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  • Emouvant, absurde, pharaonique : des replays pour le week-end

    Emouvant, absurde, pharaonique : des replays pour le week-end

    LES CHOIX DE LA MATINALE

    Septembre s’achève et vous n’avez eu le temps de rien ? Pas de panique, « La Matinale » sélectionne pour vous les meilleurs replays. Ce week-end, ne manquez pas de (re)voir l’émouvant documentaire Histoires d’une nation, narré par Roschdy Zem. Vive la politique ! Le grand déménagement nous raconte comment, chaque mois, les parlementaires européens font la « transhumance » entre Bruxelles et Strasbourg, malles de documents comprises. Quant au documentaire Egypte. Les temples sauvés du Nil, il nous rappelle le déplacement « pharaonique » du temple d’Abou Simbel pour échapper à la construction du barrage d’Assouan.

    France, terre d’immigration

    Après le double traumatisme de la défaite face à l’Allemagne et de la Commune de Paris en 1871, les républicains forgent l’idée de la nation française : dans chaque village, dans chaque quartier, à l’école comme sous le drapeau, tout le monde doit se sentir français, y compris les enfants d’immigrés. En effet, en 1889, les républicains instituent le droit du sol : les enfants nés en France de parents étrangers ont le droit de réclamer la nationalité française à leur majorité. C’est parce que 1889 résume si bien le projet républicain, à la fois positiviste et productiviste, que Françoise Davisse et Carl Aderhold ont choisi cette année comme point de départ de leur Histoire d’une nation. Cette série documentaire raconte comment, au cours des cent cinquante dernières années, la République française a accueilli les étrangers à certains moments, leur a refusé l’entrée à d’autres, quand elle ne les a pas internés ou expulsés.

    Au centre de ce récit chronologique narré par Roschdy Zem : l’expérience de l’assimilation, puis de l’intégration, par l’école et le travail, mais aussi la lutte pour l’égalité et les révoltes contre les discriminations. Ce documentaire se compose également de petits morceaux de mémoire familiale. La parole est donnée aux enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants d’immigrés, dont Michel Drucker, Jean et Youri Djorkaeff, José Garcia et Amel Bent. Photos de famille en main, ils racontent la misère et la gloire de ces pères venus d’Italie, de Pologne, de Russie, d’Arménie, du Maroc ou du Cambodge, pour épauler la France en guerre, mais aussi pour la reconstruire, en se chargeant des travaux pénibles et sales que les Français ne voulaient pas faire.  Antoine Flandrin

    Histoires d’une nation, de Françoise Davisse et Carl Aderhold, réalisé par Yann Coquart (France, 2018, 4 × 55 min). Disponible sur france.tv jusqu’au 25 octobre.

    Transhumance européenne

    Chaque mois, entre Bruxelles et Strasbourg, c’est le même «  cirque itinérant [qui] exaspère nos concitoyens  », comme le dit ironiquement une députée européenne. Les 751 parlementaires quittent la Belgique pour s’installer quatre jours dans l’est de la France, afin de participer aux séances plénières. Cette session mensuelle entraîne un immense barnum entre les deux villes, au grand dam de certains élus. Alors, chaque mois, c’est la même routine : des employés acheminent par poids lourds des centaines de malles volumineuses contenant les documents des députés jusqu’en France. Et des dizaines de chauffeurs – au volant des voitures de fonction – sont aussi du voyage.

    Cette transhumance administrative gêne certains parlementaires, qui dénoncent son coût exorbitant, estimé à 114 millions d’euros par an. Alors, dans l’hémicycle, une bataille fait rage entre les élus exigeant un seul siège basé à Bruxelles et ceux attachés à la ville alsacienne, qui incarne le rapprochement entre la France et l’Allemagne. Tourné sans commentaire, comme l’étaient jadis les films du magazine Strip-tease, Vive la politique ! Le grand déménagement montre, côté coulisse, ce grand va-et-vient entre les deux sièges européens. Frustré par sa durée (25 minutes), on aurait aimé être davantage immergé dans ce «  grand déménagement ». Mustapha Kessous

    Vive la politique ! Le grand déménagement, d’Olivier Lamour (France 3, 2017, 25 min). Disponible sur france.tv jusqu’au 4 octobre.

    Sauvetage pharaonique

    Depuis plus de trois mille ans, le grand temple d’Abou Simbel fait fièrement face aux eaux du Nil. Situé non loin de la frontière soudanaise, ce sanctuaire consacré à Ramsès II a bien failli disparaître à jamais. En effet, en 1954, le président Nasser avait décidé de lancer la construction d’un immense barrage près d’Assouan, afin de maîtriser les caprices du fleuve comme ses multiples crues. Ainsi, cet ouvrage vital pour le développement du pays devait permettre une parfaite irrigation des terres et une meilleure production électrique. Mais il nécessitait de sacrifier des vestiges antiques. Toute une partie d’une région d’Egypte, la Nubie, allait être inondée, et d’inestimables trésors datant de l’époque des pharaons se retrouveraient engloutis.

    En 1960, la jeune Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) lança un appel à la communauté internationale pour sauver les temples de Nubie. Il fallait faire vite : les travaux du barrage avaient débuté et il ne restait que quelques années pour mettre en œuvre un plan de sauvegarde des temples. C’est ainsi que celui d’Abou Simbel a été démonté pierre par pierre puis remonté à l’identique plus en hauteur, à l’abri de la future montée des eaux. Ce documentaire explique, à travers des images d’archives, comment les plus beaux vestiges de la Nubie ont pu être préservés. M. Ks.

    Egypte. Les temples sauvés du Nil, d’Olivier Lemaître (France, 2018, 90 min). Disponible sur mycanal.fr.

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  • La cote des tableaux de Basquiat s’affole

    La cote des tableaux de Basquiat s’affole

    Marché de l’art

    La Fondation Louis Vuitton expose du 3 octobre au 14 janvier l’Américain Jean-Michel Basquiat (1960-1988). L’un des artistes les plus chers du monde, dont un tableau a décroché le prix record de 110,5 millions de dollars ( 93,8 millions d’euros) en 2017 chez Sotheby’s. Une œuvre qui, il y a trente-cinq ans s’était vendue pour 19 000 dollars…

    Mort d’une overdose à l’âge de 27 ans, le peintre, qui a commencé à s’exprimer dans la rue, aurait pu n’être qu’une comète de l’histoire de l’art. Il est devenu une icône planétaire. Le prodige coche toutes les cases : une carrière en météorite de 1980 à 1988 ; une œuvre néanmoins prolixe et énergique ; l’onction du pape du pop art, Andy Warhol lui-même. « C’est le romantisme d’une vie brûlée, un expressionnisme qui sort des tripes », résume Edmond Francey, spécialiste chez Christie’s. Basquiat colle à une époque, la sienne, l’ère pré-Reagan, mais aussi la nôtre.

    « Il a ouvert un nouvel espace d’action, dont les effets résonnent encore aujourd’hui trente ans après sa mort, ajoute Stefano Moreni, spécialiste chez Sotheby’s. Il entre parfaitement dans la volonté actuelle de repenser l’art occidental face à une culture autre, par un artiste qui est lui-même expression de cette diversité culturelle. »

    Basquiat est devenu un tel modèle que le rapper Jay Z a clamé « Je suis le nouveau Jean-Michel » dans son single Picasso Baby.

    Le jeune homme rageur, qui commença sa carrière comme artiste graffiti sous le pseudo de SAMO (« same old shit »), se distingue de ses pairs des années 1980 par une énergie électrique, un faux désordre maîtrisé, un sens de l’improvisation digne de Picasso. Le marché s’empare vite du phénomène. Repéré en 1982 par la galeriste new-yorkaise Annina Nosei, il est représenté rapidement par le puissant marchand suisse Bruno Bischofberger. Les collectionneurs américains Eli Broad, Lenore et Herbert…

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  • Marty Balin, cofondateur du groupe Jefferson Airplane, est mort

    Marty Balin, cofondateur du groupe Jefferson Airplane, est mort

    Le guitariste Marty Balin, cofondateur du groupe de rock psychédélique californien Jefferson Airplane dans les années 1960, est mort à l’âge de 76 ans, ont annoncé vendredi 28 septembre des médias spécialisés américains, citant ses proches.

    Né Martyn Jerel Buchwald, Balin était un guitariste folk à la recherche d’un public à San Francisco lorsqu’il a fondé Jefferson Airplane avec Paul Kantner, un autre guitariste, mort en 2016.

    Lire aussi :   Paul Kantner, cofondateur de Jefferson Airplane, est mort

    Le groupe fut précurseur du mouvement rock psychédélique, né sous l’influence de drogues comme le LSD. De 1969 à 1972, Jefferson Airplane fut emmené par la chanteuse Grace Slick. Parmi les titres phares de l’album Surrealistic Pillow, grand succès du groupe, figurent « White Rabbit » et « Somebody to Love », écrits notamment par Marty Balin.

    Une erreur médicale après une opération

    Déjà célèbre aux Etats-Unis, le groupe californien acquit une réputation mondiale en se produisant en 1969 au mythique festival de Woodstock, puis à celui d’Altamont, organisé par les Rolling Stones.

    La formation se sépara au début des années 1970, mais certains membres, dont Balin, Slick et Kantner, se retrouvèrent à bord du Jefferson Starship, nouvelle évolution du groupe, quelques années plus tard.

    Sa famille n’a pas précisé les causes de la mort de Marty Balin, qui avait subi une opération à cœur ouvert en 2016. Disant avoir subi des séquelles multiples de cette intervention, le musicien avait poursuivi en justice l’hôpital new-yorkais pour erreur médicale.

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  • Sélection albums : Macy Gray, Jeanne Added, Gene Clark…

    Sélection albums : Macy Gray, Jeanne Added, Gene Clark…

    • Fazil Say
      Préludes (Book I), de Claude Debussy – Gnossiennes et Gymnopédies, d’Erik Satie

      Fazil Say (piano)

    Après une première incursion debussyste dans un album de mélodies françaises en compagnie de la mezzo-soprano Marianne Crebassa (Erato, 2017), le pianiste turc Fazil Say s’aventure dans l’œuvre pour piano seul du compositeur avec le Premier Livre des Préludes, qu’il associe aux Gnossiennes et Gymnopédies de son contemporain, Erik Satie. Le piano contrasté de Say, aux longues résonances et dissonances exacerbées, met en avant dans les Préludes l’inspiration orientale de Debussy, une musique faite de sons plus que de notes, dont se dégage une épaisseur peu commune, la chair l’emportant sur la transparence. La sensualité gagne ensuite les Six Gnossiennes de Satie, aux mélodies ondulantes, accompagnées par la caresse du souffle de Say, souffle plus perceptible encore dans les Trois Gymnopédies, dont les notes coulent comme des larmes sans sanglots. Anna Sigalevitch

    1 CD Warner Classics.

    • Henri Dutilleux
      Symphonie n°1 – Métaboles – Les Citations

      Orchestre national de Lille, Jean-Claude Casadesus (direction)

    Le début au compte-gouttes (motif de contrebasses) de la 1ère Symphonie d’Henri Dutilleux (1916-2013) donne ici l’impression que le musicien sort prudemment de l’ombre, en 1951, pour un premier essai orchestral d’envergure. Une demi-heure plus tard, à l’issue d’un final éblouissant, plus de doute : le compositeur de 35 ans a bien sa place dans la cour des grands. Excessivement méticuleuse, l’interprétation de Jean-Claude Casadesus flatte la plasticité de la partition au détriment de ses zones de mystère (Passacaille) ou de lyrisme (Intermezzo). Quarante ans après avoir obtenu le prix de l’Académie Charles Cros pour son enregistrement (publié par Calliope) de la même œuvre avec le même orchestre (alors « philharmonique » de Lille et non « national »), cet ardent défenseur de l’œuvre de Dutilleux mérite bien des éloges pour sa magnifique restitution des Métaboles (1964), où le panache n’exclut pas la finesse et la sensualité. A noter, en complément, la présence des Citations dans la version définitive de 2010. Pierre Gervasoni

    1 CD Naxos/Outhere Music.

    • Macy Gray
      Ruby

    Son précédent album Stripped, en 2016, témoignait, dans une ambiance jazz, en accompagnement acoustique avec des musiciens de premier ordre dont le trompettiste Wallace Roney, du talent d’interprète de la chanteuse Macy Gray. Pour Ruby, les orchestrations sont plus fournies, avec cordes, vents, dans le rappel de la soul music des grandes années 1960 et 1970 à peine teintés de quelques modernismes sonores (ici et là des programmations rythmiques plutôt qu’un son authentique de batterie) et un ancrage gospel et jazz. Vocalement toujours d’une grande exactitude, expressive, Macy Gray se distingue depuis vingt ans par sa capacité à émouvoir, faire frémir avec sa voix éraillée. Qui emporte l’auditeur, en particulier avec les chansons Cold World, Tell Me, blues au parfum new Orleans, When It Ends ou la superbe But He Loves Me. Sylvain Siclier

    1 CD Mack Avenue Records/PIAS.

    • Gene Clark
      Sings for You

    Force motrice des Byrds à leurs débuts (il compose notamment Eight Miles High en 1966), le chanteur et guitariste américain Gene Clark, mort en 1991, ne connaîtra pas de son vivant le même succès que ses illustres pairs Roger McGuinn et David Crosby. Sa carrière en solo a beau être une succession d’échecs commerciaux, elle n’en demeure pas moins influente, encore aujourd’hui (Band of Horses, My Morning Jacket, Fleet Foxes…). En 1966, Gene Clark quitte une première fois les Byrds pour voler de ses propres ailes. Les huit compositions enregistrées en avril 1967 mais refusées par sa maison de disques et exhumées ici par le label Omnivore, se révèlent d’une splendeur rare, pionnières dans leur approche de croiser pop, folk. Ces chansons d’amour désabusées parfois serties de violons, tutoient l’excellence d’un Love, Bob Dylan ou George Harrison. Elles sont complétées de démos de titres inédits qui rendent compte de l’inspiration exceptionnelle de son auteur à cette époque. Franck Colombani

    1 CD Omnivore Recordings.

    • Jeanne Added
      Radiate

    Sous la raideur de l’armure synthétique, le premier album de Jeanne Added, Be Sensational (2015), laissait apparaître quelques failles de douceur d’où filtraient ses chansons les plus émouvantes. Délaissant l’intensité martiale, la Rémoise magnifie l’apaisement tout au long de Radiate, son second opus. Moins percussive, sa musique s’éloigne de la rage post-punk pour flirter avec des machines dont les références à la synth-pop des années 1980 (Depeche Mode, OMD…) évoquent plus les battements de cœur et les danses mélancoliques que la noirceur industrielle. En phase avec des textes qui décrivent souvent comment colère, peurs et frustrations peuvent muer en force rayonnante (Radiate, Mutate), le chant anglophone de cette Française formée au classique et au jazz va puiser dans les vibrations de la soul et du gospel, des mélodies et un intimisme lumineux. Stéphane Davet

    1 CD Naïve/Believe.

    • Lionel Loueke
      The Journey

    Une infinie douceur nimbe les mélodies rythmant le voyage (Journey) couleurs pastel proposé par ce fin guitariste et chanteur, installé au Luxembourg. A la fois solaire et lunaire, cette échappée belle passe par le Brésil (le son du berimbau sur Molika), l’Afrique (la flûte peule sur Mandé, le fon et le yoruba, les langues de son Bénin natal), distille un jazz feutré et intimiste ou subtilement funky. Lionel Loueke a joué avec tous les mondes, ceux du jazz (Herbie Hancock, Wayne Shorter, Omar Sosa, Chick Corea, Michel Portal…), de la salsa (Yuri Buenaventura), de Sting, Santana et Angélique Kidjo. Enregistré à Paris, sous les conseils de l’éclectique producteur et arrangeur américain Robert Sadin, outre la présence de Ferenc Nemeth (percussions) et Massimo Biolcati (basse), qui jouent avec lui depuis quinze ans, The Journey bénéficie de la présence d’invités (Vincent Segal – violoncelle, Patrick Messina, première clarinette solo de l’Orchestre national de France, le bassiste Pino Palladino et le violoniste Mark Feldman…) qui ont en commun avec Loueke un sens indéniable de l’élégance musicale. Patrick Labesse

    1 CD Aparte/PIAS.

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  • Dans l’Ardèche, des œuvres à voir, pour mieux lire le paysage

    Dans l’Ardèche, des œuvres à voir, pour mieux lire le paysage

    En 2017, des artistes et des plasticiens ont répondu à l’appel du Parc naturel régional des monts d’Ardèche afin de mettre en valeur un patrimoine à la richesse méconnue – à l’exception, bien sûr, de la grotte Chauvet. Le fil conducteur du parcours retenu – une centaine de kilomètres, qui peut s’effectuer en voiture, mais aussi à pied, le long du GR 7 – est la ligne de partage des eaux, entre Atlantique et Méditerranée. Une thématique que le directeur artistique du projet, David Moinard, a enrichie en 2018 avec une œuvre de l’artiste japonais Kôichi Kurita, déjà présent à l’exposition « Jardins » au Grand Palais, en 2017. L’installation, belle et émouvante, constituée de centaines de coupelles d’échantillons de terre prélevés le long de la Loire et de ses affluents, est présentée dans une abbaye où l’on produisait naguère encore… du vin.

    Ceux (et celles aussi) qui ont suivi en classe de géographie se souviennent du mont Gerbier-de-Jonc : la Loire y prend sa source au pied de ce « suc », un ancien volcan. Ses sources, devrait-on dire, puisque, sur le site, on en dénombre au moins trois : l’« authentique », la « géographique » et la « véritable »… Une quatrième, due à l’imagination du paysagiste et « jardinier » Gilles Clément, est venue apporter sa part de poésie : et si la Loire s’écoulait de part et d’autre de la ligne de partage des eaux, pour rejoindre également la Méditerranée ?

    La « Tour à eau » conçue par l’auteur du Jardin en mouvement évoque les bories en pierres sèches du Lubéron ou les cairns d’Andy Goldsworthy. Elle capte le regard du promeneur, en s’inscrivant, avec l’apparence de l’immémorialité, dans le grand paysage des monts d’Ardèche. Son principe ? Elle permet de recueillir l’eau de condensation dans une cuve de phonolite, une pierre volcanique. Le trop-plein s’écoule, lui, vers les versants atlantique et méditerranéen…

    Autre intervention, mais sur un lieu marqué par l’Histoire : les vestiges…

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  • 20 ans après la mort de Mobutu, les Congolais ne l’ont pas oublié

    20 ans après la mort de Mobutu, les Congolais ne l’ont pas oublié

    -On l’appelait le roi du Zaïre. Mobutu Sese Seko, l’homme à la toque léopard, le tout-puissant maréchal, président de l’ex-Congo belge, a disparu il y a 20 ans jour pour jour. Il est décédé d’un cancer lors de son exil au Maroc, mettant fin à ses années de grandeur et de décadence. Mais aujourd’hui, en RDC, que reste-t-il de Mobutu ?

    Vingt ans déjà, mais les Congolais n’ont pas encore oublié le maréchal Mobutu, second président du pays après Joseph Kasa-Vubu. Pour les uns, c’était un grand président, un grand homme d’Etat : « Mobutu tout d’abord, c’est lui qui a pacifié ce pays. Il a unifié le pays, il a fait une armée nationale qui a fait la fierté de notre pays. C’est lui qui a intégré les Pygmées dans l’armée et dans la société ». « Ce fut un grand homme. Grand homme politique au cœur de l’Afrique, qui faisait effectivement la dignité de l’Afrique ».

    Pour d’autres, un homme au grand cœur : « Quand j’avais 12 ans, j’étais en première secondaire au lycée présidentiel. Il venait souvent. Il nous donnait à manger. On était bien ! Même pour la rentrée scolaire il nous donnait les cahiers et tout. On était bien ».

    Au Maroc, où le maréchal Mobutu est enterré, de nombreux membres de la communauté congolaise se sont rendus au cimetière chrétien de Rabat pour se recueillir sur sa sépulture. Hervé est venu spécialement de Kinshasa dans ce but. Il ne comprend pas que la dépouille de l’ancien président n’ait pas été rapatriée en RDC. « Comment quelqu’un qui a été si grand, qui a dirigé un grand pays comme le nôtre, peut rester en dehors de son pays pendant vingt ans ? », s’interroge-t-il. Et souhaite que « la famille et les autorités s’accordent pour faire venir cette sépulture à Kinshasa ».

    Mais, il y en a encore qui ne lui pardonneront pas d’avoir instauré un régime totalitariste : « Je dis qu’il était un dictateur, dans la mesure où il n’organisait aucune élection démocratique, il a confisqué la liberté de la presse durant tout son mandat. Je peux l’appeler dictateur ».

    Qu’importe, ses proches et ses anciens collaborateurs commémorent chaque année, à cette date, le triste anniversaire de la disparition du « père de l’authenticité zaïroise »

    Avec RFI

  • Liste des ethnies et tribus par territoire de la RDC

    Liste des ethnies et tribus par territoire de la RDC

    -Le peuple congolais est composé de plusieurs centaines d’ethnies — certains donnent le nombre de 450 formant différents groupes. Néanmoins, de nombreuses langues et cultures de petites ethnies ont tendance à disparaître au profit de celles des grosses ethnies.

    Cette étude démontre que la RDC n’était pas un émiettement de 450 tribus, mais qu’il n’en comprendrait que 250 seulement regroupées, d’après Malcom Guthrie au sein de huit familles linguistiques. En outre ce travail distingue seulement 212 langues en République Démocratique du Congo, dont 34 non bantoues, oubanguiennes ou nilo-sahariennes.

    « Les origines des divers groupes ethniques sont variées et consécutives à des vagues de migrations essentiellement bantoues du 1er au 16e siècle. Le terme bantou ne renvoyant pas au départ à un groupe ethnique mais à une communauté linguistique qui couvre la plus grande partie de l’Afrique centrale et australe avec quelques 400 langues apparentées, dites langues bantoues.

    Plusieurs légendes existent quant à l’origine exacte du peuple bantou dont le nom vient du mot « ba – ntu » désignant « les (ba: pluriel) hommes (ntu) ». Pour les uns, ce peuple serait originaire du Tchad actuel ou du Nigeria, dans la région où s’est développée la civilisation de Nok. Pour d’autres, le foyer originel serait localisé au sud du Congo sur les plateaux du Katanga. Au début du second millénaire, la découverte de la métallurgie provoque un essor démographique et une longue période migratoire à travers tout le continent. Peuples d’agriculteurs et d’éleveurs, ils repoussent les autochtones, dont les Pygmées au Congo, qui s’isolent dans les forêts denses ou dans les zones plus arides. Les sociétés bantoues se caractérisent par la sacralisation de la personne royale, issue d’un ancêtre mythique ayant découvert l’art de la métallurgie.

    Ils ont pénétré le Congo en plusieurs endroits et à plusieurs époques, chassant les peuples préexistants ou se métissant avec eux. Parmi ces premiers occupants, on trouve les Pygmées mais aussi, selon certains auteurs, les semi Bantous qui se distinguent notamment des Bantous par leur filiation à succession matrilinéaire. Ce sont les Bantous qui ont fondé les premiers grands royaumes du Congo. »

    Les pygmées Batwas
    Il est généralement admis que les chasseurs-cueilleurs, ou Pygmées, sont les premiers habitants des forêts du Congo, ces populations vivaient en autarcie grâce à une économie de cueillette, avant que des groupes d’agriculteurs n’immigrent dans la forêt pendant le premier millénaire.
Ces peuples autochtones s’associent eux-mêmes étroitement à la forêt et font d’elle le centre de leur vie intellectuelle et spirituelle. Ils perçoivent et sont perçus par les populations voisines comme socialement, économiquement, idéologiquement et politiquement différents.

    La plupart des populations autochtones de la RDC vivent d’une combinaison de produits forestiers, d’agriculture, de troc et parfois de salaire. Ils entretiennent des relations complexes avec les populations villageoises agricoles, pour qui ils effectuent des travaux ou avec qui ils échangent des biens et des services dont ils utilisent souvent les langues bantoues et soudanaises pour communiquer.

    Selon la Ligue Nationale des Pygmées du Congo (LINAPYCO), les pygmées de la RDC se regroupent en trois types: les groupes ‘forestiers’ vivant notamment dans les forêts de l’Ituri; les groupes ‘riverains’ vivant au bord des lacs et rivières spécialement dans l’Equateur et le Kasai; et enfin les groupes ‘potiers’ vivant à l’est du pays dans le Nord et le Sud-Kivu.

    Groupe bantou (80 % de la population) :
    Luba (18 %),
    Mongo (17 %),
    Kongo (12 %)
    Autres : Ambala,
    Ambuun,
    Angba,
    Babindi,
    Bangala,
    Bango,
    Pende,
    Bazombe,
    Bemba,
    Bembe,
    Bira,
    Bowa,
    Dikidiki,
    Dzing,
    Fuliru,
    Havu,
    Hema,
    Hunde,
    Hutu,
    Iboko,
    Kanioka,
    Kaonde,
    Kuba,
    Kumu,
    Kwango,
    Lengola,
    Lokele,
    Lundas,
    Lupu,
    Lwalwa,
    Mbala,
    Mbole,
    Mbuza (Budja),
    Nande,
    NgoliBangoli,
    Ngombe,
    Nkumu,
    Nyanga,
    Popoi,
    Poto,
    Sango,
    Shi,
    Songo,
    Sukus,
    Tabwa,
    Tchokwé,
    Téké,
    Tembo,
    Tetela,
    Topoke,
    Ungana,
    Vira,
    Wakuti,
    Yaka,
    Yakoma,
    Yanzi,
    Yeke,
    Yela,
    Batsamba,
    Baholo,
    Baboma,
    kongo,
    yombe… etc.

    Groupe soudanique central :
    Ngbandi,
    Ngbaka,
    Manvu,
    Mbunja,
    Moru-Mangbetu,
    Zande,
    Lugbara,
    Logo Groupe nilotique :
    Alur,
    Kakwa,
    Bari Groupe chamite :
    Hima-Tutsi
    Groupe pygmée :
    Mbuti,
    Twa,
    Baka,
    Babinga

    Présentation de la carte ethnique par Région

    Les cartes ethniques seront présentées dans l’ordre suivant : le Bas-Congo ; le Kwango-Kasaï, la Cuvette-Centrale et l’Ubangi ; l’Uele-Ituri ; le Kivu-Maniema ; le Nord-Katanga et le sud-Katanga.

    1. L’ensemble du Bas-Congo est occupé par l’ethnie Kongo.

    Les Vunguna, les Bwende, les Lula et les Humbu sont mêlés à d’autres populations. Les autorités ont refusé de reconnaitre Les Besi Ngombe et les Balenfu car aucun ancêtre commun ne peut être assigné et qu’ils n’ont pas d’identité culturelle pouvant les distinguer de la population environnante, les Ndibu et les Manianga en l’occurrence.

    2. Le Kwango, le Kwilu et le Kasaï Occidental

    Mbuund et les Pende : les Kuba et les Lulua. On peut y ajouter, au Kwango : les Soonde et les Ciokwe dont la plus grande partie se trouve au Katanga, et au Kasaï ; les Leele, les Luntu et les Kete. Au Kwilu : les Mbala sont une autre grande tribu importante par sa population, mais elle cohabite en de nombreux endroits avec d’autres tribus.

    3. Cuvette Centrale

    La troisième carte couvre les districts du Maï-Ndombe et de la Tshuapa, ainsi qu’une bonne partie de celui de l’Equateur et de la région Tetela. L’étude révèle que si l’ethnie Mongo a une unité linguistique et culturelle incontestée, les subdivisions y sont nombreuses et peuvent correspondre à des réelles oppositions.

    L’ensemble de la région Mongo est ceinturée d’un trait gras, selon la délimitation du Centre équatorial de Bamanya. Les Tetela et les Nkutshu qui appartiennent pourtant à la même famille linguistiquen’y sont pas inclus et sont considérés comme deux groupes distincts, selon l’avis du père Honoré Vinck, qui se distancie en cela du père Gustave Hulstaert.

    Au Nord-oeust, avec les Ngombe et les Doko, on trouve comme tribus non Mongo les Bobangi, les Eleku, les Mampko, les Ndobo, les Loi, les Likila, les Ngele, les Bonjo et les Jamba.

    Parmi les Mongo, selon le Père Hulstaert, il y a de nombreux groupes Ntomba, Kutu et Nkole. Les tribus indiquées sont, en citant d’abord les plus étendues, à l’Ouest : les Nkundo et les Ekonda, plus à l’est, les Ntomba de l’entre Lopori-Maringa, les Mbole de la Salonga, les Bosaka, les Ngando, les Boyela et les Mbole du Lomami, et au Sud, les Ndengese et les Bokala.

    4. L’Ubangi
    On trouve des populations de langues non bantoues qui se sont implantées par vagues successives et ont refoulé vers le sud les tribus bantoues qui s’y trouvaient auparavant. Ces mouvements ont affecté les Mongo.

    On y est encore en milieu de forêt, mais la marque imposante du fleuve allonge sur ses rives des populations de pêcheurs ou commerçant, les Bobangi, les Ngombe, les Doko, les Mbuja, les Poto et les Lokole notamment.

    Dans la région de la Ngiri, entre l’Ubangi et le Congo, on trouve, outre les groupes déjà cités dans la Cuvette centrale les Lolaba, les Tanda, les Mboli, les Ngiri, les Ewaku, les Ndolo, les Lobo, les Makanza, les Ndobo, le Boros Mabembe, les Sengo et les Motembo. Entre la Mongala et Itimbiri, vers la limite de la Province Orientale on trouve les Wenza.

    A l’Est d’Itimbiri, on trouve les groupes assez étendus des Binja et des Boa au Nord, des Mbesa et des Topoke au Sud du fleuve. On trouve en outre au sud les Lokole et les Lokele et au nord, les Bango, les Hanga, les Benja, les Binza, les Boro, les Angba, les So (Basoko), les Tungu, les Olombo (Turumbu) et les Mba.

    Au Niveau des peuples des langues Oubanguiennes, les grands groupes sont les Ngbaka, les Ngbandi et les Zande, parmi lesquels on distingue les Abandiya des Avungara. Le groupement des Ngbaka sur le plateau de Gemena aurait été organisé par l’administration en 1920.

    Il faut y ajouter les Mbanja, les Banda, les Furu et les Nzakara. Les Ngombe présents dans le Nord-Ubangi sont les témoins d’une occupation antérieure de la région par des bantous.

    D’autres groupes enclavés le long de l’Ubangi ont des origines diverses, d’amont en aval, les baraka, les Gbanziri, les Ngbaka et les Monjombo.

    5. La province Orientale
    La Province Orientale reproduit une part de celle de l’Ubangi et souligne ainsi la continuité qui existe entre les deux, malgré leur division administrative.

    Au Nord de l’Uele, les Nbgandi, les Zande, les Bangby et les Mayogo appartiennent à la famille oubanguienne.

    Il importe de souligner l’originalité du Haut-Uele et de l’Ituri. On y trouve d’une part deux nouvelles familles linguistiques, celle des langues nilotiques, représentées en RDC par les Alur et les Kakwa, auxquelles Jan Vansina joint les Pajulu, et celle dite nilo-saharienne, qui s’étend autour d’Isiro et jusqu’aux frontières du Soudan et de l’Ouganda.

    Elle comprend le sous-groupe Mangbetu, qui englobe, outre les les Mangbetu, les Makere, les Malele, les Popoi et les Medje, le sous-groupe Mangutu-Mamvu-Lese, le sous-groupe Logo-Lugbara-Madibari et le sous-groupe Lendu.

    On y trouve aussi les Lese, les Nkumu, les Nyari, considérés comme le premier peuple bantou de la région, les Hema, les Banya Rwanda, tant Hutu que Tutsi.

    Au caractère particulièrement complexe du Haut-Uele et de l’Ituri, il faut ajouter le découpage ethnique en petites unités de la frontière nord-est du pays on y trouve, outre les groupes déjà cités, les Mundu, les Keliko, les Ndo vare, les Ndo Okebo et les Mabendi, parlant tous des langues de la famille nilo-saherienne.

    Les Lombi, formant un groupe enclavé entre les bali et les Kumu, appartiennent aussi à la famille nilo-saharienne, de même que les Mvuba, au Sud des Lese.

     

    Parmi les langues bantoues de la famille D, il faut ajouter aux Nyari et aux Hema déjà cités les Budu, les Ndaka, les Mbo, les Bira, les Père et les Amba. Les Lika semblent par contre apparentés aux Boa et aux Bali de la famille C.

    Les Mba en territoire de Banalia et les Dongo en territoire de Faradje sont classées parmi les langues Oubanguiennes.

    6. Les deux Kivu et le Maniema
    On y repère les Kumu et les Lega (qui sont parmi les plus anciens peuples du Maniema et du Kivu) encadrés, au Nord-ouest par d’autres peuples dont les langues appartiennent à la famille D, les Wagenia, les Lengola, les Metokob et les Songola.

    Les Langa, les Ngengele et les Tetela, comme déjà signalé. Au Sud et au Sud-ouest, les Binja, les Bangubangu, les Boyo, les bembe et les Nyitu font partie de la famille D. Les Bembe ont intégré une série de populations, dont les Bwari, bien connus par les noms de la presqu’ile, Ubwari, où les Père blancs ouvrirent leur première mission au Congo en 1880.

    Les Shi, représenté en bloc parlent des langues qui, comme le Kinyaranda et le Kirundi appartiennent à la famille J des langues bantoues. Ce sont, du nord au sud, les nande, les Nyanga, les Hunde, les Havu, les Shi et les Fulero, parmi lesquels se trouvent aussi les Vira et des Hundi.

    En 1927, le gouvernement du Congo se proposa de créer un mouvement massif de peuplement du Kivu par des rwandais, mais le projet n’aboutit qu’en 1936 à une action qui transplanta dans les Gishari, entre Sake et les Lacs Mokotos, dans le territoire de Masisi, environ 25.000 personnes. L’opération fut suspendue en juin 1945 pour saturation (…).

    7. Le Nord-Katanga, le Kasaï-Oriental
    En descendant au sud du 4ème parallèle, on constante la réapparition des zones de cohabitation. Il n’est pas exclu que la population s’y est formée par vagues successives qui se sont superposées.

    Sur base d’une série d’indices, les Kete au Kasaï et les Kunda au Katanga sont unanimement considérés comme des couches les plus anciennes du peuplement.

    Les Kete, dont on retrouve des groupes de la région Kuba à celle de Lwalwa et des Kanyok, auraient été suivis au Tumbwe par les Lulua et les Kanyok, puis par les Bakwa Luntu du territoire de Dimbelenge, dont on retrouve aussi un groupe plus à l’Ouest, et enfin par les Luba du Kasaï. Tous provenaient d’un foyer de population extrêmement ancien implanté au Katanga.

    Au Kasaï Oriental, outre les groupes cités ci-haut, le groupe des Songye, les Binji, les Mputu et, en cohabitation dans le territoire de Mwene-ditu, les Kanincim, qui font partie du monde Lunda.

    Au Katanga, des groupes importants de Kunda existent tant au Nord, dans le territoire de Kongolo, qu’au sud, dans celui de Kasenga, mais il y en a toute une série d’autres entre ces deux extrêmes, soit isolés, soit associés à des Hemba, des Bangubangu, des Bayo, des Luba, des Lumbu…

    Les Luba katanga sont le groupe de plus important au Katanga, suivis en bordure du Lac Tanganyika, par les Tumbwe et les Tabwa, adossées aux Bwile. A l’Ouest, les Lunda et les Kalundwe sont deux autres groupes importants.

    8. Le Sud-Katanga
    On a à l’Ouest, les Lwena, les Ndembo et les Minungu. La partie orientale est plus complexe. On y trouve, du nord au sud, les Zela, les Lomotwa, les Sanga, les Kaonde, les Lemba et les Lamba, comme les groupes les plus étendus, avec en outre les Bemba, les Shila, les Nwenshi, les Lembwe, les Ngoma, les Seba, les Aushi et les Lala, qui occupent aussi des territoires plus vastes que de nombreuses tribus dans la province.

    Liste des ethnies et tribus par territoire de la RDC

     

    Ethnies/Tribus Territoire

    Abandiya – Aketi,Bondo, Buta
    Abarambo – Poko
    Aka (pygmées) – Dungu
    Alur – Mahagi
    Amadi – Poko, Nyangara
    Amba – Beni
    Angba – Banaliya
    Apagibeti – Bumba, Businga, Yakoma
    Aushi- Kipushi, Sakania
    Avungara – Dungu, Nyangara
    Beanga – Bolomba
    Bale – Cfr Lendu
    Bali – Bafuasende
    Bali-ndua- Lisala
    Balobo – Bomongo
    Banda – Bosobolo, Libenge
    Bangba – Nyangara, Watsa
    Bango – Basoko
    Bangubangu – Kabalo, Kabambare, Kasongo, Kongolo, Nyunzu
    Banya Bwisha – Rutshuru
    Bari – Watsa
    Bemba – Kasenga, Pueto
    Bembe – Fizi, Mwenga
    Benja – Basoko
    Binja – Aketi, Kasongo
    Binja sud – Kasongo, Pangi, Punya
    Binji – Demba, Dimbelenge, Lusambo
    Binza – Aketi, Bambesa, Banalia, Bondo, Buta
    Bira – Irumu, Mambasa
    Boa – Aketi, Bambesa, Banalia, Bondo, Buta
    Bobai – Oshwe
    Bobangi – Bomongo
    Bofonge – Djolu
    Boguru – Yakoma
    Bokala – Oshwe
    Bokongo – Oshwe
    Bokote (Nord)- Bansakusu, Bikoro, Bolomba, Ingende, Mokoto
    Bolia – Inongo
    Boloki – Bomongo
    Boma – Bagata, Mushi
    Bonjo – Bomongo
    Boonde – Bongandanga, Djolu
    Boro – Banaliya
    Bosaka – Befale, Bokungu
    Boyela – Ikela, Lomela
    Boyo – Fizi, Kabalo, Kabambare, Manono, Nyunzu
    Budu – Mombasa, Wamba, Watsa
    Bwari – Fizi
    Bwende – Luozi
    Bwile – Moba, Pweto
    Ciokwe – Dilolo, Feshi, Ilebo, Kehema, Kansongolunda, Popokabaka, Sandoa, Tshikapa
    Dikidiki – Kimvula, Madimba, Popokabaka
    Dinga – Tshikapa
    Doko – Budjala, Lisala
    Dongo – Faradje
    Dza – (Badia) Kutu
    Dzing – Idiofa
    Efe (Pygmées) – Irumu, Mambasa, Watsa
    Ekonda – Bikoro, Ingende, Inongo, Kiri
    Ekota – Boende
    Eleku – Bomongo, Makanza
    Ewaku – Bomongo
    Fulero – Uvira
    Fulru – Bosobolo
    Gbanziri – Bosobolo
    Gboma – Yakoma
    Gbuta – Aketi
    Hamba – Lodja, Lomela
    Hanga – Basoko, Isangi
    Havu – Kalehe
    Hema – Beni, Djugu, Irumu
    Hemba – Kabambare, Kasongo, Kongolo, Malembankulu, Manono, Nyunzu
    Holo – Kasongo Lunda
    Humbu – Bagata, Kansangulu, Kenge, Kinshasa
    Hunde – Masisi, Rutsuru
    Hungaan – Bagata, Bulungu, Kenge, Masimanimba
    Ikongo – Bokungu
    Imoma-Mpongo- Monkoto
    Ionga (Djonga) – Lomela
    Ipanga – Oshwe
    Iyembe – Inongo
    Jaba – Kungu
    Jamba (Djamba)- Bomongo
    Kakongo – Boma, Lukula
    Kakwa – Aru, Fardje
    Kalanga – Nyunzu
    Kalundwe – Kamina, kaniama
    Kango – Aketi, Buta, Nyangara
    Kanyok – Mweneditu
    Kaonde – Kambove, Lubudi, Mutshatsha
    Keliko –
    Aru Kete – Libalya, Kamiji, Luebo, Luiza, Mweneditu, Mweka, Tshikapa
    Kuba – Ilebo, Luebo, Mweka
    Kula – Makanza
    Kumu – Bafuasende, Lubutu, Pangi, Ubundi, Walikali
    Kunda – Kabalo, Kasenga, Kongolo, Malembankulu, Manono, Moba, Nyunzu, Pweto
    Kusu – Kasongo, Kibombo, Kongolo
    Kutu – Boende, Goma, Rutshuru
    Kwese – Gungu
    Lala – Sakania
    Lamba – Kambove, Kasenga, Kipushi, Sakanya
    Langa – Kindu
    Leele – Idiofa, Ilebo, Luozi
    Lega – Mwenga, Pangi, Punia, Shabunda, Walikale
    Lemba – Kambove
    Lembwe – Kasenga
    Lendu (Bale)- Djugu, Irumu, Mahagi
    Lengola- Kindu, Ubundu
    Lese – Irumu, Mambasa, Watsa
    Libinza – Bomongo, Makanza
    Lika – Wamba
    Likila – Bomongo
    Lionje – Boende
    Lobala – Bomongo, Kungu
    Lobo – Makanza
    Logo – Faradje
    Loi – Bomongo
    Lokele – Isangi
    Lokole – Bokungu, Yahuma
    Lombi – Bafuasende
    Lomotwa – Mitwaba
    Luba Kas – Bemba, Dibaya, Ilebo, Kabeya-Kamwanga, Kamiji; Katanda, kazumba, Luebo, Lupatapata, Lusambo, Miabi, Mueneditu, Mweka, Ngandajika, Tshikapa, Tshilenge
    Luba Kat – Bukama, Kabalo, Kabambare, Kabinda, Kabongo, Kamina, Lubudi, Malembankulu, Mutshatsha, Sandoa
    Lugbare – Aru
    Lula – Limvula, Madimba, Popokabaka
    Lulua – Demba, Dibaya, Kazumba, Luebo, Tshikapa
    Lumbu – Kabalo, Kalemi, Kongolo, Manono, Nyunzu
    Lunda – Dilolo, Gungu, Kahemba, Kapanga, Lubudi, Mweneditu, Mutshatsha, Sandoa, Tshikapa
    Luntu (Bakwa)- Demba, Dimbelenge
    Lusankanyi – Lukolela
    Lusengo – Makanza
    Lwalwa – Kazumba, Luiza, Tshikapa
    Lwena – Dilolo
    Lwer – Idiofa
    Mabembe – Makanza
    Mabendi – Djugu
    Madi – Aru
    Makanza – Makanza
    Makere – Bambesa
    Malele – Poko
    Mampoko – Bomongo, Makanza
    Mamvu – Dungu, Watsa
    Mangbetu – Niangara, Rungu, Wamba
    Mangutu – Watsa
    Manianga – Luozi, Mbanzangungu
    Mate – Luberu
    Mayogo – Niangara, Rungu
    Mba – Banaliya
    Mbagani – Kazumba
    Mbai – Luiza
    Mbala – Bagata, Bulungu, Fetshi, Gungu, Kazumba
    Mbanja – Bosobolo, Budjala, Businga, Kunga, Libenge
    Mbata – Madimba, Mbanzangungu
    Mbeko – Madimba, Mbanzangungu
    Mbelo (Ekonda) – Oshwe
    Mbesa – Basoko, Yahuma
    Mbikiankamba – Oshwe
    Mbinsa – Kasangulu
    Mbo – Mambasa
    Mbole – Boende, Isangi, Mokoto, Opala
    Mboli – Kungu
    Mboma – Songololo
    Mbuja – Bumban Lisala
    Mbuli – Katakokombe
    Mbuti (pygmies)- Aru, Djugu, Idiofa
    Mbunda – Bulungu, Gungu, Idiofa
    Medje – Rungu
    Metoko – Ubundu
    Mfunu – Mushie
    Minungu – Kahemba, Kasongolunda, Sandoa
    Mondumba – Bumba
    Mondjombo – Libenge
    Motembo – Budjala, Lisala
    Mpama – Lukolela
    Mpangu – Kasangulu, Kinvula, Madimba, Mbanzangungu
    Mpe -Inongo
    Mpoko – Bomongo
    Mputu – Lusambo
    Mundu – Faradje
    Mvuba – Beni
    Nande – Beni, Lubero
    Ndaka – Mambasa
    Ndembo – Dilolo, Kamina, Lubudi, Mutshatsha
    Ndengese – Dekese
    Ndibu – Kasangulu, Mbanzangungu, Songololo
    Ndo Okebo – Aru
    Ndo Vare – Aru
    Ndobo – Bomongo, Makanza
    Ndunga – Lisala
    Ngando – Bokungu, Djolu, Ikela, Yahuma
    Ngbaka – Businga, Gemena, Kungu, Libenge
    Ngbandi – Bondo, Budjala, Businga, Gemena, Kungu, Mobayimbongo, Yakoma
    Ngele – Bomongo
    Ndengele – Kindu
    Ngenja – Lisala
    Ngiri – Kungu
    Ngoma (Bena)- Kasenga
    Ngombe – Basankusu, Bolomba, Bongandanga, Bosobolo, Budjala, Kungu, Lisala
    Ngongo – Bagata, Bulungu, Kenge, Masimanimba
    Ngul – Idiofa
    Nkanu – Kimvula, Madimba, Popokabaka
    Nkole – Kiri
    Nkundo – Bansakusu, Bikoro, Bolomba, Ingende, Mokoto
    Nkutshu – Nkole
    Nsongo – Befale
    Ntandu – Kasangulu, Madimba
    Ntomba – Befale, Bikoro, Bongandanganda, Inongo
    Nunu – Lukolela
    Nwenshi – Mitwaba
    Nyanga – Walikale
    Nyari – Djugu, Mahagi
    Nyintu – Mwenga
    Nzakara – Bondo
    Okebo (Ndo) – Djugu, Mahagi
    Olombo (Turungu)- Basoko, Isangi
    Ombo – Kindu
    Ooli – Kole, Oshwe
    Pajulu – Faradje
    Pende – Feshi, Gungu, Idiofa, Kahemba, Tshikapa
    Père – Lubero
    Pindi – Bulungu
    Popoji – Bambesa, Banalia
    Poto – Basoko, Bumba, Lisala, Makanza
    Rundi – Uvira
    Sakata – Kutu
    Salampasu – Luiza
    Sanga – Kambove, Lubudi
    Sengo – Makanza
    Seba – Kipushi
    Sengele – Inongo
    Shi – Kabare, Kalehe, Mwenga, Walungu
    Shila – Pweto
    Shunji – Kahemba, Kasongolunda
    Shoowa – Mweka
    Shu- Beni
    So (Basoko) – Basoko, Isangi
    Solongo – Boma, Lukula
    Songola – Kindo
    Songomeno – Mokoto
    Songye – Demba, Kabalo, Kabinda, kabongo, Kasongo, Kongolo, Lodja, Lubao, Lubefu, Lusambo, Ngandajika
    Soonde – Fashi, Kahemba
    Sua (Pygmées) – Itumu, Mambasa
    Suku – Bulungu, Feshi, Luozi, Mbanza-ngungu, Tshela
    Sundi – Kasangulu, Lukusa, Luozi, Mbanzangungu, Tshela
    Swaga – Lubero
    Tabua – Moba
    Tanda – Bomongo, Kungu
    Tangi – Beni, Lubero
    Teke – Bolobo, Kasangulu, Mushie
    Tere (Sakata) – Kutu
    Tetela – Demba, Katakokombe, Kole, Lodja, Lomela, Lubao, Lubefu, Lusambu
    Tiene – Bolobo
    Titu – Oshwe
    Topoke – Isangi
    Tow – Kutu
    Tsamba – Bulungu, Feshi, Kasongolunda, Kenge, Masimanimba, Popokabaka
    Tsong – Bulungu, Masimanimba
    Tumbwe – Kalemi, Manono, Moba
    Tungu – Banaliya
    Vira – Uvira
    Vungana – Lukula, Sekebanza
    Wagenya – Kasongo, Katakokombe, Kindu, Kongolo, Mambesa, Ubundu
    Watambulu – Katakokombe
    Wenze – Budjala, Lisala
    Wongo – Gungu, Ilebo
    Woyo – Boma
    Yaka – Kasongolunda, Kenge, Popokabaka
    Yansi – Bagata, Bulungu, Kenge, Masimanimba
    Yeke – Kasenga, Lubudi, Pweto
    Yew – Bambesa, Buta
    Yira (Nande) – Beni, Lubero
    Yombe – Boma, Lukula, Sekebanza, Tshela
    Zande – Ango, Bambesa, Poko
    Zela – Mitwaba, Pweto
    Zombo

  • Colonisation belge au Congo : les fantômes de Léopold II

    Colonisation belge au Congo : les fantômes de Léopold II

    -Le récit colonial de la Belgique au Congo serait-il la chose historique la moins bien partagée à l’école du royaume ?

    C’est en substance pour dénoncer cet état de fait et réformer le système éducatif national sur la question que la députée socialiste Catherine Moureaux, présidente du groupe Parti socialiste au Parlement francophone bruxellois, a mis le feu aux poudres médiatiques à la fin du mois de novembre. Dans un entretien accordé à Sudpresse, la députée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a exprimé la volonté « qu’au terme de ses études, chaque étudiant du secondaire ait au minimum été confronté à l’histoire de la colonisation et de la décolonisation au Congo. Mais aussi à celle d’un autre pays “à la carte”, en fonction du public scolaire ».

    Enseigner le fait colonial

    Face au tollé provoqué par ses propos, la députée a dû préciser sa pensée : « Ma proposition est d’assurer à chaque lycéen un bagage historique de base commun, et que celui-ci comprenne l’histoire du Congo, en tant que fait de colonisation. »

    Aujourd’hui, le fait colonial est enseigné – obligatoirement dans le secondaire – en tant que notion. Si bien que la manière de présenter tel ou tel pan de l’Histoire est tributaire de l’enseignant et de ses choix arbitraires mais aussi du type de filière. Il peut donc arriver que les élèves passent totalement à côté du concept.

    « Le colonialisme et l’impérialisme sont des notions clés des programmes. Je suis un peu fâchée de lire dans les journaux qu’on n’enseigne pas le fait colonial », s’agace Anne Morelli. La professeure d’histoire à l’Université libre de Belgique a formé de nombreux enseignants belges et défend le caractère global du programme de l’Éducation nationale belge.

    « La colonisation est un concept clé qui accompagne l’ensemble des études, qui s’applique de la colonisation grecque à la colonisation congolaise, explique-t‑elle. Les gens qui se plaignent sont soit des personnes âgées, belges et congolaises, qui ont une vision idyllique de la colonisation, soit des gens dont le professeur a fait l’impasse sur le fait colonial belge. »

    Revendication d’afrodescendants

    Le débat est moins vif en Flandre. Non seulement les deux régions qui composent le royaume ne partagent pas la même langue, mais le contenu de leurs livres d’histoire diffère également.

    « La Flandre dispense depuis longtemps un enseignement critique de la colonisation au Congo et de la brutalité de Léopold II, rappelle Vincent Dujardin, professeur d’histoire à l’Université catholique de Louvain. En ce qui concerne les manuels scolaires, l’espace francophone a mis plus de temps à l’intégrer. Mais, aujourd’hui, il y a davantage d’équilibre entre “génie et gêne” du roi », constate-t-il.

    Mais pourquoi ces questions se posent-elles maintenant avec une telle acuité ? Pour l’anthropologue Jacinthe Mazzocchetti, professeure à l’Université catholique de Louvain, c’est en partie dû au poids des afrodescendants dans la société belge contemporaine.

    « Cette logique est propre à la seconde génération d’afrodescendants. L’histoire postcoloniale belge a connu un basculement à partir des années 1990, avec l’émergence d’une génération de citoyens nés en Belgique qui se sentent légitimes à la fois en tant qu’afroeuropéens et que belges. » Et la chercheuse de pointer une absence de discussion comme cause de l’émergence de revendications.

    ja

  • Francophonie: l’Arménie accueillera le prochain sommet en 2018

    Francophonie: l’Arménie accueillera le prochain sommet en 2018

    francophonie-Les vingt chefs d’Etat et de gouvernement présents au sommet de la Francophonie d’Antananarivo ont désigné l’Arménie comme pays hôte du prochain sommet qui aura lieu en 2018. Pour sa part, la Tunisie accueillera la réunion en 2020.

    Le XVIe sommet de la Francophonie s’est achevé ce dimanche 27 novembre par l’adoption de la « Déclaration d’Antananarivo » appellant les pays membres à une meilleure coopération notamment dans leurs actions contre le terrorisme.

    Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont également mis d’accord pour désigner l’Arménie comme pays hôte du prochain sommet en 2018. La Tunisie, qui était sur les rangs, obtient, elle, le sommet pour 2020.Une décision qui coupe court au projet de candidature du Niger qui entendait accueillir l’évènement à l’occasion des 50 ans de la déclaration de Niamey qui a créé l’organisme devenu depuis l’OIF.

    Treize résolutions ont été adoptées, portant notamment sur la création d’une organisation pour la promotion de l’égalité hommes-femmes, ainsi que des résolutions sur la prévention de la radicalisation et sur la promotion de la diversité linguistique.

    Seulement vingt chefs d’Etat et de gouvernement présents

    Cette réunion d’Antananarivo aura été marquée par une faible participation des chefs d’Etat et de gouvernement. Treize chefs d’Etat, sept chefs de gouvernement. On est loin de la mobilisation qui avait eu lieu à Dakar avec 23 chefs d’Etat, deux vice-présidents et huit chefs de gouvernement. Il est vrai qu’il y avait à Dakar plus d’enjeux, avec l’élection du nouveau secrétaire général.

    Toutefois pour Michaëlle Jean, à la tête de la Francophonie, cette participation n’est certainement pas une déception : « Certains chefs d’Etats n’ont bien sur pas pu être là en personne. Mais, il n’y a pas un chef d’Etat qui a annoncé sa venue et qui par la suite a dû s’excuser de ne pas pouvoir venir qui n’avait pas une raison majeure ». Et de donner l’exemple du Cameroun, justifiant l’absence du président Biya par les récentes attaques de Boko Haram.

    Le sommet d’Antananarivo devait se prononcer sur la candidature de l’Arabie saoudite à un statut de membre associé de l’organisation. Candidature qui ne sera finalement examinée que dans deux ans lors du prochain sommet, car le dossier a été jugé incomplet. En dépit du soutien manifesté par sept pays africains, l’Egypte, le Sénégal, le Maroc, le Gabon, les Comores, Djibouti et le Bénin, qui ont défendu l’idée d’une admission immédiate, il a été décidé d’envoyer d’ici au prochain sommet une mission d’évaluation d’experts au royaume saoudien.

    Finalement, quatre nouveaux venus rejoignent l’OIF : l’Ontario, la Corée du Sud, la Nouvelle-Calédonie et l’Argentine. Des admissions connues dès ce samedi. Il faut dire que l’Ontario n’a pas réussi à garder secrète bien longtemps l’information. Elle s’est répandue comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux.

    RFI

  • Ce jour-là : le 7 septembre 1997, Mobutu s’éteint loin du Zaïre

    Ce jour-là : le 7 septembre 1997, Mobutu s’éteint loin du Zaïre

    mobutu-Le maréchal Mobutu n’aura pas survécu à la perte de son pays en mai 1997. Il s’éteint en exil au Maroc à la suite d’un cancer. Sa mort et son enterrement se font dans une discrétion qui contraste fort avec l’exercice du pouvoir qui le caractérisait.

    Loin, très loin des bords du fleuve Congo et de sa ville natale de Lisala, le maréchal-fondateur zaïrois, désormais en exil, rend son dernier souffle le 7 septembre 1997 sur les côtes marocaines à Rabat. Mobutu n’aura pas fait long feu après la perte de « son pays ».

    Cela faisait des années que Mobutu était gravement malade, atteint d’un cancer de la prostate. Le Zaïre des dernières années de son règne est à l’image de sa santé. Le pays est enlisé dans un processus de démocratisation depuis 7 ans et en proie à une foudroyante rébellion, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, qui a causé sa chute.

    Le gargantua de la gloire, le monarque qui usait parfois de la troisième personne pour parler de lui-même, l’Ubu roi du Zaïre est enterré lors d’une cérémonie qui paraît bien étonnante comparée à ses trente années de règne. Une semaine après son décès, le 13 septembre, dans la plus simple discrétion Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga (en français : le guerrier tout-puissant qui grâce à son endurance et son inflexible volonté vole de victoire en victoire et sème la désolation sur son passage), est inhumé dans le carré européen du cimetière de Rabat en présence de sa famille et de ses plus proches qui l’ont suivi dans son exil.

    Chassé-croisé zaïrois

    Sa fuite du Zaïre fut rocambolesque. Pressé par les troupes du Mzee, Laurent-Désiré Kabila, le léopard quitte Kinshasa le 16 mai en toute hâte pour son fief : Gbadolite. Le 17 mai, le Zaïre vit un chassé-croisé historique. Les troupes de l’AFDL entrent dans Kinshasa, alors plongé dans un calme sidérant. La veille, dans les profondeurs de la forêt équatoriale, à Gbadolite, l’avion de Mobutu décolle tout en essuyant des rafales tirées par des soldats de la rébellion.

    Quelques heures plus tard, l’ex-homme fort zaïrois atterrit à Lomé, accueilli par un de égaux sur le plan de la longévité au pouvoir : Gnassingbé Eyadéma. L’escale à Lomé n’est pas trop longue. Le 23 mai, un autre exil l’attend.

    Le maréchal-fondateur devenu paria

    L’ancien relais et homme de confiance des Occidentaux en Afrique, pendant la Guerre froide, est désormais perçu comme un paria.

    L’accès à sa demeure de villégiature, à Roquebrune-Cap-Martin, sur la french riviera lui est refusé par les autorités françaises. Mobutu n’ira donc pas se soigner et couler de vieux jours sous le soleil de Provence.

    Son salut vient du souverain chérifien, Hassan II, qui l’invite à Rabat.  Mobutu Sese Seko est très affaibli par la maladie, un cancer de la prostate diagnostiqué en 1989, mais non-soigné. Ce n’est qu’en 1996 que Mobutu a entamé un traitement, le conduisant à quitter son Zaïre natal à plusieurs reprises pour les cliniques suisses et françaises. Le crépuscule de l’autocrate se fait en quelque sorte au ban des « grands hommes », sa mort ne suscite que peu de réactions dans les chancelleries, notamment occidentales.

    Aujourd’hui, la tombe de l’ancien homme fort du Zaïre jouxte les sépultures anonymes de compatriotes migrants, morts noyés dans la méditerranée.

    Et bien que la question du rapatriement en terre congolaise de la dépouille du chantre de la zaïrianisation soit régulièrement abordée, pour l’heure aucune disposition concrète ne laisse entrevoir une inhumation de Mobutu dans son pays natal.

    JA