Tag: Rwanda

  • Rwanda:Le ton monte entre Washington et Kigali sur un éventuel 3e mandat

    Rwanda:Le ton monte entre Washington et Kigali sur un éventuel 3e mandat

    KAGAME-Vendredi, le département d’Etat américain s’est à nouveau prononcé contre un éventuel troisième mandat du président Paul Kagame. Il s’est attiré une réplique cinglante de la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo. Autrefois soutenu par les Etats-Unis, Paul Kagame est depuis 2012 regardé avec une certaine méfiance par Washington.

    En langage diplomatique, on appelle cela une passe d’armes. A peine le département d’Etat américain avait-il exprimé son opposition à un éventuel troisième mandat de Paul Kagame, vendredi soir, que la ministre des Affaires étrangères du Rwanda réagissait. Sur les réseaux sociaux, Louise Mushikiwabo notait avec une certaine ironie que la déclaration américaine reconnaissait que c’était aux citoyens rwandais d’en décider. Ce qu’elle ne dit pas cependant, c’est que Washington précise dans le même paragraphe que si les Rwandais sont bel et bien maîtres de leur destin, les Etats-Unis ne soutiennent pas ceux qui à des postes de pouvoir, changent les Constitutions uniquement pour leurs intérêts.

    Une position désormais appelée doctrine Obama depuis que le président américain l’a détaillée avec vigueur à la tribune de l’Union africaine en juillet dernier. Une position valable pour tous les présidents tentés de modifier les textes fondamentaux. Les Américains l’ont rappelée aux Burundais et aux Congolais de RDC à plusieurs reprises ces derniers mois. Inquiets d’une possible multiplication des crises en Afrique, sur le modèle burundais, les Etats-Unis veulent freiner Kigali.

    Mais au vu de la réaction rwandaise, il est difficile de dire si la stratégie américaine sera payante. En revanche, ce qui est certain, c’est que la fracture entre le président rwandais et l’administration américaine ne fait désormais que s’aggraver.

    RFI

  • Le chef des services de renseignement rwandais arrêté à Londres

    Le chef des services de renseignement rwandais arrêté à Londres

    Gen-Karenzi-Karake-Emmanuel Karenzi Karake, chef des services de renseignement du Rwanda, a été arrêté à Londres samedi par la police britannique en vertu d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne. Il a été inculpé en 2008 dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour génocide et crimes contre l’humanité. Il est accusé de nombreux crimes commis au Rwanda et en RDC pendant et après 1994, notamment l’assassinat de trois membres espagnols d’une association humanitaire.

    Cette arrestation intervient sept années après l’émission de mandats d’arrêt internationaux par un juge espagnol, et dix ans après le début des enquêtes en Espagne visant le chef des services de renseignement rwandais.

    Le Foreign Office britannique a confirmé à RFI en début de soirée que Karake avait été arrêté samedi par la police métropolitaine, sans donner plus de précisions si ce n’est ce rappel des relations étroites et des nombreux intérêts partagés par le Rwanda et la Grande-Bretagne.

    D’après l’avocat des parties plaignantes en Espagne, les services d’Interpol en Grande-Bretagne se sont tournés vers Interpol Espagne pour vérifier que les mandats d’arrêt internationaux étaient toujours actifs, ce que leur a confirmé le juge espagnol.

    Accusations
    Maître Jordi Palou Loverdos espère désormais que Londres acceptera d’extrader Emmanuel Karenzi Karake pour qu’il soit jugé en Espagne. « Il a été le chef des services renseignements militaires parallèles et secrets en 1994 et 1997. Ça coïncide avec beaucoup de tueries dans le pays pendant le génocide, mais surtout après le génocide et pas seulement au Rwanda, mais aussi au Congo [RDC, NDLR], souligne-t-il. Et pas seulement contre des personnes (espagnoles, rwandaises, hutues et congolaises), mais aussi des pillages systématiques dans l’est du Congo qui d’une façon ou d’une autre avait financé la guerre. »

    Il n’est pas impossible qu’Emmanuel Karenzi Karake soit de nouveau au cœur d’une brouille diplomatique. Il avait été commandant adjoint de la Minuad, la force hybride de l’Union africaine et de l’ONU au Soudan de janvier 2008 à avril 2009. Kagame s’était résigné à ce qu’il quitte son poste sous la pression de l’ONU, justement car son nom figurait sur une liste de quarante personnalités visées par la justice espagnole pour avoir commandité des massacres et des assassinats.

    Kigali demande une « explication »

    Le Rwanda a officiellement demandé une « explication » au gouvernement du Royaume-Uni sur les raisons de l’arrestation du général Karenzi Karake, alors que ce dernier allait s’embarquer dans un avion pour Kigali à l’aéroport de Londres. Cité par le quotidien rwandais New Times, le ministre rwandais de la Justice, Johnson Busingye, a expliqué que le chef des services de renseignements avait été présenté à un tribunal dimanche pour une audience d’identification et a été informé qu’il comparaîtrait à nouveau jeudi.

    Il a ajouté que le gouvernement rwandais serait « surpris » si le général avait été arrêté dans le cadre de la procédure judiciaire espagnole, laquelle selon lui ne répond pas aux critères requis par Interpol et « dont la légitimité aurait été sérieusement mise en doute par la justice espagnole », concluant enfin que si c’était le cas, la procédure serait contestée devant les tribunaux.

    ■ Une figure clé de l’appareil sécuritaire rwandais

    Agé de 54 ans, le général Emmanuel Karenzi Karake, dit « KK », est issu, comme le président Kagame, de la diaspora ougandaise. Il a fait partie des chefs militaires de la rébellion du FPR avant qu’elle ne prenne le pouvoir en 1994.

    Il a ensuite toujours occupé des postes importants et avait été choisi de janvier 2008 à avril 2009 pour être numéro deux de la Minuad, la force hybride de l’Union africaine et de l’ONU, déployée au Darfour. C’est à cette période que le mandat d’arrêt espagnol a été émis provoquant des tensions entre le Rwanda et l’ONU.

    Réputé pour son franc-parler, Emmanuel Karenzi Karake est brièvement tombé en disgrâce en avril 2010 et mis en résidence surveillée pour « mauvaise conduite » avant d’être libéré en novembre de la même année après avoir « demandé pardon ». Retour définitif en grâce en juillet 2011, lorsqu’il prend la tête des renseignements rwandais.

    RFI

  • Rwanda : “touche pas à ma constitution “

    Rwanda : “touche pas à ma constitution “

    Paul Kagame du Rwanda
    Paul Kagame du Rwanda

    -Des opposants au président rwandais, Paul Kagamé, ont critiqué la proposition de réviser la constitution initiée par une pétition en vue de lui permettre de se présenter pour un troisième mandat.

    Plus de 3,7 millions de personnes ont en effet signé la pétition proposant le changement de la constitution.

    Ibrahim Kane, chercheur à l’Open society initiative for eastern Africa (OSIEA), a déclaré sur la BBC que “rien n’explique un changement d’attitude de Paul Kagamé car pour un militaire de son rang la parole donnée à un sens “.

    Des critiques ont indiqué que la plupart des signataires sont des prisonniers qui ne sont même pas autorisés à voter.

    Au Burundi voisin, une tentative similaire du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat a provoqué une crise politique depuis fin avril.

    Le parlement rwandais a annoncé que plus de 3,7 millions de citoyens ont demandé par pétition une réforme constitutionnelle pour permettre au président Paul Kagame, 57 ans, de se représenter en 2017.

    La Constitution rwandaise adoptée depuis 2003 limite le mandat présidentiel à 2. Ce qui ne permet donc pas normalement à M. Kagamé de se présenter pour un 3ème mandat en 2017, après s’être fait élire en 2003 et en 2010.

    Paul Kagamé, ancien chef des rebelles tutsi dans la guerre civile, a toujours eu le soutien des Etats-Unis. Malgré ce soutien, les autorités américaines disent ‘’niet’’ à Kagamé pour une candidature en 2017.

    BBC

  • Rwanda: la BBC en kinyarwanda «suspendue indéfiniment»

    Rwanda: la BBC en kinyarwanda «suspendue indéfiniment»

    bbc-Kigali a annoncé ce vendredi 29 mai la suspension définitive des très populaires programmes en langue locale de la BBC dans le pays. Une décision en réponse à la diffusion en octobre sur la chaîne BBC 2 d’un documentaire controversé sur le génocide de 1994. Intitulé Rwanda, l’histoire jamais contée, ce documentaire multipliait les critiques contre le président Kagame et avait été qualifié par ce dernier de « négationniste ».

    Jusqu’ici les programmes en kinyarwanda étaient suspendus de manière provisoire. Patrick Nyirishema, directeur de la RURA, l’autorité étatique de régulation des médias , a expliqué à RFI les motifs de cette sanction.

    « La RURA a conclu que la diffusion du documentaire de la BBC constitue un abus de la liberté de la presse et d’expression, viole les propres lignes éditoriales de la BBC… transgresse les normes journalistiques et viole les lois rwandaises particulièrement celle relative à la négation du génocide et le révisionnisme ainsi que celle portant sur l’incitation à la haine et la division parmi les Rwandais » déclare Patrick Nyirishema.

    « Considérant la gravité de ce qui précède, l’organe de régulation a décidé à l’unanimité que les programmes en kinyarwanda de la BBC au Rwanda seront suspendus indéfiniment, poursuit le directeur de la RURA. Enfin, les infractions identifiées seront transmises au procureur général pour examen et actions ».

    LA BBC s’est dit « extrêmement déçue » de cette décision. La BBC touche un « auditoire de 2 millions de personnes au Rwanda (…) qui comptent sur elle pour obtenir des informations impartiales », a déploré un porte-parole du radio-diffuseur britannique, avant d’une nouvelle fois réfuter toute accusation de négation du génocide.

    (bbc)

  • RDC: incursion d’éléments de l’armée rwandaise non loin de Goma

    RDC: incursion d’éléments de l’armée rwandaise non loin de Goma

    Rwandais-Gemena-Le calme est semble-t-il de retour dans l’est de la RDC après une incursion d’éléments de l’armée rwandaise, ce 22 avril, à un peu moins d’une centaine de kilomètres au nord-est de Goma. Cette incursion et les échanges de tirs qui se sont produits ont fait un blessé du côté de l’armé congolaise, selon les autorités qui ont saisi le mécanisme conjoint de vérification.

    Un soldat congolais blessé par balle à la jambe, c’est le bilan de cet accrochage entre les armées congolaise et rwandaise, mercredi, selon des sources concordantes. L’incident a eu lieu sur la colline Musangoti, tout près de celle de Chanzu, dans le secteur de Rutshuru. Il s’agit d’une zone en plein parc des Virunga, qui s’étend des deux côtés de la frontière rwandaise et congolaise.

    Selon le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, des soldats congolais, voyant une position de militaires rwandais à environ 1 km à l’intérieur de leur territoire, ont tiré des coups de feu de sommation. Les Rwandais ont répliqué, blessant un soldat, avant de repasser de l’autre côté de la frontière.

    Mais cette incursion a été aussitôt démentie par un diplomate rwandais. Le numéro deux de la représentation permanente du Rwanda aux Nations unies, Olivier Nduhungirehe, a qualifié l’incident de « bobard » sur son compte Twitter. Du côté de l’armée rwandaise, silence radio depuis mercredi. Ce jeudi matin, une équipe de la mission de vérification conjointe est partie sur le terrain voir ce qu’il en était. Une vérification qui pourrait s’avérer compliquée si les militaires rwandais ont quitté la zone. Cet incident frontalier n’est, en tout cas, pas le premier. En juin dernier, pendant deux jours, il y avait eu des accrochages entre les deux armées dans une zone particulièrement mal délimitée de la frontière.

    (RFI)