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  • 2016 : Annus horribilis ou Annus mirabilis pour la République démocratique du Congo ?

    2016 : Annus horribilis ou Annus mirabilis pour la République démocratique du Congo ?

    joel-1-Depuis le mois de septembre 1996, la République démocratique du Congo est assujettie, d’ailleurs contre son propre gré, à un régime de violence armée indicible, effroyable. Cette crise imposée est totalement destructrice aussi bien pour sa population que ses ressources physiques et matérielles. Artificiellement provoquée par des tenants du nouvel ordre international ou [nouveau désordre planétaire], celle-ci vise primordialement à disloquer son majestueux territoire national et, surtout, à spolier l’ensemble de ses richesses matérielles.
    Bien que cet État géant et richissime de l’Afrique centrale et de la région des Grands Lacs se soit, dans le but de sortir définitivement du guêpier, réellement conformé aux exigences contraignantes et aux nécessités impérieuses des pourparlers politiques d’ailleurs placés sous le haut patronage de la Communauté internationale et pilotés pour la circonstance par la République Sud-Africaine (RSA) en 2002 et 2003, la violence qui a, pratiquement, pris multiples formes ou plusieurs visages, ne recule absolument point. En d’autres termes, les horizons de paix pour le pays et de sécurité pour ses ressortissants se sont irrémédiablement éloignés. Ils sont, donc, complètement et manifestement bouchés.
    Depuis des lustres, la population qui n’est, à vrai dire, plus à l’abri d’une moindre catastrophe, fût-elle naturelle ou humaine, ne voit concrètement point le bout du tunnel, pourtant promis à maintes reprises par les acteurs de tous bords, aussi bien nationaux qu’internationaux. Par conséquent, les années se suivent, justement à leur rythme, sans précipitation et sans décélération, et – cela n’étonne guère personne – se ressemblent. Malheureusement, comme deux gouttes d’eau, dirait-on !
    Condamnés à toucher du bois, les Congolaises et Congolais complètement meurtris et désabusés, totalement désillusionnés, se posent, très clairement et très nettement, la question de savoir sous quels auspices voire sous quel signe sera effectivement placée l’année 2016. Que leur réservera-t-elle certes ? Sera-t-elle, véritablement, à l’image désastreuse des 18 précédentes résolument marquées par la folie de démantèlement de la Communauté nationale ou l’esprit de destruction de la Collectivité publique ?
    Force est, d’ailleurs, de souligner, d’une part, que cette morbidité a, sans aucun doute, eu raison de la souveraineté internationale et de l’indépendance nationale de la République démocratique du Congo. En effet, cet État promis hier à un avenir de plus brillant, donc de plus prometteur, n’est plus que l’ombre de lui-même. Celui-ci est visiblement incapable de déployer son autorité publique et administrative sur l’ensemble de son vaste territoire national dont l’intégrité physique ne relève plus jamais que du domaine de l’esprit.
    Aussi cette morbidité a-t-elle, concrètement, eu raison de son unité nationale d’autant plus que le langage discriminatoire, le discours haineux et l’intolérance ethnico-tribale supplantent, désormais, les sentiments de fraternité et de solidarité qui doivent prévaloir au sein de la Collectivité publique. Ils supplantent, très fortement, les sentiments d’harmonie et de concorde qui doivent normalement régner dans la Communauté nationale. Rendant, ainsi, pratiquement impossible toute idée de paix ou toute démarche de réconciliation nationale.
    Et, d’autre part, leur toxicité ou nocivité a complètement trucidé la moralité publique en raison de l’inconscience et de l’incompétence des gouvernants. En effet, ces dirigeants ‘‘nouveaux’’ ont pour seul et unique modèle de référence en matière de gouvernance politique et administrative le régime défunt de feu Maréchal-despote Mobutu Sese Seko du Zaïre. Aussi cette toxicité ou nocivité a-t-elle trucidé la productivité nationale, bien entendu, en raison de la navigation à vue ou de la très courte vision des autorités politiques et nationales. En réalité, celles-ci ne favorisent guère l’esprit de libre entreprise et, par voie de conséquence, ne libèrent guère l’initiative privée. Elles freinent, tous azimuts, les initiatives locales pourtant fortement salutaires et asphyxient l’investissement du profit économique.

    Glissement ou Glissade ?

    De l’Art de provoquer une crise politique et institutionnelle sans issue
    365 jours pour échouer lamentablement

    ‘‘Il n’y a crise d’obéissance qu’après qu’il y ait eu crise d’autorité’’
    Christian Bonnet, homme politique français

    Par Joël Asher Lévy-Cohen *
    La ‘‘Créativité’’ qui relève, certainement, du plan mental, c’est-à-dire de l’esprit, est sans aucun doute une qualité intrinsèque du Peuple de la République démocratique du Congo. C’est, à en croire nombre de spécialistes, une de ses marques distinctives. Entre autres dans le domaine théâtral de l’action politique. En effet, dans ce secteur réputé déployer la puissance mentale, l’élite dirigeante de cet État africain, dont l’ingéniosité n’est, à vrai dire, jamais à bout de souffle, est passée ‘‘maître’’ dans l’art de fabriquer de toutes pièces, de provoquer artificiellement, des crises politiques interminables.
    En d’autres termes, les Congolais savent inventer des crises sans solution. Ceux-ci savent engendrer des conflits sans issue alors que, par définition, et pour reprendre, à cet effet, la saillie très chère à Victoria Principal, ‘‘une crise est une chance’’. Elle s’avère normalement une chance parce qu’elle aide réellement à grandir, à s’édifier’’.
    Ainsi en est-il, immanquablement, de l’actuelle crispation politique engendrée en République démocratique du Congo. Celle-ci se cristallise autour de l’achèvement de la mandature de Joseph Kabila Kabange. En effet, ce chef de l’État encore en exercice jusque pratiquement le 19 novembre 2016, dont l’imposture politique et électorale est évidemment devenue, au fil des scrutins nationaux, une vraie marque déposée, ne peut en aucune manière briguer un troisième mandat présidentiel. Tout ceci, conformément à l’esprit et la lettre de la Constitution dite ‘‘de Liège’’ du 18 février 2006.

    Partira ou partira pas ?

    À vrai dire, ‘‘Joseph Kabila Kabange n’a pas l’intention de quitter le pouvoir’’. Du moins pour l’instant. Car, le pouvoir et ses fastes l’ont, en fait, corrompu voire même totalement enivré. Donc, celui-ci n’est plus maître du pouvoir. Il est devenu otage du pouvoir. Toutefois, ce chef de l’État atypique, évidemment placé en orbite par des puissants intérêts extérieurs, changera-t-il forcément et logiquement d’avis sous le poids incommensurable des événements et l’énorme pression des acteurs engagés ? C’est une autre paire de manche !
    Pour l’instant, telle n’est pas du tout sa volonté d’autant plus qu’aucun signe, même codé, ne vient, à coup sûr, l’attester. Une chose est sûre et certaine, ce président de la République doublement mal élu par ses pairs et mal aimé de la population ne s’est jamais vraiment prononcé, publiquement, officiellement, sur son avenir politique à la tête de l’État. Ce qui ne peut rassurer aussi bien l’ensemble de ses Compatriotes que tous ses adversaires politiques, d’ailleurs tenus au respect dans l’antichambre du pouvoir. Ce qui, par ricochet, ne peut véritablement pas rassurer la communauté des partenaires extérieurs, à plus forte raison bailleurs de fonds internationaux sur ses réelles intentions.
    Par conséquent, actualité politique nationale oblige, les supputations vont dans tous les sens. Les nerfs lâchent. La nervosité gagne progressivement du terrain. D’abord, au sein de l’Opposition politique qui n’a véritablement jamais digéré le fameux hold-up électoral du lundi 28 novembre 2011. Cette fraction importante de l’opinion nationale veut, coûte que coûte, faire payer au tristement célèbre imposteur Joseph Kabila Kabange sa mauvaise foi et son arrogance politique.
    Ensuite, cette crise des nerfs qui s’apparente fort bien à une crise d’adolescence, est évidemment perceptible au sein de la Majorité présidentielle, d’ailleurs accoutumée à la logique de cueillette ou culture propre aux arrivistes. Celle-ci voit d’un mauvais œil le départ précipité ou retardé de l’imposteur Joseph Kabila Kabange car elle aura sûrement des comptes à rendre aussi bien à la population qu’au nouveau pouvoir émergeant immédiatement de la chute ‘‘programmée’’ du régime honni. Donc, cette élite compradore est, fortement, angoissée voire agitée par la certitude de perdre tous ses privilèges indus.
    Raison pour laquelle, dans le camp présidentiel visiblement suspendu au couperet du destin, moult voix émanant ostensiblement – et principalement – de cerveaux humains scotchés au tube digestif, dont l’idéologie dominante est la ‘‘Manducation’’, donc la ‘‘Manducratie’’, s’élèvent de toutes parts en vue de demander ouvertement à Joseph Kabila Kabange de rempiler pour un troisième mandat. Une telle initiative est, sans conteste, une entorse à la Constitution. Elle contrevient naturellement au texte fondamental qui limite explicitement dans le temps et la manière sa ‘‘funeste’’ carrière présidentielle. Force est d’admettre que celle-ci n’a vraiment jamais été, – si absolument mérite il y a –, à sa hauteur.
    Il convient de rappeler que la Constitution de Liège du 18 février 2006 a été adoptée dans la controverse lors du ‘‘référendum’’ des 17, 18 et 19 décembre 2005, sous la Transition politico-militaro-maffieuse directement issue du processus dévastateur pour la Nation entière de Pretoria de 2002 et de Sun City de 2003. Ce texte juridique promulgué par l’imposteur sous la forte pression de la Communauté internationale a été littéralement approuvé, au bas mot, par moins de 30 % du corps électoral qui s’était réellement déplacé pour voter. Ce qui en fait forcément et logiquement un texte ‘‘illégitime’’ à tous égards puisqu’il n’est pas du tout l’émanation de la volonté populaire. Comme par enchantement, par miracle, c’est justement sur ce texte qui contribue manifestement à l’affaissement de la souveraineté internationale et à la prostitution de l’indépendance nationale que Majorité présidentielle et Opposition politique, toutes deux confondues, s’arc-boutent en vue de conserver définitivement le pouvoir pour l’une ou, pour l’autre, de renverser sans concession le régime honni !
    Il y a lieu de relever que cette fameuse Constitution de Liège du 18 février 2006 a été charcutée à maintes reprises voire même déchirée sous la présidence liberticide et démocraticide de Joseph Kabila Kabange. Les violations récursives touchant ce texte fondamental censé pourtant régir les activités publiques de l’État, régenter les institutions politiques, se sont bien opérées sans que la Communauté internationale devenue de nos jours, comme par émerveillement, le grand chantre du respect de la Constitution ne s’en émeuve outre-mesure, ne pipe mot. Pour ainsi dire, cette ligue des puissances étatiques qui gèrent, comme bon lui semble, les affaires de la planète tout entière, est certes comptable des frustrations qui s’emparent vivement autant de la classe politique en particulier que de la population, en général.
    C’est donc, dans ce contexte acrimonieux de tensions et de menaces où les uns les autres se regardent en chiens de faïence, se lancent des peaux de banane et se font des crocs-en-jambe, qu’émerge spontanément une crise politique, d’ailleurs, voulue à dessein, sans doute orchestrée. À vrai dire, ce conflit est manipulé aussi bien par le régime tricheur que l’Opposition. Il est, en fait, orchestré et manipulé par le pouvoir imposteur de Joseph Kabila Kabange qui a réellement tout intérêt à ce que le chaos s’installe définitivement afin de justifier sa pérennité aux manettes de l’État. En fait, il cherche à en profiter dans le but de redistribuer les cartes politiques, de continuer à saigner à blanc une république bananière déjà exsangue et, surtout, à siphonner les finances publiques.
    Comme son objectif primordial consiste, en fait, à bâillonner tous azimuts les forces de changement politique et démocratique, le régime décrié de l’imposteur Joseph Kabila Kabange voudrait provoquer une dynamique politique consistant à intégrer dans l’espace institutionnel les entreprises partisanes marginalisées dans la foulée des élections frauduleuses du lundi 28 novembre 2011. Ainsi espère-t-il mieux les contrôler pour mieux les manipuler à sa guise. Ainsi espère-t-il les abattre au finish avec l’aide précieuse de quelques puissants intérêts anticongolais.
    Aussi cette crise politique est-elle orchestrée, manipulée et même exacerbée par une certaine Opposition alimentaire. Celle-ci se veut institutionnelle puisqu’elle siège au sein des institutions politiques. En effet, cette fraction de l’opinion nationale est très soucieuse d’accéder pleinement à la mangeoire publique. Elle ne veut plus du tout se contenter des miettes que lui lance sur la figure, avec un air moqueur et une humeur dédaigneuse, la présidence manducratique de Joseph Kabila Kabange.
    Afin de marginaliser les actuels tenants de l’imperium politique et gouvernemental, cette Opposition parlementaire factice compte engager avec le pouvoir en place un bras de fer duquel jailliront le chaos et l’anarchie susceptibles d’emporter le régime renégat, lequel la placera ipso facto, sans détour, dans l’orbite du pouvoir en cas de partage des postes. Ainsi espère-t-elle susciter à l’encontre de ce pouvoir agonisant une vive réprobation internationale et un net désaveu national à la suite logique des erreurs politiques, dont la répression féroce appréhendée par tous, qu’il serait tenté de commettre en vue de demeurer à tout prix aux commandes de l’État.
    C’est dans ce contexte de méfiance viscérale et réciproque, de débat acrimonieux entre un pouvoir totalement finissant et une Opposition désorientée qu’est inventé le terme politique ‘‘Glissement’’. Surgissant pratiquement de nulle part, il entre par effraction dans le vocabulaire national en 2015. Repris en chœur par l’élite politique aussi bien que la classe journalistique, il veut, en fait, dire dans le jargon purement national : ‘‘le fait de proroger astucieusement un mandat politique et électoral au-delà de son terme légal en contournant de manière cavalière les règles de jeu préalablement établies par voie consensuelle’’.
    Il importe d’admettre que ce terme, très fortement disputé dans l’arène politique, s’applique indéniablement à la situation particulièrement et singulièrement fragile de l’imposteur Joseph Kabila Kabange. Auteur de deux putschs électoraux (2006 et 2011) qualifiés par des experts de hold-up politiques, ce plus haut personnage de l’État gouverne par défi la République démocratique du Congo qui l’a complètement ‘‘vomi’’. Par voie de conséquence, demeurer coûte que coûte au pouvoir politique et gouvernemental est, forcément et logiquement, devenu une obsession de vie ou de mort, un cas de survie politique, une vraie police d’assurance pour le tyrannosaure.
    Cela est d’autant plus vrai que le mercenaire Joseph Kabila Kabange, personnage de surcroît peu disert, taciturne, cachotier a énormément déçu ses parrains et tuteurs internationaux. En effet, celui-ci a, en réalité, ouvert le très lucratif marché congolais aux intérêts économiques et financiers du grand Empire du Milieu au détriment des puissances occidentales – États-Unis d’Amérique (USA) et Union européenne (UE) –. Ces deux piliers de la Communauté occidentale l’avaient, pourtant, adoubé le 26 janvier 2001 afin de recadrer, de réorienter la trajectoire de la révolution du 17 mai 1997. Ceux-ci l’avaient soutenu dans le but de corriger la tangente de la Libération du peuple ayant, par les armes, porté à la tête du pays, son beau-père – [et non moins tombeur du Maréchal-tyran usé Mobutu Sese Seko du Zaïre] –, le Mythique guérillero ? Laurent-Désiré Kabila.
    Aussi Joseph Kabila Kabange a-t-il énormément déçu ses Compatriotes pour avoir naturellement promis d’engager le pays, sous le couvert de la fameuse révolution de la modernité, sur la voie salutaire du développement économique et du progrès social. D’éradiquer les fléaux dévastateurs de la corruption et de la mégestion, ainsi que le cancer du chômage. D’être un véritable artisan de la paix et de la sécurité, un défenseur inconditionnel de l’intégrité territoriale de l’État. Nenni.
    Au lieu d’honorer toutes ses promesses, le peuple de la République démocratique du Congo n’a, en vérité, obtenu pour seule et unique ‘‘récompense politique’’ que les violations criardes des droits fondamentaux de la personne humaine. En fait, tous ces gains victorieux se traduisent matériellement pour la population congolaise par des massacres à large échelle, des indices de développement et de progrès somme toute catastrophiques. Ce qui place, par conséquent, cet État africain à la remorque des États du monde.
    Au lieu de concrétiser ces bonnes intentions, la République démocratique du Congo est sempiternellement l’objet d’abattage de sa souveraineté internationale. Elle est continuellement l’objet d’agression physique de son immense territoire. D’ailleurs, à l’heure actuelle, celui-ci est investi par une multitude de forces négatives étrangères – y compris des factions armées locales – pour un ultime dépeçage, démembrement, qui ne dit évidemment et pratiquement plus son nom.
    C’est, en réalité, dans ce contexte de tensions permanentes, savamment entretenues qu’émergent et même pullulent dans le paysage national des cartels politiques de tous ordres. Ces plateformes qui sont par nature des fourre-tout, poussent vaille que vaille. Celles-ci poussent comme des champignons toxiques sur un terrain sans nul doute glissant, que d’aucuns diraient sur du sable mouvant. Il y a fort à parier que ces regroupements présentement en vogue, d’ailleurs nés de l’humeur du moment, disparaîtront aussi vite qu’ils ne sont apparus pour la simple et bonne raison que le Congolais ne respecte aisément ni sa parole ni sa signature alors qu’elles témoignent d’un engagement moral et solennel.
    Parmi les cartels politiques en vogue, qui ont le vent en poupe, il faut citer d’abord et avant tout le fameux G7 . Cette plateforme est, d’ailleurs, composée exclusivement de courtisans et artisans du joséphisme prévaricateur. Après avoir porté à bout de bras le régime politique de Joseph Kabila Kabange, pendant des années, ceux-ci se déclarent, non sans morgue, Opposants politiques. Force est de mentionner en toute dernière minute. La mission leur assignée par de puissants soutiens internationaux consiste à démanteler un système maffieux, un régime affairiste qu’ils ont, toutefois, contribué à consolider avant que celui-ci ne rende, en réalité, le dernier soupir.
    Il y a, ensuite, le Front Citoyen 2016. Cette plateforme est littéralement un attelage d’opérateurs politiques et d’acteurs de la société civile. Ce regroupement est mis sur pied dans la foulée de la réunion de l’Ile Gorée, aux larges du Sénégal. Son objectif primordial est, en fait, de préparer aussi bien l’alternative politique que l’alternance démocratique. L’atteinte de ce but se fera naturellement avec la très précieuse aide occidentale en République démocratique du Congo. Un Pays d’ailleurs sérieusement en proie au phénomène subversif de coup d’État à la fois politique, constitutionnel et électoral.
    Il y a, enfin, le Front des démocrates pour soi-disant accompagner Joseph Kabila Kabange au Musée de l’Histoire. Ce regroupement politique est en réalité composé d’apprentis sorciers et d’improvisateurs qui veulent sans doute se frayer un chemin dans le roc. La plupart des animateurs de ce cartel proviennent essentiellement du sérail de l’ancien régime mobutiste, de l’ancien pouvoir kabiliste et de l’Opposition tshisekediste.
    Quant à elle, la Dynamique de l’Opposition s’avère une plateforme, par définition, transversale. Elle regroupe, en réalité, des entreprises politiques qui font déjà partie intégrante d’autres cartels ou plateformes. C’est, bien entendu, le cas de l’ÉCIDÉ de Martin Fayulu, de l’UNC de Vital Kamerhe ou du MLC de Jean-Pierre Bemba Gombo. Ces organisations politiques sont membres à part entière du Front Citoyen 2016.
    S’il y a, concrètement, une idée qui unit pratiquement ces regroupements politiques et ces mouvements socioculturels épars, c’est bien entendu le départ de l’imposteur présidentiel. Moyennant respect scrupuleux de la Constitution. Cependant, aucune idéologie de fond, pourrait-on affirmer avec force, ne les soude véritablement ni ne les fédère justement, fermement. Ce qui est, déjà, en soi un ‘‘mauvais présage’’ !
    En effet une éventuelle guerre des égos pourrait, d’ailleurs, éclater brutalement, au grand jour, entre les divers ténors antijoséphistes appâtés par le régime agonisant, le pouvoir évanescent. À vrai dire, ce cas de figure peut se produire à tout moment. Si jamais cela arrive, – et ce n’est pas du tout exclu –, un tel conflit, inutile à maints égards, risquerait de miner à jamais la salutaire lutte de libération nationale contre le despotisme supposément menée par toutes ces entités. Ce qui ouvrirait largement la voix à la pérennité de Joseph Kabila, ainsi bénéficiant dans les circonstances de la désillusion d’une population excédée par la trahison de son élite politique.

    Glissement ou Glissade ?

    Une chose est sûre et certaine, l’incertitude plane sur la tenue de véritables élections en République démocratique du Congo pour 2016. Il se pourrait même qu’un trait soit définitivement tiré pour cette année de tous les dangers. En effet, des retards ont été délibérément accumulés par le pouvoir qui a, sérieusement, peur de céder le tablier. Tout le monde connaît cette vérité. Alors, pourquoi se voiler en réalité la face ? Il s’agit d’un mépris à l’égard du Peuple congolais. La Communauté internationale le sait pertinemment. Elle sait également que cette situation ne contentera pas une population fortement ‘‘décidée’’ d’en découdre avec un régime tortionnaire qui l’a si longtemps méprisée, donc souventes fois ignorée en tant que souverain primaire.
    Pourtant, ce serait même aventureux d’y aller, de surcroît suicidaire d’y participer. Cela est d’autant plus vrai qu’un scrutin ayant inéluctablement une portée nationale suppose, réellement, la parfaite maîtrise de nombreux paramètres dont le budget, la logistique matérielle et humaine, le consensus sur l’organisation, la connaissance du corps électoral découlant du recensement de la population, le découpage équitable des circonscriptions électorales, etc. Par conséquent, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la République démocratique du Congo risque, en fait, de connaître les mêmes travers déconcertants, ainsi que les mêmes revers cuisants, qu’en 2006 et en 2011.
    Cette fois-ci, une crise beaucoup plus grave voire beaucoup plus complexe jaillira. Personne ne pourrait vraiment la circonscrire à cause de débordements excessifs. D’où la nécessité impérieuse de trouver un compromis engageant irréversiblement la classe politique. ‘‘Sagesse oblige !’’ Cela ne peut se faire qu’à travers un processus de dialogue politique ‘‘franc’’ et ‘‘constructif’’.
    Sinon, la ‘‘Glissade’’ ou le chaos tant redouté par tous prendra très vite le relais avec son cortège de difficultés et de malheurs. Sinon, à force de s’entêter à organiser des élections non maîtrisées, entièrement bâclées et, surtout, de vouloir participer à des scrutins aux contours flous, il y aura, certes, des coûts fâcheux pour la Collectivité publique. Par conséquent, qui est vraiment prêt à les assumer ? Ce ne sera sûrement pas la Communauté internationale. Disposant d’un agenda sans doute caché, celle-ci pousse sciemment, consciemment, les Congolaises et Congolais à œuvrer dans cette direction périlleuse. Pourquoi ?
    Glissement ou Glissade ? L’avenir dévoilera très bientôt ses cartes de prédiction. Ce faisant, il convient de consulter rapidement la boule de cristal afin de connaître les dessous des événements qui se profilent, lentement mais sûrement, à l’horizon.
    Joël Asher Lévy-Cohen
    Journaliste indépendant

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  • La République démocratique du Congo est-elle encore un pays normal ?

    La République démocratique du Congo est-elle encore un pays normal ?

    Joël Asher Lévy-Cohen *
    Joël Asher Lévy-Cohen *

    La République démocratique du Congo (RDC) a réellement la forme d’une tête humaine. Mais, les gens qui y habitent, en commençant par les dirigeants politiques et gouvernementaux, ont-ils vraiment un cerveau digne d’un être humain ? Certes, le pays est littéralement connu pour être un scandale géologique en raison d’énormes potentialités minérales et stratégiques dont regorgent abondamment ses sol et sous-sol. Toutefois, la gestion des ressources tant physiques qu’humaines dudit État laisse carrément à désirer à cause de l’absence manifeste de vision et de la navigation à vue des gouvernants. Curieusement, la population résolument réfugiée dans la prière et dans l’invocation d’un Dieu somme toute inexistant, invisible voire inatteignable se complaît dans cette misère crasseuse et infrahumaine. Résignée, elle préfère plutôt se plaindre que de trouver des solutions idoines pour améliorer son triste et macabre sort.
    Par ailleurs, la grandiose réputation de cet État au coeur du Continent voire même au centre des enjeux planétaires se trouve, de nos jours, sans nul conteste ailleurs. En effet, sa renommée a, aisément, trouvé asile dans des scandales de tous ordres. Ceux-ci sont naturellement sociaux, culturels, humanitaires, politiques, électoraux, économiques. Y compris spirituels et moraux. D’ailleurs, le dernier en date est celui d’un soi-disant chef de l’État – sans gêne – métamorphosé en informateur de la police, en indicateur de la justice.
    Force est de constater que cette pratique d’un autre âge, d’ailleurs non prévue par la fameuse constitution de Liège du 18 février 2006, n’émeut, outre-mesure, l’opinion publique nationale. Celle-ci, certes accoutumée à la distraction, est plutôt captivée par le rocambolesque feuilleton électoral et la théorique fin constitutionnelle du mandat de l’imposteur présidentiel Joseph Kabila Kabange. Alors, dans ce contexte d’absence de repère culturel et historique, politique et idéologique, sans aucun doute démocratique, il y a surtout lieu de dire pour paraphraser les Haïtiens, et pourquoi pas d’écrire : [Bienvenue au pays des ‘‘Zombies’’ et des ‘‘Hommes sans chapeau’’] !
    Profession ‘‘Mouchard de la République’’
    Les ‘‘dénonciations’’ de Kabila à la Haute Cour de Justice
    Quand l’imposteur s’ennuie à vrai dire de la présidence de la République…
    Plaisanterie de gamin lycéen ou sketch d’amateur politique ?
    ‘‘Ceux qui confondent délation et dénonciation, je les invite à regarder le dictionnaire (…). Si la délation est condamnable car se faisant au détriment de gens honnêtes, la dénonciation est un devoir républicain prévu dans la loi et permettant de lutter contre les délinquants.’’ Frédéric Lefebvre, in ‘‘UMP : La dénonciation est un devoir républicain’’, Le Nouvel Observateur, 7 février 2009.
    Par Joël Asher Lévy-Cohen *
    Profession de foi : ‘‘Délateur’’. Voici le titre d’un film d’action qui pourrait sans nul conteste attirer, au bas mot, plus d’un milliard de cinéphiles à travers la planète Terre. À vrai dire, il ne s’agit absolument pas d’un ‘‘thriller’’, ni même d’une ‘‘comédie estivale’’ entièrement scénarisée par Hollywood.
    Il s’agit plutôt de la nouvelle téléréalité made in DRC. Celle-ci est produite par ‘‘Kingakati Entertainment’’. C’est une maison de production, de montage et de réalisation des clips, publicités et films politiques et judiciaires ayant pignon sur rue à Kinshasa, la capitale des variétés et du divertissement, le coeur de la culture et des arts. À son actif, bien des chefs-d’oeuvre mémorables, tels ‘‘Commandant Hyppo’’, ‘‘Imposture’’, ‘‘Troisième faux pénalty’’, ‘‘Brutus contre César’’, ‘‘Liberté surveillée’’, ‘‘La Chance est un Miracle qui sourit à tout le monde’’, ‘‘Enfant Soldat, Guerre et Génocide’’, ‘‘Une femme violée est un butin de guerre’’, ‘‘Le Croquemort vit et réside à Maluku’’, ‘‘Mariage putatif au coeur de l’État’’, etc.
    Selon certaines indiscrétions tout à fait au parfum, cette compagnie de divertissement et variétés appartiendrait à nul autre que ‘‘Janet Kabila’’, la ‘‘soeur jumelle’’ de Joseph Kabila Kabange. Dans le but de célébrer leur gémellité, cette dernière a décidé, après consultation des autres membres de la famille, dont le très influent Zoé Kabila, de mettre en valeur les qualités intrinsèques d’acteur et de comédien de son frère jumeau. Déjà fort connu pour avoir été, dans une autre vie, successivement étudiant, chauffeur de taxi, brigand, seigneur de guerre, tyran, imposteur, celui-ci s’est, en réalité, trouvé une nouvelle vocation : ‘‘Indic de la justice’’ ou ‘‘Informateur de la Sûreté de l’État’’ pour ne plus tourner les pouces chez soi.
    Force est de rappeler que Joseph Kabila Kabange a, déjà, néanmoins joué, dans un sketch télévisé et scénarisé par le controversé artiste-musicien Kofi Olomide, le rôle de ‘‘vendeur et porteur d’oeufs’’. Cette pièce de théâtre qui fut incontestablement un grand fiasco pour avoir révélé les qualités pugilistiques du Raïs, a été réalisée par la Maison de production ‘‘Grand Mopao Entreprises’’. Celle-ci a, d’ailleurs, connu une participation de haute facture du rebelle affairiste Jean-Pierre Bemba Gombo pour ses réparties musclées.
    Comme cela est susmentionné, Joseph Kabila Kabange est bel et bien la tête d’affiche de cette nouvelle production cinématographique intitulée ‘‘Délateur’’. Celui-ci y joue avec une conviction à toute épreuve le rôle d’un indicateur de l’administration de l’État. À cet effet, il est chargé de combattre, tel ‘‘Zorro’’, la corruption qui gangrène les hautes sphères de la société, qui ronge la classe politique et gouvernementale à tous les échelons de la vie nationale.
    En tant que premier délateur de la République, Joseph Kabila Kabange qui a normalement perdu toute conscience et, surtout, toute dignité de son rang, a porté plainte à la Justice pour soi-disant dénoncer des faits relatifs à la corruption, au détournement de fonds et au
    blanchiment d’argent. Introduite auprès de la Cour suprême de justice par le canal de son directeur de cabinet chargé de la ‘‘Bonne Gouvernance’’, Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi Lessa, cette action cible directement de gros poissons du joséphisme prévaricateur, tels les gouverneurs Moïse Katumbi Chapwe du Katanga et Alphonse Ngoyi Kasanji du Kasaï Oriental. Y compris quelques proches du Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon.
    Par contre, cet acte d’accusation qui a nécessité l’ouverture d’une enquête criminelle de la part du procureur général de la République près la Haute Cour de Justice Flory Kabange Numbi, n’a, jusqu’à preuve du contraire, provoqué un moindre remous dans le camp de la famille politique très chère à Joseph Kabila Kabange, le PPRD. Dans le souci d’assainir coûte que coûte les moeurs publiques (administratives) et politiques (gouvernementales), celui-ci ne dit pratiquement – comme par enchantement – mot sur le comportement criminel, pourtant, avéré d’un certain nombre d’artisans et de courtisans du joséphisme. En effet, cette dénonciation qui n’est en réalité qu’une plainte judiciaire déguisée, ne dit même pas un mot sur des cas avérés de corruption, de concussion, de gabegie, de détournement de fonds et de dilapidation des deniers de l’État dont se sont certainement rendus coupables de proches membres de la famille présidentielle (Zoé Kabila, Janet Kabila). Y compris des affidés, des poids lourds du joséphisme prévaricateur et des ténors patentés de la Kabilie maffieuse. À savoir : ‘‘Évariste Boschab, Lambert Mende Omalanga, André Kimbuta Yango, Antoine Gizenga Fundji, Alphonse Muzito Fumudji, Augustin Matata Ponyo Mapon’’, etc. Comme quoi l’impunité a encore de beaux jours devant elle sous la gouverne du Raïs selon que l’on est parent de la famille biologique ou sociétaire de l’amicale politique.
    Une chose est sûre et certaine, cette plainte qui n’est que de la poudre aux yeux, soulève moult questions. D’abord, quel est, en principe, le véritable rôle d’un chef de l’État en RDC en cas de corruption ? Ensuite, le président de la République est-il un justiciable comme un autre dans un pays qui cherche encore ses repères démocratiques ? En d’autres termes, dans quelle mesure le chef de l’État peut-il attaquer en justice un Citoyen ? Dans quelles circonstances exactes peut-il ester en justice une autorité quelconque, fût-elle nationale, provinciale ou locale ? Enfin, quelles conséquences juridiques et politiques pour le dépôt de la plainte de Kabila à la Cour suprême de justice ?
    La survivance de la culture politique de la délation
    ‘‘Pour se mettre à l’abri des dénonciations, le plus expédient, c’est de prendre les devants. […] Le mouchardage fait partie des vertus civiques.’’
    André Gide, Retouches à mon retour de l’URSS, 1937.
    Désormais, il faudra inclure parmi les ‘‘chantiers’’ propres à la ‘‘révolution de la modernité’’ dont le griot incontestable et incontesté est Joseph Kabila Kabange : la ‘‘Délation’’. Cette pratique qui devient ainsi le sixième chantier en marche du joséphisme visionnaire a déjà eu, convient-il de rappeler, son heure de gloire sous la férule du Maréchal-despote Mobutu
    Sese Seko du Zaïre. À cette époque tyrannique, elle servait uniquement à écarter des personnalités qui oeuvraient, sans aucun doute, pour le bien-être du pays tout entier. Pour ladite circonstance, celles-ci étaient sans autre forme de procès qualifiées de traîtres à la fameuse révolution du développement et du progrès. Celle, bien entendu, initiée par le MPR, parti unique et Parti-État.
    En effet, les victimes de cette pratique dont l’origine remonte certes à la colonisation belge proposaient le changement démocratique comme mode opératoire du virage politique et idéologique à négocier, à tout prix, en vue de la responsabilité et de la dignité, de la liberté et du progrès, du développement et de la prospérité, de la justice et de la sécurité. Parmi les personnages politiques de cette ère foncièrement tyrannique à avoir malheureusement goûté à cette expérience, figurent les fameux ex-Treize parlementaires du Parti-État. Ceux-ci ont, en effet, été dénoncés par leurs propres collègues aux services de renseignement mobutistes et au chef de la police politique du Tyran répondant au nom évocateur de Jean Seti Yale.
    Mouchardage oblige dans les rangs du MPR, des représentants fayots avaient dénoncé ce groupe de députés intrépides au Maréchal Mobutu Sese Seko du Zaïre pour lui avoir écrit une Lettre ouverte plaidant, pourtant, en faveur de la nécessaire libéralisation des moeurs politiques, de l’irréversible démocratisation du régime en vigueur. Pour sa transmission au destinataire présidentiel, celle-ci requérait, en principe, la signature de la majorité, si pas de l’ensemble de la députation nationale. Ce qui permettait, bien entendu, de lui conférer une dimension politique plus cohérente, plus consistante voire même plus large.
    Comme cette missive provocante pour les affidés du pouvoir tyrannique circulait librement dans l’enceinte parlementaire de l’Assemblée nationale, des fuites ont été organisées pour réserver au dictateur macabre une copie. Ceci quand bien même les véritables rédacteurs et, a fortiori principaux signataires, avaient pris solennellement l’engagement de remettre en mains propres au chef de l’État atrabilaire une copie certifiée de cette Lettre, d’ailleurs, accompagnée de la liste des signataires. C’est de cette manière que la confiance des ex-Treize parlementaires du parti [inique] a été ignoblement trahie par leurs propres collègues craignant assurément, à cet égard, une riposte fulgurante et foudroyante du Maréchal-despote de triste mémoire.
    En effet, l’humanité de Mobutu Sese Seko n’avait d’égale que l’élimination physique de ses concurrents et opposants politiques. À ce propos, dès 1966, il avait brutalement menacé de représailles musclées tout adversaire résolument tenté de renverser ou de changer son régime fondé sur l’ordre et la discipline. Pour, ainsi, lier la parole à l’acte, il avait envoyé à la potence – faut-il rappeler – les Conjurés de la Pentecôte. Pour rappel historique, il s’agit de quatre acteurs politiques de la Ie république – Jérôme Anani, Emmanuel Bamba, Évariste Kimba, Alexandre Mahamba – d’ailleurs piégés par des militaires de haut rang – le général de brigade Alphonse Bangala Oto wa Ngama et le major Pierre Efomi Efek’En’Aonga – obéissant strictement à ses commandements dans le but d’asseoir par la terreur répressive
    le nouveau pouvoir politique et militaire, d’ailleurs qualifié avec une profonde démagogie de nouveau régime voire même de IIe République. Ainsi cette pendaison publique avait-elle indubitablement révélé la véritable nature despotique et macabre de cette présidence mobutienne. Ainsi l’exécution de cette ‘‘peine capitale’’ par le lieutenant-général Joseph-Désiré Mobutu avait-elle contribué à traumatiser psychologiquement le Citoyen congolais devenu logiquement et forcément ‘‘tétanisé’’.
    Tout comme pour le Maréchal-tyran Mobutu Sese Seko du Zaïre, la pratique de la délation version Joseph Kabila Kabange obéit indéniablement à la même logique. Celle d’inspirer la peur traumatisante dans la société en déployant littéralement des méthodes de répression dignes du totalitarisme stalinien. Aussi sert-elle à bâillonner des concurrents susceptibles de lui faire ombrage politiquement. C’est assurément l’exemple du gouverneur du Katanga Moïse D’Agnano, dit ‘‘Katumbi Chapwe’’ opposant clairement affiché au troisième mandat de Kabila.
    Il sied de relever que cet homme issu du milieu des affaires et du monde sportif est, à n’en pas douter, très apprécié de ses commettants et, surtout, de la population en général. Son aura nationale et son audience internationale pourraient davantage lui permettre de se porter candidat à la magistrature suprême. Ce qui n’est pas forcément du goût [amer] de Joseph Kabila Kabange. D’autant plus que celui-ci compte – [toujours] – absolument garder la haute main sur l’appareil de l’État, sur les manettes de la République, quels que soient les cas de figure. C’est-à-dire : ‘‘les circonstances déterminées par les enjeux nationaux et internationaux de la RDC’’.
    La délation en tant qu’arme de distraction massive
    Les détournements de fonds publics font partie intégrante des ‘‘chromosomes’’ du régime de Joseph Kabila Kabange. Y compris la pratique de la corruption sous sa présidence. Celle-ci est, à vrai dire, un puissant marqueur de son ADN. Par conséquent, toute la question est de savoir pourquoi le jeune tyrannosaure choisit réellement de dénoncer maintenant ces deux phénomènes qui témoignent sans ambiguïté de la mal gouvernance du système dont il est, à n’en point douter, à la fois le Maître de l’ouvrage et le Maître d’oeuvre, d’une part. En d’autres termes, à qui profite-t-il réellement le crime ? D’autre part, existe-t-il vraiment une volonté à toute épreuve pour éradiquer ces pathologies d’administration publique en RDC ?
    Il importe de reconnaître que, sous le despotisme éclairé du démiurge de l’Authenticité, la dénonciation de la corruption et de la dilapidation des biens publics servait plutôt à amuser la galerie. Les fautifs n’étaient jamais poursuivis ni inquiétés par le pouvoir tyrannique qui s’accommodait allègrement de ces maux administratifs. C’était le règne de l’impunité. En effet, le MPR avait décidé de fermer les deux yeux – plutôt de plonger la tête dans le sable et donc de jouer, à cet égard, la politique de l’autruche – pour la simple et bonne raison que
    ces deux pathologies administratives servaient quotidiennement à financer la cassette personnelle de ses dignitaires oh ! Combien moralisateurs.
    Par contre, la grande nouveauté qu’introduit l’illustre ‘‘pensionnaire de Kingakati’’ en vue de combattre ces maux endémiques qui relèvent, évidemment, de la mal administration, est l’ouverture des boîtes à dénonciation au sein même de la présidence de la RDC. Celles-ci servent, certes, de pièces à conviction susceptibles d’enclencher une enquête judiciaire de la part de la Haute Cour de Justice. Elles ne servent même pas à une simple information judiciaire permettant de recueillir des renseignements pertinents pouvant conduire à une enquête dûment établie et pilotée par un magistrat assermenté – [le juge d’instruction] – et placé sous l’autorité du parquet. À savoir : le procureur général de la République.
    Il y a lieu de souligner qu’il existe, en effet, un monde distinct entre une enquête judiciaire et une information judiciaire. Une enquête judiciaire sert à rassembler des preuves solides et tangibles à soumettre à l’appréciation d’un tribunal certifié lors du procès, d’une part. Et, d’autre part, une information judiciaire se limite à récolter des renseignements fiables et viables – [qui résistent donc à l’épreuve du temps] – pouvant conduire subséquemment ou ultimement au déclenchement d’une enquête judiciaire.
    Le comportement du chef de l’État face à la corruption, la concussion, la dilapidation des deniers de l’État et au détournement de fonds publics
    Quand il y a corruption et détournement de fonds au sein des hautes sphères publiques et étatiques, le rôle d’un chef de l’État ne se réduit pas à dénoncer ces deux phénomènes nuisibles au développement du pays. En tant que garant de La loi fondamentale, sa mission primordiale se résume à prendre des mesures concrètes servant à endiguer l’hémorragie des finances publiques et à restaurer la moralité publique. Or, dans l’acte de dénonciation dont il se prévaut réellement près le procureur général de la République, Flory Kabange Numbi, Joseph Kabila Kabange ne rétablit point les moeurs administratives et politiques – d’ailleurs sensiblement défaillantes sous son régime maffieux et moribond – et ne réhabilite encore moins le sens de l’honneur des grands ‘‘Commis de l’État’’ et des ‘‘Mandataires’’ des services publics.
    Pour être absolument pris au sérieux dans ses prétentions de lutter farouchement contre la corruption et le détournement de fonds publics, Joseph Kabila Kabange, en sa qualité de chef de l’État, aurait dû normalement sanctionner sévèrement les contrevenants dans ces deux hypothèses. À cet effet, il aurait dû solliciter les assemblées provinciales de ces deux provinces en vue de suspendre Alphonse Ngoyi Kasanji du Kasaï Oriental et Moïse Katumbi Chapwe du Katanga. Pour faire toute la lumière sur ces deux affaires, il aurait pu actionner une véritable instruction judiciaire dont la mission consisterait plutôt à collecter, à recenser à leurs dépens des preuves accablantes. Ce qui n’est pas vraiment le cas. Les propos de la
    pie du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, pour minimiser le geste de Kabila auprès de l’opinion nationale font foi, à ce niveau, surtout lorsqu’il déclare péremptoirement dans son entrevue avec la presse que ‘‘personne n’est certes accusé de quoi que ce soit’’. D’où la question de vraiment savoir s’il ne s’agit absolument pas d’une distraction politique de plus et dont ce dernier a toujours seul le secret voire même la manie…
    Toutefois, une kyrielle d’écueils se présentent, certes, sur le chemin mouvant de l’enquête et le terrain glissant de la sanction, – fût-elle judiciaire, politique ou administrative –, contre les contrevenants qui sont pour la plupart des élus du peuple souverain. C’est-à-dire : des personnages désignés par leurs pairs aux plus hauts postes administratifs qu’ils occupent. Ce qui n’est pas forcément du tout une mince affaire. Autant la question peut être réglée assez aisément dans le cas d’un fonctionnaire public d’ailleurs agissant exclusivement pour le compte de l’État, autant cela requiert en principe, dans le cas des autorités provinciales, beaucoup de tact du fait de leur mode de désignation populaire.
    Pour ce qui est de Moïse D’Agnano, dit ‘‘Katumbi Chapwe’’, du Katanga et Alphonse Ngoyi Kasanji du Kasaï oriental, le chef de l’État ne peut pas personnellement les ester en justice en tant que partie au procès, sous quelque motif que ce soit. Même pas pour les faits qui leur sont néanmoins reprochés. À cet effet, la Constitution du 18 février 2006 ne lui donne pas personnellement voire même institutionnellement ce mandat. Quand bien même cet édifice constitutionnel (article 198, alinéa 2) lui reconnaît la prérogative d’investir par voie décrétale lesdites autorités provinciales. Par voie de conséquence, quelles que soient donc les récriminations portées à leur charge, le président de la République se doit, d’abord et avant tout, de s’adresser directement au gouvernement réuni en conseil des ministres.
    Cela est d’autant plus vrai que c’est le gouvernement et non le chef de l’État qui engage l’État et la Nation. Il appartient, alors, au gouvernement saisi sur requête du président de la République de débattre de l’opportunité d’engager des poursuites criminelles ou civiles à l’encontre desdites autorités politiques provinciales. Par conséquent, après avoir évalué, apprécié à leur juste valeur les faits leur reprochés, le gouvernement nettement convaincu de la pertinence de l’action judiciaire à entreprendre dans la mesure où il estime que l’État a été manifestement lésé et floué par leurs agissements répréhensibles au regard de la loi, délibère en conseil des ministres.
    À cet égard, le gouvernement prend en bonne et due forme un décret autorisant la saisine immédiate des autorités judiciaires. Au regard des enjeux politiques et nationaux, pour être conforme à la loi, ce décret doit être préalablement signé par le Premier ministre pour engager l’État et la Nation. Aussi cet acte doit-il être contresigné par le ministre de la justice – [Garde des sceaux] – puisqu’il est, en fait, question de mobiliser les ressources judiciaires. Aussi doit-il être contresigné par celui de l’intérieur dont dépendent directement la police et la gendarmerie nationales aux fins d’enquête et de détention administrative et, surtout, les Collectivités publiques régionales et locales pour l’organisation administrative de l’État.
    Une fois délibéré en conseil des ministres, ledit décret est publié dans la gazette officielle de la RDC pour être naturellement doté de force réglementaire, revêtu de toute légalité. Après l’acte de publication dans le journal officiel, le gouvernement, d’ailleurs représenté par le Premier ministre, doit saisir en procédure d’urgence les assemblées provinciales du Katanga et du Kasaï Oriental dont sont, respectivement, membres les deux personnalités. À travers cette démarche à caractère purement politique, il doit leur exiger de prendre sans atermoiement et sans tarder des mesures appropriées en vue de faire face à ce qu’il considère comme une forfaiture grave puisque menaçant directement l’ordre public dont il est le garant. C’est-à-dire : ‘‘la paix publique et la sécurité nationale’’.
    En fonction de la missive reçue du gouvernement, le président de l’assemblée provinciale convoque une réunion extraordinaire des députés pour la création d’une Commission ad hoc chargée de juger s’il y a, sûrement, lieu de lever l’immunité politique du gouverneur. C’est-à-dire : ‘‘recommander la destitution du gouverneur par ses pairs de l’assemblée et ouvrir, par conséquent, la voie à une éventuelle inculpation judiciaire’’. Pour ce faire, – par souci de transparence politique et d’équité démocratique –, celle-ci doit mener sa propre enquête sur le terrain, parallèlement à celle diligentée sur le plan national.
    Cette opération politico-judiciaire doit être conduite en fonction des éléments pertinents fournis par le gouvernement central pour s’assurer de la justesse de la procédure. D’autant plus que la province, en tant qu’entité publique, est, à ce niveau de haute administration publique et politique, certes dotée, par définition, de toute une série de mécanismes de contrôle et de vérification. Ceux-ci sont en effet chargés de passer au crible et, surtout, au peigne fin la gestion administrative et financière de la province. À cet égard, elle organise – pourrait-on affirmer – [assez régulièrement] des ‘‘audits’’.
    Force est de souligner que la procédure susmentionnée relève du bon sens politique et démocratique. Celle-ci n’est pas décrite dans la Constitution. Elle peut être adoptée à titre de pratique afin d’éviter des malentendus et des suspicions. Elle permet, surtout, d’éviter des conflits politiques inutiles entre une Province déterminée et l’État central d’autant plus que le gouverneur est, d’abord et avant, tout un élu du peuple de la province qu’il dirige. Il a été désigné à ce poste politico-administratif par ses pairs en vue d’incarner les intérêts vitaux de son entité régionale.
    Au moins, une telle démarche de la part du chef de l’État a le mérite, à la fois politique et démocratique, d’associer étroitement la province à toutes les étapes de l’affaire judiciaire impliquant un de ses plus grands commis. Qu’il s’agisse de l’instruction, du jugement voire de la poursuite, la province doit collaborer et participer activement au cheminement du dossier, jusqu’à son aboutissement. C’est-à-dire : ‘‘le prononcé du verdict et de la sentence par le juge voire l’abandon par le parquet des poursuites pénales ou civiles’’.
    Il est un fait établi que toutes ces procédures légales et démocratiques élémentaires sont complètement inconnues de Joseph Kabila Kabange. Celles-ci sont complètement ignorées
    dans la mesure où l’imposteur gère en réalité la RDC comme sa propre boutique. En effet, Joseph Kabila Kabange gère cet immense et richissime pays au coeur de l’Afrique comme un bien familial et clanique pour mieux l’achever, telle une vieille carcasse abandonnée par les fauves dans la jungle. Cette attitude teintée d’arrogance le pousse à décider n’importe quelle action à mener sans considération minimale des règles du jeu démocratique sensées pourtant régir l’univers politique et administratif.
    Par conséquent, par cet acte hâtif de saisir immédiatement le procureur général près la Cour Suprême de Justice afin d’en découdre virilement avec les gouverneurs de province, Joseph Kabila Kabange démontre-t-il qu’il est un fin stratège politique ? Celui-ci démontre-t-il qu’il est politiquement habile ? En effet, avant d’entreprendre une démarche judiciaire d’une telle ampleur politique, il y a certes lieu d’associer à tout prix l’opinion tant nationale que provinciale dans le but d’éviter des amalgames et des quiproquos. Car il y va de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. À preuve, les menaces de plus en plus brandies par les partisans d’Oliveira da Silva, autrement désigné Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, à propos du couperet joséphiste qui pèse, désormais, sur la tête de Moïse D’Agnano, alias ‘‘Katumbi Chapwe’’.
    En d’autres termes, même si le mobile pour lequel il agit, peut être considéré légitime au regard de la loi, Joseph Kabila Kabange éprouve-t-il par son empressement à saisir la justice un quelconque respect pour les Institutions de la République ainsi que leurs animateurs ? Éprouve-t-il un quelconque respect voire une quelconque considération pour sa plus haute fonction étatique ? En effet, ce que l’opinion nationale et même internationale attend d’un chef de l’État est qu’il agisse vite en cas de corruption avérée et de détournement de fonds publics établi par des faits tangibles dans la mesure où ces phénomènes criminels freinent le développement. Pour ce faire, il doit agir avec doigté et équité dans le but de préserver la paix, la sérénité et l’harmonie entre l’État central et ses collectivités régionales.
    Toutefois, tenant compte de la procédure ci-dessus évoquée, des questions demeurent en suspens. Y prête indéniablement le contexte actuel de la création de nouvelles collectivités provinciales dans le cadre de réformes administratives et structurelles, d’ailleurs, prévues par la Constitution de Liège du 18 février 2006. Étant donné que les provinces originelles du Kasaï Oriental et du Katanga disparaissent, en réalité, pour laisser finalement place à de nouvelles entités publiques, quelles commissions ‘‘ad hoc’’ pourraient-elles véritablement enquêter sur les malversations desdits gouverneurs, d’une part ?
    D’autre part, les assemblées desdites provinces qui sont, en fait, des institutions politiques et administratives de l’État, ont certes fonctionné, l’équivalent d’une législature complète, soit cinq ans, dans l’irrégularité permanente puisqu’elles n’ont jamais été renouvelées par le suffrage populaire depuis 2011. À ce titre, quelle autorité publique est-elle, légalement, fondée à se substituer à leur ‘‘volonté politique’’ d’actionner ou pas en justice un ancien gouverneur d’une province fantôme ? D’autant plus que bien des archives administratives,
    financières desdites provinces fantômes susceptibles d’éclairer la gestion d’ailleurs décriée des gouverneurs en cause peuvent disparaître du jour au lendemain…
    La Cour suprême de justice et les malversations des autorités politiques provinciales
    Dans la mouture constitutionnelle présente, la Haute Cour de Justice est normalement juge du droit. Sur le plan national, cet organe judiciaire est également juge du contentieux électoral. En réalité, son rôle consiste, en tant que cour de cassation, à examiner en dernier recours la stricte observance du droit par les juges des degrés inférieurs faisant partie des juridictions de l’ordre judiciaire. C’est-à-dire : sa mission consiste à évaluer et à sanctionner les jugements des tribunaux inférieurs que sont, en fait, les cours d’appel, les tribunaux de grande instance ou d’instance.
    Concernant toutes les actions accomplies par Alphonse Ngoyi Kasanji du Kasaï Oriental et Moïse Katumbi Chapwe du Katanga dans l’exercice de leurs fonctions de gouvernorat, la juridiction normalement compétente pour apprécier leur comportement administratif est, au regard de l’article 153 de la Constitution du 18 février 2006, la Cour Suprême de Justice basée à Kinshasa. Toutefois, par souci d’équité judiciaire, une commission rogatoire peut délester les compétences de la Haute Cour de Justice à la Cour d’Appel des provinces pour une telle hypothèse. Dans le cas d’espèce, ce serait la Cour d’Appel dont le siège social et judiciaire est situé dans leurs chefs-lieux respectifs : soit Lubumbashi pour Katanga, soit Mbuji-Mayi pour Kasaï Oriental. Une telle procédure permet d’éviter, coûte que coûte, qu’une même juridiction soit à la fois juge des faits et juge du droit. Cette situation de fait pourrait, jusqu’à un certain point voire même jusqu’à un certain degré, compromettre rien que moins l’équité et l’autorité – [l’objectivité et l’indépendance] – de la Justice.
    En revanche, dans l’hypothèse du délestage, c’est le procureur de la République près les cours d’appel de ces deux provinces qui doit ouvrir une information judiciaire. Lorsque les témoignages recueillis sur le terrain relativement aux faits incriminés sont suffisamment concordants, fiables et, par voie de conséquence, probants, il lui incombe éventuellement de diligenter une enquête judiciaire à l’encontre des personnalités politiques précitées. À ce niveau, le rôle effectif et actif des autorités judiciaires de la Cour Suprême de Justice consisterait, plutôt, à connaître en dernier ressort les décisions des cours d’appel. Une telle démarche éviterait d’accréditer la thèse de la chasse aux sorcières permettant d’éliminer les concurrences politiques.
    Toutefois, la disparition effective desdites provinces entraîne ipso facto dans leur sillage la disparition systématique et automatique des territoires juridictionnels sûrement rattachés à des tribunaux et cours d’appel siégeant dans leurs chefs-lieux respectifs. Par conséquent, quelle juridiction pourrait-elle prendre le relais si jamais cette démarche démocratique ou cette procédure judiciaire de délestage était retenue en vue de mieux garantir l’équité et
    la justice ? Quelle autorité judiciaire serait-elle, à vrai dire, compétente pour connaître des litiges civils et administratifs impliquant, bien sûr, les deux gouverneurs susmentionnés ? Cette question s’impose crûment dans la mesure où l’installation des cours et tribunaux d’appel de nouvelles provinces ne se fera pas réalistement du jour au lendemain…
    C’est donc maintenant que les véritables questions se posent avec acuité. Pour ainsi dire, est-ce en vérité le bon moment choisi par Joseph Kabila Kabange afin d’attaquer en justice des gouverneurs à la tête des entités publiques provinciales, certes, réputées inexistantes sur le plan juridique ? Est-ce le meilleur moment d’engager des procédures à l’encontre des personnalités politiques ayant effectivement siégé au sommet des provinces fantômes sans un minimum de transparence procédurale en matière de justice démocratique ? En fait, quelles garanties juridiques et légales Kabila offre-t-il très sérieusement en matière de protection des droits fondamentaux et des libertés reconnues aux personnes en cause ?
    En tout état de cause, il n’est point question de défendre l’impunité. C’est le pire service à rendre à la Collectivité étatique ou la Communauté nationale. À l’heure actuelle où tous les repères socioculturels sont ébranlés, où la moralité publique est pratiquement foulée aux pieds par les autorités politiques et gouvernementales, l’interpellation des dirigeants compromettants en matière de gestion administrative et financière doit demeurer la règle fondamentale. Celle-ci doit demeurer la pierre angulaire de la politique de répression et de réhabilitation des moeurs publiques. D’autant plus que les actes de mégestion relevés dans le chef des dirigeants régnant à la tête des entités régionales ou locales sont de nature à bloquer tous azimuts le développement économique de la Nation et le progrès social de la population.
    Par contre, toute mise à l’index ou mise hors cadre des autorités, fussent-elles provinciales, ne doit, sous aucun prétexte, ignorer les principes d’équité et de justice dans les actions menées par les pouvoirs publics. D’autant plus que ces deux vertus cardinales sont, par essence, les deux mamelles de la démocratie en vue de préserver la paix sociale, la sérénité et l’harmonie dans la Collectivité étatique. Elles sont à vrai dire sensées prévenir en amont la dislocation de la Nation.
    Certes, Joseph Kabila Kabange a décidé d’entreprendre sérieusement une lutte sans merci contre la mésadministration symbolisée naturellement par la corruption, la concussion, la mégestion, la gabegie et la dilapidation des biens publics. Ce qui est, vraiment, tout à son honneur. Cependant, pour alimenter le débat démocratique et républicain, des questions portant sur son implication personnelle dans des actes publics relevant de l’immoralité ou de l’amoralité s’imposent outre-mesure.
    À cet effet, comment Joseph Kabila Kabange interprète-t-il, à son niveau, les confessions de l’homme d’affaires Adam Bombole Intole, selon lesquelles ‘‘il lui a certes remis en mains propres la bagatelle somme de huit cents mille dollars US pour participer à la présidentielle de 2011 et, ainsi, grappiller – égratigner – les voix électorales du Dr Étienne Tshisekedi wa
    Mulumba dans la province de l’Équateur’’ ? Comment juge-t-il, en tant que chef de l’État, à plus forte raison garant de la constitution du 18 février 2006, les déclarations sur honneur du mécène et député honoraire Adam Bombole Intole, surnommé ‘‘Le Grand Saoudien’’ ou ‘‘l’homme qui affronte la conjoncture’’, selon lesquelles ‘‘il a offert trois millions de dollars au vice-président de la CENI, Pr Jacques Djoli Eseng’Ekeli, dans le but de tripatouiller les fichiers électoraux et, surtout, falsifier les procès-verbaux de l’élection présidentielle du lundi 28 novembre 2011’’ ? Somme, d’ailleurs, remise à l’intéressé en deux tranches pour la réalisation et la réussite de chaque opération antidémocratique.
    Face aux affirmations opportunes de l’ex-candidat à la présidentielle Adam Bombole Intole qu’il n’a jamais, d’ailleurs, démenties de quelque façon que ce soit, Joseph Kabila Kabange, en tant que premier ‘‘Mouchard’’ assermenté de la RDC, est-il, véritablement, l’homme de la situation ? Face à ses propres actes répréhensibles, condamnables, est-il moralement l’homme idéalement indiqué pour combattre efficacement la corruption, la concussion, la gabegie financière, le détournement de fonds et la dilapidation des deniers de l’État ?
    Joël Asher Lévy-Cohen
    Journaliste indépendant

  • Le mariage homosexuel

    Le mariage homosexuel

    joel-1-Le Monde dans lequel nous vivons, connaît en fait, aujourd’hui, une succession de bouleversements socioculturels à un rythme vertigineux. Tous ces changements dont la célérité permet très difficilement au cerveau humain de suivre la cadence infernale, affectent fort logiquement notre façon de concevoir la vie. Ces transformations affectent, donc, notre façon d’appréhender les relations intimes avec la Nature et, surtout, avec l’Autre, notre prochain. Bref, – pourrait-on inférer –, notre façon de tisser des rapports avec notre environnement immédiat.

     

    D’ailleurs, l’homosexualité qui tend à modifier profondément l’identité humaine, s’inscrit, irréversiblement, dans cette mouvance ou cette dynamique. Bien qu’il soit actuellement en vogue, ce phénomène social qui – n’ayons pas peur de l’avancer – heurte de plein fouet les esprits, tétanise les consciences, choque très violemment, voire à l’extrême rabroue la morale ambiante, constitue-t-il, à vrai dire, une anomalie humaine ? Peut-il être interprété comme une grave atteinte à la Nature ou une manière tendant réellement à la destruction de l’humanité ? Quant à l’union légale entre deux personnes physiques de même sexe, naturellement assimilée au mariage, et qui par voie de conséquence en découle nécessairement, s’agit-il, en vérité, de la permissivité d’une perversion ou de la reconnaissance d’une liberté fondamentale ?

     

    Par Joël Asher Lévy-Cohen *

     

    Après les Pays-Bas et la Belgique, le Canada connu pour son esprit de tolérance démocratique a reconnu, par un arrêt historique de la Cour suprême de justice (CSJ), en l’occurrence le plus haut tribunal du pays, le « mariage homosexuel  ». Bien que ce dispositif judiciaire ne contraignît en réalité pas les confessions religieuses à célébrer l’union entre deux personnes de même sexe, il y a lieu de remarquer que cette décision enjoignait tout de même la Représentation politique, – c’est-à-dire : les délégués du Peuple canadien –, de réécrire de fond en comble la définition de ce rituel pourtant millénaire, venant directement du fond des âges, pour le rendre plus conforme à la modernité ambiante. En d’autres termes, il appartenait, à travers cet exercice, aux seuls Représentants du Peuple de rendre cette institution au cœur même de la Vie tout à fait conforme à l’évolution de la société. C’est-à-dire : réellement conforme aux mentalités ambiantes. Cela fut, donc, fait le 20 juillet 2005 avec la promulgation de la loi sur le mariage homosexuel dans la gazette officielle. Ainsi, après les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne, le Canada devenait le quatrième pays de la planète Terre à reconnaître les droits des homosexuels à vivre en couple.

     

    Force est de noter que cette décision a normalement eu pour effet de reconnaître l’existence d’une communauté autant « particulière » que « singulière », sans doute « marginale ». Aussi a-t-elle eu pour effet d’affirmer très clairement et très nettement que cette catégorie  d’individus a le droit de vivre normalement, comme elle entend, que ses us et coutumes ne portent pas atteinte à la morale sociale, que ses comportements et attitudes (faits et gestes) n’enfreignent pas la loi, et qu’à ce titre, ils ne sont nullement contraires à l’ordre public. En réalité, cet arrêt de la Cour suprême de justice a eu pour effet de « resocialiser » [intégrer] ce groupement humain par le truchement du droit sacré à la différence et aussi des libertés existentielles reconnues à tous les citoyens, sans exception aucune. Il convient de mentionner que celui-ci n’a pas manqué de susciter comme d’habitude et surtout dans ce genre de scénarii, une avalanche de passions déchaînées, opposées, contradictoires, hostiles, à la lisière de la frénésie paranoïaque voire du délire narcissique.

     

    Mais, qu’y a-t-il vraiment derrière cette lutte pour la reconnaissance tous azimuts des droits propres aux gays et lesbiennes ? En d’autres termes, quel est réellement l’enjeu fondamental du mariage homosexuel notamment dans la civilisation humaine actuelle, faut-il le dire, essentiellement dominée par les valeurs proprement occidentales ? Par voie de conséquence, que vise-t-on principalement en opposant systématiquement et automatiquement les hétérosexuels qui sont, en fait, majoritaires et dont les droits découlent de la Nature aux homosexuels, pourtant, très minoritaires dont les droits relèvent sans conteste de la culture ?

     

    D’entrée de jeu, il importe de souligner que le « mariage » est depuis des âges un rituel social qui sert à unir deux personnes dans le but de fonder une famille. C’est-à-dire : une entité sociale composée du père de sexe masculin, de la mère de sexe féminin et des enfants qui peuvent être soit d’un même sexe, soit de sexe opposé. Cet usage qui est culturellement le plus répandu et qui remonte à la nuit des temps, implique bien entendu la cohabitation, l’assistance mutuelle et en définitive « les relations charnelles entre le père et la mère » dont la finalité première est la procréation en tant qu’aboutissement de l’Amour entre les deux acteurs mariés. En réalité, le mariage en tant qu’institution sociale et plus que millénaire dépasse de très loin le seul aspect matériel et le seul cadre de l’union entre deux individus.

     

    En effet, cette coutume sociale est, d’abord et avant tout, la réglementation des rapports sexuels au sein d’une communauté faite d’hommes et de femmes en vue d’assurer la rotation des générations futures. Ce qui veut dire que le mariage en tant qu’union entre deux personnes de sexe opposé ou différent est au cœur de la procréation. En tant qu’institution, il est sûrement au centre de la reproduction de l’espèce humaine. Donc, la première mission du mariage est d’assurer la perpétuation du groupe social. En d’autres termes, sa finalité est la transmission de la Vie. Ce que « n’observe pas » forcément et logiquement le mariage homosexuel dicté en réalité beaucoup plus par l’accomplissement de certains phantasmes et le simple partage des plaisirs physiques.

     

    Ensuite, le mariage en tant que rituel, pratique, coutume et usage observés par les êtres humains au fil des âges, a permis à l’humanité de pacifier les relations entre l’homme et la femme, d’une part. Et, d’autre part, il a permis d’harmoniser les liens entre les divers groupes et communautés d’individus. En effet, à une époque très lointaine, donc plus avancée de l’histoire humaine où les communautés étaient réellement de petite taille, composées de moins de dix personnes, la femme se faisait souvent chasser à l’image d’un gibier par l’homme mû par l’idée de se reproduire et d’affirmer coûte que coûte sa virilité et sa puissance physique. Celle-ci se faisait parfois arracher par son pair masculin au péril de sa vie si elle refusait de se joindre au groupe qui l’a conquise au terme d’âpres luttes, de violentes batailles. En réalité, cette chasse à la femme qui représentait un trésor dont le prix était réellement inestimable, se terminait fatalement par des morts, des tueries. Elle se terminait très souvent par de graves séquelles physiques administrées aux hommes ayant effectivement pris part à ces combats d’une virilité inouïe et d’une férocité extrême. Ce qui ne permettait pas finalement au groupe de se multiplier.

     

    Comme des communautés entières, quoi que de taille très minime, étaient décimées par l’obsession prédatrice de l’homme voire disparaissaient du fait de la cruauté de ces combats de survie, le mariage a permis d’apprivoiser la nature belliqueuse de l’individu. En effet, l’observance de cette coutume maritale l’astreignit à une pratique lui permettant de sauver incontestablement sa propre vie physique, y compris celle des autres. C’est-à-dire : la vie du partenaire féminin qui devient, par conséquent, membre de son groupe et des autres prétendants possibles.

     

    Toutefois, à cette époque immémoriale, le déséquilibre démographique était d’ailleurs nettement défavorable à l’égard de la femme d’autant plus qu’elle était partagée entre trois ou quatre mâles adultes. C’est-à-dire : des hommes certes en âge de procréer appelés souvent à se battre entre eux au sein d’un même groupe social pour remporter le soi-disant sexe faible à l’image d’un trophée ou arracher l’être féminin. En fait, cette pacification par le mariage entre les différents groupements humains a positivement contribué à la massification démographique des communautés d’individus. Ce qui revient à dire, par voie de conséquence, que le mariage en tant qu’institution au cœur de la reproduction et, surtout, de la survie de l’espèce humaine ne doit nullement être traité à la légère, ni galvaudé en vue d’assouvir des phantasmes pathologiques propres à des groupes uniques ou particuliers.

     

    En outre, le mariage ne peut aucunement se concevoir sans la famille, c’est-à-dire entité de base qui assure pleinement l’intégration de l’individu dans la société. En d’autres termes, la famille composée du père, de la mère et des enfants, est le cadre psychologique qui garantit fondamentalement l’éclosion de la personnalité par le biais de l’éducation et de la morale conférées à l’individu en tant que sujet et membre du groupe social. En effet, c’est à travers cette entité que les membres acquièrent les principes qui déterminent leur cheminement dans la société. C’est à travers elle que ces derniers ingurgitent et maîtrisent bon nombre de valeurs fondamentales telles que la solidarité, la fraternité, le respect sacré de la vie et des autres membres du groupe, etc. Par conséquent, la famille a une portée initiatique indéniable dans la construction de la personnalité d’un être humain : c’est par son biais que tous les individus s’initient [s’exercent] pratiquement à la vie.

     

    Par ailleurs, la famille issue du mariage permet indéniablement à l’individu qui la compose, d’être rattaché à ses ancêtres immédiats voire lointains. Ce rattachement s’opère par le truchement de la généalogie qui détermine assurément la descendance et l’ascendance, d’une part. Et, d’autre part, ce lien généalogique a, en réalité, pour effet de déterminer, sans autre forme de procès, l’exclusion, tout comme l’inclusion, des groupes voire individus dans les rapports sexuels que ceux-ci peuvent entretenir entre eux.

     

    Or, le propre de l’homosexualité est, à vrai dire, de scier rapidement l’arbre généalogique de l’individu, surtout dans le cas des enfants adoptés qui doivent en principe porter les noms de leurs parents gays ou lesbiens. Donc, ce phénomène coupe définitivement le cordon ombilical entre les vivants et les aïeux. Cela est d’autant plus vrai que ceux-ci perdent immédiatement la mémoire de tout lien avec leurs ancêtres ou aïeux. À cet égard, imaginez des relations incestueuses accidentelles qui peuvent résulter des parents d’une même famille séparés du fait de l’adoption si jamais ils vivent dans un même rayon ou dans des environnements rapprochés. Soit dit en passant, cela vaut également pour les couples hétérosexuels qui adoptent des enfants.

     

    Il convient d’admettre que dans le contexte actuel de la civilisation humaine, d’ailleurs foncièrement dominée par des valeurs occidentales, la famille en tant qu’entité de base pour l’éclosion de l’individu n’existe pratiquement plus. Celle-ci a été liquidée de plusieurs manières. Bien des facteurs sociaux y ont contribué : l’affaissement de l’autorité paternelle au profit de l’autorité parentale, l’absence de communication entre les parents et leurs progénitures relativement à la surcharge du travail professionnel, l’accroissement exponentiel du divorce voire de l’union libre communément désignée « concubinage », la fabrication tous azimuts voire même la promotion artificielle des modèles sociaux par des industries cinématographiques, les milieux du divertissement populaire, la permissivité de l’adultère qui n’est plus légalement une cause de divorce dans la société, etc.

     

    Avec l’explosion brutale du phénomène ‘‘divorce’’ dans le sillage des mouvements féministes, apparaît, en vérité, un nouveau type de familles dont la réalité sociale est très souvent difficile : la « famille monoparentale ». Celle-ci est composée soit d’un père, soit d’une mère qui se débrouille seule avec une ribambelle d’enfants conçus lors d’un premier mariage. Le drame le plus souvent rencontré dans cette famille « atypique » est que les rejetons connaissent une multitude de problèmes d’adaptation (dont l’échec scolaire) liés à l’éclatement non désiré voire mal vécu de ce cadre psychologique qu’est la famille. Comme cette entité de base a pour rôle de procurer la sécurité à tous ses membres, l’absence d’affection, qu’elle soit maternelle ou paternelle ressentie d’ailleurs par les enfants à titre de victimes collatérales, explique naturellement la démission ou la déchéance au niveau de leur personnalité. Avec tout ce que cela implique à dire vrai en termes de comportement social et moral (délinquance, criminalité, prostitution, décrochage scolaire, illettrisme, analphabétisme, etc.).

     

    Par conséquent, qu’en sera-t-il exactement des enfants vécus sous l’emprise des couples homosexuels ? Quand bien même ils pourraient être choyés, affectionnés par leurs parents, quels types d’êtres seront-ils exactement ? Seront-ils à l’image des enfants issus d’un environnement familial stable et sécuritaire, élevés normalement dans un cadre psychologique composé de deux individus de sexe différent ?

     

    Néanmoins, ce qui est sûr, il est de plus en plus acquis que la civilisation actuelle fondée sur le matérialisme et l’esclavage de l’homme aux plaisirs physiques, tend à fabriquer, en vue d’assurer sa pérennité, un type d’individus dénués de principes et de moralité sociale. Donc, ce nouveau genre d’êtres totalement flexibles, c’est-à-dire à la merci des plaisirs sensoriels ou prisonniers de leurs sens physiques, se conduisant comme des robots, doit être malléable à toutes les sauces dictées par des intérêts sociaux. Cela est d’autant plus vrai que se réclamer des principes ou règles fondamentales pour se diriger dans cette existence matérielle est carrément considéré, aujourd’hui, comme relevant inéluctablement de l’anachronisme ou de l’anti-modernité.

     

    Est-ce pour cette raison que les ‘‘religions’’, en tant que systèmes spirituels et moraux sensés en vérité conférer aux individus des principes directeurs, leur octroyer des valeurs, sont systématiquement et automatiquement combattues sous prétexte qu’elles polluent la conscience humaine, qu’elles emprisonnent l’esprit humain, qu’elles bâillonnent la liberté, donc l’épanouissement de l’être humain ? En effet, il est tout à fait troublant, manifestement déconcertant de constater qu’au même moment où l’Église catholique est présentée insidieusement aux yeux de l’opinion publique comme une véritable institution de pédophiles, un vrai nid d’abuseurs ou repaire d’agresseurs sexuels d’enfants, l’homosexualité qui est catégoriquement rejetée dans la Sainte Bible comme un ‘‘péché’’, une ‘‘dérive satanique’’[i], une ‘‘perversion de l’Amour divin’’, est plutôt valorisée, encensée dans la société. Est-ce le fruit d’un simple hasard ? S’agit-il d’une coïncidence fortuite ? Est-ce le fruit d’une manipulation bien orchestrée en vue d’affaiblir drastiquement dès le départ la voix et la crédibilité de la Sainte Église, et au-delà même le poids incommensurable des religions à la fois traditionnelles et institutionnelles, dans le débat vivement provoqué par la reconnaissance des droits homosexuels ?

     

    Ce qui est clair, la tolérance manifestement affichée aujourd’hui par les pouvoirs publics à l’égard des gays et lesbiennes, notamment dans bon nombre d’États occidentaux, est indubitablement dictée par des considérations essentiellement économiques. En effet, cette communauté a priori ‘‘atypique’’, a fortiori ‘‘marginale’’, dispose en Occident d’un poids économique indéniable. C’est cette puissance financière qui lui confère en réalité des libertés et des droits démocratiques au point de réclamer à cor et à cri, haut et fort, l’application du principe sacrosaint d’équité ou d’égalité aux couples hétérosexuels.

     

    En raison de son poids démographique en constante évolution et de son influence grandissante dans la société, cette catégorie humaine que l’on doit nécessairement courtiser en vue d’engranger des voix, devient ipso facto un enjeu électoral auquel il faut satisfaire à tout prix. Au nom de la liberté, de la justice voire même du progrès social, cette communauté marginale a sensiblement l’oreille attentive des mouvements progressistes et libéraux. En fait, celle-ci reste profondément à l’écoute des partis résolument de gauche. Contrairement aux organisations de droite qui se réclament souvent des valeurs conservatrices.

     

    Il appert que le pouvoir économique et financier confère, désormais, des droits constitutionnels et des libertés publiques fondamentales à une communauté ou un groupement d’individus dans la morale politique occidentale aux dépens de la tradition et des usages historiques. Comme, d’ailleurs, à l’époque des privilèges censitaires où le droit de vote s’acquérait aisément par l’argent. Puisqu’il en est véritablement ainsi des gays et lesbiennes, l’on comprend nettement mieux pourquoi les États industriels et démocratiques du Nord, dits civilisés et libres, très fortement imprégnés de la logique commerciale ou mercantiliste, entretiennent sur le plan international des dictatures brutales dans le monde. En raison des détournements pathologiques de fonds publics pour alimenter le trésor de tous ces pays et le système financier mondial, ces autocraties despotiques ou régimes tyranniques qui font litière de principes démocratiques et droits humains fondamentaux, sont en réalité des poisons délibérément inoculés dans le développement économique et social du Tiers-Monde.

     

    Par ailleurs, l’enjeu des mariages homosexuels n’est pas seulement économique, social voire politique mais il est également scientifique. En réalité, il constitue un grand défi technologique pour le monde du 21e siècle. En effet, il est de plus en plus clairement établi que la reconnaissance légale des couples gays et lesbiens au même titre que l’union matrimoniale entre les hétérosexuels ouvre royalement la voie à la légalisation de la pratique du clonage humain. Celle-ci est sustentée, motivée par des raisons de reproduction et de survivance de l’espèce humaine et non plus par des fins purement médicales ou thérapeutiques.

     

    Comme cette catégorie d’individus de même sexe et vivant ensemble ne peut pratiquement pas se reproduire, en d’autres termes procréer naturellement, – c’est-à-dire avoir des enfants par voie naturelle d’accouplement –, le mariage homosexuel devient incontestablement la seule manière d’imposer à l’opinion publique cette culture scientifique et même technique logiquement basée sur la reproduction des espèces, en l’occurrence l’espèce humaine[ii]. Toute la question est de savoir, au-delà des problèmes d’éthique que pose substantiellement cette technologie reproductive, le type d’esprit ou d’âme que pourraient revêtir les êtres issus de cette technique de reproduction ! Sur le plan scientifique, une chose est au moins sûre et certaine : ‘‘le clone est la copie conforme sur le plan génétique’’. C’est-à-dire : le jumeau parfait de la personne qui s’astreint à cette pratique. S’il en est ainsi, auront-ils le même esprit ou la même âme ? En d’autres termes, disposeront-ils d’une même personnalité, c’est-à-dire une même identité animique ?

     

    Toutefois, le véritable enjeu de la promotion culturelle de l’homosexualité est à n’en pas douter la baisse drastique de la natalité ou la diminution sévère de la population mondiale. À l’image redoutable du dieu manichéen du déluge qui a réussi par son courroux impitoyable à effacer la vie sur terre, les promoteurs de cette hécatombe humaine prévoient réduire la population globale à hauteur de 500 millions d’âmes. Il s’agit, bien entendu, des responsables du monde de l’économie, des finances, de l’énergie, de la pharmacie, de l’agro-industrie ou agroalimentaire, de la sécurité et de l’armement, etc.

     

    En fait, cette culture qui empêche l’être humain de procréer naturellement par voie sexuelle – ce qui suppose un accouplement entre l’homme et la femme – est une manière non violente, donc douce de limiter les naissances[iii], surtout de contenir la massification des groupements humains. C’est cette méthode qui est prônée dans les États occidentaux. Par contre, dans les pays du Tiers-Monde dont les traditions culturelles sont à saveur conservatrice en matière de naissance[iv], c’est la violence armée avec son cortège d’effets collatéraux, en termes d’épidémies et de privations et catastrophes de toutes sortes, qui se chargera bien sûr de faire la différence[v].

     

    Force est de reconnaître qu’avec l’officialisation des mariages homosexuels, un grand pas vient d’être franchi par l’être humain aux dépens des Saintes Écritures qui ont fondé toute son existence et toute sa civilisation, et par ricochet la survie de son espèce. Comme cela a été pratiquement le cas avec l’expulsion de Dieu de la conscience humaine au nom d’une prétendue liberté de pensée[vi]. Comme cela été le cas avec la permissivité de l’adultère qui n’est plus une cause de divorce et qui est, surtout, à la base de la prolifération des clubs d’échangistes.

     

    Avec une telle avancée historique, que l’humanité ne s’étonne nullement ! Car, il se trouvera effectivement un jour que l’inceste – à la base de maintes maladies dégénératives et mortelles – aujourd’hui totalement réprouvé par la morale sociale soit présenté voire décrété par nombre de ses défenseurs acharnés comme une meilleure façon de vivre (la culture)[vii] et même une réelle manière de perpétuer la Vie (la Nature)[viii]. Si ce jour arrivait, l’humanité tout entière ne devrait pas faire son deuil[ix]. D’autant plus qu’elle a déjà entamé sa propre déchéance, c’est-à-dire sa propre destruction, et ce depuis bien longtemps. Si jamais cela arrivait, quelles qu’en soient véritablement les circonstances et la pertinence des motivations, ce phénomène socioculturel devrait être effectivement considéré comme l’achèvement pur et simple de l’être humain. Il devrait, en principe, être considéré comme le dernier coup de grâce administré à un condamné à mort.

     

    À cet égard, nos ancêtres homo sapiens ou homo faber, homo erectus ou homo habilis, y compris homo florensis découvert très récemment sur l’Ile de Java en Indonésie ou l’Australopithèque, tout comme le Sinanthrope ou le Pithécanthrope, seront-ils réellement fiers de nous ?

     

    http://www.liberation.fr/monde/2013/04/23/mariage-homosexuel-quels-autres-pays-l-autorisent_898327

     

    http://www.gayvoyageur.com/liste-des-pays-homophobe/

    [i] 1 Corinthiens, 6 : 9. À l’instar de la plupart des livres sacrés, la Sainte Bible recommande la multiplication des naissances et rejette, par voie de conséquence, l’homosexualité.

    [ii] La promotion de la culture gay et lesbienne entre dans la stratégie de limitation stricte des naissances dans le monde entier. Cette diminution de la démographie humaine pour une meilleure gestion des ressources planétaires a été préconisée et défendue par l’économiste britannique des XVIIIe et XIXe siècles Thomas Robert Malthus. Dans son ‘‘Essai sur le principe de population’’ paru en 1798, il présente l’augmentation de la population comme un danger pour la subsistance du monde et recommande la restriction volontaire des naissances (le malthusianisme). Ce à quoi le philosophe allemand Karl Marx répond que le problème de la gestion des ressources ne réside aucunement dans l’explosion de la démographie, dans l’augmentation des naissances, mais plutôt dans la répartition des richesses.

    [iii] Cette limitation des naissances est, déjà, malheureusement entamée par les secteurs de l’agro-industrie ou de l’agroalimentaire dont les produits sans doute nocifs rendent incontestablement les femmes stériles voire diminuent de plus en plus le nombre de spermatozoïdes chargés de féconder naturellement l’ovule. Indépendamment des régions françaises, la chute drastique des spermatozoïdes masculins est attribuable à l’usage excessif d’engrais chimiques pour les productions agricoles. Entre d’autres termes, plus une région potentiellement agricole utilise à outrance des engrais chimiques pour sa production, plus la diminution des spermatozoïdes est sévère chez l’humain.

    [iv] Hormis la République Sud-Afrique (RSA) postségrégationniste qui dispose d’une législation favorable aux droits des couples homosexuels, le Continent africain demeure généralement très ancré dans des traditions et cultures immuables. Notons que l’Irlande catholique organise à cet effet un référendum en vue d’étendre l’institution maritale aux gays et lesbiennes.

    [v] La IIIe guerre mondiale qui pointe sensiblement à l’horizon, que certains esprits prévisionnistes qui savent lire la boule de cristal annoncent normalement pour le mois de septembre 2015, dont la détonation surgira inévitablement du conflit militaire syrien, sera une guerre moins nucléaire que chimique dans le but de faire disparaître le plus d’humains possibles. L’usage de l’arme nucléaire ou atomique sera restreint pour ne pas provoquer l’extinction complète de la race humaine. L’arc de crise de conflit mondial s’étendra de la Turquie à la République populaire de Chine. Ce vaste espace adossé à la mer Noire comprend des pays en majorité musulmane, dont le taux de natalité est le plus élevé de la planète. Aussi comprend-il bien des États détenteurs de l’arme atomique.

    [vi] Le fameux ‘‘Cogito ergo Sum’’, en Latin : Je pense donc Je suis.

    [vii] Certaines voix autorisées en Allemagne réclament publiquement la légalisation des couples incestueux qui sont pratiquement en surnombre, au nom du principe d’autodétermination en matière de liberté sexuelle.

    [viii] La Confédération Helvétique et l’Allemagne connaissent en fait des débats acharnés sur la dépénalisation de l’inceste.

    [ix] Force est de reconnaître que les dieux Annunaki à qui les tablettes et mythologies sumériennes attribuent la paternité de l’humanité ambiante (Enki, le grand dieu généticien et créateur de l’humain, a épousé sa sœur Ninhursag ou Ninmah) sont des divinités incestueuses. Y compris les divinités égyptiennes (Osiris a épousé sa sœur Isis avec qui il a eu le dieu Horus).