Tag: Politique

  • Le groupe de soutien poursuit sa médiation entre majorité et Rassemblement

    Le groupe de soutien poursuit sa médiation entre majorité et Rassemblement

    Kabila-et-Tshisekedi-En République démocratique du Congo, le Rassemblement de l’opposition a remis hier jeudi 4 août au groupe de soutien sa liste de détenus qu’il considère comme des prisonniers politiques. Leur libération est l’un des conditions préalable à la participation du rassemblement au dialogue. Une réunion qui s’est tenu à Limete au domicile d’Etienne Tshisekedi, l’opposant historique. Le groupe de soutien à la facilitation de l’Union africaine est venu pour tenter de convaincre le président de l’UDPS et ses alliés de rejoindre au plus vite le dialogue et d’accepter le facilitateur de l’Union africaine, Edem Kodjo qu’ils récusent.

    Le groupe de soutien a commencé la journée par se réunir autour d’Edem Kodjo pour faire le point sur les avancées et les points de blocage rencontrés par le facilitateur de l’Union africaine. Chaque représentant des organisations qui le composent (ONU, UE, UA, OIF et les deux organisations sous-régionales, la Communauté de l’Afrique australe et la Conférence des Grands lacs) a pris la parole pour donner sa vision et ses sensibilités : une réunion à huis clos de 3h, suivie d’un déjeuner de travail qui en prendra deux de plus, entrecoupé par de brefs entretiens avec certains des acteurs politiques, et par des coups de fil pour tenter de confirmer un rendez-vous avec la majorité qui n’a toujours pas fixé d’horaire.

    Une discussion «très franche»

    « On ne voit pas pourquoi on devrait les voir, c’est l’opposition qui refuse le dialogue », disait dans un premier temps un responsable de la majorité. Finalement, la situation se débloque, rendez-vous est pris pour ce vendredi matin, alors que l’imposant convoi du groupe de soutien, sans le facilitateur Edem Kodjo, prend la route de Limete et du domicile d’Etienne Tshisekedi, l’opposant historique.

    C’est tout le conseil des sages du Rassemblement de l’opposition qui est réuni autour de lui. Une discussion très franche, dit l’envoyé spécial de l’ONU pour les Grands lacs Saïd Djinnit. Si le groupe de soutien a tenté de convaincre l’opposition d’accepter Edem Kodjo, le facilitateur qu’elle récuse, le Rassemblement est resté ferme. « Notre position est irrévocable quelles qu’en soient les conséquences », aurait même dit l’opposant historique, Etienne Tshisekedi en guise de conclusion.

    A l’issue de la rencontre, Bruno Tshibala, de l’UDPS, a pris la parole au nom du Rassemblement de l’opposition. « Le Rassemblement a rappelé le préalable qu’il avait posé lors de la rencontre de Bruxelles au groupe de facilitation. Il s’agit 1/ de la transformation du groupe de soutien à la facilitation en un groupe international de facilitation, 2/ de l’opportunité d’avoir un comité préparatoire, 3/ la décrispation effective de la situation politique par la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques et d’opinion qui croupissent dans les geôles du pouvoir et 4/ le non dédoublement des partis politiques. Le groupe de soutien a enregistré ces préoccupations et a promis d’aller les étudier et de nous réserver une réponse appropriée ».

    RFI

  • Qui est ce mystérieux Grec qui a réussi à traîner Katumbi et Muyambo devant la justice ?

    Qui est ce mystérieux Grec qui a réussi à traîner Katumbi et Muyambo devant la justice ?

    Moise-Katumbi-Emmanouil Stoupis a permis, en quelques mois seulement, de mener devant la justice deux figures de l’opposition katangaise.

    Une arrestation et une condamnation. En moins d’un an et demi, le mystérieux Grec Emmanouil Stoupis a réussi à accrocher deux opposants congolais à son tableau de chasse judiciaire. Il y a d’abord eu Jean-Claude Muyambo, l’ancien bâtonnier de Lubumbashi, détenu depuis janvier 2015. Puis l’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, condamné à trois ans de prison et à 1 million de dollars (907 millions d’euros) de dommages et intérêts le 20 juin.

    Le départ pour la Grèce 

    Avant de devenir aussi procédurier, ce quinquagénaire était largement inconnu au Congo, son pays de naissance. Arrivé du temps de la colonisation belge, son père, Alexandros, fut un collaborateur de l’Union minière du Haut-Katanga. Après l’indépendance, en 1960, ce dernier se constitue un patrimoine immobilier à Lubumbashi, Kolwezi, Mushasa et Kasaji notamment.

    La famille quitte le pays en 1974, alors qu’Emmanouil est encore enfant. Les Stoupis ont d’abord conservé des immeubles au Katanga, mais ils seront saisis dans le cadre de la politique de « zaïrianisation » voulue par Mobutu. C’est ainsi que Raphaël Katebe Katoto, le demi-frère de Moïse Katumbi, récupère l’immeuble de Lubumbashi en 1976. Selon les avocats de Stoupis, Katebe aurait dû le restituer une décennie plus tard, lorsque Mobutu a fait machine arrière. Mais les Stoupis ne s’en sont pas inquiétés avant 2002.

    Récupération des biens immobiliers familiaux

    Cette année-là, Emmanouil, qui réside désormais en Grèce et ne parle quasiment plus français ni swahili, recrute Jean-Claude Muyambo, alors bien vu du gouvernement, pour remettre la main sur les immeubles.

    En 2014, il change subitement de conseil et recrute Me Ambroise Kamukuny. Ce nouvel avocat n’est pas n’importe qui : député de la Majorité présidentielle, élu en 2011 à Kazumba (Kasaï-Central), il est aussi l’avocat de Kalev Mutond, le chef de l’Agence nationale de renseignement (ANR) – autrement dit l’un des hommes les plus influents du pays, très proche du président Kabila.

    Comment Stoupis en est-il arrivé à faire appel à lui ? « Un ami nous a mis en contact », répond l’avocat. Il ne dit pas qui, mais précise que son client « n’a pas de motivation politique » : « C’est un homme sans emploi à ma connaissance et qui a peu de moyens. D’ailleurs, il ne me paie pas. Nous sommes convenus que je me rémunérerai sur une partie des indemnisations. »

    Troublante coïncidence

    Toujours est-il que le nouveau duo se retourne contre Muyambo, accusé d’avoir profité des mandats de recouvrement confiés par Stoupis pour vendre ses biens à son propre compte. Hasard ? Les ennuis de Muyambo coïncident aussi avec le début des tensions entre l’entourage du président et les Katangais qui s’opposent à son maintien au pouvoir au-delà de la fin de 2016.

    Muyambo est arrêté à Kinshasa, le 20 janvier 2015, alors que les manifestations anti-Kabila qu’il est venu soutenir battent leur plein. Le 10 juin 2016, Stoupis attaque ensuite Moïse Katumbi pour spoliation devant le tribunal de Lubumbashi. Fait troublant : les avocats de Stoupis ne se sont pas contentés de demander des dommages et intérêts. Ils ont aussi réclamé une peine d’inéligibilité à l’encontre de Katumbi.

  • Qui héritera du capital politique de Tshisekedi?

    Qui héritera du capital politique de Tshisekedi?

    tshisekedi-Ministre chargé des relations avec le Parlement, ancien journaliste et fondateur de l’hebdomadaire « Le Soft », Tryphon Kin Kiey Mulumba, depuis l’ère Mobutu dont il fut le dernier ministre de l’Information, a connu tous les régimes politiques des dernières décennies.

    Aujourd’hui engagé aux côtés du président Kabila, il n’est certainement pas un observateur neutre, mais c’est avec lucidité et franchise qu’il analyse les derniers développements de l’heure.
    Il croit toujours que, sous l’égide du facilitateur Edem Kodjo un dialogue pourrait s’amorcer entre le pouvoir et l’opposition le 30 juillet prochain, afin de négocier un inévitable report des échéances électorales, sinon le rythme même des scrutins : « est-il réellement indispensable que, tous les cinq ans, dans un pays aussi vaste que la RDC, l’Etat ait à débourser un milliard de dollars pour organiser des élections générales ? Actuellement, à la suite de la baisse des cours du cuivre, le budget total ne dépasse guère les 5 milliards de dollars… »

    Pour Kin Kiey Mulumba, l’idée du dialogue n’est pas nouvelle : « au début, c’est le parti d’Etienne Tshisekedi qui, au nom de l’opposition, réclamait cette discussion « inclusive ». Le président Kabila, désireux de dépasser le cadre de la classe politique, s’était entretenu avec des représentants des syndicats, des femmes, des jeunes, des étudiants, afin de prendre le pouls de la population…

    Les négociations avec l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) le parti d’Etienne Tshisekedi, ont eu lieu en plusieurs endroits : à Ibiza, en Italie, à Bruxelles, à Nice… Il était question de l’entrée de membres de l’UDPS au gouvernement, d’ouvertures et de promotions au niveau de l’Assemblée nationale… »

    Kin Kiey Mulumba, l’ancien journaliste, est formel : « un accord a été signé, en bonne et due forme… » Et il ne dément pas lorsque nous citons le chiffre de ce « gentlemen agreement » qui circule à Kinshasa, quelque douze millions de dollars…
    L’enjeu réel de ces tractations, au-delà de la gestion de la période de transition se situant au-delà de l’expiration du mandat présidentiel, c’est évidemment le « capital politique » que représente encore Etienne Tshisekedi : malgré son âge, 84 ans, ce dernier a gardé une immense popularité, gagnée lorsqu’il démystifiait un Mobutu au faîte de sa puissance. Aujourd’hui encore, « Tshi Tshi » est le préféré » des quartiers populaires de Kinshasa, le héros des Kasaïens, sa province d’origine et son nom est resté connu jusque dans les campagnes les plus reculées.

    Le pouvoir en place aurait souhaité s’associer à ce poids lourd de la politique, mais il aurait été « dribblé » par Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur du Katanga. Ce dernier apparaît aujourd’hui comme le principal challenger du chef de l’Etat et, craignant pour sa vie, il a du quitter le pays.

    D’après Kin Kiey Mulumba, Moïse Katumbi, après s’être opposé au président Kabila, aurait nourri pour lui-même des ambitions présidentielles, servies par son immense fortune.

    Cette dernière découlerait de la très profitable revente d’actifs miniers et des bénéfices réalisés par ses sociétés au Katanga. Grâce aux moyens matériels dont il dispose, ainsi que son frère Katebe Katoto, un homme d’affaires domicilié en Belgique, Moïse Katumbi est le seul à pouvoir « s’offrir » une campagne électorale à l’échelle du pays, le seul à pouvoir soutenir ses alliés du G7 (sept personnalités naguère proches de Kabila et qui se sont ralliés à sa candidature).

    Pour Kin Kiey Mulumba, le virage de Tshisekedi, désormais opposé au dialogue et exigeant à son tour que des élections se tiennent dans les délais prévus, s’expliquerait par une raison très simple : « Moïse a doublé la mise…C’est lui aussi qui a payé le jet privé avec lequel Tshisekedi est rentré au pays, l’aller ayant été, voici deux ans, payé par le président Kabila… »

    C’est dimanche prochain que le vieux leader devrait tenir un meeting à Kinshasa, ce qui permettra de mesurer réellement sa popularité.
    Kabila/Katumbi : les contours du match se précisent de plus en plus, avec tout le potentiel de violence qu’il comporte. A noter cependant que l’hebdomadaire français « le Point » généralement bien introduit, assure pour sa part que le Docteur Mukwege, malgré ses démentis répétés, pourrait un jour apparaître comme le candidat idéal pour diriger une transition consensuelle…Le médecin de Panzi est d’ores et déjà soutenu par une large partie de la diaspora congolaise, de plus en plus présente dans le débat…

  • Le retour de Tshisekedi peut-il débloquer la crise politique en RDC ?

    Le retour de Tshisekedi peut-il débloquer la crise politique en RDC ?

    Supporters of Congolese opposition leader Etienne Tshisekedi gather to receive him upon his arrival at the airport in the Democratic Republic of Congo's capital Kinshasa, July 27, 2016, after nearly two-year stay overseas for medical treatment. REUTERS/Kenny Katombe
    Supporters of Congolese opposition leader Etienne Tshisekedi gather to receive him upon his arrival at the airport in the Democratic Republic of Congo’s capital Kinshasa, July 27, 2016, after nearly two-year stay overseas for medical treatment. REUTERS/Kenny Katombe

    -Le retour au pays de l’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi, 83 ans, pourrait selon des politiques locaux débloquer le processus de “dialogue national” vers des “élections apaisées”, pour lequel font pression la communauté internationale comme l’église.

    M. Tshisekedi, président du “Rassemblement”, coalition de forces d’opposition nouvellement créée en Belgique, est rentré à Kinshasa mercredi après deux ans d’absence, notamment pour raison médicale, accueilli chaleureusement par plusieurs centaines de milliers de partisans massés de l’aéroport jusqu’à sa résidence située 15 km plus loin.

    “L’espoir de toute la classe politique est que le retour d’Étienne Tshisekedi vienne enlever le doute quant à la participation du Rassemblement” au “dialogue national” proposé par le pouvoir, a déclaré à l’AFP André-Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle (MP).

    Le “Rassemblement” a pourtant tout récemment récusé le facilitateur désigné par l’Union africaine (UA) Edem Kodjo, pour l’organisation de ce dialogue politique national, l’accusant de jouer le jeu du président congolais.

    L’opposition espère désormais que la popularité de son vieux chef de file permettra de mettre la pression pour obtenir des avancées face au président Joseph Kabila, soupçonné de vouloir demeurer au pouvoir au-delà de la fin de son mandat en décembre, au mépris de la Constitution, en commençant par retarder l’élection présidentielle.

    “L’accueil délirant réservé à Tshisekedi est un message adressé au facilitateur Edem Kodjo”, qui doit en tirer les conséquences politiques, souligne ainsi le député Martin Fayulu, président d’un petit parti d’opposition membre du “Rassemblement”.

    “Le soutien populaire à M. Tshisekedi exprime des attentes” des Congolais et devrait pousser le facilitateur à “recentrer” sa perception des forces en présence, renchérit le sénateur d’opposition Jacques Djoli.

    ‘vaincre les réticences ‘

    Côté majorité, le sénateur Léonard She Okitundu juge pour sa part que M. Tshisekedi doit maintenant “vaincre les réticences des anti-dialogue” de son camp.

    Dans le pays comme au sein de la communauté internationale, de nombreuses voix s’élèvent pour que les parties entament vite les discussions, afin d’éviter que le pays ne plonge, à nouveau, dans le chaos, après autant d’efforts consentis pour le sortir de deux guerres de l’est (1996-1997 et 1998-2003).

    Les évêques catholiques ont appelé l’opposition à amorcer le dialogue, tout en pressant la majorité d’accéder aux demandes de celle-ci en libérant davantage de prisonniers politiques et d’opinion.

    L’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne ou encore les USA ont également invité toutes les forces politiques et sociales à aller au “dialogue national”.

    A ce stade, M. Tshisekedi a rallié un maximum des forces de l’opposition qui boudaient le dialogue convoqué par M. Kabila, au nom de la résolution 2277 du Conseil de sécurité exigeant le respect des délais fixés dans la Constitution congolaise pour l’organisation des élections.

    La majorité de la population de Kinshasa, où M. Kabila n’a jamais été populaire, est acquise à la cause de l’alternance. Et au fur et à mesure que la fin du mandat du président approche ce sentiment “se transforme en rêve”, juge le politologue Bwebwa Kalala, de l’Université catholique au Congo.

    Or, si cette foule était “manipulée” par les “faucons de l’opposition”, “il y a risque de reproduire les émeutes de janvier 2015 contre le pouvoir dans un format plus grand”, craint l’enseignant.

    En janvier 2015, la répression de manifestations d’opposition contre une tentative de modification de la loi électorale avait fait plus de 40 morts selon des ONG.

    Soucieux d’éviter le chaos, M. Kodjo, qui a qualifié d’”injustes” les accusations du Rassemblement, a multiplié ces derniers jours les contacts, promettant d’obtenir l’adhésion d’un “maximum de participants” au “dialogue national”.

    M. Tshisekedi, lui, s’adressera à ses partisans dimanche, lors d’un grand meeting avec la quasi-totalité des forces politiques opposées à tout report de la présidentielle et/ou à un troisième mandat du président Kabila.

    Avec AFP

  • Une juge dit avoir été obligée de condamner Katumbi pour l’écarter de la présidentielle

    Une juge dit avoir été obligée de condamner Katumbi pour l’écarter de la présidentielle

    Moise-K-La présidente du tribunal ayant condamné Moïse Katumbi à trois ans de prison a dénoncé des pressions exercées sur elle par des autorités de la RDC.

    Ex-allié de poids devenu opposant du président Joseph Kabila et candidat à la présidentielle, M. Katumbi avait été condamné en juin à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, une condamnation qui le rend inéligible aux élections selon le gouvernement.

    “J’ai été obligée (…) de condamner monsieur Moïse Katumbi” en vue “d’obtenir son inéligibilité”, écrit Mme Ramazani Wazuri Chantale, présidente du tribunal de paix de Kamalondo à Lubumbashi (sud-est) dans une lettre adressée aux autorités politiques et judiciaires de Kinshasa, à l’Union européenne, à l’Union africaine et au chef de la mission de l’ONU en RDC (Monusco).

    La juge dénonce des “contraintes physiques et morales”, “avant l’audience et pendant” les délibérations, pour que sa “signature (soit) apposée sur le jugement”.

    La juge accuse le chef des renseignements congolais Kalev Mutond, la présidence de la République, les autorités judiciaires de Lubumbashi, d’être les auteurs de ces pressions qui l’ont obligée à “passer outre” la loi et les procédures.

    “Depuis lundi, Mme Ramazani n’a plus été vue au bureau”, a déclaré à l’AFP, l’un de ses collègues à Lubumbashi, fief de M. Katumbi.

    “Elle a signé cette lettre à partir de Bruxelles où elle compte s’adjuger le statut de réfugiée”, a réagi le ministre de la Communication Lambert Mende, disant trouver “suspect” que cette correspondance soit adressée au ministre de la Justice alors que “les juges des tribunaux relèvent du Conseil supérieur de la magistrature”.

    “Cette manoeuvre n’aura aucun effet sur le jugement rendu contre M. Katumbi”, a-t-il prévenu.

    Actuellement à l’étranger pour des soins médicaux, Moïse Katumbi est aussi sous la menace d’un autre procès pour atteinte à la sûreté de l’État dans une affaire le liant à un réseau de “recrutement de mercenaires” américains pour déstabiliser le pays à l’approche de la présidentielle prévue fin novembre.

    L’opposition craint toutefois que le président Kabila ne reporte ce scrutin pour s’accrocher au pouvoir.

    Avec AFP

  • Thambwe fuit Kinshasa après avoir menacé Katumbi

    Thambwe fuit Kinshasa après avoir menacé Katumbi

    -Au Congo-Kinshasa, la tension monte à l’approche du grand rassemblement prévu par l’opposition ce dimanche 31 juillet. Une manifestation qui marquera le grand retour au pays de deux des principales figures de l’opposition, Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi.
    Thambwe fuit Kinshasa après avoir menacé Katumbi d’arrestation… Craignant manifestement que cette démonstration de force de l’opposition ne tourne au plébiscite populaire, le pouvoir en République Démocratique du Congo fait tout pour entraver sa bonne marche. A commencer par empêcher l’opposant Moïse Katumbi, dont la popularité est redoutée par le régime de Joseph Kabila, de rentrer au pays, comme le démontre à nouveau la séquence – rocambolesque – qui vient de se dérouler. Une tragi-comédie à la congolaise…
    L’Acte I de cette piètre pièce voit l’entrée en scène de la Cour Suprême. Dans l’affaire de spoliation présumée d’un immeuble les opposant au citoyen grec Alexandre Stoupis, Moïse Katumbi et son frère ainé, Raphaël Katebe Katoto, obtiennent le 20 juillet dernier une décision favorable de la part de la plus haute juridiction congolaise suite à l’introduction d’un recours en suspicion légitime, l’affaire ayant été émaillée de circonstances pour le moins troubles.
    Acte II : face à cette décision de la Cour Suprême, le tribunal de Lubumbashi, qui a condamné Moïse Katumbi en première instance, doit normalement surseoir à statuer car cette décision suspend de plein droit l’exécution du jugement. Mais les choses ne se passent pas ainsi. Dans la foulée de cet arrêt de la Cour Suprême, le ministre congolais de la Justice déclare publiquement à RFI ce weekend que si Moïse Katumbi revient à Kinshasa, il sera aussitôt interpellé et emprisonné, faisant ainsi fi tout à la fois du droit, de l’indépendance de la Justice et de la sacro-sainte séparation des pouvoirs entre l’Exécutif et le Judiciaire.
    L’acte III se déroule ce lundi 25 juillet au matin. Avec une célérité rare et en catimini, le tribunal de Lubumbashi confirme sa décision de condamnation du présidentiable Katumbi, avalisant ainsi sur le plan judiciaire les propos du Ministre.
    Énième rebondissement quelques minutes à peine avant la décision du tribunal lushois, Alexis Thambwe Mwamba prend aussitôt pris l’avion en direction de Kindu, la capitale du Maniema dont il est originaire. La raison ? « Il craint des représailles de la part de la population à Kinshasa », pour laquelle le retour de Tshisekedi et Katumbi constitue un événement attendu, nous indique l’un de ses proches. Dans le choix de sa destination de repli, le ministre a hésité entre sa province natale et la Belgique. Mais face à la perspective de sanctions susceptibles de le viser personnellement, il a préféré retenir l’option la plus sûre. Fin de l’acte IV.

    L’acte V – le dernier – se joue ce lundi 25 juillet après-midi. Evariste Boshab, le ministre de l’Intérieur, a convoqué le Gouverneur de la ville-Province, André Kimbuta, ainsi que les responsables de l’armée et de la police afin qu’ils prennent « toutes les dispositions requises en vue du retour d’Etienne Tshisekedi et de Moise Katumbi au pays ». Problème, le responsable de l’armée lui a fermement rétorqué que la grande muette étant par nature apolitique, elle n’était, par conséquent, pas concernée par ce type de sollicitation. Il revient, a-t-il fait remarquer au Ministre, à la police de prendre les mesures nécessaires en vue du maintien de l’ordre. Selon un éminent juriste, professeur de droit à l’UniKin, « la RDC, plus que jamais, est un Etat de droit failli ». En attendant, dans les rues de Kinshasa, une expression revient souvent : « la peur a changé de camp. »
    Afrik
  • Etienne Tshisekedi reçu au ministère français des Affaires étrangères

    Etienne Tshisekedi reçu au ministère français des Affaires étrangères

    TSHISEKEDI-Une délégation de l’opposition de République démocratique du Congo (RDC) a été reçue, ce lundi 18 juillet, au Quai d’Orsay. Les représentants du rassemblement issu du Conclave de Bruxelles sont venus plaider leur cause à la direction Afrique du ministère, deux semaines seulement avant le grand meeting de l’opposition prévu à Kinshasa, le 31 juillet. La délégation était présidée par Etienne Tshisekedi, opposant historique et président de l’UDPS. L’opposition est sortie confiante et affirme avoir été entendue.

    Etienne Tshisekedi est entré au Quai d’Orsay soutenu par son fils, Félix Tshisekedi. Il y est resté environ une heure. C’est la première sortie publique, à l’étranger, du président de l’UDPS depuis son installation à Bruxelles, il y a près de deux ans.

    Aujourd’hui, il présidait une délégation d’une dizaine de représentants des coalitions politiques présentes à Genval, le mois dernier. Parmi eux, Olivier Kamitatu, du G7, et Martin Fayulu, de la Dynamique de l’opposition. Cette fois-ci, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, était également présent.

    Reçus par la direction Afrique du ministère, les opposants congolais disent avoir abordé la situation politique en RDC ainsi que l’organisation du dialogue national. Ils ont une nouvelle fois exprimé leurs conditions pour aller au dialogue, à savoir la mise en œuvre officielle de la médiation élargie, le respect de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies et le départ du président Joseph Kabila, en décembre prochain.

    Ils sont sortis satisfaits

    L’opposition assure avoir rencontré non seulement la direction Afrique du ministère des Affaires étrangères, mais aussi des représentants des Etats-Unis, de l’Union Européenne, de l’Allemagne et de la Belgique. Selon Freddy Matungulu, l’actuel modérateur de la Dynamique de l’opposition, qui a participé à la réunion, la délégation cherchait leur soutien.

    « Nous avons parlé de la disponibilité de cette communauté internationale à nous accompagner dans les efforts nous amenant prochainement à la préparation et à la tenue de l’élection présidentielle. Je pense qu’aujourd’hui, ce qui est important, c’est qu’’il y a un certain nombre de pas nouveaux dans la bonne direction », a-t-il déclaré.

    Parmi ces avancées, il y a la création récente du groupe de soutien à la médiation d’Edem Kodjo, saluée par le rassemblement de l’opposition.

    Au terme de la réunion, les opposants se disaient confiants du soutien de la communauté internationale sans toutefois des garanties précises quant à la suite des évènements après le retour en RDC d’Etienne Tshisekedi, le président de l’UDPS.

    « Nous n’avons pas demandé des garanties pour le président. Le président rentre dans son pays après une période de convalescence, c’est tout. Regardez simplement ; observez la suite des choses ; vous verrez que nous ne sommes pas venus parler de la pluie et du beau temps », a expliqué Félix Tshisekedi, son fils, et cadre de son parti.

    Le Quai d’Orsay n’a, quant à lui, pas souhaité commenter cette rencontre.

    RFI

  • L’opposition lance un ultimatum pour la convocation des élections le 19 septembre

    L’opposition lance un ultimatum pour la convocation des élections le 19 septembre

    KABILA-Kinshasa, Goma, Bukavu, Kisangani. Le Front citoyen a organisé le 8 juillet des conférences de presse dans plusieurs grandes villes de la République démocratique du Congo. Sur les banderoles affichées, un ultimatum : la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est appelée à convoquer la présidentielle le 19 septembre, afin que le scrutin puisse être organisé le 27 novembre, comme prévu par le calendrier initial.

    A Kisangani, dans le nord-est du pays, la rencontre avec la presse a tourné court. L’ANR, l’Agence nationale de renseignement, a arrêté l’un des cadres locaux du Front, Jean de Dieu Kilima, menacé des journalistes et aurait arrêté le propriétaire de l’hôtel ayant abrité la conférence. La Mission de l’ONU (Monusco) et des ONG suivent le dossier du militant, qui restait détenu en début de soirée.

    L’article 64 de la constitution

    Malgré cet incident, le Front, plateforme de partis d’opposition et d’organisations de la société civile, reste ferme. Si la CENI faillit, « nous allons mobiliser la population pour qu’elle sache faire valoir ses droits selon l’article 64 de la constitution », lâche Carbone Beni, représentant à Kinshasa du Front citoyen. « La population est prête à se prendre en charge pacifiquement, et dans la non-violence. »

    Lire aussi : Meurtre d’une Congolaise en Inde, vives tensions à Kinshasa

    L’article 64 stipule que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation » de la constitution. La menace est régulièrement brandie par l’opposition face au « glissement » du calendrier organisé par le pouvoir, pour tenter d’obtenir l’élection dans les temps, et sans le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et qui ne peut briguer un troisième mandat.

    Le scrutin est fortement compromis : le processus électoral souffre de multiples retards, les fonds manquent, le dialogue pour des élections « apaisées » et « crédibles » convoquées en novembre par Joseph Kabila n’a pas débuté. Jugeant le report acquis, des cadres du pouvoir plaident pour que Joseph Kabila assure une transition, quand d’autres veulent un référendum pour lui permettre de rester en place.

    Interrogé sur la date butoir fixée à la CENI, André Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle, exprime des regrets. « Eux sont habitués des ultimatums. C’est dommage que nous ne puissions pas compter sur ce groupe de jeunes, qui pousse inutilement la population en erreur en évoquant l’article 64 ». Il souligne par ailleurs que « toute tentative de renversement du régime constitutionnel » est passible de sanctions.

    Climat crispé

    « Pour mettre tout le monde d’accord », André Atundu appelle les contestataires à saisir les institutions ou à participer au dialogue. Peine perdue : le Front prépare sa nouvelle campagne nationale « citoyenne » et « pacifique » (tracts, réseaux sociaux, porte à porte…) visant à vulgariser les « articles clés » de la constitution, espérant que le peuple « se prendra en charge » en cas de manifestations, explique Carbone Beni.

    Le tout, dans un climat de plus en plus crispé. La communauté internationale multiplie les pressions pour que la RDC connaisse sa première alternance démocratique depuis son indépendance de la Belgique, le 30 juin 1960. Les Etats-Unis ont commencé à imposer des sanctions individuelles. Au grand dam de Kinshasa, qui dénonce des « ingérences avilissantes et inacceptables ».
    (Le Monde)

  • Tshisekedi annonce son retour à Kinshasa pour le 27 juillet

    Tshisekedi annonce son retour à Kinshasa pour le 27 juillet

    Etienne Tshisekedi, candidat  # 11
    Etienne Tshisekedi, candidat # 11

    -L’opposant historique congolais, parti pour des soins de santé en Belgique depuis plus d’un an, sera de retour à Kinshasa avant la fin du mois de juillet en vue d’un grand rassemblement, indique son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social.

    Etienne Tshisekedi rentre au pays par Kinshasa, la capitale de la RDC mercredi 27 juillet 2016, précise dans un communiqué Augustin Kabuya, le porte-parole du parti.

    L’Udps appelle à la mobilisation pour ce retour avant le grand meeting de l’opposition prévu pour le 31 juillet.

    M. Tshikedi a récemment rencontré à Bruxelles Moise Katumbi, un autre opposant déclaré candidat pour l’élection présidentielle devant se tenir avant la fin de 2016 mais devenue improbable.

    Moise Katumbi, autorisé d’aller se faire soigner à l’étranger, a été condamné à trois mois de prison pour spoliation immobilière et encourt une peine de mort dans une affaire de recrutement des mercenaires dont il est accusé par le gouvernement congolais depuis qu’il a été désigné candidat pour la présidentielle par ses partisans.

    Les deux, MM. Tshisekedi et Katumbi, ont promis de prendre part à ce grand rassemblement de fin juillet à Kinshasa.

    Le retour de Tshisekedi est annoncé alors que se dessine le dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, à qui la Constitution interdit de se représenter pour un troisième mandat.

    Bien que l’opposition, réunie depuis le conclave du mois mai dernier en Belgique, se soit opposée à ce dialogue, elle a semblé concéder à la demande du groupe international du soutien à la facilitation qui demandait dimanche dernier que ces assises se tiennent le plus vite possible, soit avant fin de juillet en cours.

    La même période, fin juillet, avait déjà été évoquée par la majorité présidentielle comme son “délai tolérable” pour le dialogue. Des voix s’élèvent de plus en plus dans la majorité et menacent de passer par un référendum si l’opposition persiste à bloquer le dialogue.

    Le retour de Tshisedi, individuellement plus favorable au dialogue que les autres opposants, coïncide curieusement avec la période évoquée par le facilitateur désignée par l’Union africaine, Edem Kodjo et par la majorité. Une bonne partie de l’opposition récuse M. Kodjo comme facilitateur pour certaines raisons.

    VOA