-Le plus jeune des frères accusés de l’attentat de Boston aurait assuré avoir appris seul à confectionner les engins explosifs grâce à Internet.
Intubé et maintenu en soins intensifs pour de graves blessures au cou, à la tête, aux pieds et aux bras, il a pu hocher et secouer la tête, lorsqu’il s’agissait de répondre par «oui» ou par «non», et formuler des réponses écrites pour les questions plus complexes.
La magistrate Marianne Bowler a commencé par lire ses droits au prévenu, l’avertissant que tout ce qu’il dirait pourrait être retenu contre lui et qu’il avait le droit de garder le silence. Djokhar Tsarnaïev aurait hoché la tête une première fois. À la question concernant l’origine des bombes artisanales utilisées contre la foule sur Boylston Street le 15 avril, puis contre les policiers dans les rues de Watertown, en banlieue de Boston, trois jours plus tard, il aurait assuré par écrit avoir appris seul à confectionner ces engins explosifs grâce à Internet. Interrogé sur d’éventuelles complicités extérieures, voire des commanditaires établis à l’étranger, il aurait affirmé que lui et son frère avaient bien agi seul. Djokhar, enfin, aurait évoqué à demi-mot la haine grandissante qu’éprouvait son frère aîné Tamerlan pour l’Amérique et ses guerres «injustes» menées contre les musulmans en Irak et en Afghanistan.
Si le FBI, selon ABC News, ne conteste pas cette théorie des deux frères «loups solitaires», immigrés tchétchènes jamais vraiment intégrés dans la société américaine, il a étendu son enquête en Russie. La radicalisation du frère aîné, Tamerlan, pourrait s’être opérée graduellement, à l’occasion de séjours dans le Caucase, le dernier de plus de six mois au Daguestan, où résident les parents des deux garçons, de janvier à août 2012.
Trois avocats désignés d’office
L’aîné des frères Tsarnaïev, subodore le FBI, se serait inspiré des sermons de l’éphémère leader d’al-Qaida Anwar al-Awlaki, un djihadiste né sur le sol américain, tué le 30 septembre 2011 par un drone au Yémen. Djokhar, quant à lui, pourrait fort bien n’avoir été informé des projets de son grand frère et mentor qu’une semaine avant l’attentat proprement dit.
À l’issue de l’entrevue, la juge Bowler aurait estimé que le patient était «alerte, mentalement apte, et lucide», conscient des faits qui lui sont reprochés et de la peine encourue, pouvant aller jusqu’à la prison à perpétuité ou la sentence capitale.
La prochaine audience, qui se tiendra fort probablement à nouveau dans une chambre d’hôpital, a été fixée au 30 mai, avec le consentement manifeste du suspect. Ayant dit «non» de la tête lorsqu’on lui demandait s’il avait les moyens de s’offrir un avocat, il s’est vu attribuer trois défenseurs désignés d’office. Lundi, ceux-ci se trouvaient déjà à son chevet durant cette première audience improvisée.
Le figaro