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  • Roger Lumbala : “Je suis prêt à me présenter devant la CPI”

    Roger Lumbala : “Je suis prêt à me présenter devant la CPI”

    lumbala-Déclaré “non amnistiable” par Kinshasa qui le soupçonne d’avoir participé directement ou indirectement au recrutement des enfants soldats en 2012, l’opposant congolais (RDC) Roger Lumbala se dit prêt à se présenter devant la justice internationale pour prouver son innocence. Interview exclusive.

     À Kinshasa, plus la liste des amnistiés s’allonge, plus celle des “non amnistiables” accueille de nouveaux noms. Parmi les derniers inscrits à cette dernière : Roger Lumbala. À en croire des sources proches du dossier, l’ex-député d’opposition (son mandat a été invalidé début 2013 lorsqu’il avait rejoint la rébellion du M23) est soupçonné par la justice militaire congolaise d’avoir été de “connivence” avec le colonel déserteur John Tshibangu. Cet officier des Forces armées de la RDC (FARDC) est accusé d’avoir tenté de mener un mouvement insurrectionnel dans la province du Kasaï oriental en 2012 et surtout d’avoir enrôlé des enfants. Un fait qui ne rentre pas dans le champ de la loi d’amnistie promulguée le 11 février 2014 par le président Joseph Kabila.

    Roger Lumbala, lui, conteste toutes ces accusations. Il espère toujours être amnistié pour pouvoir rentrer dans son pays. En attendant, depuis Paris où il s’évertue à accélérer les démarches de sa demande d’asile en France, le président du Rassemblement des Congolais démocrates-nationalistes (RCD-N) a confié à Jeune Afrique qu’il était prêt à se présenter devant une juridiction internationale pour prouver son innocence.

    Jeune Afrique : Kinshasa vous a déclaré “non amnistiable”. Que répondez-vous ?

    Roger Lumbala : Le pouvoir de Kinshasa n’a rien à me reprocher. Je n’ai jamais fait de prison de ma vie. J’ai vécu vingt ans en France, je n’ai jamais fait l’objet de poursuites judiciaires. Il en est de même en RDC. C’est pourquoi je lance le défi quiconque, qui a quelque chose à me reprocher, de mettre ses accusations sur la table !

    En revanche, je sais pourquoi certains au pouvoir veulent m’exclure de l’amnistie. C’est tout d’abord parce que je les ai défiés. Le fait d’avoir soutenu le M23 [rébellion du Mouvement du 23-Mars défait début novembre 2013 dans l’est de la RDC, NDRL] ne leur a pas plu. Ensuite, je suis candidat à la présidentielle de 2016 et en dehors d’Étienne Tshisekedi, c’est Roger Lumbala qui fait peur.

    Mais des sources judiciaires à Kinshasa vous citent dans “l’affaire John Tshibangu”. Avez-vous été de “connivence” avec ce colonel déserteur en 2012 dans le Kasaï oriental, votre province d’origine ?

    L’affaire John Tshibangu concerne des faits insurrectionnels qui sont amnistiables. Qu’à cela ne tienne, à supposer que j’ai incité le colonel John Tshibangu à la rébellion,quel est l’acte criminel aurais-je commis ? Aucun !

     

    Avez-vous poussé le colonel John Tshibangu à prendre les armes ?

    Je ne veux pas répondre à cette question. Ma réponse au réquisitoire du procureur général, dans laquelle je donne tous les détails de cette affaire, mais aussi sur l’implication de Joseph Kabila dans ce qui se passe dans l’est du pays, n’a jamais été lue à l’Assemblée nationale. Je suis au courant de beaucoup de choses. C’est pourquoi, au lieu de s’acharner sur des personnes qui leur ont fait la guerre – Sultani Makenga, René Abandi et les autres -, ils s’acharnent sur quelqu’un qui n’a fait que soutenir un mouvement.

    La justice militaire congolaise soupçonne le colonel déserteur John Tshibangud’avoir recruté des enfants soldats. Un crime non amnistiable dans lequel vous seriez impliqué…

    Cette affaire est le problème de John Tshibangu. Mais une double question s’impose : où a-t-il recruté ces enfants soldats ? Où a-t-il fait la guerre ? Les autorités judiciaires doivent nous le dire. Un responsable politique proche du pouvoir m’avait déjà informé que mon nom ne figurait pas sur la première liste des non amnistiables… Aujourd’hui, le pouvoir cherche à fabriquer des dossiers pour m’incriminer et m’exclure de l’amnistie.

    Quels rapports entretenez-vous avec le colonel Tshibangu ?

    La dernière fois que je lui ai parlé c’était en 2012, avant que je ne quitte Kinshasa. J’ai connu John Tshibangu très jeune lorsque nous étions à Goma. C’était un frère luba qui venait vers moi. C’est pourquoi j’ai gardé de très bonnes relations avec lui.

    Kinshasa vous encourage à rentrer au pays pour répondre de vos actes devant la justice. Allez-vous le faire ?

    Je ne fais pas confiance à la justice congolaise. Tout le monde sait comment elle fonctionne… J’aurais souhaité que la justice internationale se saisisse du dossier. Que le gouvernement de Kinshasa dépose ses griefs et que je donne mes arguments. Je suis donc prêt aujourd’hui à aller me présenter, tout seul, devant la Cour pénale internationale (CPI). Je me mets à sa disposition.

     

    En attendant, que pensez-vous du débat actuel sur un éventuel troisième mandat, ou pas, de Joseph Kabila en 2016 ?

    Tant que ce n’est pas officiel, je n’ai pas de commentaire à faire. Je donnerai mon avis lorsque la démarche sera entamée. Actuellement, il n’y a que des fous du roi qui sont en train de titiller la population.

    Jeune Afrique

    Par Trésor Kibangula

  • Roger Lumbala « convaincu d’obtenir l’amnistie »

    Roger Lumbala « convaincu d’obtenir l’amnistie »

    En exil en France, l’opposant congolais a demandé à remplir son formulaire d’engagement pour bénéficier de la loi d’amnistie. Toujours candidat pour 2016, Roger Lumbala estime que « Joseph Kabila ne modifiera pas la Constitution et se représentera pas« .

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    Que devient l’opposant congolais Roger Lumbala ? Après son aventure avec la rébellion du M23 et sa participation aux côtés des rebelles aux pourparlers de Kampala, Roger Lumbala est de retour en France depuis fin avril. Demandeur de l’asile politique, le leader du RCD-N espère pouvoir bénéficier de la loi d’amnistie. Une loi qui permet de « blanchir » les membres des groupes armés pour « faits insurrectionnels et faits politiques« . Mais le régime de Kinshasa ne semble pas de cet avis. Selon Jeune Afrique, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende affirme que Roger Lumbala n’est pas amnistiable. En cause, son soutien au colonel déserteur John Tshibangu, qui avait fait défection avec certains de ses hommes à l’été 2012. Nous avons rencontré Roger Lumbala à Paris.

    – Afrikarabia : Pour quelles raisons êtes-vous en France ?

    – Roger Lumbala : Je suis demandeur d’asile politique en France depuis 2012, je suis donc résident ici. Je peux voyager pour aller à l’étranger, mais après je reviens en France, pour des raisons familiales tout simplement.

    – Afrikarabia : Votre nom n’apparaît pas sur les deux premières listes d’amnisties publiées par Kinshasa. Souhaitez-vous bénéficier de l’amnistie et avez-vous  rempli votre formulaire d’engagement ?

    – Roger Lumbala : Si je ne suis pas sur ces listes d’amnistiés c’est que je n’ai pas encore signé ma fiche d’engagement. Je compte le faire très rapidement. Je me suis déjà rendu à l’ambassade de RDC à Paris lundi 5 avril, mais je n’ai pas encore pu remplir le formulaire, sous prétexte que le document original n’était pas encore arrivé (depuis cette interview, Roger Lumbala a signé son formulaire d’engagement mercredi 7 mai à Paris – ndlr).

    – Afrikarabia : Qu’est-ce-que signifie l’amnistie pour vous ?

    – Roger Lumbala : Comme dans tout conflit, pour remettre le pays en marche, il y a toujours une amnistie qui est prononcée. C’est d’ailleurs prévu dans les déclarations de Nairobi (documents signés en décembre 2013 entre le gouvernement congolais et le M23 pour mettre fin à la rébellion – ndlr).

    – Afrikarabia : Les autorités congolaises ont précisé que les personnes qui avaient commis des crimes de guerre étaient exclues de la loi d’amnistie. Et justement Kinshasa vous accuse d’avoir soutenu la rébellion de John Tshibangu et d’avoir enrôlé des enfants-soldats ?

    – Roger Lumbala : Le président Joseph Kabila a évoqué le cas de Roger Lumbala  au cours d’une réunion avec les membres de la majorité présidentielle (dans la ferme présidentielle de Kingakati en mars dernier – ndlr). Il a dit qu’il allait signé l’amnistie et que Roger Lumbala reviendrait en République démocratique du Congo dans le cadre de la cohésion nationale. Quand le président parle, je trouve anormal que les gens qui travaillent à son service le contredisent (Lambert-Mende avait notamment déclaré à Jeune Afrique que Roger Lumbala était non-amnistiable – ndlr).

    – Afrikarabia : On vous accuse d’avoir aidé John Tshibangu lors de sa défection de l’armée régulière ?

    – Roger Lumbala : John Tshibangu n’a pas mené de guerre. John Tshibangu n’a jamais recruté et encore moins des enfants, car il n’a tout simplement pas eu le temps de le faire. Aucune organisation internationale n’a enregistré de groupe armé mené par John Tshibangu. On cherche simplement à s’acharner sur Roger Lumbala. Sur la dernière liste des 100 amnistiés, le dossier Lumbala est en huitième position. Ce n’est plus Roger Lumbala avec le M23, que le pouvoir a chanté pendant plusieurs mois pour dire que j’étais membre du M23. Maintenant, on a lié mon dossier avec l’A7-Roger Lumbala-John Tshibangu (Consulté la liste des amnisties ici). Que veut dire A7 ? Cela veut tout simplement dire : « Armée de soutien à Etienne Tshisekedi« . Si je suis combattu aujourd’hui, c’est que je soutiens Etienne Tshisekedi (leader de l’UDPS et candidat malheureux à la dernière présidentielle contestée de novembre 2011 – ndlr). A supposer que John Tshibangu a recruté des enfants-soldats, quelle est la responsabilité de Roger Lumbala ? Je n’étais pas avec monsieur John Tshibangu. Ce monsieur avait d’ailleurs créé son propre mouvement depuis la Belgique et n’avait donc rien à voir avec l’A7.

    – Afrikarabia : Etes-vous confiant pour l’obtention de cette amnistie ? Selon vous, il n’y a pas de raison pour qu’on vous la refuse ?

    – Roger Lumbala : Nous vivons dans un pays où l’exclusion est considérée comme un mode de fonctionnement. Je suis tout à fait convaincu que je serai amnistié par le fait d’avoir signé mon engagement (à ne plus récidiver dans un groupe armé – ndlr).

    – Afrikarabia : Quelles sont vos relations aujourd’hui avec l’ex-M23 dont vous étiez proche ?

    – Roger Lumbala : Le M23 n’existe plus depuis la signature des déclarations de Nairobi. Si vous me posez la question si j’ai des relations avec des membres de l’ex-mouvement, oui, je garde de très bonnes relations avec ces hommes et ces femmes qui m’ont invité à participer aux pourparlers de Kampala. Je suis un homme fidèle dans mes relations.

    – Afrikarabia : Seriez-vous partant pour participer à un gouvernement de « cohésion nationale » ?

    – Roger Lumbala : Je ne suis pas en contact avec le pouvoir. Je ne peux donc pas vous répondre.

     Afrikarabia : Savez-vous si des membres de l’ex-M23 pourraient faire partie du nouveau gouvernement de « cohésion nationale » ? Et est-ce que cela vous paraît judicieux ?

    – Roger Lumbala : Ce nouveau gouvernement, c’est le pouvoir discrétionnaire du président Kabila. Dans le cadre de la cohésion nationale, je pense que tous les partis politiques qui ont participé aux Concertations nationales sont dans cette logique là. Pour ce qui nous concerne, nous ne sommes ni de prêt ni de loin en contact avec le pouvoir.

    – Afrikarabia : Quel rôle comptez-vous jouer à l’avenir sur l’échiquier politique congolais ?

    – Roger Lumbala : Les Congolais qui ont découvert un héros, un homme qui est martyrisé et diabolisé par le pouvoir actuel, sollicitent ma candidature à l’élection présidentielle de 2016. On me dit que je suis le seul à être capable de redonner une chance à la République démocratique du Congo. Pour un Congo fort, il faut un homme fort. Il faut un homme qui soit en bon terme avec les pays voisins de la  RDC et avec lesquels nous avons des différents : l’Ouganda, le Rwanda, la Tanzanie… Mais attention je serai candidat en 2016 à condition qu’Etienne Tshisekedi ne se présente pas.

    – Afrikarabia : John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, était à Kinshasa le week-end dernier. Il a notamment demandé à Joseph Kabila de respecter la Constitution. Beaucoup de commentateurs l’ont interprété comme une demande au président congolais de ne pas briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution. Que va faire Joseph Kabila en 2016 ?

    – Roger Lumbala : A mon humble avis, je suis tout à fait convaincu que le président Joseph Kabila ne va pas se représenter. Et cela de par lui-même. La situation politique et l’environnement international ne le permettent plus. Je suis convaincu qu’il ne modifiera pas la Constitution.

    Propos recueillis par Christophe RIGAUD – Afrikarabia

  • English- Kerry Press Briefing in Democratic Republic of the Congo

    English- Kerry Press Briefing in Democratic Republic of the Congo


    FeingoldSecDRCKabilaSECRETARY KERRY: Well, good morning, everybody. I’ve just come from a productive, good meeting with President Kabila and Foreign Minister
    Tshibanda. We spoke candidly about the enormous opportunities and the challenges that are faced by the Democratic Republic of the Congo, and
    we spoke very candidly also about the ways in which we can make progress going forward. I congratulated the president on the
    accomplishments that he and his government have achieved, together with the work of MONUSCO, but we also talked about the steps that now
    need to be taken to provide further stability; increased, broader democracy; greater justice; and a greater amount of economic
    development for the Congolese people.

    The president expressed his vision and his commitment to each of these efforts, and I think it’s fair to say that he leaned forward on his
    commitment to make sure that the accords – the Kampala accords as well as the peace and security agreement are well implemented over the
    course of the days ahead.

    The suffering in the Great Lakes region of Africa and the crisis in the eastern part of the Democratic Republic of Congo really continues
    to trouble all of us. The eastern DRC has been the scene of some of the most horrific crimes of violence against women and girls that are
    imaginable. And it’s a powerful reminder of the obligations that we all face, that we all share with respect to not only ending the
    killing and the fear, but in order to work for the birth of a new generation of stability and of hope.

    Achieving a lasting peace in the DRC is a priority of President Obama and a priority of mine. And that is why we appointed a close colleague
    of mine from the Senate for 18 years, Senator Russ Feingold, who is here with us today, as the United States Special Envoy for the African
    Great Lakes region and the Democratic Republic of Congo. Russ brings enormous intellect, passion, commitment to this issue. And already, he
    has been able to have an impact on the ground. He has been working with the UN Representative Mary Robinson, with the leaders in the
    region, and we are very pleased that the Nairobi Declarations were achieved, as well as a reduction in violence.

    But he would be the first to say that we have further steps to take in order to complete this task, and we all understand what they are. The
    efforts to disarm, to demobilize, to reintegrate – these are the priorities of the moment. I want to commend the Congolese military and
    MONUSCO for defeating the M23 and for taking the fight to the Allied Democratic Forces – the ADF, as we know them – and many other
    Congolese armed groups. The United States welcomes the Kabila government’s commitment to focus on the Democratic Forces for the
    Liberation of Rwanda, and we discussed with President Kabila the steps that need to be taken with respect to that.

    But I need to be clear: Military force alone will not deliver stability to the DRC. Lasting peace will not grow out of the barrel of
    a gun. It will come from restoring state authority and state services, and providing the capacity building that is necessary in those areas
    that have been recaptured from armed groups. It will also come from demobilizing the combatants and returning them to civilian life. I
    welcome the government’s initial efforts on this front, and we look forward to working with them as we continue programs that will advance
    that initiative.

    The United States also strongly supports the Peace, Security, and Cooperation Framework peace process. Now I can’t emphasize enough how
    important that process is in identifying and resolving the root causes of the conflict in the DRC as well as in the entire Great Lakes
    region. It’s imperative that all of the signatories fully implement their commitments and support the ongoing broader process of bringing
    peace to the region. Peace cannot be delayed or deferred or denied, and I think the people of Congo – of the Democratic Republic of Congo
    made that clear.

    It is not enough just to focus on the military side of this equation, and it’s not enough to focus only on the political stability or
    economic development side of it. We need to work on all of these at the same time, and we need to keep the pressure on the FDLR and the
    other armed groups. We need to support the parties as they try to implement the framework agreement. So we must provide partnership and
    leadership as we urge all of the parties to come together to create a political solution.

    And that means free, fair, timely, and transparent elections. I encouraged President Kabila to work with his government and the
    parliament in order to complete the election calendar and the budget.
    And they need to do so in accordance with the constitution. The United States is committed to supporting the Congolese people, the
    government, and other donors as they work towards decisions that are credible, timely, and consistent with the current constitution. And
    obviously, it is very clear that the dates and the process need to be set and fully defined, and the sooner, the better.

    As a sign of our commitment, I am pleased to announce that $30 million will be immediately made available from the United States in
    additional funding in order to support transparent and credible elections as well as recovery and reconstruction programs in the
    eastern DRC. This contribution comes on top of already substantial  U.S. assistance for economic development for the Congolese people.
    USAID plans to invest $1.2 billion over the next five years in the DRC, focusing on improving political and economic governance and on
    promoting social development. Our programs will strengthen Congolese institutions and improve their ability to respond to the peoples’
    needs, and that includes the delivery of critical healthcare and education services.

    I also spoke with President Kabila about another issue which has been a concern of late, and that is the question of adoption for families
    in the United States and friends of mine in the Senate who know that there is important, required attention to this question of
    international adoption. Here in the DRC since 2009, the number of American families able to provide a house to children who have lost
    their parents has grown each year. And today, I urged President Kabila to move as rapidly as possible in the review of the situation that
    raised some concerns, and also to lift the new freeze on international adoption from the DRC. We want to enable Congolese children, who seek
    to, to be able to be matched with parents abroad who are eager to provide them with a secure and happy future. And as someone – I have
    seen this firsthand. My sister has adopted a young child from China. I
    know how positive and important this can be for everybody concerned, and I think it’s an issue that’s important to all of us as a matter of
    basic human decency.

    And we have to admit, all of us, we can have no illusions about the challenges that lie ahead. But even as we look down a complicated
    road, we cannot lose sight of the fact that the Democratic Republic of the Congo is a place of enormous potential. Its people provide
    enormous potential. And the people of Congo want a better future. The fact is that together, we have an ability to be able to work to
    support the people of the Congo, to build a more secure and prosperous future, which is a responsibility that belongs to all of us.

    I can guarantee you that the United States, through the immediate efforts of our ambassador on the ground, our embassy, and particularly
    our special envoy, we will continue to work in every way that we know how to be a good partner in this effort, and we look forward to
    working with the people of Congo in that in furtherance of that objective.

    So I’d be delighted to answer a couple of questions if there are a few.

    MS. PSAKI: Great. The first question will be from Mimie Engumb from Radio Oakpi.

    QUESTION: (In French.)

    SECRETARY KERRY: (In French.)

    QUESTION: (In French.)

    SECRETARY KERRY: Well, I think I just mentioned it, to be honest with you. There will be elections in many countries in Africa over the
    course of the next year or so. I think there are 15 presidential elections and some 37 elections in countries in Africa. And so every
    election is really critical and important, and it is important for the people to be able to know what the process is, to have confidence in
    that process.

    And the United States position is very clear: We believe that the elections need to be free, fair, open, transparent, accountable; and
    the sooner the process is announced, the sooner that the date is set, the sooner people have an ability to be able to participate; and we
    believe that it ought to be done in keeping with the constitutional process of the country.

    MS. PSAKI: The next question will be from Nicolas Revise from AFP.

    QUESTION: Thank you very much, Mr. Secretary. You just announced your financial support for DRC for its demobilization plan, but is there
    some conditions to this support? What are specifically these conditions? Did you ask specifically to President Kabila to give this
    green light to go after the FDLR still active in eastern Congo? And politically, is the U.S. support tied to the respect of the
    constitution? So did you ask specifically to President Kabila not to change the constitution and not to run for a third term? Thank you.

    SECRETARY KERRY: Well, let me discuss all of that. But first of all, with respect to the conditions, obviously the demobilization is taking
    place in accordance with the agreement. And that agreement requires people to go back to their homes, where possible, where they sign,
    appropriately, an amnesty for those who qualify. And I think for those who don’t, it is clear that there remains – that is, people who may
    have been engaged in crimes against humanity, war crimes – those people remain liable for that. But others who sign the agreement and
    sign the amnesty are committed to and encouraged, obviously must return to their homes. That’s an important part of this demobilization
    effort.

    With respect to the election process, the constitution, and the FDLR, we want to see the process of providing stability and completing the
    task of disarming the armed groups in the east completed. So that includes not just the completion of the efforts with the ADF, but also
    obviously, indeed making sure that the FDLR is held accountable and that the initiative with respect to them will commence.

    The president – we did discuss it. The president made it clear that he intends to do that, and I think that there is a schedule. I don’t want
    to discuss it because I think it would be inappropriate to do so. But the answer is the president gave his word that that is not just on the
    agenda, but that he has a specific process in mind and timing.

    And with respect to the constitutional process, we talked about the election. I believe the president’s legacy is a legacy that is very
    important for the country, and that he has an opportunity, which he understands, to be able to put the country on a continued path of
    democracy. And I believe it is clear to him that the United States of America feels very strongly, as do other people, that the
    constitutional process needs to be respected and adhered to. That’s how you strengthen a country.

    I have no doubt that President Kabila’s legacy will be defined by the progress he has made in the – particularly the last year in addressing
    the security issues of the east, the economic issues of the country.
    And he’s a young man with an enormous amount of time to be able to continue to contribute to his country. And I’m quite confident that he
    will weigh all of those issues as he makes a decision about the future.

    But clearly, the United States of America believes that a country is strengthened, that people have respect for their nation and their
    government, when a constitutional process is properly implemented and upheld by that government. And we obviously believe – we’re a country
    with term limits. We live by them. We had several hundred years of transformation under that process, and we encourage other countries to
    adhere to their constitution.

    MS. PSAKI: Thank you, everyone.

    SECRETARY KERRY: Thank you.


    (U.S. DEPARTMENT OF STATE- Office of the Spokesperson)

     

  • Cinq questions à Michel Okongo Lomena

    – 1.    Quelle est la position de « Unité des valeurs » sur la question de la révision constitutionnelle qui fait débat au pays ?
    Le débat informel portant sur la révision ou non de la Constitution n’est pas de nature à consolider la cohésion nationale, mais plutôt à créer une nouvelle zone de turbulence politique au cœur de la société congolaise.

    Ce qui risque de replonger le pays dans l’incertitude et le chaos. Nombreux sont les acteurs politiques qui n’arrivent toujours pas à comprendre que la politique est avant un engagement. Par conséquent, ceux qui s’y engagent se font appelés à juste titre « acteurs politique ».

     A l’instar d’un acteur au vrai sens du terme, qui monte sur scène pour jouer un rôle ou interpréter une pièce, un acteur politique, un vrai, s’engage en politique avec une vision et un projet politique. Et il sait s’effacer lorsque s’éteint la lanterne ; c’est-à-dire son mandat, soit la durée programmée de sa prestation selon le timing. Une logique contraire à celle démontrée ci-haut relève à la fois de l’impréparation, de l’opportunisme, de l’amateurisme et de la mauvaise foi.

    Le peuple congolais, tout comme le chef de l’Etat qui a déclaré que demain sera différent d’aujourd’hui, est décidé de ne plus cautionner les politiciens opportunistes voulant œuvrer à durée indéterminée, et qui veulent s’éterniser sur la scène politique congolaise afin d’imposer à notre pays une marche à reculons, car ne sachant quoi faire.

    2.    Quelle attitude la meilleure à l’heure de la cohésion nationale ?

     A l’heure de la cohésion nationale, tous, nous aurions dû avoir le regard tourné vers une même direction que le chef de l’Etat qui nous a administré une très belle leçon de démocratie, notamment en reconnaissant avec courage et humilité, des insuffisances de son programme politique et sociale puis d’en tirer les conséquences, d’inviter par la suite au dialogue, toutes les forces vives de la nation, d’en décider au final, une gestion partagée du pouvoir dans un esprit républicain afin de cimenter la cohésion nationale. Il sied de reconnaître que dans l’histoire des nations, peu nombreux sont ceux qui ont osé opérer ce type de réforme, si ce n’est un certain Anouar El Sadate en Egypte, Marien Ngouabi en république du Congo, Senghor au Sénégal, Jerry Rawlings au Ghana.

    3.    La révision constitutionnelle est-elle  possible dans le contexte actuel ?

    L’honnêteté politique exige que l’on admette que le principe d’une révision constitutionnelle est possible et exclusivement applicable selon l’article 218 de la Constitution qui prévoit que l’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment au président de la République ; au gouvernement après délibération en Conseil des ministres ; à chacune des Chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses membres ; à une fraction du peuple congolais en l’occurrence 100 000 personnes s’expriment par une pétition adressée à l’une de deux Chambres. Chacune de ces initiatives sont soumises à l’Assemblée nationale et au Sénat qui décident à la majorité absolue de chaque Chambre du bien-fondé du projet, de la proposition ou de la pétition de révision. La révision n’est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvée par référendum.

     Toutefois, le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la majorité des 3/5 des membres les composant.

     La Constitution n’est révisable exclusivement dans les conditions décrites par l’article 216 précité…

    4.    A supposer que les révisionnistes choisissent la voie référendaire pour faire passer leur projet…

    D’un point de vue pratique, le budget alloué au gouvernement pour l’exercice 2014 n’est pas à même de supporter le coup d’une campagne référendaire qui, outre l’aspect financier s’ajoute également le problème du recensement de la population, la première après 30 ans, passage obligé pour toute opération électorale ou référendaire dans notre pays. Unité des valeurs, notre parti, tient à préciser que le chef de l’Etat, président de la République, quelle que soit la famille politique dont il est issu, cesse d’être chef d’un camp et devient de tous les Congolais, vouloir prendre l’actuel président en otage au point d’affirmer qu’il doit sa liberté au prix d’une transformation partant d’un être humain à un oiseau est insultant non seulement pour la personne du chef de l’Etat, mais aussi pour la République.

    5.    Que devons-nous retenir en définitive sur la question ?

     En définitive, les partis politiques sont tenus au respect des principes d’unité et de souveraineté nationale. Toute attitude contraire à la disposition précitée frise la trahison, car personne n’a le droit de détruire la cohésion et la paix retrouvée au prix de nombreux sacrifices et au terme de nombreuses années émaillées des guerres et dictature… Il est également triste de constater que des acteurs politiques avisés associent le président de la République à un débat qu’il n’a pas soulevé et qui risque malheureusement d’enflammer le peuple.3 Nul ne peut être plus royaliste que le roi », dit-on. Ceux qui se disent spécialistes de la Constitution ne peuvent mieux l’interpréter que le chef de l’Etat qui est à la fois le symbole de l’unité nationale ; veille au respect au respect de la Constitution ; assure, par son arbitrage, le fonctionnement réguler des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat. Représentant la nation dont il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la souveraineté nationale et du respect des traités et accords internationaux (art 69 de la Constitution).

    Propos recueillis par St Augustin K.
    (*) Président national de Unité des valeurs

  • Vital Kamerhe : “Joseph Kabila veut m’exclure du jeu politique”

    Vital Kamerhe : “Joseph Kabila veut m’exclure du jeu politique”

    Kabila- Vital-Pour la deuxième fois consécutive, l’opposant congolais Vital Kamerhe a été empêché dimanche de se rendre à Goma, dans l’est de la RDC. La justice envisagerait par ailleurs son “arrestation immédiate”. Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) n’y voit qu’une volonté du pouvoir de “l’exclure du jeu politique” avant la présidentielle de 2016. Interview.

    Décidément, la “caravane de la paix” éprouve du mal à quitter la gare. Initialement prévue pour le mois de décembre, la tournée de l’opposant congolais Vital Kamerhe dans la partie est du pays, ravagée par près de deux décennies de conflits armés, ne cesse d’être reportée. Dernier incident en date, le 7 février, l’avion qui devait amener la délégation de son parti, l’Union pour la nation congolaise (UNC), à Goma a été empêché de décoller de l’aéroport de Ndolo, à Kinshasa. La compagnie aérienne aurait des litiges avec la Régie des voies aériennes (RVA). “Soit des problèmes techniques, soit des problèmes de redevances”, selon Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. Rien à voir donc avec la présence de Vital Kamerhe à bord.

    Seulement voilà, quarante-huit heures plus tard, le président de l’UNC a été empêché une fois de plus, le 9 février, de se rendre dans la capitale du Nord-Kivu, alors qu’il affirme avoir payé, cette fois-ci, le billet d’une ligne commerciale. Contacté au téléphone par Jeune Afrique quelques minutes après l’incident, Vital Kamerhe livre son interprétation des faits.

    Jeune Afrique : Pourquoi vous n’avez pas pu prendre place à bord de l’Airbus A320 de la compagnie CAA qui devait vous conduire à Goma pour entamer votre tournée ?

    Vital Kamerhe : Après le dernier voyage raté, j’ai décidé de payer un billet d’une ligne commerciale et ai accompli toutes les formalités requises. Hélas, aujourd’hui [le 9 février], je me suis vu empêcher d’entrer dans le salon d’honneur pour ne pas accéder à l’embarquement, alors que toute la délégation de mon parti était déjà à bord. Ensuite, j’ai été conduit à un cachot de la Direction générale de migration (DGM) après une bagarre entre les membres de mon entourage, indignés, et les agents des services spécialisés. Ces derniers m’expliqueront alors qu’ils ne m’ont pas laissé passer parce que je n’avais pas présenté ma carte d’identité. Je leur ai remis aussitôt mon passeport qu’ils ont retenu pendant trois heures.

    Au final, vous n’avez pas pu voyager…

    Il s’agit d’une manœuvre pour me bloquer à Kinshasa.

    Pour le ministre de l’Intérieur [Richard Muyej], c’est moi qui n’aurais pas respecté les engagements. Parce qu’ensemble, nous avions convenu de nous rencontrer lundi [10 février] pour examiner tous les contours de ma tournée dans l’Est. Seulement, je l’avais prévenu qu’il devait publier un communiqué officiel au plus tard samedi [8 février] à 21 heures pour expliquer à la population de Goma qu’à sa demande, mon voyage sera de nouveau reporté. Ce qu’il n’a pas fait. J’ai compris qu’il s’agissait juste d’une manœuvre pour tenter de me bloquer à Kinshasa.

    Cette situation a-t-elle un rapport avec l’affaire qui vous oppose avec une députée de la majorité ?

    Selon les informations en ma possession, le tribunal de grande instance de la Gombe aurait siégé nuitamment, le 7 février, pour trancher l’affaire. Malgré les instructions qu’ils ont reçues pour qu’ils me condamnent, les trois juges auraient décidé plutôt de renvoyer l’affaire devant une autre juridiction. Mais, on nous apprend que la Cour suprême de justice aurait décidé de se saisir du dossier pour prononcer, le 10 février, ma condamnation à trois ans de prison ferme.

    Condamné, vous risquerez de ne pas prendre part à la prochaine présidentielle prévue en 2016 ?

    Le président Joseph Kabila veut m’exclure du jeu politique. Pourquoi m’empêcher de me rendre à Goma pour apporter un message de compassion et de réconciliation aux populations du Nord et Sud-Kivu ? Kabila a déjà décidé de me faire condamner à trois ans de prison ferme dans l’affaire qui m’oppose à la députée Wiwine Moleka. Ce sera une première : arrêter un président d’un parti parce qu’il a fait rapporter d’éventuelles fraudes lors d’un scrutin. Je n’ai pas volé, je n’ai pas tué, mais ils vont me condamner. Et ces personnes qui prétendent rechercher la cohésion nationale, au même moment, sont en train d’amnistier les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23).

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    Propos recueillis par Trésor Kibangula