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AU COEUR DU PROBLEME DE L’OPPOSANT CONGOLAIS: LA CRISE POST-ELECTORALE, UN PARFAIT TEST


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Par Jean-Marie Dikebelayi, Pays-Bas

Deputes nationaux sortants

-La crise politique congolaise qui a commencé depuis la publication des résultats contestables et contestés de l’élection présidentielle, et qui s’est accentuée après la publication de ceux de la législative – à en juger par le nombre des recours (près de 500 recours, avons-nous appris) – va connaître un nouvel épisode: la mise à l’épreuve des loyautés politiques avec le ralliement ou non, par les députés de l’opposition, de l’Assemblée Nationale issue de ces élections de la honte.

Etouffés, voire même étranglés pendant la législature précédente, nous avons vu une meûte de certains politiciens retrouver de l’air et de la voix à la veille de ces deux scrutins, grâce au souffle et à la dynamique insufflés à la campagne par le retour d’Étienne Tshisekedi wa MUlumba sur la scène politique.

On avait fait le pari que l’offre politique incarnée par cette nouvelle dynamique allait enrichir le débat politique, et surtout se hisser à la hauteur de la demande des préoccupations des congolais.

Force est de constater que les objectifs de certains membres qui se réclament de cette plate-forme dans cette lutte restent peu clairs. C’est pourquoi ce combat qu’ils disent tous mener exige un décryptage.

Ce qui frappe à première vue dans la stratégie de lutte de l’opposition congolaise, c’est sa capacité à sauter sur les opportunités et son incapacité d’engendrer de nouvelles situations. Plus fléxible que constante, moins créative que réactive, plus défensive qu’offensive, elle se trouve actuellement sous le feu de vives critiques.

D’un côté, sa duplicité, son double langage, son inconstance et son inconsistance sont dénoncés à travers les sorties malencontreuses de certains de ses ténors, qui mettent en évidence les pratiques qui forment des modèles des politiciens congolais et des relations qui les unissent et qui confortent notre conviction selon laquelle les politiciens sont ceux qui incarnent le mieux l’incapacité des congolais à changer les choses qui leur sont imposées. Et quand on y réfléchit bien, on est en droit de se demander si on ne se trouve pas là au coeur du problème de l’opposant congolais. En effet, l’opposant congolais, en règle générale n’a jamais été opposant pour changer les choses.

De l’autre côté, tel l’or qui se reconnaît par l’épreuve du feu, la qualification d’opposant ou non se précise dans une conjoncture de crise. Les défections et les retournements de la veste au beau milieu de la bataille laissent planer l’incertitude qui favorise les manoeuvres au dépens des objectifs, manoeuvres qui, on l’a vu, contraignent l’opposition à négocier continuellement à la baisse sa place dans le paysage politique congolais et suivant les termes qui lui sont imposés, car elle se voit ainsi piégée par les gourous de la manipulation du camp adverse qui la contraignent à accepter le pouvoir de fait, et à s’y conformer. On comprend, dès lors, pourquoi à tous les coups, à chaque crise, elle est sortie divisée, banalisée, pénalisée et donc perdante.

Sans aller aux tréfonds de la culture congolaise, il n’est pas inutile d’essayer d’y déceler quelques constantes pour une bonne analyse. Car, au-dessus de la politique, il y a la culture, celle-ci entendue dans le sens de la transmission d’opinions de générations en générations, c’est-à-dire du sentiment, de l’intuition d’un ordre qui propose et exclut certains comportements, bref l’identification des écarts significatifs, de telle sorte que si, par exemple, on cherche
des écarts significatifs entre les Congolais et les Tunisiens, on trouvera que ce sont deux cultures politiques différentes. Les constantes des écarts conduisent en quelque sorte à des réalités objectives, en effet.

Mon analyse m’a permis de découvrir que, contrairement à d’autres cultures, la prospérité et la sécurité comme but du pouvoir restent la marque de la culture politique congolaise.

Mon affirmation est minée, on le dévine, tant elle semble se heurter et parfois se soumettre aux figures imposées des controverses politiques et du jugement moral entre le soupçon de trahison et la reconnaissance du pragmatisme, entre la fidélité aux principes et la souplesse.

Mais, rassurez-vous, je me suis engagé dans une démarche scientifique. Je me suis demandé si les défections, retournements de la veste et bien d’autres déloyautés semblables étaient une donnée et les “traîtres” comme on les appelle, un
groupe préconstitué. Ou s’agit-il plutôt des catégories construites et des qualités acquises, produits et vecteurs des compétitions dont il faut suivre le mode de fabrication et d’usage.

Je me suis aussi interrogé si nous étions dans un univers politique réglé par l’affrontement entre camps dessinés d’entrée et peuplés d’individus porteurs de convictions entièrement immuables et qui, s’ils bougent, sont réductibles aux figures du traître et de l’opportuniste.

Je n’ai pas manqué de me questionner si ces retournements étaient rationnalisés au nom d’une visée stratégique ou d’une fatalité historique que Dr.Loseke appelle essouflement.

On peut reprendre ici les termes de certaines controverses savantes en se demandant qu’est-ce qu’est légitimer un régime et quels sont les soutiens propres à entretenir sa légitimité?

Est-il que cette articulation entre ces questionnements ouvre la voie à l’étude objective de ce phénomène des loyautés politiques. Tout dépend de de quoi les régimes sont faits et les loyautés dépendent des régimes abordés.

Cela dit, il y a quelque chose de fascinant dans la manière dont les opposants congolais assument leur posture d’oeuvrer dans les institutions d’un régime que pas plus tard qu’hier ils vilipendaient à cor et à cri. Ils n’ont visiblement pas
d’état d’âme et affirment même ne pas se renier ni trahir leur combat en essayant de vendre au peuple congolais leur soupe
spéciale avec morceaux choisis, entre autres…”la politique de la chaîse vide ne paie pas”, “on ne peut pas laisser la
(majorité?) seule gérer le pays” “on n’a pas le droit de trahir le peuple qui nous a fait confiance en votant pour nous”…

Drôles des soldats sur un champ de bataille, qui, sans armes, mais avec bagages filent dans l’autre camp!

Ne sont-ils pas l’incarnation de tous les grands maux de notre société: absence totale d’idéal, déconsidération complète de l’intérêt général, confusion des idées, célébration de l’arrivisme, manque tragique de lucidité pour comprendre les signes des temps…?

L’ensemble de l’argumentaire est affligeant, mais l’apothéose est cette argumentation selon laquelle on n’a pas le droit de trahir le peuple…

Soyons clairs: qu’un homme change d’opinion, n’est-il pas légitime? Mais, c’est la manière et le moment qui retiennent mon attention. En pleine crise!

Habile pour les uns, inconsciente pour les autres la stratégie des députés de l’opposition de rallier un forum issu de la tricherie fait preuve d’une dangereuse inconstance et inconsistence vis-à-vis des objectifs de cette plate-forme pourtant identifiés au premier desquels figurela lutte contre les anti-valeurs dans la mesure où elle diffère encore et toujours l’épreuve de vérité.

Cet arrivisme traduit une profonde difficulté à opérer des choix stratégiques et à s’y tenir en dépit des obstacles rencontrés sur le chemin. A cet égard, il est justifié de faire une analogie avec les années Mobutu où l’opposition alimentaire faisait partie des moeurs congolaises.

Le serment, décorations, lettres de soutien, participation à des séances, vote, position dans le gouvernement…tous ces éléments et biend’autres renvoient à des sens différenciés de la légitimation. Sans qu’il soit nécessairement besoin d’être des militants convaincus et actifs ou de faire l’agitation absurde (des gens) ou encore d’afficher devant les médias de l’indifférence et de l’antipathie.

Eviteront t-ils la bague au doigt, tous ceux qui ont rallié ce forum, en violation de la consigne de celui qu’ils considèrent ironiquement comme Chef de l’Etat légitime?

Le moins qu’on puisse dire c’est que l’opposition politique congolaise demeure encore immature. Comme une adolescente capricieuse, elle doit accorder le plus grand soin à son image au risque de devenir trop fardée en multipliant les aventures. Et surtout ne pas se leurrer à croire exister en oubliant son avenir!
Jean-Marie Dikebelayi

1 thought on “AU COEUR DU PROBLEME DE L’OPPOSANT CONGOLAIS: LA CRISE POST-ELECTORALE, UN PARFAIT TEST”

  1. Je suis heureux de lire cette reflexion sur les opposants congolais en particulier et les politiciens congolais en générale. A mon avis, je pense que le problème du politicien congolais réside dans sa capacité de se sentir complexé devant l’homme blanc. De croire que l’homme blanc par sa peau blanche est superieur à l’homme noir. Cette attitude suicidaire amène le politicien congolais à négocier avec le blanc toujours en situation d’inférieur, et par conséquent l’homme noir devient très manipulable ou marionette à souhait caractérisé par: manque de conviction politique, manque de vision du dévéloppement pour son pays en comptant sur le soutient étranger et prêt à sacrifier son peuple pour sa poche, corrompu jusqu’à la moelle epinière, traite, tribalisme en confondant l’énemie de sa nation qui est l’homme du gouvernement blanc avec son frère. Bref, l’homme noir tant qu’il ne cessera pas de se croire inférieur au blanc, notre misère sera éternelle. Nous qui sommes à l’étranger et qui travaillons avec l’homme blanc, nous avons mis fin à ce complexe d’inferiorité face à l’homme blanc. Ce qui a été présenté aux noirs n’était qu’une strategie hegemonique de l’homme noir par l’homme blanc. Finit cette imbecilité. Ici où nous sommes nous rencontrons des blanc plus imbeciles que les noirs, moins intelligents que le noirs, anaphabètes et fous etc. Alors je demande aux politiciens congolais de se demarquer de ce complexe pour prendre la destinée de notre pays en main et changer la cour de l’histoire. Mettre fin à cette attitude qui continue à plonger notre pays dans le développement du sous-développement.Arrêtez de vous laisser corrompre par l’homme blanc, sachez dire NON.

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