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  • Côte d’Ivoire: Henri Konan Bédié reçoit les cadres du PDCI à Daoukro

    Côte d’Ivoire: Henri Konan Bédié reçoit les cadres du PDCI à Daoukro


    Par
    RFI

    Publié le 28-10-2018
    Modifié le 28-10-2018 à 01:51

    En Côte d’Ivoire, deux semaines après les élections municipales et régionales du 13 octobre, Henri Konan Bédié a reçu les élus du Parti démocratique du Côte d’Ivoire (PDCI) ce 26 octobre dans son fief de Daoukro dans le centre du pays. A couteaux tirés depuis leur divorce, le PDCI et le RHDP, le parti présidentiel, ont dénoncé des fraudes. Une centaine de recours ont été déposés devant la Cour suprême. A Daoukro, Henri Konan Bédié a appelé les élus à ne pas céder aux « manipulations ».

    A Daoukro, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Henri Konan Bédié (HKB), a tout d’abord félicité ses élus, dont les victoires aux élections municipales et régionales du 13 octobre dernier prouvent que sa formation politique « se porte bien ».

    Les élections locales ont vu la victoire du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir, qui a remporté 92 mairies et 18 régions contre 50 communes et six régions pour le PDCI.

    Ces élections avaient une valeur de test pour l’ancien parti unique rongé par les divisions internes et qui, pour la première fois depuis 2010, se posait en adversaire de la coalition au pouvoir. Cette rencontre avait donc pour but de galvaniser les troupes à deux ans de la présidentielle mais aussi à les garder dans le rang. Mais l’annonce des résultats a été source de tensions.

    Chantages et fraudes

    HKB a appelé les élus à ne pas céder aux « chantages, manipulations et pressions de débauchages » exercés selon lui par le gouvernement et le RHDP.

    Un certains nombre de cadres du PDCI ont en effet été élus sous les couleurs du parti présidentiel ou se sont ralliés à lui à l’issue de leur élection. Le PDCI s’est toutefois félicité d’avoir obtenu le ralliement de trois maires et de deux présidents de région élus sans étiquette.

    HKB a une nouvelle fois dénoncé des fraudes lors des scrutins et évoqué les recours déposés devant la Cour suprême. Changement de ton : alors que depuis des semaines, le PDCI dénonce une justice au ordre du pouvoir, HKB a tenu à « exprimer (sa) confiance aux instances judiciaires ». De quoi peut-être calmer les tensions qui ont du mal à retomber dans certaines localités depuis la fin des élections.

    ►A (re)lire: Côte d’Ivoire: les transformations du paysage politique à la loupe de la presse

    L’origine de l’article >>

  • Simone Gbagbo : les vingt ans de prison confirmés

    Simone Gbagbo : les vingt ans de prison confirmés

    simone-La Cour suprême de Côte d’Ivoire a rejeté le pourvoi en cassation de Simone Gbagbo, rendant ainsi définitive sa condamnation à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État.

    “La Cour suprême a rejeté ce jeudi notre pourvoi en cassation”, a affirmé à l’AFP Me Rodrigue Dadjé, critiquant une “décision politique” et estimant qu”il y avait assez d’arguments juridiques pour annuler la condamnation”.

    Simone Gbagbo, épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo et actuellement incarcérée à Abidjan, a été condamnée le 10 mars 2015 à 20 ans de réclusion pour “attentat à la sûreté de l’Etat”, un verdict lourd car il doublait les réquisitions du parquet général, soit 10 ans de prison.

    Elle était jugée avec 78 co-accusés pour leur rôle dans la crise causée par le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.

    Les violences qui ont marqué la crise postélectorale de 2010-2011 ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois.

    Michel Gbagbo, fils de l’ex-président issu d’un premier mariage avec une Française, avait lui été condamné à cinq ans d’emprisonnement.

    L’accusation et la défense de l’ex-Première dame ivoirienne s’étaient alors pourvues en cassation contre la condamnation de Simone Gbagbo. Les avocats de Mme Gbagbo ont critiqué une “procédure irrégulière qui doit être frappée de nullité”.

    Par ailleurs Simone Gbagbo dont l’époux Laurent Gbagbo – actuellement jugé à la Haye par la Cour pénale internationale (CPI) – comparaîtra également à partir du 31 mai à Abidjan devant les assises pour crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale.

    “Le procès de Mme Gbagbo va bel et bien s’ouvrir le 31 mai”, a rassuré son avocat.

    Avec AFP

  • Côte d’Ivoire : « De l’enfer, je reviendrai »… quand Charles Blé Goudé brise le silence

    Côte d’Ivoire : « De l’enfer, je reviendrai »… quand Charles Blé Goudé brise le silence

    ble-Détenu et poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) en tant que co-auteur indirect de crimes contre l’humanité commis durant la crise postélectorale, l’Ivoirien publie ce 24 mars un livre témoignage : « De l’enfer, je reviendrai ». Morceaux choisis.

    Charles Blé Goudé est accusé de crimes contre l’humanité comme le meurtre, le viol et autres actes inhumains ou – à titre subsidiaire – la tentative de meurtre, et les persécutions perpétrées à Abidjan, en Côte d’Ivoire, entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril de 2011 ou vers cette date.

    L’ancien « général de la rue » de Gbagbo, comme il se faisait appeler, continue aujourd’hui, comme il le faisait voici déjà cinq ans, de clamer son innocence, s’estimant prisonnier politique depuis que, un soir de janvier 2013, il a été arrêté au Ghana, où il était en exil, et transféré en Côte d’Ivoire avant de rejoindre les Pays-Bas. De ces péripéties, Charles Blé Goudé en livre aujourd’hui sa vérité, parfois à l’opposé de celle du gouvernement ivoirien.

    Voici les principaux enseignements de son livre, De l’enfer, je reviendrai, écrit en collaboration avec l’avocat Seri Zokou et à paraître le 24 mars aux Éditions du Moment.

    Lors de son exil, il n’aurait jamais quitté le Ghana

    Durant les presque deux ans de son exil, Charles Blé Goudé n’a, dit-il, jamais quitté le Ghana. « Des articles de presse m’annoncent souvent en Gambie, en Afrique du Sud et dans d’autres pays ouest-africains. La réalité est tout autre », écrit-il. « Depuis mon départ forcé de la Côte d’Ivoire, je ne suis jamais sorti du Ghana. Tous les écrits publiés à ce sujet ne sont que le fruit de l’imagination de certains journalistes », ajoute-t-il.

    L’ancien  ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi de Laurent Gbagbo, qui se dit volontiers chantre de la non-violence, explique encore ne pas être responsable des attaques de mercenaires venues du Liberia, comme il a pu en être accusé. Selon lui, il n’a jamais séjourné dans le nord du Mali, où certains lui ont attribué des contacts avec « des jihadistes et les putschistes qui avaient renversé le président Amadou Toumani Touré ». Charles Blé Goudé sera finalement extradé par le Ghana à la Côte d’Ivoire, le 17 janvier 2013.

    Il affirme avoir été détenu dans une cuisine puis à la DST

    Charles Blé Goudé réfute également avoir été maintenu en résidence surveillée par les autorités ivoiriennes après son extradition, comme Abidjan continue de l’affirmer. Selon lui, il a été « maintenu au secret » et interrogé pendant trois mois dans des résidences « pillées et réquisitionnées par les FRCI », et notamment dans une cuisine. « Ce minuscule espace d’à peine 2 m² me sert de couchette, de toilettes et j’y prends mon repas », explique-t-il.

    Blé Goudé aurait à l’époque été gardé par des éléments des FRCI dirigés par un homme de main de Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur, avant d’être transféré à la Direction de la surveillance du territoire (DST), où il aurait ensuite été emprisonné. Le prisonnier y évoque des traitements dégradants et inhumains. En mars 2014, le ministre de l’Intérieur avait, en réponse aux mêmes accusations, publié des photos de Charles Blé Goudé en parfaite santé et détenu dans des conditions décentes.

    Il aurait été le voisin de cellule de « l’homme à tout faire de Mokhtar Belmokhtar »

    Charles Blé Goudé consacre également un chapitre entier à un étonnant personnage : celui qui fut son voisin de cellule neuf mois durant à la DST, un certain Mohamed Abu Mustapha (MAM), qui serait « l’homme à tout faire de Mokhtar Belmokhtar », le chef des jihadistes maliens d’Al-Mourabitoune.

    Ledit MAM aurait fait à son codétenu ivoirien cette confidence très éclairante à la lumière des derniers événements de Grand-Bassam : « Tant qu’ils ne nous laisseront pas en paix, ils ne connaîtront plus jamais la paix. Ici, en Côte d’Ivoire, on a fini nos repérages : l’hôtel Pullman, l’hôtel Ivoire et Assinie. Là, on est sûrs d’atteindre nos cibles, qui sont les Européens, surtout les Français, et les autorités ivoiriennes. »

    Il voulait être transféré à La Haye

    Dans son livre, Charles Blé Goudé parle peu de la Cour pénale internationale. Il évoque toutefois son transfèrement aux Pays-Bas, le 22 mars 2014, comme une sorte de délivrance. Convoquée devant une Chambre d’accusation qui doit décider s’il sera jugé à La Haye ou à Abidjan, alors que le gouvernement vient d’autoriser son transfèrement, l’ancien président du Cojep raconte ainsi avoir choisi la CPI et avoir prévenu ses avocats en ce sens en espérant échapper à une justice ivoirienne qu’il juge « aux ordres ».

    « Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je suis pressé de quitter Abidjan, de quitter la Côte d’Ivoire, de quitter mon propre pays, mon pays bien aimé. En vérité, j’étais en train de mourir à petit feu dans cette détention au secret », confie-t-il. Et de conclure : « Pour moi, la CPI n’est pas une fin, c’est plutôt un début ».

    Il aime citer Nelson Mandela

    Nul doute que, si Nelson Mandela était encore en vie, il aurait presque pu revendiquer la co-signature de cet ouvrage. Pas un chapitre ou presque n’échappe au procédé de la citation du grand homme sud-africain. Sur le pardon, sur la détention, sur la souffrance face à un régime autoritaire, etc… De l’introduction à la fin du récit, la référence à l’Afrique du Sud est partout.

    Charles Blé Goudé écrit notamment : « Si De Gaulle est rentré dans l’histoire (…), si Winston Churchill a su se faire adopter par les Anglais (…), si les noms de Georges Washington, Kennedy et Martin Luther King s’écrivent en lettres d’or dans l’histoire des États-Unis d’Amérique, si l’histoire personnelle de Nelson Mandela a finalement épousé celle d’une Afrique du Sud pré et post-apartheid, c’est justement parce que, par leurs choix (…), ces figures emblématiques nous ont clairement montré que nous ne sommes pas obligés d’accepter le monde tel qu’il est, mais que nous devons tous jouer un rôle pour le rendre tel qu’il devrait être. » On sait désormais à quel destin rêve Charles Blé Goudé.

  • Blaise Compaoré est citoyen ivoirien et devrait échapper à la justice

    Blaise Compaoré est citoyen ivoirien et devrait échapper à la justice

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    -C’est désormais officiel : Blaise Compaoré, l’ancien président burkinabè, est Ivoirien. Son décret de naturalisation, signé de la main du président Alassane Ouattara, est daté de novembre 2014, soit seulement un mois après la chute de l’ancien président. Ce décret a été publié au Journal officiel en janvier 2016. L’ancien président du Burkina Faso est exilé en Côte d’Ivoire depuis qu’il a été chassé du pouvoir. Blaise Compaoré fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour son implication présumée dans la mort de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara. Il devrait donc devrait échapper à la justice car il ne peut pas être extradé.

    Le décret numéro 2014-701 ne fait qu’une vingtaine de lignes. Signé d’Alassane Ouattara, il annonce sobrement, que suite à sa demande, Blaise Compaoré, né en 1951 à Ouagadougou, est naturalisé ivoirien. Le décret suivant annonce, lui, la naturalisation de François Compaoré, le frère de l’ancien président burkinabè.

    Les textes sont datés du 17 novembre 2014, soit à peine plus de quinze jours après la chute de l’ex-chef d’Etat et son exil à Abidjan. Mais ils sont entrés en vigueur au lendemain de leur publication, le 18 janvier 2016.

    Ces naturalisations interviennent donc un mois seulement après l’émission d’un mandat d’arrêt international par la justice du Burkina Faso contre l’ancien président du pays. Celui-ci est inculpé pour son rôle présumé dans l’assassinat de l’ancien président du Burkina Faso Thomas Sankara en 1987 lors d’un coup d’Etat qui porta Blaise Compaoré au pouvoir. De plus, il est impliqué d’attentat contre la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat et complicité de recel de cadavre.

    Les autorités ivoiriennes ne souhaitent pas commenter ces informations. « C’est une affaire strictement personnelle », réagit ainsi une source.

    Blaise Compaoré devrait donc devrait échapper à la justice du pays qu’il a dirigé pendant de longues années. Etant donné les liens d’amitié entre Blaise Compaoré et Alassane Ouattara, une extradition semblait peu probable, après cette naturalisation, elle l’est encore moins.

    « Lamentable »

    En tout cas, la nouvelle fait débat à Ouagadougou. Si certains partisans de l’ancien président n’y voient aucun inconvénient, d’autres par contre, ses adversaires, qualifient d’acte « honteux » de celui qui a dirigé le Burkina Faso pendant 27 ans.

    Pour Pascal Zaida, secrétaire exécutif du mouvement populaire des jeunes, un mouvement qui avait soutenu le projet de référendum défendu par les partisans de l’ancien président, il sera difficile pour Blaise Compaoré de se présenter devant une justice à deux vitesses. « Nous estimons que d’un point de vue légal, c’est normal, il peut avoir la nationalité, ce n’est pas interdit. Maintenant, vous savez que nous sommes dans un pays où sous la transition, il y avait la justice des vainqueurs, et c’est cette même justice qui prévaut aujourd’hui. Si les autorités actuelles peuvent lui garantir une justice impartiale et équitable, je ne vois pas pourquoi il ne viendra pas y répondre. Mais par contre, si c’est pour faire encore la justice des vainqueurs, il a bien entendu raison de prendre la nationalité ivoirienne. »

    La stabilité du pays reste la priorité

    De l’autre côté, les mouvements qui ont mené la lutte contre le régime de Blaise Compaoré, se disent affligés par cette décision de l’ancien président burkinabè de se réfugier sous une autre nationalité. « En un mot comme en mille, c’est tout simplement lamentable. Il l’a fait pour échapper à la justice de son pays, parce qu’il sait que la Côte d’Ivoire n’extrade pas ses ressortissants. Mais ceci est terriblement honteux. Il jette l’opprobre sur lui-même et sur tous ceux qui sont liés à lui », déplore Ismaël Diallo, coordonnateur du Front de renforcement de la citoyenneté.

    A moins de renoncer à la nationalité burkinabè, poursuit Ismaël Diallo, Blaise Compaoré « n’échappera pas éternellement à la justice de son pays ».

    Mais, à Ouagadougou, on estime, presque résigné, que l’urgence est ailleurs. L’important pour la stabilité du pays, c’est surtout de neutraliser les anciens membres de l’ex-régiment de sécurité présidentielle, déclarait ainsi Alpha Barry lundi lors de sa visite à Abidjan. Après l’extradition de Moussa Niébé, considéré comme un des fidèles de Blaise Compaoré. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères assurait qu’Alassane Ouattara s’était engagé à aider le Burkina Faso à arrêter les ex-soldats du RSP.

    «Rambo», pilier de l’ex-RSP, extradé de Côte d’Ivoire

    Quand on regarde les conditions de naturalisation en droit ivoirien, on se rend compte qu’il y a quand même une condition de durée que ni Blaise Compaoré, ni son frère, ne remplissent
    Guy Hervé Kam

    rfi

  • Les éléments qui dérangent Ouattara et Paris dans le documentaire de Canal+

    Les éléments qui dérangent Ouattara et Paris dans le documentaire de Canal+

    bombardement-bouake-Qu’est-ce qui dérange tant l’Etat français et le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara dans l’enquête de Spécial Investigation interdite de diffusion sur le bouquet Afrique de Canal+ lundi dernier? Plusieurs éléments:

    1. Les déclarations du général De Malaussène (Force Licorne et commandement français en 2004-2005) sont un élément nouveau: « Je ne crois pas une seconde que ce soit Gbagbo qui ait donné l’ordre à ces pilotes biélorusses de tirer sur les soldats français. Je n’y crois pas une seconde. Je ne peux pas m’empêcher de penser que cette affaire est extrêmement trouble, que l’on ne veut pas savoir qui a donné l’ordre de tirer sur les soldats français.» Et le général de poursuivre: « La chaine de commandement française a fonctionné comme elle le souhaitait. On revient à la question de fond: Pourquoi on a laissé partir les pilotes et pourquoi on ne les a pas arrêtés pour savoir qui était le premier donneur d’ordre. On n’a pas voulu le savoir, ou alors on le sait et on n’a pas voulu le diffuser.»

    2. Le témoignage du traducteur Ouraga est un élément nouveau. Les pilotes biélorusses étaient entre les mains de l’armée française, au Gatl, entre le 07 et le 11 novembre 2004.

    3. Les images déclassifiées qui prouvent que l’armée française a filmé les pilotes des Sukhoi à leur atterrissage après le bombardement de la base française, sans les interpeller, sont un élément nouveau.

    4. Les déclarations sous serment devant les juges d’instruction français du ministre de l’intérieur togolais à l’époque des faits, François Boko, sont un élément nouveau: « Nous avions l’intime conviction qu’ils [les pilotes biélorusses] avaient bombardé la position française et c’est ainsi que nous avons sollicité à la fois la Dgse et le Sctip qui ont demandé à Paris la conduite à tenir. Les instructions données étaient de ne rien faire par rapport à ces biélorusses.»

    5. Les déclarations de David Senat, conseiller juridique de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Défense, sont un élément nouveau: il contredit frontalement Alliot-Marie, qui avait affirmé que c’est le cadre juridique (l’absence de mandat d’arrêt international) qui n’aurait pas permis l’interpellation des pilotes: « Ni au moment du bombardement le 6 novembre, ni après du 16 novembre au mois de décembre, c’est à dire au moment où les pilotes ont été libérés.  Je n’ai pas été informé de ces événements (…) L’analyse juridique n’a pas été faite. Par personne. Ni requise. C’était purement politique.»

    6. Les déclarations de l’avocat des familles des soldats tués sont un élément nouveau.

    et aussi,

    7. Alassane Dramane Ouattara, pour la première fois, est présenté officiellement par Canal+ comme le chef de la rébellion, et non plus la marionnette Soro.

    En fait, tout est dérangeant dans ce reportage. L’opération Dignité menée par l’armée ivoirienne les 4 et 5 novembre 2004 avait causé la débandade totale chez les rebelles. Le bombardement jamais élucidé jusqu’ici de la base des soldats français le 6 novembre 2004 avait permis à Paris de retourner in extremis la situation en faveur des hommes de Ouattara, qu’elle soutenait.

    Comme le dit Edwige, la mère du soldat français David dans le reportage: « Mon fils n’est pas mort pour la France. Il a été sacrifié par la France.»

    (LIDER News)

  • La CPI présente ses excuses pour une terrible erreur

    La CPI présente ses excuses pour une terrible erreur

    Gbagbo- ble-Des noms de témoins protégés ont, par inadvertance, été révélés par la Cour.

    Le juge Cuno Tarfusser, qui préside la chambre de la Cour pénale internationale (CPI) chargée de juger l’ex-président de Côte-d’Ivoire, Laurent Gbagbo, au pouvoir jusqu’au 11 avril 2011, et son ancien bras droit, Charles Blé Goudé – surnommé le “général de la rue” pour son influence sur les milices de jeunes gbagbistes – a présenté lundi ses excuses pour la terrible erreur faite par son tribunal vendredi dernier. Les deux hommes sont poursuivis pour crimes contre l’humanité.

    Huis clos avec micros

    Vendredi dernier, le juge Tarfusser avait ordonné le huis clos, à la demande du procureur Eric McDonald, pour évoquer le cas de témoins protégés.

    Il s’agit de personnes qui ont accepté de témoigner sur le système Gbagbo, qu’ils ont connu de l’intérieur, en échange d’une protection de la CPI, leur témoignage mettant leur vie en danger. Le bureau du procureur leur garantit notamment l’anonymat.

    Le procureur s’est inquiété du cas de quatre repentis – qui furent proches des accusés – dont certains blogueurs, indiquait Eric McDonald, cherchent à percer l’anonymat. Et le procureur, se croyant à l’abri du huis clos, de citer les identités de ces quatre témoins protégés. Las, les micros reliant la salle d’audience à la chaîne publique de la CPI n’étaient pas fermés! En quelques minutes, les noms des quatre repentis ont alors été diffusés sur les réseaux sociaux et sur YouTube.

    La CPI a promis “une enquête” pour déterminer les responsables de cette faute. En attendant, les réactions hostiles aux témoins protégés ne se sont pas fait attendre.

    Deux d’entre eux ayant réagi publiquement, nous pouvons citer leurs noms. Il s’agit de l’ancien chef d’état major de l’armée de Laurent Gbagbo, le général Philippe Mangou. Ce dernier a réagi auprès de médias en ligne ivoiriens.

    Si encourager Monsieur Laurent Gbagbo, le 11 mars 2011, à démissionner, au moment où lui-même demandait mon avis sur la question, pendant que l’armée était à court de munitions (…), que les Ivoiriens mouraient et qu’ils ne pouvaient ni manger ni se soigner, c’est trahir, alors j’ai trahi.”

    Famille menacée

    Un autre des témoins protégés, l’ex-bras droit de Blé Goudé, surnommé Sam l’Africain, s’est justifié auprès d’un autre média ivoirien, Inter.

    Il a expliqué qu’un mandataire de la CPI était venu le voir en prison parce qu’il était co-auteur de crimes durant la crise ivoirienne, afin de lui poser des questions sur son rôle durant la crise. “A ces questions, il faut qu’on réponde. Donc, c’est normal que je sois un témoin de la CPI”, avant d’assurer qu’il n’allait pas à la CPI pour témoigner contre Laurent Gbagbo. “Je suis un témoin de la crise ivoirienne, mais je ne suis pas un témoin contre quelqu’un ni pour quelqu’un. J’ai répondu pour les faits que j’ai vécu, alors pourquoi ces scandales?!”, s’est-il indigné. Et de demander qu’on cesse de menacer sa famille en Côte-d’Ivoire.

    Le juge Tarfusser s’était fait connaître lorsqu’il avait fait arrêter l’avocat de Jean-Pierre Bemba, Me Aimé Kilolo, un de ses collaborateurs, un témoin et un parlementaire congolais du parti de M. Bemba, en novembre 2013, pour “atteinte à l’administration de la justice”. Accusés de subornation de témoins, ils furent détenus jusqu’en janvier 2015 et leur procès a commencé en septembre dernier.

    Lalibre

  • Président Ouattara: “je n’enverrai plus d’Ivoiriens à la CPI”

    Président Ouattara: “je n’enverrai plus d’Ivoiriens à la CPI”

    gbagbo-ouatara-Le président Alassane Ouattara a affirmé jeudi qu’il “n’enverrait plus d’Ivoiriens” à la Cour pénale internationale (CPI), estimant que son pays avait désormais une “justice opérationnelle”.

    C’était à l’issue d’une rencontre à Paris avec le président François Hollande.

    L’adversaire de M. Ouattara lors de la présidentielle de 2010, Laurent Gbagbo, et le chef de milice Charles Blé Goudé comparaissent actuellement devant la CPI pour leur rôle présumé dans la crise post électorale qui avait fait plus de 3.000 morts en 5 mois. Mais aucun membre du camp Ouattara n’a encore été inquiété par la Cour.

    “Nous attendons la manifestation de la vérité. Nombreux sont ceux en Côte d’Ivoire qui estiment que justice doit être rendue. Le plus tôt sera le mieux”, a déclaré à la presse le président Ouattara, à propos du procès en cours à La Haye.

    Alors que les partisans de Laurent Gbagbo estiment que la CPI tarde à enquêter sur les auteurs des violences au sein du camp d’Alassane Ouattara et dénoncent une “justice des vainqueurs”, le président ivoirien a rejeté l’accusation.

    “Je ne sais pas ce que veut dire +justice des vainqueurs+, la justice est la même pour tous”, a-t-il assuré.

    Mais désormais, les procès se tiendront devant la justice ivoirienne, a souligné le chef de l’Etat. “Je n’enverrai plus d’Ivoiriens à la CPI”, a-t-il insisté.

    “La CPI a joué le rôle qu’il fallait. A la sortie de la crise électorale, nous n’avions pas de justice, le pays était totalement en lambeaux (…) maintenant nous avons une justice qui est opérationnelle et qui a commencé à juger tout le monde sans exception. Ces procès commenceront très rapidement et je souhaite que ça aille plus vite que la CPI”, a-t-il lancé.

    Alassane Ouattara avait déjà refusé de livrer à la CPI Simone Gbagbo, épouse de Laurent, malgré plusieurs requêtes de la Cour. Jugée en mars 2015 à Abidjan, l’ancienne Première dame a écopé de 20 ans de prison.

    Des membres de l’opposition accusent Alassane Ouattara de ne pas avoir livré Simone Gbagbo afin de pouvoir refuser par la suite l’extradition à La Haye de ses partisans.

    La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait assuré la semaine dernière devant les juges de Laurent Gbagbo que ses services enquêtaient “sur les deux côtés du conflit (…) cela prend du temps et nous demandons de la patience”.

    La Côte d’Ivoire n’envisage pas de se retirer de la CPI, a souligné M. Ouattara. Dimanche, les dirigeants africains réunis au siège de l’Union africaine à Addis Abeba ont soutenu l’idée d’un retrait commun de la CPI, lui reprochant de “s’acharner” sur l’Afrique.

    “Ce qu’il faudrait c’est que l’Union africaine mette en place une Cour africaine qui puisse juger les Africains en Afrique”, a estimé le président ivoirien.

    Avec AFP

  • Charles Blé Goudé à la CPI: «Aucune goutte de sang ne crie contre moi»

    Charles Blé Goudé à la CPI: «Aucune goutte de sang ne crie contre moi»

    ble goude-Le procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et de son co-accusé Charles Blé Goudé pour crimes contre l’humanité pour leur rôle dans les violences post-électorales de 2010-2011 s’est poursuivi mardi à La Haye. Accusé par la procureure de la CPI d’être responsable de certains des pires crimes commis durant la crise et d’avoir attisé la division, l’ancien chef des Jeunes patriotes a clôturé les déclarations d’ouverture. Il a au contraire été présenté par ses avocats comme un « homme de paix » et s’est lui-même défendu d’être un chef de milice.

    Costume bleu, chemise blanche, lunettes fines, l’ancien chef des Jeunes patriotes parle avec assurance. Charles Blé Goudé marque parfois des pauses pour mieux ménager ses effets. Se risque de temps en temps à une pointe d’ironie. Et prend la peine de traduire en anglais certaines de ses expressions, puis d’expliquer : « Il semble que la traduction a souvent des problèmes avec mes proverbes. »

    Au cours de son intervention de près d’une heure, Charles Blé Goudé, qui n’a visiblement rien perdu de ses qualités de tribun, nie avoir jamais voulu la guerre. « Entre prendre les armes et faire de la politique, j’ai choisi mon camp », estime-t-il.

    « Moi, j’ai peur de la guerre »

    « J’entends par-ci par-là, M. le Président : “Blé Goudé, le chef des milices pro-Gbagbo”. Alors, au lieu de me fâcher, j’ai décidé de faire des recherches, explique-t-il. Au sens juridique, une milice désigne un groupe de personnes armées ayant militairement pris part à un conflit. Notez bien le vocable et le substrat “militairement”. Pour vous dire que jamais je n’ai dirigé un groupe de personnes armées, comme jamais je n’ai militairement pris part à un conflit. Parce qu’aussi simple que cela puisse paraître : je ne suis pas un adepte de la lutte armée. Le Cojep [mouvement créé par Blé Goudé, ndlr] n’est pas une milice, comme ne l’est pas l’Alliance des jeunes patriotes. Pendant que le procureur m’accuse d’être un extrémiste qui appelle au meurtre, d’autres me qualifient de “faiblard” qui a peur de la guerre. Oui, je le dis sans honte : moi, j’ai peur de la guerre », assure celui qui était pourtant surnommé « le général de la rue », poursuivant : « Parce qu’à un homme normal, la guerre devrait faire peur. »

     

    Avant lui, ses avocats avaient préparé le terrain pour expliquer qu’en tant que « pacifiste dans l’âme », il avait sillonné son pays pour lancer des « appels à la retenue ». Charles Blé Goudé ne pouvait donc pas selon ses défenseurs avoir participé à un quelconque « plan commun » meurtrier établi selon l’accusation par Laurent Gbagbo et son « cercle restreint ».

    Charlés Blé Goudé marque d’ailleurs sa distance avec le parti de l’ex-président Gbagbo : « Je ne suis ni militant ni membre du Front populaire ivoirien ». Pas plus que le bras séculier de Laurent Gbagbo. Sans se désolidariser totalement de son ancien mentor dont il estime qu’il n’a « pas sa place en prison ».

    Une vision caricaturale de la Côte d’Ivoire

    Accusé par la procureure d’avoir pendant la crise attisé la division avec des discours de haine et d’avoir lancé des attaques contre des pans entiers de la population assimilés à des partisans d’Alassane Ouattara sur des critères ethniques ou religieux, le chef des Jeunes patriotes s’en défend. Et accuse à son tour la procureure de fonder son argumentaire sur une vision fausse et caricaturale de la Côte d’Ivoire.

    De quoi on parle dans cette cour ? La Côte d’Ivoire qui vous est présentée par le procureur et par la représentante des victimes n’est pas celle qui m’a vu naître.
    Charles Blé Goudé

    Blaise Compaoré le « déstabilisateur »

    Reprenant à son compte la thèse présentée la veille par les avocats de Laurent Gbagbo qui ont accusé Alassane Ouattara d’avoir recruté des mercenaires en Côte d’Ivoire pour prendre le pouvoir « par la force », Charles Blé Goudé a de nouveau pointé le rôle « déstabilisateur » de l’ex-président ivoirien Blaise Compaoré, non seulement sur la Côte d’Ivoire mais sur l’ensemble de la sous-région.

    Blaise Compaoré n’est pas que le déstabilisateur de la Côte d’Ivoire, il déstabilise toute la sous-région.
    RFI