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  • L’ex-chef des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé demande le rejet de l’appel de la procureure Fatou Bensouda

    L’ex-chef des Jeunes patriotes Charles Blé Goudé demande le rejet de l’appel de la procureure Fatou Bensouda

    -Charles Blé Goudé, l’ex-chef des Jeunes patriotes a été acquitté de crimes contre l’humanité en janvier 2019, tout comme Laurent Gbagbo, mais la procureure Fatou Bensouda a fait appel de cette décision en octobre. Cette procédure écrite précède de futures audiences d’appel, dont la date n’a pas encore été fixée. Dans leur réponse, les avocats de Charles Blé Goudé demandent aux juges de rejeter l’appel de la procureure et de confirmer l’acquittement de leur client.

    Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas

    Les avocats de Charles Blé Goudé, l’ex-leader des Jeunes patriotes de Côte d’Ivoire s’opposent sans surprise à la procureure. Elle demande aux juges d’annuler l’acquittement et de prononcer à la place un non-lieu. Les avocats avancent que personne n’a interféré dans l’enquête et que le gouvernement ivoirien a largement coopéré avec la Cour. L’accusation a eu trois ans pour présenter ses témoins, et pour les avocats, l’affaire est désormais bouclée.

    Non-lieu ou acquittement ?

    Pour les avocats de Charles Blé Goudé, la procureure reste floue sur ses intentions. Dans son mémoire, Fatou Bensouda demande aux juges de prononcer le non-lieu, mais sans qu’ils n’en tirent les conséquences. Elle veut décider elle-même des suites qu’elle donnera à l’affaire. Plus récemment, et pour convaincre les juges de ne pas lever les restrictions imposées à Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé suite à leur acquittement, elle avançait qu’elle pourrait « éventuellement » demander un nouveau procès. Reprendre tout simplement l’affaire à zéro.

    Les avocats de Blé Goudé y voient une tactique pour éviter que la chambre d’appel ne confirme l’acquittement. Le non-lieu laisserait ouverte la possibilité d’un nouveau procès contre Charles Blé Goudé, devant la CPI ou la justice ivoirienne.

    Avec RFI

  • Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara ne sera pas candidat à la présidentielle de 2020

    Côte d’Ivoire: Alassane Ouattara ne sera pas candidat à la présidentielle de 2020

    -Alassane Ouattara a annoncé, ce jeudi 5 mars, qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat à l’occasion de l’élection d’octobre 2020. Le président ivoirien s’est exprimé devant les parlementaires réunis en Congrès.

    « Durant les deux mandats que vous m’avez confiés à la tête de notre beau pays, j’ai toujours accordé une importance toute particulière au respect de mes engagements. Dans le même esprit, j’avais à plusieurs occasions indiqué, au moment de l’adoption de la Constitution de la IIIe République en 2016, que je ne souhaitais pas me représenter à un nouveau mandat présidentiel. En conséquence, je voudrais vous annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle », a donc déclaré le chef d’État ivoirien.
    Une annonce surprise qui met fin à des mois de spéculations. Elle est intervenue au terme d’un discours d’une quarantaine de minutes au cours duquel Alassane Dramane Ouattara a détaillé son bilan de neuf années au pouvoir entre 2011 et 2020, ses résultats économiques, ses résultats sociaux en matière d’éducation et de santé aussi. Un bilan dont Alassane Ouattara s’est dit fier : « La Côte d’Ivoire rayonne », a-t-il répété.
    Puis le président a expliqué la raison de sa présence ici, à savoir la révision constitutionnelle ou plutôt les aménagements : « Il est vrai que cela suscite souvent méfiance et suspicion, car c’est souvent un prétexte pour se maintenir au pouvoir. Je voudrais vous rassurer, ce projet de révision constitutionnelle ne s’inscrit nullement dans cette optique ».

    « Le pouvoir à une jeune génération »
    Quelques minutes plus tard, le président de la République fait donc son annonce sous les acclamations du grand amphithéâtre de la fondation Houphouët-Boigny : « J’ai décidé de transférer le pouvoir à une jeune génération. Je veux transférer le pouvoir d’un président démocratiquement élu à un autre pour la première fois de notre histoire ».
    À la sortie de la salle, quelques députés ont échangé. « Tu savais toi ? », demande l’un d’entre eux à un collègue. « Moi, je savais », répondit l’autre en se vantant quelque peu. Des députés et des sénateurs qui, en tout cas, n’hésitent pas à commenter et à qualifier ce discours d’« historique ».
    Alassane Ouattara est à la tête du pays depuis le 6 mai 2011. Il avait succédé à Laurent Gbagbo après avoir remporté l’élection du 28 novembre 2010. Un scrutin qui avait donné lieu à des contestations et à une grave crise post-électorale. Alassane Ouattara avait ensuite été réélu au premier tour de la présidentielle de 2015 avec 83,7% des voix.

    Avec RFI/dw

  • Côte d’Ivoire : le cauchemar des cartes d’identité

    Côte d’Ivoire : le cauchemar des cartes d’identité

    -Obtenir ou renouveler sa carte d’identité est devenu une course d’obstacles et compromet la présidentielle d’octobre.

    Nombre insuffisant de centres d’enrôlement, longues files d’attentes et lenteur de la procédure : les obstacles à franchir pour obtenir ou renouveler sa carte d’identité en Côte d’Ivoire sont nombreux. La situation est d’autant plus grave qu’il faut posséder une carte d’identité pour obtenir une carte d’électeur en Côte d’Ivoire. Or, l’élection présidentielle aura lieu en octobre 2020.
    Il est 8h45 lorsque nous arrivons dans un centre d’enregistrement situé dans la vaste commune de Cocody. C’est d’ailleurs le seul du quartier. Sous une bâche dressée pour la circonstance, plusieurs dizaines de personnes attendent.
    Parmi eux, Seydou Cissoko est arrivé peu avant le lever du soleil mais il n’aura pas la chance de se faire enregistrer aujourd’hui. Il va devoir repasser.
    “On est là depuis quatre heures du matin. Il faut se réveiller plus tôt pour être sur la liste. Aujourd’hui, ils ont pris 40 personnes. Malgré que je sois venu à quatre heures. C’est vraiment difficile.”
    Files d’attente
    La longue attente n’est pas la seule difficulté de cette opération. L’achat du timbre en ligne qui représente un autre défi, même quand on vit en ville.
    Fatoumata Touré, 68 ans, sans aucune notion en informatique, a été obligé de se rendre dans un cybercafé pour lancer son processus d’enrôlement. Et cela engendre des coûts supplémentaires :
    “Je suis allée dans un cybercafé. Comme je ne sais pas comment ça fonctionne, je suis allée me renseigner. On m’a demandée d’aller faire un dépôt sur mon compte électronique. Je suis retournée là-bas et puis ils ont rempli pour moi. J’ai payé 1. 000 francs CFA. Tout ça, ça fait 6.300 francs CFA.”
    Sous la bâche, la tension monte d’un cran chez ceux qui sont arrivés tôt et qui ne pourront pas se faire enregistrer. Adèle Boh ne cache pas sa colère :
    “Pour tout Cocody il n’y a qu’un seul centre. Qu’ils ouvrent d’autres centres d’enrôlement ! On ne peut pas venir et entendre dire que c’est bouclé. Ce n’est pas normal.”

    Présidentielle en ligne de mire
    La nouvelle carte d’identité devra permettre aux Ivoiriens de s’inscrire sur la liste électorale en vue de la présidentielle d’octobre prochain.
    Mais pour l’analyste politique André Silver Konan, beaucoup d’Ivoiriens en âge de voter risquent de ne pas en avoir avant cette échéance. Surtout les populations des zones rurales :
    “Il y a 118 centres d’enrôlement. Ce qui se passe, c’est qu’il y a un seul centre d’enrôlement par département. Pour tous ceux qui n’arrivent pas à s’inscrire d’abord sur internet, quelle est la solution pour eux ? Jusque-là le gouvernement est muet. Pour tous les Ivoiriens qui vivent à la campagne, c’est un parcours du combattant pour avoir un sésame pour lequel le citoyen ivoirien a un droit absolu. On en fait donc un instrument de pénibilité pour les Ivoiriens.”
    Lenteur des machines
    A toutes ces difficultés, il faut ajouter la lenteur des machines destinées à cette opération. Un agent en charge de l’enrôlement dans la commune d’Attécoubé qui a requis l’anonymat explique qu’elles ne peuvent pas enregistrer plus de 30 personnes par jour :
    “Il y a une lenteur au niveau des appareils qui est surtout liée à la connexion. Et à chaque fois, les machines plantent. On fait le maximum en enrôlant 100 à 110 personnes par jour. Mais on ne peut pas aller au-delà de ça. Souvent même, on fait moins. Ça dépend des humeurs de la machine.”
    Pour remédier au problème d’insuffisance de matériel, le ministère de l’Administration du territoire a annoncé pour les prochains jours le déploiement de 4.000 kits additionnels. Mais pour l’heure, les Ivoiriens boudent quelque peu l’opération.
    Pendant ce temps, l’opposition continue à demander la gratuité de cette carte d’identité et la prorogation de l’ancienne qui est arrivée à expiration fin juin 2019.

    Avec DW

  • Les deux leaders ivoiriens Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo reprennent contact en territoire belge

    Les deux leaders ivoiriens Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo reprennent contact en territoire belge

    -Cela faisait neuf ans que les deux responsables politiques ne s’étaient pas rencontrés. La visite du chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié à Laurent Gbagbo, l’ancien président ivoirien acquitté en janvier 2019 par la Cour pénale internationale (CPI) et en semi-liberté à Bruxelles, était annoncée depuis plusieurs semaines.

    Elle a finalement eu lieu le 29 juillet 2019 de “11 à 13h”, précise le communiqué conjoint publié par le PDCI et l’aile du Front populaire ivoirien (FPI) restée fidèle à Laurent Gbagbo.

    Les deux hommes politiques s’étaient rencontrés pour la dernière fois en 2010, quelques mois avant la présidentielle d’octobre. Cette dernière avait débouché sur une crise post-électorale qui s’est soldée par plus de 3 000 morts. Des événements pour lesquels Laurent Gbagbo a été jugé à la CPI.

    Bédié et Gbagbo attendent une réforme de la commission électorale

    La plupart des journaux ivoiriens ont titré sur ce nouvel entretien, désormais historique, durant lequel les méthodes du pouvoir actuel ont été largement critiquées. Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ont “déploré les atteintes portées aux acquis démocratiques et à l’Etat de droit en Côte d’Ivoire”.

    Ils ont réclamé “la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, et le retour en sécurité de tous les exilés“. Quant au prochain scrutin de 2020, les anciens dirigeants ivoiriens “ont appelé le gouvernement à procéder à une réforme profonde de la Commission électorale Indépendante (CEI)”.

    Après avoir exprimé “leur compassion et leur solidarité au peuple de Côte d’Ivoire pour les traumatismes et les nombreux préjudices subis” au cours de la crise de 2010, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié ont “convenu de l’urgente nécessité d’œuvrer pour le retour d’une paix définitive et durable en Côte d’Ivoire”.

    De cette rencontre, le FPI veut retenir cette phrase du chef du PDCI publiée sur sa page Facebook : “Je souhaite vivement un retour rapide en Côte d’Ivoire de mon jeune frère Laurent Gbagbo pour participer activement au processus de réconciliation nationale.

    Toute la classe politique ivoirienne est aujourd’hui tournée vers la présidentielle de 2020 et les tractations se multiplient. Le PDCI, dont son chef a annoncé qu’il voulait faire alliance avec Laurent Gbagbo, se trouve une fois encore au cœur du jeu politique.

    Soutien d’Alassane Ouattara, l’actuel président ivoirien, contre Laurent Gbagbo pour la présidentielle de 2010, Henri Konan Bédié se tourne désormais vers ce dernier. Le leader du PDCI a coupé les ponts avec son ancien allié. Principal point de discorde : son parti souhaitait présenter un candidat en 2020.

    Le projet de la réconciliation nationale

    La scène politique ivoirienne est coutumière de ces alliances de circonstance depuis la mort du premier chef d’Etat ivoirien, Felix Houphouët-Boigny, entre Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. Depuis la tentative de coup d’Etat de septembre 2002, celui qui fut l’ancien porte-parole des rebelles, Guillaume Soro évolue dans le sillage du trio. Il affirme se réjouir de ces “retrouvailles fraternelles”.  

    D’une alliance politique avec le FPI, il n’en serait pourtant pas encore question. Selon une proche de Laurent Gbagbo, la juriste Habiba Traoré interrogée par RFI, la question “n’a absolument pas été abordée” par les deux hommes. “Ce n’était absolument pas l’objet de la rencontre. C’était la rencontre de deux frères qui ont pu être en désaccord mais qui, aujourd’hui, ont décidé – et on considère d’ailleurs que c’est un grand pas vers la réconciliation – (…)”  de “se voir, se parler… “

    Avec France Info

  • ” Envoyé spécial ” sur le cacao en Côte d’Ivoire : l’émission n’a pas été censurée en Afrique

    ” Envoyé spécial ” sur le cacao en Côte d’Ivoire : l’émission n’a pas été censurée en Afrique

    L’interruption jeudi de la diffusion de l’émission « Envoyé Spécial » sur le travail des enfants dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire a provoqué un tollé. Beaucoup ont crié à la censure mais Premières Lignes, la société de production, a déclaré être responsable de la non-diffusion de cette enquête pour « protéger des sources ».

    Personne n’était au courant. Même pas Élise Lucet, la présentatrice de l’émission, et Paul Moreira l’auteur de l’enquête. Jeudi 10 janvier, la diffusion sur France 2 d’un reportage d’ «Envoyé spécial » sur le travail des enfants dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire a été « brutalement » interrompue dans certains pays africains.

    L’interruption de cette enquête intitulée « Cacao : des enfants pris au piège » a vite été relayée sur les réseaux sociaux et a créé la polémique. Beaucoup ont de suite crié à  la « censure » et pointé du doigt les autorités locales mais aussi Canal + Afrique, propriétaire du bouquet sur lequel est diffusé France 2 en Afrique.


    >>> À LIRE : Prime Group, un mystérieux repreneur potentiel pour Saf Cacao


    Elise Lucet, l’animatrice de l’émission, après avoir longtemps refusé d’ « imaginer qu’il s’agisse d’une censure » a fini par expliquer que « c’est la société de production qui a réalisé l’enquête qui a demandé la non diffusion en Afrique de ce sujet sans en informer  Envoyé Spécial pour protéger localement certains intervenants.»

    « Excès de zèle »

    Même explication du côté de la société de production qui affirme que « pour protéger des sources, un excès de zèle a été commis. Il a été demandé de ne pas diffuser l’enquête en Afrique. Ni Envoyé Spécial ni l’auteur Paul Moreira n’étaient au courant de cette erreur désormais corrigée ».

    Après le tollé suscité sur les réseaux sociaux, Premières Lignes, la société de production, a présenté « ses excuses aux téléspectateurs africains » en assurant que l’enquête sera bien visible en Afrique sur TV5 Monde le 28 janvier lors de la rediffusion prévue d’Envoyé Spécial sur le territoire africain.

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  • Côte d’Ivoire: après l’inculpation d’Ehouo, Lobognon, proche de Soro, recherché

    Côte d’Ivoire: après l’inculpation d’Ehouo, Lobognon, proche de Soro, recherché


    Par
    RFI

    Publié le 12-01-2019
    Modifié le 12-01-2019 à 03:56

    Le feuilleton politico-judiciaire autour de la mairie du Plateau a connu de nouveaux développements vendredi. A la faveur d’une séance d’explications du procureur Richard Adou, on en sait un peu plus sur les motifs de l’inculpation du député PDCI et maire élu du Plateau Jacques Ehouo. Il a notamment indiqué que le montant des détournements présumés atteignait près de 3,5 milliards de FCFA. Par ailleurs, un autre député, proche de Guillaume Soro, est désormais dans le viseur du parquet : l’ancien ministre Alain Lobognon.

    Entre 2004 et 2017, la société de Jacques Ehouo, NegCom, était chargée de collecter, pour le compte de la mairie du Plateau dirigée par son oncle Noël Akossi Bendjo, des taxes municipales de publicités et d’occupation du domaine public. NegCom devait ensuite en reverser 70% à la commune.

    Mais selon le procureur Adou, l’essentiel de ces sommes n’est jamais arrivé dans les caisses de la mairie. D’où l’inculpation de Jacques Ehouo et le mandat d’arrêt lancé contre son oncle, démis de ses fonctions en août dernier et qui vit vraisemblablement en France.

    Depuis le début de cette affaire, les avocats de Jacques Ehouo crient au complot politique destiné à empêcher leur client, vainqueur de l’élection municipale sous la bannière PDCI, d’installer son conseil municipal.

    Par ailleurs, un autre député est dans le collimateur de la justice et fait l’objet d’un avis de recherche. L’ancien ministre des Sports et proche de Guillaume Soro, Alain Lobognon, accusé lui d’avoir annoncé à tort sur Twitter que le parquet avait émis un mandat d’arrêt contre Jacques Ehouo.

    Information qui aurait suscité des troubles selon le procureur qui a lancé une procédure en flagrant délit pour divulgation de fausses nouvelles et incitation à la haine. Le flagrant délit permet selon la loi de passer outre l’immunité parlementaire qui protège théoriquement le député d’une arrestation.

    Alain Lobognon a répondu aussitôt vendredi : « Je me présenterai devant la brigade de gendarmerie pour prouver que je ne suis nullement responsable des faits qui me sont reprochés. »

    Pour le moment, le mandat est national (…) mais il n’est pas exclu qu’on puisse doubler cela par un mandat d’arrêt international…

    Richard Adou

    11-01-2019
    – Par
    Pierre Pinto

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  • Présidentielle en Côte d’Ivoire : face aux craintes de tensions, Alassane Ouattara joue l’apaisement

    Présidentielle en Côte d’Ivoire : face aux craintes de tensions, Alassane Ouattara joue l’apaisement

    Les Ivoiriens seront appelés aux urnes en 2020 pour élire un nouveau président de la République. Face aux craintes d’un regain de tension, comme lors de la crise post-électorale de 2010-2011, le président Alassane Ouattara a assuré qu’« il ne se passera rien en 2020 ».

    Dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire s’annonce tendue. Le président ivoirien Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié du PDCI ont rompu leur alliance et n’ont pas réussi à s’entendre sur la création du parti unifié RHDP. Leurs partis s’affronteront donc en 2020. Cette question de leadership a déjà ravivé les tensions lors des élections locales des 13 octobre et 16 décembre et coûté la vie à au moins six personnes en Côte d’Ivoire.

    Le 7 janvier dernier, le corps diplomatique en Côte d’Ivoire n’a pas hésité à exprimer son inquiétude lors de la présentation des vœux au chef de l’État ivoirien à la salle des pas perdus du palais présidentiel d’Abidjan-Plateau.

    L’ombre d’un regain de tension

    Faustin Mounguengui-Nzigou, ambassadeur du Gabon en Côte d’Ivoire, dont le pays a été victime d’une tentative de coup d’État le jour même, a lancé un message au nom de ses pairs à l’endroit de tous les acteurs politiques ivoiriens pour « créer des conditions objectives de la pérennisation et la consolidation de cette paix si durement acquise ». Il a les a invités à bannir « dans leurs propos et leurs actes tout type de violence. »

    Dans la capitale ivoirienne, comme dans le reste du pays, les événements de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3 000 morts, n’ont pas été oubliés.

    Les Ivoiriens marchent sur « un chemin qui a connu des épisodes douloureux », s’est alarmée Henriette Dagri Diabaté, présidente du Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, lors de la cérémonie de décoration du Nouvel An, le 10 janvier à Abidjan. Selon la Grande chancelière, « le ton » actuel des échanges et des débats dans le pays prépare « les esprits à l’affrontement ». Pour cette proche du président ivoirien, les « gros mots des années de crise sont de retour parmi nous. »

    « La peur de nouvelles violences est légitime », selon Alain Toussaint, homme de médias et ancien conseiller en communication de Simone et Laurent Gbagbo. La faute « aux chapelles politiques qui attisent les tensions et les rivalités entre leaders du même camp ».

    Alain Toussaint appelle ainsi à « un vrai débat sur les enjeux de la présidentielle de 2020, les projets et la vision des futurs candidats ». Selon lui, « ceux qui pensent qu’ils ont déjà gagné se trompent lourdement. »

    Les craintes des Ivoiriens sur la présidentielle de 2020 sont « fondées car les raisons profondes de nos crises passées sont d’actualité », explique Innocent Gnelbin, président du parti politique Force aux peuples (FAP). Selon lui, « les conditions de la sécurité du processus électoral ne sont pas encore réunies ».

    Il prend pour exemple les élections locales de 2018. « Six morts pour une simple élection locale sans véritable enjeux. Cela nous amène à nous poser des questions sur le scrutin présidentiel de 2020 ». L’un des principaux problèmes, selon lui, est la Commission électorale indépendante (CEI) ivoirienne, qui « n’a jamais été indépendante ».

    « Il ne se passera rien en 2020 »

    Face à ces craintes, Alassane Ouattara, le président ivoirien, s’est voulu rassurant : « Il faut arrêter de se faire peur » car « il ne se passera rien en 2020 », a-t-il déclaré.

    Pour Nicolas Djibo, proche du parti au pouvoir et maire de Bouaké – la ville d’où est partie la rébellion de 2002 conduite par Guillaume Soro – « il faut faire confiance au président de la République quand il dit qu’il n’y aura rien en 2020 et ce malgré les oiseaux de mauvais augure ».

    Selon le maire de Bouaké, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) annoncée par le chef de l’État ivoirien le 31 décembre dernier contribuera à « l’apaisement général en Côte d’Ivoire. »

    Même son de cloche pour l’ambassadeur du Gabon en Côte d’Ivoire, pour qui « l’engagement résolu [du président ivoirien, ndlr] à réviser de manière consensuelle la Commission électorale favorisera sans nul doute l’organisation d’élections apaisées ».

    L’heure est à la prudence à l’approche de l’élection présidentielle de 2020. Un entrepreneur de la diaspora ivoirienne a déjà pris ses précautions et protégé son outil de travail. Ce propriétaire depuis 2017 d’un magasin d’optique à Adjamé, un quartier au nord d’Abidjan, relativise cette crainte : « 2020 ne sera pas un bis repetita de 2010. Ce n’est ni le même contexte ni la même réalité. On ne peut pas reproduire deux fois les mêmes erreurs », espère-t-il.

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  • Côte d’Ivoire : un avis de recherche lancé contre Alain Lobognon, un député proche de Guillaume Soro

    Côte d’Ivoire : un avis de recherche lancé contre Alain Lobognon, un député proche de Guillaume Soro

    L’avis de recherche a été émis le 11 janvier dans le cadre d’une enquête pour divulgation de fausses nouvelles. Alain Lobognon a affirmé la veille que Richard Adou, le procureur de la République, avait ordonné l’arrestation de Jacques Ehouo, inculpé par la police économique.

    Alain Lobognon n’a pas tardé à réagir à l’avis de recherche lancé par le procureur de la République le vendredi 11 janvier. Richard Adou a en effet annoncé avoir ouvert une procédure de flagrant délit des faits de divulgation de fausses nouvelles et incitation à la violence. « J’ai donc instruit la section de recherche de la gendarmerie nationale, à l’effet de rechercher et d’appréhender l’intéressé ».

    Le député proche de Guillaume Soro a immédiatement répondu qu’il allait se « présenter devant la brigade de gendarmerie pour prouver que je ne suis nullement responsable des faits qui me sont reprochés. Il s’agit de faire respecter la Constitution ». « Nous sommes tous des prisonniers en sursis. Le procureur de la République vient de me donner raison. J’irai sans contrainte. Les Ivoiriens doivent savoir que la défense des libertés citoyennes est un combat continu que j’ai débuté en 1994. Je n’ai pas peur », a poursuivi l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports.

    Arrestation de Jacques Ehouo

    Le procureur reproche à ce proche du président de l’Assemblée nationale d’avoir annoncé le 9 janvier sur les réseaux sociaux que le parquet avait émis un mandat d’arrêt contre Jacques Ehouo, lui aussi député. « Le procureur a ordonné l’arrestation de notre collègue », avait-il notamment affirmé. Une information immédiatement démentie par Richard Adou.


    >>> À LIRE – Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé


    Convoqué par la police économique, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau a finalement été inculpé le 10 janvier dans la soirée, sans mandat de dépôt, pour détournement, blanchiment, faux et usage de faux.

    Bien qu’Alain Lobognon soit protégé par son immunité parlementaire, le procureur estime qu’il peut être appréhendé pour avoir commis un flagrant délit.

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  • Architecture : les bâtisseurs du futur

    Architecture : les bâtisseurs du futur

    À la tête de leurs propres cabinets, ils ont su imposer leurs plans et leurs styles. Zoom sur dix talents qui transfigurent les villes du continent.

    • Côte d’Ivoire : Guillaume Koffi & Issa Diabaté

    JOANA CHOUMALI

    L’histoire de ce duo commence dans les années 1990 : Issa Diabaté, lauréat de Yale, devient stagiaire au sein du cabinet de Guillaume Koffi, diplômé de l’École spéciale d’architecture de Paris. Dès 1999, les deux hommes s’associent. Et deviennent, au fil des ans, les ténors de l’architecture en Côte d’Ivoire. On leur doit notamment l’aménagement de la ville côtière d’Assinie-Mafia, qu’ils considèrent comme un laboratoire d’expérimentations. « Nous voulons qu’elle devienne la Silicon Valley de la Côte d’Ivoire », souligne Guillaume Koffi.


    >>> À LIRE – Côte d’Ivoire : Guillaume Koffi et Issa Diabaté, l’architecture et l’art de la passivité


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  • Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé

    Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé

    Auditionné par la police économique jeudi après-midi, Jacques Ehouo a finalement été inculpé. Une information judiciaire a été ouverte.

    Les faits retenus contre Jacques Ehouo sont les suivants : détournement, blanchiment, faux et usage de faux. Jeudi 10 janvier en fin de journée, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau pour le compte du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a été inculpé avant de regagner son domicile. Plus tôt dans la journée, il avait été auditionné par la police économique et financière, puis reçu par le procureur de la République, Richard Adou.

    « Le dossier est vide. Aucune pièce comptable ne nous a été présentée », a réagi l’avocat du concerné, Me Claver N’Dry. L’information judiciaire confiée à un juge d’instruction va désormais se poursuivre. Député, Jacques Ehouo est protégé par son immunité parlementaire. Il peut être poursuivi, mais pas arrêté.

     


    >>> À LIRE – Côte d’Ivoire : la mise sous tutelle préfectorale du Plateau pose de nombreuses questions


    Convoqué une première fois le 3 janvier, Ehouo avait refusé d’être entendu. Il a changé de stratégie mercredi soir à l’issue d’une réunion avec ses avocats. Selon l’un de ses proches, la direction du PDCI s’est montré favorable à son audition.

    Des policiers s’étaient rendus mercredi à son domicile des Deux-Plateaux à Abidjan, mais aussi à celui de ses parents et de l’une de ses proches collaboratrices. Jacques Ehouo étant introuvable, les éléments de la police économique avaient remis une nouvelle convocation au personnel présent à sa résidence. Daté du 9 janvier, le document est signé par le commissaire divisionnaire Ernest Bouaky.

    Pas d’arrestation, mais une audition

    Mardi soir, Me Claver N’dry assurait qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre son client. Une information démentie à Jeune Afrique par le procureur de la République. « Jacques Ehouo étant député, il ne peut pas être arrêté, d’autant plus que l’affaire n’est pas encore au stade l’enquête préliminaire. On ne parle ici que d’une audition, ce qui est totalement légal, afin qu’il puisse venir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés », explique-t-il.

    Jacques Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un vaste détournement de fonds organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo. Ce cadre du PDCI avait été démis de ses fonctions en août. Il vit désormais à Paris.


    >>> À LIRE – Élections en Côte d’Ivoire : retour sur l’impitoyable bataille du Plateau


    Interrogé mercredi à la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a laissé entendre que la décision de mettre sous tutelle la commune du Plateau était directement liée à ces soupçons. « C’est une mesure conservatoire, le temps que la justice fasse ses preuves. Le procureur a été saisi deux fois. La première fois avant les municipales, une deuxième fois après, au sujet de soupçons de mauvaise gestion de la mairie du Plateau. Installer un conseil municipal dans un tel contexte pourrait freiner l’exécution de la décision judiciaire », a-t-il déclaré.

    « Il n’y a donc plus de présomption d’innocence en Côte d’Ivoire », s’insurge Me Claver N’Dry.

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