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-Processus de normalisation politique à l’arrêt, violences récurrentes dans le centre du pays, deux officiels de l’ONU portés disparus, les grandes puissances qui condamnent, le Pape François qui annule sa visite… Rien ne va plus en RDC.
Le site d’information congolais Actualités CD a fait les comptes : « depuis août 2016, la situation au centre de la RDC se dégrade au jour le jour. Plus de 400 tués, 100.000 personnes affectées, le drame du Kasaï commence à ressembler à celui de Beni. Le week-end a été particulièrement violent suite aux affrontements entre les forces de l’ordre et des combattants se réclamant du gourou Kamwina Nsapu près de Mwene-ditu dans la province de Lomami. »
Les autorités congolaises ont par ailleurs confirmé, poursuit Actualités CD, que « deux officiels de l’ONU ont été enlevés dimanche, près de Tshimbulu, à près de 120 km de Kananga, dans le Kasaï Central. Il s’agit d’un Américain et d’une Suédoise. Egalement enlevés, leur trois chauffeurs et leur interprète. Ils auraient tous été conduits dans la forêt par leurs ravisseurs qui ne sont pas encore identifiés. La milice Kamwina Nsapu qui sévit dans la région n’a pas été formellement pointée du doigt tant par l’ONU que par le gouvernement congolais. » En tout cas, relève encore le site congolais, « les attaques attribuées à cette milice font percevoir une vive tension à Kananga et dans plusieurs villes et localités des provinces de l’espace Kasaï. Au niveau international, la France, les USA, l’Union européenne et même le Vatican appellent à des enquêtes internationales sur ces violences. »
« Avec Kabila, ça ne va pas… »
C’est notamment en raison de ce contexte brûlant que le pape François a annulé sa visite en RDC… « C’est un coup dur pour les autorités congolaises qui attendaient ce qui devait être une visite à dimension internationale retentissante, souligne le site d’information congolais Cas-Info. Mais François ne viendra pas. Dans une interview au journal allemand Die Zeit cité par Jeune Afrique, le Pape explique les raisons de cette annulation : ‘Il était prévu d’aller dans les deux Congo, mais, avec Kabila, ça ne va pas, je ne crois pas qu’on puisse y aller’, a affirmé le souverain pontife. »
L’Eglise catholique et son chef manifestent ainsi leur colère envers le président congolais : «au plus fort de la crise politique née de l’absence des élections et du maintien au pouvoir du chef de l’État, le souverain pontife avait reçu Joseph Kabila au Vatican en septembre dernier, rappelle Cas-Infos. François avait alors souligné l’importance de la collaboration entre les différents acteurs politiques et les représentants de la société civile ainsi que les communautés religieuses. Depuis, les relations entre le pouvoir congolais et l’Eglise catholique sont restées mitigées. (…) En annulant la case RDC de son agenda africain devant le conduire prochainement seulement au Soudan du Sud, François ajoute encore un peu plus de pression sur Kinshasa, conclut Cas-Info. Alors que les négociations politiques censées sortir le pays de la crise sont au point mort. »
Obstination ?
Dans la presse ouest-africaine, on s’inquiète également… « Les choses vont de mal en pis au pays de Joseph Kabila, soupire Le Pays au Burkina, avec cette flambée de violences tous azimuts, au moment où le processus politique est aussi dans l’impasse, depuis la mort de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi. A cette allure, la RDC court le risque de devenir un brasier ardent, si rien n’est fait pour arrêter l’escalade à temps. »
Ledjely.com, en Guinée, pointe la responsabilité, selon lui, du pouvoir congolais : « dans les événements du Kasaï de ces dernières semaines, à l’image de tous les autres foyers de tension dans le pays, il est tout d’abord question de la faible autorité d’un Etat qui, peinant à s’exercer sur l’ensemble du vaste territoire du Congo, s’obstine cependant à vouloir se maintenir en place contre vents et marées. Un paradoxe si évident que ce même Etat, outre le fait qu’il se révèle inapte à assurer la sécurité à tous les citoyens, est également incapable de créer les conditions économiques qui permettraient à chacun de trouver sa pitance. Dans un tel contexte, conclut Ledjely.com, à l’image de ce que les terroristes font dans le Sahel et dans d’autres parties du continent en proie à la pauvreté, à la misère et à l’abandon de l’Etat, des gourous comme Kamwina Nsapu n’ont aucune peine à prendre possession d’une jeunesse rendue vulnérable par le désespoir et l’absence de perspectives. »
RFI