Tag: refugies

  • Révolte parmi des réfugiés congolais au Rwanda

    Révolte parmi des réfugiés congolais au Rwanda

    -Depuis deux décennies, le Rwanda accueille 173.000 réfugiés venus du Congo mais aussi du Burundi, installés dans six camps, dont celui de Kiziba dans la province de l’Ouest. Les Congolais, venus pour la plupart du Nord et du Sud Kivu, avaient fui les affrontements ethniques qui, dans l’Est du pays avaient accompagné la progression des troupes rebelles qui mirent fin au régime du président Mobutu en 1997. Quittant Kiziba le 20 février, quelque 700 jeunes Congolais ont marché sur la ville rwandaise de Kibuye et se sont dirigés vers les bureaux du Haut Commissariat aux réfugiés, avec l’intention de se plaindre de leurs conditions de vie. Ils protestaient contre le fait que leur ration alimentaire ait été réduite de 25% alors que trois mois plus tôt elle avait déjà été rabotée de 10%. Selon une source locale, le « budget » affecté à chaque réfugié est de 25 cents par jour…Le bureau du HCR leur ayant expliqué que les fonds manquaient, (seulement 2% des 80 millions d’euros promis par la communauté internationale ont été versés) les réfugiés passèrent une nuit à la belle étoile devant les bureaux et le matin, ils se mirent à lancer des pierres sur les forces de police. Deux jours plus tard, le 22 février, les manifestations reprirent à Kibuye et les troubles gagnèrent Kiziba, qui compte quelque 17.000 réfugiés : des jeunes attaquèrent un poste de police situé dans le camp et prirent des forces de l’ordre en otages. La riposte fut très violente : des policiers ouvrirent le feu sur les jeunes armés de pierres et de bâtons. Selon la police, le bilan est de 5 morts et 20 blessés parmi les réfugiés congolais, mais une source locale nous cite le chiffre de 22 victimes.
    Ces réfugiés congolais au Rwanda représentent une bombe à retardement car ils ne peuvent étudier au-delà de la 4e année du secondaire et en dépit des accords conclus entre Kinshasa et Kigali, leur rapatriement n’a pas commencé. Un programme du HCR organise le transfert des jeunes gens vers un pays tiers, les Etats Unis en l’occurrence, mais selon notre source, les dossiers des candidats au départ sont fréquemment trafiqués au profit de jeunes Rwandais, ce qui accroît le sentiment d’exaspération des réfugiés du Congo qui se sentent pris en otages…

    Avec le soir.be (Colette B.)

  • Agressions à Cologne: manifestation anti-réfugiés à Leipzig

    Agressions à Cologne: manifestation anti-réfugiés à Leipzig

    réfugiés allemagne manifestation leipzig_0-Des milliers de personnes, répondant à l’appel du mouvement islamophobe Legida, se sont rassemblées ce lundi 11 janvier au soir à Leipzig, en ex-Allemagne de l’est, pour protester contre l’arrivée massive des réfugiés. Cette manifestation intervient alors que la population est scandalisée par les violences attribuées à des migrants à Cologne (ouest) au Nouvel An.

    Avec AFP

    Sous une pluie battante, manifestants et contre-manifestants étaient tenus à distance par un important dispositif policier et des canons à eau dans le centre-ville, rapporte un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Sur des pancartes, les opposants à la politique d’ouverture à l’égard des réfugiés menée jusqu’ici par la chancelière Angela Merkel donnaient libre court à leur colère xénophobe : « Islam = terreur », pouvait-on y lire, ou « Les réfugiés ne sont pas les bienvenus » avec, en ombre chinoise, trois hommes armés de couteaux poursuivant une femme.

    Ils faisaient référence à lavague d’agressions commises à des centaines de kilomètres de là, à Cologne, le soir du 31 décembre, imputées à des migrants, notamment arabes. Ces violences ont touché des femmes, pour beaucoup agressées sexuellement par des jeunes hommes ivres, ce qui a scandalisé l’Allemagne.

    La manifestation a eu lieu dans le calme, mais dans un quartier fief de la mouvance anarchiste et contestataire de gauche, la police a indiqué sur Twitter avoir dispersé environ 250 personnes de la mouvance d’extrême droite. Celles-ci avaient allumé des engins pyrotechniques et lancé des pierres dans des vitrines, selon l’agence DPA.
    Les manifestants de Leipzig répondaient à l’appel de Legida, déclinaison locale du mouvement islamophobe Pegida qui, depuis plus d’un an, défile tous les lundis soirs à Dresde, à une centaine de kilomètres plus à l’est.

    « Il n’y a pas d’alternative au départ de Merkel », a lancé Tatjana Festerling, une des leaders de Pegida, avant que la foule entonne longuement « Merkel doit partir ! Merkel doit partir ! ». Évoquant les violences de Cologne, elle les a qualifiées de « jihad du sexe contre les femmes », d’« attentats terroristes contre des femmes allemandes, des femmes blondes et les blanches », attribuant les agressions notamment à des « terroristes arabes du sexe ».

    Dans la foule, Lukas Richter, 44 ans, originaire de Leipzig, a enjoint le gouvernement « à fermer les frontières » et à « renvoyer tous les migrants illégaux », ajoutant : « Merkel agit à l’encontre de la Loi fondamentale, évidemment qu’elle doit partir ». Les événements de Cologne montrent selon lui « la violence des étrangers en Allemagne qui existe depuis des années. Elle a toujours été cachée par les médias avant », a-t-il dit à l’AFP.

    Pegida est resté jusqu’ici un mouvement essentiellement local, qui n’a pas réussi à vraiment percer en dehors de la Saxe, l’Etat régional dont Dresde est la capitale. A Leipzig, ville de gauche avec une forte population estudiantine, le mouvement est resté jusqu’ici très marginal.

    L’an dernier, l’Allemagne, un des seuls pays européens à ne pas se barricader face à l’afflux de réfugiés, a ouvert ses portes à quelque 1,1 million de demandeurs d’asile, un record historique. Plus de 400 000 d’entre eux sont des Syriens fuyant la guerre qui ravage leur pays, et arrivent à l’issue d’une longue et périlleuse odyssée.

    RFI