Étienne Tshisekedi, Monsieur Non
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-Depuis le mois de septembre 1996, la République démocratique du Congo est assujettie, d’ailleurs contre son propre gré, à un régime de violence armée indicible, effroyable. Cette crise imposée est totalement destructrice aussi bien pour sa population que ses ressources physiques et matérielles. Artificiellement provoquée par des tenants du nouvel ordre international ou [nouveau désordre planétaire], celle-ci vise primordialement à disloquer son majestueux territoire national et, surtout, à spolier l’ensemble de ses richesses matérielles.
Bien que cet État géant et richissime de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs se soit, dans le but de sortir définitivement du guêpier, réellement conformé aux exigences contraignantes et aux nécessités impérieuses des pourparlers politiques d’ailleurs placés sous le haut patronage de la Communauté internationale et pilotés pour la circonstance par la République Sud-Africaine (RSA) en 2002 et 2003, la violence qui a, pratiquement, pris multiples formes ou plusieurs visages, ne recule absolument point. En d’autres termes, les horizons de paix pour le pays et de sécurité pour ses ressortissants se sont irrémédiablement éloignés. Ils sont, donc, complètement et manifestement bouchés.
Depuis des lustres, la population qui n’est, à vrai dire, plus à l’abri d’une moindre catastrophe, fût-elle naturelle ou humaine, ne voit concrètement point le bout du tunnel, pourtant promis à maintes reprises par les acteurs de tous bords, aussi bien nationaux qu’internationaux. Par conséquent, les années se suivent, justement à leur rythme, sans précipitation et sans décélération, et – cela n’étonne guère personne – se ressemblent. Malheureusement, comme deux gouttes d’eau, dirait-on !
Condamnés à toucher du bois, les Congolaises et Congolais complètement meurtris et désabusés, totalement désillusionnés, se posent, très clairement et très nettement, la question de savoir sous quels auspices voire sous quel signe sera effectivement placée l’année 2016. Que leur réservera-t-elle certes ? Sera-t-elle, véritablement, à l’image désastreuse des 18 précédentes résolument marquées par la folie de démantèlement de la Communauté nationale ou l’esprit de destruction de la Collectivité publique ?
Force est, d’ailleurs, de souligner, d’une part, que cette morbidité a, sans aucun doute, eu raison de la souveraineté internationale et de l’indépendance nationale de la République démocratique du Congo. En effet, cet État promis hier à un avenir de plus brillant, donc de plus prometteur, n’est plus que l’ombre de lui-même. Celui-ci est visiblement incapable de déployer son autorité publique et administrative sur l’ensemble de son vaste territoire national dont l’intégrité physique ne relève plus jamais que du domaine de l’esprit.
Aussi cette morbidité a-t-elle, concrètement, eu raison de son unité nationale d’autant plus que le langage discriminatoire, le discours haineux et l’intolérance ethnico-tribale supplantent, désormais, les sentiments de fraternité et de solidarité qui doivent prévaloir au sein de la Collectivité publique. Ils supplantent, très fortement, les sentiments d’harmonie et de concorde qui doivent normalement régner dans la Communauté nationale. Rendant, ainsi, pratiquement impossible toute idée de paix ou toute démarche de réconciliation nationale.
Et, d’autre part, leur toxicité ou nocivité a complètement trucidé la moralité publique en raison de l’inconscience et de l’incompétence des gouvernants. En effet, ces dirigeants ‘‘nouveaux’’ ont pour seul et unique modèle de référence en matière de gouvernance politique et administrative le régime défunt de feu Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre. Aussi cette toxicité ou nocivité a-t-elle trucidé la productivité nationale, bien entendu, en raison de la navigation à vue ou de la très courte vision des autorités politiques et nationales. En réalité, celles-ci ne favorisent guère l’esprit de libre entreprise et, par voie de conséquence, ne libèrent guère l’initiative privée. Elles freinent, tous azimuts, les initiatives locales pourtant fortement salutaires et asphyxient l’investissement du profit économique.
Par Joël Asher Lévy-Cohen *
La ‘‘Créativité’’ qui relève, certainement, du plan mental, c’est-à-dire de l’esprit, est sans aucun doute une qualité intrinsèque du Peuple de la République démocratique du Congo. C’est, à en croire nombre de spécialistes, une de ses marques distinctives. Entre autres dans le domaine théâtral de l’action politique. En effet, dans ce secteur réputé déployer la puissance mentale, l’élite dirigeante de cet État africain, dont l’ingéniosité n’est, à vrai dire, jamais à bout de souffle, est passée ‘‘maître’’ dans l’art de fabriquer de toutes pièces, de provoquer artificiellement, des crises politiques interminables.
En d’autres termes, les Congolais savent inventer des crises sans solution. Ceux-ci savent engendrer des conflits sans issue alors que, par définition, et pour reprendre, à cet effet, la saillie très chère à Victoria Principal, ‘‘une crise est une chance’’. Elle s’avère normalement une chance parce qu’elle aide réellement à grandir, à s’édifier’’.
Ainsi en est-il, immanquablement, de l’actuelle crispation politique engendrée en République démocratique du Congo. Celle-ci se cristallise autour de l’achèvement de la mandature de Joseph Kabila Kabange. En effet, ce chef de l’État encore en exercice jusque pratiquement le 19 novembre 2016, dont l’imposture politique et électorale est évidemment devenue, au fil des scrutins nationaux, une vraie marque déposée, ne peut en aucune manière briguer un troisième mandat présidentiel. Tout ceci, conformément à l’esprit et la lettre de la Constitution dite ‘‘de Liège’’ du 18 février 2006.
À vrai dire, ‘‘Joseph Kabila Kabange n’a pas l’intention de quitter le pouvoir’’. Du moins pour l’instant. Car, le pouvoir et ses fastes l’ont, en fait, corrompu voire même totalement enivré. Donc, celui-ci n’est plus maître du pouvoir. Il est devenu otage du pouvoir. Toutefois, ce chef de l’État atypique, évidemment placé en orbite par des puissants intérêts extérieurs, changera-t-il forcément et logiquement d’avis sous le poids incommensurable des événements et l’énorme pression des acteurs engagés ? C’est une autre paire de manche !
Pour l’instant, telle n’est pas du tout sa volonté d’autant plus qu’aucun signe, même codé, ne vient, à coup sûr, l’attester. Une chose est sûre et certaine, ce président de la République doublement mal élu par ses pairs et mal aimé de la population ne s’est jamais vraiment prononcé, publiquement, officiellement, sur son avenir politique à la tête de l’État. Ce qui ne peut rassurer aussi bien l’ensemble de ses Compatriotes que tous ses adversaires politiques, d’ailleurs tenus au respect dans l’antichambre du pouvoir. Ce qui, par ricochet, ne peut véritablement pas rassurer la communauté des partenaires extérieurs, à plus forte raison bailleurs de fonds internationaux sur ses réelles intentions.
Par conséquent, actualité politique nationale oblige, les supputations vont dans tous les sens. Les nerfs lâchent. La nervosité gagne progressivement du terrain. D’abord, au sein de l’Opposition politique qui n’a véritablement jamais digéré le fameux hold-up électoral du lundi 28 novembre 2011. Cette fraction importante de l’opinion nationale veut, coûte que coûte, faire payer au tristement célèbre imposteur Joseph Kabila Kabange sa mauvaise foi et son arrogance politique.
Ensuite, cette crise des nerfs qui s’apparente fort bien à une crise d’adolescence, est évidemment perceptible au sein de la Majorité présidentielle, d’ailleurs accoutumée à la logique de cueillette ou culture propre aux arrivistes. Celle-ci voit d’un mauvais œil le départ précipité ou retardé de l’imposteur Joseph Kabila Kabange car elle aura sûrement des comptes à rendre aussi bien à la population qu’au nouveau pouvoir émergeant immédiatement de la chute ‘‘programmée’’ du régime honni. Donc, cette élite compradore est, fortement, angoissée voire agitée par la certitude de perdre tous ses privilèges indus.
Raison pour laquelle, dans le camp présidentiel visiblement suspendu au couperet du destin, moult voix émanant ostensiblement – et principalement – de cerveaux humains scotchés au tube digestif, dont l’idéologie dominante est la ‘‘Manducation’’, donc la ‘‘Manducratie’’, s’élèvent de toutes parts en vue de demander ouvertement à Joseph Kabila Kabange de rempiler pour un troisième mandat. Une telle initiative est, sans conteste, une entorse à la Constitution. Elle contrevient naturellement au texte fondamental qui limite explicitement dans le temps et la manière sa ‘‘funeste’’ carrière présidentielle. Force est d’admettre que celle-ci n’a vraiment jamais été, – si absolument mérite il y a –, à sa hauteur.
Il convient de rappeler que la Constitution de Liège du 18 février 2006 a été adoptée dans la controverse lors du ‘‘référendum’’ des 17, 18 et 19 décembre 2005, sous la Transition politico-militaro-maffieuse directement issue du processus dévastateur pour la Nation entière de Pretoria de 2002 et de Sun City de 2003. Ce texte juridique promulgué par l’imposteur sous la forte pression de la Communauté internationale a été littéralement approuvé, au bas mot, par moins de 30 % du corps électoral qui s’était réellement déplacé pour voter. Ce qui en fait forcément et logiquement un texte ‘‘illégitime’’ à tous égards puisqu’il n’est pas du tout l’émanation de la volonté populaire. Comme par enchantement, par miracle, c’est justement sur ce texte qui contribue manifestement à l’affaissement de la souveraineté internationale et à la prostitution de l’indépendance nationale que Majorité présidentielle et Opposition politique, toutes deux confondues, s’arc-boutent en vue de conserver définitivement le pouvoir pour l’une ou, pour l’autre, de renverser sans concession le régime honni !
Il y a lieu de relever que cette fameuse Constitution de Liège du 18 février 2006 a été charcutée à maintes reprises voire même déchirée sous la présidence liberticide et démocraticide de Joseph Kabila Kabange. Les violations récursives touchant ce texte fondamental censé pourtant régir les activités publiques de l’État, régenter les institutions politiques, se sont bien opérées sans que la Communauté internationale devenue de nos jours, comme par émerveillement, le grand chantre du respect de la Constitution ne s’en émeuve outre-mesure, ne pipe mot. Pour ainsi dire, cette ligue des puissances étatiques qui gèrent, comme bon lui semble, les affaires de la planète tout entière, est certes comptable des frustrations qui s’emparent vivement autant de la classe politique en particulier que de la population, en général.
C’est donc, dans ce contexte acrimonieux de tensions et de menaces où les uns les autres se regardent en chiens de faïence, se lancent des peaux de banane et se font des crocs-en-jambe, qu’émerge spontanément une crise politique, d’ailleurs, voulue à dessein, sans doute orchestrée. À vrai dire, ce conflit est manipulé aussi bien par le régime tricheur que l’Opposition. Il est, en fait, orchestré et manipulé par le pouvoir imposteur de Joseph Kabila Kabange qui a réellement tout intérêt à ce que le chaos s’installe définitivement afin de justifier sa pérennité aux manettes de l’État. En fait, il cherche à en profiter dans le but de redistribuer les cartes politiques, de continuer à saigner à blanc une république bananière déjà exsangue et, surtout, à siphonner les finances publiques.
Comme son objectif primordial consiste, en fait, à bâillonner tous azimuts les forces de changement politique et démocratique, le régime décrié de l’imposteur Joseph Kabila Kabange voudrait provoquer une dynamique politique consistant à intégrer dans l’espace institutionnel les entreprises partisanes marginalisées dans la foulée des élections frauduleuses du lundi 28 novembre 2011. Ainsi espère-t-il mieux les contrôler pour mieux les manipuler à sa guise. Ainsi espère-t-il les abattre au finish avec l’aide précieuse de quelques puissants intérêts anticongolais.
Aussi cette crise politique est-elle orchestrée, manipulée et même exacerbée par une certaine Opposition alimentaire. Celle-ci se veut institutionnelle puisqu’elle siège au sein des institutions politiques. En effet, cette fraction de l’opinion nationale est très soucieuse d’accéder pleinement à la mangeoire publique. Elle ne veut plus du tout se contenter des miettes que lui lance sur la figure, avec un air moqueur et une humeur dédaigneuse, la présidence manducratique de Joseph Kabila Kabange.
Afin de marginaliser les actuels tenants de l’imperium politique et gouvernemental, cette Opposition parlementaire factice compte engager avec le pouvoir en place un bras de fer duquel jailliront le chaos et l’anarchie susceptibles d’emporter le régime renégat, lequel la placera ipso facto, sans détour, dans l’orbite du pouvoir en cas de partage des postes. Ainsi espère-t-elle susciter à l’encontre de ce pouvoir agonisant une vive réprobation internationale et un net désaveu national à la suite logique des erreurs politiques, dont la répression féroce appréhendée par tous, qu’il serait tenté de commettre en vue de demeurer à tout prix aux commandes de l’État.
C’est dans ce contexte de méfiance viscérale et réciproque, de débat acrimonieux entre un pouvoir totalement finissant et une Opposition désorientée qu’est inventé le terme politique ‘‘Glissement’’. Surgissant pratiquement de nulle part, il entre par effraction dans le vocabulaire national en 2015. Repris en chœur par l’élite politique aussi bien que la classe journalistique, il veut, en fait, dire dans le jargon purement national : ‘‘le fait de proroger astucieusement un mandat politique et électoral au-delà de son terme légal en contournant de manière cavalière les règles de jeu préalablement établies par voie consensuelle’’.
Il importe d’admettre que ce terme, très fortement disputé dans l’arène politique, s’applique indéniablement à la situation particulièrement et singulièrement fragile de l’imposteur Joseph Kabila Kabange. Auteur de deux putschs électoraux (2006 et 2011) qualifiés par des experts de hold-up politiques, ce plus haut personnage de l’État gouverne par défi la République démocratique du Congo qui l’a complètement ‘‘vomi’’. Par voie de conséquence, demeurer coûte que coûte au pouvoir politique et gouvernemental est, forcément et logiquement, devenu une obsession de vie ou de mort, un cas de survie politique, une vraie police d’assurance pour le tyrannosaure.
Cela est d’autant plus vrai que le mercenaire Joseph Kabila Kabange, personnage de surcroît peu disert, taciturne, cachotier a énormément déçu ses parrains et tuteurs internationaux. En effet, celui-ci a, en réalité, ouvert le très lucratif marché congolais aux intérêts économiques et financiers du grand Empire du Milieu au détriment des puissances occidentales – États-Unis d’Amérique (USA) et Union européenne (UE) –. Ces deux piliers de la Communauté occidentale l’avaient, pourtant, adoubé le 26 janvier 2001 afin de recadrer, de réorienter la trajectoire de la révolution du 17 mai 1997. Ceux-ci l’avaient soutenu dans le but de corriger la tangente de la Libération du peuple ayant, par les armes, porté à la tête du pays, son beau-père – [et non moins tombeur du Maréchal-tyran usé Mobutu Sese Seko du Zaïre] –, le Mythique guérillero ? Laurent-Désiré Kabila.
Aussi Joseph Kabila Kabange a-t-il énormément déçu ses Compatriotes pour avoir naturellement promis d’engager le pays, sous le couvert de la fameuse révolution de la modernité, sur la voie salutaire du développement économique et du progrès social. D’éradiquer les fléaux dévastateurs de la corruption et de la mégestion, ainsi que le cancer du chômage. D’être un véritable artisan de la paix et de la sécurité, un défenseur inconditionnel de l’intégrité territoriale de l’État. Nenni.
Au lieu d’honorer toutes ses promesses, le peuple de la République démocratique du Congo n’a, en vérité, obtenu pour seule et unique ‘‘récompense politique’’ que les violations criardes des droits fondamentaux de la personne humaine. En fait, tous ces gains victorieux se traduisent matériellement pour la population congolaise par des massacres à large échelle, des indices de développement et de progrès somme toute catastrophiques. Ce qui place, par conséquent, cet État africain à la remorque des États du monde.
Au lieu de concrétiser ces bonnes intentions, la République démocratique du Congo est sempiternellement l’objet d’abattage de sa souveraineté internationale. Elle est continuellement l’objet d’agression physique de son immense territoire. D’ailleurs, à l’heure actuelle, celui-ci est investi par une multitude de forces négatives étrangères – y compris des factions armées locales – pour un ultime dépeçage, démembrement, qui ne dit évidemment et pratiquement plus son nom.
C’est, en réalité, dans ce contexte de tensions permanentes, savamment entretenues qu’émergent et même pullulent dans le paysage national des cartels politiques de tous ordres. Ces plateformes qui sont par nature des fourre-tout, poussent vaille que vaille. Celles-ci poussent comme des champignons toxiques sur un terrain sans nul doute glissant, que d’aucuns diraient sur du sable mouvant. Il y a fort à parier que ces regroupements présentement en vogue, d’ailleurs nés de l’humeur du moment, disparaîtront aussi vite qu’ils ne sont apparus pour la simple et bonne raison que le Congolais ne respecte aisément ni sa parole ni sa signature alors qu’elles témoignent d’un engagement moral et solennel.
Parmi les cartels politiques en vogue, qui ont le vent en poupe, il faut citer d’abord et avant tout le fameux G7 . Cette plateforme est, d’ailleurs, composée exclusivement de courtisans et artisans du joséphisme prévaricateur. Après avoir porté à bout de bras le régime politique de Joseph Kabila Kabange, pendant des années, ceux-ci se déclarent, non sans morgue, Opposants politiques. Force est de mentionner en toute dernière minute. La mission leur assignée par de puissants soutiens internationaux consiste à démanteler un système maffieux, un régime affairiste qu’ils ont, toutefois, contribué à consolider avant que celui-ci ne rende, en réalité, le dernier soupir.
Il y a, ensuite, le Front Citoyen 2016. Cette plateforme est littéralement un attelage d’opérateurs politiques et d’acteurs de la société civile. Ce regroupement est mis sur pied dans la foulée de la réunion de l’Ile Gorée, aux larges du Sénégal. Son objectif primordial est, en fait, de préparer aussi bien l’alternative politique que l’alternance démocratique. L’atteinte de ce but se fera naturellement avec la très précieuse aide occidentale en République démocratique du Congo. Un Pays d’ailleurs sérieusement en proie au phénomène subversif de coup d’État à la fois politique, constitutionnel et électoral.
Il y a, enfin, le Front des démocrates pour soi-disant accompagner Joseph Kabila Kabange au Musée de l’Histoire. Ce regroupement politique est en réalité composé d’apprentis sorciers et d’improvisateurs qui veulent sans doute se frayer un chemin dans le roc. La plupart des animateurs de ce cartel proviennent essentiellement du sérail de l’ancien régime mobutiste, de l’ancien pouvoir kabiliste et de l’Opposition tshisekediste.
Quant à elle, la Dynamique de l’Opposition s’avère une plateforme, par définition, transversale. Elle regroupe, en réalité, des entreprises politiques qui font déjà partie intégrante d’autres cartels ou plateformes. C’est, bien entendu, le cas de l’ÉCIDÉ de Martin Fayulu, de l’UNC de Vital Kamerhe ou du MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo. Ces organisations politiques sont membres à part entière du Front Citoyen 2016.
S’il y a, concrètement, une idée qui unit pratiquement ces regroupements politiques et ces mouvements socioculturels épars, c’est bien entendu le départ de l’imposteur présidentiel. Moyennant respect scrupuleux de la Constitution. Cependant, aucune idéologie de fond, pourrait-on affirmer avec force, ne les soude véritablement ni ne les fédère justement, fermement. Ce qui est, déjà, en soi un ‘‘mauvais présage’’ !
En effet une éventuelle guerre des égos pourrait, d’ailleurs, éclater brutalement, au grand jour, entre les divers ténors antijoséphistes appâtés par le régime agonisant, le pouvoir évanescent. À vrai dire, ce cas de figure peut se produire à tout moment. Si jamais cela arrive, – et ce n’est pas du tout exclu –, un tel conflit, inutile à maints égards, risquerait de miner à jamais la salutaire lutte de libération nationale contre le despotisme supposément menée par toutes ces entités. Ce qui ouvrirait largement la voix à la pérennité de Joseph Kabila, ainsi bénéficiant dans les circonstances de la désillusion d’une population excédée par la trahison de son élite politique.
Une chose est sûre et certaine, l’incertitude plane sur la tenue de véritables élections en République démocratique du Congo pour 2016. Il se pourrait même qu’un trait soit définitivement tiré pour cette année de tous les dangers. En effet, des retards ont été délibérément accumulés par le pouvoir qui a, sérieusement, peur de céder le tablier. Tout le monde connaît cette vérité. Alors, pourquoi se voiler en réalité la face ? Il s’agit d’un mépris à l’égard du Peuple congolais. La Communauté internationale le sait pertinemment. Elle sait également que cette situation ne contentera pas une population fortement ‘‘décidée’’ d’en découdre avec un régime tortionnaire qui l’a si longtemps méprisée, donc souventes fois ignorée en tant que souverain primaire.
Pourtant, ce serait même aventureux d’y aller, de surcroît suicidaire d’y participer. Cela est d’autant plus vrai qu’un scrutin ayant inéluctablement une portée nationale suppose, réellement, la parfaite maîtrise de nombreux paramètres dont le budget, la logistique matérielle et humaine, le consensus sur l’organisation, la connaissance du corps électoral découlant du recensement de la population, le découpage équitable des circonscriptions électorales, etc. Par conséquent, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la République démocratique du Congo risque, en fait, de connaître les mêmes travers déconcertants, ainsi que les mêmes revers cuisants, qu’en 2006 et en 2011.
Cette fois-ci, une crise beaucoup plus grave voire beaucoup plus complexe jaillira. Personne ne pourrait vraiment la circonscrire à cause de débordements excessifs. D’où la nécessité impérieuse de trouver un compromis engageant irréversiblement la classe politique. ‘‘Sagesse oblige !’’ Cela ne peut se faire qu’à travers un processus de dialogue politique ‘‘franc’’ et ‘‘constructif’’.
Sinon, la ‘‘Glissade’’ ou le chaos tant redouté par tous prendra très vite le relais avec son cortège de difficultés et de malheurs. Sinon, à force de s’entêter à organiser des élections non maîtrisées, entièrement bâclées et, surtout, de vouloir participer à des scrutins aux contours flous, il y aura, certes, des coûts fâcheux pour la Collectivité publique. Par conséquent, qui est vraiment prêt à les assumer ? Ce ne sera sûrement pas la Communauté internationale. Disposant d’un agenda sans doute caché, celle-ci pousse sciemment, consciemment, les Congolaises et Congolais à œuvrer dans cette direction périlleuse. Pourquoi ?
Glissement ou Glissade ? L’avenir dévoilera très bientôt ses cartes de prédiction. Ce faisant, il convient de consulter rapidement la boule de cristal afin de connaître les dessous des événements qui se profilent, lentement mais sûrement, à l’horizon.
Joël Asher Lévy-Cohen
Journaliste indépendant
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