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  • Présidentielle au Brésil : deux visions du pays s’affrontent au second tour

    Présidentielle au Brésil : deux visions du pays s’affrontent au second tour

    Jair Bolsonaro sur Internet, son adversaire de gauche, Fernando Haddad, dans une favela : les deux finalistes de la présidentielle au Brésil ont joué leurs dernières cartes samedi 27 octobre, après trois semaines d’une campagne de deuxième tour sous haute tension, entachée de violences et d’insultes. Les derniers sondages des instituts Ibope et Datafolha, publiés samedi soir, ont montré une diminution de l’avance de Jair Bolsonaro, candidat de l’extrême droite à 54-55 % des intentions de vote, contre 46-45 % pour Fernando Haddad, le candidat du Parti des travailleurs (PT).

    Fernando Haddad, le poulain de Lula

    Critiqué pour s’être éloigné des classes les plus pauvres, Fernando Haddad a misé sur une ultime mobilisation de ce réservoir de vote traditionnel du Parti des travailleurs.

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    Universitaire, traducteur de Karl Marx, diplômé en droit, philosophie et économie, professeur de sciences politiques à l’université de Sao Paulo (USP), cet homme de 55 ans appartient à l’aile modérée du parti des travailleurs. Refusant de qualifier le Venezuela de Maduro de démocratie, ce fils d’immigrés libanais est considéré par les analystes comme un social-démocrate. Mais ses ennemis, en particulier le camp des militants de Jair Bolsonaro, le voient davantage comme un communiste en passe de « vénézualiser » le Brésil.

    Adoubé par l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva le 11 septembre, après l’invalidation de la candidature du « père des pauvres » pour corruption, Fernando Haddad attend son heure depuis près d’une décennie. Considéré comme la jeune garde prometteuse du PT, il devient, à 42 ans, ministre de l’éducation lors du premier mandat de Lula en 2005. Alors à la tête de l’un des portefeuilles les plus en vue du gouvernement, il a contribué à installer des universités dans les régions les plus reculées du pays.

    • Un programme social

    Aujourd’hui, il propose un programme en accord avec son mentor. Concernant l’économie, il ambitionne la fin du gel des dépenses publiques décidé par le gouvernement Temer, une interruption des privatisations, des mesures contre l’évasion fiscale, ainsi que la réduction de la dette grâce au « retour au plein emploi ».

    Dans un pays miné par les guerres des gangs, où un meurtre est commis en moyenne toutes les dix minutes, il plaide pour un changement radical de la politique actuelle antidrogue « erronée, injuste et inefficace », en prenant exemple sur les expériences de dépénalisation dans d’autres pays ; mais aussi une amélioration de la politique de contrôle des armes à feu qui « doit être améliorée, en renforçant la traçabilité » et une meilleure coordination des services de renseignements pour lutter contre le crime organisé.

    Autre thème central de la présidentielle, les mesures pour lutter contre la corruption sont scrutées. Fernando Haddad prône pour « plus de transparence », mais considère que « la lutte contre la corruption ne peut servir à criminaliser la politique ». De par ses origines, il n’oublie pas l’éducation dans son programme. Le candidat du PT veut ainsi mettre en valeur dans les programmes éducatifs « une perspective inclusive, non raciste, non sexiste et sans discrimination de la communauté LGBT ».

    Jair Bolsonaro, le candidat des réseaux sociaux

    Grand favori de la présidentielle, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro, qui a fait des réseaux sociaux sa machine de guerre, avec ses 15,4 millions d’abonnés sur Facebook, Instagram et Twitter, lançait de son côté ses dernières offensives sur internet depuis sa résidence à Rio de Janeiro, mais en changeant radicalement de ton. Dans un tweet, celui qui n’a jamais caché son admiration pour les années de plomb, s’est dit prêt à « changer le Brésil », mais « à travers la défense des lois et l’obéissance à la Constitution ».

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    Né à Glicério, petite ville de l’Etat de Sao Paulo, ce fils de descendants d’immigrés italiens entame sa carrière dans les forces armées avant d’embrasser une carrière politique au Parti progressiste (PP, droite), l’un des plus impliqués dans l’opération anticorruption « Lava Jato » (« lavage express »), puis au Parti social-libéral (PSL). A 63 ans, le militaire de réserve, tantôt grossier, raciste ou homophobe, incarne le candidat « antisystème ». Haïssant la gauche et en particulier le PT, au pouvoir de 2003 à mi-2016, mais aussi contempteur de la droite traditionnelle, il a su capter le vote « saco cheio » (ras-le-bol).

    • Un programme axé sur la sécurité

    Celui qui se voit comme un « Trump tropical » a articulé sa campagne sur la lutte contre l’insécurité. Pour cela, il veut mettre en place un abaissement de la majorité pénale de 18 à 17 ans, un assouplissement de la législation sur le port d’armes considérant que ce sont « des instruments qui peuvent être utilisés pour tuer ou pour sauver des vies » ; ainsi qu’une « protection juridique » de policiers s’ils tuent un suspect avec leur arme en service.

    Le volet de la corruption est également très important dans sa campagne. Jair Bolsonaro profite des scandales impliquant le parti de la gauche, avec notamment l’incarcération de Luiz Inacio Lula da Silva depuis avril pour corruption, pour décrédibiliser Fernando Haddad. « Nous voulons un gouvernement décent, différent de tout ce qui nous a plongé dans la crise éthique, morale et budgétaire », a-t-il répété, promettant de diviser par deux le nombre de ministères afin de limiter les arrangements entre partis et de mettre en place un système plus strict de budget, dit « base zéro ».

    Malgré des connaissances limitées en économie, Jair Bolsonaro s’est attiré la faveur des investisseurs avec des propositions ultralibérales pour son pays. Son programme économique prévoit de réduire de 20 % le volume de la dette en privatisant ou en capitalisant une grande partie des entreprises publiques brésiliennes, la création d’un système parallèle de retraite par capitalisation, et la création d’un super-ministère de l’économie regroupant ceux des finances et de la planification. Défenseur des « valeurs », allié des évangéliques ultraconservateurs, le militaire veut agir sur l’éducation en renforçant l’étude des mathématiques, des sciences et du portugais, « sans endoctrinement ni sexualisation précoce ». Une référence à l’obsession d’une partie de la droite dure, persuadée que les écoles brésiliennes pervertissent les enfants avec des idées marxistes et les initient à la sexualité.

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  • Le cannabis, thème inattendu de la campagne présidentielle géorgienne

    Le cannabis, thème inattendu de la campagne présidentielle géorgienne

    Le sujet, inattendu dans un pays de l’ex-URSS encore marqué par un fort conservatisme social, s’est imposé comme l’un des grands thèmes de la campagne pour l’élection présidentielle qui se tient dimanche 28 octobre en Géorgie : faut-il y autoriser la culture et l’exportation de marijuana à usage thérapeutique et cosmétique ?

    Le 10 septembre, le gouvernement géorgien a introduit sans préavis un projet de loi en ce sens, recevant immédiatement le soutien du milliardaire Bidzina Ivanichvili, chef du parti majoritaire et homme fort du pays. L’annonce a fait dans ce pays du Caucase l’effet d’un coup de tonnerre. Un mois plus tôt, le 31 juillet, la Cour suprême du pays avait déjà décidé de dépénaliser l’usage du cannabis au nom du « droit au développement personnel ». Cette décision, prise à la surprise générale, constituait déjà une première dans l’espace post-soviétique.

    L’idée de cultiver du cannabis à des fins thérapeutiques a été présentée comme un moyen de développer un nouveau secteur d’activité, très lucratif et à même de revitaliser les campagnes où le niveau de vie reste très bas. Le climat géorgien est aussi vu comme favorable à un tel projet, de même que le faible coût de l’électricité dans le pays (le projet évoque la culture en serre et non en plein air). Le premier ministre, Mamouka Bakhtadze, s’est empressé de vanter un projet « très responsable » qui serait « régulé de la manière la plus stricte », citant en exemple Israël et le Canada.

    Fronde des orthodoxes

    Peine perdue : l’idée a suscité de vives critiques, notamment au sein de l’opposition fidèle à l’ancien président Mikheïl Saakachvili. D’autres formations ont estimé que le sujet n’était pas prioritaire, la législation n’ayant pas encore été adaptée à la décision de la Cour suprême de juillet, notamment quant à la détention de la drogue. L’insistance de l’oligarque Ivanichvili à défendre le projet a aussi fait dire à certains médias que l’homme…

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  • Que sait-on de Robert Bowers, le suspect de la fusillade dans la synagogue de Pittsburgh ?

    Que sait-on de Robert Bowers, le suspect de la fusillade dans la synagogue de Pittsburgh ?

    Identifié par les autorités locales, Robert Bowers, le suspect de la fusillade dans la synagogue de Pittsburgh était inconnu des services de police avant de pénétrer, lourdement armé, dans ce lieu de culte samedi 27 octobre. Arrêté, il sera poursuivi, entre autres, pour crime antisémite et risque la peine de mort, selon le ministre américain de la justice, Jeff Sessions.

    Le suspect « est dans un état stable avec de multiples blessures par armes à feu », a précisé le directeur de la sécurité publique de Pittsburgh Wendell Hissrich, au cours d’un point presse tenu dans cette ville de l’est des Etats-Unis. « A ce stade, nous pensons que Bowers n’était pas connu des forces de l’ordre avant aujourd’hui », a complété l’agent du FBI en charge de l’enquête, Bob Jones.

    Lire aussi :   Etats-Unis : onze morts lors d’une attaque contre une synagogue de Pittsburgh

    Les autorités pensent que le résident de cette ville de Pennsylvanie était équipé d’un fusil d’assaut et d’au moins trois pistolets lorsqu’il a ouvert le feu sur les fidèles en ce samedi matin, jour de shabbat. Selon la chaîne CNN, qui cite un responsable, l’homme avait une licence pour détenir légalement des armes à feu et s’en était procuré au moins six depuis 1996.

    Des propos antisémites sur le réseau Gab

    Selon les médias locaux, il a crié : « Tous les Juifs doivent mourir » quand il s’est introduit dans la synagogue Tree of Life. Le suspect a également posté de virulents commentaires antisémites sur les réseaux sociaux selon SITE, un groupe d’experts qui surveille les organisations extrémistes. Adepte de Gab, réseau social connu pour être un refuge pour de nombreux internautes de la droite dure, Robert Bowers y avait posté peu avant d’ouvrir le feu dans la synagogue un message ciblant l’organisation juive HIAS de défense des réfugiés. « HIAS aime amener des envahisseurs pour tuer les nôtres. Je ne peux pas rester assis et voir les miens se faire massacrer, j’y vais », a-t-il écrit.

    D’après son compte sur Gab, l’homme ne semblait guère apprécier le président américain Donald Trump le qualifiant de « mondialiste, pas de nationaliste », d’après le Pittsburgh Post-Gazette. « Les Juifs sont des enfants de Satan », indiquait sa biographie sur ce même réseau, son compte ayant été suspendu peu de temps après la fusillade.

    Lire aussi :   Aux Etats-Unis, les actes antisémites en forte progression

    Gab, site populaire parmi les suprématistes blancs et les membres de l’alt-right, l’extrême droite américaine, a publié un communiqué expliquant qu’il condamnait « tous les actes de terrorisme et de violence », se disant « attristé » par ce qu’il s’est passé à Pittsburgh. « Nous sommes prêts et disposés à travailler avec les forces de l’ordre pour faire en sorte que justice soit faite. »

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  • L’hélicoptère du président du club de Leicester s’écrase aux abords du stade

    L’hélicoptère du président du club de Leicester s’écrase aux abords du stade

    Un hélicoptère appartenant à Vichai Srivaddhanaprabha, propriétaire de l’équipe de football de Leicester City, s’est écrasé samedi 27 octobre au soir sur le parking du club, rapportent les médias britanniques. Cet incident fait craindre pour la vie du Thaïlandais. L’accident a eu lieu quelques heures après que Leicester a fait match nul 1-1 avec West Ham lors d’un match de Première League au King Power Stadium.

    Selon Sky Sports, l’hélicoptère a décollé du terrain entre 20 h 30 et 20 h 45, mais il a eu des problèmes avec son rotor de queue peu de temps après et s’est écrasé dans un parking à proximité.

    Vichai Srivaddhanaprabha a l’habitude de quitter le stade avec son hélicoptère, qui décolle du terrain, lorsqu’il assiste à un match à domicile de Leicester. Mais l’identité du pilote et des passagers à bord samedi n’a pas encore été confirmée. On ne sait pas non plus si des personnes à terre ont été blessées.

    « Nous sommes en train de traiter un incident dans les environs du King Power stadium », a tweeté la police du Leicestershire. « Nous assistons la police du Leicestershire et les services de secours qui traitent un incident grave au King Power Stadium », a rapporté un porte-parole du club dans un communiqué. Il a précisé que le club communiquerait de manière plus détaillée une fois que de plus amples informations auront été établies.

    L’ancien footballeur de Leicester, Gary Lineker, a déclaré sur Twitter avoir « entendu que l’hélicoptère du propriétaire de Leicester City s’était écrasé dans le parking du club ».

    Un propriétaire généreux

    Vichai Srivaddhanaprabha, 61 ans, est un milliardaire thaïlandais devenu riche grâce aux magasins de duty free. Sa fortune, bâtie en ayant au départ un seul magasin à Bangkok, était estimée en 2016 à 2,9 milliards de dollars.

    Il a acheté Leicester City pour environ 40 millions de livres en 2010 quand personne ne pariait sur ce club anglais qui évoluait alors en deuxième division. Il est parvenu à en faire le plus improbable champion de Première League de tous les temps, en 2016, faisant vivre au petit club un véritable conte de fées. C’est la première fois que Leicester City a décroché ce titre depuis la création du club en 1884.

    Lire aussi :   Football : le conte de fées de Leicester City

    Vichai Srivaddhanaprabha est très populaire auprès des supporters du club, leur offrant bières et beignets.

    Vichai Srivaddhanaprabha, qui est aussi amateur de polo, est un familier des puissants de Thaïlande, au premier rang desquels la famille royale. Son nom, Srivaddhanaprabha, lui a été attribué en 2013 par le roi de Thaïlande. Il a quatre enfants. Son fils Aiyawatt Srivaddhanaprabha, surnommé « Top », est vice-président du club.

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  • Aux Etats-Unis, les actes antisémites en forte progression

    Aux Etats-Unis, les actes antisémites en forte progression

    La fusillade qui a fait 11 morts dans une synagogue à Pittsburgh (Pennsylvanie), samedi 27 octobre, «est probablement l’attaque la plus meurtrière contre la communauté juive de l’Histoire des Etats-Unis », a estimé Jonathan Greenblatt, le directeur de l’Anti-defamation League (ADL), principale association de lutte contre l’antisémitisme du pays. Mais cette fusillade n’est pas une attaque isolée, puisqu’il y a eu une recrudescence des actes antisémites sur le sol américain.

    Selon l’ADL, ils ont augmenté de 57 % entre 2016 et 2017, passant de 1267 à 1986. C’est, selon l’ADL, la plus forte hausse jamais enregistré aux Etats-Unis depuis 1979, année où l’organisation a commencé son comptage, et le second chiffre annuel le plus haut depuis cette même année. Une augmentation due « à une croissance significative des incidents à l’école et à l’université, qui ont doublé annuellement deux fois d’affilée ».

    Le nombre d’actes antisémites en forte progression en 2017

    Nombre d’actes de nature antisémites comptés par l’Anti-Defamation League depuis 2008.

    L’ADL note que les actes de vandalisme ont particulièrement augmenté (+86 %), un chiffre « inquiétant, parce qu’il indique que les auteurs de ces actes se sentent suffisamment enhardis pour violer la loi ». Les actes de harcèlement ont également connu une nette hausse (+41 %), tandis que les agressions physiques sont les seuls actes antisémites dont le nombre a chuté (de 36 à 19).

    Les actes antisémites, observe l’ADL, ont lieu dans quasiment tous les contextes : sur les lieux de travail, au sein des domiciles privés, des lieux publics, des écoles et universités, et même au sein des institutions juives. Les lieux publics (rues, parcs) et les lycées (+100 % chaque année sur les deux dernières années) sont les lieux les plus communs où surgissent ces violences.

    La Pennsylvanie, pas épargnée par l’antisémitisme

    La Pennsylvanie est le sixième Etat le plus touché par ces violences, note l’ADL, et a vu les actes antisémites augmenter de 43 % entre 2016 et 2017. Ces six Etats, qui réunissent à eux seuls 62 % des actes recensés par les 26 centres régionaux de l’ONG, comptent cependant parmi les plus larges communautés juives des Etats-Unis. Mais pour la première fois depuis 2010, l’ONG a enregistré au moins un acte antisémite dans chaque Etat du pays.

    La Pennsylvanie fait partie des Etats les plus touchés par l’antisémitisme

    Etats des Etats-Unis les plus touchés par les violences antisémites en 2017.

    Aux Etats-Unis, les Juifs restent – et depuis longtemps – la population religieuse la plus ciblée par les meurtres religieux. Sur les 1 538 crimes religieux recensés par le FBI (Federal Bureau Investigation) en 2016, 834 ont visé des personnes juives.

    Les Juifs sont la population la plus ciblée par les crimes religieux aux Etats-Unis

    Part des crimes de haine religieux aux Etats-Unis par population visée aux Etats-Unis en 2016.
    Source : FBI

    Même si l’on note que depuis 1992, les crimes antisémites représentent une moindre part des crimes religieux, en raison notamment du nombre croissant de crimes visant les populations musulmanes.

    En proportion, les crimes antisémites diminuent depuis 1992

    Proportion des crimes de haine par population religieuse visée depuis 1992
    Source : FBI

    Lire aussi :   Les Etats-Unis confrontés à la poussée de l’antisémitisme

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  • Syrie : Européens et Russes appellent à un cessez-le-feu « stable et durable » à Idlib

    Syrie : Européens et Russes appellent à un cessez-le-feu « stable et durable » à Idlib

    Les dirigeants de Turquie, Russie, France et Allemagne ont appelé lors d’un sommet à Istanbul samedi à préserver le cessez-le-feu en vigueur dans la province syrienne rebelle d’Idlib. Le sommet « a insisté sur l’importance d’un cessez-le-feu durable (à Idlib) tout en soulignant la nécessité de poursuivre la lutte contre le terrorisme », selon la déclaration finale lue à l’issue de la réunion par le président turc Recep Tayyip Erdogan.

    Ce sommet inédit a rassemblé, outre M. Erdogan, les présidents russe Vladimir Poutine et français Emmanuel Macron, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel.

    « Nous comptons sur la Russie »

    « Nous comptons sur la Russie pour exercer une pression très claire sur le régime, qui lui doit sa survie » afin de garantir un « cessez-le-feu stable et durable à Idlib », a déclaré M. Macron lors d’une conférence de presse après cette rencontre.

    La Turquie et la Russie ont conclu le mois dernier un accord qui a permis d’éviter une offensive de grande ampleur du régime sur Idlib, dernier grand bastion de l’opposition. Mais plusieurs escarmouches ont eu lieu ces derniers jours et des frappes du régime ont fait sept morts vendredi, le bilan le plus élevé depuis l’entrée en vigueur de l’accord turco-russe.

    Dans leur déclaration finale, les quatre dirigeants ont également appelé à établir « avant la fin de l’année » un comité constitutionnel censé élaborer une nouvelle Constitution syrienne, « si les conditions le permettent ». Les quatre pays ont par ailleurs exhorté à « assurer l’accès rapide, sûr et sans restrictions des organisations humanitaires à travers la Syrie ». Selon la déclaration finale du sommet, les quatre pays « ont souligné la nécessité de créer à travers le pays les conditions permettant le retour en sécurité et volontaire des réfugiés ».

    Recep Tayyip Erdogan a, en outre, affirmé qu’il appartient au peuple syrien « de l’intérieur et de l’extérieur » de décider du sort du président Bachar Al-Assad. « La volonté qui va déterminer le sort d’Assad, c’est la volonté du peuple syrien. C’est l’ensemble du peuple syrien, de l’intérieur et de l’extérieur, qui prendra une décision », a déclaré M. Erdogan.

    Le conflit en Syrie a fait plus de 360 000 morts et plusieurs millions de déplacés depuis 2011.

    Lire aussi :   Syrie : les chiffres qui montrent l’ampleur de la guerre

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  • Etats-Unis : onze morts lors d’une attaque contre une synagogue de Pittsburgh

    Etats-Unis : onze morts lors d’une attaque contre une synagogue de Pittsburgh

    Un tireur a tué onze personnes, samedi 27 octobre, en ouvrant le feu dans la synagogue Tree of Life (« Arbre de vie ») de Pittsburgh, en Pennsylvanie, où des fidèles étaient rassemblés pour un office, selon un premier bilan officiel. Selon le New York Times, qui cite deux officiers de police, le tireur serait Robert Bowers, un homme de 46 ans. Il s’agit « probablement » de la pire attaque antisémite jamais commise aux Etats-Unis, a estimé samedi la principale association de lutte contre l’antisémitisme dans le pays, l’Anti-defamation League.

    Le directeur de la sécurité publique de Pittsburgh Wendell Hissrich a précisé qu’il y avait six blessés, dont quatre parmi les forces de l’ordre, après des échanges de coups de feu avec le tireur. « La scène est terrible à l’intérieur », a-t-il ajouté devant les caméras, apparemment très ému. « C’est l’une des pires scènes de crime sur laquelle je me sois rendu, et j’ai été sur des accidents d’avion », a-t-il confié.

    Selon le porte-parole de la police locale, Chris Togneri, le suspect s’est rendu aux autorités aux alentours de 11 heures (17 heures à Paris) et a été arrêté et placé en garde à vue, avant d’être transféré à l’hôpital. Une enquête fédérale pour « crime de haine » a été ouverte.

    L’auteur de la fusillade a été inculpé de vingt-neuf chefs d’accusation pour crimes fédéraux, incluant onze chefs pour obstruction à l’exercice de croyances religieuses entraînant la mort et onze chefs pour usage d’une arme à feu pour commettre un meurtre, a annoncé le bureau du ministère fédéral de la justice pour le district ouest de l’Etat de Pennsylvanie, où se trouve Pittsburgh. « Certains chefs d’accusation pourraient conduire à la peine capitale », a déclaré le ministre américain de la justice Jeff Sessions dans un communiqué, en dénonçant un crime « extrêmement répugnant ».

    Des appels à éviter le quartier

    Robert Bowers, « un homme blanc barbu et de forte corpulence » selon KDKA, serait connu pour avoir tenu de nombreux propos antisémites sur les réseaux sociaux, selon le Washington Post. Plusieurs médias américains rapportent que Bowers a également tenu des propos antisémites aux forces de l’ordre présentes sur place, après que celui-ci se fut barricadé.

    Les membres de la congrégation s’étaient réunis pour le jour de repos juif du shabbat à 9 h 45 (15 h 45 à Paris). Tout a commencé peu après 10 heures, quand la police locale a appelé les habitants du quartier à rester chez eux. « Il y a un tireur dans la zone de Wilkins et Shady. Eviter le quartier », ont alors tweeté les services de sécurité publique de la ville.

    Fondée il y a 150 ans, la synagogue Tree of Life, qui peut accueillir jusqu’à 1 250 personnes, selon son site Internet, se trouve dans le quartier résidentiel de Squirrel Hill, où bat le cœur de la communauté juive de Pittsburgh. La police de New York a de son côté fait savoir qu’elle renforçait la sécurité autour des lieux de culte de la ville, avec notamment des patrouilles supplémentaires.

    Donald Trump dénonce la « haine » aux Etats-Unis

    Donald Trump a annoncé qu’il se rendrait à Pittsburgh. Il a dénoncé la « haine » dans le pays. « C’est franchement une chose terrible, terrible ce qu’il se passe avec la haine dans notre pays et partout dans le monde », a déclaré le président américain, avant d’ajouter que « quelque chose doit être fait ». « Quand des gens font ce genre de chose, ils devraient se voir infliger la peine capitale », a déclaré M. Trump. Tous les drapeaux à la Maison Blanche, sur les bâtiments publics, dans les camps militaires, dans les bases navales et sur les navires de guerre seront en berne jusqu’au 31 octobre en signe de « respect solennel » pour les victimes, selon les ordres du président américain.

    Le gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Tom Wolf, a quant à lui qualifié l’événement de « tragédie absolue ». « Ces actes de violence insensés ne ressemblent pas à ce que nous sommes en tant qu’Américains », a-t-il ajouté sur Twitter.

    Alors que le président français Emmanuel Macron, en déplacement à Istanbul, a exprimé sa « tristesse » et son « soutien à l’égard du peuple américain », son ministre de l’intérieur Christophe Castaner a annoncé avoir demandé aux préfets de « renforcer la vigilance autour des synagogues ».

    La chancelière allemande Angela Merkel a, elle, fustigé samedi « la haine antisémite aveugle ». « Nous tous devons nous élever avec détermination contre l’antisémitisme. Partout », a-t-elle affirmé selon une brève déclaration postée sur Twitter par le porte-parole du gouvernement allemand. Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a dénoncé une attaque « antisémite horrible ». « J’ai eu le cœur brisé et j’ai été horrifié par l’attaque meurtrière qui a eu lieu aujourd’hui à Pittsburgh », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur son compte Twitter.

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  • « Coup de chaud sur la laine du mérinos »

    « Coup de chaud sur la laine du mérinos »

    Matières premières. C’est du jamais-vu depuis 1968. Les moutons mérinos ont trop chaud dans l’est de l’Australie. Devant la Chine et la Nouvelle-Zélande, le pays est le premier producteur de cette laine fine, respirante et ultra-résistante dont raffolent les fabricants de pulls en V. Uniqlo en a fait l’un de ses produits phares. L’enseigne japonaise de mode écoule, chaque année, des millions de ces tricots fins aux couleurs vives à prix plancher. Mais les tarifs d’Uniqlo pourraient bientôt grimper.

    Pour la première fois depuis cinquante ans, le prix de référence de la laine mérinos australienne a franchi en septembre la barre symbolique des 20 dollars par kilo en Australie, rapporte l’agence Reuters. En un an, le prix de cette laine issue des moutons mérinos, bêtes à laine originaires d’Espagne, a bondi de 20 % en un an. En cause : la sécheresse.

    L’Australie traverse un épisode caniculaire d’une exceptionnelle gravité. Dans certaines régions de culture et d’élevage de l’est du pays, les précipitations ont été de 40 % inférieures à la moyenne des vingt dernières années, d’après le Bureau gouvernemental australien pour les études agricoles et les ressources (Abares). « Les récoltes de l’hiver 2018-2019 figureront parmi les pires de l’histoire de l’est de l’Australie », estime désormais la banque Rabobank dans une étude publiée en octobre.

    La sécheresse fait souffrir les cheptels. Les bêtes ont peu à brouter. Leur lainage est moins abondant et de moindre de qualité. Et le nombre de têtes diminue. Beaucoup des éleveurs de mérinos ont d’abord eu recours au fourrage pour nourrir leurs troupeaux, avant d’y renoncer et de vendre ou d’abattre des bêtes pour éviter la faillite. Les semaines à venir s’annoncent aussi très compliquées. L’agence météorologique australienne prévoit que les trois prochains mois seront plus secs et plus chauds que la moyenne.

    Des stocks au plus bas

    Le gouvernement australien…

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  • Transport maritime : les nouvelles routes polaires ne devraient pas bouleverser le commerce mondial

    Transport maritime : les nouvelles routes polaires ne devraient pas bouleverser le commerce mondial

    Le réchauffement climatique va-t-il chambouler la géographie de la mondialisation commerciale ? L’ouverture en Arctique, « grâce » à la fonte des glaces, de nouvelles voies propres à la navigation de porte-conteneurs suscite autant de fantasmes que de répulsion. Or, « ces nouvelles routes n’auront qu’un impact modeste sur le commerce mondial », estime une étude tout juste publiée par le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii).

    Comme le rappellent ses auteurs, Jules Hugot et Camilo Umana Dajud, la découverte d’une route du Nord pour accéder à l’Asie est un Graal des navigateurs européens depuis des siècles : dès le XVIIe siècle, l’explorateur britannique Henry Hudson chercha sans relâche ce fameux « passage du Nord », qu’il ne réussit jamais à emprunter faute de pouvoir fendre la glace.

    Le changement climatique est en train de bouleverser la donne : l’été dernier, les températures ont été anormalement élevées dans le cercle polaire arctique, dépassant par endroits les 30 °C. Et pour la première fois, entre fin août et fin septembre, un navire porte-conteneurs de Maersk, la première compagnie maritime au monde, a relié Saint-Pétersbourg depuis Vladivostok en longeant les côtes sibériennes. Jusqu’alors, seuls des navires de moindre taille avaient parcouru cette route, désormais accessible de juillet à octobre.

    Des gains commerciaux limités

    La lettre du Cepii souligne que trois nouvelles voies pourraient s’ouvrir à la navigation de façon permanente, d’ici à 2050 et au-delà. Outre celle qui longe la Sibérie (passage du Nord-Est), un autre itinéraire borde la côte septentrionale (passage du Nord-Ouest), les deux débouchant sur l’océan Pacifique via le détroit de Béring. Une troisième route, enfin, la Transpolaire, reliera l’Atlantique au Pacifique à travers l’océan Arctique.

    Dans bien des cas, ces passages réduiront effectivement les distances, comparées…

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  • Au-delà de l’affaire Khashoggi, la guerre au Yémen

    Au-delà de l’affaire Khashoggi, la guerre au Yémen

    Editorial du « Monde ». La sauvagerie de l’assassinat de l’opposant saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre a suscité à raison une indignation générale. Les capitales occidentales ne pouvaient rester sans réagir, alors que s’accumulent, depuis trois semaines, les détails macabres et les éléments montrant l’implication de Riyad au plus niveau.

    Premier exportateur de pétrole mondial, premier acheteur d’armement au monde et principale puissance de la péninsule Arabique, le Royaume saoudien se sent d’autant plus intouchable qu’il peut compter sur le total soutien de Donald Trump dans sa guerre pour contenir l’influence iranienne. Mais, sous le choc de ce crime atroce commis dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul par un commando venu de Riyad, le débat sur les sanctions est lancé. A commencer par les ventes d’armes.

    La pire tragédie humanitaire en cours

    Cette question a trop longtemps été éludée, alors que, depuis quatre ans, Riyad mène, à l’initiative de Mohammed Ben Salman (MBS) lui-même, une sale guerre au Yémen pour museler les insurgés houthistes protégés par Téhéran. Ce mouroir dénoncé par l’ONU comme la pire tragédie humanitaire en cours, n’avait jusqu’ici guère ému ni les opinions occidentales ni leurs gouvernements. Seules les ONG se battent dans l’indifférence générale pour demander l’arrêt des livraisons des armes alimentant l’interminable carnage.

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    La chancelière allemande, Angela Merkel, prône ouvertement une telle solution tant que les dessous de la mort de Khashoggi ne seront pas éclaircis. Et elle rappelle aussi que « l’Arabie saoudite doit tout faire pour résoudre la crise humanitaire au Yémen ». Sa position est néanmoins hypocrite. Alors que l’accord de coalition gouvernementale avec le SPD interdit explicitement toute vente d’armes « à des pays impliqués dans la guerre au Yémen », les autorités allemandes ont depuis le début de l’année autorisé pour 416,4 millions d’euros de contrats d’armement avec Riyad.

    « De la pure démagogie »

    L’enjeu pour les autorités françaises est d’une tout autre ampleur. L’Arabie saoudite était derrière l’Egypte le deuxième client en 2017 de l’industrie d’armement française. En outre, depuis le grand tournant prosaoudien amorcé sous la présidence de François Hollande, c’est un « partenaire stratégique », même si Paris voudrait aussi rééquilibrer ses relations avec Téhéran.

    Aux yeux d’Emmanuel Macron, évoquer un arrêt des ventes d’armes serait « de la pure démagogie ». « Je comprends le lien avec le Yémen, mais il n’y a en a aucun avec M. Khashoggi », a insisté le chef de l’Etat, resté longtemps silencieux sur l’affaire, même s’il n’a pas hésité, lors d’un entretien avec MBS le 25 octobre, à lui dire « toute son indignation » pour l’assassinat de l’opposant. M. Macron évoque, quand les exécutants et les commanditaires auront été identifiés, des sanctions individuelles ciblées. Une position somme toute assez proche de celle affichée par M. Trump, qui a aussi brandi cette menace en excluant de remettre en cause les 110 milliards de dollars de contrats d’armements prévus avec Riayd.

    On peut s’interroger sur la pertinence de ce choix assumé de realpolitik au risque de se trouver en porte-à-faux avec l’opinion publique et surtout avec notre principal partenaire européen. L’affaire Khashoggi constitue au contraire une occasion de faire pression sur l’Arabie saoudite au Yémen. Un embargo sur les ventes d’armes serait une victoire posthume de ce journaliste, longtemps proche de la famille royale saoudienne, avant de devenir le pourfendeur acharné de l’aventurisme géopolitique de l’homme fort de Riyad.

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