Tag: kinshasa

  • Mort mysterieuse du Juge Raphael Yanyi: Vital Kamerhe suspecte par les congolais

    Mort mysterieuse du Juge Raphael Yanyi: Vital Kamerhe suspecte par les congolais

    En RDC, le président du tribunal de grande instance de Kinshasa Raphael Yanyi, est mort brusquement et mystérieusement dans la nuit de mardi à mercredi à Kinshasa. Ce décès du magistrat en charge du procès Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Tshisekedi, a surpris tout le monde en RDC.

    D’après ses proches, il avait commencé sa journée normalement, mais c’est vers 16 heures que les premiers signes de faiblesse ont été constatés. Son état de santé s’est dégradé davantage dans la soirée. Raphael Yanyi a été transféré à l’hôpital vers 21 heures où son décès a été constaté. Est-ce qu’il y aura une autopsie ? C’est en tout cas la demande d’une partie de la famille, mais aucune décision n’a encore été prise.

    Après l’annonce de sa mort, la situation était tendue autour de la résidence du juge. Des jeunes s’étaient mobilisés ce matin. Des barricades avaient été placées avant que la police ne se déploie et fasse usage de gaz lacrymogènes pour disperser la dizaine de manifestants.

    Sur les réseaux sociaux aussi, c’est l’emballement. Chacun y va de son commentaire. On retient par exemple l’appel du mouvement citoyen Lucha qui demande que toute la lumière soit faite sur ce cas de décès. Il y a aussi l’appel de Hervé Diakese, avocat et activiste membre du mouvement Le Congolais debout qui déclare : « Honorer sa mémoire c’est aussi poursuivre sans désemparer toutes ces actions judiciaires autour du “programme des 100 jours” ».

    La première conséquence de ce décès va être la désignation d’un nouveau juge. D’après les sources judiciaires, lorsqu’un membre de la composition est décédé, le président du tribunal désigne un nouveau juge. Dans un deuxième temps, l’ensemble des procès-verbaux des deux audiences qui avaient eu lieu dans cette affaire vont être relus.

    L’autre question est de savoir qui sera le juge président dans l’affaire. Si celui qui entre a la même ancienneté que celui qui est décédé, le nouveau juge deviendra le juge président, mais c’est assez rare. L’hypothèse la plus plausible serait de prendre le plus gradé des deux juges. A priori, au sens procédural, il n’y aura pas d’incidence sur la suite du procès, mais au niveau psychologique, perdre le juge président quand on sait que la précédente audience était tendue, pourrait laisser des traces.

  • Une longue nuit pour Jean Marc Kabund

    Une longue nuit pour Jean Marc Kabund

    Un moment tres dure pour Jean-Marc Kabund. Le président intérimaire du parti présidentiel, l’UDPS, a été destitué de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale la nuit dernière. Il a fait l’objet d’une motion qui a été initiée par Jean-Jacques Mamba, député du MLC. À l’origine de l’affaire, la proposition des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale de convoquer le Congrès pour formaliser l’état d’urgence sanitaire convoqué, au mois de mars, par le président Félix Tshisekedi.

    C’est par une écrasante majorité de 289 ont vote sur 315 députés  que Jean-Marc Kabund a été éjecté de son fauteuil de premier vice-président de l’Assemblée nationale en faveur de la pétition initiée par le député du MLC, Jean-Jacques Mamba.

    Ce dernier avait accusé le président intérimaire de l’UDPS, le parti présidentiel, d’avoir terni l’image de l’Assemblée nationale par des allégations que Jean-Jacques Mamba avait qualifié de « mensongères ».

    Peu après avoir demandé la déchéance de Jean-Marc Kabund, l’auteur de la pétition a été arrêté le week-end dernier. La justice l’a poursuivi en flagrance et placé en résidence surveillée, l’accusant de faux et usage de faux en écriture pour une signature sur sa pétition qui aurait été usurpée.

    Cette intrusion de la justice dans les affaires parlementaires n’a pas été appréciée au sein de l’Assemblée nationale. La présidente de cette chambre, Jeannine Mabunda, et plusieurs autres députés, coalition au pouvoir et opposition confondues, ont en chœur exigé la libération de Jean-Jacques Mamba.

    La commission mise en place à cet effet a conclu à la validité de la signature reniée. Et l’empoignade entre plusieurs députés en pleine séance plénière n’a pas empêché le vote fatal.

  • Covid-Port de masque: Les Kinois sont encore très nombreux à douter de la présence du coronavirus en RDC

    Covid-Port de masque: Les Kinois sont encore très nombreux à douter de la présence du coronavirus en RDC

    C’est depuis une semaine que les autorités congolaises ont rendu obligatoire le port des masques en public dans la capitale congolaise pour stopper la propagation du Covid-19.

    La police est déployée à tous les coins des rues, même en tenue civile, pour arrêter toute personne qui circule sans masque.

    L’amende est de 5.000 Francs Congolais, environ 3 dollars américains, mais l’opération est entourée d’une brutalité que dénoncent les habitants. 

    “J’ai porté ce masque parce que la police est en train de nous arrêter. Nous n’avons pas peur de la maladie, nous avons peur de la police. Si on t’arrête, tu dois payer l’amende de 5.000 Francs”, a reconnu un Kinois.

    Un autre déclare : “je ne voulais pas au fait porter ça, mais si je le porte, c’est parce que lorsqu’on ne le porte pas, la police agresse, surtout en ce moment où on est en train de vivre la misère”.

    Des organisations de la Société civile qualifient l’amende d’illégale et estiment que les actes commis par la police sont arbitraires.

    Parmi ces organisations, figure la Fondation Congolaise pour la promotion des droits humains et la Paix.

    “C’est une décision illégale et non conforme aux lois de la République Démocratique du Congo. C’est une décision qui ne vise qu’à semer l’anarchie et cautionner les violations des droits de l’homme. Tous les comportements des policiers, des arrestations, des tortures qu’ils infligent aux paisibles citoyens sont des actes arbitraires et qui doivent être sanctionnés sévèrement conforment aux lois en vigueur, a estimé André Marie Kito, le président de l’organisation”.

    Les Kinois sont encore très nombreux à douter de la présence du coronavirus en République Démocratique du Congo. C’est le cas de Mechack Ilumpa qui refuse d’y croire tant qu’il ne verra pas de vidéos montrant les malades.

    “En Italie j’ai vu des vidéos, il y a mon ami qui est en Belgique qui m’a envoyé des vidéos sur Whatsapp. Ma grande sœur qui est en Chine m’a envoyé aussi des vidéos, j’ai vu plusieurs morts. Pour ici, c’est à la radio qu’on entend ça. Je n’ai pas vu de vidéo. Il n’y a que les radios, on ne peut pas croire à ça. Les Congolais aiment les vidéos”.

    Les autorités ont beau faire d’obliger la distanciation sociale et le respect des mesures d’hygiène, celles-ci sont difficilement observées, surtout dans les marchés.

  • Le taux d’echange:  (1 dollar pour 1. 850 Francs Congolais), le Franc Congolais en perte de vitesse

    Le taux d’echange: (1 dollar pour 1. 850 Francs Congolais), le Franc Congolais en perte de vitesse

    -En RDC, une fois de plus, la monnaie nationale dévisse face au dollar, en pleine pandémie de coronavirus. Dans la capitale la RDC, épicentre de l’épidémie, un dollar s’echange a 1850 Francs Congolais. Pour les autorités, cela ne se justifie pas sur le plan économique. Certains analystes parlent de spéculation.

    Sur l’avenue Kasavubu, Thambwe, empile des liasses de billets. Assis sous un parasol, il troque le franc contre le dollar. « A chacun son taux, moi je le fais à 1800 voire à 1820 ». Il y a quatre jours, la devise s’échangeait contre 1700 voire 1750 francs congolais.

    Ce dimanche, Armand, fonctionnaire, est venu pour convertir une partie de son salaire. Il redoute les conséquences de cette envolée sur son pouvoir d’achat. « Aujourd’hui à 1850, demain ce sera 19 puis 20… toujours le taux monte… et pour le chômeur, pour celui qui ne travaille pas ?? la situation empire ! »

    Cette situation, certains analystes comme Hubert Mpunga, l’attribuent à une forme de spéculation. Rien sur le plan macroéconomique ou officiel ne justifie cette envolée des taux de change, qui s’explique selon lui par les mesures de confinement dûes à l’épidémie de coronavirus qui ont entraîné une pression sur la demande et un accès plus compliqué à la Gombe -le quartier des affaires- qui a réduit l’offre de dollar. « les cambistes en ont profité ! ce sont les cambistes qui ont exagéré », nous assure t-il.

    Même discours du côté de la banque centrale, rien ne causerait une telle chute du franc en cette période, assure un responsable. Même si, depuis janvier, la BCC admet avoir multiplié les avances à l’Etat et crée un surplus de masse monétaire en francs congolais.

    Sur son site, la banque des banques affiche bien un taux de 1720 le dollar. Alors que dans toutes les grandes villes congolaises, le taux chez les cambistes est de plus de 1800.

  • Ne Muanda Nsemi, Zacharie Badiengila de son vrai nom arrêté à Kinshasa

    Ne Muanda Nsemi, Zacharie Badiengila de son vrai nom arrêté à Kinshasa

    – Le « gourou » du parti-secte Bundu dia Mayala (ex-Bundu dia Kongo) a été arrêté vendredi par la police, qui encerclait sa maison de Ma Campagne (Binza Pigeon, dans la commune de Ngaliema), à Kinshasa, depuis la veille. Elle entendait ainsi donner une chance à des négociatiateurs chargés de le convaincre de se rendre. En vain. Il a fallu recourir aux tirs pour que celui qui s’était proclamé président du Congo en janvier dernier soit finalement capturé. On ignore combien de blessés a provoqué l’assaut de la police; il n’aurait pas fait de morts. De nombreux adeptes ont été arrêtés

    La police congolaise annonce l’arrestation de l’ancien député Ne Muanda Nsemi, Zacharie Badiengila de son vrai nom. Le leader du mouvement polico-religieux Bundu dia Kongo est accusé d’être responsable des violences de ces derniers jours, dans la province du Kongo central. Il était retranché depuis plusieurs jours dans son domicile de Kinshasa.

    Les forces de l’ordre en ont assez des provocations du chef de la secte Bundu dia Kongo, responsables des violences de ces derniers jours dans la province du Kongo central. Depuis mardi soir, la résidence de Ne Muanda Nsemi, Zacharie Badiengila de son vrai nom, à Kinshasa, est encerclée par des policiers. Des négociations sont en cours.

    La police congolaise a lancé l’assaut de la résidence de Ne Muanda Nsemi ce vendredi matin. Ces dernières heures, il y a eu des négociations, mais elle n’ont pas abouti et ont été particulièrement laborieuses. Devant l’échec des discussions, la police a donc décidé de passer à l’action avec des tirs de gaz lacrymogènes.

    Des fidèles de la secte Bundu dia Kongo se sont alors rendus aux forces de l’ordre. Retranché à l’intérieur de la maison, le chef du mouvement politico-religieux a été récupéré par les éléments des forces de l’ordre. L’homme aurait été blessé à la tête par un coup de crosse qui lui aurait été asséné par l’un des policiers. Il a été conduit à la clinique Ngaliema.

    La police n’a pas encore donné de bilan. Elle promet de le donner dans les heures qui viennent.

    L’Asadho (Association africaine de défense des droits de l’Homme) a, dans un tweet, de son dirigeant Jean-Claude Katende, condamné « le pillage des biens de Ne Mwanda Nsemi par certains policiers et particuliers lors de son arrestation

  • Apres Vital Kamerhe,Fulgence  Baramos, directeur général du Foner a Makala

    Apres Vital Kamerhe,Fulgence  Baramos, directeur général du Foner a Makala

    -Alors que la Gombe, le centre des affaires de Kinshasa est toujours confiné, que la justice est sensé fonctionner au ralenti à cause des précautions à prendre dans la lutte contre l’épidémie du Covid-19, les arrestations pleuvent dans la capitale congolaise.

    Ce mercredi 8 avril, c’est donc Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président de la République, son alter ego dans la plateforme Cach (cap sur le Changement) qui a été arrêté et placé sous mandat d’arrêt provisoire dans l’enquête sur les travaux opérés dans le cadre du programme des 100 jours.

    Le lendemain, ce jeudi 9 avril, c’est au tour de Fulgence  Baramos, directeur général du Foner (Fonds national d’entretien routier) d’être placé sous mandat d’arrêt par le procureur général de Kinshasa/Gombe. Motif de cette arrestation : le détournement de plus de 20 millions de dollars des caisses du Foner, notamment dans des projets de réhabilitation d’axes routiers dans les Kivus et le Kasaï.

    Fulgence Baramos avait été épinglé à plusieurs reprises, notamment par nos confrères de Politico.cd pour son enrichissement personnel et les multiples biens immobiliers dont il disposait en RDC mais aussi en Aferique du Sud, au Royaume-Uni ou en France.

  • Un confinement total avorté a Kinshasa a cause de l’impréparation des Kinois

    Un confinement total avorté a Kinshasa a cause de l’impréparation des Kinois

    -Longues files, circulation grippée et marchés pris d’assaut : les plus de 11 millions d’habitants de la capitale congolaise se préparaient laborieusement, ce vendredi, à plonger dans quatre jours de confinement total alterné, décidé par le gouverneur de la ville, Gentiny Ngobila. Lequel s’est ensuite rétracté en début de soirée.

    Visage flétri, tête rasée, Hubert, la cinquantaine, fait la queue derrière une marée de fonctionnaires, près du prestigieux boulevard du 30 Juin, en plein centre-ville, pour retirer son maigre salaire avant d’effectuer les achats pour son ménage. « Hélas, je ne le ferai plus. Le salaire n’a pas encore été versé par l’État. Comment vais-je me confiner avec une femme et sept enfants ? Il vaut mieux mourir du coronavirus que de la faim, c’est triste », déplore-t-il, derrière une septuagénaire venue percevoir son salaire d’enseignante.

    Flambée du prix des denrées alimentaires

    Comme Hubert, de nombreux Kinois étaient massés devant les guichets de banques pour retirer les fonds. Mais trop peu ont été servis, plusieurs banques ayant notamment mis en place un « service minimum » en cette période de pandémie.

    D’autres, comme Clarisse, teint clair et cheveux teints, se sont rués vers les marchés pour s’approvisionner en denrées alimentaires. Conséquence : les prix ont considérablement grimpé. « Les commerçants se foutent de nous, ils profitent de cette situation pour exploser leurs chiffres d’affaires sans raison, regrette-t-elle devant une boutique le long de l’avenue Kasavubu, au marché Gambela. Le sac de la farine de maïs est passé de 46 000 francs congolais à 70 000 FC. C’est qui est étonnant, c’est que même une meurette de haricots ait connu une hausse de prix. »

    Dans des supermarchés congolais, de longues files trainaient devant les entrées au mépris des mesures d’hygiène. Gels désinfectants et papier toilette étaient particulièrement recherchés par les clients. Pour les commerçants, la situation est devenue une aubaine.

    « Nous sommes leurs vaches laitières, s’emporte Emery, qui transporte un sac de riz sur un chariot à la sortie d’un supermarché, dans l’est de Kinshasa. Le drame, c’est que l’État tolère cela après nous avoir imposé un confinement sans eau ni électricité. L’État devrait nous alléger la vie en cette période, au lieu de quoi lui et les commerçants nous pillent. »

    « Je devais aussi acheter du lait en poudre, des poissons salés et autres, mais ce n’est plus possible, peste Anicet, près du centre-ville. J’ai vidé mes poches, mais je ne suis pas en mesure de me procurer le minimum vital. Que vais-je faire pendant le confinement ? La faim va nous tuer plus que le coronavirus. »

    Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO, une ONG congolaise de défense des droits de l’homme, affirme même que la « décision brutale » de confiner Kinshasa « n’a contribué qu’à exposer les Kinois à la contamination ».

    Pour le mouvement citoyen Lutte pour le Changement, la mesure du gouverneur est « irresponsable ». La Lucha critique le caractère brusque de la décision, qui a été prise sans que des mesures d’accompagnement de l’économie n’aient été adoptées. Le mouvement craint que les pillages ne se développent dans cette période.

    Marche arrière pour le gouverneur de Kinshasa

    Vendredi soir, le gouverneur de Kinshasa Gentiny Ngobila a rectifié le tir, et annoncé par communiqué le report de sa mesure, vivement critiquée. Il justifie ce revirement par la spéculation des prix des biens de première nécessité, et le risque de voir se dérouler dans la capitale « des actes susceptibles de créer l’insécurité ».

    Le gouverneur ne prononce pas le mot de « pillage », que disait redouter la Lucha indignée par la mesure de confinement d’une population dont plus de la moitié vit dans la pauvreté. Vendredi dans la matinée, plusieurs sources gouvernementales affirmaient déjà qu’au plus haut niveau de l’exécutif national, cette mesure de confinement total alternée n’avait pas été entérinée.

    Il faut dire qu’à peine annoncée, cette mesure avait provoqué une levée de boucliers. Certains députés, qu’ils soient de l’opposition ou de la coalition au pouvoir, pointaient le peu de temps de préparation de la population de Kinshasa et l’absurdité du caractère intermittent du confinement.

    Du côté de les autorités de la ville, on dément tout rétropédalage. Le porte-parole du gouvernement provincial, Charles Mbuta Muntu, a annoncé la tenue d’une réunion du conseil urbain de sécurité dans les prochaines heures pour décider de l’éventualité d’une nouvelle date du début du confinement. Il promet une meilleure concertation avec l’équipe en charge de la riposte contre le Covid-19 à ce sujet.

    Pour le porte-parole du gouvernorat, rien ne justifie la « flambée exagérée » des prix observés sur les marchés de Kinshasa ces trois derniers jours car, affirme-t-il, « il n’y a pas rupture de stock ». Avec officiellement 58 cas dont cinq décès, et seulement trois cas de guérison, la RDC, qui avait enregistré son premier cas le 10 mars, est devenue le pays le plus touché d’Afrique centrale.

  • Plus de 85% congolais vivent de l’économie informelle: comment respecter les consignes de sécurité-coronavirus

    Plus de 85% congolais vivent de l’économie informelle: comment respecter les consignes de sécurité-coronavirus

    -De nombreux habitants de Kinshasa ne respectaient pas, jeudi, les consignes de sécurité contre la propagation du coronavirus, rendues publiques mercredi soir par le président Félix Tshisekedi.

    Des reportages de nos confrères de Kinshasa et des échos qui nous sont parvenus de Kinshasa indiquent que les Kinois sont très nombreux à faire fi des consignes de sécurité contre la propagation du coronavirus.

    Par indiscipline comme le montre la fréquentation jeudi de bars, dont la fermeture a pourtant été décrétée. Ou encore, bien que les cultes aient été interdits pour quatre semaines, des célébrations religieuses réunissant plus que le maximum de 20 personnes autorisé.

    Incapacité d’agir autrement

    Mais ce non-respect des consignes est aussi lié à une incapacité d’agir autrement. Ainsi, comment se passer de transport dans une ville qui s’étend sur plus de 40 km ? Les Kinois sont donc nombreux à se presser aux arrêts et dans les bus et taxis collectifs, sans respect de la distance sanitaire d’un à deux mètres entre personnes.  Trop pauvre pour faire des réserves, ils sont des milliers à devoir se rendre chaque jour au marché pour se ravitailler.

    Et si beaucoup ont célébré la résilience des Congolais, dont plus de 85% vivent de l’économie informelle, force est de constater, aujourd’hui, qu’ils ne peuvent arrêter le travail pour respecter le confinement sanitaire alors qu’ils sont des millions à vivre au jour le jour, privés d’eau et de nourriture s’ils ne sortent pas de chez eux.

    Le Congo comptait jeudi 14 cas, dont 10 « importés » et 4 avec contact local avec les précédents.

  • Rentrée parlementaire: le social, les infrastructures, la Céni au menu

    Rentrée parlementaire: le social, les infrastructures, la Céni au menu

    -C’est la rentrée parlementaire aujourd’hui à Kinshasa. Revenus de trois mois de vacances, députés nationaux et sénateurs reviennent pour la session ordinaire de mars. Ils vont devoir travailler sur ce qu’ils ont observé dans leurs circonscriptions électorales.

    Serge Konde, député élu de Sakania dans le Haut-Katanga, pense qu’il va falloir mettre l’accent sur le social : « Jusque-là, nous voyons qu’il y a beaucoup de choses qui ne marchent pas encore. Je viens du territoire de Sakania dans la botte de la RDC, il n’y a pas de ponts, les routes sont en détérioration totale. Je peux rappeler par exemple la gratuité de l’enseignement qui n’a pas d’effectivité jusque-là ».

    Même chose pour Jean Kalenga Mambere, élu de Pweto dans le Haut-Katanga : « La population s’attend à ce que nous puissions réellement jouer notre rôle de député afin qu’on puisse améliorer le fonctionnement et la gestion de la République. Et cela appelle à ce que les députés puissent réellement s’impliquer dans la gestion au quotidien à tous les niveaux, afin que la population sente qu’il y a un contrôle, qu’il y a un suivi, qu’il y a des promesses qui ont été faites qui doivent être respectées ».

    L’élu de Luiza dans le Kasaï, Delly Sesanga pense, lui, qu’il faudra travailler pour mettre fin à l’anarchie qui s’est installée dans les institutions : « Il y a d’abord l’audition du rapport de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) sur la gestion du processus électoral écoulé, le remplacement des animateurs de cette Céni qui sont arrivés en fin de mandat, la discussion de la nouvelle loi sur cette Céni, la révision constitutionnelle ».

    Cette session ordinaire de mars s’annonce en tout cas houleuse, au regard de la complexité de la situation dans les différents territoires du pays.

    Avec RFI

  • « La crise au siège de l’UDPS est due à de l’intox » selon Kabuya

    « La crise au siège de l’UDPS est due à de l’intox » selon Kabuya

    Des militants de l’UDPS devant le siège de leur parti à Kinshasa, le 2/02/2017 au lendemain de l’annonce de la mort de leur leader Etienne Tshisekedi en Belgique. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

    -Des manifestations de jeunes devant le siège de l’UDPS à Kinshasa, jeudi, témoignent de la persistance – voire l’accroissement – de la tension interne dans le parti des Tshisekedi. En cause: l’héritage d’Etienne Tshisekedi, l’absence de légitimité de la direction actuelle et l’alliance avec Kabila.

    Il a fallu plusieurs heures d’affrontements entre forces de l’ordre et jeunes manifestants, jeudi à Kinshasa, devant le siège de l’UDPS, pour ramener le calme. Les protestataires, issus de « la base » du parti, exigeaient de bénéficier, eux aussi, de formation et d’emploi, plus d’un an après l’arrivée à la présidence de Félix Tshisekedi, estimant ces bénéfices du pouvoir réservés aux proches des dirigeants du parti. Autrement dit: ils refusent d’être le prolétariat de l’UDPS.

    Ces « illettrés » ont rappelé leur contribution à la lutte (« on a fait face à des coups de feu et aux arrestations« , dit l’un d’eux à nos confrères d’Actualités.cd) et interrogent: « Nous voulons savoir si l’UDPS, c’est Augustin Kabuya ou les combattants« . Et de réclamer la démission de ce dernier, secrétaire général de l’UDPS.

    « Le règne des intérimaires »

    Les manifestants protestaient aussi contre « le règne des intérimaires » aujourd’hui à la tête du parti et réclamaient la convocation d’un congrès pour élire ses nouveaux dirigeants. La manifestation est en effet intervenue alors qu’on venait d’apprendre que le président ad interim du parti, Jean-Marc Kabund a Kabund, avait écarté de la Commission électorale permanente – un des organes essentiels du parti – Jacquemain Shabani, un des chantres du respect des statuts de l’UDPS, bien malmenés depuis quelques années.

    Dans l’euphorie de son partage du pouvoir avec Joseph Kabila en janvier 2019 – au mépris des résultats électoraux (jamais publiés intégralement) qui donnaient pour vainqueur, selon les comptages parallèles, Martin Fayulu – Félix Tshisekedi, à qui la Constitution interdit d’être à la fois chef de l’Etat et celui d’un parti, avait en effet nommé unilatéralement Kabund a Kabund président ad interim de l’UDPS le 22 janvier 2019, sans aucune base juridique pour le faire: les statuts de son parti ne le prévoient pas et cette nomination est considérée comme illégale par les cours et tribunaux congolais, qui ont rejeté tous les mandats ainsi signés par M. Kabund pour « défaut de qualité du signataire ».

    Le parti scindé

    Depuis lors, une (nouvelle) scission s’est opérée au sein du parti. La tendance Jacqmain Shabani/Peter Kazadi/Victor Wakwenda appelle au respect des statuts, dont l’article 26 prévoit qu’ »en cas de décès, de démission, d’empêchement définitif, d’expiration de mandat ou d’interdiction d’exercer du président du parti, un directoire composé du président en exercice de la Convention démocratique du parti (NDLR: Victor Wakwenda), du secrétaire général du parti (NDLR: Augustin Kabuya, nommé en mai 2019 par Kabund bien que, intérimaire, ce dernier ne puisse procéder à des nominations selon un avis juridique publié par Le Potentiel du 18 mai 2019) et du président de la Commission électorale permanente (NDLR: Jacquemain Shabani), assure l’interim pour 30 jours, au terme desquels il convoque le congrès en vue d’élire un nouveau président ».

    Face à elle, la tendance Augustin Kabuya/Kabund a Kabund – ce dernier devenu premier vice-président de l’Assemblée nationale et goûtant les délices de Capoue (voir video dans le lien ci-dessous) dans cet article estime que, l’article 26 ne prévoyant pas « l’empêchement temporaire » que représente l’élévation à la tête de la République, les choses doivent demeurer telles quelles.

    « La base » de plus en plus fâchée

    « La base » – dont la toute puissance est volontiers évoquée par les dirigeants du parti lorsque ça les arrange – avait averti Felix Tshisekedi dès le jour de sa prestation de serment, le 24 janvier 2019: « Le peuple d’abord, comme avait dit papa » Etienne Tshisekedi.

    RDCongo: les moqueries sur le reniement de Félix Tshisekedi prolifèrent

    Le mécontentement de « la base » se fera sentir dès qu’elle se rendra compte que le marché passé entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila pour partager le pouvoir ne lui profitait pas à elle.

    Ainsi, en mars 2019, les sénatoriales (les sénateurs nationaux sont élus par les députés provinciaux) s’étaient terminées par une victoire écrasante des kabilistes (un seul sénateur UDPS) puisque c’est à eux que la Commission électorale (CENI), acquise à Joseph Kabila, avait attribué de très larges majorités dans les assemblées provinciales sans que soient produits les bulletins de vote pour les justififier. « La base » de l’UDPS avait fait connaître son mécontentement; en vain. Rebelote en avril 2019, après l’élection des gouverneurs de province (un seul est UDPS) par les assemblées provinciales; « la base » s’était indignée.

    En mai 2019, de violentes bagarres avaient opposé les deux courants au sein de l’UDPS devant le siège du parti, mais la direction de celle-ci assurait: « Il n’y a pas crise à l’UDPS« . En juin, trois jours de violence avaient pourtant éclaté, durant lesquels « la base » de l’UDPS avait attaqué des affiches, militants et locaux kabilistes, après que la Cour constitutionnelle, acquise à Joseph Kabila, eut invalidé 23 députés nationaux d’opposition (déjà très minoritaires) au profit de kabilistes. A chaque fois, Félix Tshisekedi était resté silencieux.

    Nouvelles protestations

    Début février dernier, de nouvelles protestations de jeunes de l’UDPS ont éclaté devant le siège du parti, après le limogeage de deux bourgmestres UDPS par le gouverneur kabiliste de Kinshasa. Les protestataires demandaient au président Tshisekedi de rompre avec Kabila mais l’interpellé n’a toujours pas réagi.

    Après les manifestations violentes de ce jeudi 12 mars contre « le règne des intérimaires », la direction de l’UDPS continue à se cacher la tête dans le sable: « ils ont été manipulés« , « ce sont des voyous recrutés à Mombele« , a assuré Augustin Kabuya.

    « Etienne Tshisekedi n’a pas formé de vrais cadres et la plupart de ses lieutenants de première ligne sont des médiocres imbus d’eux-mêmes« , explique à La Libre Afrique.be un militant UDPS déçu. La multiplication des soupçons d’enrichissement illicite contre des dirigeants UDPS proches du pouvoir a encore accru l’amertume.

    Jusqu’à quand ces derniers pourront-ils maintenir le couvercle sur la casserole à pression qu’est devenu le parti?