Analyse et decryptage de Don KAYEMBE et Dominique Kabongo
4 evenements ont marque l’an 2024 en RDC:
1. Prestation de serment pour le second et dermier mamdat de Felix Tshisekedi
2. Guerre interminable dans l’EST de la RDC- Nangaa et les refugies politiques Congolais
3. Formation du gouverment 4 a 5 mois apres la prestation du serment de Felix Tshisekedi
4. Revision ou changement constitutionnelle
Face à l’occupation de pans entiers du territoire congolais, ces derniers jours, la communauté internationale l’Union Africaine, et toutes les organisations régionales n’ont presque pas réagi.
La ville de Kanyabayonga, considérée comme un verrou stratégique contrôlant l’accès au grand nord dans l’Est du pays, notamment à Butembo, la plus grande ville du Nord-Kivu, ou encore à Beni, dans l’Ituri, est tombée aux mains du M23/RDF le samedi 29 juin, la veille de la commémoration du 64e anniversaire de l’indépendance de la RDC. Quelles conséquences, de quelle marge de manœuvre dispose le président congolais ? Nous en parlerons ici et aujourd’hui.
Il n’est secret pour personne qu’en réalité le gouvernement congolais a joué beaucoup de cartes à ce jour. Il a considérablement augmenté le budget de sa défense, il a recruté des sociétés militaires privées, il a décidé de s’appuyer sur les groupes armés locaux « Wazalendo ». Il a aussi sollicité l’intervention de pays de la région d’abord AEC et puis SADEC sans oublier la MONUSCO qui présente depuis d’illustres… Tout ceci a déjà eu lieu d’une certaine manière, sans que l’on voit d’avancées décisives jusqu’à maintenant au profit de l’armée congolaise. Et donc c’est assez difficile de voir quelles sont les cartes qui lui restent encore à jouer aujourd’hui
Par Dominique Kabongo York University Politologue/Acteur Politique
“L’Abolition de l’esclavagisme, n’est pas seulement une question d’éthique morale mais aussi une de justice, et si appliquer la justice provoque la guerre, dans ce cas elle est la bienvenue car nous en sortirons une nation”.
John Quincy Adams (6eime Président des États-Unis)
– A la veille de ses soixante-deux ans d’Independence, la RDC peine toujours d’exister tel qu’état souverain. Depuis 1960, elle est affaiblie institutionnellement, incapable d’assurer sa sécurité et préserver son intégrité territoriale. D’aucuns diront qu’il s’agissait simplement d’une Independence Nominale.
En 1965, le processus politique s’envenime et se perturbe depuis avec l’ascension au pouvoir de Joseph Désiré Mobutu à travers un coup d’état. De là se succède des régimes jusqu’à date qui ne sont pas doté de légitimité populaire à travers une élection libre et transparente. Ces multiples contestations électorales ne permettent pas aux institutions étatiques d’exercer de plein pouvoir leurs fonctions créant de facto un déséquilibre socio-politique permanent.
En remontant jusqu’à l’époque Coloniale, il y a une observation flagrante qui expliquerait l’état actuel de déliquescence de la RDC. On retrouve une collision permanente entre les centres d’intérêts économiques et la conception dite d’une République ici la RDC ainsi que celle de son bien-être social. Les centres d’intérêts économiques typiquement de nature exogène désirent l’accès au matières premières avec la moindre si pas aucune résistance étatique et humaine. Par conséquent ils adoptent un modèle économique uniquement basé sur l’extraction des matières premières. On assiste donc à l’extirpation des ressources sans conscience morale ni tenir compte des conséquences écologiques, sociale encore moins humaines. Ce modèle économique se caractérise du néo-libéralisme.
Hors, dans la conception proprement dite d’état fonctionnel, il est l’organe suprême et régulateur dans la gestion des ressources, biens en préservant le bien-être social et sécuritaire des citoyens. En RDC, nul n’est pas le cas vu que le clash entre ses deux centres d’intérêt réside essentiellement au cœur de la tragédie Congolaise et son réajustement équilibré s’avère indispensable pour l’humanité entière.
Confronté à cet enchevêtrement, la RDC reste clouée au sol, victime de toute sorte d’agressions tant militaires, politiques qu’économiques. Il devient donc impératif de remettre en place le processus politique déraillé depuis son indépendance. De la découlerait des institutions fortes capable de réunir les centres d’intérêts endogènes tant qu’exogènes.
Prenant un exemple illustratif, le cas du M23, cela fait près de dix ans que la RDC accuse ce mouvement rebelle d’être rien d’autre qu’un transfuge de l’Armée Rwandaise en RDC. Après ses dernières incursions, la RDC vient encore de brandir cette accusation haut et fort, chose que le Rwanda rejette fermement.
L’année 1997 marque la chute du régime du Marechal Mobutu par l’AFDL un mouvement rebelle parrainé par le Rwanda et l’Ouganda. Partant de là. L’Est de la RDC connait une des plus horribles tragédies de l’humanité. Le rapport Mapping de l’ONU datant du 1 octobre 2010 retrace les faits en détail.
La tragédie de l’Est de RDC est également connue comme une guerre économique. Cette partie de la RDC qui échappe au contrôle de l’état est une sorte de “No man’s Land” un El dora do où l’on peut prospérer dans les affaires. On y observe les méthodes du modèle économique d’extraction décrit plus haut adaptable au concept du néo-libéralisme. Le cas du Rwanda un des neuf voisins de la RDC, qui se situe à proximité de l’Est de la RDC devient en 2013, le premier exportateur de Coltan. Selon l’agenceecofin, en 2013, le Rwanda a exporté 2. 466.025 kg de tantale soit 28% de la production mondiale. Une contradiction révélatrice et difficile à réconcilier lorsque le Rwanda ne possède pas ses matières sur son territoire.
En 2013, suite à son démantèlement le M23 se scinde en deux branches, Makenga et sa branche se sont exilés en Ouganda et Runiga au Rwanda. Neuf ans plutard, il renait de ses cendres doté d’une capacité de frappe nuisible tel que les derniers évènements nous le démontrent. Tout observateur averti ne fait aucun doute de soutien et parrainage de ses deux pays hôtes. Pourquoi maintenant ? Revenons sur leur cahier de charge, parmi tant d’autres, le M23 exige une réinsertion dans l’appareil sécuritaire de la RDC tout en précisant que ces officiers ne sont pas disposés à une éventuelle relocation en dehors de la province du grand Kivu. Cette seule revendication ne susciterait -elle beaucoup d’interrogations sur la vérité démarche de ce groupe lorsqu’il est clairement établi qu’il existe un lien avec les pays limitrophes.
Depuis les années 90, le Rwanda et l’Ouganda jouissent d’un parrainage Anglo-saxon politique et militaire précisément (les États-Unis et L’Angleterre) les Anglo-saxons ont appelé ça la politique de renaissance qui sous-entend des nouveaux leaders dotés d’une nouvelle vision politique pour l’Afrique centrale. Ainsi le Rwanda et l’Ouganda désigné comme les nouveaux gendarmes de la région se sont lancés à leur tour dans le parrainage politique à l’intérieur de la RDC et multiples incursions militaires à travers leurs proxies locaux. Il s’agissait de l’établissement d’une nouvelle idéologie politique de grand conquérant nécessitant impérativement la conquête du géant Congo. Tel est et demeure le seul ordre du jour jusqu’à date. De fait, en RDC, au sein des institutions républicaines, cet engrenage politique dessert les intérêts de la république vue que ces dignitaires font allégeances aux intérêts de leur parrains. Cela fait près de 25ans comptant que la RDC connait une désolation humaine qui ressemble de plus en plus à un esclavagisme moderne à cause de cette pensée politique qui démontre clairement ses limites. Suite aux dernières incursions militaires, l’indignation des Congolais à travers le monde entier se fait ressentir et le peuple Congolais se montre de plus en plus conscient et résilient face à cette injustice.
En conclusion, je me saisis donc d’un devoir moral de rappeler l’occident qui se montre incapable de nommer les coupables implicitement et mettre fin à cette tragédie en RDC, qu’il s’agit ici d’une question non seulement d’éthique morale mais aussi de Justice. Le 21ème siècle s’écrit déjà autrement que prévu, le parallélisme de l’histoire du monde devrait nous servir de leçon, il fut un temps où la Chine fut la rusée du monde à travers multiples humiliations, mais aujourd’hui elle domine déjà le monde économiquement. De même pour la RDC, elle se définira et se dotera d’un état fort. D’où ma question, en restant amorphe, quelle rapport l’occident compte-t-il entretenir avec une prochaine nouvelle République en RDC ?
Des combattants du M23 ont aidé Kabila à se maintenir au pouvoir
– Des officiers supérieurs des forces de sécurité en République démocratique du Congo ont mobilisé plus de 200 anciens combattants rebelles du M23 venant des pays voisins pour étouffer les manifestations contre le président Joseph Kabila en décembre 2016, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Kabila a depuis renforcé sa mainmise sur le pouvoir et a reporté les élections, ce qui suscite l’inquiétude de voir les manifestations prévues faire l’objet à nouveau de violences et de répression.
Le rapport de 78 pages intitulé « ‘Mission spéciale’ : Recrutement de rebelles du M23 pour réprimer les manifestations en République démocratique du Congo » décrit, preuves à l’appui, comment les forces de sécurité congolaises ainsi que des combattants du M23 recrutés en Ouganda et au Rwanda ont tué au moins 62 personnes et arrêté des centaines d’autres pendant les manifestations à travers le pays entre le 19 et le 22 décembre, lorsque Kabila a refusé de quitter ses fonctions à l’issue de ses deux mandats autorisés par la Constitution. Des combattants du M23 ont patrouillé dans les principales villes de la RD Congo, procédant à des arrestations ou tirant sur des manifestants ou toute autre personne semblant constituer une menace pour le président.
« Les opérations clandestines de recrutement de combattants appartenant à un groupe armé violent pour réprimer toute résistance montrent jusqu’où le président Joseph Kabila et sa coterie sont capables d’aller pour rester au pouvoir », a indiqué Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch et co-auteure du rapport. « Les autorités congolaises devraient mettre un terme au recours illégal à la force contre les manifestants et autoriser les activités politiques pacifiques des activistes et de l’opposition politique. »
Les conclusions du rapport s’appuient sur plus de 120 entretiens, y compris avec des victimes d’abus, des membres des familles des victimes, des témoins, des activistes locaux, neuf officiers des forces de sécurité congolaises, des responsables du gouvernement et de l’ONU, des diplomates ainsi que 21 combattants, commandants et leaders politiques du M23. Human Rights Watch a mené des recherches sur le terrain à Kinshasa, à Goma et à Lubumbashi en RD Congo, en Ouganda, au Rwanda et à Bruxelles, en Belgique, entre décembre 2016 et novembre 2017.
Entre octobre et début décembre 2016, alors que la pression publique sur Kabila s’intensifiait, des officiers supérieurs des forces de sécurité congolaises ont recruté des combattants du M23 dans des camps militaires et de réfugiés en Ouganda et au Rwanda voisins. De nombreux combattants y étaient basés depuis la défaite du groupe armé dans l’est de la RD Congo en novembre 2013.
Après avoir été transférés en RD Congo, les combattants du M23 ont été déployés dans la capitale, Kinshasa, ainsi qu’à Goma et à Lubumbashi. Les forces de sécurité leur ont donné des uniformes neufs et des armes et les ont intégrés dans la police, l’armée et la Garde républicaine, le détachement de la sécurité présidentielle. Des officiers de l’armée congolaise – dont bon nombre étaient issus de rébellions précédentes soutenues par le Rwanda et avaient ensuite été intégrés dans l’armée congolaise – se sont occupés d’eux, les ont bien payés et leur ont fourni un logement et de la nourriture. Pour protéger le président et étouffer les manifestations, les combattants du M23 ont reçu des ordres explicites d’utiliser la force létale, y compris « à bout portant » si nécessaire.
« De nombreux combattants du M23 ont été déployés pour faire la guerre à ceux qui voulaient menacer le maintien au pouvoir de Kabila », a raconté un combattant du M23 à Human Rights Watch. Un autre a expliqué : « Nous avons reçu l’ordre de tirer immédiatement à la moindre provocation des civils. »
Les officiers congolais ont renvoyé les combattants du M23 recrutés en Ouganda et au Rwanda à la fin du mois de décembre 2016 et au début du mois de janvier 2017. Beaucoup ont été à nouveau conduits en RD Congo entre mai et juillet et ont été envoyés à Kisangani dans le nord-est du pays, présumément pour préparer des « opérations spéciales » ou des « missions spéciales » afin de répondre à toute menace contre le maintien au pouvoir de Kabila.
Suite aux violences de décembre 2016 et face à la pression internationale croissante, la coalition de Kabila au pouvoir a conclu, le 31 décembre, un accord de partage du pouvoir avec la principale coalition d’opposition sous la médiation de l’Église catholique. L’accord dit de la Saint-Sylvestre appelait à la tenue d’élections présidentielles avant la fin décembre 2017 et incluait l’engagement clair que Kabila ne briguerait pas un troisième mandat ou ne modifierait pas la Constitution. Cependant, la coalition au pouvoir en RD Congo n’a pas organisé d’élections ni mis en œuvre les mesures de décrispation prévues par l’accord.
Le 5 novembre, peu après que l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, s’est rendue en RD Congo et a appelé Kabila à organiser des élections d’ici la fin de l’année 2018, la commission électorale de RD Congo (CENI) a publié un calendrier électoral qui fixe la date du 23 décembre 2018 pour des élections présidentielles, législatives et provinciales, soit plus de deux ans après la fin des deux mandats de Kabila. La CENI a également cité de nombreuses « contraintes » financières, logistiques, légales, politiques et sécuritaires qui pourraient avoir un impact sur le calendrier.
L’opposition politique et des groupes de la société civile ont dénoncé ce calendrier comme étant, simplement, une nouvelle manœuvre dilatoire afin d’étendre la présidence de Kabila de manière inconstitutionnelle. Ils ont appelé au retrait de Kabila avant la fin de l’année 2017 et à l’organisation d’une transition sans Kabila. Celle-ci devrait être menée par des personnes qui ne pourraient pas être candidats aux futures élections, ont-ils indiqué, et devrait avoir pour objectif principal d’organiser des élections crédibles, de restaurer l’ordre constitutionnel et de permettre un nouveau système de gouvernance où les droits fondamentaux soient respectés.
« Le refus de Kabila de quitter ses fonctions comme l’exige la Constitution a plongé la RD Congo dans une crise politique, économique et des droits humains, qui pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la région », a conclu Ida Sawyer. « Pour éviter que la situation déjà explosive ne dégénère, les partenaires régionaux et internationaux de la RD Congo devraient faire pression sur Kabila pour qu’il se retire afin de permettre l’organisation d’élections pacifiques et crédibles. »
-L’organisation de défense des Droits de l’Homme américaine Human Rights Watch (HRW) a révélé lundi 4 décembre que des officiers supérieurs des forces de sécurité congolaises avaient recruté en Ouganda et au Rwanda des rebelles du M23 pour réprimer les manifestations anti-Kabila de décembre 2016, tandis que d’autres ont reçu une formation « spéciale » à la mi-2017 pour défendre le régime du président hors mandat.
Les manifestations exigeant le départ de Joseph Kabila (au pouvoir depuis 2001) à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel, le 19 décembre 2016, avaient commencé ce jour-là et avaient été suivies d’autres protestations dans les jours suivants. On déplora au moins 62 morts (certains cadavres ont été emmenés par les forces de sécurité), de nombreux blessés et de nombreuses arrestations.
Recrutés à partir d’octobre 2016
Selon des membres de l’ancienne rébellion congolaise du M23 (défaite en novembre 2013) réfugiés dans des camps en Ouganda et au Rwanda et interrogés par HRW, ils avaient commencé à être recrutés par des officiers supérieurs des forces de sécurité congolaises entre octobre et début décembre 2016. Au moins 200 rebelles ont répondu à cet appel et ont été intégrés à des unités de la police, de l’armée et de la Garde républicaine (garde prétorienne de Joseph Kabila, n’obéissant pas à la hiérarchie militaire) congolaises, après avoir reçu uniforme et armes. HRW a obtenu des confirmations de ces informations par des officiers de l’armée congolaise.
Les ex-rebelles – logés, nourris et payés – ont été envoyés à Kinshasa, Goma et Lubumbashi et ont reçu l’ordre de tirer « à la moindre provocation des civils », a raconté l’un d’entre eux à HRW. Ils savaient que cette « guerre » serait facile, les officiers congolais qui les envoyaient réprimer les protestations leur ayant spécifié qu’ils seraient déployés « contre des manifestants non armés ».
Incapable de former une bonne armée, le régime Kabila – père et fils – a, à plusieurs reprises, fait appel à l’armée rwandaise (formée de Tutsis et de Hutus), à d’ex-rebelles tutsis congolais (bien que recherché par la justice internationale, Bosco Ntaganda fut longtemps le « numéro deux » de l’armée congolaise au Kivu) et aux rebelles hutus rwandais FDLR ( issus des génocidaires) parce que ce sont de bons soldats, courageux et plus disciplinés que ceux de l’armée congolaise, mal payés et guère ravitaillés.
Selon les interviews menées par HRW, les ex-M23 défaits avaient accepté le recrutement de fin 2016 parce qu’ils vivent dans des conditions misérables en Ouganda et au Rwanda et qu’on leur promettait, outre la paie, de pouvoir revenir au Congo avec des postes et des grades. Seuls certains d’entre eux ont toutefois vu ces promesses respectées; les autres ont été renvoyés en Ouganda et au Rwanda fin décembre 2016 et en janvier 2017.
Selon HRW, certains d’entre eux ont à nouveau été recrutés par les forces de sécurité congolaises entre mai et juillet 2017, en vue d’une formation, à Kisangani (nord-est du Congo) pour des « opérations spéciales ». L’inquiétude est donc grande que ces ex-soldat rebelles soient à nouveau utilisés pour réprimer les protestations contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-dela du 31 décembre 2017, voire plus tard encore. Le 31 décembre avait été fixé comme date limite de son départ par l’Accord de la Saint-Sylvestre 2016, signé sous la pression des manifestations de rue réprimées avec l’aide des ex-M23.
-Le gouvernement ougandais a admis avoir perdu la trace de 40 rebelles congolais s’étant échappés d’une base militaire ougandaise dans laquelle ils étaient cantonnés depuis 2014, tandis que 101 autres ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de rejoindre la République démocratique du Congo (RDC).
Plus tôt cette semaine, l’Ouganda avait pourtant nié que des ex-rebelles du Mouvement du 23 mars s’étaient échappés de la base de Bihanga (ouest, près de la frontière congolaise). Kinshasa avait affirmé dimanche qu’au moins 200 d’entre eux avaient pénétré en RDC depuis l’Ouganda et investi une localité du Nord-Kivu (est de la RDC).
Le M23 est un ancien groupe rebelle à dominante tutsi ayant fui la RDC après avoir été défait fin 2013 par l’armée congolaise. Plusieurs centaines de ses membres avaient alors trouvé refuge en Ouganda, où ils ont été cantonnés dans la base militaire de Bihanga.
Le porte-parole du gouvernement ougandais, Ofwono Opondo, a indiqué jeudi dans un communiqué que certains ex-rebelles “ont furtivement quitté” la base, et que “le lieu où ils se trouvent actuellement est inconnu”.
“La nuit passée, la sécurité ougandaise a intercepté quatre véhicules à Mbarara transportant 101 anciens combattants du M23 en chemin vers la République démocratique du Congo”, a par ailleurs affirmé la même source. “Ces 101 (anciens combattants, ndlr) suivaient un autre groupe de 40 dont nous avons découvert qu’ils s’étaient échappés il y a sept jours”.
M. Opondo n’a pas précisé quand les autorités ougandaises se sont rendu compte de la disparition des 40 ex-rebelles.
Dernier mouvement des rébellions à dominante tutsi soutenues par le Rwanda et l’Ouganda dans l’est de la RDC, le M23 avait été défait en novembre 2013 par l’armée congolaise, appuyée par les Casques bleus de la mission de l’ONU en RDC (Monusco), après dix-huit mois de guérilla au Nord-Kivu.
Des centaines de ses combattants ont alors fui vers l’Ouganda et le Rwanda. Après les évasions de cette semaine, quelque 270 ex-rebelles se trouvent encore à Bihanga, selon M. Opondo.
Le porte-parole a également nié toute implication ougandaise dans l’évasion des ex-rebelles et ajouté que son pays ne soutient aucun mouvement armé visant à déstabiliser la RDC.
Les autorités congolaises accusent elles régulièrement le Rwanda et l’Ouganda d’avoir laissé “ces criminels (les ex-rebelles du M23) circuler librement” sur leur territoire alors qu’ils devraient être selon elles jugés.
-Les autorités congolaises ont annoncé dimanche l’entrée sur le territoire de la République démocratique du Congo de 200 ex-combattants du “Mouvement du 23 mars” (M23), un groupe rebelle défait en 2013, en provenance de l’Ouganda voisin où ils étaient réfugiés.
“Deux colonnes d’anciens éléments de la rébellion du M23 ont franchi hier la nuit les frontières en provenance de l’Ouganda investissant le village d’Ishasha”, a annoncé à l’AFP Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais.
“Il y a déjà des affrontements avec les Forces armées de la RDC (FARDC) parce que l’armée congolaise ne laissera personne traverser nos frontières sans autorisation, avec des armes”, a ajouté M. Mende.
Sur son compte Twitter, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a lancé l’alerte.
Ishasha est une localité du territoire de Rutsuru située à 155 km au nord-est de Goma, capitale la province déchirée du Nord-Kivu frontière avec l’Ouganda.
Le M23 est le dernier mouvement des rébellions à dominante tutsi soutenues par le Rwanda et l’Ouganda dans l’est de la RDC.
Le M23 a été vaincu en novembre 2013 par l’armée congolaise avec l’appui de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) après dix-huit mois de guérilla au Nord-Kivu (est de la RDC).
En décembre 2013 à Nairobi, le M23 et Kinshasa avaient signé des engagements pour, notamment ouvrir la voie au rapatriement de la plupart des combattants de l’ex-rébellion en vue de leur réinsertion dans la vie civile.
Depuis, le mouvement de retour n’a pas été massif. Selon Kinshasa, seuls 193 miliciens sur 1.500 ont été rapatriés d’Ouganda et 13 sont volontairement rentrés du Rwanda sur les quelques centaines qui y étaient hébergés.
Les autorités congolaises accusent régulièrement leurs voisins (le Rwanda et l’Ouganda) d’avoir laissé “ces criminels circuler librement” sur leurs territoires respectifs alors qu’ils devraient être jugés.