Tag: tshisekedi

  • FMI, qui juge « réaliste » de revoir le budget à la baisse

    FMI, qui juge « réaliste » de revoir le budget à la baisse

    -Après des années d’absence, le Fonds monétaire international (FMI) a confirmé mercredi qu’il maintenait la pression sur la République démocratique du Congo (RDC), avec des « inquiétudes » sur l’exécution du budget 2020, en estimant qu’il est « réaliste » de le revoir à la baisse. « L’exécution du budget jusqu’à la mi-février suscite des inquiétudes en raison des pressions sur les dépenses et de la faible performance des recettes », écrit le représentant du FMI en RDC, Philippe Egoumé, dans un communiqué.

    Ces pressions « ont entraîné des avances de la banque centrale au gouvernement et une érosion des réserves internationales de la BCC » (Banque centrale du Congo), s’inquiète le communiqué publié à l’issue d’une nouvelle mission du FMI à Kinshasa.

    « La mission a souligné la nécessité de mettre immédiatement un terme aux avances de la banque centrale et de rembourser celles accordées », insiste le communiqué.

    Votée en décembre, la loi de finances prévoit un budget 2020 de 10,59 milliards de dollars (au taux actuel du franc congolais) pour quelque 80 millions d’habitants, dont les deux tiers vivent avec moins de deux dollars par jour, sans la moindre protection sociale.

    Annoncé mi-février sur le site internet du ministère des Finances, un « plan de trésorerie », qui tient compte de l’exécution du budget, ne prévoyait plus que 5,45 milliards de dollars de dépenses, pour des recettes légèrement moindres.

    Ce plan de trésorerie est « conforme à des prévisions de recettes réalistes », juge le FMI. Le ministère des Finances avait assuré que ce « plan de trésorerie » ne remettait pas en cause le budget 2020.

    Après quatre ans d’absence, le FMI a accordé fin décembre un crédit d’urgence de 368 millions de dollars à la RDC pour répondre « à ses besoins urgents en matière de balance des paiements ».

    Pays riche en minerais (cobalt, cuivre, coltan, or…), la RDC est l’un des pays les plus pauvres au monde en termes de revenu moyen par habitant (490 dollars par an et par habitant d’après la Banque mondiale).

    Avec son budget 2020 de 10 milliards de dollars, le gouvernement du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo voulait financer la gratuité de l’enseignement primaire, une promesse de campagne du chef de l’Etat.​

    Avec la libre

  • Le directeur de la société Safricas, Erwin Blattne libéré

    Le directeur de la société Safricas, Erwin Blattne libéré

    -Face au « principe de réalité » et aux pesanteurs congolaises, les bonnes intentions du président marquent le pas
    Les bonnes intentions ne suffisent pas… Un an après son accession au pouvoir dans des circonstances controversées, Félix Tshisekedi fait l’amère expérience des pesanteurs congolaises et des limites de la classe politique de son pays.
    Après les espoirs suscités par sa volonté déclarée de lutte contre la corruption, renforcée par la nomination de nouveaux magistrats, supposés plus intègres que leurs prédécesseurs, les désillusions se succèdent. La dernière en date est celle des saute mouton, ces viaducs qui étaient censés désengorger les grandes artères de Kinshasa.

    Un an après le début de travaux qui ont paralysé la capitale, il apparaît non seulement que la tâche est loin d’être terminée mais que des sommes importantes auraient été détournées par divers intervenants, ce qui a mené à la détention momentanée du directeur de la société Safricas. Erwin Blattner. Cette homme influent, personnalité en vue à Kinshasa a cependant quitté sa cellule sans autre forme de procès et il est douteux que l’enquête remonte jusqu’à Vital Kamerhe, le puissant directeur de cabinet du chef de l’Etat, présenté comme un ami de l’homme d’affaires.

    Auparavant, d’autres grands projets décidés dans la foulée de la « politique des cent jours » de Félix Tshisekedi se sont heurtés au principe de réalité : à Beni, les militaires engagés dans des combats meurtriers contre les milices islamistes n’ont pas touché leur prime de fin d’année, qui aurait été détournée par le général Sikabwe Fall, depuis longtemps mis en cause par l’ONU ; la promesse de mettre en place, sur plusieurs années, une assurance maladie universelle se heurte à la fermeté du Fonds monétaire international, qui a « retoqué » le budget de 11 milliards de dollars présenté par le Premier Ministe Ilunga Ilunkamba et le nouveau plan de trésorerie prévoir désormais deux fois moins de recettes et deux fois moins de dépenses.

    En outre, le principe de la gratuité de l’enseignement primaire, accueilli avec enthousiasme par toutes les familles du Congo, a été battu en brèche par les grèves des enseignants du réseau catholique (80% des écoles) tandis que dans les faits, bien des parents s’acquittent encore de frais scolaires ou participent à la rémunération des enseignants.
    Sur le plan politique également, le chef de l’Etat se rend compte qu’additionner les voyages, conquérir sa légitimité au delà des frontières ne suffit pas et qu’au pays aussi, il faut consolider ses alliances, assurer ses arrières. On en est loin : le parti de M. Tshisekedi, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) qui fut durant quarante ans un vivier de personnalités politiques ayant essaimé dans diverses formations n’a pas encore acquis l’expérience du pouvoir.

    L’entourage du président, parmi lesquels de nombreux nouveaux venus recrutés dans la diaspora, est soupçonné d’enrichissement rapide ; des piliers du parti ne font pas confiance au directeur de cabinet Vital Kamerhe, qui a l’expérience de la chose publique mais demeure un rival potentiel du chef de l’Etat… Mais surtout, le « mariage de raison » conclu, à la surprise générale, entre Félix Tshisekedi et le président sortant Joseph Kabila à l’issue d’un scrutin controversé et qui n’ont pas encore été suivies par des élections locales, connaît de nombreuses déchirures dans le contrat. Tout d’abord parce que le président Tshisekedi, à chacune de ses sorties à l’étranger, égratigne son prédécesseur sous la pression de ses interlocuteurs occidentaux qui, sans mesurer les risques, le somment de se démarquer de son partenaire et allié de circonstance. Lorsqu’il rentre au pays, le président, à chaque fois, se retrouve confronté à la réalité du rapport de forces, sachant bien que Kabila contrôle toujours le Sénat, l’Assemblée, qu’il garde son ascendant sur l’armée et dispose de « cartes cachées » comme ces armes de guerre qui arrivent nuitamment depuis la Tanzanie jusqu’au port de Tanganyika, sur les bords du lac du même nom, par l’entremise du gouverneur de la province qui n’est autre que Zoe Kabila, frère de l’ex chef de l’Etat….

    Lors de son dernier séjour à Kinshasa, l’envoyé spécial américain Peter Pham n’a pas mâché ses mots : au nom de la lutte contre la corruption, il a sommé Tshisekedi de sévir contre le « clan Kabila », c’est-à-dire de détricoter l’ alliance qui avait cependant permis la transition pacifique.
    C’est peut-être pour cela qu’en lieu et place de mesures de fond, les coups d’épingle se succèdent, frappant d’anciens caciques : interpellation de Kalev Mutomb, l’ancien chef de l’ANR (Agence nationale de renseignements), humiliation de l’ancien Ministre de l’Intérieur et « dauphin » de Kabila Emmanuel Shadary empêché de se rentre au Burundi en compagnie de Marcellin Cishambo ex- gouverneur du Sud Kivu, interpellation de Jaynet Kabila, la sœur jumelle…

    Jusqu’à présent, à part des protestations de circonstance, le « clan Kabila » s’est gardé de toute réaction précipitée et il assure que l’accord de coalition est toujours valable. Mais si Félix Tshisekedi se montre jusqu’à présent prudent, avançant à pas feutrés sur le fil du rasoir, sans doute n’oublie –t-il jamais que son partenaire demeure un grand fauve qui prépare ses coups avec plusieurs longueurs d’avance…

    Avec Colette Braeckman

  • Le président Felix Tshisekedi invite le roi Philippe au 60e anniversaire de l’indépendance

    Le président Felix Tshisekedi invite le roi Philippe au 60e anniversaire de l’indépendance

    -Le président congolais Félix Tshisekedi a invité le roi Philippe aux festivités qui marqueront fin juin le 60e anniversaire de l’indépendance du pays, a indiqué vendredi la Première ministre Sophie Wilmès, en visite en République démocratique du Congo.

    “Le président a dit que le Roi était invité”, a indiqué Mme Wilmès. L’invitation officielle a été envoyée. “Nous allons voir cela en juin. Il y aura probablement d’ici là un nouveau gouvernement”, a commenté la Première ministre du gouvernement d’affaires courantes.

    L’invitation a été prononcée lors d’un tête-à-tête jeudi midi, alors que le président congolais et la Première ministre belge évoquaient le renouveau des liens entre les deux pays. M. Tshisekedi avait choisi la Belgique en septembre dernier pour sa première visite officielle en Europe en tant que président.

    Sophie Wilmès rappelle à Lubumbashi sa volonté de reprendre la coopération militaire

    Avec la réouverture du consulat-général de Lubumbashi, les liens diplomatiques entre la Belgique et la République Démocratique du Congo (RDC) continuent de se normaliser. Mais la coopération militaire, qui avait été brutalement interrompue en 2017 n’a toujours pas repris, malgré le souhait exprimé par la Belgique de la relancer. La première ministre Sophie Wilmès y est revenue dans son discours prononcé à l’occasion de la réouverture officielle du consulat-général. “Si les Congolais le veulent, nous sommes résolument prêts à partager notre expertise”, a-t-elle indiqué. La question de la volonté de la RDC reste posée. Les ministres belges ont rencontré mercredi à Kinshasa plusieurs membres du gouvernement congolais, mais pas le ministre de la Défense, un homme de confiance de l’ancien président Joseph Kabila. Ils ont par contre rencontré l’attaché militaire de l’actuel président Félix Tshisekedi.

    Pour Sophie Wilmès, la réouverture du consulat-général à Lubumbashi représente “un moment très symbolique” et “un nouveau départ”. “Le consulat est le lien physique entre les Belges et les Congolais dans la région.”

    Les deux pays semblent vouloir tourner la page de la crise diplomatique. Des accords ont déjà été conclus ces derniers mois et Sophie Wilmès a exprimé l’espoir que de nouvelles étapes seront franchies dans les semaines et les mois à venir. “Ce nouveau départ doit reposer sur une question centrale: que pouvons-nous faire de notre côté pour parvenir à une amélioration mutuelle de nos deux pays?” La Première ministre a mentionné la coopération au développement et la coopération en matières militaire, de police et de justice. Fin mars, une importante mission commerciale se rendra également à Kinshasa et à Lubumbashi.

    Mais les liens ne peuvent pas être resserrés “sans un dialogue juste et sincère”, et la Belgique continuera donc d’insister sur “des questions plus difficiles” telles que les droits de l’homme et l’insécurité, a ajouté Mme Wilmès.

    Avec Belga

  • Un deuxième entrepreneur étranger en détention préventive

    Un deuxième entrepreneur étranger en détention préventive

    Cour Supreme de Justice

    -Le patron libanais d’une entreprise de construction a été placé en détention préventive en République démocratique du Congo, résultat d’une vaste enquête sur des détournements de fonds publics présumés dans le financement des grands chantiers lancés par le nouveau chef de l’État, a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
    Jamal Sammih, patron d’une société nommée Somibo, est le deuxième entrepreneur étranger visé par cette information judiciaire. Issu d’une des familles qui dominent l’économie congolaise, David Blattner, de nationalité américaine, a été arrêté vendredi dernier.
    « Dans le cadre des travaux d’urgence du chef de l’État, il (M. Sammih) avait gagné le marché de construction de 4.500 maisons sur toute l’étendue de la République, à raison de 300 maisons par province. Après avoir reçu 17 millions de dollars du Trésor public, il n’y a que 17 maisons construites », a indiqué à l’AFP une source judiciaire.
    Le coût de construction de chaque maison est de 19.000 dollars, a-t-on indiqué.
    La défense n’était pas joignable mardi matin.
    Sammih rejoint en détention préventive David Blattner, directeur général de l’entreprise de travaux publics Safricas-Congo, dont le placement en détention préventive a été annoncé par des sources gouvernementales.
    Safricas-Congo est l’une des entreprises qui exécutent les travaux de construction de sept ponts routiers à Kinshasa pour alléger les bouchons aux grands carrefours de la capitale (les « sauts-de-mouton »).
    Près d’un an après l’annonce le 2 mars 2019 des travaux dans le cadre du « programme d’urgence des 100 jours » du nouveau président Félix Tshisekedi, aucun « saut-de-mouton » n’a été inauguré.
    L’entreprise est soupçonnée « d’abus de confiance puisque bien qu’ayant encaissé l’argent de l’État, Safricas n’a pas réalisé, comme il se devait, les travaux de construction de sauts-de-mouton conformément au délai imposé dans le contrat, soit trois mois », avait déclaré samedi à l’AFP une source judiciaire.
    Le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende a souhaité jeudi que cette information judiciaire marque « le début du renouveau » de la justice en RDC, « pour un véritable État de droit, avec une justice qui doit aller jusqu’au bout des affaires dont elle est saisie ».​

    Avec libre Afrique

  • RDC – Bruno Tshibala : « L’UDPS n’appartient pas à une famille ! »

    RDC – Bruno Tshibala : « L’UDPS n’appartient pas à une famille ! »

    -De l’audace, Bruno Tshibala en a à revendre. Devenu Premier ministre, cet ancien compagnon de route de Tshisekedi rêve de reprendre les rênes du premier parti d’opposition. Peu lui importe qu’il en ait été exclu.

    Bruno Tshibala connaît bien la prison de Makala, à Kinshasa. Au cours de sa longue carrière d’opposant, il y a fait plus d’une quinzaine de séjours, ainsi qu’il aime à le rappeler. Le dernier, c’était il y a moins d’un an, pour avoir été l’un des organisateurs des violentes manifestations de septembre 2016. À l’époque, il s’agissait de protester contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila, dont il devenait évident que, contrairement à ce que prévoyait la Constitution, il ne quitterait pas son fauteuil de président le 19 décembre 2016.

    La répression avait fait plusieurs dizaines de morts (56, selon Human Rights Watch) et des dizaines de personnes avaient été arrêtées. Interpellé à l’aéroport de Ndjili le 9 octobre 2016 alors qu’il s’apprêtait à quitter le pays, Bruno Tshibala avait passé sept semaines en détention.

    Depuis, le destin de cet homme de 61 ans a radicalement changé. Nommé Premier ministre le 7 avril dernier, l’ancien détenu parcourt désormais le monde escorté par la police. Joseph Kabila n’est plus ce président honni qu’il voulait renverser il y a encore quelques mois : « Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, c’est un homme de parole qui m’a étonné par son humilité et sa sincérité », explique-t‑il à Jeune Afrique, tout sourire derrière ses lunettes noires, lors d’une visite à Paris mi-septembre. Lui qui a tant de fois eu à subir les foudres de la justice de son pays estime même que celle-ci est « digne de confiance ».

    Militant de l’UDPS

    Le pouvoir congolais, qui cherchait depuis longtemps à l’attirer dans ses filets, peut se réjouir. Car l’homme qui tient désormais ce discours fut l’un des plus proches collaborateurs d’Étienne Tshisekedi, le charismatique leader de l’opposition décédé le 1er février. Juriste de formation, diplômé de l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville, Bruno Tshibala fut un militant de la première heure de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

    Je crois que Tshisekedi me préparait à lui succéder

    Originaire du Kasaï, comme Tshisekedi, il gagne la confiance du « Vieux » dès les années 1980, à une époque où personne n’ose encore défier le dictateur Mobutu Sese Seko dans la rue. En janvier 1988, c’est lui qui a l’idée d’organiser le premier ­meeting public du parti, au pont Kasa-Vubu, à Kinshasa, pour rendre hommage aux premiers « martyrs » du mobutisme, exécutés non loin de là en 1966. Tshisekedi et plusieurs de ses lieutenants – dont Tshibala – sont arrêtés, ce qui contribuera grandement à sa réputation de courage et à sa popularité.

    Ces dernières années, alors qu’Étienne Tshisekedi s’isolait de plus en plus et que sa santé déclinait, il était l’un des rares cadres du parti à conserver un accès direct au chef. Il n’y avait guère que sa famille qui pouvait alors en dire autant. Bruno Tshibala y voit une marque de confiance, et même un signe pour l’avenir : « Je crois que Tshisekedi me préparait à lui succéder », dit-il. « Tshisekedi n’a jamais désigné de successeur, tempère Tharcisse Loseke, un ancien de l’UDPS pourtant proche de Tshibala. Il a toujours laissé les cadres se neutraliser entre eux. »

    Une prise de choix

    Quoi qu’il en soit, pour le pouvoir, qui cherche à désorganiser la maison Tshisekedi, Tshibala est une prise de choix. Il est encore dans une cellule à Makala, en fin d’année dernière, lorsque Joseph Kabila envoie un de ses représentants lui proposer la primature. « J’ai décliné parce que je n’avais pas de mandat pour accepter, explique l’intéressé. Il n’y avait pas [encore] eu d’accord entre le pouvoir et l’opposition. »

    Je sais qu’Étienne Tshisekedi n’aurait jamais désigné son fils Félix comme son dauphin

    Cette rencontre, vite ébruitée, trouble ses camarades, mais Tshibala est toujours fidèle à Tshisekedi lorsque est enfin trouvé un terrain d’entente, le 31 décembre 2016. L’accord signé ce jour-là prévoit que le chef de l’État reste en fonction malgré l’expiration de son mandat, mais qu’une élection devra être rapidement organisée pour lui trouver un successeur. Quant au poste de Premier ministre, il doit revenir à l’opposition, alors regroupée au sein du « Rassemblement ».

    Le pouvoir traîne les pieds, mais c’est la mort d’Étienne Tshisekedi qui achève le fragile édifice. Pour le remplacer, un tandem est désigné : Pierre Lumbi, un proche de l’ambitieux opposant Moïse Katumbi, la bête noire du régime, et Félix Tshisekedi, le fils du défunt chef de l’opposition. Tshibala, qui n’a pas été consulté, s’insurge. « Un groupe de gens proches de M. Katumbi s’est permis d’opérer une réforme inappropriée, illégale et inopportune du Rassemblement, clame-t‑il. Quant à Félix, je sais que son père, que j’ai côtoyé pendant plus de trente ans, ne l’aurait jamais désigné comme son dauphin. L’UDPS n’appartient pas à une famille ! »

    Menace du « doyen de l’opposition »

    Tshibala fonde alors une nouvelle faction du Rassemblement, ce qui lui vaut d’être exclu de l’UDPS par ses anciens camarades. Ces divisions font le jeu du pouvoir, qui s’empresse de nommer Tshibala à la primature. Son investiture, au Palais du peuple, le 16 mai, se fait sous les protestations assourdissantes des élus de l’opposition. Les Occidentaux – les Belges en tête – déplorent aussi ce choix et dénoncent le dévoiement d’un accord sur lequel ils avaient beaucoup misé.

    Mais il en faut plus pour doucher l’enthousiasme du nouveau Premier ministre. Malgré la grave crise économique que connaît la RD Congo, il se targue d’avoir fait revenir le pays à un « apaisement général ». « La situation est sous contrôle, y compris dans les Kasaïs, où les milices Kamwina Nsapu ont été démantelées », assure-t‑il.

    Son prochain défi ? Organiser un congrès de l’UDPS, dont il continue de se revendiquer, pour en reprendre le contrôle. Pour l’instant, les militants fidèles à Félix Tshisekedi lui interdisent tout accès au siège du parti, dans le quartier de Limete, à Kinshasa. Qu’à cela ne tienne. Tshibala, le « doyen de l’opposition », comme il aime à se définir, menace d’utiliser les pouvoirs de l’État pour mater ses alliés d’hier.


    Un budget très serré

    Avec 50 % d’inflation et une monnaie qui a perdu 30 % de sa valeur depuis le début de l’année, Bruno Tshibala n’a pas la tâche facile. « Nous avons hérité d’une situation économique très compliquée, reconnaît le Premier ministre congolais. C’est la conséquence directe de la baisse des cours des matières premières. » Pour faire face à cette situation, il dit miser avant tout sur la lutte contre la corruption et contre « ceux qui thésaurisent la monnaie ».

    On voit mal, cependant, comment le pays pourrait sortir de cette mauvaise passe sans l’appui budgétaire des bailleurs étrangers, comme le Fonds monétaire international (FMI). Or, en cette période sensible, ceux-ci sont peu enclins à faire confiance à Kinshasa, d’autant que la date des élections n’est pas connue. « Le scrutin à venir devrait coûter 1,3 milliard de dollars (1,1 milliard d’euros), affirme Bruno Tshibala. Ce n’est pas une sinécure. Le gouvernement entend tout faire pour financer cette enveloppe. Mais si nous n’y arrivons pas, nous nous tournerons vers nos partenaires traditionnels. »


    Gouvernement présidentiel

    Depuis le départ de Matata Ponyo Mapon, en novembre 2016, Bruno Tshibala est le deuxième Premier ministre issu des rangs de l’opposition. Son prédécesseur, Samy Badibanga, n’avait pas réellement eu le temps de gouverner : à peine plus d’un mois après sa nomination, l’accord du 31 décembre était signé et prévoyait son remplacement. Ni Badibanga ni Tshibala n’ont eu les coudées franches pour former leur gouvernement : les postes clés ont été confiés à des membres du clan présidentiel.

    Avec J.A

  • jean Marc Kabund sceptique quant au rapatriement du corps de Tshisekedi

    jean Marc Kabund sceptique quant au rapatriement du corps de Tshisekedi

    -Le secrétaire général du principal parti d’opposition congolais, l’UDPS, Jean-Marc Kabund-a-Kabund, a affiché son scepticisme quant au rapatriement début septembre à Kinshasa de la dépouille du défunt président du parti, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, décédé le 1er février dernier à Bruxelles.

    Document signé

    Un accord a été signé le 6 juin en vue de l’organisation des obsèques de M. Tshisekedi par trois parties: le gouvernement congolais, en la personne du ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, la famille du défunt, réprésentée par son frère, Mgr Gérard Mulumba Kalemba, et M. Kabund, au nom de l’UDPS.

    Le gouvernement, qui a signé en dernier (lieu), devait le (ce document) mettre à notre disposition dès sa signature. Malheureusement, il ne l’a pas fait“, a affirmé mardi le responsable de l’UDPS à l’agence Belga.

    L’existence de ce document de deux pages n’a toutefois été révélée que le 11 août, date à laquelle il a été publié sur les réseaux sociaux.

    Il prévoit notamment qu’un “avion spécial” soit dépêché à Bruxelles pour “ramener à Kinshasa la dépouille et les membres de la famille s’y trouvant“.

    Comment cela va-t-il se passer?

    Selon M. Kabund, arrivé lundi à Bruxelles notamment pour rencontrer la veuve de M. Tshisekedi, Marthe, ce document n’a jamais été remis à l’UDPS après signature.

    Quid de la suite? “, s’est-il interrogé en rappelant qu’une équipe conjointe de dix personnes (quatre pour le gouvernement, trois pour la “famille biologique” et autant pour le parti) devait être mise sur pied. Mais elle ne l’a pas encore été, a assuré le responsable de l’UDPS.

    Je me pose la question s’ils (le gouvernement) vont affréter l’avion pour rapatrier le corps et dans quel cadre. Comment cela va-t-il se passer concrètement? “, s’est-il encore demandé.

    Avec RTBF

  • Les hésitations de la famille d’Etienne Tshisekedi sur le lieu de l’enterrement

    Les hésitations de la famille d’Etienne Tshisekedi sur le lieu de l’enterrement

    Manifeste de campagne Tshisekedi

    -Dans une interview à VOA Afrique, le frère cadet d’Etienne Tshisekedi, Mgr Gerard Mulumba, l’évêque de Mweka, a indiqué que la famille de l’opposant congolais envisage actuellement deux options : l’enterrement à Bruxelles ou au siège de l’UDPS à Kinshasa

    La famille a annoncé la semaine dernière que la dépouille de Tshisekedi ne rentrera pas en RDC le 11 mars comme prévu. Elle a rejeté le périmètre que la ville de Kinshasa a offert pour l’enterrement au cimetière de la Gombé.
    tshisekedi 2

    “A mon retour à Kinshasa, j’ai trouvé que la base de l’UDPS, et même toutes les autres personnes n’acceptaient pas qu’Etienne (Tshisekedi) soit enterré au cimetière de la Gombé. C’est pour cela que j’ai vu les autorités pour leur signifier le refus”, explique Mgr Mulumba qui dit avoir même fait l’objet des menaces de la part des partisans de l’UDPS pour avoir accepté au préalable la proposition du pouvoir.

    Pourtant, soutient Mgr Mulumba, “nous (NDLR : la famille) sommes fatigués de ce problème mais si ça traîne ce n’est pas à cause de nous mais c’est parce que nous avons trouvé un blocage auprès des autorités”.

    “Nous ne voulons pas que la situation continue. D’ailleurs, les membres de la famille qui sont à Bruxelles sont vraiment fatigués, c’est pour cela qu’ils étaient déjà d’accord pour l’enterrer à la Gombe, malgré eux”, affirme-t-il. Selon l’évêque de Mweka, il pourrait y avoir de nouvelles negociations avec le gouverneur de Kinshasa qui rentrera de voyage dans deux jours.

    Les autorités de Kinshasa avaient déjà rejeté, lors des discussions précédentes, les autres propositions du parti et de la famille, évoquant entre autres le respect de la loi en la matière, les raisons de sécurité liées aux craintes d’une profanation.

    Les travaux de construction du caveau prévu par les autorités de Kinshasa ont dû être arrêtés cette semaine à la demande de la famille.

    L’UDPS insiste désormais pour que son leader soit mis en terre devant son siège.

    “Si les autorités refusent, il faut que nous puissions considérer l’option de l’enterrer en Belgique.”, soutient Mgr Mulumba.

    La polémique prend de l’ampleur. Les partisans de M. Tshisekedi exigent aussi la mise en place d’un nouveau gouvernement que dirigerait Felix Tshiskedi, son fils, désigné par une lettre laissée par son père.

    Cette exigence politique de l’UDPS “, nous ne la posons pas comme condition”, souligne Mgr Mulumba.

    M. Tshiskedi est décédé le 1er février à Bruxelles de suite d’une embolie pulmonaire.

  • Obsèques de Tshisekedi au cimetière de la Gombé: réactions à l’UDPS

    Obsèques de Tshisekedi au cimetière de la Gombé: réactions à l’UDPS

    -En RDC, la ville de Kinshasa a décidé hier d’attribuer un carré de 500m² pour accueillir la dépouille mortelle d’Etienne Tshisekedi au cimetière de la Gombé à Kinshasa. Le gouverneur de la ville de Kinshasa a donc finalement tranché en faveur de cette solution, contre l’avis des responsables de l’UDPS, qui avaient demandé que l’opposant historique soit inhumé au siège de son parti à Limete. Reportage au siège de l’UDPS.

    Dans la cour du siège de l’UDPS, comme presque tous les jours depuis le décès du « sphinx de Limete », se tient un concert de musique traditionnelle du Kasaï. Ici, dans le soleil de fin d’après-midi, la décision du gouverneur de Kinshasa d’enterrer Etienne Tshisekedi au cimetière du centre-ville passe difficilement.

    « Au lieu que le gouverneur puisse nous répondre, subitement nous avons appris comme tout le monde, à travers les médias, qu’il avait signé un arrêté officialisant l’endroit ; là, devant le cimetière de la Gombé, explique à RFI Augustin Kabouya, porte-parole de l’UDPS. Nous, en tant que sa famille politique, nous n’avons fait aucun bruit. Nous avons pris seulement acte, en attendant que la famille biologique du président puisse se prononcer ».

    Pas de « bruit » du côté des cadres du parti, mais dehors, parmi les combattants de l’UDPS, c’est une autre histoire : « On ne peut pas enterrer Etienne Tshisekedi dans le cimetière. Nous préférons qu’on enterre Etienne Tshisekedi sur le lieu public… », explique un militant. Un autre renchérit : « Ils doivent quand même savoir que Tshisekedi, c’est une icône. Pas de cimetière ! Si jamais on veut nous donner un endroit, nous allons ériger sa tombe au niveau de la permanence de notre parti. Et que personne ne vienne nous en vouloir, parce que c’est une propriété privée. Quiconque s’approcherait d’ici, il va trouver les combattants sur ses épaules ! ».

    En attendant, les autorités de la ville assurent que les travaux d’aménagement de la tombe d’Etienne Tshisekedi commenceront dans les prochains jours devant le cimetière de la Gombé.

    RFI

  • Le cimetière de la Gombe se prépare à accueillir la dépouille de Tshisekedi

    Le cimetière de la Gombe se prépare à accueillir la dépouille de Tshisekedi

    -Il aura fallu attendre un mois. Trente jours après la mort d’Etienne Tshisekedi en Belgique, un accord sur son inhumation a finalement été trouvé. La famille de l’opposant historique congolais a annoncé que son corps serait rapatrié à Kinshasa le samedi 11 mars. Et coïncidence ou non, au cimetière de la Gombe, en plein centre-ville, où doit être inhumé l’opposant historique, les travaux ont justement démarré mardi. Reportage.

    A genoux, deux ouvriers étalent une épaisse couche de ciment sur le sol. Un peu plus loin une bétonnière déverse une nouvelle cargaison dans une brouette. Depuis le matin, ils sont une vingtaine à pied d’œuvre sur le futur site du tombeau d’Etienne Tshisekedi.

    Un grand trou rectangulaire a déjà été creusé dans la terre. « La place de la tombe est ici, explique Ibrahim Tarhini, l’un des architectes du chantier. Tout autour, on va faire l’escalier avec du marbre et des décorations. On travaille jour et nuit pour terminer dans dix jours. »

    Dix ou 15 jours a déjà prévenu l’entreprise suivant les aléas de la pluie. Dans l’immédiat le futur tombeau ressemble encore à un terrain vague en chantier. Un petit bureau du ministère de l’Intérieur doit être rasé, deux arbres coupés et l’ensemble du terrain de 14 m de large sur 42 m de long, en retrait du boulevard central de Kinshasa, nettoyé.

    Mais les autorités de la ville semblent vouloir être prêtes pour le 11 mars, la date choisie par la famille, même si mardi soir le gouvernement disait n’avoir pas encore reçu de notification officielle ni discuté de la suite des détails techniques pour accueillir la dépouille mortelle du plus grand opposant du pays.

    RFI

  • Ce que l’on sait de la lettre d’Étienne Tshisekedi à Joseph Kabila

    Ce que l’on sait de la lettre d’Étienne Tshisekedi à Joseph Kabila

    -Les évêques catholiques, médiateurs des pourparlers en cours en RD Congo, ont reconnu ce vendredi que l’opposant Étienne Tshisekedi, décédé début février, avait laissé une lettre au président Joseph Kabila. La missive produira-t-elle l’effet escompté ? Rien n’est moins sûr.

    Même si son contenu n’a toujours pas été révélé, on en sait un peu plus sur la lettre écrite par Étienne Tshisekedi quelques jours avant sa mort. Son destinataire est bien Joseph Kabila, le président de la RD Congo. Pour mettre fin aux spéculations, la Conférence nationale épiscopale du Congo (Cenco) a fait une mise au point à ce sujet vendredi 24 février, à Kinshasa.

    Contrairement aux rumeurs répandues dans le pays, la fameuse lettre n’a pas été remise aux évêques à la veille du dernier départ de l’opposant historique en Belgique. Mais bien avant ! « Le 17 janvier 2017, M. l’abbé Théo Tshilumbu [alors secrétaire particulier de Tshisekedi, ndrl] et M. Pierre Lumbi [cadre du Rassemblement de l’opposition] ont déposé au bureau de la médiation de la Cenco une lettre provenant de M. Étienne Tshisekedi destinée au chef de l’État », indique la Cenco dans une déclaration lue devant la presse par M. l’abbé Donatien Nshole, son porte-parole.

    « Les porteurs de cette missive ont donné avec insistance trois conditions pour sa remise à qui de droit : la stricte discrétion, attendre le moment opportun − c’est-à-dire si toutes les négociations entre le Rassemblement et la Majorité présidentielle (MP) n’aboutissent pas − et la remise en mains propres au destinataire », souligne le communiqué de la Cenco.

    Malgré plusieurs pressions, et pour des « raisons éthiques », les évêques ont attendu leur rencontre avec Joseph Kabila, le 20 février, pour lui remettre la lettre de son meilleur rival, décédé au début du même mois à Bruxelles et dont le rapatriement du corps se trouve aujourd’hui au coeur des querelles politiciennes.

    Lettre morte ?

    Selon certains, le courrier contiendrait le nom du futur Premier ministre, poste qui doit revenir au Rassemblement de l’opposition selon les termes de l’accord de la Saint-Sylvestre. Étienne Tshisekedi aurait porté son choix sur son fils, Félix.

    Problème : le président Kabila a « estimé qu’il revient au futur président du conseil des sages du Rassemblement de lui présenter la liste des candidats » premiers ministrables, selon les évêques. Passant ainsi outre le compromis politique conclu le 31 décembre qui voudrait que le Rassemblement « présente » un seul nom, en vue de la nomination. Une disposition à laquelle s’accroche le principal regroupement de l’opposition.

    Joseph Kabila aurait souhaité un contact direct avec le successeur de Tshisekedi à la tête du Rassemblement.

    Visiblement, le couac demeure après la présentation de la correspondance de Tshisekedi à Kabila. À quoi aura-t-elle servi ? Ne risque-t-elle pas de rester lettre morte ?

    La médiation, elle, soutient que la missive n’a pas été récusée par le chef de l’État. Ce dernier aurait plutôt souhaité un « contact direct » avec le successeur de Tshisekedi à la tête du Rassemblement. Et comme la plateforme peine à trouver un remplaçant au « Vieux », le statu quo est assuré. À dix mois de l’organisation de plus en plus hypothétique de la présidentielle.

    J.A