Tag: katumbi

  • En Afrique du Sud, Katumbi est-il hors jeu ?

    En Afrique du Sud, Katumbi est-il hors jeu ?

    Katuùbi-manifestation-avril-2016-Accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat » et menacé d’arrestation, l’opposant Moïse Katumbi a décidé de quitter la RDC pour se faire soigner en Afrique du Sud après des violences policières. Un départ risqué pour le candidat à la prochaine présidentielle, qui pourrait se transformer en exil politique de longue durée.

    Si le président congolais Joseph Kabila comptait se débarrasser de Moïse Katumbi, c’est désormais chose faite. Du moins provisoirement. L’ancien gouverneur du Katanga s’est envolé vendredi 20 mai pour l’Afrique du Sud, où le candidat à la prochaine présidentielle congolaise se fera soigner à Johannesburg après avoir été victime de violences policières. 15 jours après s’être déclaré candidat pour la course à la magistrature suprême, le très populaire président du TP Mazembe, le premier club de football congolais, se retrouve dans une situation des plus délicates . En moins de deux semaines, les foudres de la justice congolaises se sont abattues sur ce rival sérieux au président Kabila. Katumbi s’est retrouvé accusé d’avoir recruté des mercenaires étrangers et placé sous le coup d’un mandat d’arrêt… avec seul nul doute un procès à la clé. L’ancien allié de Joseph Kabila, qui a rompu les amarres avec la majorité présidentielle en septembre 2015, risque gros dans cette affaire de mercenaires. Accusé « d’atteinte à la sûreté de l’Etat », l’ex-gouverneur pourrait être condamné à la peine capitale (qui n’est pas appliquée en RDC). Même si la justice pourrait ne pas aller jusqu’à cette peine maximale, une simple condamnation rendrait le candidat Katumbi inéligible pour de longues années.

    Katumbi autorisé à se faire soigner à l’étranger

    Mercredi 18 mai, Moïse Katumbi et ses nombreux supporters qui l’accompagnaient au Palais de justice de Lubumbashi, sont violemment dispersés par la police. Les proches de l’opposant dénoncent « des coups et des gaz lacrymogènes ». Le candidat lui-même est blessé et hospitalisé dans la capitale de l’ex-Katanga. Entre temps, l’étau de la justice se resserre : un mandat d’arrêt est émis par le Procureur, signifiant une arrestation imminente de Katumbi en vue d’un prochain procès. Les avocats de l’homme d’affaire demandent alors à la justice l’autorisation que leur client puisse se faire soigner à l’étranger. Une autorisation sitôt acceptée. Cette décision des plus étonnantes, lorsque l’on connait le degré répression et d’intimidation qui pèse sur les opposants au camp présidentiel, étonne les observateurs de la politique congolaise : « On accuse Katumbi d’atteinte à la sûreté de l’Etat et on le laisse partir en Afrique du Sud ? Plutôt étrange ». Pour certains, le départ de l’opposant pour l’Afrique du Sud a été négocié « parce que cela arrange tout le monde » : la majorité présidentielle se débarrasse d’un candidat encombrant et Katumbi évite la prison.

    Hors course ?

    Mais depuis son départ pour l’Afrique du Sud, le candidat Katumbi se retrouve dans une situation des plus inconfortables pour réaliser son dessein politique. Loin du Congo et de son fief de Lubumbashi, le candidat à la présidentielle est transformé en simple spectateur de la crise politique qui se joue à Kinshasa. Hors du pays, Katumbi se retrouve de facto hors course pour la suite du feuilleton politique. Le patron du TP Mazembe devra donc décidé rapidement de son sort : rester en Afrique du Sud le temps des soins et rentrer au Congo avec le risque de se faire arrêter à sa descente d’avion, ou rester en Afrique du Sud et perdre le contact avec ses soutiens en RDC. Pour ne pas perdre le crédit et la popularité qu’il vient d’acquérir ces dernières semaines dans la peau de « l’opposant n°1 au président Kabila », Katumbi ne doit pas s’éterniser en Afrique du Sud. Cette « pause » sud-africaine doit lui permettre de prendre le temps de peaufiner sa défense et d’établir sa stratégie de retour. Sans cela, l’épisode sud-africain pourrait se transformer en exil politique de longue durée, qui handicaperait fortement le candidat Katumbi pour la prochaine présidentielle. Un élément pourrait peut-être changer la donne sur « l’affaire Katumbi » : la mobilisation populaire. Une journée de protestation est prévue jeudi 26 mais dans tout le pays pour protester contre l’arrêt de la Cour constitutionnel qui autorise le président Kabila à se maintenir au pouvoir au-delà des limites de son mandat. La mobilisation de Lubumbashi, base arrière de Katumbi, constituera un excellent test pour estimer le poids de ses soutiens.

    Christophe RIGAUD – Afrikarabia

  • Moïse Katumbi quitte la RDC pour être soigné

    Moïse Katumbi quitte la RDC pour être soigné

    KATUMBI -AVION-L’avion de Moïse Katumbi a décollé, ce vendredi 20 mai au soir, en direction de l’Afrique du Sud, où l’opposant doit recevoir des soins. Cette décision a été prise au lendemain de l’inculpation du candidat à la présidentielle pour « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat ».

    Depuis l’annonce de l’inculpation de Moïse Katumbi, les avocats de l’ex-gouverneur du Katanga avaient demandé à ce qu’il soit soigné à l’étranger et plus précisément en Afrique du Sud. Demande désormais acceptée par le procureur de la République. Pourtant sous le coup d’un mandat d’arrêt provisoire, le candidat à l’élection présidentielle est d’ores et déjà en partance dans un avion médicalisé. Une expertise médicale a permis d’appuyer cette demande et le parquet dit s’être conformé à l’avis du médecin qui avait été mandaté.

    « C’est peut-être un piège pour l’obliger à prendre la route de l’exil », confie l’un des compagnons politiques de l’opposant à Joseph Kabila. Ce dernier craignait une condamnation par contumace, assortie d’une impossibilité de revenir sur le territoire. « C’est une manière de se débarrasser de lui », insiste-t-il.

    Cette décision « vide la justice de toute crédibilité »

    « Le pouvoir est totalement paniqué et il fallait mettre coûte que coûte Moïse Katumbi hors d’état de nuire, c’est-à-dire l’empêcher de se présenter aux élections », déclare Charles Mwando. Le président du G7 ajoute : « La justice n’est pas très convaincue des éléments qui se trouvent dans le dossier de M. Katumbi en était au point de s’interroger si ça valait la peine de poursuivre ce dossier. » Pour l’officiel, « les pressions politiques étant telles qu’il a fallu couper la poire en deux », c’est-à-dire prononcer une inculpation provisoire et autoriser les soins. Cette décision « vide la justice de toute crédibilité » poursuit Charles Mwando ajoutant que cela « confirme le fait que la RDC est un état de non-droit ».

    « Il y a des personnalités qui ont certains problèmes avec leur propre comportement et c’est tout, ça n’a aucun rapport avec l’alternance politique », déclare Léonard She Okitundu. Le sénateur, ancien ministre congolais des Affaires étrangères et membre du bureau politique de la majorité présidentielle poursuit : « Je me rappelle que l’autre camp disait qu’on est en train de tout faire pour empêcher tel candidat à faire ceci et cela. Je ne suis pas ce genre de commentaires. Je pense qu’il y a des gens qui ont posé certains actes qui sont répréhensibles et qui doivent rendre des comptes, un point c’est tout. »

    Selon les informations recueillies par RFI, Moïse Katumbi serait en tout cas soumis à un devoir de réserve, le parquet lui demanderait de ne pas s’exprimer sur le dossier en cours. Le dossier est cependant loin d’être enterré puisque ses quatre gardes du corps sont toujours à l’agence nationale des renseignements, accusés d’être les fameux mercenaires recrutés par l’opposant. Ils devaient être transférés au parquet de Kinshasa, mais aux dernières nouvelles, ce n’était toujours pas le cas.

    RFI

  • l’opposant Katumbi sera jugé pour atteinte à la sûreté de l’État

    l’opposant Katumbi sera jugé pour atteinte à la sûreté de l’État

    Moïse-Katumbi-La justice congolaise a annoncé jeudi l’ouverture prochaine d’un procès pour atteinte à la sûreté de l’État contre l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la succession du président Joseph Kabila, qu’un récent arrêt autorise à se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat fin 2016.

    1. Katumbi “a été inculpé du chef d’atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État […] et placé sous mandat d’arrêt provisoire”, indique un communiqué du parquet général de la République démocratique du Congo (RDC).

    En RDC, l’inculpation équivaut à la fin de la phase d’instruction. M. Katumbi, 51 ans, est donc désormais en attente d’un procès, dont la date n’a pas encore été annoncée.

    Au vu des chefs d’accusation retenus contre lui, M. Katumbi encourt la peine de mort (systématiquement commuée en prison à vie en vertu d’un moratoire sur l’application de la peine capitale en RDC), a indiqué à l’AFP Sam Bokolombe, professeur de droit pénal à l’Université de Kinshasa.

    Ex-allié de poids du président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, M. Katumbi est passé à l’opposition en septembre en même temps qu’il démissionnait de ses fonctions de gouverneur du Katanga (province du sud-est de la RDC démantelée depuis lors) et qu’il accusait M. Kabila de chercher à violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

    Il a officialisé sa candidature à la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année le 4 mai, quelques heures seulement après que le gouvernement eut annoncé l’ouverture d’une enquête le visant pour “recrutement de mercenaires” à la suite de l’arrestation de quatre de ses gardes du corps, parmi lesquels un Américain.

    ‘On va le coffrer’

    1. Katumbi a été admis il y a quelques jours dans une clinique de Lubumbashi. Du côté du pouvoir, on estime qu’il joue au malade imaginaire pour échapper à la justice.

    Le communiqué du parquet indique que M. Katumbi “étant actuellement admis dans un centre hospitalier”, il lui est “loisible avec le concours de ses médecins traitant de se faire prendre en charge par des institutions médicales appropriées ainsi que l’a suggéré le médecin légiste requis”.

    Le sort réservé à l’opposant “dépend [maintenant] de l’appréciation de la justice”, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende : “ça peut être la résidence surveillée ou une incarcération”.

    De source judiciaire, on indique que le parquet laisse ouverte la possibilité d’une assignation de M. Katumbi à l’hôpital.

    “Mais s’il y a des attroupements, s’il y a des discours incendiaires, on va le coffrer”, a-t-on averti de même source.

    Un expert judiciaire estime que le parquet offre également la possibilité au président-propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe, de sortir du pays pour se faire soigner à l’étranger.

    “Pour Katumbi, cela peut se finir de quatre façons : (1) assignation à résidence, (2) soins médicaux à l’étranger sans possibilité de retour, (3) prison, (4) affrontement”, estime Jason Stearns, chercheur spécialiste du Congo à l’Université de New York.

    La solution 2 “est attrayante pour les deux parties [M. Katumbi et le gouvernement, ndlr] à l’heure actuelle”, ajoute-t-il dans une série de messages publiés sur Twitter.

    Réunis autour de M. Katumbi à l’hôpital, trois de ses avocats ont quitté les lieux vers 19H00 (17H00 GMT) sans faire de déclaration à la presse.

    Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC en raison de l’incertitude liée au très probable report de la présidentielle alors que la Constitution interdit à M. Kabila de se représenter.

    Les relations sont également tendues entre Kinshasa et l’ONU et les Occidentaux, qui demandent avec insistance la tenue de la présidentielle dans les temps et le respect de la Constitution.

    Le 11 mai, dans un arrêt qualifié d’”imposture” par un grand parti d’opposition, la Cour constitutionnelle a autorisé M. Kabila à se maintenir à la tête de l’État au-delà de la fin de son mandat (le 19 décembre) si l’élection n’est pas organisée d’ici là.

    Avec AFP

  • Moïse Katumbi placé sous Mandat d’Arrêt Provisoire dans l’affaire «des mercenaires étrangers» (+audio)

    Moïse Katumbi placé sous Mandat d’Arrêt Provisoire dans l’affaire «des mercenaires étrangers» (+audio)

    katumbi-Moïse Katumbi a été inculpé ce jeudi 19 mai en République démocratique du Congo (RDC) pour « atteinte à la sureté intérieure comme extérieure de l’Etat ». Selon le gouvernement congolais, l’opposant déclaré candidat à la présidentielle aurait recruté des mercenaires étrangers.

    Alors que l’annonce a d’abord été faite par la télévision proche du pouvoir télé 50, dans l’entourage de Moïse Katumbi, on dit n’être au courant de rien. « Comment pourrait-on l’inculper ? Son audition n’est même pas terminée ! C’est vraiment du n’importe quoi ! », a vivement réagi l’un des membres de son collectif d’avocats.

    En fin de journée, le ministre de la Communication Lambert Mende a confirmé la nouvelle, affirmant que le parquet en a officiellement informé le gouvernement. Mais pour les détails, il faut attendre le communiqué du cabinet du procureur général de la République de Lubumbashi.

    L’ex-gouverneur du Katanga est inculpé pour « atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat » et placé sous mandat d’arrêt provisoire. Celui-ci est soupçonné par le gouvernement congolais d’avoir recruté des mercenaires étrangers, notamment américains.

    « Ça veut dire qu’il n’est plus libre, on ne sait pas s’il sera arrêté ou simplement placé en résidence surveillée pour poursuivre les soins », explique une source officielle. Car Moïse Katumbi a été admis la semaine dernière dans un centre hospitalier après des échauffourées entre la police et ses partisans. Conséquence : sa troisième audition avait été reportée pour lui permettre de voir un médecin.

    Selon le communiqué du cabinet du procureur général, il pourra se faire « prendre en charge par des institutions médicales appropriées ». Même si aucune précision n’est apportée, les avocats de l’opposant congolais à Joseph Kabila se refusent à tout commentaire, mais précise que Moïse Katumbi voulait se faire soigner à l’étranger.

    Ecouter ici Lambert Mende:

    Martin Fayulu multiplie lui aussi les déboires

    Alors qu’il terminait une tournée tumultueuse dans le Bandundu, le candidat à la présidentielle a eu la surprise d’apprendre que la police avait fait irruption à son hôtel et domicile et l’avait scellé. Il s’agit d’un conflit avec la direction générale des recettes de Kinshasa qui date de 2010. Le président de l’Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement) assure avoir payé les taxes. Son entourage dénonce une nouvelle tentative d’intimidation et une volonté de lui couper les vivres pour l’empêcher de poursuivre ses activités politiques.

    Le Front citoyen 2016 convoqué à l’agence nationale des renseignements

    Deux militants du Front citoyen 2016 avaient organisé une action de sensibilisation. Le sujet : la cohabitation pacifique en temps de manifestation à destination des autorités et des policiers. Ils ont été convoqués une nouvelle fois à l’agence nationale des renseignements jeudi 19 mai, mais ont décidé de ne pas s’y rendre pour prendre le temps de consulter un avocat. Les chefs de quartiers qui avaient participé ont eux aussi été convoqués et entendus pendant plusieurs heures par les services de renseignements et menacent de porter plainte contre les deux militants. Pour le maire de Bunia, il s’agit d’un simple problème d’autorisation et d’information.
    RFI

  • Moïse Katumbi ne s’est pas rendu à sa troisième audition par la justice

    Moïse Katumbi ne s’est pas rendu à sa troisième audition par la justice

    katumbi-L’opposant Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle censée se tenir avant la fin de l’année en République démocratique du Congo, ne s’est pas rendu lundi au palais de justice de Lubumbashi (Sud-Est) pour y être entendu dans le cadre d’une enquête le liant à un recrutement des mercenaires, a indiqué un de ses avocats.

    « M. Katumbi ne s’est pas présenté au palais de justice aujourd’hui parce que son état de santé ne lui a pas permis d’effectuer le déplacement », a déclaré à l’AFP Me Mumba Gama, un des avocats de l’opposant congolais.

    A Kinshasa, le parquet général de la République a confirmé la suspension des séances d’audition « eu égard aux plaintes de santé exprimées par sieur Katumbi Chapwe » auprès des enquêteurs, ajoutant qu’elles « reprendront sans désemparer, après ce contrôle médical ».

    Les autorités congolaises ont annoncé le 4 mai l’ouverture d’une enquête contre M. Katumbi après l’arrestation de quatre de ses gardes du corps, parmi lesquels un Américain.

    Richissime hommes d’affaires et propriétaire du célèbre club de football TP Mazembe, M. Katumbi a déclaré que l’Américain détenu par les autorités était chargé d’ »organiser » sa sécurité pour pallier au retrait de la protection policière dont il bénéficiait quand il était gouverneur de la province du Katanga et a qualifié ces allégations de « mensonges grotesques ».

    Le climat politique est très tendu depuis des mois en RDC en raison de l’incertitude liée au très probable report de l’élection présidentielle. Aux termes de la Constitution, M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et dont le mandat se termine en décembre, n’a pas le droit de se représenter.

    L’opposition accuse le chef de l?État, qui entretient le flou autour de ses intentions et de son avenir politique, de chercher à tout faire pour se maintenir à la tête du pays au-delà du terme de son mandat, quitte à retarder la tenue de la présidentielle.

    JA

  • Quelle est l’origine de l’affaire ?

    Quelle est l’origine de l’affaire ?

    moise-katumbi-L’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle en RD Congo, est de nouveau entendu mercredi à l’office du procureur général près la cour d’appel de l’ex-Katanga, dans le sud du pays. Nouvel épisode d’une affaire présumée de recrutement de mercenaires. De quoi s’agit-il ?

    Comme lors de sa première audition lundi dernier, Moïse Katumbi s’est rendu ce mercredi 11 mai à pied au parquet général près la cour d’appel de l’ex-Katanga, à Lubumbashi, où il est entendu dans le cadre d’une enquête sur le recrutement de mercenaires étrangers dans le sud de la RD Congo.

    Accompagné de sa famille, de ses avocats, des stars du club TP Mazembe dont il est le président, de ses alliés politiques ainsi que d’une foule de partisans, le candidat déclaré à la présidentielle, tout de blanc vêtu et un drapeau de la RD Congo autour du cou, est arrivé vers 11 heures 20 au palais de justice.

    Plusieurs milliers de ses partisans qui étaient venus le soutenir, comme au premier jour de l’interrogatoire, scandant des chansons hostiles au président Joseph Kabila, ont été dispersés par la police. Certains ont pu forcer les barrages de police pour tenter d’occuper le bâtiment où devait avoir lieu l’audition, selon l’AFP.

    Quelle est l’origine de l’affaire ?

    Tout est parti d’une série d’arrestations de proches du dernier gouverneur de l’ex-Katanga. Le premier à être interpellé : Huit Mulongo, ancien directeur de cabinet de Moïse Katumbi. Le 22 avril, des agents de sécurité débarquent chez lui et l’arrêtent. Il est accusé de détenir illégalement une arme. Un revolver pourtant déclaré et enregistré auprès des services publics, selon sa défense.

    Les choses s’accélèrent quarante-huit heures plus tard avec l’arrestation à Lubumbashi de deux fils de Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial du chef de l’État, qui s’est rapproché de Moïse Katumbi. Là encore, une affaire de détention d’armes que les services de sécurité affirment avoir trouvées dans un hôtel de la famille Numbi. Pour réclamer leur libération, Moïse Katumbi annonce un meeting populaire le 25 avril.

    Des arrestations à l’affaire des « mercenaires »

    Mais le meeting annoncé n’aura jamais lieu. À la place, un feu d’artifice de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui accompagnaient l’opposant sur le lieu du rassemblement. Plusieurs d’entre eux sont arrêtés. Certains seront libérés le lendemain « après quelques vérifications et contrôles administratifs », indiquent des sources sécuritaires gouvernementales.

    Ce jour-là, les forces de sécurité arrêtent aussi Darryl Lewis, un citoyen américain, et trois Congolais (Idi Sefu, Yannick Kabinda et Franck Mwashila), qui se trouvaient dans un véhicule, derrière les manifestants. Tous les quatre sont présentés comme des « mercenaires étrangers au service de Katumbi » et transférés le 25 avril à Kinshasa.

    Détenu et interrogé par l’Agence nationale de renseignement (ANR), Darry Lewis explique alors qu’il n’est qu’un fermier venu prospecter pour d’éventuels projets agricoles dans le sud de la RD Congo. Mais il se rétracte très vite pour affirmer qu’il est un « consultant en sécurité » dépêché à Lubumbashi pour évaluer le dispositif de la protection privée de l’ex-gouverneur Katumbi à qui l’État a retiré les policiers qui assuraient sa garde. Une deuxième ligne de défense soutenue par l’ambassade des États-Unis.

    Que reproche-t-on à Katumbi ?

    Mais pour les services de sécurité, Darryl Lewis est un mercenaire qui travaille pour Moïse Katumbi. Dès le 1er mai, le procureur général de la République Flory Kabange Numbi et des membres de l’ANR sont dépêchés à Lubumbashi pour mener des enquêtes.

    Le 4 mai, le ministère de la Justice ordonne officiellement « [l’ouverture] d’un dossier judiciaire dans l’ex-province du Katanga », assurant détenir « la preuve documentée que plusieurs anciens militaires américains qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de M. Katumbi ». Ce dernier se déclarera candidat à la présidentielle quelques heures plus tard.

    Alexis Thambwe Mwamba, le garde des Sceaux congolais, soutient qu’« il existe un réseau avec une société basée en Virginie aux États-Unis qui assure le recrutement de mercenaires spécialisés dans la formation, le maniement des armes, comme agent de sécurité, ou garde du corps ».

    Quid de la réaction des États-Unis ?

    Premiers concernés dans l’affaire, les États-Unis se disent « préoccupés » et suivent de près l’évolution de l’enquête judiciaire ouverte contre leur ressortissant, rejetant d’emblée toute accusation de mercenariat à son encontre.

    L’opposant Moïse Katumbi fait face à un harcèlement politique, dit un diplomate européen

    Des sources diplomatiques américaines, contactées par Jeune Afrique, soutiennent en revanche que Darryl Lewis travaille bien pour le compte d’une « société privée de sécurité très respectable qui offre ses services à plusieurs clients, publics ou privés, à travers le monde ».

    Par ailleurs, Bruxelles et Paris n’ont pas officiellement pris position sur cette affaire présumée de mercenaires. « Mais tous les signaux indiquent que l’opposant Moïse Katumbi fait face à un harcèlement politique », souligne un diplomate européen basé à Kinshasa.

    À l’en croire, « des sanctions devraient bientôt cibler quelques membres de l’entourage du chef de l’État congolais, qui encouragent la répression des opposants et font obstacles au respect de la Constitution en RD Congo ». Des ministres mais aussi des responsables de la police, de l’armée et des services de sécurité seraient dans le viseur de la communauté internationale.

    AVEC JEUNE AFRIQUE

  • Ce Vendredi 13 May a L’shi, La police refoule plusieurs milliers des partisans de Katumbi

    Ce Vendredi 13 May a L’shi, La police refoule plusieurs milliers des partisans de Katumbi

    FOULE -KATUMBI-La police congolaise a refoulé vendredi à la mi-journée plusieurs milliers de partisans de l’opposant congolais Moïse Katumbi aux alentours du palais de justice de Lubumbashi, où celui-ci devait déposer dans le cadre d’une enquête diligentée contre lui.

    A proximité du bâtiment, la police a tiré des gaz lacrymogènes sur la foule tandis qu’à l’intérieur les agents s’employaient à chasser des dizaines d’avocats arrivés depuis plusieurs heures et affirmant vouloir “plaider pro deo” (gratuitement) pour M. Katumbi.

    “Nous voulons plaider pro deo en faveur de M. Katumbi et de toutes les autres personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête”, a déclaré à l’AFP l’un d’eux, Me Hubert Tshiswaka, peu avant que la police ne les boute hors du palais en dispensant des coups de matraque.

    Pour sa troisième journée d’audition par un magistrat du parquet de Lubumbashi, dans le sud-est de la République démocratique du Congo, M. Katumbi est entré au palais de justice vers 12H05 (10H05 GMT) tout de blanc vêtu – comme lors de ses auditions de lundi et mercredi – visiblement tendu, accompagné de ses avocats habituels et de membres de sa famille.

    Candidat déclaré à la prochaine présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l’année, M. Katumbi est accusé par les autorités d’avoir recruté des mercenaires, ce qu’il dément, voyant derrière cette affaire la main du pouvoir, qu’il accuse de vouloir le mettre hors jeu.

    Mercredi, la Cour constitutionnelle a autorisé le président de la RDC Joseph Kabila à rester en fonctions au-delà du terme de son mandat, fin 2016, si l’élection présidentielle censée avoir lieu cette année n’est pas organisée.

    VOA

  • AFFAIRE KATUMBI : OLIVIER KAMITATU, LA MAIN QUI NOURRIT DES JOURNALISTES OCCIDENTAUX

    AFFAIRE KATUMBI : OLIVIER KAMITATU, LA MAIN QUI NOURRIT DES JOURNALISTES OCCIDENTAUX

    KAMITATU-KATUMBI-Envoyé à Bruxelles depuis quelques semaines, l’ancien ami de Jean-Pierre Bemba trimballe une cagnotte avec laquelle ils soudoient des journalistes européens en faveur de son nouveau mentor. La même stratégie est de rigueur à Lubumbashi où des journalistes kinois ont été, mobilisés pour la même cause tandis qu’à Kinshasa un autre dispositif opère pour le même objectif : embrouiller la situation pour éviter que l’affaire n’arrive dans le fond.

    Dans le coaching dont il bénéficie pour sa confrontation avec la justice, Moïse Katumbi ne lésine sur aucun moyen ni aucun aspect de la bataille. Autant il se fait entourer d’une foule qui agite des téléphones portables pour filmer la moindre incartade des forces de l’ordre comme à l’époque du printemps arabe en Tunisie, autant il garde le pied sur la pédale de la médiatisation de ses moindres faits et gestes.

    A Kinshasa, nous avons appris qu’un groupe de politiciens a été mobilisé et envoyé à Lubumbashi d’où ils font des déclarations pour inonder l’espace médiatique. Dans la même logique, des journalistes ont été recrutés à Kinshasa pour aller suivre les péripéties de ses auditions qui se déroulent pourtant à huis clos au parquet de Lubumbashi. Un autre groupe se trouve en alerte à Kinshasa pour relayer ces péripéties, plus particulièrement dans les réseaux sociaux.

    Ici à Bruxelles, les médias sont aussi mobilisés pour la même cause. Le coordonnateur de cette action médiatique n’est autre que Olivier Kamitatu. On le voit régulièrement dans des restaurants et des résidences privés entouré des journalistes belges. Même des journalistes français font des crochets sur Bruxelles où ils rencontrent Kamitatu qui leur remet, sinon des articles déjà écrits, au moins des orientations sur ce qu’ils doivent écrire, cela, bien entendu, moyen des espèces sonnantes et trébuchantes. Nous avons observé, par exemple, une fréquentation assez suivie de la journaliste de La Libre Belgique, Marie France Cros, soit directement par elle-même, soit par la canal d’un émissaire.

    Comme dans les autres compartiments de son dispositif de croisade, notamment le volet judiciaire où il a recruté un avocat casse-pied, Eric Dupond-Moretti, le choix porté sur Olivier Kamitatu n’est pas fortuit. En effet, économiste de formation et inspecteur des finances formés dans les années 90’ par la Banque Mondiale, Olivier Kamitatu dirigeait une agence de sondage, BERCI, tout en gérant une revue, Zaïre Magasine, avec son ami Jean-Pierre Bemba. La revue fonctionnait dans les installations de l’ex Scibe Zaïre, là où se trouve aujourd’hui le siège de la société de téléphonie cellulaire Standard Telecom sur le Boulevard du 30 juin.

    C’est donc un homme averti, et jouissant des entrées dans la presse occidentale que Katumbi a choisi pour tenir le front médiatique. L’on comprend, dès lors, le mouvement à sens unique de toutes les productions médiatiques en faveur de Moïse Katumbi alors que l’affaire est déjà en justice, surtout à un niveau pré-juridictionnel où le dossier demeure encore confidentiel. Katumbi joue sur la stratégie de pression médiatique sur les magistrats qui, de leur côté, sont limité par leur devoir de silence et ne peuvent, donc, pas répliquer aux assauts contre eux.

    La question qui se pose est de savoir jusqu’où Moïse Katumbi ira dans sa croisade médiatique. Trop de communication tuent la communication, dit-on. A ce niveau déjà, cet acharnement médiatique ne fait que conforter la thèse de l’agitation suspecte de Katumbi dont le but inavoué est de retarder le plus longtemps possible l’examen en profondeur des griefs mis à sa charge.

    Dossier à suivre

    (Avec Congo Virtuel)

  • Moïse Katumbi est sorti libre du Palais de justice à Lubumbashi en RDC

    Moïse Katumbi est sorti libre du Palais de justice à Lubumbashi en RDC

    palais de justice lubumbashi-Moïse Katumbi est sorti libre lundi du Palais de justice, à Lubumbashi, pour y être entendu sur l’affaire du recrutement des mercenaires étrangers dont l’accuse le gouvernement.

    L’ancien gouverneur, Moïse Katumbi, est ressorti libre après son audition au Palais de justice.

    Depuis la semaine dernière, Moïse Katumbi est accusé d’avoir recruté des mercenaires américains et sud-africains, cinq mois avant l’élection présidentielle.

    L’ancien gouverneur parle d’”acharnement sur personne”. À Kinshasa, des opposants expriment leurs inquiétudes. Ils estiment que cette affaire vise à détourner l’attention des Congolais alors que l’élection se rapproche à grand pas.

    L'arrivée de Moïse katumbi au palais de la justice

    L’arrivée de Moïse katumbi au palais de la justice

    Dominique Dinanga de TOPCONGO FM, notre station partenaire à Kinshasa, est allé sur place pour VOA Afrique et prendre la température.

    Accompagné de son épouse, d’alliés politiques, de ses avocats, et de joueurs de son club de football, TP Mazembe, M. Katumbi a pénétré dans l’immeuble avec une centaine de personnes.

    “Ma lutte est pacifique, et la démocratie, c’est savoir dire oui ou non, et j’ai dit non aux glissements dans notre pays”, a expliqué l’ancien gouverneur au micro de VOA Afrique, avant de poursuivre : “Ils ont cité les États-Unis et l’Afrique du Sud, je ne sais pas si on recrute des mercenaires à Washington, parce que la société que je suis allé consulter pour ma sécurité personnelle à Washington, c’est une société qui existe, et en Afrique du Sud, je n’ai jamais demandé ma sécurité.”

    Pour l’opposition, “l’objectif est de désorienter les gens, leur attention, lors des élections et la fin du mandat” tout en se demandant pourquoi des mercenaires auraient été recrutés.

    L’opposition crie “au complot pour assassiner la démocratie”.

     

    Aux termes de la Constitution, M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, et dont le mandat finit en décembre, n’a pas le droit de se représenter.

    “Manoeuvres d’intimidation”

    Dans un communiqué consacré à son affaire, l’organisation américaine de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) dénonce des “manoeuvres d’intimidation à l’encontre d’un candidat à la présidence”.

    L’enquête en cours “semble inspirée par des motifs politiques” contre M. Katumbi, âgé de 51 ans, et “ses proches partisans”, écrit HRW, affirmant ainsi que 27 d’entre eux ont été arrêtés “entre le 22 avril et le 7 mai à Lubumbashi”.

    VOA

  • Moïse Katumbi a demandé la protection de la Belgique

    Moïse Katumbi a demandé la protection de la Belgique

    katumbi-L’ancien gouverneur du Katanga et candidat à la présidentielle de son pays, Moïse Katumbi était « inquiet pour sa situation personnelle dans les prochains jours ».

    Didier Reynders, l’a annoncé samedi soir à Jérusalem, où il est en visite de travail  : Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga s’est présenté ce samedi matin au consulat de Belgique à Lubumbashi pour y demander la protection de notre pays.

    Selon les mots de notre Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, «  Moïse Katumbi était inquiet pour sa situation personnelle dans les prochains jours. »

    «  Nous l’avons écouté  », a affirmé Didier Reynders, qui avait eu au téléphone plusieurs fois au cours de la journée l’ancien gouverneur du Katanga. Rappelons que celui-ci vient de faire acte de candidature pour la présidentielle dans son pays.

    Le chef de la diplomatie belge a téléphoné au Premier ministre congolais concernant la situation de Moïse Katumbi. Didier Reynders a, semble-t-il, obtenu des assurances. Toujours est-il que l’ancien gouverneur du Katanga a quitté le consulat belge et regagné son domicile, tout proche, samedi en fin de journée.

    « Sens des responsabilités »

    Lundi, il devrait se présenter devant les autorités pour un interrogatoire. «  Les choses devraient se passer calmement et correctement. », selon Didier Reynders. Le responsable belge a appelé au «  sens des responsabilités  ». Il a aussi rappelé ce qu’il avait dit voici quelques jours à Kinshasa : que la responsabilité individuelle des agents des services de sécurité officiels était engagée.

    Didier Reynders a également évoqué des informations faisant état de «  possibles arrestations à Lubumbashi ces derniers jours  ». Le ministre belge a informé les autorités européennes et celles de l’ONU des inquiétudes de Moïse Katumbi.

    Le Soir