Tag: Nouvelles Africaines

  • Belgique: la restitution du patrimoine africain en débat

    Belgique: la restitution du patrimoine africain en débat


    Par
    Sabine Cessou

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 18:59

    Que faire des objets pillés durant l’époque coloniale et consacrés œuvres d’art dans les musées d’Europe ? La question ne se pose pas qu’en France, où un rapport doit être rendu en novembre par l’essayiste sénégalais Felwine Sarr et l’historienne de l’art Bénédicte Savoy au président Macron. En Belgique, le débat précède la réouverture en décembre du Musée royal d’Afrique centrale, et porte aussi bien sur des objets, des archives que des restes humains.

    Dans une lettre ouverte publiée le 25 septembre, 36 personnalités des mondes artistique, universitaire et associatif, en majorité Afro-descendantes, ont dénoncé une « Belgique à la traîne sur la restitution des trésors coloniaux » par rapport à la France, l’Allemagne et le Canada.

    Le gouvernement a-t-il une position sur la question ? Au détour d’une dépêche de l’agence Belga, l’actuel ministre de la Coopération, Alexander De Croo, se dit prêt à en discuter avec les autorités et les directeurs de musées, mais aussi les experts des pays concernés. Un premier jalon a d’ailleurs été posé avec le « renvoi » au Rwanda des archives de la période coloniale, annoncé fin septembre. Une enveloppe de 400 000 euros a été prévue par le ministère de la Coopération, pour un projet de numérisation des archives royales et de celles du Musée royal d’Afrique centrale ayant trait à cette ancienne colonie belge. Il débutera en 2019 avec la visite d’une délégation d’archivistes rwandais qui définiront leurs priorités.

    Un sujet qui monte

    Dans une autre tribune, parue le 17 octobre, une trentaine de scientifiques, dont certains travaillent au Musée royal d’Afrique centrale, ont demandé un dialogue transparent qui « doit l’emporter sur le paternalisme ». Ils se refusent à des manœuvres qui consisteraient à noyer le poisson : « Il faut que l’on admette que la restitution concerne principalement la restitution physique d’objets de musée. La numérisation, les prêts et les expositions itinérantes sont également importants, mais ne doivent pas détourner l’attention du cœur du débat. »

    Autre première en Belgique : un débat « participatif » intitulé « Restitution des biens culturels africains : question morale ou juridique ? » s’est tenu le 16 octobre au Parlement francophone bruxellois, sous la double houlette des présidentes de cette assemblée et de l’association Belgian Afro-Descendants Muntu Comittee (BAMKO-CRAN).

    Ce débat, abrité par les 72 élus francophones sur les 89 que compte le Parlement de la région Bruxelles-Capitale, devrait être suivi d’effet : la constitution d’un groupe d’experts est prévue, de même qu’une résolution, destinée à être partagée avec les autres Parlements du pays. Il s’agira de proposer des amendements à la loi, pour aller vers des restitutions concrètes.

    Campagne de restitution volontaire

    En attendant que ce processus fasse son chemin, BAMKO-CRAN invite les particuliers à rendre les objets africains en leur possession, même s’il s’agit de vieux tams-tams ou de lances rapportées par leurs oncles du Congo. Cette campagne de restitution volontaire, qui va « permettre aux familles de donner l’exemple aux musées », verra les objets transiter de BAMKO-CRAN vers le Forum international des souverains et leaders traditionnels africains, chargé de retrouver les villages, familles et lignées d’où viennent les objets   et quand c’est impossible, de les rendre à des musées africains.

    Les discussions en Belgique portent sur trois sujets bien différents, mais entremêlés : archives coloniales, restes humains et objets. Michel Bouffioux, journaliste de Paris-Match Belgique, a révélé en mai dernier la présence de 300 crânes, ossements et fœtus conservés dans le formol, provenant principalement du Congo, à l’Institut royal des sciences naturelles de Belgique. Le journaliste dénonce les crimes commis par le militaire belge Émile Storms, tels que la décapitation du chef Lusinga, en 1884, dont le crâne rapporté en Belgique comme trophée n’a pas été rendu au Congo. Les questions juridiques autour de ces dépouilles restent d’ailleurs posées.

    114 pièces rendues au Zaïre de Mobutu

    Sur la question des œuvres, le Musée royal d’Afrique centrale de Tervuren se veut « ouvert » au débat. Il explique dans un petit vade-mecum en ligne sur les « mythes et tabous » qui lui sont liés : « La présence de collections africaines à Tervuren mène inévitablement à la question du retour d’objets aux pays d’origine. (…) L’État belge, propriétaire légal des collections de l’AfricaMuseum, a transféré des objets, notamment entre 1976 et 1982. Lors de cette période, 114 pièces ethnographiques ont quitté le Musée royal de l’Afrique centrale pour l’Institut des musées nationaux du Zaïre à Kinshasa. Environ 600 objets ont également été transférés au Musée national du Rwanda à Butare. » En outre, Tervuren a remis en 2010 à ses trois anciennes colonies africaines, Congo, Rwanda et Burundi, la version digitale des films coloniaux les concernant.

    L’essentiel du fonds colossal du Musée, où figurent entre autres 180 000 objets ethnographiques et 8 000 instruments de musique, n’en reste pas moins à Bruxelles. « Tout se passe en Belgique comme s’il fallait tout faire pour éviter de perdre la face par rapport à la question coloniale, analyse Mireille Tsheusi-Robert. Contester le Musée royal de Tervuren, l’histoire coloniale de la Belgique ou son influence actuelle sur le Congo, c’est toucher à des motifs de fierté nationale et à la vitrine internationale du pays. »

    « Tout ça ne nous rendra pas le Congo »

    En témoigne, par exemple, l’expression « Tout ça ne nous rendra pas le Congo », courante et utilisée à tout propos, au point d’avoir donné son titre à une émission de télévision traitant de faits de société généraux sur la RTBF. Elle évoque un fantasme de restitution d’une grandeur passée à l’exact opposé de ce que revendiquent les Afro-descendants à propos des biens culturels. Ce travers de la « vantardise coloniale » est d’ailleurs pointé par de nombreux experts, parmi lesquels l’historien belge David Van Reybrouck, auteur de Congo, une histoire (Actes Sud, 2012).

    « De ce point de vue, le Musée royal d’Afrique centrale est mal utilisé », poursuit Mireille Tsheusi-Robert. La secrétaire d’État à l’Égalité des chances Zuhal Demir y envoie par exemple des jeunes qui ont chanté en août « Couper des mains, le Congo est à nous » lors du festival  Pukkelpop, où ils s’en sont pris à deux jeunes filles noires. L’objectif : « qu’ils prennent conscience des faits horribles commis durant la colonisation », selon la secrétaire d’État. « Et ce, alors que le musée n’est pas décolonisé ! », s’exclame la présidente de BAMKO-CRAN.

    Le débat sur la restitution s’inscrit comme en France dans un contexte plus général de « décolonisation » des anciennes métropoles coloniales, et de dénonciation des expressions les plus flagrantes du racisme qui en est issu.

    Read More

  • Guinée équatoriale: 42 militants exclus du parti au pouvoir

    Guinée équatoriale: 42 militants exclus du parti au pouvoir


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 18:34

    En Guinée équatoriale, quarante-deux militants se trouvent exclus du parti au pouvoir. Ils sont tous accusés, par les responsables du PDGE, le Parti démocratique de Guinée équatoriale, d’avoir participé à une tentative de coup d’Etat, le 24 décembre 2017. Parmi ces militants évincés, il y a plusieurs anciens cadres du régime.

    Parmi les 42 militants exclus, il y a notamment l’ex-directeur de la sécurité du président Obiang, Julian Ondo Nkumu, ainsi que l’ancien ambassadeur de la Guinée équatoriale au Tchad, Enrique Nsue Anguesom.

    Les deux hommes ont été arrêtés il y a plusieurs mois. L’ancien ambassadeur avait été appréhendé, le 30 décembre 2017, dans sa ville natale d’Ebebiyin, soit six jours seulement après la tentative présumée de coup d’Etat. L’homme serait actuellement détenu à Bata.

    Parmi les autres militants évincés du PDGE, il y a également le fils du ministre de l’Intérieur, Ruben Clemente, Engonga Nguema ainsi qu’un ancien juge, Martin Obiang Ondo.

    Ce sont, au final, 42 militants qui ont été exclus pour leur « participation à une tentative d’assassinat du président et de déstabilisation de la Guinée équatoriale », est-il écrit dans la résolution diffusée, samedi 3 novembre, par le PDGE. Malabo avait annoncé, le 3 janvier dernier, avoir déjoué une tentative de coup d’Etat, en affirmant qu’un groupe de mercenaires avait eu pour projet d’attaquer le chef de l’Etat, le 24 décembre.

    Cette purge, au sein du parti au pouvoir, a fait réagir l’opposition. Le parti Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) avait annoncé, en mars, que cette tentative avait été organisée au sein du PDGE, « ce qui confirme et justifie le mécontentement généralisé à l’égard de la mauvaise politique du régime d’Obiang », ajoute le parti d’opposition dans un communiqué.

    Read More

  • Coopération, développement et cybersécurité au menu du 5e Forum de Dakar

    Coopération, développement et cybersécurité au menu du 5e Forum de Dakar


    Par
    Tirthankar Chanda

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 17:05

    Du 5 au 6 novembre, la capitale sénégalaise accueillera la 5e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Le développement durable du Sahel sera le grand thème de cette rencontre. Mais les participants au Forum pourront-ils faire l’économie de débattre sur les enjeux sécuritaires du jour ?

    C’est la problématique de l’opérationnalisation du lien entre la sécurité et le développement qui sera le fil rouge de la 5e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité qui s’ouvre ce lundi 5 novembre dans la capitale sénégalaise. « Il existe aujourd’hui un consensus parmi tous les acteurs pour dire que la réponse militaire contre le terrorisme, qui a commencé avec la guerre au Mali en 2013, était certes nécessaire, mais pas suffisante pour stabiliser la région et mettre en place une sortie de crise durable », soutient Hugo Sada, conseiller du président de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), qui est l’opérateur logistique du Forum.

    « Alors, comment fait-on ? » Telle est la question à laquelle les participants à la rencontre de Dakar seront invités à répondre. « Nous savons tous qu’il n’y a guère de recette miracle, mais il fallait lancer la réflexion », ajoute pour sa part le colonel Frédéric Garnier, responsable Afrique à la Direction générale des relations internationales et stratégiques (DGRIS), au ministère des Armées qui, en collaboration avec le Sénégal, organise et finance le Forum.

    Origines

    « Cette collaboration franco-sénégalaise s’inscrit dans la continuité des engagements pris lors du sommet Afrique-France de l’Elysée en 2013, puis celui de Bamako en 2017 », rappelle Frédéric Garnier. « Cette initiative, poursuit le colonel, partait d’un constat, partagé d’ailleurs par la France et ses partenaires africains, qu’il manquait une grande enceinte de réflexion stratégique sur les questions de sécurité du continent. Il y a cinq ans l’Afrique n’avait rien d’équivalent aux Manama (Moyen-Orient) et Shangri-La (Asie du Sud-Est) Dialogue, où les décideurs africains et leurs partenaires puissent échanger sur des thèmes liés à la paix et la sécurité sur le continent. »

    La première édition du Forum de Dakar a eu lieu en 2014. Et manifestement, ça marche, comme ne manquent pas de souligner les organisateurs. Ils rappellent que les quatre premières éditions qui se sont succédé depuis la première année ont chaque fois rassemblé plus de 500 participants venus du monde entier, dont des chefs d’Etat. En 2017, deux chefs d’Etat (Paul Kagame du Rwanda et IBK du Mali) avaient fait le déplacement.

    Hugo Sada pointe pour sa part la qualité des débats que les dernières éditions du Forum ont accueillis. « Ces discussions ont permis, souligne-t-il, d’éclaircir les problématiques, notamment celles du terrorisme et de l’extrémisme violents qui ont été longuement abordés l’année dernière pendant les plénières, les conférences et les ateliers ». « Ces débats ont surtout énormément fait avancer, ajoute Hugo Sada, la prise de conscience des limites de la logique du tout-sécuritaire ».

    Thématiques de l’édition 2018

    Le programme du Forum de Dakar 2018 propose trois thématiques, liées à la problématique du développement soulignée lors des précédentes éditions : protection de droits et libertés dans le contexte de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, coopération internationale pour une paix durable et partenariats multilatéraux en matière de renseignement et lutte contre le cyberterrorisme.

    Rappelons que, faisant suite à son annonce phare au Forum de Dakar 2017, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian va inaugurer cette année au Sénégal une école de cybersécurité à vocation régionale. Selon les professionnels, l’Afrique est mal-préparée face aux cybermenaces. Impulsée par la France et portée par le Sénégal, cette école devrait aider à changer les mentalités par rapport aux menaces numériques en formant les jeunes.

    Enfin, les spécialistes de la paix et sécurité réunis à Dakar cette année ne pourront pas faire l’économie des discussions sur les grands enjeux sécuritaires africains du moment que sont la dégradation de la situation sécuritaire au Burkina et au Mali, l’opérationnalisation encore retardée du G5 et le redéploiement souhaité par le président Macron du dispositif Barkhane.

    « Le contexte dans lequel se déroulera ce 5e Forum est pour le moins inquiétant », se lamente Jakkie Cilliers du think-tank sud-africain Institut d’études de sécurité (ISS), partenaire du Forum de Dakar depuis un an. « Le Sahel et l’Afrique centrale sont aujourd’hui les deux maillons faibles en termes de paix et de sécurité, déclare le chercheur sud-africain, alors que la situation semble s’être nettement améliorée en Afrique orientale, voire dans la région de Corne de l’Afrique. La France, qui est présente sur le terrain, tente de rétablir la stabilité au Sahel, mais ses ressources sont limitées. Dans ce contexte, l’un des grands enjeux de ce Forum sera de s’assurer que la communauté internationale prenne toute sa part dans le financement de la lutte contre le terrorisme et que cela ne soit pas uniquement le fardeau de la France. C’est sans doute ce que la ministre de la Défense française Florence Parly va réclamer, sinon à la tribune, certainement dans les coulisses du Forum de Dakar ».

    S’agissant de la montée en force du groupement G5 Sahel, Jackie Cilliers se déclare plutôt « sceptique » à propos de l’utilité de promouvoir « artificiellement » une énième structure dans la région, « alors que les pays du G5 sont déjà membres de la Cédéao ». « Attention, prévient-il, à ne pas transformer le G5 en une nouvelle entité économique, ce qui pourrait à terme fragiliser la Cédéao et toute la région. »

    Avec des orateurs comme Jackie Cilliers qui pourrait apporter la contradiction à la tribune du Forum, les débats promettent d’être vifs, contradictoires et riches.

    Pour plus d’informations sur le Forum : www.dakarforum.org

    Read More

  • Présidentielle à Madagascar: les derniers efforts des candidats

    Présidentielle à Madagascar: les derniers efforts des candidats


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 15:00

    A Madagascar, la fin officielle de la campagne électorale, ce sera lundi 5 novembre au soir, et la présidentielle est prévue mercredi 7. Après Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, samedi, c’est au tour de Hery Rajaonarimampianina d’organiser, ce dimanche 4 novembre, un meeting à Antananarivo. Président jusqu’au mois de septembre, il a démissionné, comme le veut la Constitution, pour pouvoir se présenter. Hery Rajaonarimampianina demande plus de temps à la population pour accomplir ses promesses de candidat.

    Hery Rajaonarimampianina a fait toute sa campagne sur son bilan. Rappelons qu’il a été président jusqu’à il y a quelques semaines et qu’il a démissionné pour pouvoir se présenter à cette élection.

    Durant son discours, il a beaucoup insisté sur ce point, sur le fait qu’il respectait la loi et qu’il avait, par conséquent, démissionné comme le stipule la Constitution. Une façon de se démarquer de ses principaux concurrents, notamment l’un d’entre eux qui est arrivé au pouvoir par l’armée et non par les urnes.

    Hery Rajaonarimampianina a tenu un meeting très similaire à ceux de ses deux principaux concurrents, avec notamment un discours rythmé par des slogans, des chanteurs et des danseurs.

    Il demande qu’on le laisse continuer ce qu’il a entamé, rappelant le fait qu’il a fait construire des routes, des écoles et qu’il a appuyé les agriculteurs, et rappelant également que la croissance avait atteint les 5% cette année, et qu’il a le soutien de bailleurs de fonds.

    Des faits qui vont lui permettre de continuer le développement du pays. L’ancien président a par ailleurs indiqué, à plusieurs reprises, que ses projets étaient réalistes et réalisables. Une façon, là aussi, de se démarquer de certains candidats qui ont fait des promesses excentriques lors de cette campagne.

    D’autres candidats continuent également de battre campagne. C’est le cas, par exemple, du pasteur Mayol qui tient, lui aussi, un meeting ce dimanche 4 novembre. Il est à la tête de l’Eglise de l’Apocalypse, qui compte 2 millions de fidèles.

    Read More

  • Congo: pénurie de carburant «super» à Brazzaville

    Congo: pénurie de carburant «super» à Brazzaville


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 12:46

    Au Congo, les délestages de courant, annoncés par la Société nationale d’électricité, pénalisent les activités à Brazzaville, la capitale. Dorénavant, à ces délestages, il faut ajouter une pénurie de carburant. Les stations essence de la capitale sont à sec et certains secteurs d’activité tournent ainsi au ralenti.

    A la descente de la Montagne sainte, dans le premier arrondissement, Garcia, un jeune de 30 ans qui tient un salon de coiffure, peine à faire de la recette. Les délestages l’empêchent de travailler et il ne peut pas non plus alimenter son groupe électrogène à cause d’une pénurie de « super ».

    « Je suis coiffeur. Je travaille avec le courant mais actuellement, le courant n’est pas stable. Ce qui nous fait un peu mal, c’est que ce n’est pas facile de se procurer du carburant. On se promène partout pour essayer d’en avoir mais on n’en trouve pas et cela nous met en difficulté », explique-t-il.

    A quelques encablures du salon de Garcia, à la station-service du CEG Angola-Libre, les automobilistes et notamment les chauffeurs taxi y passent plus de temps que dans la circulation. Ils sont à la merci des pompistes et des vendeurs à la sauvette communément appelés « kadhafis ».

    « Je suis congolais. Cela me fait mal. Cela ne me fait pas plaisir de voir des choses pareilles. C’est un grand problème de kadhafis. Lorsqu’ils achètent du carburant, ils le revendent à 2 000 ou 1 500 francs CFA. Mais combien gagne un Congolais pour acheter l’essence à 1 500 francs CFA ? », s’insurge-t-il.

    « Les pompistes te demandent parfois 3 000 francs CFA pour te faire un plein de carburant à 12 000 francs CFA ! », alerte, de son côté, un autre automobiliste.

    Selon une source à la Société nationale des pétroles du Congo, cette pénurie serait due aux problèmes logistiques de transport des produits pétroliers entre Pointe-Noire et Brazzaville.

    Read More

  • Tchad: un sous-préfet du Tibesti démissionne suite à des violences à Miski

    Tchad: un sous-préfet du Tibesti démissionne suite à des violences à Miski


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 11:27

    Des affrontements entre l’armée et des présumés terroristes ont eu lieu mercredi 31 octobre à Miski dans la région du Tibesti. L’armée avait affirmé avoir répondu à une attaque de la rébellion tchadienne. Selon le sous-préfet de Yebbibou, l’armée aurait utilisé des moyens aériens et d’artillerie pour s’en prendre aux populations civiles. Le sous-préfet annonce à RFI qu’il démissionne de son poste.

    Le sous-préfet dénonce des bombardements aériens, des pillages et des incendies de maisons. « Je ne peux pas cautionner ces actes. Par conséquent, je tire les conclusions qui s’imposent et je démissionne de mon poste avec effet immédiat. »

    Le sous-préfet démissionnaire annonce dans la foulée rejoindre un comité d’autodéfense, car pour lui ces opérations ainsi que le nouveau découpage territorial engagé par l’Etat n’ont qu’un but.

    « Déby et son clan voudraient absolument mettre la main sur la richesse de Miski. J’ai dit cela en connaissance de cause. Sous mes responsabilités. C’est-à-dire pendant que j’étais sous-préfet. Déby et sa famille ont tenté à maintes reprises d’exploiter l’or de Miski, en dehors de tout cadre légal. »

    Des accusations rejetées par le ministre tchadien de la Sécurité publique Ahmat Mahamat Bachir. Mais le ministre reconnaît tout de même à demi-mot que l’Etat intervient dans la zone pour contrôler lesdites ressources. « Il y a des mercenaires, des terroristes, des esclavagistes, qui ne veulent pas que le gouvernement, l’Etat, mette la main sur ces ressources-là ! »

    Face à cette fronde, le ministre se dit déterminé à employer la force. « Le gouvernement ne lésinera sur aucun moyen ! Nous allons tout engager pour nettoyer la zone ! Nous allons engager tous les moyens pour défendre le territoire national ! Tous les moyens, je dis bien ! »

    Ahmat Mahamat Bachir refuse toutefois de préciser le nombre de forces militaires engagées pour l’heure à Miski et dans la région.

    Read More

  • RDC: le difficile combat contre une épidémie de choléra qui progresse

    RDC: le difficile combat contre une épidémie de choléra qui progresse


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 11:13

    La République démocratique du Congo subit actuellement, dans l’est du pays, une dixième épidémie d’Ebola qui a fait 180 morts, et de nombreux cas de poliomyélite et de rougeole. Le pays fait aussi face à une épidémie de choléra qui a débuté en 2017. Depuis le début de l’année et jusqu’à la mi-octobre, le ministère congolais de la Santé a recensé plus de 880 personnes mortes de cette maladie sur plus de 25 000 cas déclarés. Presque toutes les provinces sont concernées, selon les autorités du pays qui ont commencé à mettre en place une riposte sanitaire. Enrayer cette épidémie de choléra sera cependant compliqué.

    Déjà 22 provinces touchées sur les 26 que compte la RDC. Tout le monde reconnaît, aujourd’hui, que l’épidémie de choléra a progressé géographiquement, même si les autorités assurent avoir su la contenir quant au nombre de ses victimes. En cause, le manque de moyens, des faiblesses inhérentes au système de santé ou encore l’insalubrité.

    Les autorités pointent également l’apparition d’une nouvelle épidémie d’Ebola, notamment dans le nord-est du pays.

    « Cette année a été le moment où nous avons voulu focaliser l’énergie pour organiser la riposte contre Ebola. Cela a permis de mobiliser les ressources et même le personnel pour organiser la lutte », a précisé le Dr Aruna Abedi, directeur de la Surveillance épidémiologique en RDC.

    Le gouvernement ainsi que l’OMS assurent qu’ils sont en train de tout mettre en œuvre pour endiguer cette épidémie de choléra, même si, en l’état actuel, il sera difficile de vaincre totalement, dans le pays, la « maladie des mains sales », comme on l’appelle.

    « Le problème du choléra est multisectoriel. Tant que les populations n’auront pas d’eau potable, tant que les populations n’auront pas accès à l’assainissement, il sera difficile d’endiguer le choléra en RDC », explique le Dr Gervais Folesack, coordinateur des urgences de l’OMS dans ce pays.

    En attendant, l’OMS vient de proposer au gouvernement la vaccination de quelque 6 millions de personnes à risque. Il s’agit d’une nouvelle stratégie de lutte contre le choléra à côté de celles qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs comme par exemple l’adoption de mesures d’hygiène.

    Read More

  • Crise au Togo: le Front citoyen Togo-Debout interpelle la Cédéao

    Crise au Togo: le Front citoyen Togo-Debout interpelle la Cédéao


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 10:39

    Plusieurs milliers de militants et sympathisants du Front citoyen Togo-Debout ont marché samedi 3 novembre à travers la ville de Lomé pour interpeller la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Ils demandent à la Cédéao de prendre position pour une sortie de crise.

    Malgré la modification des itinéraires et le confinement de la manifestation dans un quartier excentrée, les militants du Front citoyen Togo-Debout ont tenu, se sentant humiliés mais déterminés à manifester.

    Le communiqué lu à l’issue de la marche s’indigne et proclame : « Oui, nous n’en pouvons plus au Togo ! Et personne ne doit venir encore vous dicter un chemin ! »

    La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est interpellée, elle qui a soumis une feuille de route aux Togolais, le 31 juillet, pour une sortie de crise. Selon le Front citoyen Togo-Debout, le processus électoral en cours est contestable et la Cédéao doit prendre position.

    « Depuis un an que nous sommes sortis, nous demandons – enfin – que ces réformes soient mises en application, explique le professeur David Dosseh, premier porte-parole du Front citoyen Togo-Debout. La Cédéao s’immisce dans le jeu au lieu de répondre aux préoccupations populaires. »

    Et d’ajouter : « Elle vient à nouveau demander à ce que nous allions à des élections législatives au pas de charge et dans des conditions totalement inacceptables. Et donc, nous voulons que la Cédéao se positionne clairement et qu’elle dise ce qu’elle pense du problème togolais. »

    La société civile togolaise, à travers le Front citoyen Togo-Debout, prévient : « Nous sommes à un tournant historique, nous ne devons plus entrer en 2019 avec les mêmes problèmes. »

    Le processus électoral en cours est contesté par l’opposition, la date des élections législatives est fixée au 20 décembre et le gouvernement entend y aller même si les protagonistes de la crise appellent au boycott.

    Read More

  • Bénin: toute l’opposition vent debout contre le président Patrice Talon

    Bénin: toute l’opposition vent debout contre le président Patrice Talon


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 09:17

    L’ensemble des partis d’opposition béninois exigent au président Talon le « retour immédiat et sans délai des exilés politiques », tels que l’homme d’affaires Sébastien Adjavon, l’ancien maire de Cotonou Léhadi Soglo, révoqué par le gouvernement et le secrétaire exécutif du parti FCBE, Valentin Djenontin. Tous séjournent en France. L’opposition exige aussi l’abrogation de la loi qui crée la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), machine à juger les opposants sous le prétexte de la lutte contre la corruption. Pour les législatives de mars 2019, l’opposition envisage la création d’un parti unifié et une liste commune.

    Cette requête a été adressée à Patrice Talon à l’occasion d’un meeting, samedi 3 novembre 2018 à Cotonou. Devant une foule de militants, les leaders de l’opposition béninoise ont critiqué sévèrement la gouvernance du président. Militants, élus ; tous les adversaires du pouvoir étaient là, à l’exception des  anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi. Absent aussi, Sébastien Ajavon, récemment condamné par contumace à 20 ans de prison.

    MM. Yayi et Ajavon ont adressé des messages qui ont été lus dans la salle et  qui ont été très applaudis. Le slogan « trop c’est trop » a retenti plusieurs fois et très vite, le rassemblement a pris la tonalité d’une bataille pour l’alternance. Pourtant, Patrice Talon n’est qu’à mi-mandat. Mais au pupitre, les orateurs ont distribué les mauvais points. On est loin des promesses folles de Patrice Talon, résumait la déclaration lue par le député de Basile Ahossi.

    Et ce même député de terminer par une série de revendications : « Nous, forces de l’opposition, exigeons le retour des exilés politiques et leur participation libre à la vie politique nationale ; l’abrogation pure et simple des lois portant Code électoral et Charte des partis politiques ; l’abrogation de la loi portant création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, Criet. »

    Cap désormais sur les élections législatives de l’année prochaine. Pour peser face au camp Talon, l’opposition envisage la création d’un parti unifié qui pourrait présenter une liste unique aux élections. Où en est ce projet ? « Ce ne sont pas des choses qui sont simples, mais nous sommes à quelques encablures de réussir cet exploit-là. Nous travaillons à avoir une liste unique. » Le rassemblement s’est achevé sur l’hymne national, chanté en chœur.

    Read More

  • Tanzanie: Amnesty International dénonce la répression tous azimuts

    Tanzanie: Amnesty International dénonce la répression tous azimuts


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 02:58

    En Tanzanie, Amnesty International pointe une « chasse aux sorcières » après les propos du gouverneur de Dar es Salaam appelant les habitants de sa province à dénoncer les homosexuels à partir de ce lundi 5 novembre.

    Amnesty International dénonce le projet du gouverneur de Dar es Salaam, Paul Makonda, de traquer et d’arrêter les homosexuels. « Nous avons reçu des informations comme quoi 5 000 personnes ont déjà été dénoncées à la police, c’est en tout cas ce qu’a dit le gouverneur de Dar es Salaam », rapporte Seif Magango, le directeur adjoint d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est.

    L’homosexualité constitue un crime en Tanzanie et elle est punie d’une peine minimale de 30 ans pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité. « Ce n’est pas quelque chose d’acceptable qu’un gouvernement comme celui de la Tanzanie appelle ses concitoyens à se retourner les uns comme les autres, souligne-t-il. En bref, on veut juste rappeler aux autorités tanzaniennes que c’est leur obligation de traiter leur population dans le respect des droits de l’homme et des principes auxquels elles se sont engagées sur le plan international et de ne pas autoriser cette chasse aux sorcières. »

    Le chef de la délégation de l’UE rappelé

    Mais en Tanzanie, cette chasse aux sorcières ne se limite pas aux personnes LGBT. Opposants, activistes ou encore journalistes en sont aussi l’objet. La répression est, selon l’organisation de défense des droits de l’homme, tous azimuts.

    « Cette répression contre les homosexuels ne devrait pas être perçue comme un élément isolé, insiste le directeur adjoint d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est. C’est quelque chose que l’on voit depuis que ce régime est arrivé au pouvoir. Il n’y a pas que la minorité LGBT qui est visée. Il ne se passe plus une semaine sans qu’une partie ou l’autre de la population ne soit menacée. Un jour, ce sont des musiciens qui sont arrêtés, des artistes empêchés de voyager, des groupes de la société civile qui sont fermés. On a même vu le président bannir de l’école les filles qui tombaient enceintes. »

    Même les diplomates en font les frais. Le chef de la délégation de l’Union européenne en Tanzanie a été rappelé à Bruxelles, a indiqué samedi à l’AFP une porte-parole de l’UE dans le pays. Dans un article publié vendredi, la Lettre de l’océan Indien affirmait que le gouvernement tanzanien avait donné 24 heures au diplomate néerlandais Roeland van de Geer pour quitter le pays.

    « Sur l’affaire de l’Union européenne, je ne connais pas tous les détails, précise Seif Magango, mais l’Union européenne dénonce régulièrement ces problématiques de droits de l’homme. Le gouvernement tanzanien essaie de faire taire toute voix dissidente, y compris au-delà de ses frontières, et cela devrait être condamné aussi. Cela démontre l’intolérance du gouvernement envers toute personne ou institution qui défend les droits des citoyens. »

    Read More