britĂ© a saluĂ© la mĂ©moire de l’icĂ´ne. Oprah Winfrey, Naomi Campbell, des femmes et des hommes politiques venus du monde entier pour honorer Madiba et son hĂ©ritage.

    Sept milliards de dons

    Mais David reste mĂ©fiant. « La moitiĂ© de ces stars ne savent rien de lui. Elles l’ont rencontrĂ© quand il Ă©tait un homme cĂ©lĂ©brĂ©, mais elles ne savent rien de sa lutte. J’ai vraiment l’impression que certains s’y intĂ©ressent juste parce que c’est Nelson Mandela. Donc ils disent qu’ils Ă©taient ses amis », dit-il amer.

    Quinton lui, veut ĂŞtre plus positif : « Nous ne pourrions mĂŞme pas ĂŞtre ici, dans ce stade, sans Nelson Mandela. Donc je pense que c’est une bonne manière de le cĂ©lĂ©brer. »

    Le Global Citizen Festival a engrangé plus de sept milliards de dollars de promesse de dons pour lutter contre la pauvreté et pour le développement.

    → A REVOIR: le webdoc de RFI : Nelson Mandela, sur les pas d’un gĂ©ant

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  • Afrique du Sud : le procès de Jacob Zuma pour corruption prĂ©sumĂ©e reportĂ© au 20 mai 2019

    Afrique du Sud : le procès de Jacob Zuma pour corruption présumée reporté au 20 mai 2019

    Le procès de l’ancien prĂ©sident Jacob Zuma, poursuivi pour corruption dans une affaire de ventes d’armes vieille de près de vingt ans, a Ă©tĂ© renvoyĂ© au 20 mai 2019, a annoncĂ© la justice sud-africaine.

    « Les poursuites judiciaires (…) sont reportées au 20 mai [2019, ndlr]. L’accusé numéro 1 [Jacob Zuma] devra se présenter au tribunal à 09h30 ce jour-là », a déclaré le 30 novembre le juge du tribunal de Pietermaritzburg, en Afrique du Sud, où Jacob Zuma comparaissait libre pour une brève audience, plongée momentanément dans le noir en raison d’une coupure de courant.

    Après une demi-heure d’audience, le juge Mjabulinesi Madondo a décidé de reporter l’audience au 20 mai prochain, notamment à la demande de l’avocat de Jacob Zuma. À l’extérieur du tribunal, des centaines de ses partisans avaient une nouvelle fois fait le déplacement pour apporter leur soutien à l’ancien président sud-africain, poursuivi pour corruption dans une affaire de ventes d’armes vieille de près de vingt ans.

    Pots-de-vin

    Le juge Mjabulinesi Madondo a prévu d’entendre du 20 au 23 mai les arguments des avocats représentant les deux coaccusés, Jacob Zuma et le groupe français de défense Thales, qui devraient demander à cette occasion la suspension permanente des poursuites.

    Dans cette affaire, Jacob Zuma, alors « ministre » provincial puis vice-président du pays, est accusé d’avoir touché pour 4 072 499,85 rands – 260 000 euros au cours actuel – de pots-de-vin de Thales lors d’un contrat d’armement de près de 4 milliards d’euros attribué en 1999. L’entreprise d’électronique et de défense est également poursuivie. Zuma, âgé de 76 ans, a toujours nié les allégations qui pèsent sur lui dans ce dossier.

    Englué dans plusieurs scandales, il a été poussé à la démission mi-février après un bras de fer avec son propre parti, le Congrès national africain (ANC, au pouvoir), et son vice-président, Cyril Ramaphosa, qui lui a succédé à la tête de l’État et s’est engagé à lutter contre la corruption.

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