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  • Affaire Kamerhe: Un tête-à-tête F. Tshisekedi – J. Kabila a Nsele

    Affaire Kamerhe: Un tête-à-tête F. Tshisekedi – J. Kabila a Nsele

    -Ce mardi 21 avril, sur le coup de 17 heures, l’ancien président Joseph Kabila est arrivé à la N’sele pour une rencontre en tête-à-tête avec Félix Tshisekedi.

    L’ancien président est entré seul dans la propriété, ses gardes du corps sont en effet demeurés devant l’entrée. Félix Tshisekedi, lui, est flanqué de son conseiller à la sécurité François Beya, ancien proche collaborateur de Joseph Kabila. Au programme : le dossier Kamerhe. Un dossier qui commence à susciter beaucoup de tensions et l’ouverture de contre-feu qui peuvent nuire aux deux familles politiques.

    « Il faut parvenir à éteindre progressivement cette affaire », nous expliquait le week-end dernier un proche du nouveau pouvoir, qui poursuivait : « toute cette agitation est mauvaise car elle donne des envies à beaucoup de régler leurs comptes avec leurs adversaires et ce peut être un cercle vicieux qui pourrait alimenter des fantasmes. Même s’il ne s’agit que d’histoires, d’accusations qui se révéleront en fin de compte gratuites et infondées, dans un climat comme celui que l’on connaît aujourd’hui, c’est très dangereux. Tout le monde est suspect. Il faut calmer le jeu et seuls Kabila et Tshisekedi peuvent le faire ».

  • Selon la justice les indices de culpabilité sont là contre Vital Kamerhe

    Selon la justice les indices de culpabilité sont là contre Vital Kamerhe

    – Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du President Félix Tshisekedi, restera en prison, c’est le tribunal de Grande Instance de Kinshasa-Matete qui en a décidé ainsi en réponse à l’appel de la défense de Vital Kamerhe protestant contre la mise en détention préventive de leur client. L’accusation cherche à obtenir la documentation officielle pour étayer ses charges. Retour sur les derniers éléments dans ce dossier.

    Le chef de cabinet soupçonné de détournements des fonds alloués au programme d’urgence du président Félix Tshisekedi restera encore pendant au moins 10 jours entre quatre murs pendant que l’accusation cherche à obtenir la documentation officielle pour étayer ses charges.

    Que ce soit pour l’accusation ou pour les deux tribunaux qui ont refusé d’accorder la liberté provisoire à Vital Kamerhe : les indices de culpabilité persistent. L’une des causes de ce refus, selon des sources judiciaires, serait la fuite du neveu de Vital Kamerhe, Daniel Shangalume alias « Masaro »,  ce que l’avocat du directeur de cabinet dément, assurant que cela n’a jamais été mentionné.

    Ce neveu, connu comme un simple conseiller au ministère du Budget piloté par un haut cadre du parti de Kamerhe, est, selon l’accusation, la personne intermédiaire par qui certaines transactions et opérations de rétro-commissions ont été opérées dans l’affaire de livraison des maisons préfabriquées.

    Vital Kamerhe n’a été jusque-là confronté qu’aux membres de la coordination du programme dit des « 100 jours ». Selon des sources judiciaires, tous, excepté Nicolas Kazadi, l’ancien coordonnateur du programme ont soutenu, lundi dernier, que le directeur de cabinet n’avait effectivement pris aucune part dans l’attribution des marchés et qu’aucun document en ce sens ne porte sa signature.

    Mardi, le parquet général près la cour de Kinshasa – Matete, a entendu Justin Bitakwira, ancien ministre du développement rural [ Sous Joseph Kabila]. L’audition a tourné autour du contrat avec la société Samibo Congo Sarl, qui avait conclu, en avril 2018 avec le gouvernement congolais pour la livraison des maisons préfabriquées.

    Les confrontations sans doute les plus déterminantes n’ont toujours pas eu lieu, que ce soit avec l’homme d’affaires Jammal Samih impliqué dans l’affaire des maisons préfabriquées ou avec l’ancien directeur de la RawBank, Thierry Taeymans. Cette banque, selon l’accusation, est la plaque tournante de toutes les transactions avec les entreprises mises en cause, même si du côté de l’établissement bancaire, on assure n’avoir fait que respecter les instructions des titulaires de comptes.

    Après la décision de son maintien en détention, depuis sa cellule, Vital Kamerhe a appelé ses partisans à rester calmes et a assuré que la Justice travaillait en toute indépendance. Avant de conclure : « mon innocence sera prouvée ».

    avec RFI

  • Liberté provisoire de Vital Kamerhe en suspens – Il a a repondre aux multiples dossiers

    Liberté provisoire de Vital Kamerhe en suspens – Il a a repondre aux multiples dossiers

    -Vital Kamerhe saura ce samedi 11 avril s’il peut quitter la prison de Makala. Le directeur du cabinet du président Tshisekedi a été écroué jeudi, soupçonné par la justice congolaise de fautes graves de gestion et de détournements de fonds dans le cadre du « programme des 100 jours ». Le tribunal de Kinshasa – Matete va statuer ce samedi après-midi sur sa mise en liberté provisoire ou non en attendant d’éventuelles confrontations qui sont de moins en moins à l’ordre du jour.

    Après l’arrestation de Vital Kamerhe, du côté de l’accusation comme de la défense, on assurait qu’il serait très vite confronté à ses contradicteurs. Mais finalement vendredi, le procureur a préféré poursuivre les auditions. Il a notamment entendu un responsable du secrétariat général de la santé sur une affaire d’achats de produits pharmaceutiques. Un des multiples dossiers sur lesquels le directeur de cabinet aura à répondre.

    En attendant, il fallait régulariser sa détention. Une audience s’est tenu en prison. Son avocat Me John Kaboto, plaide pour une liberté provisoire. « Les indices de culpabilité qui pourrait peser sur sa personne ne sont pas établis. Il a fourni beaucoup de pièces très convaincantes et nous avons trouvé qu’il était bon qu’on lui accorde la liberté provisoire, pour que monsieur Kamerhe continue à coopérer et collaborer avec la justice. »

    Pour cette audition supplémentaire, Vital Kamerhe a eu recours aux comptables susceptibles de prouver ses dires.

    Quant aux confrontations, l’accusation se rétracte : elles ne devraient plus avoir lieu avant la semaine prochaine. Ce délai serait, de source judiciaire, pour recueillir de nouvelles dépositions et documents de nature à éclairer les agissements du directeur de cabinet du président.

    Dans ce contexte, la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » interpelle les autorités politiques comme judiciaires. Elle rappelle que plusieurs autres scandales ont entaché, y compris ces derniers mois, l’Etat congolais. L’affaire des 128 millions de la Gécamines, des 15 millions des produits pétroliers pour ne citer que celles-là sous l’époque Tshisekedi. Mais pour ce collectif d’ONG congolaises et internationales, il faut aussi s’intéresser au passé, pour que les millions détournés sous le régime de Joseph Kabila soient restitués au trésor public.

  • Qui est Vital Kamerhe!

    Qui est Vital Kamerhe!

    -Vital Kamerhe est sur le devant politique de la scène en République démocratique du Congo depuis la chute de Mobutu. L’homme du Sud-Kivu (Bukavu) avait occupé plusieurs fonctions dans divers cabinets ministériels au milieu des années 90 mais sa carrière politique démarrera vraiment avec l’entrée à Kinshasa de Mzee Laurent Désiré Kabila en 1997.

    Depuis, son idylle avec le clan Kabila n’a cessé de fluctuer. En 2006, c’est lui va porter la campagne électorale du jeune Joseph Kabila. Son sens de la formule, sa capacité à s’exprimer dans les cinq langues nationales, placent ce hâbleur au-devant de la scène.
    Kabila installé au pouvoir, Vital Kamerhe reçoit le perchoir de l’Assemblée nationale. L’homme est ambitieux. Un courtisan qui a le don pour se fâcher avec ses “amis” politiques. “Un vrai petit Mazarin”, dit de lui un de ses anciens condisciples du parti de Kabila. “Capable de servir les uns et les autres pour se servir lui-même. Mais ça ne dure jamais longtemps”.

    Première approche avec un Tshisekedi

    De fait, l’homme tombe en disgrâce en 2009. Quelques mois plus tard, il crée son propre parti politique l’Union pour la Nation congolaise. Il se présente à la présidentielle de 2011. Durant la campagne, il va tenter un rapprochement avec Etienne Tshisekedi. “Mais le Sphynx de Limete se méfie de cet ancien allié de Kabila qui aurait conservé des liens avec son ancien patron”, explique un proche de l’ancien leader de l’opposition congolaise. Kamerhe, lui, impute “ce rendez-vous manqué” au “Vieux”. “Il y a eu des contacts”, nous expliquait Kamerhe en 2015, à Kinshasa, mais “le Vieux ne voulait pas partager le pouvoir. Je n’étais qu’un outil pour lui. On a vraiment raté un rendez-vous”, expliquait-il.
    Trois ans plus tard, Vital Kamerhe se retrouve à la table des négociations avec Tshisekedi. Mais cette fois, ce n’est plus le “Vieux” mais son fils Félix. Les deux hommes cherchent à se positionner dans la course à la présidentielle de 2016 reportée à 2018. Kamerhe ne s’est jamais débarrassé de son étiquette de proche de Kabila, ce qui lui vaut le surnom de “Kamerhéon”, l’homme qui est capable de changer de couleur au gré de la faune politique qui l’entoure. Félix Tshisekedi, lui, le “fils de”, cherche à exister. Ils rejoignent tous les deux le mouvement “Lamuka”, qui cherche à fédérer toute l’opposition congolaise pour faire obstacle à Joseph Kabila ou à son candidat. Avec des poids lourds comme Bemba ou Katumbi, le duo peut espérer l’emporter.

    Le 11 novembre 2018, Lamuka désigne Martin Fayulu comme candidat, Kamerhe et Tshisekedi l’adoubent… pour moins de 24 heures. Le lendemain, ils annoncent en effet qu’ils reprennent leur soutien « sur pression de leur base » et fondent dans la foulée le mouvement Cach (Cap pour le Changement) sous l’égide du président kényan. Le deal est ficelé. Tshisekedi est candidat à la présidence, Kamerhe prendra le meilleur accessit qu’il trouvera. Le duo peine à mener campagne. L’argent nerf de la guerre se fait rare. Le 24 janvier, après moults arrangements plus opaques les uns que les autres, Tshisekedi reçoit la présidence congolaise des mains de Kabila. Kamerhe sera son directeur de Cabinet. Il lance rapidement, sur injonction du président, le projet des travaux pour les 100 jours. Une volonté de montrer que malgré cette élection… étonnante, les choses bougent. Les projets se multiplient, les contrats – tous de gré à gré – aussi. Les critiques pleuvent. L’argent, beaucoup d’argent, est dépensé sans que les résultats soient visibles. Kamerhe est sur la sellette. Une fois encore, il agace beaucoup de monde. Des hommes d’affaires, un banquier sont arrêtés en lien avec ce projet des 100 jours. Les langues se délient. Le 8 avril Kamerhe est entendu pendant 6 heures. Son sort est scellé. Il est placé sous mandat d’arrêt provisoire et envoyé à la prison centrale de Makala pour détournement de fonds. D’autres inculpations pourraient suivre

  • Que sait-on sur ce dossier ? de la detention de V. Kamerhe par la justice Congolaise?

    Que sait-on sur ce dossier ? de la detention de V. Kamerhe par la justice Congolaise?

    -Après six heures d’audition, le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi a été placé sous mandat d’arrêt provisoire dans le cadre du dossier relatif aux détournements de fonds dans le cadre des travaux du programme de 100 jours du chef de l’Etat.

    Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du Presdent Félix Tshisekedi est soupçonné par la justice congolaise de malversations dans le cadre de la gestion du « programme des 100 jours » du chef de l’Etat  de la RDC. Ses partisans dénoncent une arrestation arbitraire et politique, une humiliation pour leur leader pour l’empêcher de se présenter à la prochaine présidentielle. Que sait-on sur ce dossier ?

    Vital Kamerhe faisait office d’ordonnateur des dépenses sur le programme des 100 jours du chef de l’Etat pendant ses premiers mois de mise en œuvre, avant la mise en place du gouvernement de coalition. Et pour la société civile, il n’est que légitime que la justice lui demande de répondre à des questions.

    Les proches du directeur de cabinet confirment que Vital Kamerhe a été interrogé durant plus de cinq heures d’auditions sur différents dossiers. Et si le magistrat instructeur a décidé d’écrouer le directeur de cabinet, c’est à cause notamment des écarts entre des montants annoncés et payés dans le cadre de passation de marchés publics. Il y aurait aussi des fautes de gestion.

    La justice soupçonne l’existence d’un système de « rétro-commissions ». Dans la livraison des logements sociaux préfabriqués, par exemple, Vital Kamerhe est soupçonné d’avoir surfacturé. Sous Joseph Kabila, le prix de 900 logements était de quelque 26 millions de dollars. Sous la houlette du directeur de cabinet, l’administration Tshisekedi avait décidé de commander 600 logements supplémentaires pour un montant d’environ 57 Millions,  à la même société Samibo Congo Sarl du Libanais Jammal Samih.

    Cet entrepreneur n’aurait pas su justifier l’utilisation de près de la moitié des sommes versées par l’État sur son compte à la RawBank.  Cette somme avait pourtant été retirée par le Libanais, son paiement validé par la direction de la banque qui aurait assuré avoir reçu le feu vert de Vital Kamerhe.

    Dans l’audition de mercredi, il a été aussi question des sauts de mouton dont l’arrêt des travaux avait provoqué des embouteillages monstres à Kinshasa. Le patron de la société Safricas Congo, David Blattner, avait lui aussi été interpellé sur ce même dossier. A cela s’ajoute des soupçons sur un marché de produits pharmaceutiques, des infrastructures en province, notamment au Sud-Kivu et au Kasaï Central.

    Tensions politiques

    Dans l’entourage de Félix Tshisekedi, on assure qu’il n’y a pas de complot, mais une volonté de faire toute la lumière sur la gestion de ces fonds. D’autres personnalités et institutions ont eu à répondre aux questions de la justice ces derniers jours ou semaines, anciens ministres, banque centrale et même le coordonnateur du programme des 100 jours à la présidence, sans pour autant, pour l’instant en tout cas, faire l’objet d’arrestation.

    Mais dans les rangs de l’UNC, on estime que le président Tshisekedi a forcément donné son accord à l’arrestation de son directeur de cabinet. Dès lors, des proches de Vital Kamerhe s’interrogent sur la volonté réelle du chef de l’Etat de voir se maintenir la coalition présidentielle.

    Ces interrogations inquiètent dans les rangs de l’UDPS, le parti du président, où l’on souhaiterait voir simplement écartée une « personnalité devenue gênante par sa gestion », sans perdre un parti allié. Un membre du cabinet présidentiel rappelle les tensions de ces derniers mois autour de cette question, entre les « clans » Kamerhe et Tshisekedi qui rendaient l’atmosphère « invivable » au Palais de la Nation.

    « Ils ne vont pas nous faire croire que le directeur de cabinet a agi sans l’accord de son patron », rétorque un responsable de l’opposition. Dans les rangs du FCC, les avis sont partagés entre ceux qui se réjouissent de la « déchéance du traitre Kamerhe » qui avait défection avant l’élection de 2011, et ceux qui redoutent aujourd’hui « une chasse aux sorcières ».

    On réfute en tout cas tout accord entre l’ancien et le nouveau chef de l’Etat sur le sort du directeur de cabinet. Un proche de Félix Tshisekedi reconnaît l’impulsion du chef de l’Etat qui avait proposé un audit en Conseil des ministres, et l’implication du gouvernement, largement dominé par le FCC, qui avait recommandé une enquête judiciaire.

    Reste qu’au sein de la communauté diplomatique, pourtant demandeuse d’efforts en termes de lutte contre la corruption, on s’interroge sur le timing de cette procédure  qui peut créer des tensions en pleine crise de pandémie du coronavirus.

  • Fini la recreation: Vital Kamerhe passe sa premiere nuit a Makala

    Fini la recreation: Vital Kamerhe passe sa premiere nuit a Makala

    -Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Président Félix Trshisekedi et président du parti UNC vient d’être placé sous mandat d’arrêt provisoire ce mercredi 8 avril. Il est conduit à la prison centrale de Makala en attendant la suite de l’instruction du dossier de détournement des fonds alloués au projet des 100 jours du Président de la République.

    Cette décision a été prise après son audition par le parquet général près la cour d’appel de Kinshasa-Matete. C’est depuis 13h que le procureur général l’auditionnait en rapport avec les enquêtes judiciaires sur le programme d’urgence de 100 jours du Président Félix Tshisekedi.

    Le parquet cherche obtenir de lui notamment les renseignements sur son rôle dans la passation des marchés, la procédure, le décaissement des fonds affectés aux travaux des sauts-de-mouton et logements sociaux.

    Jusque-là, M. Kamerhe était entendu à titre de renseignant afin de faciliter le travail du parquet pour une meilleure administration de la justice dans ce dossier.

    L’audition a pris fin vers 17h40’. Mais le directeur de cabinet de Tshisekedi ne quitte pas le parquet. Il lui est signifié son arrestation provisoire.

    Selon les sources du parquet, un directeur de cabinet est un administratif, un justiciable comme tout le monde, et ne jouit pas de privilège de juridiction. Vital Kamerhe pourra être jugé soit par un tribunal de grande instance soit par la cour d’appel. Il encourt 20 ans de prison, s’il est définitivement reconnu coupable, lors d’un éventuel procès.

  • Le directeur de la société Safricas, Erwin Blattne libéré

    Le directeur de la société Safricas, Erwin Blattne libéré

    -Face au « principe de réalité » et aux pesanteurs congolaises, les bonnes intentions du président marquent le pas
    Les bonnes intentions ne suffisent pas… Un an après son accession au pouvoir dans des circonstances controversées, Félix Tshisekedi fait l’amère expérience des pesanteurs congolaises et des limites de la classe politique de son pays.
    Après les espoirs suscités par sa volonté déclarée de lutte contre la corruption, renforcée par la nomination de nouveaux magistrats, supposés plus intègres que leurs prédécesseurs, les désillusions se succèdent. La dernière en date est celle des saute mouton, ces viaducs qui étaient censés désengorger les grandes artères de Kinshasa.

    Un an après le début de travaux qui ont paralysé la capitale, il apparaît non seulement que la tâche est loin d’être terminée mais que des sommes importantes auraient été détournées par divers intervenants, ce qui a mené à la détention momentanée du directeur de la société Safricas. Erwin Blattner. Cette homme influent, personnalité en vue à Kinshasa a cependant quitté sa cellule sans autre forme de procès et il est douteux que l’enquête remonte jusqu’à Vital Kamerhe, le puissant directeur de cabinet du chef de l’Etat, présenté comme un ami de l’homme d’affaires.

    Auparavant, d’autres grands projets décidés dans la foulée de la « politique des cent jours » de Félix Tshisekedi se sont heurtés au principe de réalité : à Beni, les militaires engagés dans des combats meurtriers contre les milices islamistes n’ont pas touché leur prime de fin d’année, qui aurait été détournée par le général Sikabwe Fall, depuis longtemps mis en cause par l’ONU ; la promesse de mettre en place, sur plusieurs années, une assurance maladie universelle se heurte à la fermeté du Fonds monétaire international, qui a « retoqué » le budget de 11 milliards de dollars présenté par le Premier Ministe Ilunga Ilunkamba et le nouveau plan de trésorerie prévoir désormais deux fois moins de recettes et deux fois moins de dépenses.

    En outre, le principe de la gratuité de l’enseignement primaire, accueilli avec enthousiasme par toutes les familles du Congo, a été battu en brèche par les grèves des enseignants du réseau catholique (80% des écoles) tandis que dans les faits, bien des parents s’acquittent encore de frais scolaires ou participent à la rémunération des enseignants.
    Sur le plan politique également, le chef de l’Etat se rend compte qu’additionner les voyages, conquérir sa légitimité au delà des frontières ne suffit pas et qu’au pays aussi, il faut consolider ses alliances, assurer ses arrières. On en est loin : le parti de M. Tshisekedi, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) qui fut durant quarante ans un vivier de personnalités politiques ayant essaimé dans diverses formations n’a pas encore acquis l’expérience du pouvoir.

    L’entourage du président, parmi lesquels de nombreux nouveaux venus recrutés dans la diaspora, est soupçonné d’enrichissement rapide ; des piliers du parti ne font pas confiance au directeur de cabinet Vital Kamerhe, qui a l’expérience de la chose publique mais demeure un rival potentiel du chef de l’Etat… Mais surtout, le « mariage de raison » conclu, à la surprise générale, entre Félix Tshisekedi et le président sortant Joseph Kabila à l’issue d’un scrutin controversé et qui n’ont pas encore été suivies par des élections locales, connaît de nombreuses déchirures dans le contrat. Tout d’abord parce que le président Tshisekedi, à chacune de ses sorties à l’étranger, égratigne son prédécesseur sous la pression de ses interlocuteurs occidentaux qui, sans mesurer les risques, le somment de se démarquer de son partenaire et allié de circonstance. Lorsqu’il rentre au pays, le président, à chaque fois, se retrouve confronté à la réalité du rapport de forces, sachant bien que Kabila contrôle toujours le Sénat, l’Assemblée, qu’il garde son ascendant sur l’armée et dispose de « cartes cachées » comme ces armes de guerre qui arrivent nuitamment depuis la Tanzanie jusqu’au port de Tanganyika, sur les bords du lac du même nom, par l’entremise du gouverneur de la province qui n’est autre que Zoe Kabila, frère de l’ex chef de l’Etat….

    Lors de son dernier séjour à Kinshasa, l’envoyé spécial américain Peter Pham n’a pas mâché ses mots : au nom de la lutte contre la corruption, il a sommé Tshisekedi de sévir contre le « clan Kabila », c’est-à-dire de détricoter l’ alliance qui avait cependant permis la transition pacifique.
    C’est peut-être pour cela qu’en lieu et place de mesures de fond, les coups d’épingle se succèdent, frappant d’anciens caciques : interpellation de Kalev Mutomb, l’ancien chef de l’ANR (Agence nationale de renseignements), humiliation de l’ancien Ministre de l’Intérieur et « dauphin » de Kabila Emmanuel Shadary empêché de se rentre au Burundi en compagnie de Marcellin Cishambo ex- gouverneur du Sud Kivu, interpellation de Jaynet Kabila, la sœur jumelle…

    Jusqu’à présent, à part des protestations de circonstance, le « clan Kabila » s’est gardé de toute réaction précipitée et il assure que l’accord de coalition est toujours valable. Mais si Félix Tshisekedi se montre jusqu’à présent prudent, avançant à pas feutrés sur le fil du rasoir, sans doute n’oublie –t-il jamais que son partenaire demeure un grand fauve qui prépare ses coups avec plusieurs longueurs d’avance…

    Avec Colette Braeckman

  • DÉPART DE SASSOU NGUESSO: LA RÉPONSE D’AKOUALA A KAMERHE

    DÉPART DE SASSOU NGUESSO: LA RÉPONSE D’AKOUALA A KAMERHE

    kamerhe-sassou-Plus rien ne va entre les autorités de Brazzaville et Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise, parti politique de la République Démocratique du Congo. Le premier à réagir au propos de monsieur Kamerhe est l’ancien ministre des zones économiques au Congo, Alain Akouala.

    En effet, monsieur Kamerhe a choisi de prendre également ces distances avec le Président Denis Sassou Nguesso. Lors de son passage au journal de la chaîne française TV5 Monde, Vital Kamerhe a invité le président Sassou à préparer son départ.

    « Ce que je peux dire au Président Denis Sassou Nguesso qui est un sage africain, comme on a l’habitude de le dire, c’est de se ressaisir et de comprendre qu’il y a aucune arme qui peut vaincre la volonté d’un peuple qui est déterminé à prendre son destin entre ses mains. Le mandat qu’il vient d’avoir, je ne sais pas comment ça va se passer, qu’il puisse préparer tranquillement son départ. Je pense que ça sera pour le bien des peuples du Congo-Brazzaville, et ça sera aussi pour le bien de toute l’Afrique. Et nous lui en serons reconnaissant. » dit Vital Kamerhe.

    Contacté par Oeil d’Afrique, Alain Akouala dit ne pas être surpris par les propos de « l’ancien collaborateur de Joseph Kabila. »  Puis de rajouter: « Kamhere dont on connaît l’addiction médiatique tient des propos qui révèlent ses limites d’Homme d’état! On peut se demander si Kamerhe n’a pas d’autres ambitions que d’être un éternel opposants. » s’interroge monsieur Akouala.

    Le premier soutien du Président congolais dénonce les liens cachés de monsieur Kamerhe. « Il est important que Vital Kamerhe comprenne que l’Afrique est rentrée dans l’ère de l’auto détermination. Nous ne sommes plus à l’époque ou pour arriver aux affaires, il fallait devenir une caisse de résonance de certain lobbys. » dit l’ancien ministre.

    Une manière pour Alain Akouala de voler au secours du Président Sassou Nguesso dont la réélection à la tête du Congo le 20 mars dernier, est fortement contester par l’opposition qui se dénoncer une tricherie.

    © OEIL D’AFRIQUE