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Source : L’Express – Philippe Coste
Sa cote de popularité qui dépasse de près de 20 points celle du président Obama la propulse actuellement au devant de la scène politique intérieure. Les américains pensent que ses positions défendent mieux leurs intérêts que celles très conciliantes de l’actuel président.
Certes, on est loin de l’”axe du mal” cher à l’ex-président George W. Bush… Mais les propos peu amènes de Hillary Clinton sur l’Iran, le 15 février, lors d’une escale au Qatar pendant sa tournée au Moyen-Orient, ont ragaillardi la diplomatie américaine.
En affirmant que le régime de Téhéran “se rapproche de plus en plus d’une dictature militaire“, la secrétaire d’Etat ne s’est pas contentée de déplorer le pouvoir croissant des Gardiens de la Révolution au sein d’une République islamique aux ambitions nucléaires, elle a rompu avec le ton conciliant et la politique de la main tendue, promue depuis un an par Barack Obama, son patron et ancien rival lors des primaires démocrates. Dans les jours qui ont suivi, l’approbation chaleureuse venue de la Maison-Blanche a semblé confirmer le durcissement diplomatique de Washington, autant que la revanche de Hillary.
Elle attendait son heure
En la désignant secrétaire d’Etat, le vainqueur de l’élection présidentielle s’est octroyé les services d’une personnalité aussi populaire que lui sur la scène mondiale, tout en s’assurant le contrôle de celle qui fut une politique acharnée durant la course à l’investiture démocrate : des mois durant, elle avait fustigé la “naïveté“, l’”inexpérience internationale” et même le “pacifisme bêlant” du jeune sénateur de l’Illinois.
S’est-elle fait rouler comme une débutante ? Mandatée par Washington, le 1er novembre dernier, pour imposer le gel des implantations israéliennes, préalable aux pourparlers israélo-palestiniens, la secrétaire d’Etat, apparemment convaincue de la bonne volonté de Benyamin Netanyahu, a applaudi l’offre “sans précédent” faite par le Premier ministre israélien d’un arrêt partiel de ces colonies, excluant Jérusalem-Est… C’était un marché de dupes, promis au refus palestinien.
Devenue chef de la diplomatie, Hillary a fait preuve de loyauté et maintenu un profil bas à Washington, au point d’attendre huit mois, figée au côté d’Obama dans toutes les manifestations officielles, avant d’accorder enfin une interview à l’une des influentes émissions politiques dominicales. Au-delà des frontières des Etats-Unis, en revanche, elle n’a cessé de se montrer… Sur son site Web elle affiche un record : 366 000 kilomètres parcourus en un an. Secondée, voire encadrée par des émissaires d’envergure, tels Richard Holbrooke pour l’Afghanistan et George Mitchell au Moyen-Orient, la globe-trotteuse n’en a pas moins affiché, aux quatre coins du monde, des convictions inchangées depuis l’époque des primaires démocrates.
De la critique aux coups de griffe
Ses critiques, plutôt conservatrices, sur le manque de conditions politiques accompagnant l’aide au développement américaine, son approbation rapide du faux plan de réduction des colonies israéliennes de Netanyahu et ses coups de griffe contre le gouvernement pakistanais, “étrangement incapable de localiser Ben Laden sur son territoire“, ont pu irriter la Maison-Blanche. Mais le résultat est là : sa cote de popularité dépasse de 10 à 20 points celle du président. “Elle se montre plus ferme qu’Obama sur les questions liées à la sécurité internationale, commente David Hill, sondeur républicain. Cela lui donne un avantage auprès des électeurs centristes, et même de certains conservateurs.”
Hillary Clinton a tenu à faire savoir qu’elle pourrait renoncer à ses fonctions épuisantes après 2012. Et ce ne serait pas, à l’entendre, pour préparer la présidentielle suivante…