Tag: tanzanie

  • Tanzanie: John Magufuli met en doute la fiabilité des statistiques du coronavirus et évoque des manipulations

    Tanzanie: John Magufuli met en doute la fiabilité des statistiques du coronavirus et évoque des manipulations

    Le pays, qui compte officiellement 480 cas de Covid-19 dont seize morts, s’est contenté de fermer ses établissements scolaires.

    Le président tanzanien, John Magufuli, a publiquement mis en doute, dimanche 3 mai, les données officielles du coronavirus dans son pays, appelant à enquêter sur des irrégularités présumées au laboratoire national. La Tanzanie, qui a annoncé son premier cas le 16 mars, en compte désormais officiellement 480 dont seize morts, selon le dernier bilan publié mercredi, mais l’opposition accuse les autorités de dissimulation et de ne pas prendre l’épidémie au sérieux.

    Contrairement à la plupart des pays africains, qui, malgré un nombre de cas nettement inférieur à la plupart des autres régions du monde, ont décrété des mesures de confinement et des couvre-feux, la Tanzanie n’a fermé que ses établissements scolaires. Les commerces et les transports continuent de fonctionner normalement.

     M. Magufuli a fait état de faux cas positifs, y compris sur une papaye, une caille et une chèvre qu’il a dit avoir fait tester secrètement, incriminant la fiabilité du matériel ou du personnel du laboratoire et évoquant de possibles « sabotages ». « Il est possible qu’il y ait des erreurs techniques ou que les réactifs importés aient des problèmes. Il est également probable que les techniciens soient payés pour induire en erreur », a-t-il déclaré dans un discours en swahili retransmis par la télévision publique TBC.

    Trois députés décédés

    Le chef de l’Etat s’exprimait lors de la prestation de serment du nouveau ministre des affaires constitutionnelles et juridiques, Mwigulu Nchemba, qu’il a enjoint de se saisir de ce dossier. Le nouveau ministre succède à Augustine Mahiga, 74 ans, le troisième député tanzanien décédé en l’espace de onze jours sans explication officielle sur les causes de sa mort. En avril, le Parlement avait annoncé qu’un de ses députés avait été testé positif au coronavirus, sans en donner le nom, et l’opposition a annoncé vendredi qu’elle demandait à ses élus de ne plus y siéger.

    Si le président tanzanien a appelé ses concitoyens à éviter les « rassemblements non nécessaires », il les a aussi encouragés à continuer de faire marcher l’économie et à se rendre à la mosquée ou à l’église. Surnommé « Tingatinga » (bulldozer, en swahili), il s’est illustré depuis sa prise de fonctions, en 2015, en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption, mais il est aussi critiqué pour son autoritarisme.

    Don Kayembe avdc AFP

  • Tanzanie : Magufuli exhorte ses ministres à tirer profit des crises dans d’autres pays

    Tanzanie : Magufuli exhorte ses ministres à tirer profit des crises dans d’autres pays

    Le président tanzanien John Magufuli, réputé pour ses déclarations parfois abruptes et controversées, a appelé vendredi différents ministères de son pays à tirer profit des situations de crises générant des flux de réfugiés, en vendant des vivres destinées à l’aide alimentaire internationale.

    Le chef de l’État tanzanien s’exprimait à Dar es Salaam devant des représentants de son gouvernement et du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) qui venaient de signer un contrat portant sur la livraison de 36 000 tonnes de maïs à l’organisme onusien pour un montant équivalent à 8 millions d’euros.

    « Ces fonds qui sont alloués à l’aide pour nos amis réfugiés d’autres pays en conflit, il est de notre devoir d’en tirer profit. Nous devons absolument tirer avantage de leurs problèmes. Ils se battent chez eux et nous obtenons de l’argent », a déclaré John Magufuli.

    « Le marché est là »

    Face aux rires de la salle, le chef de l’État a tenté de nuancer son propos: « Je ne dis pas que je souhaite qu’ils se battent, mais s’ils se battent, que leur conflit soit source de profit pour nous. Parce que même si nous ne leur donnons pas de vivres, ils se battront. Nous ne voulons pas qu’ils se battent, mais s’ils se battent, profitons-en ».

    Soulignant que la Tanzanie a longtemps manifesté peu d’intérêt pour les marchés du PAM, John Magufuli a appelé ses services compétents, notamment le ministère de l’Agriculture, à saisir les opportunités.

    « Le marché est là : si le PAM demande même 200 000 tonnes, dépêchez-vous d’acheter auprès des producteurs et donnez au PAM », a ordonné le président tanzanien.

    En 2018, la Tanzanie avait vendu 31 000 tonnes de maïs au PAM, selon le ministère de l’Agriculture à Dar es Salaam.

    400 000 réfugiés

    En 2017, la Tanzanie abritait près de 400 000 réfugiés, provenant essentiellement du Burundi et de la République démocratique du Congo (RDC) et vivant, pour leur grande majorité, dans des camps surpeuplés du nord du pays, selon le ministère de l’Intérieur tanzanien.

    Alors que la Tanzanie a longtemps été louée pour ses efforts dans l’accueil des réfugiés, le gouvernement du président Magufuli exerce depuis 2017 des pressions sur les réfugiés, surtout Burundais, pour les contraindre à retourner dans leur pays, contre leur gré. Ces pressions ont été dénoncées par des organisations internationales de défense des droits de l’homme.

    L’origine de l’article >>

  • Tanzanie : au coeur du Vieux Boma, un passé en pierre de corail et bois de mangrove

    Tanzanie : au coeur du Vieux Boma, un passé en pierre de corail et bois de mangrove

    Avec cet ancien bâtiment, le Dar Center for Architectural Heritage, qui milite pour la préservation du patrimoine de Dar es-Salaam, a trouvé son repaire.

    «Nous sommes fiers que le plus vieux bâtiment de Dar es-Salaam soit toujours debout, bien qu’il ait été menacé de démolition », se réjouit Aida Mulokozi, directrice du Dar Center for Architectural Heritage (Darch), une organisation qui milite pour la préservation du patrimoine architectural de Dar es-Salaam. C’est dans le Vieux Boma, une bâtisse d’un blanc étincelant posée sur le front de mer, que le Darch a installé ses quartiers. « C’est un lieu symbolique de ce qui était un village de pêcheurs il y a cent cinquante ans et est devenu l’une des principales villes d’Afrique de l’Est », ajoute Mulokozi.

    Le Vieux Boma a été construit par le sultan Majid de Zanzibar en 1866 pour accueillir ses hôtes à cet emplacement qu’il avait baptisé « havre de paix » et qui est devenu la ville la plus peuplée de Tanzanie avec ses 4 millions d’habitants. Entre-temps, l’édifice a servi de bureau de l’administration coloniale allemande à partir de 1887, de poste de police et de prison sous la domination anglaise à partir de 1916, puis de bureaux de l’État tanzanien après l’indépendance, en 1962. « Ce seul bâtiment dit beaucoup de l’histoire de Dar es-Salaam, constate Annika Seifert, architecte allemande qui figure parmi les fondateurs du Darch. Nous n’aurions pas pu trouver meilleur lieu pour installer l’organisation. »

    Démolition évitée

    Le Darch s’est formé en 2014 en réunissant des personnes et des structures désireuses d’œuvrer à la préservation et à la promotion du patrimoine d’une ville en pleine métamorphose. Parmi elles, on compte l’Association des architectes tanzaniens, l’université d’architecture de Dar es-Salaam, le Goethe-Institut de Tanzanie ou encore le magazine d’architecture Anza et la maison d’édition tanzanienne Mkuki na Nyota.

    L’origine de l’article >>

  • Tanzanie: Amnesty International dénonce la répression tous azimuts

    Tanzanie: Amnesty International dénonce la répression tous azimuts


    Par
    RFI

    Publié le 04-11-2018
    Modifié le 04-11-2018 à 02:58

    En Tanzanie, Amnesty International pointe une « chasse aux sorcières » après les propos du gouverneur de Dar es Salaam appelant les habitants de sa province à dénoncer les homosexuels à partir de ce lundi 5 novembre.

    Amnesty International dénonce le projet du gouverneur de Dar es Salaam, Paul Makonda, de traquer et d’arrêter les homosexuels. « Nous avons reçu des informations comme quoi 5 000 personnes ont déjà été dénoncées à la police, c’est en tout cas ce qu’a dit le gouverneur de Dar es Salaam », rapporte Seif Magango, le directeur adjoint d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est.

    L’homosexualité constitue un crime en Tanzanie et elle est punie d’une peine minimale de 30 ans pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité. « Ce n’est pas quelque chose d’acceptable qu’un gouvernement comme celui de la Tanzanie appelle ses concitoyens à se retourner les uns comme les autres, souligne-t-il. En bref, on veut juste rappeler aux autorités tanzaniennes que c’est leur obligation de traiter leur population dans le respect des droits de l’homme et des principes auxquels elles se sont engagées sur le plan international et de ne pas autoriser cette chasse aux sorcières. »

    Le chef de la délégation de l’UE rappelé

    Mais en Tanzanie, cette chasse aux sorcières ne se limite pas aux personnes LGBT. Opposants, activistes ou encore journalistes en sont aussi l’objet. La répression est, selon l’organisation de défense des droits de l’homme, tous azimuts.

    « Cette répression contre les homosexuels ne devrait pas être perçue comme un élément isolé, insiste le directeur adjoint d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est. C’est quelque chose que l’on voit depuis que ce régime est arrivé au pouvoir. Il n’y a pas que la minorité LGBT qui est visée. Il ne se passe plus une semaine sans qu’une partie ou l’autre de la population ne soit menacée. Un jour, ce sont des musiciens qui sont arrêtés, des artistes empêchés de voyager, des groupes de la société civile qui sont fermés. On a même vu le président bannir de l’école les filles qui tombaient enceintes. »

    Même les diplomates en font les frais. Le chef de la délégation de l’Union européenne en Tanzanie a été rappelé à Bruxelles, a indiqué samedi à l’AFP une porte-parole de l’UE dans le pays. Dans un article publié vendredi, la Lettre de l’océan Indien affirmait que le gouvernement tanzanien avait donné 24 heures au diplomate néerlandais Roeland van de Geer pour quitter le pays.

    « Sur l’affaire de l’Union européenne, je ne connais pas tous les détails, précise Seif Magango, mais l’Union européenne dénonce régulièrement ces problématiques de droits de l’homme. Le gouvernement tanzanien essaie de faire taire toute voix dissidente, y compris au-delà de ses frontières, et cela devrait être condamné aussi. Cela démontre l’intolérance du gouvernement envers toute personne ou institution qui défend les droits des citoyens. »

    Read More

  • Tanzanie : le gouverneur de Dar es Salaam lance une campagne de dénonciation des homosexuels

    Tanzanie : le gouverneur de Dar es Salaam lance une campagne de dénonciation des homosexuels

    Afrique

    Tanzanie : le gouverneur de Dar es Salaam lance une campagne de dénonciation des homosexuels

    Texte par FRANCE 24

    Dernière modification : 30/10/2018

    En phase avec la rhétorique ciblant les homosexuels depuis l’arrivée au pouvoir en Tanzanie de John Magufuli, le gouverneur de la province de Dar es Salaam a demandé lundi soir aux citoyens de dénoncer les homosexuels, promettant des arrestations.

    Le gouverneur de la province de Dar es Salaam, en Tanzanie, a lancé une campagne contre l’homosexualité, appelant ses administrés, lundi 29 octobre, à dénoncer des homosexuels et promettant des arrestations dès la semaine prochaine.

    “J’ai des informations faisant état de la présence de nombreux homosexuels dans notre province”, qui comprend la ville de Dar es Salaam, capitale économique du pays, a déclaré lundi soir le gouverneur Paul Makonda en conférence de presse. “Ces homosexuels s’en vantent sur les réseaux sociaux. À partir d’aujourd’hui [lundi] jusqu’à dimanche, donnez-moi leurs noms”, a-t-il demandé à ses administrés.

    “Mon équipe ad hoc commencera à mettre la main sur eux lundi prochain”, a promis le gouverneur, membre du parti au pouvoir, le Chama cha Mapinduzi (CCM), et proche du président John Magufuli, également connu pour son hostilité envers les homosexuels. “Je sais que lorsque je dénonce l’homosexualité, il y a des pays qui sont fâchés contre moi. Mais je préfère courroucer ces pays que courroucer Dieu”, a poursuivi Paul Makonda.

    Le gouverneur, de foi chrétienne, a exhorté ses concitoyens à soutenir sa campagne contre l’homosexualité qui, selon lui, “foule au pied les valeurs morales des Tanzaniens et de nos deux religions chrétienne et musulmane”.

    Rhétorique officielle anti-gay instaurée en 2015

    L’homosexualité constitue un crime en Tanzanie, puni d’une peine minimale de 30 ans et pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité. La société tanzanienne ne tolère pas l’homosexualité, qui est ainsi pratiquée en cachette.

    Mais ce n’est que depuis l’élection du président Magufuli en octobre 2015 qu’une véritable rhétorique officielle dénonçant l’homosexualité, aussi bien masculine que féminine, s’est développée.

    En juin 2017, le chef de l’État avait affirmé que “même les vaches” réprouvent les pratiques homosexuelles. Quelques jours plus tard, le gouvernement avait menacé d’arrêter tous les défenseurs des homosexuels et promis d’expulser les étrangers qui militeraient pour leurs droits. Il avait mis cette menace à exécution en octobre 2017 en expulsant vers leur pays d’origine trois Sud-Africains accusés de “promouvoir” le mariage homosexuel.

    Avant cela, en février 2017, le gouvernement avait annoncé son intention de “publier une liste de gays qui vendent leur corps sur Internet”, avant de faire volte-face peu après, officiellement pour “des raisons techniques” et par souci de préserver les preuves à charge. Quelques jours plus tôt, il avait ordonné la fermeture de centres de santé spécialisés dans la lutte contre le sida, accusés de promouvoir l’homosexualité, une décision critiquée notamment par les États-Unis.

    Avec AFP

    Première publication : 30/10/2018

    Read More