Tag: Politique

  • Moïse Katumbi s’aligne derrière Étienne Tshisekedi pour contrer Kabila

    Moïse Katumbi s’aligne derrière Étienne Tshisekedi pour contrer Kabila

    katumbi-tshisekedi-Ce jeudi 7 juillet, Moïse Katumbi et Étienne Tshisekedi ont annoncé leur accord pour l’élection présidentielle à venir.

    Sur Twitter, Moïse Katumbi a annoncé l’accord avec Étienne Tshisekedi.

     À noté, ses proches avait confirmé à VOA Afrique que M. Katumbi prévoit de rentrer en RDC avant le 9 juillet prochain en vue d’un procès qu’il va intenter contre le plaignant qui l’accuse de spoliation.

    Pour rappel, le président de l’Assemblée provinciale de l’ex-Katanga, Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, un proche de l’opposant, affirme, pour sa part, que l’immeuble en cause avait plutôt été racheté à l’Etat congolais par le grand-frère de M. Katebe Katoto, frère ainé de M. Katumbi, dénonçant une confusion délibérément entretenue par la justice.

    M. Katumbi a récemment critiqué le dernier discours du président Joseph Kabila, l’accusant d’entretenir un “flou” autour de son avenir politique après la date constitutionnel pour la présidentielle de 2016 et de la tenue de la présidentielle.

    Pour sa part, le gouvernement dénonce une “distraction” de la part de l’opposant.

  • Kinshasa accuse Katumbi de chercher à détourner l’attention de ses déboires judiciaires

    Kinshasa accuse Katumbi de chercher à détourner l’attention de ses déboires judiciaires

    katumnbi-Mende-Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, qualifie de “déclaration d’un condamné de justice” les dernières critiques de l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga rappelant au président Joseph Kabila qu’il avait l’obligation de rassurer sur son départ le 19 décembre 2016 comme le prévoit la Constitution de la RDC.

    M. Mende a aacusé vendredi l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclarée à la présidentielle en RDC, de se lancer dans une “tentative pathétique” pour détourner l’attention de ses déboires judiciaires en République démocratique du Congo.

    “La longue diatribe” de M. Katumbi à l’encontre du président Joseph Kabila “est une tentative pathétique de détourner l’attention et distraire l’opinion publique au sujet de ses multiples ennuis avec la justice de son pays”, indique un communiqué de Lambert Mende.

    Évoquant, jeudi, le message de M. Kabila à la nation à l’occasion de la commémoration de l’indépendance, le 30 juin 1960, M. Katumbi avait accusé le chef de l’État d’entretenir le “flou” autour de son avenir politique.

    M. Katumbi qui séjourne en Europe a estimé dans un communiqué que le président Kabila avait “l’obligation de rassurer sur son départ le 19 décembre 2016” et que “cette opportunité ratée” risquait d’enfoncer la RDC dans “une crise plus grave”.

    “C’est la déclaration d’un condamné de justice qui tente, désespérément et maladroitement, de rassembler ses forces pour se défendre du forfait qui lui est reproché”, a ajouté M. Mende.

    La semaine dernière, M. Katumbi a été condamné par contumace à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, ce qui le rend pour l’heure inéligible.

    Pour l’opposant, cette affaire est “inventée de toutes pièces” afin “d’empêcher [sa] candidature à la présidentielle”.

    M. Katumbi a quitté la RDC le 20 mai sous la menace d’un autre procès pour “atteinte à la sûreté de l’État”.

    Ex-allié de poids de M. Kabila, il est passé dans l’opposition en septembre dernier en même temps qu’il démissionnait de ses fonctions de gouverneur de l’ex-Katanga, province du sud-est de la RDC, accusant M. Kabila de chercher à violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

    Le président Kabila dirige la RDC depuis 2001, son mandat expire en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. L’opposition l’accuse depuis des mois de chercher à s’accrocher au pouvoir quant à retarder l’organisation de la présidentielle.

    En mai, la Cour constitutionnelle a autorisé M. Kabila à se maintenir à la tête du pays dans le cas où ce scrutin ne serait pas organisée dans les temps.

    Pour M. Katumbi, toutefois, “le 20 décembre 2016, Joseph Kabila ne dirigera plus la RDC”.

    Avec AFP

  • Moïse Katumbi accuse Kabila de vouloir plonger le pays dans une “crise plus grave”

    Moïse Katumbi accuse Kabila de vouloir plonger le pays dans une “crise plus grave”

    Katumbi Kabila 1-L’opposant congolais Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, a accusé jeudi le président Joseph Kabila d’entretenir le “flou” autour de son avenir politique, estimant que cette attitude risque d’enfoncer la République démocratique du Congo dans une “crise plus grave”.

    Dans son message à la Nation, M. Kabila avait l’opportunité d’apporter “des garanties concrètes à l’organisation de l’élection présidentielle” et ” l’obligation de rassurer sur son départ le 19 décembre 2016″, a déclaré M. Katumbi dans un communiqué.

    “Cette opportunité ratée et le flou entretenu par [son] discours risquent au contraire d’enfoncer notre pays dans une crise plus grave”, a -t-il ajouté, faisant allusion au message du chef de l’Etat diffusé par la télévision publique à la veille de la fête nationale commémorant l’indépendance du pays, le 30 juin 1960.

    “Rien ne pourra arrêter le train des futures élections”, avait déclaré M. Kabila, sans fixer d’échéance, alors que la présidentielle censée se tenir cette année, conformément à la Constitution.

    La RDC traverse une crise politique profonde depuis la reconduite de M. Kabila et sa majorité au pouvoir à l’issue de la présidentielle et des législatives marquées par des fraudes massives en 2011.

    Le mandat du président expire en décembre et la loi fondamentale lui interdit de se représenter, mais la Cour constitutionnelle l’a autorisé en mai à se maintenir au pouvoir dans le cas où la présidentielle ne serait pas organisée dans les temps. Depuis des mois, l’opposition congolaise accuse M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, de chercher à se maintenir “illégalement” à la tête du pays .

    Ex-allié de poids de M. Kabila, M. Katumbi est passé dans l’opposition en septembre dernier en même temps qu’il démissionnait de ses fonctions de gouverneur du Katanga (province du sud-est de la RDC démantelée depuis lors) et qu’il accusait M. Kabila de chercher à violer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.

    Il a été condamné la semaine dernière à trois ans de prison dans une affaire de spoliation immobilière, “inventée de toutes pièces” afin “d’empêcher ma candidature à la présidentielle”, selon son communiqué.

    “Ni les condamnations, ni le harcèlement auquel je suis soumis, ni les violences physiques ne pourront altérer notre détermination”, a assuré M. Katumbi, ajoutant que “le 20 décembre 2016, Joseph Kabila ne dirigera plus la RDC”.

    Avec AFP

  • Raphaël Katebe demi frere de Katumbi dit « Le pouvoir congolais cherche à fragiliser Katumbi »

    Raphaël Katebe demi frere de Katumbi dit « Le pouvoir congolais cherche à fragiliser Katumbi »

    katebe-Raphaël Katebe Katoto, proche de l’opposant historique congolais Étienne Tshisekedi, s’est confié lundi à Jeune Afrique. Membre du “conseil des sages de l’opposition”, l’homme d’affaires revient sur les ennuis judiciaires de Moïse Katumbi, son demi-frère et candidat déclaré à la présidentielle en RD Congo.

    « Les ennuis judiciaires de Moïse Katumbi ne font que commencer. » L’opposant et homme d’affaires congolais Raphaël Katebe Katoto, demi-frère du dernier gouverneur de l’ex-Katanga, en est convaincu.

    Joint au téléphone le 26 juin par Jeune Afrique, ce proche d’Étienne Tshisekedi (il a été l’un des artisans du rassemblement de l’opposition congolaise début juin autour de l’opposant historique à Genval, dans la banlieue bruxelloise), soutient mordicus être le propriétaire de l’immeuble qui a conduit, le 22 juin, à la condamnation de Moïse Katumbi à 36 mois de prison et à une amende d’un million de dollars américains. C’est un citoyen grec, Alexandre Stuupis qui l’accusait d’avoir fait usage de faux en écriture pour s’approprier une parcelle dans la commune de Kampemba, à Lubumbashi.

    Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de porter plainte contre le Grec Alexandre Stuupis, qui accuse Moïse Katumbi de spoliation ?

    Katete Katoto : J’ai porté plainte parce que c’est un immeuble qui m’appartient. Stuupis n’est qu’un imposteur. C’est un propriétaire fabriqué de toutes pièces par les services de sécurité. Il prétend que c’est un bien qui appartenait à sa tante ou àsa mère alors que j’étais locataire dans l’immeuble auprès de la Sonas [Société nationale des assurances] en 1970. À cette époque, Moïse [Katumbi] vivait dans cette maison. Il n’avait que six ans.

    Moïse Katumbi fait peur au camp Kabila.

    C’est l’ancien propriétaire du bâtiment qui avait en effet donné mandat à la Sonas de le louer ou de le vendre. En 1976, la Sonas a décidé de vendre l’immeuble, donnant priorité au locataire pour l’achat. C’est ainsi que j’en suis devenu propriétaire. Moïse [Katumbi] n’avait que 12 ans. J’en détiens le titre de propriété depuis 40 ans. Et en RD Congo, la loi stipule qu’un titre de propriété n’est plus attaquable après trois ans.

    Extrait du certificat d’enregistrement (titre de propriété) détenu par Raphaël Katebe Katoto.

    D.R

    Vous soutenez être le propriétaire de l’immeuble disputé, mais c’est Moïse Katumbi, votre demi-frère, qui est cité dans l’affaire…

    C’est une affaire montée de toutes pièces. Et mal montée. Après l’affaire de recrutement présumé de mercenaires qui a échoué, le régime a fabriqué cette histoire de spoliation d’immeuble mais le but reste le même : fragiliser un concurrent politique, un candidat à la présidence de la République. Avec son leadership et sa popularité, Moïse Katumbi fait peur au camp Kabila.

    Je connais les méthodes du régime en place à Kinshasa. En 2002, j’en ai été également victime lorsque je m’étais déclaré candidat pour la présidence de la transition. La justice m’a condamné à perpétuité dans une affaire de meurtre d’un Grec, là encore montée de toutes pièces. La Cour suprême m’avait finalement blanchi, reconnaissant ainsi qu’il s’agissait d’une condamnation politique.

    Ce n’est pas fini. Le pouvoir va continuer à utiliser ces méthodes pour diaboliser Moïse Katumbi. Comme moi il y a quelques années, il sera bientôt accusé d’entretenir une rébellion pour déstabiliser le pays.

    En attendant, Moïse Katumbi a été condamné à trois ans de prison. Que vous inspire ce verdict ?

    C’est un faux jugement.  Il ne vaut rien. La procédure a été bafouée tout au long de l’instruction. Récusée par une instance judiciaire supérieure, la juge du tribunal de paix de Kamalando est passée outre et continuer à siéger. Elle a ignoré les attestations médicales et le document du parquet général de la République autorisant Moïse Katumbi à aller se soigner à l’étranger.

    Pis, cette juge a rendu sa décision au lendemain de la prise de l’affaire en délibéré, sans donner la parole à la défense. L’un de ses collègues a même refusé de signer le verdict et a fait l’objet d’intimidation de la part de services de renseignement.

    Que répondez-vous à ceux qui, au sein de la Majorité présidentielle (MP), soutiennent que les ennuis judiciaires de l’opposant Katumbi ne sont que la conséquence d’infractions de droit commun qu’il aurait commises régulièrement ?

    Comment expliquent-ils le fait que Moïse Katumbi soit poursuivi dans cette affaire de spoliation alors qu’il n’est pas propriétaire de l’immeuble ? Il a été condamné parce qu’il s’est déclaré candidat à la présidentielle à venir.

    Cette condamnation de Katumbi aura-t-elle une incidence sur les tractations en cours entre l’opposition, la majorité au pouvoir et le facilitateur Edem Kodjo en vue de la tenue d’un dialogue politique inclusif en RD Congo ?

    Kabila a tout mis en oeuvre pour s’accrocher au pouvoir.

    Nous n’acceptons pas de dialogue convoqué par le président Joseph Kabila. D’autant que c’est lui le problème : il veut s’accrocher au pouvoir et a tout mis en oeuvre pour que la présidentielle ne se tienne pas dans les délais constitutionnels.

    Qu’à cela ne tienne, l’opposition va continuer à dénoncer cette fausse condamnation de Katumbi de toutes ses forces. Nous allons l’attaquer sur la forme et sur le fond pour obtenir son annulation.

    Regroupée autour d’Étienne Tshisekedi, l’opposition exige également la libération des prisonniers politiques. Est-ce un préalable à la participation de ce dernier au dialogue politique ?

    Nous avons récemment rencontré le facilitateur Edem Kodjo et nous lui avons rappelé que nos conditions demeurent incontournables. Nous exigeons en effet la libération de tous les prisonniers politiques, l’arrêt de tous les procès politiques et la présence des États-Unis dans le panel de la facilitation. Si les Américains sont impliqués dans le dialogue, ils veilleront à l’exécution des résolutions qui seront adoptées lors du dialogue.

    Comment le « comité des sages » de l’opposition, dont vous faites partie, a-t-il reçu la décision du département du Trésor américain de geler des avoirs du général Célestin Kanyama, chef de la police à Kinshasa ?

    C’est une décision qui nous réconforte et nous la saluons. Nous ne cessons de dénoncer les agissements de ce régime qui dérive vers la dictature.

  • Kikaya Bin Karubi : « La sanction des États-Unis contre le général Kanyama n’a pas d’impact sur la RD Congo »

    Kikaya Bin Karubi : « La sanction des États-Unis contre le général Kanyama n’a pas d’impact sur la RD Congo »

    kikaya-En séjour à Washington où il conduit une mission de plaidoyer, Bernabé Kikaya Bin Karubi revient pour Jeune Afrique sur le gel des avoirs du général Célestin Kanyama, chef de la police à Kinshasa, décidé par les États-Unis. Entretien exclusif avec l’un des principaux conseillers du chef de l’État congolais.

    Décidément, la pression internationale sur les autorités congolaises fuse de toutes parts. Alors qu’il se trouvait depuis le 21 juin à Washington pour tenter de dissuader le parlement américain – Sénat et Chambre des représentants – à adopter des sanctions contre les proches du président Joseph Kabila, Bernabé Kikaya Bin Karubi, principal conseiller diplomatique du chef de l’État congolais, n’a rien pu faire pour empêcher la décision prise jeudi par le département du Trésor américain de geler les avoirs du général Célestin Kanyama, chef de la police à Kinshasa, accusé de « violences contre les civils ».

    Nous l’avons joint par téléphone ce 24 juin.

    Jeune Afrique : Le gel des avoirs du général Kanyama, commissaire provincial de la police à Kinshasa, signe en quelque sorte l’échec de votre plaidoyer auprès des États-Unis…

    Kikaya Bin Karubi : Dès mon arrivée à Washington, le 21 juin, les autorités américaines m’avaient déjà fait savoir qu’il s’agissait d’une décision du président Barack Obama lui-même. Un executive order qui n’était pas soumis à l’appréciation de la Chambre des représentants ni du Sénat.

    Sanctionner un officier congolais est une décision malheureuse de la part des États-Unis.

    En vérité, pour les États-Unis, sanctionner le général Kanyama n’est qu’une décision symbolique. D’autant que ce commandant de la police dans la ville de Kinshasa – d’après lui-même – ne dispose pas d’avoirs aux États-Unis, ni d’ailleurs en Europe. Il ne lui y est par ailleurs pas demandé de voyager aux États-Unis ou en Europe dans l’exercice de ses fonctions.

    Ne pouvant plus traiter avec les partenaires internationaux, ne craignez-vous pas que le chef de police dans la capitale congolaise ne soit considéré comme un paria de la communauté internationale ?

    Le rôle d’un commandant de la police de Kinshasa est de veiller à la sécurité des habitants de la capitale. La RD Congo ne voit pas l’impact qu’auront ces mesures et regrette toutefois cette ingérence des États-unis dans le domaine de maintien de l’ordre public à Kinshasa.

    Comment le président Joseph Kabila a-t-il reçu cette sanction ?

    La présidence de la RD Congo considère que c’est une décision malheureuse de la part des États-Unis qui sont pourtant un de nos importants partenaires. Comme la réciprocité constitue le principe premier en relations internationales, nous étudions déjà comment nous allons réagir…

    Une rupture de relations diplomatiques avec les États-Unis est-elle envisageable ?

    Nous n’en sommes pas encore là. Nos relations avec les États-Unis sont évidemment très importantes. Nous ne pouvons pas les suspendre complètement à cause de cet incident. Toujours est-il que nous devons réfléchir afin qu’une pareille situation ne se reproduise plus dans nos rapports bilatéraux.

    L’Union européenne et le Conseil de sécurité menacent par ailleurs de sanctionner les personnalités congolaises qui entravent le processus démocratique. Que va faire Kinshasa pour rassurer ses partenaires internationaux ?

    Nous sommes surpris en effet de voir que le Parlement européen et le Conseil de sécurité ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre la situation telle qu’elle se présente en RD Congo. Prenons la problématique du respect du délai constitutionnel [la Constitution congolaise voudrait que le corps électoral soit convoqué 90 jours avant le 19 décembre, date de la fin du second mandat de Joseph Kabila, ndrl]. La Cour constitutionnelle, seule institution habilitée à interpréter notre Constitution, a déjà réglé la question. Idem pour la question de l’organisation des élections dans les délais. Des experts des Nations unies se sont rendus en RD Congo pour examiner la situation et ont conclu qu’il était impossible d’organiser la présidentielle d’ici le 27 novembre 2016 [échéance prévue dans le calendrier global des scrutins].

    Par ailleurs, des experts de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ont audité l’actuel fichier électoral congolais et ont estimé qu’il était impossible d’organiser des élections crédibles sur base dudit fichier.

    Après toutes ces conclusions d’experts onusiens et de l’OIF, l’UE et le Conseil de sécurité font la sourde oreille. Ce qui nous pousse à conclure qu’il y a un acharnement contre le président Kabila et la population congolaise. C’est inacceptable !

    En attendant, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, le 23 juin, la résolution 2293 qui insiste de nouveau sur le dialogue politique inclusif et la tenue de la présidentielle et des législatives en novembre 2016. Cette résolution s’inquiète aussi du « rétrécissement de l’espace politique dans le pays » et de l’arrestation d’opposants…

    Depuis bientôt un an, le président Kabila appelle au dialogue, mais des opposants n’en veulent pas. Entre-temps, la RD Congo doit continuer de fonctionner et quiconque a des problèmes avec la justice doit répondre de ses actes.

    Que répondez-vous par exemple à ceux qui voient la main du pouvoir dans les deux affaires judiciaires enclenchées contre l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle ?

    Il n’y a aucun acharnement du pouvoir à l’encontre de Katumbi.

    Moïse Katumbi a des problèmes avec la justice. Un Américain qui travaillait illégalement dans le pays a été arrêté et entendu par la justice. C’est lui qui a dit que Moïse Katumbi l’avait invité en RD Congo. C’est dans ce sens que l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga a été à son tour entendu. Il y a plusieurs dossiers judiciaires dans lesquels M. Katumbi est cité. Il n’y a aucun acharnement du pouvoir à son encontre.

    Que dire de ces jeunes militants de Filimbi et de la Lucha contraints à l’exil ou détenus dans les prisons congolaises ?

    La justice détient des enregistrements sur lesquels on entend certains dire : « Allez chercher les gens de Kabila et tuez-les ! Brûlez leurs voitures. Vous savez aussi où leurs enfants vont à l’école. » Il faut savoir distinguer un prisonnier politique d’un politique en prison.

    Dans ces conditions, comment décrisper le climat politique pour amener le pays vers des élections apaisées ?

    Pour nous, il n’existe qu’une seule voie : le consensus. C’est ce que le président Kabila recherche dans le dialogue qu’il a convoqué. Les Congolais doivent se mettre ensemble et s’entendre sur le système électoral et sur l’avenir de notre pays. D’autant que les élections de 2006 et de 2011 avaient conduit à des violences.

    Tout Congolais qui a une fibre nationaliste doit donc venir au dialogue et arrêter d’appeler à des manifestations à des fins politiques. Car soulever la rue à Kinshasa, on sait quand ça commence mais on ne sait pas quand ça se termine.

    JA

  • Raphaël Katebe Katoto a un compte personnel à régler avec Joseph Kabila

    Raphaël Katebe Katoto a un compte personnel à régler avec Joseph Kabila

    Tshisekedi-Kyungu-Artisan du grand rassemblement de l’opposition, organisé début juin en Belgique, Raphaël Katebe Katoto est l’aîné de Moïse Katumbi. Homme d’affaires prospère et influent, il a un compte personnel à régler avec le chef de l’État, Joseph Kabila.

    Sur la photo, Raphaël Katebe Katoto arbore un sourire malicieux. Ce 6 juin, le demi-frère de Moïse Katumbi vient de réaliser un joli coup. Il est parvenu à rassembler deux adversaires irréductibles pour une poignée de main symbolique : Étienne Tshisekedi, l’opposant historique, originaire du Kasaï, et Gabriel Kyungu, affectueusement surnommé Baba (« papa », en swahili), à Lubumbashi. Kyungu est un ancien gouverneur du Katanga, très régionaliste ; il a dirigé de violentes campagnes d’expulsion contre les Kasaïens dans les années 1990.

    Entre les deux hommes, le contentieux était lourd. « Ils ne se parlaient plus depuis plus de vingt ans, et le pouvoir faisait tout pour garder Kyungu de son côté », rappelle Katebe Katoto, pas peu fier de les avoir réunis.

    À Kinshasa, l’image a fait le tour des réseaux sociaux, suscitant l’incrédulité, voire, chez les jeunes supporters de Tshisekedi, l’hostilité. Mais elle a aussi inquiété le Palais. Elle laisse entrevoir un rapprochement, encore inenvisageable il y a quelques mois, entre l’ouest et l’est de ce pays très divisé. Un rapprochement pour barrer la route à Joseph Kabila, qui n’a visiblement pas l’intention de quitter le pouvoir en décembre, comme le prévoit la Constitution.

    Vers une fin des dissensions au sein de l’opposition congolaise

    Pour Katebe Katoto, cette rencontre n’était que le hors-d’œuvre. Le plat de résistance, ce fut le « conclave de l’opposition », organisé dans la banlieue de Bruxelles les 8 et 9 juin. Pendant deux jours, le Château du lac, avec ses pelouses impeccables et ses hommes politiques tirés à quatre épingles, dégageait une atmosphère de mariage. Costume et lunettes teintées, Katebe Katoto serrait des mains en pagaille. Moïse, son frère, n’était pas là (lire encadré), mais il le représentait, avec ce sourire et ces intonations qu’ils partagent.

    A-t-il contribué au financement de la réunion ? « L’important, c’est de réunir tout le monde autour de Tshisekedi pour défendre la démocratie », élude-t-il. Vital Kamerhe n’est finalement pas venu, et Jean-Pierre Bemba n’a pas envoyé de représentants. En revanche, les soutiens de Moïse Katumbi étaient présents en grand nombre. Katebe Katoto, lui, a été nommé au « conseil des sages », qui chapeaute ce « Rassemblement de l’opposition ». Kinshasa a immédiatement dénoncé une tentative de coup d’État institutionnel.

    Katebe Katoto fut un intermédiaire clé entre son frère et « Le Vieux ». Exilé à Bruges, en Belgique, depuis deux décennies, Katebe Katoto est resté très proche de Moïse, de vingt ans son cadet (une source diplomatique décrit les deux hommes comme très « attachés » l’un à l’autre). Il jouit également de la confiance d’Étienne Tshisekedi, pour qui il organise même certaines rencontres.

    Katebe et Tshisekedi, respectivement 71 et 83 ans, se connaissaient déjà du temps du Zaïre de Mobutu. Tshisekedi était l’un des bras droits du maréchal, avant de devenir son principal opposant dans les années 1980. Katebe Katoto était un puissant homme d’affaires du Shaba, comme on appelait alors le Katanga, avec un intérêt marqué pour la politique.

    Comme Moïse Katumbi, il est le fils de Nissim Soriano, un Juif originaire de l’île de Rhodes. Enseignant de formation, il a fait fructifier la fortune familiale en devenant sous-traitant de l’entreprise minière d’État, la Gécamines, qu’il approvisionnait en produits frais et dont il transportait le minerai.

    Allié de longue date avec Étienne Tshisekedi

    Mais c’est en 2002 que Katebe Katoto se rapproche véritablement de Tshisekedi. Les belligérants de la deuxième guerre du Congo négocient alors la fin du conflit dans la ville sud-africaine de Sun City. Le président Joseph Kabila et le rebelle Jean-Pierre Bemba sont en train de trouver un accord pour gouverner ensemble, marginalisant de fait le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma, soutenu par le Rwanda) et l’opposition non armée, incarnée par Tshisekedi. Katebe Katoto parvient à les rassembler au sein de l’Alliance pour la sauvegarde du dialogue (ASD). Et c’est l’ASD qui, avec le soutien de la communauté internationale, obtiendra que l’on revienne à des négociations inclusives.

    À cette période, Tshisekedi se rend à Kisangani, contrôlé par le RCD-Goma, ainsi qu’à Kigali. Aux yeux de nombreux Congolais, allergiques à tout ce qui touche, de près ou de loin, au Rwanda, cet épisode est une tache dans le parcours de « l’opposant historique », mais Raphaël Katebe Katoto assume : « Cette alliance était vitale. Sinon, le RCD allait déclencher la troisième guerre du Congo ! » En 2003, Katebe Katoto deviendra le vice-président du parti.

    Très convoité pour sa fortune et ses réseaux, Raphaël Katebe Katoto s’imagine alors à la tête de la transition, à la place d’un Joseph Kabila pour lequel il n’a que peu de considération. « Il était anormal qu’il dirige une transition alors qu’il était candidat à la présidentielle, estime-t-il encore aujourd’hui. Je l’ai rencontré plusieurs fois à cette période. J’ai très vite compris que rien de bon ne viendrait de lui. »

    Raphaël Katebe Katoto en est convaincu : cette rivalité est la cause de ses ennuis judiciaires. Ils furent nombreux – et souvent nébuleux. Dans les années 1990, son associé grec est retrouvé mort à Lubumbashi.

    Il s’est, semble-t-il, suicidé, mais, quelques années plus tard, les autorités congolaises accuseront un Katebe Katoto devenu encombrant de l’y avoir aidé. Dans les années 2000, la Zambie lui reproche d’avoir détourné 20 millions de dollars lorsque Frederick Chiluba, dont il était très proche, était au pouvoir. En 2008, le groupe d’experts des Nations unies pointe des transferts d’argent vers des proches de Laurent Nkunda, alors à la tête d’une rébellion kinyarwandophone dans l’est du Congo.

    Cent cinq mille dollars, qui vont coûter cher à son clan, et pas seulement en matière de réputation : en Belgique, ses comptes et ceux de sa famille sont un temps bloqués. Mais dans chacune de ces affaires, insiste-t-il, il a fini par être blanchi.

    À la différence de son aîné, Moïse Katumbi n’a jamais été accusé de frayer avec des rébellions. Pour le reste, en revanche, il marche sur ses pas. C’est Raphaël qui lui a mis le pied à l’étrier dans les affaires familiales. « Il a fait ses preuves et, maintenant, il vole de ses propres ailes, explique Katebe Katoto. Mais je continue de le soutenir à 100 %. »

    Comme Moïse après lui, Katebe Katoto a dirigé le grand club de foot de Lubumbashi, à l’époque nommé Tout-Puissant Englebert. Ensemble, ils ont remporté plusieurs titres continentaux. Reste un trophée, jusqu’à présent inaccessible : la présidence de la République. Il y verrait bien son jeune frère et fera tout pour l’y aider. Et, pour cela, il faut d’abord obtenir le départ de Joseph Kabila.


    ENCORE UNE AFFAIRE DE POISON ?

    L’histoire est rocambolesque. Mais plusieurs sources diplomatiques la relatent, de même que le demi-frère de Moïse Katumbi. Selon Raphaël Katebe Katoto, un policier cagoulé a injecté une substance inconnue à l’ancien gouverneur du Katanga à l’aide d’une seringue en profitant de la confusion lors d’une manifestation. Les faits se seraient produits en mai dernier, devant le palais de justice de Lubumbashi. Accusé, sans preuves pour l’instant, d’avoir recruté des mercenaires après avoir annoncé qu’il se portait candidat à la présidence, Katumbi devait y comparaître pour atteinte à la sûreté de l’État. C’est cette fameuse piqûre qui l’aurait inquiété au point qu’il demande un exil médical, le temps de faire des tests. Et c’est, selon Katebe Katoto, l’état de santé de Moïse Katumbi qui l’a empêché de se rendre au conclave de l’opposition, à Bruxelles, les 8 et 9 juin.

    Reste qu’il avait aussi de bonnes raisons de se faire discret : d’abord parce que certains opposants le soupçonnaient de vouloir « récupérer » la réunion et menaçaient de claquer la porte. Ensuite parce qu’il s’est engagé, auprès de Kinshasa, à ne pas faire de commentaires sur l’affaire en cours afin qu’on le laisse quitter le pays. Quant à savoir s’il sera apte, physiquement notamment, à revenir au pays pour livrer bataille, lui qui a déjà été affaibli par un empoisonnement en 2011, c’est une autre histoire.

    JA

  • Déjà des candidats pour succéder à Kabila

    Déjà des candidats pour succéder à Kabila

    ELECTIONS-La semaine dernière, à Genval, l’opposition congolaise a reconnu que “seule l’unité des forces politiques et sociales acquises au changement peut permettre d’atteindre (ses) objectifs”. Devant la nécessité de lutter pour obtenir des élections telles que prévues par la Constitution, elle fait front aux projets du président Kabila de se maintenir au pouvoir, en se réunissant dans un “Rassemblement“. N’y ont pas (encore ?) adhéré le MLC de Jean-Pierre Bemba, ni l’ex-candidat malheureux à la présidence Vital Kamerhe, dont le secrétaire général de son parti UNC, Jean-Bertrand Ewanga, était cependant présent au conclave.

    Aucune mention n’a cependant été faite du besoin de s’entendre sur une candidature unique de l’opposition pour l’emporter, dans un scrutin à un seul tour. Et plusieurs ténors de l’opposition se sont déjà déclarés candidats à la magistrature suprême. Soit officiellement, comme Moïse Katumbi et Martin Fayulu, soit lors d’interviews. Des outsiders sont également notoirement sur les rangs, comme Freddy Matungulu ou Noël Tshiani.

    (LaLibre)

  • l’opposition, de marbre lors de la rencontre avec Kodjo à Bruxelles

    l’opposition, de marbre lors de la rencontre avec Kodjo à Bruxelles

    kodjo-tshisekedi -L’opposition congolaise soutient avoir réitéré à Edem Kojo, facilitateur désigné par l’Union africaine pour le dialogue politique en préparation en RDC, son refus de dialoguer avec le pouvoir dans le format que tente d’imposer le président Joseph Kabila.

    Le facilitateur désigné par l’Union africaine a rencontré vendredi dans la capitale belge le comité des sages du ‘Rassemblement’, structure mise sur pied par l’opposition au terme d’un conclave la semaine dernière en Belgique.

    L’objectif de la rencontre avec les opposants, avait déclaré M. Kodjo mardi à son départ de Kinshasa, était de relancer les préparatifs du dialogue après le refus de l’opposition.

    “Nous n’avons pas du tout mis de gand. Nous avons fait savoir à M. Kodjo qu’il y a d’abord un problème de confiance. Nous attendons que tout se passe dans le cadre d’un panel international constitué de l’ Union africaine, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de l’Organisation de la Francophonie, que nous exigeons pour le respect de la résolution 2277 du Conseil de sécurité… Prochainement, nous n’allons recevoir M. Kodjo que s’il se présente avec les autres membres du panel”, explique depuis Bruxelles le porte-parole de la plateforme Dynamique de l’opposition et président des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus), Joseph Olenghankoy.

    M. Kojdo n’a fait pas de commentaires à l’issue de cette rencontre. Mais il a, selon les opposants, demandé de se référer premièrement à sa hiérarchie.

    “L’opposition refuse d’accepter le dialogue initié par le président Joseph Kabila parce que c’est lui le problème et il ne peut pas en même temps initier un dialogue pour résoudre qu’il est en train de créer délibérément”, argumente pour sa part Raphael Katebe Katoto dont le frère, Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle et présentement aux soins en Europe, est poursuivi pour recrutement de mercenaires.

    “Si M. Kabila respectait la Constitution et acceptait d’organiser les élections dans le délai fixé par la Constitution, le problème ne se poserait pas… Nous exigeons que les Etats-Unis soient absolument associés au dialogue pour que les résolutions qui seront prises soient appliquées par tous. Nous avons l’expérience des négociations sans suite et qui sont restées lettre morte…”, poursuit M. Katebe Katoto.

    D’après les résolutions du conclave tenu à Bruxelles, l’opposition exige entre autres aussi la libération des prisonniers politiques, la réouverture des medias fermés et la tenue de l’élection présidentielle avant le 19 décembre.

    “Nous ne perdons pas le temps car nous l’avons dit et continuons à le faire: l’élection présidentielle doit, de toutes les façons, se tenir dans le temps tel que prévue dans la Constitution. Le dialogue ou toute autre négociation ne doivent pas faire reporter ce scrutin dont le calendrier est fixé dans la Constitution”, insiste M. Katebe.

    L’opposition accuse le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et élu en 2006 et en 2011, de vouloir se maintenir au pouvoir alors que la Constitution lui interdit de se représenter pour un troisième mandat.

  • le Conclave de Bruxelles, une course d’obstacles pour l’opposition congolaise

    le Conclave de Bruxelles, une course d’obstacles pour l’opposition congolaise

    CONCLAVE-À Bruxelles, mercredi, la première journée du conclave de l’opposition a été marquée par le discours d’ouverture d’Étienne Tshisekedi, mais elle n’a pas permis d’aplanir toutes les divergences. Loin s’en faut.

    La magie d’Étienne Tshisekedi suffira-t-elle ? Il y avait quelque chose d’émouvant à voir le vieux leader de l’opposition saluer chacun des invités du Conclave de Bruxelles, mercredi 8 juin, dans la banlieue de Bruxelles. Comme pour démontrer qu’il avait encore bon pied bon œil malgré ses 83 printemps et ses ennuis de santé, il a fait deux fois le tour de la salle pour saluer tout le monde, marchant lentement mais sans aide. Il a lu un discours, pendant une dizaine de minutes, bien que celui-ci fut beaucoup plus court que la version distribuée à la presse…

    Sa simple apparition, à la fin de la première session du Conclave de l’opposition, a toutefois semblé redonner espoir aux participants. Mais les obstacles restaient nombreux à franchir, jeudi 9 juin, pour parvenir à un communiqué commun de l’opposition. En voici les trois principaux.

    La définition de la structure du dialogue

    Même s’il ne s’agit pas, à Bruxelles, d’élaborer un accord de gouvernement, la simple définition des groupes reconnus comme parties à ce Conclave de l’opposition a fait l’objet d’un intense débat, voire de disputes, tout au long de la journée du mercredi. Si bien que, le soir venu, le format de la rencontre n’était toujours pas arrêté.

    L’option qui semblait tenir la corde était celle d’une conférence quadripartite avec l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti d’Étienne Tshisekedi) et ses alliés, la coalition « Dynamique de l’opposition », le G7 (groupe de sept partis soutenant Moïse Katumbi, issus de la Majorité présidentielle) et enfin l’Alternance pour la république (AR, autre coalition pro-Katumbi, issue elle de l’opposition).

    Mais certains estimaient que cette structure faisait la part trop belle à Moïse Katumbi. Et la possibilité du passage d’une rencontre de quatre parties à trois ou à cinq était encore sur la table mercredi soir.

    La venue de Moïse Katumbi

    Viendra ? Viendra pas ? L’ancien gouverneur du Katanga faisait l’objet de toutes les spéculations lors de la première journée, au château du lac de Genval. S’il n’est finalement pas apparu le 8 juin – selon son entourage, il était toujours en convalescence à Londres – cela ne l’a pas empêché d’exercer, à distance, une grande influence sur les discussions.

    Grand absent de ce raout, Vital Kamerhe proteste à sa manière contre l’influence, trop grande à ses yeux, de Katumbi

    Car si tous les participants sont d’accord pour reconnaître un rôle particulier à Étienne Tshisekedi dans les discussions – c’est lui qui a signé les invitations – celui de Moïse Katumbi inquiète une partie d’entre eux. Certains participants l’accusent notamment de financer la rencontre, sans toutefois fournir de preuve.

    Ceci explique en grande partie que Vital Kamerhe, le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC), n’ait pas fait le déplacement. Grand absent de ce raout, il proteste à sa manière contre l’influence, trop grande à ses yeux, de Katumbi. Mais il prend ainsi le risque de s’isoler ou d’affaiblir la coalition dont il fait partie (la Dynamique de l’opposition, qu’il compose notamment avec le Mouvement pour la libération du Congo de Jean-Pierre Bemba et l’Ecidé de Martin Fayulu).

    La question du « dialogue » avec le pouvoir comme moyen d’action

    C’était l’une des surprises du discours d’ouverture d’Étienne Tshisekedi. Définissant les grandes lignes de sa stratégie pour obtenir le départ de Joseph Kabila, celui-ci a paradoxalement insisté sur la nécessité d’un « dialogue » avec le pouvoir, assurant même que cela faisait partie de « l’ADN des Congolais ». Or la notion de « dialogue » est devenu un épouvantail dans l’opposition, tant elle est étroitement associée à l’initiative du président Joseph Kabila en ce sens, que beaucoup voient comme une manœuvre de la part de se dernier pour faire accepter son maintien au pouvoir au-delà du terme constitutionnel.

    Pour se distancier de la proposition du président congolais, Étienne Tshisekedi a toutefois rappelé qu’il s’opposait à ce que l’envoyé de l’Union africaine, Edem Kodjo, soit le seul médiateur de ce dialogue. Il veut y associer également l’Union européenne, les États-Unis, les Nations-unies et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

    « Il ne faut peut-être pas appeler ça dialogue, parce qu’on l’associe trop souvent à la stratégie de Joseph Kabila, mais peut-être plutôt négociation », tentait de clarifier Olivier Kamitatu, un des responsables du G7, à l’issue de la journée.

    J.A

     

  • La question du “dialogue” avec Kabila divise l’opposition

    La question du “dialogue” avec Kabila divise l’opposition

    tshisekedi-Une centaine de membres de l’opposition congolaise réunis près de Bruxelles tentaient jeudi de faire taire leurs désaccords sur la nature du dialogue à engager avec le pouvoir du président Joseph Kabila, afin d’ouvrir la voie à des élections en République démocratique du Congo d’ici la fin de l’année.

    Les délégués de différentes composantes de l’opposition ont repris leurs travaux en commission au lendemain de l’ouverture de ce “conclave” par l’opposant historique Etienne Tshisekedi, qui a pris l’initiative de tenir cette réunion se déroulant dans un hôtel de Genval, à une vingtaine de kilomètres de Bruxelles.

    M. Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), 83 ans, a lancé mercredi un appel à l’unité pour “renvoyer” le président Kabila du pouvoir, se disant à nouveau favorable à un “dialogue” sous l’égide de la communauté internationale.

    “C’est un discours en demi-teinte”, a déclaré jeudi à l’AFP le député Martin Fayulu, membre de la Dynamique de l’opposition, l’une des forces ayant répondu à l’invitation de l’UDPS.

    “Le président Tshisekedi a dit que, le 19 décembre (au terme de son mandat), Kabila doit partir, ce qui est positif puisqu’il reste dans le cadre de la Constitution”, a estimé M. Fayulu.

    “En revanche, il ne définit pas le cadre du dialogue”, a-t-il regretté.

    Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et qui selon la Constitution n’a pas le droit de se représenter, a convoqué un “dialogue national”, officiellement pour préparer les élections qui doivent en principe se tenir avant la fin de l’année.

    Des composantes de l’opposition soupçonnent l’UDPS de vouloir obtenir une transition après le dialogue, avec un partage du pouvoir à la clé, ce qui selon eux violerait la Constitution.

    “Il n’est nullement question de participer au dialogue de M. Kabila”, a expliqué Martin Fayulu en marge des discussions.

    Il a préconisé de “trouver des mécanismes appropriés pour que la communauté internationale, par un panel composé de membres des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de l’OIF (la Francophonie) et de tous les envoyés spéciaux des Grands lacs” puisse “aller voir les gens de M. Kabila” et ensuite “les groupes de cette conférence”.

    Les travaux du “conclave”, dont les conclusions devraient en principe insister sur la tenue de la présidentielle dans le délai constitutionnel, doivent s’achever jeudi en fin de journée. La venue de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga Moïse Katumbi, ancien allié de Joseph Kabila passé à l’opposition, n’était toujours pas confirmée à la mi-journée.

    Candidat à la présidentielle, M. Katumbi est inculpé d’atteinte à la sécurité de l’Etat. Fin mai, il a quitté la RDC pour l’Afrique du Sud, officiellement pour s’y faire soigner. Il a ensuite rejoint Londres.

    Avec AFP