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Par Jean-Marie Dikebelayi, Pays-Bas
-Les élections 2011 dont la campagne officielle, si les fruits tiennent les promesses des fleurs, va être lancée dans quelques jours, focalisent actuellement l’attention et l’intérêt de tous les congolais à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Je ne sais pas s’il y a encore des “campagnes nulles”. Car, il ne faut pas oublier que la plupart des directeurs des campagnes de différents acteurs politiques sortent de prestigieuses écoles, ou tout au moins, ont une expérience en matière électorale.
D’aucuns vont me rétorquer qu’il n’y a pas besoin d’aller faire une école de formation pour mener une campagne électorale. Mais, tout le monde n’est pas doué pour ça. Convaincre, faire une campagne réussie, c’est tout un art!
Cette campagne de chez nous me redonne le goût d’écrire, goût que j’avais laissé en sommeil depuis quelque temps. En effet, j’ai eu mon lot de doutes, de déceptions…
Mais, Dieu merci, je suis aussi un homme de foi et une personne optimiste de nature. Cela fait longtemps que je n’avais pas été autant excité et motivé par une campagne présidentielle.
Il faut arrêter de se masturber l’esprit
“L’Opposition va gagner, l’Opposition va doit gagner…OOOOO Ya TshiTshi zongisa ye….”. Le refrain est connu. Mais ce n’est qu’un pari, qui n’est pas encore gagné! Il faut donc arrêter de se masturber l’esprit, c’est-à-dire…il ne faut pas que cela reste une envie, il faut le faire!
Mais comment?
Cet article est ma réponse.
Dans les développements qui suivent, je vais m’efforcer de montrer l’importance de la polyvalence des techniques dans une campagne électorale: du cinéma aux techniques commerciales, en passant par la psychologie et la neuroscience. Mon but, c’est de souligner comment intéresser la majorité des électeurs pour ratisser large, quels sont les péchés capitaux dans une campagne électorale, quel est votre grand ennemi et comment le réduire au silence, comment utiliser les bonnes formules et les cadeaux…bref, comment jouer serré pour ne pas donner d’espace à l’adversaire.
Vous me direz, mais…comment remplir tout ça? C’est bien beau!
Je vous dis tout de suite que ce n’est pas facile. Mais, c’est pourtant ceci qui peut faire la différence.
D’ailleurs, si vous regardez attentivement, vous verrez que les campagnes électorales les plus réussies ( récemment), ont toutes utilisé ces techniques, sans exception (Obama, Sarkozy, Cameron, Merkel…).
” Le projet de société, le programme politique est Roi…”: un mythe à décapiter
On nous rabache sans cesse que le le projet de société, le programme politique du candidat est Roi. Mais, c’est faux! C’est de la bêtise. Du pipi du chat!
Je vais vous le prouver dans cet article.
Le projet de société est Roi n’est qu’un mythe parmi tant d’autres…Sortons la machette et coupons la tête aux idées reçues…
Imaginez la scène:
Un candidat, avec son équipe, passe des heures, des jours, des semaines, des mois voire des années entières à écrire un projet de société exceptionnel. Peut-être le meilleur de sa vie. Il est fort documenté. Ecrit dans un style dynamique et concis. Il va à contre-courant et expose des propositions nouvelles et vraiment utiles. Il s’attend à recevoir des wagons d’adhérents et une armée de sympathisants. Le public sera assourdi par le vacarme qu’il va faire. C’est sûr! Son projet sera peut-être le hiroshima de la campagne, le printemps arabe de l’élection présidentielle…Le coeur battant, tel un tambour de guerre, il publie sur internet ce projet génial. Il attend les réactions. Et là que se passe t-il? Rien. Mais alors rien de rien! Pas de commentaire. Pas un lien de retour. Même pas un “retweet” ou un “J’aime”. Le néant total. Il en pleure presque.
Cette scène vous semble t-elle familière?
C’est normal. Pourquoi?
Simplement parceque miser sur la qualité de votre projet de société n’est pas suffisant. Cela fonctionnait, peut-être, il y a quelques années, mais plus aujourd’hui!
Et pour raison:
Un excellent projet de société ne garantit plus le succès du candidat. Son problème le voici: Le monde politique regorge déjà des milliers des projets de sociéte ou des programmes politiques exceptionnels. Projets ou programmes que les électeurs n’ont pas le temps de lire. Alors pourquoi liraient-ils le sien? Pourquoi le partageraient-ils? Après tout, ils en ont des dizaines voire même des centaines d’autres à partager, alors pourquoi le sien?
Vous voyez à quoi je veux en venir?
La qualité du projet de société est secondaire dans une campagne électorale. Elle est importante, certes, mais secondaire. Qu’y a t-il de plus important alors? Notez d’abord que les candidats les plus populaires ne sont pas meilleurs que tel ou tel autre candidat qui ne l’est pas. Regardez leurs programmes, sont-ils exceptionnels? Parfois. Mais, pour la plupart, ils sont justes bons. Pas plus.
D’ailleurs certaines des propositions des candidats moins populaires sont bien meilleures que les leurs. Alors, pourquoi, est-ce toujours eux qui reçoivent les éloges et pas les autres?
Ils ont de bonnes connections. Ils sont connectés aux bons médias et bons réseaux, alors que les candidats moins populaires ne le sont pas. C’est ça le secret des projets de société ou de programmes politiques à succès.
Une petite anecdote pour davantage expliciter mon idée:
Lequel de ces 2 ateurs politiques a le plus de chance de réussir sa campagne?
Prenons notre grand docteur “Kingani”. Ses propositions pour un Congo nouveau sont merveilleues. Il dit qu’il fait des conférences à travers le monde, il travaille dur et espère se faire connaître grâce à ses compétences que personne ne conteste.
“Kimbondo”, quant à lui, est un acteur politique moyen. Ses propositions sont bien. Rien d’exceptionnel. Ses idées sont sympathiques, mais c’est du déjà vu 1000 fois. Par contre il est copain non seulement avec beaucoup de directeurs de rédaction de la presse tant nationale qu’étrangère, mais aussi avec les medias et bloggeurs du top 10, et aussi avec tous les grands noms de la presse. A votre avis lequel a le plus de chance de réussir sa campagne?
Vous n’êtes pas idiots, vous savez comment ça se passe.
Les medias influents vont faire de la pub pour leur copain. Et tout le monde va le connaître. Beaucoup vont “retweeter” son programme. Beaucoup vont cliquer sur “J’aime”. Pourquoi? Simplement parceque les medias influents l’auront fait. Et parcequ’ils auront dit de le faire.
Là où Kingani, notre Docteur hors-norme continuera à faire des conférences dans l’ombre, sans se faire connaître, Kimbomdo le moyen quant à lui sera déjà connu et reconnu.
Voulons-nous une campagne réussie pour notre candidat? Connectons-nous, connectons-le avec les meilleurs, avec les célèbres et faisons-en ses amis. Alors, bien entendu, je ne dis pas que nous devons négliger le programme politique et les idées. Loin de là. Ce serait d’ailleurs une grave erreur. Mais nous devons en priorité développer notre reseau des contacts et surtout faire notre candidat ami avec les meilleurs. Parcequ’ils n’ont qu’un mot à dire pour le faire passer comme une lettre à la poste. Ce sont eux les rois, pas le projet de sociéte ou le programme politique. Le programme politique et surtout les réseaux sont importants pour réussir une campagne électorale. Bien combinés, cela donne une machine de guerre!
Convaincre en contournant les résistances ou la méthode COLUMBO et la stratégie du bon vendeur
Dans toutes les séries télé et films policiers, l’enquêteur pose toujours la “question fatidique” quand il est déjà sur le pied de la porte, et qu’il s’apprête à partir. “Merci pour le café, bonne journée…Ah, au fait, j’oubliais juste une question de routine: vous étiez où la nuit du meurtre? ”
Si étonnant que ça puisse paraître, cette technique peut aider à convaincre beaucoup d’électeurs. Comment?
Quand on essaye de convaincre, la pire des erreurs c’est de chercher à donner trop d’importance à la décision de l’électeur. A en faire le centre de son argumentaire. Par exemple, un mauvais vendeur ne vous parlera que de l’acte d’achat. “Si vous achetez tout de suite, je donne ceci ou cela en cadeau…Vous pensez peut-être que c’est cher, mais je vous garantis que votre effort financier sera rentabilisé rapidement…”
Un bon vendeur présupposera l’acte d’achat et vous considerera comme déjà convaincu. “Voici votre nouvelle voiture, comment est-ce que vos collègues vont réagir quand vous allez garer devant le bureau?”.
Un mauvais vendeur utilise 90% de son temps de parole pour vous parler du contrat, du prix et de votre décision.
Un bon vendeur, lui, utilise 90% de son temps de parole pour vous parler des bénéfices du produit et pour vous faire imaginer ce que vous allez ressentir quand vous allez le posséder.
Le contrat, le prix, la décision, eux sont comme la question fatidique de Columbo. “Ah…j’oubliais, j’ai encore une place pour les livraisons de cette semaine”.
En focalisant la discussion sur l’acte d’achat, le mauvais vendeur incite à développer des résistances. A se demander s’il prend vraiment la bonne décision. A trouver des objections. A peser le pour et le contre.
En focalisant la discussion sur l’utilisation du produit, le bon vendeur incite son client à considérer la décision comme acquise, comme faisant déjà partie du passé. La signature du contrat ce n’est que la régularisation administrative de l’envie du client de posséder le produit.
Aidons les électeurs, dans cette campagne, à concentrer leur attention sur la façon dont ils vont vivre avec le nouveau Président, avec un nouveau Gouvernement, avec un nouveau Parlement avec une nouvelle Police, une nouvelle Armée…bref avec de nouvelles Institutions, avec d’autres personnes que nos dirigeants actuels plutôt qu’à les aider à développer des résistances.
Le phénomène de la preuve sociale
A quoi, par exemple servent les pages de vente?
Elles servent à influencer le comportement de l’acheteur. Autant des personnes disent que le produit est excellent, donc il l’est! C’est le phénomène de la preuve sociale. Et c’est l’un des plus grands léviers psychologiques d’influence dont nous aurons besoin dans cette campagne.
Si quelque part, 1 personne dit que notre candidat est excellent. On se dira, c’est peut-être vrai! Si 5 personnes le disent, on se dira, c’est probablement vrai! Si beaucoup de gens le disent, alors on se dira, ça doit être vraiment vrai! Et si beaucoup de medias et bloggeurs influents le disent, alors, on se dira, c’est certain!
Les gens croient facilement ce qu’ils ont entendu souvent, et de différentes sources!
Dépasser les attentes des électeurs si possible
En terme commercial, on appelerait cela service après vente. Comment fasciner les électeurs et les fidéliser?
Dans une campagne électorale, il ne faut pas sous-estimer l’aspect “générosité”. Le candidat ou son représentant doit être autant que possible généreux envers ses électeurs, dépasser leurs attentes pour les fidéliser.
Imaginez avec moi cette scène:
Vous achetez un fusil de chasse dans un magasin. Vous êtes satisfait de votre achat et le fusil fonctionne à merveille. Vous n’allez pourtant pas le crier sur tous les toits.
Par contre, trois jours plus tard, le facteur frappe à votre porte et vous livre un colis. Il contient une douzaine de cartouches et une boîte de cire pour vous permettre d’effectuer votre première chasse sans soucis et le lavage de votre fusil. Une petite carte postale l’accompagne: “On a pensé que vous en auriez besoin”. Un cadeau inattendu de la part de votre magasin. Franchement quelle sera votre réaction? Vous serez enchanté par ce cadeau et vous parlerez de cette bonne surprise autour de vous. Faisons de même dans la mesure du possible avec nos électeurs. Nous pouvons aussi surprendre et enchanter les électeurs en leur offrant des cadeaux auxquels ils ne s’attendent pas. Le tout, c’est de leur offrir de l’utile et de l’inattendu. De leur montrer qu’on pense à eux. Que leur satisfaction est notre priorité.
Vous me direz…n’est-ce pas de la corruption?
Je vous répondrai ceci: La relation avec un électeur ne se termine pas au moment où il vote. Mais, au contraire, c’est à ce moment-là qu’elle commence! Les gens qui n’ont pas pensé aux électeurs pendant tout leur mandat, et qui curieusement se réveillent maintenant pour se souvenir d’eux ne sont rien d’autres que des corrupteurs!
De petits gestes semblent parfois étonnamment anodins. Et pourtant, ils peuvent faire la différence avec tous les concurrents. Comme pour un client d’un magasin, surprendre l’électeur permet de favoriser le bouche à oreille. Pensons-y!
Rapidement dit et bien dit…voici qui est plus efficace
Il s’agit ici de l’énomie des mots. Aller à l’essentiel. Droit au but. Je suis convaincu qu’on peut exprimer plus des choses et mieux avec peu de mots.
Pourquoi?
D’abord, moins on perd de temps sur une chose, plus il nous reste de temps pour d’autres tâches. En plus, la ligne droite est le chemin le plus court entre un point A et un point B. Enfin, trop de blabla, ça rime avec mensonge!
Vous en doutez encore?
Dans ce cas, penchons-nous sur quelques uns de textes et discours les plus influents de l’humanité. Et voyons combien de mots les composent:
1- Les Dix Commandements: 130 mots
2- Le Sermon sur la Montagne: 300 mots
3- La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen: 793 mots
4- L’extraordinaire discours de Gettysburg par Abraham Lincoln: 277 mots
5- La Déclaration de l’Indépendance Américaine: 485 mots
Ces textes font moins de 800 mots et sont, pourtant, d’incroyable efficacité.
Mais il y a une autre raison pour laquelle nos formules pendant la campagne électorale doivent être courtes. Une question de respect!
Aimerions-nous qu’on nous fasse perdre du temps? La réponse est NON. Eh bien, les électeurs aussi!.
On leur fait perdre du temps chaque fois qu’on utilise 4 mots là où 1 seul, mieux choisi, aurait suffit. On leur fait perdre du temps aussi chaque fois qu’on construit une longue phrase là où une courte métaphore aurait été plus efficace. On leur fait perdre du temps encore chaque fois qu’on utilise des pléonasmes inutiles ( par exemple, absolument certain, complètement vide…). On leur fait perdre du temps également chaque fois qu’on utilise des négations…, elles allongent inutilement les phrases.
N’oublions pas que tout électeur aimerait écouter un discours prononcé dans sa langue maternelle. Chacun chérit, cajole sa langue maternelle.
A nous de jouer maintenant!
Jean-Marie Dikebelayi, Pays-Bas
Depuis Chicago, Illinois, USA
C’est vraiment hallucinant de voir a quel point ce sont toujours les memes candidats qui sont populaires le vieux Tshisekedi,Kamhere, et kabila. Je ne vois pas en quoi les propositions de Kabila sont meilleures que celles de Dr Kashala! Et pourtant…Cet article est criant de verite, je suis entierement d’accord avec ton analyse que je trouve unique, a en juger par la maniere dont tu communiques! Bravo, mon cher compatriote.
Tes conseils sont a prendre tres au serieux, Jean.Ton article est vraiment tres bon et tres logique!
Tres bon article, Jean-Marie! Un style tres original..je te rejoins totalement qd tu dis que le reseau est tres important dans unbe campagne electorale!
C’est bien mais l’ honnêteté intellectuel nous recommandes de fournir nos sources et d’éviter les copier coller, mais toute fois un bon effort de recherche malgré le manque de cohésion, et surtout éviter des termes simplistes comme masturbation ou pipi……
Note: C ou 55/100
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