Tag: RD Congo

  • Élections en RDC : la Ceni évoque un possible report de la publication des résultats

    Élections en RDC : la Ceni évoque un possible report de la publication des résultats

    La commission électorale nationale indépendante (Ceni) envisage un report de la publication des résultats provisoires des élections en République démocratique du Congo (RDC). Son président, Corneille Nangaa, a évoqué jeudi 3 janvier des difficultés dans la collecte des résultats électoraux.

    « Nous ne dormons pas. Nous faisons de notre mieux pour qu’on publie les résultats le 6 janvier. Mais si on n’y arrive pas, à l’impossible nul n’est tenu », a déclaré Corneille Nangaa. La Ceni avait affirmé mardi que les résultats provisoires seraient proclamés « au plus tard » dimanche.

    « On pensait qu’on pouvait transmettre les résultats à partir de la machine à voter pour nous aider à publier rapidement les résultats. Personne n’avait voulu de cette procédure », a ajouté le président de la Ceni, indiquant que « le ramassage (des procès-verbaux) ne peut pas se faire en deux jours ».


    >>> À LIRE – Présidentielle en RDC : comment la Ceni compte s’y prendre pour publier les premiers résultats à J+2


    Étant donné que « les machines à voter sont coupées de toute connexion », le travail de collecte des résultats électoraux « se fait manuellement », a-t-il expliqué. « Par moment, nous payons nos propres turpitudes. Nous avions proposé une solution, on l’a refusée. Maintenant, il faut assumer », a-t-il conclu.

    « Arrêtez de nous intimider »

    « J’aimerais dénoncer les comportements de certains acteurs nationaux et internationaux : arrêtez de nous intimider, arrêtez d’essayer d’influencer la décision de la Ceni. La Ceni va annoncer les résultats conformément à la loi et aux résultats qui seront collectés par elle au niveau des différents bureaux de votes », a affirmé Corneille Nangaa – selon qui environ 20 % des bulletins de vote avaient été centralisés jeudi 3 janvier.

    La RDC est dépourvue d’infrastructures routières pouvant faciliter le transfert des procès-verbaux jusqu’aux centres de centralisation des résultats

    La RDC, immense territoire, est dépourvue d’infrastructures routières pouvant faciliter le transfert des procès-verbaux et des bulletins des bureaux de vote jusqu’aux centres de centralisation des résultats. La veille, un responsable de la Ceni avait déclaré qu’ « en raison du comptage manuel des bulletins », l’échéance du 6 janvier pourrait être retardée, indiquant que « la réflexion était engagée en interne ».

    Les élections générales ont été trois fois repoussées en RDC depuis la fin du second mandat constitutionnel de Joseph Kabila, fin 2016 : de décembre 2016 à décembre 2017, de décembre 2017 au 23 décembre 2018, puis du 23 au 30 décembre 2018.

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  • Élections en RDC : l’Union africaine ” souhaite fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais “

    Élections en RDC : l’Union africaine ” souhaite fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais “

    L’ancien président malien Dioncounda Traoré, chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) en RDC, a dit souhaiter « fortement » que « les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais », à l’occasion de sa « déclaration préliminaire ». Il a ensuite réuni les principaux candidats pour qu’ils s’engagent à respecter les résultats si tel était le cas.

    C’est une petite phrase, lâchée par Dioncouda Traoré au bout d’un discours long de huit pages, à Kinshasa, le 2 janvier. Mais elle pourrait produire d’importants remous.

    L’ancien président malien, qui dirige la mission d’observation électorale de l’UA pour les élections générales du 30 décembre en RDC (MOEUA), a dit « souhaiter fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais ».

    Il l’a dit dans le cadre de la « déclaration préliminaire » de la mission. Cette dernière intervient alors que le pays attend, fiévreusement et sans Internet, l’annonce des premiers résultats par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).


    >>> À LIRE – Élections en RDC : le camp Fayulu se dit « largement en tête », celui de Ramazani Shadary est « serein »


    Première victoire

    Depuis sa tribune, à l’hôtel Kempinski, Dioncounda Traoré a affirmé que les élections « se sont globalement déroulées dans un climat apaisé et serein, malgré les ingérences et tous les défis organisationnels, politiques et sécuritaires ». « La tenue de ces élections constitue en soi une première grande victoire du peuple congolais », a-t-il affirmé.

    L’ancien président malien, à la tête de 23 équipes déployées dans 13 provinces, a néanmoins relevé une série de dysfonctionnements pendant la campagne et le jour du vote.

    Selon la MOEUA, le « cadre juridique des élections » a « fait l’objet de nombreuses modifications non consensuelles à l’exemple de l’introduction du seuil de représentativité pour les élections législatives nationales provinciales et locales » ou encore « l’usage de la machine à voter ». Elle a aussi noté « l’irrégularité des rencontres des cadres de concertation établis par la Ceni », lesquelles auraient pu « éviter les décisions non consensuelles, notamment l’introduction de la machine à voter et le report des élections dans les localités de Beni, Butembo et Yumbi« .

    La MOEUA a relevé « les actes de violence ayant entraîné des pertes en vies humaines, notamment à Kalemie, Lubumbashi et Mbuji-Mayi et la suspension des activités de campagne pour la présidentielle à Kinshasa ».


    >>> À LIRE – Élections en RDC : la Ceni reconnaît des « incidents prévisibles qui ont été pris en charge »


    Concernant le jour du vote, le MOEUA a relevé un retard à l’ouverture de certains bureaux de vote « allant parfois jusqu’à 5 heures […] dû à la mise en marche des machines à voter [et] l’arrivée tardive du matériel électoral ». Celui-ci a néanmoins été « compensé » dans la majorité des bureaux de vote visités par une fermeture plus tardive.

    « Quelques bureaux de vote notamment à Limete, Kalemie et Matadi » n’avaient pas reçu de matériel électoral en quantité suffisante, a encore constaté la MOEUA.

    « Heureuse issue »

    Quelques heures plus tard, Dioncounda Traoré a invité les trois principaux candidats du scrutin ainsi que le président de la Ceni, Corneille Nangaa, à le rejoindre pour une réunion à l’hôtel Kempinski. Les opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi sont venus, tout comme le président de la Ceni Corneille Nangaa. Le candidat du camp présidentiel, Emmanuel Ramazani Shadary, s’est pour sa part fait représenter par Célestin Tunda ya Kasende.

    Il s’agissait pour Dioncounda Traoré de « créer une atmosphère qui permette au peuple congolais de confirmer cette victoire qu’il a remporté par une heureuse issue », a-t-il déclaré à la presse après les discussions, qui ont duré environ deux heures. « Ce sont des démocrates : ils ont dit “si les résultats sont conformes à la volonté des Congolais, nous les accepterons” », a ajouté l’ancien président malien.

    Corneille Nangaa est sorti de la salle sans dire un mot. Il doit, en principe, publier les premiers résultats avant le 6 janvier. Mais il parait désormais probable que cela prendra plus de temps.

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  • RDC : les condamnés du procès Laurent-Désiré Kabila exclus de la grâce présidentielle

    RDC : les condamnés du procès Laurent-Désiré Kabila exclus de la grâce présidentielle

    Alexis Thambwe Mwamba, ministre congolais de la Justice, qui s’apprête à publier des arrêtés d’application de la grâce présidentielle annoncée, a indiqué le 31 décembre à Jeune Afrique que les condamnés dans l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila n’étaient pas concernés par cette mesure.

    « Plusieurs centaines d’individus vont recouvrer la liberté. » C’est en tout cas ce qu’affirme à Jeune Afrique Alexis Thambwe Mwamba, le garde des Sceaux congolais. Le ministre de la Justice précise néanmoins qu’ « il faudra une dizaine de jours pour sortir [de la prison] toutes les personnes concernées ».

    Il s’agit de l’application de la décision du président Joseph Kabila, annoncée le 29 décembre lors de ses probables derniers vœux de fin d’année à la nation. « À la veille du jour de l’an, j’ai instruit le ministre de la Justice de mettre en exécution les mesures de grâce que j’ai prises en faveur de certaines catégories de prisonniers », a déclaré le chef de l’État sortant, sans donner plus d’indications sur les possibles bénéficiaires de cette disposition.

    Eddy Kapend parmi les oubliés de la grâce

    « Les condamnés dans le procès de l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila [père et prédécesseur de Joseph Kabila, tué le 16 janvier 2001, ndlr] ne sont pas concernés », a révélé le lundi 31 décembre Alexis Thambwe Mwamba, qui s’apprête à rendre publics les arrêtés d’application de la grâce présidentielle.

    Le colonel Eddy Kapend, aide du camp de Kabila père et principal condamné à la peine capitale dans cette affaire, a pourtant toujours clamé son innocence. Mais jamais le nom de cet homme qui emprisonné à Makala depuis près de dix-huit ans ni ceux de ses compagnons de fortune n’ont été repris sur les listes des amnistiés ou des graciés.

    Pour le ministère de la Justice, il n’existe aucun cas emblématique

    D’autres prisonniers politiques emblématiques, bien que cités expressément dans l’accord de la Saint-Sylvestre comme pouvant être libérés pour décrisper le climat politique, pourraient également rester en détention. D’ailleurs Me Firmin Yangambi ne se fait pas d’illusion.

    Arrêté en septembre 2009, puis condamné à vingt ans de prison notamment pour tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel et détention d’armes de guerre, ce brillant avocat et candidat déclaré à la présidentielle de 2011 est aujourd’hui convaincu que des prisonniers politiques seront de nouveaux exclus de cette suppression de la sanction pénale annoncée.

    C’est depuis près de cinq ans qu’un de ses coaccusés a été libéré à la suite de la promulgation d’une loi d’amnistie en février 2014. Mais Firmin Yangambi attend toujours son tour. Il a exposé par écrit son cas à l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, alors facilitateur de l’Union africaine du dialogue politique en RDC, puis il a saisi la Cour constitutionnelle. Sans succès.

    Sans étendre sur la question, le ministère de la Justice a indiqué de son côté que, pour lui, « il n’existe aucun cas emblématique ». Qui recouvriront donc leur liberté dans les prochaines heures ?

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  • Présidentielle en RDC : Tshisekedi et Kamerhe sous la pluie, Fayulu bientôt à Beni et Ramazani Shadary dans l’ex-Katanga

    Présidentielle en RDC : Tshisekedi et Kamerhe sous la pluie, Fayulu bientôt à Beni et Ramazani Shadary dans l’ex-Katanga

    À trois semaines du scrutin, les trois principaux candidats à l’élection présidentielle du 23 décembre en RDC mènent une campagne souvent semée d’embûches. Tour d’horizon.

    • Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe sous la pluie

    Dimanche, le « ticket » d’opposants Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe a lancé sa campagne à Kinshasa sous une pluie incessante, devant quelques centaines de sympathisants dans le quartier populaire du Camp Luka à Kinshasa.

    Le candidat Félix Tshisekedi a montré du doigt les routes détrempées pour dénoncer le bilan du chef de l’État sortant, Joseph Kabila : « C’était très difficile pour nous d’arriver ici. Ils n’ont rien fait, la population du Camp Luka est abandonnée. Nous regrettons les conditions de vie des habitants d’ici », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par le site internet d’information actualité.cd.

    Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe doivent partir le mardi 4 décembre à la conquête de l’Est à Goma, dans le Nord-Kivu.

    • Martin Fayulu reporte son lancement de campagne

    Gwenn Dubourthoumieu pour JA

    Dans cette campagne, bien des rendez-vous peuvent toujours être annulés ou reportés à la dernière minute. C’est le cas pour l’autre candidat de l’opposition, Martin Fayulu, qui a finalement reporté à mercredi le lancement de sa campagne dans la ville de Beni, également dans le Nord-Kivu, où il voulait initialement arriver ce dimanche 2 décembre.

    Martin Fayulu tient à mettre l’accent sur les questions de sécurité à Beni, cible des attaques du groupe armé ADF et d’une épidémie d’Ebola. Il a accusé cette semaine le gouvernement de l’empêcher de faire campagne en retardant la réponse à sa demande d’utilisation d’un avion privé.

    • Ramazani Shadary dans l’ex-Katanga

    REUTERS/Kenny Katombe

    Le candidat de la majorité Emmanuel Ramazani Shadary a pour sa part fait campagne toute la semaine dans l’ex-Katanga minier (sud-est). « Au cours de notre mandat, un agent de l’État qui se livre à la corruption sera jeté dans la prison », a-t-il promis vendredi à Kalemie, la capitale du Tanganyika (sud-est), dans des propos rapportés par le site internet de la radio Okapi.

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  • RDC : Ramazani Shadary, l’homme du président

    RDC : Ramazani Shadary, l’homme du président

    À la surprise générale, Joseph Kabila a fait de Emmanuel Ramazani Shadary son dauphin. Fort d’un solide réseau local, pourra-t-il fédérer son propre camp et, surtout, s’émanciper de la tutelle du chef de l’État ?

    C’est un endroit discret dans le centre-ville de Kinshasa, au croisement des avenues Batetela et Gombe. De jeunes Kinois privilégiés ont pris place sur la terrasse. À l’intérieur du bâtiment, une boîte de nuit joue des anciens succès de la rumba congolaise. OK Jazz, Zaïko Langa Langa, Choc Stars… C’est ici qu’Emmanuel Ramazani Shadary a longtemps eu ses habitudes. Mais ça, c’était avant qu’à la surprise générale, le 8 août dernier, Joseph Kabila en fasse officiellement son dauphin et que la vie de cet homme, proche du président mais inconnu du grand public, bascule.

    « C’était notre coin, raconte Adolphe Lumanu, l’un de ses bras droits. Mais vous vous doutez bien que, maintenant, il ne peut plus venir. Il est potentiellement le prochain chef de l’État ! » Sous la lumière des boules à facettes, cet ancien directeur de cabinet du chef de l’État dit ne pas avoir été surpris de le voir choisi comme candidat du Front commun pour le Congo (FCC) pour la présidentielle du 23 décembre. À l’en croire, le fidèle Ramazani a même toujours figuré sur la short list de Kabila. « Il ne le savait sans doute pas, mais le président le préparait depuis longtemps. »

    « Coup sur coup »

    C’est peu dire qu’Emmanuel Ramazani Shadary vient de loin. Né il y a 58 ans dans l’est de la RD Congo, dans un petit village du territoire de Kabambare, dont est aussi originaire Mama Sifa, la mère de Joseph Kabila, il grandit dans une famille modeste. Sa mère est vendeuse de poissons, et son père comptable pour une église locale.

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  • Présidentielle en RDC : ” Pourquoi nous avons attaqué le site internet de la Ceni “, un Anonymous se confie

    Présidentielle en RDC : ” Pourquoi nous avons attaqué le site internet de la Ceni “, un Anonymous se confie

    Moins d’une semaine après l’attaque des sites internet du gouvernement de la RDC, les Anonymous s’en sont pris jeudi 29 novembre à celui de la Ceni. Un des auteurs de cette « action » explique à JA ses motivations.

    « Vous pouvez m’appeler Lorian Synaro. » C’est sous son pseudo Twitter que l’« hacktiviste » se présente lorsque nous entrons en contact avec lui. Même en DM (messages privés), celui qui se dit « combattant de la liberté » ne révélera ni son âge, ni sa nationalité, et encore moins son lieu de naissance. « Pour des raisons de sécurité », bien évidemment.

    D’autant que, quelques minutes plutôt, en cette fin de soirée du jeudi 29 novembre, il vient de revendiquer au nom de Anonymous International l’attaque du site internet de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la RDC. « Je n’attaque jamais un site web sans raison », se justifie alors d’entrée de jeu Lorian Syrano. « Je combats la corruption, l’oppression, le terrorisme et la dictature », poursuit-il. Mais pourquoi s’attaquer à une commission électorale à moins d’un mois de la tenue des élections ?

    En RDC, la campagne électorale a en effet démarré le 21 novembre. Sauf changement de calendrier, plus de 40 millions d’électeurs sont attendus dans les bureaux de vote le 23 décembre pour élire à la fois le nouveau président de la République, les députés nationaux et provinciaux.

    Deux questions continuent cependant à diviser la classe politique et la société civile congolaises. Il s’agit de la fiabilité du fichier électoral – lequel comprend au moins 6 millions d’électeurs sans empreintes digitales – et, surtout, du recours aux controversées machines à voter.

    Nous ne voulons pas que les élections se tiennent avec la machine à voter

    C’est visiblement cette dernière question qui justifierait l’attaque du site de la Ceni par les Anonymous. « Nous ne voulons pas que les élections se tiennent avec la ‘machine à voter’, car les résultats pourraient être facilement modifiés », soutient Lorian Synaro qui s’est fait assister par un camarade, surnommé « nulldev » sur Twitter, dans cette opération menée contre le site internet de la Ceni.

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  • RDC : Bemba et Katumbi appellent à voter Fayulu, mais sans la machine à voter

    RDC : Bemba et Katumbi appellent à voter Fayulu, mais sans la machine à voter

    Dans une vidéo postée jeudi 29 novembre sur les réseaux sociaux, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba réaffirment leur soutien à Martin Fayulu et appellent les électeurs à ne pas voter le 23 décembre avec la machine à voter.

    Élection le 23 décembre ? Oui, mais sans la controversée machine à voter. À moins d’un mois de la tenue des scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux en RDC, la ligne de la coalition Lamuka (« Réveille-toi », en lingala) n’a pas bougé. Elle vient d’être confirmée ce jeudi dans une vidéo de 140 secondes publiée sur Twitter.

    Debout, visages serrés et face caméra, Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, tous les deux exclus de la présidentielle, appellent à tour de rôle à voter pour Martin Fayulu, le candidat commun issu des négociations de l’opposition à Genève.

    « Tous derrière Fayulu »

    « Nous démarrons aujourd’hui la campagne électorale pour les élections du 23 décembre. Je vous demande à tous, mes parents et mes frères, d’être derrière Martin Fayulu. C’est notre frère et candidat commun de l’opposition », explique en premier et en lingala Jean-Pierre Bemba.

    Le leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) ajoute : « Vous savez aussi que nous rejetons la machine à voter. C’est une machine à tricher. Nous dénonçons aussi les listes électorales mensongères élaborées par la Ceni [Commission nationale électorale indépendante]. Nous voulons que les scrutins se déroulent avec des bulletins papiers. »

    Voter Martin Fayulu sans machine à tricher ni fichier corrompu

    Abondant dans le même sens en swahili, Moïse Katumbi, chef d’Ensemble pour le changement, qui a décliné l’appel du pied de Vital Kamerhe et de Félix Tshisekedi, invite également les Congolais à « voter Martin Fayulu, sans machine à tricher ni fichier corrompu ». « C’est le mot d’ordre que nous vous donnons avec mon frère Jean-Pierre Bemba pour reconstruire ensemble le pays ».

    Boycotter ou pas ?

    « C’est une confusion inutile, regrette un responsable de l’opposition qui a requis l’anonymat. Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi ne disent pas clairement s’il faut boycotter, ou pas, les élections en cas du maintien des machines à voter le 23 décembre. »

    Un point de vue partagé par Adam Bombole, candidat à la présidentielle de 2011 et cadre d’Ensemble pour le changement. « Tous les faits indiquent aujourd’hui que les scrutins à venir se dérouleront avec la machine à voter, sauf si la Ceni ne parvient pas, comme c’est le cas présentement, à déployer à temps ces engins à travers le pays », estime-t-il.

    L’ancien député appelle à trouver un consensus pour « recourir aux bulletins papiers à la présidentielle et utiliser la machine à voter pour les législatives et les provinciales ». Un compromis déjà proposé par Mgr Fridolin Ambongo, nouvel archevêque de la ville de Kinshasa.

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  • [Tribune] En RDC, élections ne doit pas rimer avec levée des sanctions

    [Tribune] En RDC, élections ne doit pas rimer avec levée des sanctions

    L’Union européenne ne doit pas lever les sanctions qui pèsent sur Emmanuel Ramazani Shadary, candidat à la présidentielle du 23 décembre et dauphin de Joesph Kabila. C’est l’appel que lance un collectif d’organisations congolaises affiliées à la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH).

    À quelques semaines des élections présidentielle, législatives et provinciales du 23 décembre en RDC, l’Union européenne discute de la reconduction des sanctions – gel des avoirs et des visas – qui visent une quinzaine de membres du régime, dont le candidat désigné par Joseph Kabila pour lui succéder : Emmanuel Ramazani Shadary.

    Depuis le terme officiel du mandat présidentiel de Kabila, il y a deux ans, ces hauts responsables ont été les principaux piliers de l’appareil sécuritaire congolais qui a organisé la répression de l’opposition tout en attisant les tensions dans plusieurs régions du pays. C’est pourquoi nous appelons l’Union européenne à ne pas lever ces sanctions.


    >>> À LIRE – Présidentielle en RDC : Ramazani Shadary, le Medvedev de Kabila ?


    Pour beaucoup, le candidat désigné par le Front commun pour le Congo (FCC) pour mener la campagne de la présidentielle n’est qu’un pion entre les mains de l’actuel président Joseph Kabila.

    Coincé par la Constitution, qui lui interdisait de briguer un troisième mandat, et pressé par la communauté internationale de mettre en place des élections au plus tôt – l’échéance initialement prévue datant de 2016 -, celui-ci s’est en effet résolu à désigner un « dauphin », pour la présidentielle du 23 décembre, et son choix s’est porté sur Emmanuel Ramazani Shadary.

    Shadary est, de longue date, un cadre du PPRD, le parti au pouvoir. Peu connu du grand public, il pourrait permettre à Joseph Kabila de conserver dans l’ombre les rênes du pouvoir, en bénéficiant en outre de l’appui du parti présidentiel et des divisions de l’opposition. Pour le plus grand bénéfice de son clan.

    Le passif en question

    John Bompengo/AP/SIPA

    Shadary fut également à la manœuvre lors de la répression meurtrière des marches pacifistes de janvier 2018 à Kinshasa

    Pourtant, la personnalité et le passif de Shadary posent question. Le fait que l’ancien ministre de l’Intérieur ait été en fonction lors des massacres au Kasaï au début de l’année 2017 lui a valu des sanctions de l’Union européenne.

    Selon l’Église catholique congolaise, au moins 3 000 personnes sont mortes depuis 2016 au Kasaï, la plupart tuées par des forces de sécurité. La place qu’occupait Shadary dans la chaîne de commandement et ses menaces contre l’opposition ou les populations, en font l’un des potentiels responsables de ces crimes.


    >>> À LIRE – RDC : récit de la répression policière du 31 décembre dans l’une des paroisses de Kinshasa


    Il était également en poste le 12 mars 2017, lorsque deux experts de l’ONU, Zaida Catalan et Michael Sharp, ont été assassinés dans des circonstances floues et très suspectes. Loin d’avoir fait profil bas depuis, il fut également à la manœuvre lors de la répression meurtrière des marches pacifistes de janvier 2018 à Kinshasa. Les forces de sécurité y firent usage de tirs à balles réelles, tuant au moins huit personnes et en blessant des dizaines d’autres.

    Fidèle parmi les fidèles du président Kabila, ce « dauphin » nageant dans les eaux troubles du pouvoir depuis si longtemps, ne doit pas pouvoir espérer gagner une quelconque tranquillité grâce à l’élection qui se profile. Ainsi, il nous est inconcevable qu’il puisse accéder au plus haut poste de l’État sans avoir répondu de ses actes, ou qu’il puisse être blanchi par l’Union européenne à travers une levée de ses sanctions. Leur reconduction doit être décidée au plus tard le 10 décembre prochain, soit moins de deux semaines avant le scrutin.

    Quatorze autres personnalités dans le collimateur européen

    Ministère congolais de l’Intérieur et de la Sécurité.

    Et il n’est pas le seul dans ce cas. Parmi la quinzaine de fidèles du régime visés figure l’intransigeant ministre de la Communication et des Médias, Lambert Mende, connu pour ses messages de haine et les restrictions qu’il impose aux médias et journalistes indépendants.

    Ou encore John Numbi Banze, Inspecteur général des Forces armées congolaises (FARDC). Très actif au Katanga durant la répression des manifestations anti-Kabila, nous le soupçonnons d’être impliqué dans la mort de notre ami et confrère, le défenseur des droits humains Floribert Chebeya.

    On peut également citer Alex Kande Mupompa, gouverneur du Kasaï oriental, épinglé pour sa responsabilité dans les massacres commis dans sa province (exécutions sommaires, répression de manifestations).

    Ou encore Kalev Mutondo, directeur de l’Agence nationale de renseignements (ANR), véritable police politique à la solde du régime de Kabila, menant à la fois des activités de surveillance et de répression de l’opposition et de défenseur.es des droits humains.


    >>> À LIRE – Présidentielle en RDC : l’UA demande à l’UE de lever les sanctions contre Ramazani Shadary


    Lorsque ces sanctions furent adoptées, la RDC se caractérisait par sa violence extrême et la tentative d’étouffement de sa société civile. Presque deux ans après, ce contexte n’a malheureusement guère évolué. Les médias sont toujours muselés, des défenseurs des droits humains sont emprisonnés et les manifestations interdites. L’impunité règne en maître. Le scrutin s’annonce des plus tendus.

    Un message de l’UE à Kabila

    Beaucoup des responsables politiques et militaires touchés par les sanctions ont été directement promus ces derniers mois par Joseph Kabila. Leur sort est désormais inextricablement lié à celui de leur mentor, et au résultat du scrutin du 23 décembre.

    En décidant de maintenir les sanctions contre ces individus haut-placés dans l’appareil répressif et sécuritaire congolais, l’Union européenne et ses États membres enverraient deux messages clairs aux caciques du régime.

    Le premier est qu’elle sera extrêmement vigilante sur la manière dont seront organisées les élections de décembre, et donc la manière dont seront gérés les rassemblements et manifestations.

    Le second est qu’elle continuera de sanctionner les responsables de crimes gravitant dans l’entourage du président Kabila, y compris lorsque celui-ci aura (officiellement) quitté ses fonctions.

    Une tribune cosignée par

    Paul Nsapu, président de la Ligue des Électeurs et Secrétaire Général adjoint de la FIDH

    Me Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO / FIDH

    Dismas Kitenge, président du groupe Lotus / FIDH

     

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  • Assassinat des experts de l’ONU : les ” Congo files ” dévoilent les interrogations sur le rôle de Kinshasa

    Assassinat des experts de l’ONU : les ” Congo files ” dévoilent les interrogations sur le rôle de Kinshasa

    L’enquête de RFI, Le Monde, Foreign Policy, Süddeutsche Zeitung et la télévision suédoise SVT, après une fuite de documents internes de l’ONU, met en évidence les embûches placées sur le chemin des enquêteurs onusiens suite à la disparition de deux de leurs experts, l’Américain Michael Sharp et la Suédo-Chilienne Zaida Catalan.

    Michael Sharp et Zaida Catalan. Un an et demi après leur mort, les noms des deux experts de l’ONU, assassinés alors qu’ils enquêtaient sur les exactions des autorités congolaises et des miliciens Kamuina Nsapu, dans la province du Kasaï-central, continuent d’évoquer une affaire non résolue et le jeu trouble des autorités congolaises.

    L’enquête « Congo files » menée par RFI, Le Monde, Foreign Policy, Süddeutsche Zeitung et la télévision suédoise SVT, sur la base d’une fuite de documents internes de l’ONU, et publiée mardi 27 novembre, montrent que les divers enquêteurs onusiens envoyés sur place s’interrogent sur le rôle de Kinshasa dans cette affaire. Leurs doutes naissent dès les premiers jours suivant la disparition des deux experts, le 12 mars 2017, alors que les casques bleus positionnés dans la région sont partis à leur recherche.


    >>> À LIRE – RDC : Michael Sharp et Zaida Catalán, experts de l’ONU et « héros »


    « Dans les jours qui ont suivi, il y a eu un face-à-face sur la route de l’aéroport entre les FARDC et les casques bleus uruguayens qui voulaient enquêter dans la zone de disparition », indique un enquêteur onusien cité dans l’article de RFI et du Monde.  « Les conditions d’enquête sont difficiles : pas d’Internet, peu d’eau, un seul 4×4 et des militaires congolais qui restreignent leurs déplacements et nuisent à leur travail », peut-on lire dans les notes confidentielles.

    Le mystérieux Jean-Bosco Mukanda

    Les enquêteurs identifient rapidement un témoin au rôle trouble, qui semble avoir des liens avec les miliciens Kamuina Nsapu et les autorités : Jean-Bosco Mukanda. « Âgé de 36 ans, il n’est officiellement qu’un enseignant de la petite bourgade délaissée de Bunkonde et un bon père de six enfants. Mais il semble avoir tout vu, tout su. » Ils écrivent même rapidement un document à son sujet, intitulé « témoin ou participant ? ». C’est ce même Mukanda qui permettra aux enquêteurs de retrouver les corps des deux experts, le 27 mars 2017.

    Mais l’enquête ne se termine pas là. Des agents de l’ONU vont essayer de découvrir l’identité des assassins et leurs motivations. « Deux agents du JMAC, le service de renseignement civil de la Monusco, sont dépêchés à Kananga à compter du 16 avril pour soutenir l’équipe de recherche de l’ONU. Dans leur rapport interne, ils disent d’emblée avoir rencontré le responsable local de l’Agence nationale de renseignement (ANR), soulignant sa « position extrêmement défensive et les griefs de ce dernier à l’encontre des experts » « .

    À New York, le Département des affaires politiques des Nations unies redoute déjà les conséquences politiques

    Par ailleurs, le général djiboutien Abdounasir Awale, chef de la police de l’ONU (UNPOL), « constitue une « task force » composée de six enquêteurs. Ce militaire veut faire avancer le dossier alors qu’à New York, le Département des affaires politiques des Nations unies « redoute déjà les conséquences politiques ».

    « Sans le savoir, ce haut gradé djiboutien lance, depuis Kinshasa, une enquête qui le mènera à questionner la version des autorités congolaises, lit-on encore dans l’article de RFI et du Monde. Ses policiers déployés sur le terrain retrouvent l’intriguant Jean-Bosco Mukanda. L’informateur a été arrêté par l’armée congolaise le 8 avril 2017 dans la matinée, à Bunkonde, accusé d’avoir menacé un prétendu milicien, selon ses dires. Quelques heures après, il est libéré, sans plus d’explications. Et il reprend contact avec l’ONU. »

    Le gouvernement impliqué ?

    Les hommes d’Awale se heurtent à leur tour à des difficultés dans leurs relations avec les autorités. « L’information est de moins en moins accessible. Il y a de plus en plus de secret. L’équipe a aussi constaté un engagement faible de l’auditorat militaire de Kananga dans cette enquête », écrivent-ils.

    Entre temps, une vidéo de l’exécution de Michael Sharp et Zaida Catalan a été obtenue par les enquêteurs, avant que les autorités congolaises se s’empressent de la diffuser à la presse à Kinshasa. Dans leurs notes confidentielles, les enquêteurs de l’ONU s’interrogent. « Jean-Bosco [Mukanda] n’est-il pas la même personne qui filme et parle sur la vidéo ? » Ils vont même jusqu’à poser des questions plus lourdes encore : « La vidéo a-t-elle été produite/arrangée pour faire porter la responsabilité du meurtre aux Kamuina Nsapu ? Le gouvernement est-il impliqué ? Est-ce que cette vidéo a été faite pour torpiller notre enquête et à des fins politiques ? »

    La Task Force a le sentiment que le procureur militaire cache d’autres aspects qui pourraient impliquer l’influence du gouvernement

    Dans une note confidentielle du 12 mai 2017, ils dressent un constat accablant sur l’enquête congolaise de l’auditorat militaire : « L’équipe de la Task Force a le sentiment que le procureur militaire se satisfait de la vidéo et des aveux sans autres détails de l’unique suspect, Ilunga Evariste. Et ce, afin de cacher d’autres aspects du meurtre qui pourraient impliquer l’influence cachée du gouvernement dans ce dossier. »

    Contacté par RFI, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mendé, a déclaré : « si les Nations unies ont des informations qui indiquent qu’un agent de l’État s’est rendu coupable d’actes délictueux ou criminels, nous serions reconnaissants aux Nations unies de remettre ces informations […] pour que des poursuites soient engagées ». Il dit par ailleurs « n’avoir aucun élément qui indique des entraves » aux diverses enquêtes de l’ONU.

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  • Exclusif. RDC – Moïse Katumbi : ” Je reste dans le camp de Martin Fayulu “

    Exclusif. RDC – Moïse Katumbi : ” Je reste dans le camp de Martin Fayulu “

    Après l’annonce de leur « ticket », les opposants Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi ont tour à tour lancé un appel du pied à Moïse Katumbi, l’un des poids lourds de l’opposition en RDC. Dans des confidences à Jeune Afrique, ce dernier leur oppose une fin de non-recevoir.

    C’est acté. Pour la présidentielle du 23 décembre, Félix Tshisekedi devra se passer du soutien de Moïse Katumbi. Son désormais ex-allié, contraint à l’exil depuis plus de deux ans, explique à Jeune Afrique, mardi 27 novembre, pourquoi il a finalement décidé de réserver une fin de non-recevoir au ticket Vital Kamerhe-Félix Tshisekedi.


    >>> À LIRE – Présidentielle en RDC : les coulisses des tractations entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe


    Ces deux opposants qui ont uni leurs forces après leur retrait simultané de la coalition Lamuka [Réveille-toi, en lingala], constituée à Genève autour de la candidature de Martin Fayulu, ont multiplié ces dernières heures des messages subliminaux en direction de l’homme d’affaires et ancien gouverneur du Katanga.

    « Moïse Katumbi a toujours dit que Félix Tshisekedi était son candidat. Nous présentons aujourd’hui le ticket qu’il souhaitait. Serait-il capable de mobiliser les autres pour nous rejoindre ? », lui a lancé, le 23 novembre, Vital Kamerhe depuis Nairobi, quelques instants seulement après le ralliement de ce dernier à Félix Tshisekedi.

    La fin du suspense

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