Tag: Nouvelles Africaines

  • Kenya : le pape termine sa visite en fustigeant l’injustice, le tribalisme et la corruption

    Kenya : le pape termine sa visite en fustigeant l’injustice, le tribalisme et la corruption

    pape 1-Le pape François a dénoncé, vendredi 27 novembre, “l’injustice atroce” que représentent les grands bidonvilles des mégapoles africaines, fruits de la corruption et de l’accaparement au profit de quelques uns.

    François s’exprimait à l’église de Saint-Joseph Travailleur, tenue par les jésuites, dans l’immense bidonville pollué de Kangemi à Nairobi, où s’entassent plus de 100 000 personnes et où se concentrent les dégradations environnementales et humaines qu’il a dénoncées jeudi devant l’ONU.

    “Comment ne pas dénoncer les injustices que vous subissez ? L’atroce injustice de la marginalisation urbaine se manifeste par les blessures provoquées par les minorités qui concentrent le pouvoir, la richesse et gaspillent de façon égoïste, tandis que des majorités toujours croissantes sont obligées de se réfugier dans des périphéries abandonnées, contaminées, marginalisées”, a lancé François avec force.

    Devant une foule qui lui a réservé un accueil ému, le pape a aussi dénoncé “de nouvelles formes de colonialisme” qui font des pays africains “les pièces d’un mécanisme, les parties d’un engrenage gigantesque” et les soumettent à diverses “pressions pour que soient adoptées des politiques de marginalisation, comme celle de la réduction de la natalité”.

    “Chair à canon”

    Des politiques visant selon lui à “légitimer le modèle de distribution actuel où une minorité se croit le droit de consommer dans une proportion qu’il serait impossible de généraliser”.

    François a fustigé “le manque d’accès aux infrastructures et aux services de base”, condamné “l’injuste distribution de la terre qui conduit des familles entières à payer des loyers exorbitants” et “l’accaparement de terres par des ‘promoteurs privés’ sans visage qui vont jusqu’à vouloir s’approprier la cour des écoles de vos enfants !”.

    “L’hostilité que subissent les quartiers populaires s’aggrave lorsque les organisations criminelles, au service d’intérêts économiques ou politiques, utilisent des enfants et des jeunes comme ‘chair à canon’ pour leurs affaires entachées de sang”, a-t-il poursuivi.

    Alors qu’une religieuse du bidonville avait déploré que seulement 4 % du clergé de Nairobi travaille dans les bidonvilles où survit plus de la moitié des habitants de la capitale, François a appelé “tous les chrétiens, en particulier les pasteurs (…) à s’impliquer”.

    La corruption, “ça vous mange de l’intérieur”

    François s’est rendu ensuite au stade de Kasarani, à 22 km de là, où quelque 50 000 jeunes Kényans lui ont réservé un accueil festif. “Je vous invite, vous tous, à vous prendre par la main contre le tribalisme et à dire: ‘Nous sommes une Nation’!”, a déclaré le pape.

    Jorge Bergoglio a aussi souligné que la corruption qui gangrène le Kenya et de nombreux pays d’Afrique est “une route qui ne conduit pas à la vie mais à la mort”.

    “C’est comme le sucre, c’est doux, on aime ça, c’est facile, mais ça vous mange de l’intérieur. A la fin (…), vous ou votre pays finissez diabétiques”, a-t-il expliqué, notant que la corruption était partout, “même au Vatican”.

    “Chaque fois que vous empochez un pot-de-vin, vous détruisez votre coeur et votre personnalité et vous détruisez votre pays. S’il vous plaît, ne développez pas ce goût pour ce sucre qu’on appelle corruption”, leur a-t-il demandé. “Si vous ne voulez pas de corruption dans votre pays, commencez maintenant vous-mêmes” à la refuser.

    Recrutement des jeunes

    François a aussi abordé le recrutement des jeunes par des groupes armés extrémistes, notamment jihadistes.

    “Comment les faire revenir ? D’abord, il faut se demander pourquoi des jeunes pleins d’idéaux acceptent de se radicaliser. Ils perdent leurs amis, leur tribu, leur pays. Ils laissent derrière eux leur vie pour apprendre à tuer”.

    “Si un jeune homme ou une jeune fille n’a pas de travail, ne peut étudier, que peut-il – ou elle – faire ? Une vie de délinquance, la drogue, voire le suicide ou se laisser attirer sur ce mauvais chemin”, a-t-il argumenté.

    “La première chose à faire pour empêcher un jeune d’être recruté est l’éducation et le travail (…) sinon l’idée s’insinue en lui”. Il a appelé les jeunes à la prière : “Dieu est bien plus fort que toute campagne de recrutement”, a-t-il expliqué.

    Un court vol l’emmènera ensuite en Ouganda, deuxième étape de son voyage africain, où il atterrira dans l’après-midi sur l’aéroport d’Entebbe. Il rencontrera le président Yoweri Museveni, la classe politique et le corps diplomatique et prononcera le premier discours de son séjour d’un jour et demi dans ce pays au passé tragique de guerres, de violences et de dictatures, avec un taux particulièrement élevé de victimes du sida.

    Avec AFP

  • Mali:Attaque du Radisson : au moins 19 morts et deux assaillants tués selon IBK, trois suspects recherchés

    Mali:Attaque du Radisson : au moins 19 morts et deux assaillants tués selon IBK, trois suspects recherchés

    Le président Keïta doit se rendre sur le site de cet hôtel samedi, au lendemain de l’attaque djihadiste qui a ensanglanté Bamako. L’Etat d’urgence et un deuil national de trois jours ont été décrétés.

    Le Mali recherchait activement trois suspects au lendemain de la prise d’otages dans un grand hôtel de Bamako, qui a été revendiquée par le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, en coopération avec Al-Qaïda.

    Dans un discours à la Nation diffusé par la télévision publique dans la nuit de vendredi 20 à samedi 21 novembre, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a fait état d’un bilan de 19 morts et de sept blessés, et deux assaillants tués. “Le terrorisme ne passera pas”, a-t-il assuré.

    Un bilan confirmé samedi par le ministre de la Sécurité intérieure, le colonel Salif Traoré, et son collègue de la Défense, Tièman Hubert Coulibaly, lors d’une conférence de presse commune. Au total, a dit le colonel Traoré, il a été dénombré parmi les morts “18 clients, deux terroristes, un personnel des forces spéciales maliennes”, un bilan “définitif” selon lui.

    Une source militaire malienne avait fait état auparavant d’au moins 27 morts parmi les quelque 170 résidents et employés de l’hôtel Radisson Blu présents au moment de l’attaque et d’”au moins trois terroristes tués ou qui se sont fait exploser”.

    “Nous recherchons activement trois suspects qui pourraient être impliqués dans l’attaque vendredi de l’hôtel Radisson”, a déclaré samedi à l’AFP une source de sécurité malienne qui participe à l’enquête, refusant cependant de fournir des précisions “pour ne pas gêner” les investigations.

    De même source, l’établissement “est actuellement totalement sous contrôle”. Un important dispositif de sécurité y demeurait en place, selon des journalistes de l’AFP. Le président Keïta doit se rendre sur le site samedi, selon une source policière malienne.

    Parmi les morts, 13 étrangers

    Parmi les morts, il y a au moins 13 étrangers de cinq nationalités différentes :

    – Six Russes. Ils étaient employés de l’entreprise de fret aérien Volga-Dnepr, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères, et viendraient tous de la région d’Oulianovsk, où se trouve le siège de la compagnie, selon l’agence Interfax, citant les autorités de la région.

    – Trois Chinois. L’entreprise publique chinoise China Railway Construction a confirmé la mort de trois de ses cadres qui étaient en visite au Mali pour discuter de projets de coopération avec des gouvernements africains.

    – Deux Belges. L’un d’eux, Geoffrey Dieudonné, 39 ans, était haut fonctionnaire au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont annoncé les autorités belges. L’identité de la deuxième victime n’a pas été divulguée.

    – Une Américaine. Le décès d’Anita Ashok Datar a été annoncé par le département d’Etat, sans plus de précisions.

    – Un Sénégalais. Il était employé d’une société pétrolière, d’après le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye.

    Renforcement de la sécurité

    Le gouvernement malien a instauré l’état d’urgence pour 10 jours à compter de vendredi minuit, lors d’un Conseil des ministres extraordinaire présidé par le chef de l’Etat, rentré précipitamment d’un sommet de pays du Sahel au Tchad en raison de l’attaque.

    Cette mesure “permettra de renforcer les moyens juridiques des autorités administratives et compétentes” dans la recherche “des terroristes qui seraient en cavale et d’éventuels complices”, selon un communiqué officiel.

    Un deuil national de trois jours sera observé à partir de lundi.

    Après s’être calfeutrés chez eux vendredi, par crainte pour leur sécurité ou sur recommandation de leurs employeurs, de nombreux Bamakois avaient renoué samedi avec leurs activités habituelles : la circulation semblait normale, les commerces avaient rouvert et dans certains quartiers, des jeunes jouaient au football sur des terrains nus…

    Un renforcement discret de la sécurité était cependant constaté devant certaines mairies et banques, mais plus important aux environs de certains hôtels, selon des journalistes de l’AFP et des résidents. Cette attaque rappelle la prise d’otages du 7 août dans un hôtel à Sévaré (centre), qui avait fait 13 morts.

    Certains anciens otages sont retournés samedi à l’hôtel Radisson pour récupérer des effets personnels. C’est le cas du chanteur guinéen Sékouba Bambino Diabaté, qui a répété devant la presse ne pas avoir vu les assaillants mais les avoir entendus parler anglais entre eux.

    Les assaillants étaient “à pied”, selon un témoin

    Tambakoye Diarra, employé du Radisson, a assuré avoir discuté avec des vigiles blessés selon lesquels les assaillants “ne sont pas venus en voiture, ils étaient à pied”, et raconté comment lui-même a aidé les forces maliennes – appuyées par des Français, des Onusiens et des Américains – “à infiltrer l’hôtel” pour en évacuer les otages.

    Le 7 mars, le premier attentat anti-occidental meurtrier à Bamako, visant un bar-restaurant, avait coûté la vie à cinq personnes, dont un Français et un Belge. Il avait déjà été revendiqué par Al-Mourabitoune.

    Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit.

    Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre, puis le sud du pays.

    Avec AFP

  • Ouattara : pas de gouvernement d’union

    Ouattara : pas de gouvernement d’union

    Ouattara-Alassane Ouattara s’est exprimé à la télévision nationale, quelques heures après l’annonce officielle de sa victoire à la présidentielle.

    Le président sortant a donné dans les grandes lignes les priorités de son mandat.

    Il a écarté l’idée d’un gouvernement d’union. « Les gouvernements de transition et d’union, en général, ne donnent pas preuve d’efficacité », a-t-il déclaré.

    Alassane Ouattara a fait de la prospérité « un des éléments qui aide le plus la réconciliation », insistant également sur le fait que « la justice doit faire son travail et que les victimes doivent être indemnisées ». Il a ajouté que « l’opposition doit jouer son rôle d’opposition ».

    Le président ivoirien a est réélu pour un second mandat avec 83,66 % des voix, selon les résultats rendus publics par la Commission électorale indépendante.

    Pascal Affi N’Guessan (FPI) arrive deuxième, avec 9,29 % des suffrages, contre 3,88 % pour Bertin Konan Kouadio, candidat indépendant.

    Les autres candidats sont à moins de 1 %. Une partie de l’opposition avait appelé à boycotter l’élection.

    BBC

  • [Exclusif] RFI dévoile le texte du projet de Constitution au Congo

    [Exclusif] RFI dévoile le texte du projet de Constitution au Congo

    Congo Brazza-RFI vous propose en exclusivité le texte intégral du projet de Constitution qui sera soumis à un référendum le 25 octobre au Congo-Brazzaville. Ce texte de 54 pages comporte 246 articles répartis en 21 titres.

    Ce texte définit le cadre juridique des partis politiques, des collectivités locales et des institutions. Concernant le pouvoir exécutif, il consacre la réduction du mandat du président de la République, qui passe de sept à cinq ans. D’après l’article 65, ce mandat est renouvelable deux fois. Pour être éligible, il faut désormais être âgé de 30 ans révolus, contre 40 ans dans l’actuel texte. La limite d’âge, jusque-là fixée à 70 ans, disparaît. Tout candidat doit toutefois jouir « d’un état de bien-être physique et mental constaté par un collège de trois médecins assermentés désignés par la Cour constitutionnelle ».

    Autre changement : le retour de la fonction de Premier ministre. Enfin, concernant le pouvoir judiciaire, le Conseil supérieur de la magistrature est présidé par le président de la République. Le texte précise que le pouvoir judiciaire « ne peut empiéter ni sur les attributions du pouvoir exécutif ni sur celles du pouvoir législatif ».

    Un projet déjà contesté à Brazzaville

    L’opposition estime que ce projet de Constitution est taillé sur mesure aux ambitions politiques du président sortant, soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoir. En atteste, selon l’opposition, la disparition de la limite d’âge, qui empêche Denis Sassou-Nguesso de se présenter au prochain scrutin. Depuis fin septembre, l’opposition a organisé deux grandes marches pour protester contre la tenue de ce référendum.

    De son côté, le porte-parole du gouvernement, Thierry Mungala, estime que la « limite d’âge n’a pas de raison d’être ». Ce ministre dénonce une « personnalisation à outrance du débat ». « Je n’ai, assure-t-il, jamais entendu le président exprimer une quelque intention que ce soit ». A ce stade, ajoute ce responsable, « l’enjeu c’est la modification de la gouvernance ».
    RFI
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  • Côte d’Ivoire: Amnesty demande la fin des arrestations arbitraires

    Côte d’Ivoire: Amnesty demande la fin des arrestations arbitraires

    CI-Amnesty International appelle la Côte d’Ivoire à « mettre fin aux arrestations arbitraires d’opposants à l’approche de la présidentielle »du 25 octobre. Selon l’ONG, « une soixantaine de personnes, dont plusieurs cadres de l’opposition, ont été arrêtées depuis la mi-septembre, suite à la publication par le Conseil constitutionnel de la liste des candidats à l’élection présidentielle et au moins trente sont toujours en détention ».

    Une soixantaine de personnes dont plusieurs cadres de l’opposition ont été arrêtées depuis la mi-septembre. Une justice qui semble prendre son temps jusqu’à la fin du processus électoral, car la grande majorité des personnes arrêtées sont toujours sous les verrous. C’est le constat que fait Amnesty International en Côte d’Ivoire à quelques jours de l’élection présidentielle. L’organisation de défense des droits de l’homme demande au gouvernement de respecter la Constitution du pays.

    « Depuis l’ouverture de la campagne présidentielle et la présentation de la liste des candidats, il est extrêmement difficile à l’opposition de manifester. A la suite de manifestations, environ une soixantaine de personnes ont été arrêtées. Nous demandons au gouvernement d’autoriser la liberté d’expression, car c’est un droit garanti par la Constitution ivoirienne », a déclaré Nathalie Kouakou, présidente de la section Côte d’Ivoire de l’ONG.

    La réponse du gouvernement ivoirien ne s’est pas fait attendre. « L’opposition peut manifester même en dehors de la période électorale à condition que cela se fasse conformément à nos textes. Les enquêtes se feront, les responsabilités seront établies et, évidemment, ceux qui ne sont pas concernés seront libérés », a répondu Bruno Koné, porte-parole du gouvernement.

    L’élection présidentielle est prévue le 25 octobre.

    (RFI)

     Lire le communniqué d’Amnesty International :

    CÔTE D’IVOIRE. IL FAUT METTRE FIN AUX ARRESTATIONS ARBITRAIRES D’OPPOSANTS À L’APPROCHE DE LA PRÉSIDENTIELLE

    La Côte d’Ivoire doit mettre fin à la vague d’arrestations arbitraires d’opposants politiques et au recours à toute forme de mauvais traitements, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.
    Une soixantaine de personnes dont plusieurs cadres de l’opposition, ont été arrêtées depuis la mi-septembre, suite à la publication par le conseil constitutionnel de la liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. Au moins trente sont toujours en détention. La plupart sont accusées d’atteinte à l’ordre public après avoir participé à des rassemblements pacifiques non-autorisés. Selon des informations recueillies par Amnesty International, certains ont subi de mauvais traitements lors de leur arrestation et étaient détenus au secret pendant plusieurs semaines, sans avoir accès à un avocat ou à des soins médicaux.

    Les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques créent un climat de peur qui compromet l’exercice de la liberté d’expression et de réunion pacifique en Côte d’Ivoire
    Francois Patuel, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest chez Amnesty International

    «A l’approche des élections, les autorités doivent mettre fin aux manœuvres de harcèlement et d’intimidation continuelles que subissent les militants de l’opposition politique».
    Le 9 septembre dernier, le conseil constitutionnel a validé une liste de dix candidats à la présidentielle de ce mois alors que 33 avaient déposé leur dossier à la Commission électorale indépendante.
    Des partis politiques de l’opposition ont organisé une série de manifestations pour dénoncer les conditions du processus électoral. Si la plupart de ces rassemblements étaient pacifiques, certains ont mené à des violences intercommunautaires faisant au moins deux morts dans les villes de Bayota (centre-est) et Gagnoa (centre ouest).
    Plusieurs opposants ont été arrêtés suite à ces violences et, selon des informations obtenues par Amnesty International, ont été soumis à des mauvais traitements. Selon toujours ces informations, un des opposants, Samba David, a été arrêté le 13 septembre 2015 à son domicile dans le quartier de Yopougon (Abidjan) par huit hommes armés, en uniforme noir. Sa maison a été saccagée et il a été frappé à coups de crosse, y compris au niveau des organes génitaux. Il a été détenu au secret pendant deux jours sans accès à un médecin, malgré ses blessures.
    Samba David n’a obtenu l’assistance d’un avocat que les 15 et 16 septembre, avant d’être inculpé pour atteinte à l’ordre public, discrédit d’une décision judiciaire, provocation à l’insoumission et complicité dans la destruction de biens. Le 17 septembre, il a été transféré sans que son avocat en soit informé à la Direction de la surveillance du territoire (DST). Il y a été détenu sans accès à son avocat jusqu’à sa comparution devant le tribunal le 30 septembre. Le 2 octobre dernier Samba David a été condamné à six mois de prison ferme.
    Par ailleurs, selon des informations recueillies par Amnesty International, Kouamé Akpalé Richmond et Douadé Gildas ont été arrêtés le 9 septembre à leur domicile de Yopougon (Abidjan), et détenus sans inculpation jusqu’au 17 septembre, alors que la loi ivoirienne prévoit que la garde-à-vue ne peut excéder 48 heures renouvelables une fois à la demande d’un magistrat ou d’un procureur. Ils ont été inculpés d’atteinte à l’ordre public et transférés à la DST où ils ont été détenus sans avoir accès à leurs avocats jusqu’à leur procès le 30 septembre devant un tribunal qui a finalement décidé d’abandonner les poursuites contre eux et ordonné leur libération.

    La Côte d’Ivoire ne doit pas utiliser les violences politiques et intercommunautaires comme prétexte pour restreindre la liberté de réunion pacifique et procéder à des arrestations arbitraires d’opposants
    François Patuel

    «Les autorités doivent s’assurer que les auteurs de ces violences soient identifiés à la suite d’une enquête indépendante et traduits en justice par le biais d’un procès équitable ».

    Amnesty International 

  • Burkina: Michel Kafando,«Libre de mes mouvements, je reprends du service»

    Burkina: Michel Kafando,«Libre de mes mouvements, je reprends du service»

    Michel Kafando-« La transition est de retour. » Les mots sont signés Michel Kafando, qui a repris ses fonctions de président du Burkina Faso ce mercredi 23 septembre à Ouagadougou. Il avait été déposé par le coup d’Etat du 17 septembre dernier. Il assure que le gouvernement se réunira dès jeudi. « En ce qui concerne les dernières propositions de la Cédéao pour une sortie de crise, il est évident que nous ne nous engagerons que si elles prennent en compte la volonté du peuple burkinabè », a dit M. Kafando. Ci-dessous, l’intégralité de cette déclaration au ton très offensif.

    « Mes chers compatriotes,

    dans le malheur nous avons lutté ensemble, dans la liberté nous triomphons ensemble. A présent, libre de mes mouvements, je reprends du service. Et par là même, je m’affirme en la légitimité nationale. La transition est ainsi de retour et reprend à la minute même l’exercice du pouvoir d’Etat. L’a-t-elle d’ailleurs jamais perdu ? Non, vu la clameur nationale contre les usurpateurs, vu la réprobation internationale contre l’imposture, c’est l’aveu même que le gouvernement de transition que vous avez librement choisi, et en qui vous avez totalement mis votre confiance, est resté le seul à incarner la volonté du peuple souverain.

    Au demeurant, le président du Conseil national de la transition, M. Chérif Sy, agissant en intérimaire du président du Faso, a su garder la flamme intacte. Je lui en suis gré. Je vous invite donc à rester mobilisés autour de la transition, pour qu’ensemble nous continuions ce que nous avons commencé. A savoir, remettre le processus électoral sur les rails, après avoir naturellement pansé les plaies et honoré la mémoire de nos compatriotes injustement tombés pour la défense de la patrie, et dont certains gisent toujours dans les morgues. Je m’incline très respectueusement devant leur mémoire. La nation toute entière leur rend hommage.

    En attendant d’examiner la façon dont nous solderons les conséquences de cette funeste barbarie, à toutes les familles éplorées je présente nos sincères condoléances. Nous sommes fiers de la mobilisation et de l’intrépidité du peuple burkinabè, en particulier de sa jeunesse dont la détermination sans faille a permis d’arrêter l’imposture. Tout indique que la conscience aiguë qui a guidé l’insurrection ne s’est guère émoussée, bien au contraire. Je salue notre armée nationale qui, réalisant elle aussi le défi et l’anathème qui lui ont été lancés par cette horde d’insoumis, dans son amour propre a volé au secours du peuple martyrisé.

     Je salue tous les hommes de l’extérieur. Je salue la communauté internationale pour avoir rejeté sans équivoque et de façon péremptoire, ce pronunciamento d’une autre époque. Je salue toutes les forces vives du Burkina Faso, les partis politiques, les organisations de la société civile, les syndicats, le monde de la presse, les autorités coutumières et religieuses, pour leur patriotisme, leur bravoure et leur dévouement. Je rends hommage à tous ceux qui, à travers de longues chaînes de prières continues, de suppliques et d’incantations, ont confié la destinée de notre pays à la mansuétude de la providence divine.

    A tous, je dis merci et reconnaissance. Dès demain, le gouvernement de la transition se réunira au nom de la continuité de la vie nationale. En ce qui concerne les dernières propositions de la Cédéao pour une sortie de crise, il est évident que nous ne nous engagerons que si elles prennent en compte la volonté du peuple burkinabè, clairement exprimée dans la charte de la transition. Vive le Burkina Faso ! Paix et honneur à nos victimes ! A nos morts ! Que Dieu nous vienne en aide ! Que Dieu bénisse le Burkina Faso ! »

    (rfi)

  • Burkina Faso: les jeunes ouagalais prêts à la résistance

    Burkina Faso: les jeunes ouagalais prêts à la résistance

    BURKINA--Alors qu’à l’hôtel Laico se jouent les transactions politiques, les actions des jeunes se préparent dans la rue et dans les maquis. Les jeunes de Ouagadougou ne semblent pas prêts à accepter ce coup d’Etat. Ils réfléchissent à différents types d’actions même si la police tire à balles réelles.

    La déclaration du chef d’état-major qui prend ses distances avec les putschistes n’a pas laissé les Ouagalais indifférents. Au bord des rues ou dans les maquis, ils sont nombreux a appelé l’armée régulière à réagir. « Nous appelons les responsables de l’armée burkinabé à prendre leurs responsabilités, à prendre des engagements parce qu’ils ont prêté serment de protéger la population. L’occasion est là, ils n’ont qu’à nous montrer qu’ils nous défendent » harangue ce premier.

    Le sankarisme en bandoulière, certains veulent croire que l’armée ralliera le peuple contre le Régiment de sécurité présidentielle (RSP). « Ceux qui ont tué notre père, le père de la révolution Thomas Sankara, qu’ils sachent que les enfants de Thomas Sankara ont grandi. Donc tout ce qu’ils font, ça ne passera pas », prévient ce second avec tout autant de ferveur.

    Dans le quartier des 1 200 logements au bord de la route des jeunes sont attablés à l’ombre d’un maquis. Garçons et filles commentent la situation. Ici, personne ne soutient le général Diendéré désigné ennemi public numéro 1. « C’est vraiment l’anarchie que monsieur Gilbert Diendéré veut. On ne va pas nous soumettre à ses désirs. C’est un criminel de guerre, nous le savons. Il a soutenu Blaise Compaoré que nous avons chassé. Si dans son propre village, sa maison a été brulée, je ne pense pas qu’il pourra soumettre le Burkina Faso. Vraiment, qu’il s’en aille. »

    Fasse aux armes et à la répression les jeunes sont prudents. Mais s’il est parfois difficile de manifester, il leur reste d’autres options. « La solution c’est de suivre les mots d’ordre des partis politiques sur internet, on arrive un peu à suivre ce qu’ils disent. On va essayer de lutter à notre manière pour essayer de lutter à notre manière pour ne pas leur rendre la tâche facile. C’est tout ce qu’on peut faire. On va paralyser le pays et je ne pense pas qu’ils tiendront longtemps », explique ce jeune homme.

    Les rues du quartier sont jonchées de pierres et de pneus brûlés parfois de barricades de branchages où paissent quelques chèvres. Les jeunes sont déterminés malgré les tirs à balles réelles et malgré les morts. « Ce n’est plus une histoire de peur, c’est une histoire de courage. Pour l’instant nous on n’a plus peur on va manifester. Ils ont les armes, nous on a le peuple avec nous. Nous on va les affronter. » La mobilisation continue donc. « La patrie ou la mort, nous vaincrons », affirme l’un d’entre eux.

    RFI

  • Côte d’Ivoire : un mort et des blessés dans des heurts à propos de la candidature du président Ouattara

    Côte d’Ivoire : un mort et des blessés dans des heurts à propos de la candidature du président Ouattara

    Ouattara 1-Les heurts jeudi en Côte d’Ivoire – principalement dans l’ouest – au cours de manifestations contre la candidature du président Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 25 octobre ont fait un mort et plusieurs blessés, a appris l’AFP de sources concordantes.

    Le Conseil Constitutionnel ivoirien a rendu publique, mercredi, la liste définitive des dix candidats, autorisant notamment M. Ouattara à briguer un deuxième mandat face à une opposition morcelée. Le président sortant est le favori de ce scrutin crucial pour la stabilisation de la Côte d’Ivoire après la crise postélectorale qui a suivi sa victoire en 2010 sur son prédécesseur Laurent Gbagbo.

    Ce dernier attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l’ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l’humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011. Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par son refus de reconnaître sa défaite.

    Une partie de l’opposition favorable à l’ancien président et qui conteste l’éligibilité de M. Ouattara avait appelé à des marches jeudi.

    Les principaux événements se sont produits dans la région natale de M. Gbagbo. Des jeunes Betés (ethnie locale de M. Gbagbo) ont érigé des barrages à Gagnoa (230 km au nord-ouest d’Abidjan), sa ville natale, ainsi qu’à plusieurs carrefours des environs, bloquant la circulation, a appris l’AFP auprès de témoins et d’une source sécuritaire désirant garder l’anonymat.

    Avec AFP