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  • CPI coup de tonnerre: Le procureur avoue n’avoir aucune preuve contre Blé Goudé. Me Kaufman « Blé Goudé n’a pas l’intention de moisir ici »

    CPI coup de tonnerre: Le procureur avoue n’avoir aucune preuve contre Blé Goudé. Me Kaufman « Blé Goudé n’a pas l’intention de moisir ici »

    ble goude-Le procureur avoue n’avoir aucune preuve contre Blé Goudé. Il demande plus de moyens. La défense oppose un refus catégorique.

    Une conférence de mise en état dans l’affaire Blé Goudé contre le procureur s’est tenue le 1er mai 2014 en présence de la juge unique de la Chambre préliminaire I de la Cour pénale internationale (CPI), Silvia Fernandez de Gurmendi.

    Charles Blé Goudé, très serein, était présent alors que la procureure Fatou Bensouda était absente. Elle était représentée par le procureur Mc Donald.
    Il s’agissait de discuter de questions de procédure. Le début de l’audience de confirmation des charges dans cette affaire est fixé au 18 août 2014.

    A l’entame des débats, la Juge Unique de la Chambre Préliminaire Mme Silvia Fernandez de Gurmendi a interrogé l’accusation sur le dépôt des éléments de preuves contre le ministre Blé Goudé, président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep).

    Mais coup de tonnerre, le procureur Mac Donald a exprimé ses inquiétudes sur l’incapacité de son bureau à tenir les délais pour le dépôt des éléments de preuves. « Nous travaillons avec les Etats. Et c’est très difficilement que les réponses à nos requêtes adressées à ces Etats arrivent », dira-t-il, demandant plus de temps à la Chambre préliminaire pour présenter ses éléments de preuves.
    Pour Mac Donald, l’accusation ayant déjà l’affaire Gbagbo sous la main, cette nouvelle affaire Blé Goudé vient augmenter sa charge de travail.

    Il a alors argué le manque de ressources insuffisantes de son bureau pour conduire les investigations. « Le Bureau du Procureur n’a pas de ressources pour faire ce travail », a-t-il plaidé.
    A la suite du Bureau du Procureur, la Juge Unique Mme Silvia Fernandez de Gurmendi a interrogé la défense.
    Maître Nick Kaufman, l’avocat de M. Blé Goudé, prenant la parole à la suite du bureau du procureur, a tenu à saluer Mme la juge Silvia Fernandez de Gurmendi, avant de balayer du revers de la main les arguments de l’accusation qui pour lui ne tiennent pas la route, et exiger que les éléments de preuves contre son client soient fournis dans les délais requis. « La communication des éléments, qu’ils soient publics ou confidentiels, doit être immédiate. Et bien avant la date qu’a indiquée M. Mac Donald du bureau du procureur », a-t-il déclaré avec insistance.
    Puis Me Kaufman d’avertir la Cour: « Mon client n’a pas l’intention de moisir dans les cellules de la CPI ».
    Il s’est ensuite inscrit en faux contre le prétendu manque de moyens soulevés par le bureau du procureur pour ne pas tenir les délais. La date limite pour le depot des preuves est fixée au 6 juin 2014.
    D’un ton ironique et avec fermeté, il a dit : « M. Mac Donald évoque le manque de ressources. Eh bien qu’il sache que la défense n’a pas de ressources non plus ». Il a donc demandé à la Cour de ne pas accorder de délai supplémentaire à l’accusation : « La chambre préliminaire ne devait pas suivre l’accusation dans la mesure où l’Affaire Gbagbo a déjà été longue et que l’accusation a eu 2ans et demi pour faire les enquêtes. Bien plus, Mme la Procureure a elle-même reconnu qu’il s’agit pratiquement des mêmes éléments de preuves dans les deux affaires. Si l’accusation ne trouve pas d’éléments de preuves contre M. Charles Blé Goudé, C’est parce que ces preuves n’existent pas. C’est tout ».

    Reprenant la parole, Mme la Juge Silvia Fernandez de Gurmendi a demandé à l’accusation si elle voulait présenter des témoins pour la Confirmation des charges.
    Monsieur Mac Donald a estimé qu’il n’avait pas de témoins à présenter, à ce stade. La défense a quant à elle indiqué que si cela s’avérait nécessaire, elle pourrait présenter des témoins le moment venu.
    Par la suite, la juge Silvia Fernandez de Gurmendi a demandé à l’accusation et la défense de dévoiler le contenu de leurs différents accords, afin de permettre à toutes les parties de gagner du temps.

    Michèle Laffont
    Correspondante permanente aux Pays Bas

  • Senegal: Abdoulaye Wade est arrivé à Dakar

    Senegal: Abdoulaye Wade est arrivé à Dakar

    wade-Il était attendu depuis 48 heures pour son grand retour au pays, après deux ans d’absence. Abdoulaye Wade, l’ancien président sénégalais a fini par arriver. Son appareil, qui avait décollé quelques heures plus tôt de Casablanca, s’est posé ce vendredi 25 avril peu avant minuit à l’aéroport de Dakar.

    Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk

     

    Abdoulaye Wade: « Ce qui est le plus poignant, c’est d’être à l’étranger et de regarder le Sénégal souffrir ! »

     

    Abdoulaye Wade est finalement arrivé à Dakar vendredi soir. Accompagné par une escorte motorisée, Abdoulaye Wade est d’abord retourné au siège de son parti où quelques milliers de militants l’ont accueilli. Il a expliqué les raisons de son retour devant les militants de son parti et a dit son amertume sur la conduite du pouvoir par Macky Sall. « Lorsqu’il a gagné la présidentielle, je l’ai immédiatement appelé pour le féliciter. Je lui ai proposé mon aide, a expliqué Abdoulaye Wade. Je lui ai exprimé ma disponibilité à l’aider en cas de besoin. Il ne m’a jamais répondu. Mais peu après, il s’est mis à s’attaquer à mes proches : les ministres, les directeurs de cabinet, les chefs de cabinet… toutes les hautes personnalités de mon régime… il a fait une liste pour tenter de les mettre en prison. Il leur a d’abord interdit de sortir du territoire. Et par-dessus tout, ce régime a fini par emprisonner certaines personnalités. Aïda Ndiongue, Ndèye Khady Guèye… et Karim sont en prison. Mais ce qui est le plus poignant, c’est d’être à l’étranger et de regarder le Sénégal souffrir ! … le pays souffre à cause de la pauvreté, à cause du gaspillage… J’ai vu les paysans souffrir… Mais je vais vous montrer le droit chemin… de sorte à ce que ceux qui ont tout gâté ici, ne seront plus au pouvoir ! »

    Au siège du PDS, les militants ne cachent pas leur joie. « Le Pape du Sopi (« changement », nom de l’ex-alliance dirigée par Abdoulaye Wade, NDLR) est de retour au Sénégal, exulte un militant. Les gens l’attendaient avec impatience. Aujourd’hui, la permanence d’Omar Lamine Badji est remplie de monde. Tous nos alliés sont là (…) Il va faire bouger encore son parti. Le Parti va encore renaître de ses cendres. On va gagner les locales avec Abdoulaye Wade. On va tout reconquérir, inch’allah. On va regagner toutes les communautés rurales et les communes qu’on avait perdues. On va reconquérir Dakar, Saint-Louis, etc. Partout, le PDS est toujours debout, est toujours fort. Avec ses alliés. Avec beaucoup de marabouts qui soutiennent le président de la République, car Abdoulaye Wade (est) de retour, et on va reconquérir le Sénégal. Enfin, enfin, le pape du Sopi est de retour au Sénégal. »

    Beaucoup de monde attendadient l’ancien président au siège du PDS. Une ambiance des grands soirs, une ambiance de meeting, de fête, véritablement. Beaucoup de musique. On chante, on danse, on rit.

    Déjà la nouvelle de l’arrivée d’Abdoulaye Wade à l’aéroport avait été accueillie avec des cris de joie, dans une clameur, et sans doute, un certain soulagement après cette si longue attente, et tout ce suspense autour du voyage de l’ancien président après deux ans d’absence.

    Le retard de l’arrivée d’Abdulaye Wade a suscité beaucoup de polémiques dans son pays : le gouvernement et le Parti démocratique sénégalais (PDS) se sont accusés mutuellement depuis deux jours, de vouloir saboter son retour. Abdoulaye Wade, qui était attendu depuis mercredi, a dû passer deux nuits à Casablanca, où il est resté bloqué officiellement pour des raisons d’autorisation d’atterrissage.

    Seydou Guèye, le secrétaire général du gouvernement et porte-parole de l’Alliance pour la République estime que l’ex-président « a fait le choix de rentrer au Sénégal en tant qu’homme politique ».

    Il a usé de subterfuges et de manipulations pour attirer l’attention sur ce voyage, et faire le buzz, comme on le dit en langage moderne.
    RFI

     

     

  • English: Jeannette KAGAME, Once A good Mother now a killer,by Noble Marara, Editor Jennifer Fierlberg

    English: Jeannette KAGAME, Once A good Mother now a killer,by Noble Marara, Editor Jennifer Fierlberg

    -Behind The Presidential Curtains: Once A good Mother now a killer                       

    jeanet kagame– Jeannette Kagame who once acted as a role model to children turned into a killer like husband. She encouraged singer Kizito Mihigo to come home and build his nation only to then plan his arrest, get him tortured in a safe house and later charged with terrorism She did all of this because of a single song to reconcile and heal our hearts as Rwandans

    In the early 1990’s when I met the First Lady of Rwanda Jeanette Kagame, I believed that she was a mother figure to all Rwandese. She always appeared to care for us and would ask us how we were doing. I remember one day around 1997 she asked me if I had a girl friend, it was a bit funny because that time I had no girl friend, for some reason she focused on relationships, outings and clubbing, in most of her conversations with any driver who was on duty. She turned up with some interesting questions whenever we drove her out; I believed that she was so innocent. At that time, she was attending Kigali institute of technology (KIST) we would drive her over for her lectures. Those days she used to experience the insults and abusive language from her husband Paul Kagame like all of us did. Even when Kagame was in a relationship with someone, I do not want to mention today, Mrs Kagame who, we normally called Mama Ivan never found out until late, because she was an oblivious woman who was confused.

    At times, we used to feel sorry for her because sometimes she would ask us to drive her to her mother’s house in Kimihurura whenever Paul Kagame was in a bad mood, or after beating her up. At times she used to ask us to take her to Kayumba’s home due to a good friendship she had with Rosette Kayumba the wife of Gen Kayumba.

    Jeanette Kagame continued to live as a house wife while experiencing domestic violence from her husband Paul Kagame till the end of 2002 when Kagame started falling out with his trusted circles. During these days, Kagame had betrayed so many people that he was left with no one to trust apart from those who believed the same way as him of shedding blood such as Gen Jack Nziza, and other Killing machines.

    During these days Jeanette Kagame started investing in projects and in even hijacking other projects from individuals, who started the idea before she thought of it. This was because she had started to understand that she could also do something as a first lady. Mrs Kagame worked tirelessly making sure that the Kayumba’s fell out permanently with Kagame’s so that she could take all of Rosette Kayumba’s shares she had invested in the school they shared.

    She became friends with Gen Jack Nziza, who is Kagame’s right hand man, and well known for arresting and killing anyone who is believed to not support the current regime. Since then Mrs Kagame has been involved in a number of planned killings of different people together with Kagame’s intelligence network.

    Mrs Kagame has also involved herself in assisting and helping the victims of genocide, and this was the time when she encouraged a young talented Kizito Mihigo to leave Belgium and come back to build his motherland of Rwanda.

    Upon his arrival, Kizito Mihigo continued progressing and singing his lovely music of uniting Rwandans. Although, contrary to Kagame’s regime, Kizito Mihigo’s songs looked at uniting all Rwandan’s even though the Kagame’s wanted him to only sing genocide of Tutsis and not including anyone else who died before, during and after genocide.

    The song which has caused a lot of problems to Kizito Mihigo, and a number of young men in Rwanda, is Igisobanuro Cy’urupfu, in English (THE DEFINITION OF DEATH) in this song Kizito explains that he remembers those who died not only genocide but even violence, revenge, and any death that happened during the war unexpectedly. He goes on say in his song that Humanism should come first before talking about being Rwandan.

    Even though Kizito Mihigo was very close to Mrs Kagame due to the projects he had much role in developing by singing the healing songs for unity and reconciliation it did not stop Mrs Kagame from giving him away and getting him arrested. He was put  into safe house where he had been for the last few days before being charged of collaborating with RNC/FDRL.

    Prior to Kizito Mihigo’s arrest, President Paul Kagame was heard as saying in his speech ‘’I am not a singer to please both sides’’ this was the time when Kizito Mihigo’s song was causing uncertainty in the country due to how all ethnicities welcomed the importance of the meaning of the song and the contribution it meant on reconciliation.

    Something the ruling government never appreciated and then the intelligence network connected to Mrs Kagame started arresting anyone connected to Kizito Mihigo, and later Kizito Mihigo himself.

    Kizito Mihigo’s Biography

    Kizito Mihigo is an organist and composer, was born Saturday, July 25th, 1981 at Kibeho, a sector of Nyaruguru district, in the former Gikongoro province, currently located in the Southern Province. Son of Augustin Buguzi and Ilibagiza Placidia, Kizito grew up in a Catholic Christian educational environment. At the age of 9, he began to compose small songs, and five years later, when he was a secondaryschool student in the « Petit Seminaire de Butare », he became the most popular liturgical organist composer in the Catholic Church of Rwanda.

    In April 1994, when he was almost 13 years old, the young Mihigo survived the genocide against the Tutsis, in which more than eight hundred thousand Tutsis were murdered during including his own father.

    A few years later, this tragedy inspired the young talent to become the organist-singer-author and composer of the most popular songs in Rwanda.

    One year after the genocide, Kizito Mihigo composed hundreds of liturgical compositions which were rapidly exploited in several parishes in Rwanda.

    In 2000, (when he was 19 years old), Kizito Mihigo were already author and composer of over 200 (two hundred) liturgical songs, sung in all the parishes of Rwanda.

    In 2008, he received the postgraduate diploma (DFE) at the “Conservatoire de Musique in Paris”.

    From 2008-2010, after his graduation, he was a music teacher in Belgium.

    In 2010 he founded the KMP (Kizito Mihigo for Peace) a non-profit foundation with the mission of using Art in PEACEBUILDING.

    In 2011, Imbuto Foundation, the organization of the First Lady of Rwanda, gives to Kizito Mihigo the price CYRWA (Cerebrating Young Rwandan Archivers), in recognition of his artistic activities for Peace and Reconciliation.

    By Noble Marara

    Edite by Jennifer Fierlberg

  • Washington invite Luanda à plus d’implication dans les grands Lacs :

    Washington invite Luanda à plus d’implication dans les grands Lacs :

    Jose_eduardo_dos_santos-Les autorités américaines encouragent les efforts du gouvernement angolais pour résoudre la situation dans la région des Grands Lacs depuis que Luanda assume la présidence de la CIRGL.

    Les Etats-Unis ont sollicité plus d’implication de l’Angola dans la stabilisation de la région des Grands Lacs. C’est le message transmis aux autorités angolaises par la secrétaire d’État adjoint américain aux affaires africaines, Linda Thomas – Greenfield, et l’envoyé spécial du président américain pour la région des Grands Lacs, Russell Feingold, lors de leur récent passage à Luanda.

    Les autorités américaines ont donc encouragé les efforts du gouvernement angolais pour résoudre la situation dans la région des Grands Lacs, depuis que le pays a assumé la présidence de cette organisation régionale.

    C’est ce qu’a déclaré la semaine jeudi dernier, le ministre angolais des Relations extérieures, Georges Chikoti, au terme d’une rencontre avec la secrétaire d’État adjoint américain aux affaires africaines, Linda Thomas – Greenfield et l’envoyé spécial du Président Américain pour la région des Grands Lacs, Russell Feingold.

    Selon le ministre Chikoti, la réunion a permis de discuter des questions bilatérales, qui ont trait à la coopération entre les deux pays et la région des Grands Lacs. « Il était bon d’entendre, la partie américaine, encourager l’Angola et reconnaître le rôle joué par le Président de la République, José Eduardo dos Santos et le pays pour promouvoir la paix dans la région », a déclaré Chikoti. Le ministre a, par ailleurs, dit avoir abordé en profondeur avec ses interlocuteurs les prochaines rencontres notamment le Sommet Afrique-États-Unis.

    La secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines, Linda Thomas-Greenfield, a exprimé sa satisfaction pour cette sa première visite en Angola, ajoutant qu’il restait encore beaucoup à discuter dans le cadre de la résolution de la situation en République centrafricaine (RCA), dossier sur lequel, l’envoyé spécial de l’administration Obama a travaillé et dont on peut déjà constater certaines améliorations ces derniers temps.

    À son tour, le sénateur Russell Feingold, envoyé spécial du Président américain, a souligné que, depuis l’Angola a assumé la présidence de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, nous travaillons ensemble pour améliorer la situation.

    Le président angolais, José Eduardo dos Santos, assume depuis mercredi 15 janvier 2014 la présidence de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL). La décision a été annoncée à Luanda lors du cinquième sommet des chefs d’Etat et des gouvernements de cette organisation sous-régionale. Selon l’agence de presse angolaise, le président angolais a promis de travailler pour la paix, la stabilité ainsi que le développement économique et social de la région.

    Le nouveau président de la CIRGL a affirmé vouloir compter sur l’appui de ses homologues de la région pour continuer le bon travail réalisé par son prédécesseur, l’Ougandais, Museveni. Le chef de l’Etat angolais, qui tenait une conférence de presse au terme du dernier de la CIRGL à Luanda, a promis de recourir aux mécanismes de la CIRGL pour assurer la réalisation des objectifs de l’Organisation et résoudre les problèmes actuels, tels que les conflits en République centrafricaine, au Sud Soudan et en RDC.

    José Eduardo dos Santos, qui a écarté la possibilité de dépêcher des troupes en RDC, a toutefois souligné que l’Angola était prêt à apporter de l’aide humanitaire en RDC, en RCA et au Sud Soudan, ceci pour encourager les populations déplacées à regagner leurs demeures et aux réfugiés à retourner aux pays d’origine. Enfin, reconnaissant que le processus en RCA pourrait être long, Dos Santos a émis l’espoir de voir les élections libres et démocratiques dans ce pays se réaliser l’année prochaine.

    Le Potentiel
  • Rwanda : un génocide en questions

    Rwanda : un génocide en questions

    RWANDA –Assassinat du président Habyarimana, jeu trouble de Washington, enquête du juge Trévidic : clés de compréhension et d’explication.
     
    Cette analyse peut être reproduite à la condition expresse d’en citer la source.
     
    Le 6 avril 1994, l’avion transportant deux présidents africains en exercice, MM. Juvénal Habyarimana du Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi était abattu par un missile<!–[if !supportFootnotes]–>[1]<!–[endif]–>. Aucune enquête internationale ne fut ouverte afin d’identifier les auteurs de cet attentat qui fut le déclencheur du génocide du Rwanda<!–[if !supportFootnotes]–>[2]<!–[endif]–>.
     
    Les Etats-Unis à la manoeuvre
     
    Mis en place au mois de mai 1995 après sa création au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU avec compétence pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 1994, le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) fut installé à Arusha, en Tanzanie.
    Dès le début, les Etats-Unis d’Amérique firent pression afin que l’attentat du 6 avril 1994, pourtant totalement inclus dans les limites chronologiques imparties au TPIR, soit écarté de son champ d’investigation. Avec une grande constance, tous les Procureurs qui se succédèrent à la tête de ce tribunal respectèrent cette étrange exclusion. Le TPIR spécialement créé pour juger les responsables du génocide, refusa donc de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause (!!!).
     
    L’insolite attitude des Etats-Unis pose d’autant plus problème qu’en 1995, il ne faisait alors de doute pour personne que les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994 étaient ces « Hutu extrémistes » tant de fois dénoncés par les ONG américaines. Pourquoi les Etats-Unis étaient-ils donc opposés à ce que la responsabilité de ces derniers dans l’attentat qui déclencha le génocide du Rwanda soit officiellement mise en évidence par une enquête du TPIR? La réponse à cette question est peut-être que les services de Washington savaient déjà que l’attentat n’avait pas été commis par les « Hutu extrémistes »… En interdisant au TPIR de mener l’enquête sur l’assassinat du président Habyarimana, les Etats-Unis protégèrent donc de fait ceux qui, en détruisant en vol son avion, permirent au FPR (Front patriotique rwandais), mouvement essentiellement tutsi totalisant de 10% à 15% de la population, de s’emparer militairement d’un pouvoir que l’ethno-mathématique électorale lui interdisait de conquérir par les urnes. Un retour en arrière est ici nécessaire.
     
    Washington qui avait décidé de créer un fort pôle d’influence en Afrique centre-orientale, fit de l’Ouganda le pivot de sa stratégie dans cette partie du continent. A partir de ce pays, les Etats-Unis armèrent et conseillèrent le FPR qui, depuis octobre 1990, menait la guerre contre le Rwanda. Ils lui fournirent une aide diplomatique et, par le biais d’ONG liées à leurs services, ils montèrent des campagnes internationales de diabolisation du régime Habyarimana tout en présentant au contraire les hommes du général Kagamé comme des combattants de la démocratie.
     
    Tant que François Mitterrand fut au pouvoir en France, ce plan de conquête du Rwanda fut mis en échec. Il réussit  en 1994 quand, à la faveur de la seconde cohabitation, une droite en partie atlantiste occupa l’Hôtel de Matignon.
    Le 7 avril, une fois le président Habyarimana assassiné, le FPR reprit unilatéralement les hostilités violant ainsi les accords de paix d’Arusha. Le président Mitterrand fut alors partisan d’une intervention militaire française destinée à ramener le FPR sur ses lignes de départ et cela afin de sauver le processus de paix d’Arusha<!–[if !supportFootnotes]–>[3]<!–[endif]–>. Comme le gouvernement de Monsieur Edouard Balladur y était opposé, le général Kagamé eut le champ libre pour conquérir le pays et au mois de juillet 1994 il fut le maître à Kigali.
     
    A partir du Rwanda, les Etats-Unis préparèrent ensuite la seconde phase de leur plan qui était le renversement du maréchal Mobutu du Zaïre. En 1997, paralysée par les fausses accusations de complicité avec les « génocidaires » montées de toutes pièces par les services américains et qui avaient été relayées par la presse hexagonale, la France n’osa pas intervenir pour soutenir son allié zaïrois attaqué par une coalition ougando-rwandaise. Le Zaïre redevenu RDC (République démocratique du Congo) fut démembré et l’exploitation-pillage des richesses du Kivu par les sociétés-écran rwandaises débuta. La connaissance de cet arrière-plan est indispensable à la compréhension du dossier rwandais<!–[if !supportFootnotes]–>[4]<!–[endif]–>.
     
    Les preuves contre le FPR s’accumulent
     
    Revenons à l’attentat du 6 avril 1994. En 1998, saisi des plaintes déposées par les familles de l’équipage français de l’avion et par la veuve du président Habyarimana, le juge anti-terroriste Bruguière mena son enquête. Au mois de novembre 2006, il rendit  une ordonnance de soit-communiqué et mit en examen neuf personnalités très proches du général Kagamé, accusées d’avoir organisé ou perpétré l’attentat du 6 avril 1994. Ne pouvant poursuivre le chef de l’Etat rwandais car il était protégé par son immunité, le juge français demanda au TPIR de l’inculper. En vain.
     
    La contre-attaque du général Kagamé se fit à travers ses puissants réseaux d’influence français et par le biais d’une presse qui ne cessa jamais de lui servir de porte-voix, notamment Libération et Le Figaro quand Patrick de Saint-Exupéry collaborait à ce dernier titre. Appuyé sur les uns et sur les autres, il tenta une manœuvre dilatoire destinée à discréditer le travail du juge Bruguière en prétendant que ce dernier aurait été influencé par des témoins dont les propos lui auraient été mal traduits ou qu’il aurait mal interprétés.
    Cette argumentation qui fut reprise sans vérification par les médias ne correspond pas à la vérité car les témoins entendus par le juge Bruguière furent également auditionnés par le TPIR devant lequel la traduction simultanée (kinyarwanda-français-anglais) était faite par des traducteurs assermentés. Or, les procès-verbaux des audiences montrent que ces témoins firent aux juges internationaux les mêmes déclarations qu’au juge français. Avec une différence toutefois : ils déposèrent sous serment et en pleine connaissance des graves sanctions –dont l’incarcération à l’audience-,  qu’entraînait le parjure devant ce tribunal international.
     
    Le juge Trévidic ayant succédé au juge Bruguière en 2007, de nouveaux éléments accablants pour les responsables de l’actuel régime de Kigali s’ajoutèrent peu à peu au dossier. Entre autres :
     
    – Le jeudi 21 juin 2012, à Johannesburg, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien chef d’état-major de l’APR (Armée patriotique rwandaise), qui était en 1994 responsable du renseignement militaire du général Kagamé, affirma sous serment devant un tribunal, que ce dernier « a ordonné le meurtre du président Habyarimana»<!–[if !supportFootnotes]–>[5]<!–[endif]–>, confirmant ainsi les termes de l’ordonnance du juge Bruguière.
     
    – Le 9 juillet 2013, la correspondante de RFI en Afrique du Sud, Madame Sonia Rolley, publia deux entretiens exclusifs, l’un avec le général Faustin Kayumba Nyamwaza, l’autre avec le colonel Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements du général Kagamé, dans lesquels les deux hommes accusaient de la façon la plus claire ce dernier d’être l’ordonnateur de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président Habyarimana.
    Patrick Karegeya qui avait affirmé au micro de RFI qu’il était en mesure de prouver d’où les missiles avaient été tirés, fut étranglé dans sa chambre d’hôtel de Johannesburg le 1er janvier 2014.
    Le général Kayumba et le colonel Karegeya demandaient depuis des mois à être entendus par le juge Trévidic. Ce dernier ne pourra donc plus interroger le second…Quant au premier, le juge doit se hâter de le rencontrer car il a échappé de justesse à une seconde tentative de meurtre le 4 mars 2014…
     
    – En juillet 2013 puis en janvier 2014, Jean-Marie Micombero, ancien secrétaire général au ministère rwandais de la Défense et qui, le 6 avril 1994, était affecté à une section chargée du renseignement dépendant directement de Paul Kagamé, témoigna devant le juge Trévidic. Réfugié en Belgique depuis 2010 où il est placé sous protection policière, il a donné les noms des deux hommes qui, le 6 avril 1994, tirèrent deux missiles sur l’avion présidentiel. Il a également livré nombre de détails sur les préparatifs et sur le déroulement de l’attentat<!–[if !supportFootnotes]–>[6]<!–[endif]–>. Ces déclarations recoupaient en les confirmant celles recueilles en leur temps par le juge Bruguière auprès d’autres témoins.
     
    Pour le régime de Kigali, ces avancées du dossier sont terriblement destructrices et c’est pourquoi ses affidés ont reçu l’ordre d’allumer des contre-feux. La presse française est donc actuellement et une nouvelle fois à la manœuvre, n’hésitant pas à travestir les faits tout en continuant à réciter une histoire aujourd’hui obsolète.
    La thèse fondant la « légitimité » du régime du général Kagamé, à savoir celle du génocide « programmé »  et « planifié » par les « extrémistes » hutu, a en effet volé en éclats devant le TPIR. Dans tous ses jugements concernant les « principaux responsables du génocide », tant en première instance qu’en appel, ce tribunal international a en effet clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour le commettre<!–[if !supportFootnotes]–>[7]<!–[endif]–>.
    Conclusion : si ce génocide n’était pas « programmé », c’est donc qu’il fut « spontané ». Et s’il fut « spontané », c’est qu’un évènement d’une exceptionnelle gravité poussa certains à le commettre. Nous en revenons ainsi à l’assassinat du président Habyarimana.
     
    Que contient le dossier du juge Trévidic ?
     
    La question de savoir qui ordonna l’attentat du 6 avril 1994 est donc primordiale. Voilà pourquoi, depuis des années, les services rwandais tentent d’enfumer la justice française, précisément parce qu’elle est la seule à enquêter sur cette affaire depuis qu’en janvier 1997, Madame Louise Arbour ordonna à Michael Hourigan de cesser ses investigations.
    Quelques mois auparavant, cet avocat australien devenu fonctionnaire de l’ONU avait été personnellement chargé par Madame Arbour, Procureur du TPIR de septembre 1996 à septembre 1999, d’identifier les commanditaires et les auteurs de l’attentat du 6 avril 1994. Madame  Arbour voulait alors étayer l’acte d’accusation jusque là rachitique qu’elle était occupée à dresser contre les anciens dirigeants du régime Habyarimana afin de montrer que cet attentat avait été commis par des « extrémistes hutu » et qu’en le commettant, ces derniers avaient donné le signal du génocide qu’ils avaient programmé.
    Or, sur place, à Kigali, menant son enquête, Michael Hourigan découvrit tout au contraire que les auteurs de l’attentat n’étaient pas des « Hutu extrémistes », mais des Tutsi du FPR… et il obtint même les noms de ceux qui auraient abattu l’avion du président Habyarimana sur ordre du général Kagamé. Il rédigea ensuite un rapport qu’il remit personnellement à Madame Arbour. A partir du moment où il lui fit ces révélations, cette dernière changea totalement d’attitude à son égard, devenant cassante, le sommant de mettre un terme à ses recherches et exigeant la confidentialité absolue sur ses découvertes. Le contrat de Michael Hourigan avec l’ONU ne fut pas renouvelé.
     
    Bien que le TPIR ait refusé de le lui communiquer au  prétexte qu’il n’existait pas (!!!), le juge Bruguière obtint malgré tout une copie du « Rapport Hourigan ». Devant le juge, Michael Hourigan authentifia son texte et il en confirma la teneur.
    Le capitaine sénégalais Amadou Deme, adjoint de Michael Hourigan et ancien numéro 2 du renseignement de l’ONU au Rwanda a confirmé à la fois les résultats de l’enquête à laquelle il avait personnellement participé et l’insolite changement d’attitude de madame Arbour à partir du moment où le FPR fut suspecté d’avoir assassiné le président Habyarimana.
     
    Tous ces éléments ainsi que de multiples autres témoignages figurent dans le dossier d’instruction et ils pèsent naturellement plus lourd que les tentatives d’enfumage médiatique périodiquement faites par les services de Kigali à travers les journaux français. C’est pourquoi, au mois de novembre 2013, le juge Trévidic refusa le non lieu demandé par les avocats des personnalités rwandaises mises en examen par le juge Bruguière en 2006. Cette décision était parfaitement justifiée car :
     
    1) Comment le juge Trévidic aurait-il pu faire autrement que de refuser le non lieu avec un dossier donnant, entre autres, le lieu du tir des missiles, les noms des deux tireurs et des membres de leur escorte, la marque et la couleur des véhicules utilisés pour transporter les missiles depuis l’Ouganda jusqu’au casernement de l’APR situé au centre de Kigali et de là jusqu’au lieu de tir à travers les lignes de l’armée rwandaise ainsi que le déroulé de l’action ?
     
    2) Comment le magistrat instructeur aurait-il pu rendre un non lieu quand son dossier contient la preuve que l’avion présidentiel rwandais a été engagé par deux missiles dont la traçabilité a été établie ? Grâce à la coopération judiciaire de la Russie il sait en effet que ces deux missiles dont les numéros de série étaient respectivement 04-87-04814 et 04-87-04835 faisaient  partie d’un lot de 40 missiles SA 16 IGLA livrés à l’armée ougandaise quelques années auparavant. Or, Paul Kagamé et ses principaux adjoints furent officiers supérieurs dans l’armée ougandaise avant la guerre civile rwandaise et, de 1990 à 1994, l’Ouganda fut la base arrière, mais aussi l’arsenal du FPR.
     
    3) Comment un non lieu aurait-il pu être envisagé quand, devant le TPIR, il fut amplement démontré que l’armée rwandaise ne disposait pas de tels missiles et que l’arme du crime était en revanche entre les mains du FPR ?
     
    4) Comment le juge Trévidic aurait-il pu satisfaire à la demande exorbitante de non lieu alors qu’il sait que cette même armée rwandaise, paralysée par l’embargo sur les armes et la mise sous séquestre par l’ONU de son armement lourd et de ses hélicoptères, n’était pas en état de combattre et que ce fut le FPR qui reprit unilatéralement les hostilités car il savait qu’il allait gagner la guerre ?
     
    5) Comment un tel non lieu aurait-il pu être justifié alors que, comme cela fut  largement démontré devant le TPIR, les forces du FPR qui n’attendaient qu’un signal pour lancer leur offensive préparée de longue date, reçurent l’ordre de marche depuis leurs bases de la frontière ougandaise dans la nuit du 6 au 7 avril, juste après l’annonce de la mort du président Habyarimana ?
     
    Le général Kagamé va-t-il néanmoins réussir à faire enterrer le dossier ?
     
    En dépit de toutes les pressions qu’il subit, il faudra bien que, tôt ou tard, le juge Trévidic face la balance entre les éléments que contient le dossier de l’assassinat du président Habyarimana.
    Or, si le magistrat instructeur a bien entre les mains suffisamment d’éléments pour renvoyer les mis en examen devant la Cour d’Assises, tout va in fine dépendre du Parquet chargé de porter l’accusation à l’audience.
     
    Nous voilà donc revenus aux réseaux d’influence que Kigali entretient en France et dont la mission est de tenter d’influencer le juge Trévidic pour que soit étouffé le dossier. En effet, et comme l’a dit Madame Carla Del Ponte qui succéda à Louise Arbour au poste de Procureur du TPIR : « S’il était avéré que c’est le FPR qui a abattu l’avion du président Habyarimana, c’est toute l’histoire du génocide du Rwanda qu’il faudrait re-écrire ».
    Et de cela, les alliés, les soutiens et les obligés du général Kagamé ne veulent évidemment pas entendre parler.
     
    Les éléments contenus dans cette analyse seront naturellement occultés par la presse française à l’occasion du vingtième anniversaire du début du génocide du Rwanda. Les journalistes paresseux continueront à réciter une histoire obsolète ; quant aux journalistes militants ils recopieront ou liront les fiches qui leur ont été remises par les agents de Kigali.
     
    Bernard Lugan
    03/04/2014
     

    <!–[endif]–>

    <!–[if !supportFootnotes]–>[1] Un premier missile rata sa cible.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[2] La « communauté internationale » se montra plus empressée quand il s’agit d’identifier les assassins de M. Rafik Hariri (2005), ancien Premier ministre libanais, et de Mme Bénazir Bhutto (2007), Premier ministre du Pakistan.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[3]<!–[endif]–> Si une telle opération avait été décidée, il n’y aurait pas eu de génocide.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[4]<!–[endif]–> Aujourd’hui,  à Washington, le général Kagamé voit son étoile pâlir en raison des accusations portées contre son régime par les défenseurs des droits de l’Homme.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[5]<!–[endif]–> Après avoir rompu avec Paul Kagamé, le général Nyamwaza se réfugia en Afrique du Sud où au mois de juin 2010, il survécut par miracle à une tentative d’assassinat.  C’est à l’occasion du procès des six Rwandais qui tentèrent de le réduire au silence qu’il  fit cette déclaration.
    <!–[if !supportFootnotes]–>[6]<!–[endif]–> Voir à ce sujet l’interview donnée à Pierre Péan intitulée « J’ai assisté à la préparation de l’attentat qui a déclenché le génocide » (Marianne numéro du 28 mars au 3 avril 2014).
    <!–[if !supportFootnotes]–>[7]<!–[endif]–> A l’exception du jugement de Jean Kambanda, ancien Premier ministre condamné en 1998, après qu’il eut plaidé coupable contre la promesse d’une peine réduite, procédure qui de facto lui avait fait accepter l’acte d’accusation du procureur. Depuis, il est fermement revenu sur cette reconnaissance.
  • Ouganda: le gouvernement refuse une hausse salariale aux députés

    Ouganda: le gouvernement refuse une hausse salariale aux députés

    PARLEMENT OUGANDAIS– Le ministère ougandais des Finances a refusé jeudi une augmentation salariale réclamée par les députés,estimant que l’Ouganda avait d’autres “priorités” que d’accéder à cette demande qui avait suscité de vives réactions.

    ?Nous avons reçu la requête d’une hausse des salaires des parlementaires, mais nous n’avons pas d’argent à consacrer à cela”, a déclaré jeudi à l’AFP Jim Mugunga, porte-parole du ministère.

    Alors que leur salaire est déjà plus de 60 fois supérieur à la paie de base des fonctionnaires ougandais, les députés avaient réclamé une hausse salariale de plus de 4.500 dollars annuels.

    Cette demande avait suscité l’indignation, notamment sur les médias sociaux, les internautes soulignant notamment que l’Etat ougandais peinait régulièrement à verser à temps le traitement de ses fonctionnaires – dont les moins bien payés gagnent moins de 100 dollars par mois – et que plusieurs services publics souffraient de sous-financement.

    ?Une augmentation salariale pour les employés de l’Etat et les membres du Parlement n’est pas une priorité, même si nous reconnaissons la valeur de leur travail”, a poursuivi M. Mugunga, “les priorités nationales du moment sont différentes” et concernent les “infrastructures, afin de stimuler l’économie”.

    Cette demande avait été jugée “scandaleuse” et “injustifiée” par Ken Lukyamuzi, membre influent de l’opposition parlementaire. En plus de leur salaire, qui s’élève à plus de 6.000 dollars par mois, les députés ougandais bénéficient de diverses primes, notamment pour l’achat d’une voiture personnelle et pour leurs déplacements.

    La requête des parlementaires ougandais était intervenue alors que, le quotidien indépendant Daily Monitor faisait état d’un rapport du Commissaire aux comptes de l’Etat recensant 25 millions de dollars de dépenses non justifiées de la part de responsables de l’Etat, dont 15 millions de dollars pour des voyages de parlementaires.

    Environ 20% du budget annuel de l’Etat ougandais, établi à environ 12 milliards de dollars (8,6 milliards d’euros) pour 2014, provient de l’aide internationale.

    Plusieurs pays occidentaux ont supprimé une partie de leur aide bilatérale à l’Etat ougandais après la promulgation fin février d’une loi durcissant la répression de l’homosexualité en Ouganda, adoptée à une large majorité par le Parlement ougandais.

    (AFP)

  • Réconciliation au Rwanda: François demande aux évêques de “prendre l’initiative”

    Réconciliation au Rwanda: François demande aux évêques de “prendre l’initiative”

    PAPE– Le pape François a exhorté jeudi les évêques rwandais à savoir prendre “l’initiative” pour oeuvrer à la réconciliation nationale 20 ans après le génocide, en “renforçant les relations de confiance avec l’Etat” et en soutenant les familles blessées. 

    François recevait pour la première fois neuf évêques rwandais venus à Rome dans le cadre d’une visite de travail “ad limina”. 

    Le drame du Rwanda a été un grand échec pour le catholicisme en Afrique, démontrant que l’évangélisation était souvent superficielle et que les valeurs de pardon et de dialogue étaient submergées par les haines ethniques. 

    “Le Rwanda, a rappelé le pape, va marquer le vingtième anniversaire du début de l?épouvantable génocide qui a provoqué tant de blessures qui sont encore loin d?être refermées”.

    “Je m?associe au deuil national, et vous assure de ma prière pour vos communautés souvent déchirées, (…) pour tout le peuple rwandais, sans distinction de religion, d?ethnie ou d?option politique”, a-t-il ajouté.

    “La réconciliation et la guérison des blessures” qui “pourraient sembler impossibles à vue humaine après tant de souffrances”, restent “certainement la priorité de l?Église”. “Même si le chemin est long et demande patience, respect réciproque et dialogue”, a-t-il observé. 

    “L?Église a donc toute sa place dans la reconstruction d?une société rwandaise réconciliée” et, “dépassant les préjugés et les divisions ethniques, elle doit parler d?une seule voix”.

    “Dans cette perspective, il est aussi nécessaire de renforcer des relations de confiance entre l?Église et l?État. Soyez une Église en sortie qui sache prendre l?initiative et établir la confiance”, a-t-il recommandé. 

    “Une vigilance toute particulière, a-t-il dit, doit être portée aux familles”, alors qu?”elles se trouvent aujourd?hui très menacées par le processus de sécularisation et que, dans votre pays, tant de familles ont été déchirées et recomposées

    (AFP)

  • L’ÉGYPTE SOUS DICTATURE MILITAIRE SANGLANTE

    L’ÉGYPTE SOUS DICTATURE MILITAIRE SANGLANTE

     De la révolte à la répression fasciste

     Egypte- soladats            Comment s’effectua le déploiement de la lutte de classe de l’instance économique vers les instances politique et idéologique dans le soulèvement de la classe ouvrière égyptienne entre 2005 et 2014? La lutte de classe des ouvriers égyptiens, amorcée par des grèves sauvages illégales, mais légitimes, pour le maintien du pouvoir d’achat, contre la misère, se sont enlisée dans le marécage des combats intercapitalistes opposants la faction Moubarak et la faction post-Moubarak, toutes deux alliées de l’armée soutenues par l’impérialisme étatsunien ; et d’autres factions bourgeoises, que faute de mieux nous identifierons comme «islamistes», soutenues par l’Émirat arabe du Qatar et par le Royaume wahhabite saoudien. La classe bourgeoise dirige tout dans les sociétés capitalistes, y compris les organisations de masses du prolétariat et la mission de la petite bourgeoisie infiltrée aux postes de commande du mouvement ouvrier est de dévoyer les luttes des ouvriers. La petite bourgeoisie égyptienne, soutenue par les médias sociaux et par les ONG de proximités, est accourue sans déparer apporter sa duplicité dans la mêlée de cette échauffourée des ouvriers.

     

                Ce sont ces collabos petits-bourgeois à la solde qui répandirent le tumulte à propos d’un duel religieux archaïque entre les Frères musulmans, les djihadistes islamistes et les Salafistes momifiés affrontant les sous-fifres «socialistes», laïcs, révolutionnaires des salons et des balcons, et qui se termina par le coup d’État qui imposa les larbins de l’armée d’opérette (gestionnaire de 40% des ressources économiques du pays) puisque le peuple ne se résignait pas à élire l’homme de paille qu’on lui avait désigné.

     

                C’est la petite bourgeoisie à travers ses organisations politiques sociales-démocrates, gauchistes et islamistes, soutenues par la télé et les grands médias à la solde qui se sont acquittés de la mission de détourner le mouvement ouvrier et le mouvement populaire afin de lui confisquer la direction de sa lutte de classe qui s’était d’abord développée sur le front économique par des grèves contre la dépréciation des salaires et les congédiements ; par des manifestations contre les hausses de prix, l’érosion du pouvoir d’achat, la dégradation des conditions de vie, par des occupations contre la dégradation des services publics, le chômage, la faim et la pénurie de logements. Puis, peu à peu, la lutte s’est répandue sur le front politique par la remise en cause du pouvoir bourgeois nationaliste et compradore sur l’appareil d’État aliéné.

     

                C’est ici que la bourgeoisie est intervenue le plus violemment et le plus efficacement en proposant le mot d’ordre «Moubarak Dégage!», transformant idéologiquement et politiquement un soulèvement qui menaçait de renverser toute la superstructure d’État en une revendication pour obtenir des élections bourgeoises afin que la population choisisse son tyran parmi quelques candidats préautorisés, encadrés par l’armée des milliardaires égyptiens nationalistes et chauvins et par les capitalistes compradores.

     

                C’est la Secrétaire d’État des États-Unis qui au nom de la classe capitaliste monopoliste internationale donna son aval au limogeage de Moubarak et à son remplacement via des élections «libres» de l’intervention des ouvriers où elle n’avait aucun doute, les entreprises américaines organisatrices professionnelles de manifestations électorales bidons parviendraient à orienter le vote de la populace vers l’un ou l’autre des candidats accrédités par l’establishment. L’armée pharaonique égyptienne entérina cette manœuvre et mit tout en œuvre pour sa réalisation, réprimant à l’occasion la faction compradore toujours fidèle au Raïs déchu.

     

                C’est ainsi que les phalanges petites-bourgeoises des fronts de gauche alambiqués se sont mises en marche dans l’instance idéologique et politique (média, assemblées, manifestations, occupations, agitation électorale) afin de détourner le soulèvement ouvrier violent vers ce marigot électoraliste du crétinisme parlementaire. Tout fut mis en œuvre pour qu’en aucun temps la conscience de classe «en soi» et la lutte spontanée sur le front économique ne débouchent sur une prise de conscience de la classe «pour soi – pour elle-même» en une insurrection pour la conquête de tout le pouvoir d’État (instance politique et sphère militaire) par la classe ouvrière égyptienne.

     

                Une fois l’affaire engagée en direction d’élections bidon tout était perdu. En effet, à l’occasion d’une élection démocratique bourgeoise, ce qui est décisif c’est le contrôle de l’appareil de gouvernance (processus électoral), le contrôle de la machine de propagande et des ressources financières nécessaires pour une campagne électorale frauduleuse (des centaines de millions de dollars sont requis). Sur tous ces fronts, la classe ouvrière est démunie. Elle redevenait ainsi spectatrice de son destin politique, idéologique et économique.

     

     

    Plan d’attaque de la communauté internationale contre l’Égypte

     

                Le plan militaro-étatsunien était simple. Les meilleurs organisateurs d’élections bidon (des firmes américaines de renom) se déployèrent sur l’Égypte toute entière et menèrent tambour battant, à force d’argent, une campagne débridée en faveur de quelques candidats à leur solde. Leur ex-agent égyptien des services secrets de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), maître El Baradaï, faisait partie de ce lot sélect. Cependant, ces «faiseux» d’élection ne savaient pas comment ce peuple expérimenté allait voter. Les Égyptiens boudèrent cette mascarade électorale déçus d’avoir été floués dans leurs revendications pour du pain, de l’eau, du travail, des salaires suffisants, des logements salubres et des services municipaux – les véritables revendications du «Printemps arabe».

     

                Comme il était facile de le prévoir, les magouilles de l’armée de métier de la section compradore de la grande bourgeoisie égyptienne et du Secrétariat d’État américain firent long feu et aucun de leurs candidats ne perça le mur de rejet que le peuple égyptien opposa à ces brigands électoraux surfaits. Pendant ce temps les alliés des Étatsuniens, les royaumes du Qatar et d’Arabie Saoudite menaient leurs propres magouilles en sous-main. Les étatsuniens firent contre mauvaise fortune bon cœur et complotèrent avec les nouveaux maîtres «salafistes – wahhabites » du Majlis Al-Chaab.

     

                La participation aux élections bidon fut modeste – une large portion des ouvriers égyptiens ayant compris qu’on les avait floués de leur révolte et qu’ils n’avaient rien obtenu contre le sang versé par leurs camarades sur les barricades. Grâce à l’argent de l’Arabie Saoudite et du Qatar, les cliques islamistes de tout poil, demeurées sur la touche pendant le Printemps d’Égypte, recueillirent les fruits de leur résilience dans l’opposition officielle au Parlement du Caire des bouffons discrédités – l’élection fournit 75 % du vote aux divers partis islamistes.

     

                L’armée (40 % du PIB national égyptien), la grande bourgeoisie pharaonique (sections nationaliste et compradore) et le Secrétariat d’État étatsunien ne pouvaient que s’incliner et attendre, tapis dans l’antichambre, une chance de reprendre l’initiative après cette première liquidation de la «Révolution» dont héritèrent les Frères musulmans, ces représentants de l’autre faction de la bourgeoisie égyptienne dépravée.

     

    Tensions dans le camp de la communauté internationale

     

                Une explication s’impose. Les altermondialistes, les gauchistes, les pseudo socialistes, les thuriféraires experts universitaires et divers spécialistes patentés, de fait, tout ce qui grouille et grenouille à gauche de l’échiquier politique vous diront que l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis sont les bâtards de l’impérialisme étatsunien et que les chiens qui aboient ne mordent pas la main qui les pourvoit.

     

                C’est une erreur. Le capitalisme monopoliste ne signifie jamais la disparition de la concurrence entre pays complices, mais, au contraire, l’exacerbation de la concurrence contre l’alliance ennemie, mais aussi au sein même de l’alliance amie – portée à son niveau suprême – acharnée – impérialiste. Ainsi, même si l’Arabie Saoudite et le Qatar font partie du camp Atlantique, dirigé par les États-Unis d’Amérique, cela n’empêche pas ces pays d’avoir des ambitions dans cette région à travers les Salafistes et les Wahhabites, jusqu’au point de s’opposer à leur chef de meute. D’autant plus que le parrain américain est sur son déclin et que le vieil impérialisme éventé ne parvient plus à imposer son autorité sur sa horde incontrôlée.

     

                Très peu de supposés experts et analystes occidentaux l’ont souligné, mais la guerre successorale est enclenchée dans le camp occidental et le vieux parrain-requin américain édenté a de la difficulté à conserver le contrôle sur son clan et ses affidés. De toute façon le chef de meute étatsunien a plus urgent à faire que de contenir un clan contre une autre tandis que l’impérialisme chinois ascendant sonne aux portes de la Jéricho d’Occident.

     

    En Égypte pendant ces malversations occidentales

     

                Le Frère Morsi s’installa donc au pouvoir au nom de sa confrérie et de sa section de la bourgeoisie du pays. Pendant ce temps le Sphinx militaire n’était pas démuni. Il attendait circonspect – impassible – inamovible – la revanche du prétendant au strapontin. Ce qui devait arriver arriva et l’armée ne fut pas fâchée d’alimenter le brasier des affamés urbains et ruraux et des ouvriers désœuvrés et sous-payés qui n’avaient rien gagné du sang versé dans les échauffourées. Ils revinrent Place Tahrir réclamer du pain, de l’eau, des emplois, des salaires décents, des services et des logements.

     

                Les petits bourgeois aiment à parler de la lutte pour la dignité, la justice sociale et la liberté. De quelle justice sociale, de quelle liberté et de quelle dignité recouvrée parle-t-on quand le père ne peut faire vivre sa famille et que le fils ne peut se marier et fonder une famille faute de logement et d’emploi, que la mère ne peut préparer le dîner faute d’eau dans le taudis mal famé, et que l’enfant ne peut fréquenter l’école sans souliers, et que de toute façon même diplômé le jeunot sait que le caniveau sera son écot?

     

                Tous les ouvriers et tous les employés égyptiens savent bien que le Coran ne fait pas manger et qu’une mosquée, ça ne nourrit pas. L’armée le sait aussi et elle maintenait l’agitation trop heureuse de pêcher en eau trouble. Ses hommes de main n’ont pas réussi à chaparder les premières présidentielles, mais ils comptent bien se reprendre à l’occasion d’une deuxième mascarade électorale des présidentiables.

     

                Ça bougeait au Caire et ça sautait à Alexandrie. La grogne populaire et ouvrière ne désemparait pas et remontait à l’assaut du parlement, du gouvernement, du Président insignifiant, alors que l’armée, toujours omniprésente dans la vie politique, économique, juridique et militaire du pays, plaçait ses pions, conservait le ministère de la guerre et laissait les choses se dégrader, non sans apporter sa contribution à propos de «l’islamisme outrancier» de ce Président qui représentait la faction opposée de la bourgeoisie égyptienne et occidentale.

     

                Après moult échauffourées le 3 juillet 2013, l’État-major des armées arrête le Président Morsi, s’empare du pouvoir suprême et transfert le commandement au tyran d’opérette le maréchal Sissi la casquette. Un nouveau coup d’État s’ensuivit comme les puissances impérialistes nous ont habitués à en observer dans les pays néo-colonisés, cette fois au nom de la laïcité et de la démocratie bourgeoise bafouée.

                Hier c’était pour cause de possessions d’armes de destruction massive qui ne se trouvait nullement à Bagdad, mais bien plutôt sur les porte-avions étatsuniens amarrés dans le golfe Persique. Avant-hier c’était pour stopper Al-Qaïda cet enfant de Belzébuth que la CIA a enfanté en Afghanistan. Demain ce sera pour détruire un réacteur nucléaire de l’autre côté du Golfe du pétrole que la Septième Flotte souhaite éventuellement fermer à la circulation maritime histoire d’étouffer ses concurrents pétroliers ouest-européens et gonfler le prix du carburant étatsunien.

     

                Une partie de la populace égyptienne, fourvoyée-trompée par les Frères musulmans et leur camp, s’est portée de bonne foi à la défense du Président élu légalement et déchu illégalement par un coup d’État évident, tandis que les salariés continuent de réclamer ce qu’ils ont toujours demandé – peu leur importe que ce soit Tataoui – Morsi – Sissi – El Baradai – ou un autre pion qui leur donne satisfaction, ils crient pour leur survie.

     

    La go-gauche réformiste démocratique-laïc et complice

     

                À la remorque de l’armée et de sa faction d’opposition, soi-disant démocratique – à condition que les élections bidon leurs donnent raison – voilà la go-gauche sans principes, perdue, éperdue, regroupée derrière l’armée égyptienne qui a mitraillé les ouvriers hier et qui les assassinera demain, sitôt que leur pantin aura été porté au pouvoir et qu’il ne pourra pourvoir à aucune des revendications de ce peuple malandrin.

     

                Voici les plumitifs de la go-gauche acclamant sans honte l’armée en jacquerie. L’armée fasciste de Moubarak (sans Moubarak), qu’incidemment elle a libéré de prison… Pourquoi continuer à jouer les justiciers puisque le coup fourré n’a pas marché «Autant libérer notre ex-généralissime Moubarak» se sont écriés les généraux rebellés.

     

                Revoilà la go-gauche hurlant sa loyauté à la laïcité «démocratique» et aux phalanges fascistes de cette armée de meurtriers, et à leurs mercenaires pseudo-révolutionnaires, recrutés parmi les djihadistes comme le font tous les capitalistes de cette contrée pour mener à bien la reprise en main de l’appareil d’État.

                Tous auront compris que sitôt la faction des Frères musulmans et les commettants de Mohammed Morsi écrasés les canons des fusils de l’armée, des services secrets, de la police et des mercenaires importés se sont tournés contre la rue – les ouvriers, le peuple affamé, découragé, trompé, qu’aucun chef d’État égyptien, élu ou désigné, ne pourra jamais calmer; la crise économique mondiale est hors de leur portée et ces gouvernants galopins-pantins ne songent nullement à renverser radicalement le capitalisme pour construire le socialisme.

     

                En lieu et place, ils massacrent… sous les acclamations des larbins de la go-gauche : «Le 24 mars, l’Égypte des militaires a condamné 529 partisans à mort, pour leur rôle dans les violentes émeutes de Minya, en Haute-Égypte, en août dernier. Les émeutes avaient éclaté après la violente dispersion de sit-in en soutien au président déchu Mohammed Morsi. Des centaines de ses partisans avaient été tués. Un policier était mort, un crime dont sont accusés et condamnés à mort 529 manifestants (!)».

     

    robertbibeau@hotmail.com