Tag: Société
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Dialogue: L’Eglise appelle au “respect absolu” de la Constitution
-L’Église catholique de la République démocratique du Congo a appelé la classe politique au “respect absolu” de la Constitution, alors que doit s’ouvrir un “dialogue national” voulu par le président Joseph Kabila en vue élections législatives et présidentielle prévues en 2016, selon un communiqué parvenu vendredi à l’AFP.
Le “dialogue [national] devrait se dérouler dans le respect absolu du cadre constitutionnel et institutionnel en vigueur”, indique ce texte de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) daté de jeudi et signé par son président Mgr Nicolas Djomo.
“Concevoir la démarche ou procéder autrement comporterait le danger, aux conséquences incalculables pour la nation, de rouvrir le débat sur la révision ou le changement de Constitution dans ses articles verrouillés ou, en tout cas, d’en envisager la perspective”, prévient la Cenco.
“Aucune transition” ni “aucune institution extraordinaire” ne doivent être mises en place, car ce serait “contraire à la Constitution”, ajoute la Cenco.
M. Kabila s’apprête à convoquer un “dialogue national” en vue d’”élections apaisées” qu’une grande partie de l’opposition dénonce comme une manœuvre du chef de l’État pour se maintenir au pouvoir. La tenue de ces assises est dans l’air depuis les “consultations” lancées en juin par le président Kabila en vue de leur éventuelle convocation.
Lundi, le chef de l’État a reçu les ambassadeurs accrédités en RDC et leur a annoncé, sans donner de date, la tenue imminente de ces pourparlers “sur le calendrier électoral et le financement et la sécurisation des élections”.
Depuis plusieurs jours, la télévision publique et le parti présidentiel vantent les bienfaits d’un tel conclave qui permettrait, selon eux, d’”aplanir les différends” et de conjurer la crise politique liée à l’organisation des élections à venir, en particulier celle de la présidentielle de 2016 à laquelle la Constitution interdit à M. Kabila de se représenter.
La RDC traverse une crise politique depuis la réélection de M. Kabila à l’issue d’élections marquées par des fraudes massives en novembre 2011.
Le climat politique est très tendu en RDC. L’opposition accuse le chef de l’État de chercher à contourner par tous les moyens l’interdiction constitutionnelle qui lui est faite de se représenter.
AFP -
Très choqué : Tryphon Kin-kiey Mulumba en justice contre Freddy Mulongo!
COMMUNIQUE DE PRESSE
Mesdames et Messieurs de la presse,Un certain Freddy Mulongo vient de publier ce samedi matin 7 novembre 2015 un tract infâmant contre ma personne et ma famille du fait d’avoir initié l’Association Kabila Désir Asbl.Cet homme anime un blog d’opposition congolaise avec un lien avec le journal français en ligne Médiapart animé par un ancien du journal «Le Monde», Edwy Plenel, qui passe pour un site d’investigation par excellence.A la suite de toutes les contre-vérités qui assaillent l’Internet sur les réalités de notre pays et de tout ce qui s’écrit et se diffuse dans nos médias, j’ai résolu de longue date de ne jamais donner suite à des attaques abracadabrantes.Celles de ce blog qui m’accusent d’avoir pillé le projet fibre optique à Muanda qui n’aurait jamais existé selon ce Freddy Mulongo et d’avoir «empoché 8 millions de dollars», de même que le projet phare de portail électronique Gouvernemental Congo.cd et qui qualifient l’Honorable Député Gasha Kin-kiey, d’«ancien fleuriste belge», etc., dépassent toutes les frontières de la bêtise au point que j’ai décidé de leur donner une suite judiciaire.Mon avocat belge, Me Arnaud Mukendi Tshibangu a reçu ce matin instruction de déposer, dès lundi 9 novembre à Bruxelles, une plainte contre ce Freddy Mulongo, contre son site et contre le journal français en ligne Médiapart.Cet homme m’accable pour avoir créé l’Association Kabila Désir, une réponse au mensonge répandu sur notre pays et sur son Président, et il n’a pas trouvé d’autres raisons pour m’attaquer et attaquer mes proches.Je note que ce n’est qu’au Congo où des débats d’idées et des divergences d’opinion donnent lieu à des attaques d’un tel type.Lors de la dernière Présidentielle, un opposant, candidat Président de la République ayant échoué à rassembler 10 personnes dans un stade dans le Bandundu, n’avait pas trouvé mieux que de m’accuser d’avoir reçu de Feu l’ambassadeur Augustin Katumba Mwanke, 2 millions de dollars à l’effet de lui faire subir cette humiliation.J’avais annoncé une plainte contre lui mais l’avait retirée après des regrets formulés par cet opposant et par ses lieutenants.C’est un droit pour tout homme de rétablir la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.Cet homme qui m’accuse faussement ce matin doit répondre de ses actes devant la justice.Kinshasa, 7 novembre 2015Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba,Ministre des Relations avec le ParlementLa Prosperite
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Evariste Boshab instruit les services de sécurité de l’application des arrêtés :Fermeture de plus de 200 universites
Evariste Boshab -Evariste Boshab instruit les services de sécurité de l’application des arrêtés
Hier jeudi, à la Vice-primature en charge de l’Intérieur, le Professeur Evariste Boshab a reçu dans une séance de travail, le ministre de l’Enseignement supérieur et Universitaire et le vice-ministre à la Justice et Garde des Sceaux. Théophile Mbemba Fundu est venu présenter l’état des établissements universitaires et Instituts supérieurs fermés, soit 200 au total. Accompagné de M. Mboso Kodia Mpwanga, le parton de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Théophile Mbemba sollicite d’Evariste Boshab son implication dans le respect des arrêtés qui ont été dernièrement publiés, à la suite de la fermeture de plus de 200 établissements universitaires et instituts supérieurs non viables.
C’est ce qui traduit la présence à cette réunion des partons de la Direction générale des migrations (DGM), de la Police nationale congolaise, de l’Agence nationale des renseignements (ANR), de l’administration et services de l’Etat.
Dès l’entame de la réunion, le ton était élevé et la détermination d’Evariste Boshab qui a tapé du poing sur la table, question de mettre fin au règne des universités gargotes qui pullulent à travers la République Démocratique du Congo. Pour le parton de la territoriale, faire fonctionner les Universités et établissements qui ne remplissent aucune norme est un crime contre l’humanité car, c’est donner les diplômes aux gens qui n’en valent pas la peine, qui vont avoir de la prétention alors qu’en réalité les diplômes ne représentent pas ce qu’ils sont. « La Police, l’ANR, la DGM et toute notre administration ont la responsabilité d’appliquer sans faille ces arrêtés qui vont être rendus publics », a-t-il dit.
Ceci dit, dans son dernier arrêté, le ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire a répertorié plus de 200 établissements non viables qui doivent être fermés et séance tenante, le Vice Premier ministre a instruit le service de sécurité, l’administration centrale et la police nationale congolaise d’enclencher l’opération de fermeture de ces universités.
Au sortir de la réunion, le ministre de l’ESU précise en ces termes : « Nous ne pouvons pas continuer d’accepter que les compatriotes escroquent d’autres compatriotes ; des messieurs qui se permettent d’ouvrir des établissements bidons juste dans le but de se faire de l’argent, sans tenir compte de la qualité de la formation », a déploré Théophile Mbemba, satisfait des mesures prises par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur.
Evariste Boshab reçoit un diplôme d’honneur
Bien avant de recevoir son collègue du Gouvernement à la suite de la fermeture de plus de 200 établissements et universités non viables, Evariste Boshab a reçu le diplôme d’honneur de l’Observatoire africain de la sanction positive. L’OASP a récompensé les efforts de cet homme d’Etat, scientifique en même temps qui est rompu à l’évolution de la science. Un diplôme qui s’ajoute à d’autres dans les tiroirs du Professeur Evariste Boshab.
Toujours dans la même journée, le parton de la territoriale a accordé l’audience à la députée fédérale belge, d’origine congolaise. Mi Jeanne Miangalungana, qui a présenté ses civilités à Evariste Boshab et a plaidé en faveur de la représentativité de la femme congolaise dans les institutions de la République et sur les listes électorales aux prochaines élections. La femme congolaise entend être présente dans les institutions de la République, pourvu qu’elle soit compétitive dans le respect de la parité conformément à l’article 30 de la Constitution.
(Pius Romain Rolland)
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SIDA-CANADA: Le Congolais, Jean-Claude Tshibamba accusé d’avoir eu des relations sexuelles non protégées, qu’il était porteur du VIH.
-Au moins trois des neuf présumées victimes d’un homme accusé d’avoir omis de dire qu’il avait le VIH avant d’avoir des relations sexuelles non protégées auraient été infectées.
Jean-Claude Tshibamba Muntu a été accusé la semaine dernière après que cinq femmes qu’il avait connues sur des sites de rencontre l’eurent dénoncé, soutenant qu’il ne leur avait pas dit, avant d’avoir avec elles des rapports sexuels non protégés, qu’il était porteur du VIH.
Depuis une semaine, quatre nouvelles victimes ont porté plainte et trois autres songent à le faire.
Il dit être clean
Au moins une des conquêtes de Tshibamba l’aurait interrogé sur sa santé sexuelle.
«Le Congolais d’origine lui a répondu qu’il était clean», a relaté la sergente enquêteuse à la Sûreté du Québec France Desbiens lors de l’enquête sur remise en liberté qui avait lieu jeudi à Victoriaville.
Une autre femme lui aurait demandé de mettre un condom.
Or, durant les nombreux ébats qui pouvaient avoir lieu durant une même journée, il serait arrivé que l’accusé enlève le préservatif sans lui demander la permission.
La SQ estime que M. Tshibamba a contracté le virus en 2001. L’accusé dit que sa maladie remonte plutôt à 2008.
«Toutes les victimes affirment qu’elles n’auraient pas eu de sexe avec lui si elles avaient su qu’il avait le VIH», a soutenu l’enquêteuse.
Malgré tout, l’une d’entre elles a continué d’avoir des rapports sexuels avec le suspect après qu’elle eut contracté le VIH.
Lors de son interrogatoire policier, l’accusé aurait nié la plupart des déclarations des victimes alléguées.
Il « ment »
Celui qui réside à Drummondville reconnaît néanmoins avoir dit à l’une d’entre elles qu’il avait le VIH, mais qu’il était «un porteur sain», si bien qu’il ne pouvait le lui transmettre.
La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Ann Marie Prince, s’oppose à la remise en liberté de M. Tshibamba.
«Monsieur ment sur son état. Ça m’apparaît très grave. Il y a une insouciance évidente qui se dégage du témoignage de monsieur», a-t-elle déclaré après avoir remis en question la rigueur de ses suivis médicaux.
L’avocat de la défense, Me Jean-Riel Nault, est loin d’être certain que son client ait bel et bien contaminé les victimes alléguées.
«Ce n’est pas un crime si évident que ça», a-t-il dit.
Source: http://www.journaldemontreal.com/2015/09/24/trois-des-neuf-presumees-victimes-ont-le-vih
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21 organes génitaux dans son congélateur
-La police sudafricaine est en train de rassembler des informations sur cette affaire.
21 morceaux de parties génitales féminines ont été trouvées dans son congélateur.
D’origine danoise, Peter Fredekrisen possède deux magasins d’armes à Bloemfontein. Il fait face à des accusations d’agression sexuelle, d’intimidation et de violence domestique.
Sa première audience a eu lieu en début de semaine, mais il ne lui a pas été demandé de s’exprimer.
La police a indiqué que le suspect resterait en détention jusqu’à ce qu’il soit en mesure de demander une libération sous caution lundi prochain.
Sédatif et opération
D’après la police, l’homme d’une soixantaine d’années aurait agi en endormant ses victimes avec un sédatif pour pouvoir les opérer.
Les parties génitales présumées ont été trouvées dans son congélateur, toutes soigneusement étiquetées dans des sacs en plastique avec une date, le nom d’une femme et d’où elle venait, a révélé une sourcve policière à la BBC.
Des médicaments anesthésiques et de l’équipement chirurgical ont également été trouvés à son domicile.
C’est un informateur qui aurait mis la police sur la piste de Fredekrisen.
Appel à se manifester
La plupart des victimes présumées semblaient originaires du Lesotho voisin, d’après les autorités.
Elles ont appelé toutes les victimes présumées à se manifester pour aider la police à mener son enquête.
Les enquêteurs veulent établir la manière dont les femmes ont été attirées vers l’Afrique du Sud, ainsi que les motivations de l’homme.
Selon le communiqué de la police, M. Fredekrisen est recherché par la police au Danemark pour transaction illégale supposée d’armes à feu.
(BBC)
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RDC : le décalage culturel d’une Chinafrique « lost in translation »
-À Kinshasa, les Chinois sont incontournables : ouvriers, commerçants, médecins… Mais un fossé culturel et linguistique les sépare des Congolais, et la cohabitation ne se fait pas sans heurts.
Heng a bien cru que sa vie allait s’arrêter là, dans un faubourg de Kinshasa, à des milliers de kilomètres de sa Chine natale. Le 20 janvier, des pillards se sont introduits dans sa boutique et ont tout emporté. “Il ne restait même pas une feuille de papier”, explique-t-il, les yeux humides, en faisant défiler les images du désastre sur son smartphone. Lui et sa femme ont été protégés par leurs employés congolais, le temps que les forces de l’ordre arrivent.
Ils s’en sont finalement tirés sans blessure. Selon les autorités chinoises, 53 commerces tenus par ses ressortissants ont été pillés au cours des trois jours d’émeutes de janvier. Les pertes représenteraient quelque 5 millions de dollars (environ 4,5 millions d’euros). Les commerçants chinois n’ont été, en réalité, que les victimes collatérales du coup de colère des quartiers sud de Kinshasa.
À l’origine : un projet de loi qui menaçait de décaler la prochaine élection présidentielle, prévue fin 2016 et à l’issue de laquelle Joseph Kabila doit quitter le pouvoir. Le désordre a été une aubaine pour les pillards. D’autant que les Chinois n’ont pas toujours bonne réputation à Kinshasa. On leur reproche, pêle-mêle, de vendre de la marchandise de mauvaise qualité, d’exploiter les Congolais, voire de leur prendre leur travail…
Mais le ciblage de cette communauté est aussi politique : depuis la signature des “contrats chinois”, en 2007, Kabila est associé à Pékin dans l’esprit de nombre de ses concitoyens. Ces contrats prévoyaient notamment la construction d’infrastructures en échange de minerais congolais. Ils ont aussi ouvert la voie aux migrants chinois, pour la plupart des ouvriers de grandes entreprises.
Aujourd’hui, ils seraient environ 4 000 à Kinshasa. Ce sont eux qui, en 2014, ont rénové plusieurs routes de la capitale, dont l’axe vital qui la relie à l’aéroport. Eux, aussi, qui ont réhabilité l’ex-Centre de commerce international du Zaïre pour en faire le très huppé Fleuve Congo Hôtel. Eux, encore, qui ont construit l’imposant hôpital du Cinquantenaire qui trône en plein coeur de la ville.
INTERPRÈTE
Moins visible, l’hôpital de l’Amitié sino-congolaise, dans la commune périphérique et déshéritée de Ndjili, a aussi été construit par des ouvriers chinois, en 2007. Depuis, des médecins payés et envoyés par Pékin s’y affairent : 26 professionnels de santé, qui se relaient tous les deux ans, contribuent à faire tourner cet établissement de 157 lits. Longtemps, cet hôpital a été le passage obligé des Kinois désireux de se rendre en Chine : il délivrait les seuls certificats médicaux acceptés par l’ambassade, facturés 110 dollars (en plus du visa).
Cette procédure est restée en place jusqu’à ce que, en mars, un tollé médiatique force à l’abandonner. Ce jour-là, le neurologue de l’équipe se gratte la tête devant l’écran du scanner (de fabrication chinoise) qui diffuse les images de la boîte crânienne d’une patiente. Mais pour dialoguer avec Roger Kabango Kasongo, le médecin directeur de l’hôpital, il est obligé de passer par “Nicolas”, ainsi qu’a été surnommé l’interprète de l’équipe chinoise.
Malgré sa bonne volonté, ce jeune homme au visage poupin a bien du mal à traduire la conversation entre les deux hommes. “C’est l’un de nos problèmes, confie le docteur Kasongo. Ce sont de très bons médecins, mais ils sont incapables de communiquer avec nos patients et nos équipes. J’ai demandé que la prochaine rotation ait au moins une formation de base en français.” Jacques, le chauffeur du minibus qui fait la liaison quotidienne entre l’hôpital et le camp de base de la délégation chinoise, peut bénéficier de soins gratuits.
Mais après huit ans de service, ces médecins venus d’Extrême-Orient demeurent une énigme pour lui. “Nous ne communiquons presque jamais, à cause des problèmes de langue. Vous savez, ici, ils sont comme en prison, s’étonne-t-il. Ils ne peuvent pas sortir sans l’autorisation de leur chef !”
GESTUELLE
Ce fossé culturel, s’il paraît insurmontable, s’estompe parfois. C’est le cas dans la boutique de Zhang. Cette femme de 35 ans, qui tient un commerce dans la commune de Matete, ne parle certes pas un mot de français, mais elle maîtrise à la perfection le lingala, la langue du quotidien à Kinshasa, beaucoup plus utile pour les affaires. Elle en a même adopté la gestuelle, au point devenir une petite attraction dans son quartier.
Les habitants viennent s’y approvisionner en textile, chaussures, produits d’entretien ou bibelots en plastique, articles soigneusement rangés derrière des vitres, hors de portée de la clientèle. Zhang et son mari sont arrivés ici en 2008, rejoignant une soeur et un frère déjà installés et laissant derrière eux un enfant au pays. Elle n’y est retournée que trois fois depuis son arrivée. “Au début c’était très dur. Il y avait trop de commerçants chinois.
Ils pensaient qu’ici ils allaient devenir riches facilement, mais la concurrence était trop rude. Nous avons connu des pertes pendant trois ans, mais nous nous sommes accrochés et, aujourd’hui, cela va plus ou moins.” Contrairement à Heng, Zhang n’a pas subi les pillages de janvier, qui ont largement épargné Matete. “Ici, c’est la population qui a défendu sa boutique contre les bandits parce ce qu’elle s’entend très bien avec nous !” s’enthousiasme un client. Il n’empêche, Zhang a eu peur pendant ces trois jours. “Je vous mentirais si je vous disais le contraire”, avoue-t-elle.
Les incidents ont-ils déclenché un début d’exode ? Il est trop tôt pour le dire. Malgré ce qu’il a subi, Heng a fait le choix de rester. Avec l’aide de la Chambre de commerce sino-congolaise, il a reconstruit sa boutique à neuf en quelques semaines. Désormais, il a un nouveau collaborateur : un policier communal qui veille, kalachnikov au poing.
(Jeune Afrique)
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La rentrée scolaire, enjeu majeur en RDC
Une salle de la 1ère année primaire de l’Ecole Dungu-centre, en Province Orientale/Photo Radio Okapi. -Ce lundi 7 septembre, c’est jour de rentrée scolaire en République démocratique du Congo. Près de 17 millions d’élèves sont attendus, même si la situation est contrastée selon les régions du pays. A certains endroits, les parents hésitent à envoyer leurs enfants à l’école. En 2009, un enfant sur deux n’était pas scolarisé selon l’Unicef.
Il y ceux qui arrivent le jour même de la rentrée, les autres écoliers viendront graduellement par la suite. C’est à peu près cela la réalité de chaque début de l’année scolaire en République démocratique du Congo.
A cause de leurs revenus très faibles, plusieurs parents ne peuvent pas envoyer à temps leurs enfants à l’école. La facture est lourde : l’uniforme, le manuel scolaire et autres objets classiques, ainsi que le Minerval (les droits d’inscription) pour les écoliers et élèves qui ne bénéficient pas encore de la gratuité des études. Dans les établissements conventionnés existe aussi la prise en charge des enseignants par les parents.
Pour cette année 2015, le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, Maker Mwangu, a promis d’améliorer la qualité de l’enseignement. Des écoles ont été construites ou réhabilitées à travers le pays, 36 000 enseignants devront être ajoutés sur la liste des paies et fait très rare, tous les partenaires de l’éducation se sont accordés cette fois pour que la rentrée scolaire se déroule sans anicroche.
Mais dans certaines zones comme en Ituri, au Nord-Kivu et au Nord-Katanga, les enfants ne peuvent pas aller à l’école à cause de l’insécurité.
(rfi)
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L’argent des Africains : Gloria, infirmière dans un centre hospitalier en RDC – 198 euros par mois
-Un infirmier s’est immolé début mai devant l’hôpital général de référence de Gemena, dans l’ouest de la RDC. Il réclamait sa prime de risques de 38 000 francs congolais, environ 38 euros. C’était son seul revenu, n’ayant pas le statut de salarié dans cet établissement public où il travaillait pourtant depuis 29 ans !
À quelques centaines de kilomètres au sud-ouest de Gemena, Gloria* a accepté de nous « ouvrir » son portefeuille. Infirmière depuis 2004 dans un centre hospitalier privé, situé au cœur de la ville de Kinshasa, cette mère de famille – elle a trois enfants – a bien du mal à joindre les deux bouts. En cause : le « salaire insignifiant » qui lui est versé tous les mois.
« Plus d’une fois l’idée de démissionner m’a déjà traversé l’esprit, confie-t-elle. Après 11 ans de travail, lorsque votre paie ne vous permet pas de vivre décemment, vous avez une seule envie : tout laisser tomber ! » Chaque mois, Gloria touche 111 090 francs congolais, soit 111 euros. « À ce salaire mensuel de base s’ajoutent une indemnité de logement équivalant à 33 euros, une prime de transport de 52 euros et une autre prime non spécifiée de 2 euros », précise-t-elle, yeux fixés sur les lignes de son bulletin de paie. Ce qui lui fait un revenu mensuel de 198 euros. Mieux lotie que d’autres dans un pays où le salaire mensuel moyen dépasse légèrement les 30 euros selon la Banque mondiale, il lui faut malgré tout batailler pour faire face au coût de la vie.
a lire:
L’argent des Africains : Saïd, imam au Maroc – 325 euros par mois
Provisions alimentaires pour la famille : plus de 60 euros
« Si j’étais seule, avec trois enfants à charge, ce salaire de misère ne m’aurait pas permis de survivre. C’est mon époux qui pourvoit à l’essentiel de nos besoins », reconnaît cette femme de 44 ans, mariée à un employé d’une ONG locale de développement. « Comment aurais-je pu, par exemple, payer les frais de scolarité de mon premier fils qui s’élèvent à plus de 400 euros par an ? », interroge-t-elle.
Si son mari prend en charge les frais de scolarité des enfants et le loyer de plus de 90 euros par mois – la famille vit dans un trois pièces dans le sud de Kinshasa -, Gloria se charge des provisions alimentaires pour le foyer. « Chaque mois, je fais le plein de fufu [farine de maïs et/ou de manioc], d’huile végétale et de haricots », explique-t-elle, précisant que « cela [lui] coûte mensuellement plus de 60 euros ».
Transports : 42 euros par mois
Résidant dans une commune très excentrée du centre-ville, notre infirmière doit effectuer chaque jour deux correspondances de bus pour se rendre sur son lieu de travail.
Gloria débourse en effet tous les mois quelque 42 euros pour le transport. « Je me lève tous les matins à 5 heures 30 pour m’occuper des enfants avant leur départ à l’école », explique-t-elle. « Mais les routes sont en mauvais état et je ne parviens jamais à être à l’heure au travail », déplore-t-elle.
« Pour ces retards réguliers au travail, j’ai déjà reçu plusieurs avertissements », poursuit-elle. Des remontrances qui lui restent en travers de la gorge. « Un jour, je finirai par rendre mon tablier et changer de métier », jure celle qui a grandi dans l’ex-province de Bandundu, dans l’ouest de la RDC. « Je retournerai dans mon village natal pour m’occuper des champs. Je crois qu’en tant que paysanne, je gagnerai mieux ma vie qu’en tant qu’infirmière dans la capitale », espère-t-elle.
Épargne informelle : 27 euros
En attendant, c’est à Kinshasa que Gloria se bat pour réaliser ses petits projets. « D’ici la fin de l’année, je voudrais acheter une machine à laver pour la famille », confie-t-elle. Mais l’appareil électroménager coûte environ 136 euros. Plus de 2/3 de son salaire mensuel.
« Comme c’est impossible de sacrifier les autres dépenses pour me la payer, je participe depuis le début de l’année, avec neuf autres collègues, à une sorte de tontine : chaque mois et de manière rotative, chacun d’entre nous verse 27 euros à un membre du groupe. Ce dernier encaisse ainsi d’un coup 270 euros », explique Gloria qui attend son tour à la fin du mois d’octobre.
Assistance familiale et « imprévus » : 65 euros
Tous les mois, Gloria s’efforce également de ne pas tout dépenser. Elle garde toujours sur elle une soixante d’euros pour des « imprévus » qui sont principalement consacrés à la santé des enfants. « Mon mari est souvent en mission en dehors de la ville de Kinshasa. Pendant son absence, si un enfant tombe malade, je dois être en mesure de lui acheter quelques médicaments en urgence ou de le conduire à l’hôpital, s’il le faut », se justifie-t-elle.
Une fois tous les trois mois, elle essaye également d’envoyer « quelque chose » à ses parents restés en province. « C’est ma plus grande peine : ne pas pouvoir aider financièrement ma mère et mon père alors qu’ils ont tout sacrifié pour me payer des études quand j’étais jeune », affirme-t-elle.
« J’en souffre encore davantage lorsque mes oncles et tantes considèrent que je ne m’occupe pas de mes parents alors que, selon eux, j’ai réussi dans la vie parce que je travaille et vis à Kinshasa », ajoute-t-elle. Qu’à cela ne tienne, Gloria n’oublie jamais d’envoyer environ 10 euros « chaque trimestre » à son père et à sa mère, tous les deux retraités. « C’est triste mais c’est tout ce que je peux faire », lâche-t-elle, soulignant qu’elle-même ne s’autorise pas à acheter de nouveaux pagnes avec son salaire.
Taux de conversion établi à 1 euro pour 1000 francs congolais le 11 août 2015.
*À la demande de l’intéressée, son prénom a été modifié.
(Jeune Afrique)
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L’Afrique face au problème des cultes et des prophètes autoproclamés
-«Eglises du réveil», «églises évangéliques», «églises de la guérison», «ministères», «pasteurs autoproclamés»… Toutes sortes de cultes fleurissent depuis des années sur le continent africain, qui promettent monts et merveilles sur terre ou au ciel, en enrichissant les gourous qui les répandent. Certains gouvernements tentent des réglementations.
■ L’Afrique du Sud veut réglementer ses églises
Le gouvernement a décidé d’ouvrir une enquête sur les différentes églises dans le pays ainsi que sur leur financement. Une décision qui fait suite à plusieurs scandales impliquant des prophètes autoproclamés. Ces églises sont accusées de se faire de l’argent sur le dos des plus pauvres.
Des pasteurs qui font manger des rats et des serpents à leurs disciples, qui leur font boire de l’essence ou alors qui leur sautent dessus à pieds joints. Tout cela au nom de Dieu. Le gouvernement s’inquiète de la multiplication de ces églises jugées commerciales. Impossible de dire combien elles sont.
Mais pour Thoko Mkhawanazi de la Commission de protection des droits religieux ces prophètes autoproclamés profitent du désespoir des gens. « Qu’est ce qui fait que les gens mangent des serpents vivants, boivent du pétrole ou acceptent de se faire piétiner. Pourquoi les gens sont-ils si crédules ? Pourquoi ce niveau de désespoir ? »
Ces églises ont pu se multiplier car la Constitution autorise la liberté de culte et de croyance. Le Conseil sud-africain des Eglises a condamné ces pratiques hérétiques, accusant ces pasteurs d’instrumentaliser le désespoir des plus pauvres pour se faire de l’argent. Dans la plus part des cas ces églises ne requiert pas de droit d’entrée, mais fonctionne sur le principe du don.Pour Pieter Coetze, qui va participer à la commission d’enquête, il ne s’agit pas d’interdire ces églises mais de contrôler les abus. « Cette enquête n’est pas une enquête sur la religion, mais plutôt sur le mauvaise usage fait de la religion, afin d’éviter qu’il ne se reproduise. » La commission doit rendre son rapport et ses recommandations d’ici avril l’année prochaine.
■ Au Togo, les ministères pullulent
Ces églises, qui prêchent et qui brisent, ont pris d’assaut les coins et recoins du pays à la recherche des âmes à délivrer. Dans un quartier de Lomé, à Gbégnédji, c’est l’effervescence tous les dimanches. Entre 9h et 13h, l’ambiance est électrique dans la zone à cause des nombreuses églises qui y officient à l’aide d’instruments modernes et de musique.
Elles sont nombreuses, très nombreuses aux dénominations diverses : ministère de la foi, ministère des rachetés de Dieu, ministère du salut et de la vérité… Des ministères, on en dénombre jusqu’à 856 à l’administration territoriale en 2009. Les adeptes y accourent toujours et les voisins ne cessent de s’en plaindre. « Le dimanche après les séances, certains groupes font encore leurs prières à partir de midi. Vendredi aussi. Ça me gène beaucoup », commente une habitante.
Les accusations sont nombreuses. On accuse les pasteurs de ces ministères de vendeurs d’illusion, de prêche à l’envolée avec de grands bruits, du fétichisme pour soutenir leurs affaires d’église… Les pasteurs sont aussi indexés d’adultère. Denise, journaliste a couvert une de ces affaires dans le ministère « power House », il y a quelques jours à Kpalimé, à 126 km au nord-ouest de Lomé, elle raconte : « Ce pasteur serait en train de commettre l’adultère avec une femme. Sous le coup de la colère le mari est allé menotter le pasteur devant ses fidèles pour leur expliquer toutes les manigances du pasteur. »
Ces églises, installées dans les quartiers sombres, en périphérie, à l’entrée des villages ou à leur sorties, ont malgré tout le vent en poupe, des âmes en détresse sont toujours dans l’attente d’être sauvées.
■ En RCA, le problème des pasteurs radicaux
En Centrafrique, l’Eglise protestante doit faire face à des prédicateurs évangéliques radicaux. Certains prétendent réaliser des miracles. D’autres promeuvent la violence intercommunautaire. Le révérend Nicolas Guérékoyamé-Gbangou est le président de l’alliance des Eglises évangéliques de Centrafrique. Il reconnaît qu’il a parfois du mal à faire face au phénomène.
« C’est une question de formation que les gens reçoivent. Comme je n’ai pas la possibilité d’aller écouter tous les prédicateurs. Mais nous reconnaissons que un peu partout, des gens peuvent dévier dans leurs enseignements, en mettant l’accent sur certains points qui les préoccupent : par exemple la libéralité, les miracles et autres », raconte le révérend, qui essaie de « limiter les dégâts ».
« Lorsque quelqu’un vient et qu’il échappe à notre attention, qu’il vient s’installer ou qu’il sillonne les provinces et qu’on a pas les moyens de l’arrêter, dés que nous apprenons la chose nous interpellons, nous attirons l’attention de nos pasteurs qui sont à l’intérieur du pays », commente Nicolas Guérékoyamé-Gbangou. Mais ce n’est pas toujours évident, « pour un pays de 623 000 km2 ». « Nous n’avons pas les moyens », déplore-t-il.
Avant de conclure : « si c’est à Bangui et qu’on apprend que quelqu’un vient et qu’il donne de mauvais enseignements, on convoque une grande rencontre pour apporter des corrections sur ce qu’il a enseigné. Et c’est comme ça que nous veillons sur la vie de l’Eglise dans la République centrafricaine. »
RFI