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  • RFI: un an après sa libération, Ahmed Abba reçoit un prix à New York

    RFI: un an après sa libération, Ahmed Abba reçoit un prix à New York


    Par
    RFI

    Publié le 21-11-2018
    Modifié le 21-11-2018 à 11:27

    Un peu moins d’un an après avoir retrouvé la liberté, Ahmed Abba est à New York. Notre confrère y a reçu, mardi soir, le prix de la Liberté de la presse internationale. Récompense que lui avait attribué l’année dernière le Comité de protection des journalistes, mais qu’il n’avait pas pu aller chercher. A l’époque, Ahmed Abba était en prison au Cameroun, condamné à dix ans de prison en vertu de la loi antiterroriste alors qu’il n’avait fait que son travail. Quelques semaines plus tard, sa peine avait été réduite en appel et Ahmed Abba avait finalement été libéré en décembre 2017.

    Comme vous le savez, le cas d’Ahmed Abba était très important pour nous l’année dernière, donc c’est vraiment fantastique de le voir ici, venir chercher le prix qu’on aurait dû lui remettre l’an dernier, mais qu’il n’avait pas pu récupérer faire parce qu’il était en prison.

    Angela Quintal, directrice du bureau Afrique du Comité de protection des journalistes

    21-11-2018
    – Par
    Anne Cantener

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  • Mali: les politiques et journalistes se souviennent de Ghislaine et Claude

    Mali: les politiques et journalistes se souviennent de Ghislaine et Claude


    Par
    RFI

    Publié le 02-11-2018
    Modifié le 02-11-2018 à 10:44

    Quelques jours seulement après l’annonce de l’assassinat de Claude Verlon et de Ghislaine Dupont, en novembre 2013, une marche avait été organisée à Bamako par les associations de la presse malienne pour dénoncer le crime et réclamer justice. Cinq ans plus tard, le souvenir, la colère et les appels à la justice animent toujours les journalistes maliens.

    Cinq ans après les faits, Coulibaly Lassana, journaliste à l’hebdomadaire Le Guido, se souvient du jour du drame : « Ce jour-là, j’étais à Bamako. Ça a été une période dure ! »

    A l’époque, cette tragédie provoque une onde de choc dans les rédactions maliennes. Et aujourd’hui, de nombreux confrères sont toujours en colère, comme Saba Balon du quotidien Info-Matin. « L’autorité malienne, l’autorité française, ces deux autorités savent très bien ce qu’il se passe à Kidal ! Disons la vérité : le 2 novembre sera vraiment une journée de colère. »

    Souvenir, colère, mais également déception en raison de l’évolution de l’enquête sur la mort de Claude Verlon et de Ghislaine Dupont. Coulibaly Adama, journaliste au Nouveau Réveil, se dit « très déçu du point de l’enquête ».

    Sans porter de gants, d’autres journalistes maliens estiment que si l’enquête n’a pas abouti, c’est parce qu’on « cache quelque chose ». « On peut mettre ça du côté du secret d’Etat, analyse Freddy Matar Sylla. Peut-être que Ghislaine et Claude avaient pu découvrir quelque chose qu’on cache, soit au Mali ou bien à la communauté internationale. »

    « On veut la vérité, toute la vérité », ajoute Freddy, par ailleurs caricaturiste redouté. Mais aucune avancée majeure n’est à noter depuis l’année dernière dans l’affaire de cet assassinat, qui a pourtant marqué les esprits au Mali.

    « Tôt ou tard, la vérité finira par éclater »

    Pour ceux qui connaissaient bien les victimes, le souvenir est d’autant plus vif. Tiébilé Dramé, homme politique malien, est un ami de longue date de Ghislaine Dupont. Cinq ans après, il garde toujours « le souvenir d’une journaliste engagée, déterminée dans ce qu’elle entreprenait. C’était une grande dame, une grande journaliste ». Mais Tiébilé Dramé salue avant tout la mémoire d’une « amie » et d’une « sœur ». « Nous ne l’oublierons pas ».

    Malgré une enquête au point mort, il dit comprendre les lenteurs du dossier et se veut malgré tout optimiste. « Malheureusement, Kidal échappe au contrôle de l’Etat malien. L’Etat est de retour de façon symbolique, mais il n’exerce pas effectivement sa souveraineté. Je pense qu’il faut être persévérant. Et tôt ou tard la vérité finira par éclater dans cette affaire comme dans d’autres. »

    Une affaire politique ?

    Mais en attendant, l’enquête n’avance pas. Aucun personnel de justice ne peut se rendre sur place pour poursuivre les investigations. Si les hommes politiques restent dans l’ensemble plutôt silencieux sur les raisons de la mort des deux journalistes de RFI, ils déplorent toutefois l’impunité et la difficulté de faire aboutir les enquêtes.

    Ahmoudhène Ag Iknass est aujourd’hui à l’Assemblée nationale, élu de Kidal. En 2013, il était conseiller municipal de la ville. Même cinq ans après la mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, il reste difficile de connaître les circonstances de leur assassinat. « Les gens ont peur de s’exprimer, les gens ont peur de désigner d’autres personnes. Ils ont peur d’accuser quelqu’un et que cette accusation leur porte préjudice. »

    En novembre 2013, aucun enquêteur malien n’a pu être envoyé sur place, se souvient Mohamed Ali Bathily, ancien ministre de la Justice. Après la crise de 2012, son équipe gouvernementale venait d’être nommé seulement deux mois auparavant.

    « Aucun service de la police judiciaire ne pouvait opérer sur place. Et encore moins maintenant. Parce qu’aujourd’hui l’Etat n’y est pas du tout admis. Donc je me demande si le dossier qui est là, finalement, n’existe que dans la forme et pas dans le fond. Je ne crois pas qu’il y ait fondamentalement un empêchement à interpeller. Si on ne les interpelle pas, ce n’est pas un empêchement juridique, technique. C’est politique. »

    Pour l’heure, il semble qu’aucun mandat d’arrêt n’a été annoncé.

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  • Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon: la douleur de ne pas savoir

    Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon: la douleur de ne pas savoir

    Il y a cinq ans, le 2 novembre 2013, nos confrères de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, en mission à Kidal au nord du Mali, étaient enlevés et tués par leurs ravisseurs. Cinq ans après, la lumière n’a toujours pas été faite sur les circonstances précises de leur assassinat, ni sur le mobile précis de leur enlèvement. Une situation insupportable pour leurs proches.

    Malgré deux déclassifications partielles de documents classés secrets défense, et la visite du juge français à Bamako au début de l’année, les questions fondamentales demeurent. Et pour la mère de Ghislaine Dupont, Marie-Solange Poinsot, c’est toujours insupportable. Car cinq ans après, le souvenir est quotidien, les questions aussi.

    Marie-Solange Poinsot
    mère de Ghislaine Dupont

    02/11/2018
    – par Marie-Pierre Olphand


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    « Du fait que je ne sais pas les tenants et les aboutissants de cet horrible assassinat, quelquefois, je me prends à penser qu’elle va rentrer. C’est vrai qu’on dit que ça fait cinq ans. Mais cinq ans pour moi, ça ne veut rien dire. Parce qu’une grosse partie de ma vie s’est arrêtée au 2 novembre. Et je ne compte pas les jours, je ne compte pas le temps. Je vois simplement que ça s’écoule, ça s’écoule et qu’on reste sur ces questions. Quand c’est arrivé, j’avais 83 ans. J’ai plus de 88, maintenant. Et j’en suis toujours à me dire “Gisou, à 13h, elle était toujours vivante et 1h30 après, elle ne l’était pas.” C’est quelque chose d’horrible. Et je pense les pires choses et c’est ça qui me ronge. Et je voudrais vraiment savoir la vérité. »

    Un deuil rendu impossible par toutes les zones d’ombres qui persistent. Et le temps qui passe ne change rien. La douleur d’Apolline Verlon, la fille de Claude Verlon, est toujours aussi vive.

    Apolline Verlon
    fille de Claude Verlon

    02/11/2018
    – par Pierre Firtion


    Écouter

    « Cette année particulièrement, j’ai l’impression qu’une vague m’a attrapée et m’a ramenée au 2 novembre 2013 et tout ce chemin que j’ai dû parcourir jusqu’ici, c’était “peanuts”. Enfin… plus le temps passe et plus cela nous éloigne d’eux. Et c’est difficile de faire son deuil, justement, quand on ne sait pas ce qui s’est passé. Vos amis, votre famille vous disent : “Allez, on tourne la page, il est avec toi. Il est là, il est présent, etc.” Mais quand on ne sait pas ce qui s’est réellement passé, quand tout est possible, quand on peut tout imaginer, c’est hyper compliqué de refermer l’histoire. On a besoin d’une chute, on a besoin de mettre un point. Et pour l’instant ce n’est pas le cas. »

    Pour les amis et collègues de Ghislaine Dupont et Claude Verlon aussi, le souvenir de ce 2 novembre 2013 est une blessure tenace. « Je pense que, comme tous ceux qui ont vécu ce drame, il y a un avant et un après et qu’il y a un bout de soi, on ne sait pas très bien où, qui est parti en même temps qu’eux. On n’est jamais plus exactement pareil après », explique Marie-Christine Saragosse. La présidente de France Médias Monde, dont fait partie RFI, estime « qu’il fallait, avec cette douleur, faire quelque chose ». Ainsi est née l’idée de créer une bourse qui récompenserait chaque année un journaliste et un techncien de reportage du continent africain.

    « Quand on voit ces jeunes, quand on voit la fierté qu’ils ont à porter le nom qu’ils portent ! Mais ils savent bien que c’est la bourse Ghislaine Dupont-Claude Verlon. Ce ne sont pas des mots qui n’auraient pas de sens pour eux. Je trouve que c’est résilient. En fait, on se répare. Quand on assiste à cette cérémonie, quand on voit ces jeunes, on se dit qu’on a rendu notre douleur féconde. Et c’est peut-être ça le plus important. C’est de laisser le soleil rentrer dans les ténèbres, un peu, et c’est ça que je ressens. Il y a toujours des ténèbres, mais on a remis du soleil dedans. »

    Chronologie et chiffres clés

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