Category: A la Une

  • les autorités ferment l’université de Kinshasa suite aux violences

    les autorités ferment l’université de Kinshasa suite aux violences

    -Les autorités ont décidé de fermer l’UniKin, l’université de Kinshasa, en raison des émeutes qui agitent le campus depuis deux jours. La hausse des frais universitaires pour les étudiants qui paient en franc congolais a mis le feu aux poudres. Étudiants et policiers se sont affrontés. Au moins un policier aurait été tué, lynché à mort.

    En dépit de l’appel au calme lancé lundi soir par le Premier ministre Sylvestre Ilunga, les violences ont repris ce mardi entre étudiants et policiers sur le site universitaire. Au moins un policier a été tué. Le gouvernement a décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre toutes les activités au sein de l’université.

    « Obligation est faite à tous les occupants des résidences estudiantines de l’Université d’évacuer volontairement les lieux dans les 48h », déclare ce soir dans un communiqué, Thomas Luhaka, le ministre de l’Enseignement supérieur. Faute de quoi, « recours sera fait aux forces de l’ordre ».

    Le ministre demande également aux forces de sécurité de procéder « le plus rapidement possible à l’identification et à l’arrestation des auteurs de ces forfaits pour qu’ils subissent, avec la plus grande fermeté, la rigueur de la loi ». Une déclaration d’une extrême fermeté car la situation a dégénéré ce mardi après-midi.

    Des affrontements ont une nouvelle fois opposé étudiants aux forces de l’ordre au cours desquels au moins un policier a été tué. Selon un commandant présent sur place ce dernier n’était pas armé. L’homme serait tombé dans une embuscade. Sur une vidéo diffusé par ce commandant, on voit le policier se faire lyncher à coups de bâtons par plusieurs étudiants avant de décéder sur place.

    Les forces de sécurité sont accusées par certains de vol et de saccages. Cette poussée de fièvre a débuté dimanche. Les étudiants qui paient leur études en franc congolais protestent contre l’augmentation des frais de scolarité. Car ces derniers seront plus durement pénalisés que ceux qui les payent directement en dollars. En raison du nouveau taux de conversion du franc congolais avec la monnaie américaine, les frais académiques devraient quasiment doublé pour eux cette année.

    Avec RFI

  • La coalition Tshisekedi – Kabila : duo ou duel au sommet de l’Etat en Rd Congo ?

    La coalition Tshisekedi – Kabila : duo ou duel au sommet de l’Etat en Rd Congo ?

    Par Martin MULUMBA, docteur en roit public et chercheur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

    -La coalition entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et Cap pour le Changement (CACH) au pouvoir en République démocratique du Congo depuis un an semblait être un moindre mal pour sortir le pays de l’agitation politique au lendemain d’un processus électoral controversé. Mais quelques mois ont suffi pour constater que ce qui est souvent présenté comme un duo, résultat de la volonté du peuple congolais, s’avère être un véritable duel entre les deux alliés.

    Non seulement cette alliance inédite est fondée sur une méfiance réciproque de ses acteurs, mais elle révèle aussi, par leur comportement, qu’elle est totalement dépourvue d’un objectif commun, ce qui constitue un caillou dans les chaussures présidentielles !

    Car, s’il est vrai que les partisans de Felix Tshisekedi se battent pour la réussite du quinquennat, on constate que les membres du FCC de Joseph Kabila s’organisent sérieusement pour reconquérir le pouvoir en 2023, un combat logique en démocratie, mais qui ne rend pas la tâche facile à Félix Tshisekedi, minoritaire dans les deux Chambres du Parlement.

    Celui-ci s’est-il tiré une balle dans le pied en faisant le choix d’une coalition au lieu d’une cohabitation ? Cette situation d’un Président venant de l’opposition et d’une majorité parlementaire acquise au Président sortant alors que les deux élections avaient eu lieu le même jour reflète-t-elle réellement la volonté du peuple congolais ou s’agit-il seulement des conséquences d’une Commission électorale dépourvue de toute indépendance ? !

    Lors d’un meeting public le 20 décembre dernier à Kananga (Kasaï central), le premier vice-président de l’assemblée nationale et haut cadre du parti présidentiel UDPS, Jean Marc Kabund, a affirmé devant les militants que les cadres du FCC monteraient des stratégies pour empêcher Félix Tshisekedi de réussir son quinquennat. Le président de l’UDPS a ajouté qu’il existait une réelle crise confiance au sein de ladite coalition. M. Kabund a non seulement accusé le FCC de ne pas être sincère envers eux, mais il a aussi promis aux militants de lancer un mot d’ordre dans les prochains jours, si ces manœuvres continuent.

    Les partisans de Joseph Kabila condamnent cette provocation d’un proche de Félix Tshisekedi; ils accusent Jean-Marc Kabund d’une arrogance injustifiée et de non-respect d’un accord de paix, tout en promettant à leur tour des actions s’il n’était pas sanctionné par CACH.

    Voilà le décor planté pour un véritable duel institutionnel et une preuve de la fragilité de cette alliance politique, que certains avaient qualifiée de contre-nature. Cela nourrit chaque jour davantage les inquiétudes du public.

    Fallait-il éviter le piège de la coalition et accepter une cohabitation pour être indépendant, voire même un arbitre impartial qui incarne le destin de la Nation?

    Sans majorité propre au Parlement, le nouveau Président n’était pas dans une situation favorable. Deux choix s’offraient à lui: soit une cohabitation, source d’une querelle permanente, soit une coalition, dont l’avenir n’était pas garanti. Il a fait le choix difficile et inattendu d’une coalition avec le Président sortant. Aujourd’hui, on constate que Félix Tshisekedi se retrouve devant un fait accompli. Il lui faut un courage exceptionnel et une main qui ne tremble pas pour surmonter ce qui apparait comme un obstacle sur son chemin de la construction de l’Etat de droit démocratique. Peut-il avoir ce courage et le déclic qui lui permettront de faire de l’année 2020 celle de l’action et sortir de toutes les promesses qui risquent de faire de lui un Père Noël toujours à la recherche d’un traineau ?

    Avec une majorité parlementaire qui ne joue pas clairement le jeu, il est sera difficile mais non impossible au président Tshisekedi de construire l’Etat de droit qu’il ne cesse de promettre, car bien que déterminé, on ne voit pas comment le chef de l’Etat congolais va faire accepter certaines choses à ceux qui s’organisent déjà pour reconquérir le pouvoir et qui ne souhaitent pas voir leur concurrent muni d’un bilan défendable. Une situation qui interroge même sur l’insécurité persistante à l’est du pays: n’est-elle pas alimentée par ceux qui veulent l’échec de l’actuel Président ou résulte-t-elle d’une absence de stratégie dans le camp du Président lui-même ?

    La dissolution de l’Assemblée nationale est-elle la solution qui s’offre désormais à Félix Tshisekedi pour sortir de cette ambiguïté?

    Même s’il est vrai qu’il s’agit d’une expérience inédite en RDC et qu’il faut du temps pour que les habitudes prennent ou que la confiance s’installe, il est aussi vrai qu’avec deux alliés qui se combattent sans se le dire en face, le président Félix Tshisekedi risque de terminer son quinquennat avec un bilan de seules promesses, ce qui ferait de sa vision du « peuple d’abord » un simple slogan sans lendemain.

    En politique, la bonne foi se prouve et ne se présume pas. Les propos tenus par les membres de cette alliance démontrent clairement qu’elle est dépourvue de tout fondement solide et qu’il est difficile d’en espérer grand-chose.

    Selon la Constitution congolaise, le chef de l’Etat peut dissoudre l’Assemblée nationale à la condition qu’il existe une crise persistante entre le gouvernement et le parlement, une crise que le FCC ne peut se permettre d’offrir à Félix Tshisekedi dans le contexte actuel, où des législatives anticipées risqueraient de réveiller la colère populaire qui était palpable en 2018.

    Mais quand on sait qu’en politique, une crise peut facilement être fabriquée dans un laboratoire, il y a lieu de prendre au sérieux les menaces de Jean Marc Kabund et de s’attendre à de véritables actions, promises par le Président lui-même lors de son premier discours sur l’état de la Nation, bien que le déclenchement de cette arme nucléaire démocratique ne puisse être possible qu’avec le courage exceptionnel de Félix Tshisekedi. La question qui se pose est celle de savoir si le fils d’Etienne Tshisekedi peut avoir ce courage un jour, pour mettre fin à toute cette ambigüité institutionnelle et politique. L’histoire nous le dira !

    Avec La Libre Afrique

  • Kinshasa sous la menace d’une coupure d’eau pendant les fêtes

    Kinshasa sous la menace d’une coupure d’eau pendant les fêtes

    Pas d’eau au robinet

    -La capitale de la RDC risque d’être privée d’eau potable à partir de ce mardi 24 décembre et pendant les fêtes de fin d’année. C’est l’alerte lancée par l’intersyndicale des travailleurs de la Régideso, la société de distribution des eaux qui réclame à l’État congolais le paiement d’une partie de ses factures de consommation d’eau. Dans un communiqué publié ce dimanche 22 décembre, le ministère des Finances rassure : la dette sera payée.

    « Nous n’avons plus d’intrants de traitement d’eau, nos machines tombent en panne du jour au lendemain » et les salariés de la Regideso accusent « trois mois de retard de paiement des salaires », a expliqué l’intersyndicale des travailleurs de la Régideso. Elle se fait le porte-parole de cette entreprise qui accuse le ministre des Finances de ne pas payer les factures cumulées de consommation d’eau. Celles-ci atteindraient 5 millions de dollars américains, selon l’intersyndicale. Faux, rétorque Sele Yalaghuli, le ministre des Finances, qui chiffre à 2,7 millions ces factures, et 3 millions pour financer l’acquisition des intrants, le chlore et autres produits de traitement de l’eau.

    Le ministre des Finances promet et accuse

    Selon l’intersyndicale, le président de la République avait pourtant ordonné au gouvernement de payer ces sommes d’argent pour permettre à l’entreprise de continuer à travailler. Joint au téléphone, le ministre des Finances a promis de régler rapidement la situation, suivant les disponibilités de la trésorerie. L’eau, promet-il, ne sera pas coupée pendant les fêtes. Il reproche par ailleurs à la direction de la Regideso sa mauvaise gestion.

    Mégapole d’environ 12 millions d’habitants, Kinshasa connaît souvent des problèmes d’approvisionnement en eau. Plusieurs quartiers ne sont pas du tout reliés au réseau de distribution de la Regideso. Certains habitants doivent recourir aux bornes fontaines construites par des ONG ou à l’eau des puits.

    Selon la présidence congolaise, le chef de l’État Félix Tshisekedi doit procéder ce lundi à la pose de la première pierre pour la construction d’une nouvelle usine de production d’eau potable de la Régideso, d’une capacité de 110 000 m3 par jour, dans la commune de Ngaliema, à l’ouest de la capitale.

    Avec RFI

  • l’ONU vote pour une Monusco avec moins de militaires et plus de policiers

    l’ONU vote pour une Monusco avec moins de militaires et plus de policiers

    Conseil de Sécurité de l’ONU

    -La mission de paix en République démocratique du Congo, la Monusco, a été prolongée pour un an vendredi 19 décembre par le Conseil de sécurité de l’ONU. La résolution se base sur les récents développements en RDC, et a fait baisser le nombre de militaires dans la force, et a augmenté celui de ses policiers – pour mieux répondre aux récents besoins.

    Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten

    En votant à l’unanimité pour cette résolution reconduisant la Monusco pour un an, le Conseil de sécurité de l’ONU a redit sa confiance en la force – et ce malgré les récentes attaques dont elle a fait l’objet en république démocratique du Congo. Rédigée par la France, la résolution évoque, tout en restant large, la nécessité d’une stratégie de sortie du pays à moyen terme.

    Mais pour la prochaine étape, il s’agit surtout de s’adapter à la situation la plus récente : des poches entières de territoire ont été libérées des groupes terroristes depuis deux ans, et, selon les diplomates, des policiers feront là plus sens que la présence de militaires.

    Quelques 200 officiers individuels et 360 unités de maintien de l’ordre temporaires ont été ajoutés au plafond maximum de policiers que peut déployer la Monusco sur le terrain – alors que le plafond a été abaissé de 1 800 militaires.

    A priori, contrairement à ce que préconisait un rapport indépendant remis avant les attaques à Beni, la résolution ne recommande pas de retrait de la force onusienne avant trois ans – et encore, en fonction de l’évolution du contexte sur place. En bref, le Conseil de sécurité reste prudent.

    Avd  RFI

  • Félix Tshisekedi fait une nouvelle promesse, la lutte contre la pauvreté

    Félix Tshisekedi fait une nouvelle promesse, la lutte contre la pauvreté

    -Une nouvelle promesse du président Tshisekedi : alors que son premier budget n’a pas encore été présenté à l’assemblée, le chef de l’État congolais promet de sortir vingt millions de congolais de la pauvreté ou de l’extrême-pauvreté dans les cinq prochaines années ; c’est le quart de la population estimée de la RDC. Un discours qui a été livré en présence de la communauté diplomatique dans la banlieue de Kinshasa.

    Son constat, le président Tshisekedi le base sur la dernière grande enquête nationale sur la pauvreté. Elle portait sur la période de 2005 à 2012. Durant ce laps de temps, la pauvreté aurait baissé de huit points pour avoisiner les 63,4%. Et, depuis, la situation n’a pas beaucoup évolué, explique le chef de l’État. En 2017, le taux de pauvreté était encore estimé à 63%, et même 70% en milieu rural, note-t-il.

    Agir sur 145 territoires

    Le président Tshisekedi dit souhaiter agir sur 145 territoires, tous en zone rurale ou périurbaine. Il a pour objectif de sortir de la pauvreté ou l’extrême-pauvreté vingt millions de personnes sur cette période. Il s’agit d’améliorer l’accès de ces populations aux infrastructures et aux services sociaux et économiques.

    Un budget toujours en cours d’élaboration

    Il n’y a pas de chronogramme ou de budget associés à ce programme de cinq ans et pour cause, celui de son premier gouvernement est toujours en cours d’élaboration. Félix Tshisekedi a évoqué le sujet : il dit trouver l’hypothèse actuelle d’un budget à dix milliards encore « maigre » pour le grand Congo, quand certains experts estiment qu’il n’est déjà pas réaliste, au vu de la capacité de mobilisation des recettes de la RDC.

    Avec RFI

  • Le gouvernement enfin nommé, sept mois après l’investiture de Félix Tshisekedi

    Le gouvernement enfin nommé, sept mois après l’investiture de Félix Tshisekedi

    en-rdc-le-premier-ministre-se-fait-toujours-attendre-Cette nouvelle équipe de 66 membres, fruit de plusieurs mois de tractations entre le FCC et le Cach, est marquée par la nomination de nouvelles personnalités à des portefeuilles clés comme les Finances, les Mines, la Défense, les Affaires étrangères et le Budget.

    L’interminable feuilleton a pris fin ce 26 août au terme d’une nuit blanche. Sept mois après l’investiture de Félix Tshisekedi, le 24 janvier, le président congolais a enfin un gouvernement. Après des mois de négociations entre le Cap pour le changement (Cach), sa coalition, et le Front Commun pour le Congo (FCC), celle de son prédécesseur, Joseph Kabila, majoritaire à l’Assemblée, les deux camps s’étaient initialement mis d’accord le 29 juillet sur une répartition de 65 portefeuilles. On savait déjà que 42 postes reviendraient au FCC et 23 au Cach. On connaît désormais les noms de la première équipe du président Tshisekedi.

    Des changements importants ont été opérés notamment à la tête du ministère des Finances, qui sera dirigé par José Sele Yalaghuli, ancien directeur de cabinet de l’ex-premier ministre Matata Ponyo. Celui de la Justice sera dirigé par Célestin Tunda Y’a Kasende, ancien secrétaire général adjoint du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de Joseph Kabila.

    17% de femmes

    Au portefeuille des Affaires étrangères, on retrouve Marie Tumba Nzeza, cadre de l’UDPS tandis que le très stratégique ministère de l’Intérieur sera dirigé par Gilbert Kankonde lui aussi membre de l’UDPS. Chef de file des négociateurs de l’UNC pendant les tractations, Jean Baudoin Mayo Mambeke a été nommé vice Premier ministre du Budget. Le ministère des Mines revient à Willy Kitobo.

    L’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, a été nommé ministre de l’Industrie, Thomas Luhaka à l’Enseignement supérieur et Universitaire, et Azarias Ruberwa comme vice Premier ministre en charge de la Décentralisation. Aimé Ngoy Mukena a quant à lui été nommé ministre de la Défense.

    76,9% des membres de ce gouvernement n’ont jamais pris part à un gouvernement et 17% des portefeuilles ont été attribués à des femmes, selon les déclarations du Premier ministre.

    Pas d’ouverture

    Les 65 membres qui composent ce premier gouvernement de Félix Tshisekedi sont tous membres, soit de l’UDPS de Félix Tshisekedi, soit de l’UNC de Vital Kamerhe, son directeur de cabinet, ou encore du FCC de Joseph Kabila.

    Antipas Mbusa Nyamwisi, qui a quitté la plateforme d’opposition Lamuka, ou encore Tryphon Kin-Kiey Mulumba, qui avait pourtant retiré sa candidature lors de la présidentielle de décembre 2018 en faveur de Félix Tshisekedi, n’ont pas été nommés. Au banc des grands absents, on retrouve également le président de l’AFDC-A, Modeste Bahati Lukwebo et François Mwamba qui faisait parti de l’équipe des négociateurs du Cach.

    Cette nouvelle équipe doit désormais être investie devant le Parlement en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre. Nommé le 20 mai, Ilunga avait été choisi après d’intenses tractations entre les deux camps qui se partagent les pouvoirs. Des discussions marquées notamment par le refus par Félix Tshisekedi de certains candidats proposés par Joseph Kabila, comme le patron de la Gécamines, Albert Yuma.

    Quelques jours plus tôt, Sylvestre Ilunga avait fixé certaines règles censées guider la composition des listes de candidats qui allaient lui être soumises. Les ministrables ne devaient pas avoir fait l’objet d’une « condamnation judiciaire ferme en RDC ou à l’étranger ». Les listes de candidats devaient également « doser anciennes et nouvelles figures et génération montante ». Les équipes du FCC avait à ce titre promis un renouvellement de génération lors d’une ultime conférence de presse organisée le 20 août.

     

    Multiples blocages

    Jusqu’au bout, les ultimes détails auront été débattus. L’attribution des portefeuilles des Affaires étrangères, de l’Intérieur, du Budget et de l’Économie ont fait l’objet d’intenses tractations qui ont retardé le processus. En vertu de l’accord de Nairobi, qui actait la naissance du Cach, le poste de Premier ministre devait initialement revenir à Vital Kamerhe. Le poste, finalement pourvu par Sylvestre Ilunga, les dernières négociations devaient permettre de trouver un compromis qui s’est avéré délicat à atteindre, révélant des dissensions au sein de la coalition du président.

    Le cas de Modeste Bahati Lukwebo leader l’AFDC-A, deuxième force politique du FCC, exclu de la coalition de Kabila, a aussi occupé les discussions. Ce dernier réclamait, malgré son exclusion, le quota de quatre postes revenant théoriquement à son parti.
    Avec J.A
  • Le nouveau gouvernement est enfin dévoilé

    Le nouveau gouvernement est enfin dévoilé

    -En République démocratique du Congo (RDC), le Premier ministre Sylvestre Illunga Illunkamba a finalement dévoilé cette nuit la composition de son gouvernement, vers 5h du matin, heure de Kinshasa, trois mois après sa nomination et sept mois après l’investiture du président Félix Tshisekedi. Les tractations ont été longues et difficiles pour parvenir à former ce gouvernement de coalition entre les plates-formes du président Tshisekedi et de l’ex-président Kabila, qui a conservé la majorité au Parlement.

    En République démocratique du Congo (RDC), le nouveau gouvernement a été dévoilé cette nuit après sept mois d’attente. Il compte 76,9% de personnalités n’ayant jamais pris part à un gouvernement. Au total, ce nouveau gouvernement comprend 66 membres : 42 sont issus des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la plate-forme pro-kabila et 23 du Cap pour le changement (Cach).

    Comme attendu, le FCC de Joseph Kabila conserve la majorité des postes, même s’ils ont le plus souvent été attribués à des figures relativement nouvelles à ce niveau de responsabilité. On note quand même la présence de quelques caciques comme le ministre Azarias Ruberwa Manywa, qui hérite de la Décentralisation ou encore de Steve Mbikayi Mabuluki, qui était dans le gouvernement sortant. Steve Mbikayi sera donc aux Affaires humanitaires.

    Le Cach à l’Intérieur

    La coalition Cap pour le changement (Cach) et le FCC avaient décidé de se départager les postes régaliens. L’ex-président Kabila conserve la main sur la Justice qu’il confie à l’un de ses lieutenants, Célestin Tunda Ya Kasende, ainsi que la Défense qui revient à Aimé Ngoy Mukena.

     Ordonnance n• 19/077 du 26 août 2019, portant nomination des Vices-Premiers ministres, des Ministres d’Etat, des Ministres, des Ministres délégués et des Vices-ministres. (pages 1-4)

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    Comme prévu, la plate-forme Cach du président Tshisekedi met de son côté la main sur l’Intérieur, confié à Gilbert Kankonde Malamba, un fidèle du chef de l’État actuel, qui était jusqu’à présent secrétaire national chargé des relations extérieures de son parti l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Le chef de l’État obtient aussi les Affaires étrangères où il place une femme, Marie Tumba Nzeza, une personnalité assez peu connue. De son côté, l’UNC, l’Union pour la nation congolaise, récupère le ministère du Budget.

    17% des portefeuilles à des femmes

    À noter que le très stratégique et convoité ministère des Finances revient à José Sele Yalaghuli, considéré comme un proche de l’ancien Premier ministre Matata Ponyo.

    Dans ce gouvernement,17% des portefeuilles ont été attribués à des femmes. «  C’est assez peu », a reconnu le Premier ministre qui a expliqué cependant que cette faible proportion était pondérée par la qualité des portefeuilles attribués à certaines personnalités féminines. Élysée Munembwe devient ministre du plan et une autre femme, Marie Tumba Nzeza est nommée ministre des Affaires étrangères, deux postes-clés au sein de la nouvelle équipe.

    La place des femmes dans le gouvernement avait pourtant fait débat pendant les longs mois de la tractation. Mi-août, une proposition de gouvernement avait été rejetée en partie parce que les noms de femmes n’étaient pas assez nombreux. Le Premier ministre a insisté à plusieurs reprises pour féminiser les instances ministérielles. Et pour cause, la loi congolaise impose un quota  minimum de 30% de femmes dans les institutions publiques, rappelle maitre Georges Kapimaba de l’ACAJ, l’Association congolaise pour l’accès à la justice.

    Trop nombreux ?

    Pour Jean-Pierre Bemba, chef de la coalition d’opposition Lamuka, l’équipe gouvernementale est trop nombreuse, ce qui risque de peser sur le budget de l’État.

    La situation actuelle, et surtout budgétaire du pays, qui s’est réduite considérablement ces neuf derniers mois, à la suite bien sûr de cette instabilité et cette attente au niveau de la mise en place des institutions, fait que d’abord cela va être budgétivore. Mais deuxièmement, ce qu’il y a surtout, c’est qu’ils puissent mettre en place une équipe et une cohésion au niveau de cette équipe, qui va faire le travail et qui va s’occuper des intérêts de la population, sans savoir ce qui a été décidé entre les deux familles politiques qui ont constitué le gouvernement, le FCC et le Cach. Je ne vais pas rentrer dans leurs débats internes, simplement dire que la population attend maintenant qu’on s’occupe de ces problèmes. Et nous, au niveau de l’opposition, nous allons continuer à défendre les intérêts de la population.

    Réaction similaire du côté deValery Madianga de l’Observatoire de la dépense publique, l’Odep. Selon lui, le nombre des ministres n’a pas été réduit par rapport au précédent gouvernement. Le coût de fonctionnement est conséquent et risquera de peser lourd dans le budget de l’État.

    « Le fonctionnement en tant que vice-Premier ministre est évalué pratiquement à deux millions de dollars par vice-Premier ministre, explique-t-il. À cela s’ajoutent les ministres d’État. Vous avez aussi des vice-ministres et des ministres. Donc en gros, on peut dire ceci que le coût global atteindra environ 700 millions de dollars américains par an. En comparaison aux recettes publiques, ce gouvernement pourra utiliser environ un quart du budget national. Donc les priorités du gouvernement ne seront pas vraiment mises en application comme voulu, parce que les moyens seront au préalable utilisés pour le fonctionnement d’abord du gouvernement ».

    Les absents

    Parmi les absents de cette liste, on compte d’abord Modeste Bahati Lukwebo dont le regroupement (AFDC-A) a quitté le FCC de Joseph Kabila. Dans une lettre adressée au Premier ministre, il réclamait quatre portefeuilles dont un poste de vice–Premier ministre. Il avait même affirmé avoir également remis au Premier ministre sa liste. Ni lui ni aucun autre membre de son regroupement ne sera finalement repris.

    Parmi les absents, on trouve également des grands noms de l’ancien gouvernement. L’ancien vice-Premier ministre, chargé des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale, Léonard She Okitundu, n’est pas dans l’actuelle équipe. C’est également le cas de l’ancien Vice-Premier ministre, chargé des Transports et des Communications, José Makila Sumanda.

    Ancien Vice-Premier ministre, chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, n’est pas non plus dans ce gouvernement tout comme Henri Mova Sakanyi, un autre homme fort de l’ancien régime.

    L’ancien ministre des Mines, Martin Kabwelulu, figure également parmi les absents tout comme Henri Yav Mulang, qui occupait le poste de ministre des Finances. Lambert Mende Omalanga, longtemps ministre de la Communication et des Médias, est également absent de la liste.

    On notera également l’absence d’Antipas Mbusa Nyamwisi, qui a pris ses distances avec les opposants de Lamuka. Tryphon Kin-Kiey Mulumba, ancien cacique du régime Kabila, mais qui avait soutenu la candidature de Félix Tshisekedi, n’est pas non plus présent dans cette équipe.

    On a peur de l’amateurisme. […] C’est un futur médiocre, un gouvernement médiocre qui ne va pas satisfaire les besoins de la population.

    ► Sont nommés vice-Premiers ministres et ministres aux fonctions :

    Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, M. Gilbert Kankonde Malamba

    Vice-Premier ministe, ministre de la Justice et garde des Sceaux, M. Célestin Tunda Ya Kasende

    Vice-Premier ministre, ministre du Budget, M. Jean Baudouin Mayo Manbeke

    Vice-Premier ministre, ministre du Plan, Mme Élysée Munembwe Tamukumwe

    Vice-Premier ministre, ministre des Infrastructures et Travaux publics, M. Willy Ngoopos Sunzhel

    ►Sont nommés ministres d’État et ministres aux fonctions :

    Ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, Mme Marie Tumba Nzeza

    Ministre d’État, ministre de la Coopération internationale, intégration régionale et Francophonie, M. Pépin Guillaume Manjolo Buakila

    Ministre d’État, ministre des Hydrocarbures, M. Rubens Mikindo Muhima

    Ministre d’État, ministre de la Décentralisation et Réformes institutionnelles, M. Azarias Ruberwa Manywa

    Ministre d’État, ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité, M. Eustache Muhanzi Mubembe

    Ministre d’État, ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Mme Nene Nkulu Ilunga

    Ministre d’État, ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, M. Willy Bakonga Wilima

    Ministre d’État, ministre du Genre, Famille et Enfant, Mme Béatrice Lomeya Atilite

    Ministre d’État, ministre de l’Urbanisme et Habitat, M. Pius Muabilu Mbayu Mukala

    Ministre d’État, ministre de la Communication et Médias, M. David Jolino Diwanpovesa Makelele ma-Muzingi

    ► Sont nommés ministres aux fonctions :

    Ministre de la Défense et des Anciens combattants, Aimé Ngoy Mukena

    Ministre de Fonction publique, Yollande Ebongo Bosongo

    Ministre des Finances, José Sele Yalaghuli

    Ministre de l’Économie nationale, Acacia Bandubola Mbongo

    Ministre du Portefeuille, M. Clément Kuete Nymi Bemuna

    Ministre du Commerce extérieur, Jean Lucien Bussa Tongba

    Ministre des Mines, Willy Kitobo Samsoni

    Ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles technologies de l’information et de la communication, Augustin Kibassa Maliba

    Ministre d’Etat, ministre de la Santé, Eteni Longondo

    Ministre des Droits humains, André Lite Asebea

    Ministre des Relations avec le Parlement, Déogratias Nkusu Kunzi Bikawa

    Ministre de l’Environnement et Développement durable, Claude Nyamugabo Bazibuhe

    Ministre des Transports et Voies de communications, Didier Mazengu Mukanzu

    Ministre de l’Agriculture, Jean Joseph Kasonga Mukuta

    Ministre de la Pêche et Élevage, Jonathan Bialosuka Wata

    Ministre du Développement rural, Guy Mikulu Pombo

    Ministre des Affaires sociales, Rose Boyata Monkaju

    Ministre des Actions humanitaires et Solidarité nationale, Steve Mbikaki Mabuluki

    Ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Thomas Luhaka Losendjola

    Ministre de la Recherche Scientifique, José Mpanda Kabangu

    Ministre des Affaires foncières, Aimé Sakombi Molendo

    Ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya

    Ministre de la Formation professionnelle, John Ntumba Panumankole

    Ministre de l’Aménagement, Aggée Aje Matembo Toto

    Ministre des PME, Justin Kalumba Mwana Ngongo

    Ministre de la Jeunesse, Eraston Kambale Tsongo

    Ministre des Sports, Marcel Amos Mbayo Kitenge

    Ministre du Tourisme, Bonkulu Zola Yves

    Ministre de la Culture, Jean-Marie Lukunji Kikuni

    Ministre près le Président de la République, André Kabanda Kana

    Ministre près le Premier ministre, Jacqueline Penge Sanganyoi

    Ministre auprès du ministre de la Défense, Sylvain Mutombo Kabinga

    Ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Eyrolles Michel Nvunzi Meya

    Ministre chargée des personnes vivant avec handicap, Irène Esambo Diata

    Vice-ministre de la Justice, Bernard Takahishe Ngumbi

    Vice-ministre de l’Intérieur, Innocent Bokele Walaka

    Vice-ministre du Plan, Freddy Kita Bukusu

    Vice-ministre du Budget, Félix Momat Kitenge

    Vice-ministre des Affaires étrangères et des Congolais de l’Etranger, Raymond Tchedya Patay

    Vice-ministre de la Coopération Internationale et Régionale, Valery Mukasa Mwanabute

    Vice-ministre des Hydrocarbures, Moussa Mondo

    Vice-ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité, Papy Mpungu Lwamba

    Vice-ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Didier Budimbu Ntubuanga

    Vice-ministre Près le Ministres des Finances, Mata M’elanga Junior

    Vice-ministre de l’Economie nationale, Didier Lutundula Okito

    Vice-ministre des Mines, Alpha Denise Lupetu Tshilumbayi

    Vice-ministre de la Santé, Albert Mpeti Biyombo

    Vice-ministre de l’Environnement, Jeanne Ilunga Zaina

    Vice-ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Liliane Banga Lwaboshi

    Vice-ministre des Travaux et voies de communication, Jacques Yuma Kipuka

    Vice-ministre de la Formation professionnelle, Germain Kambinga Katomba

    Avec RFI

  • Pourquoi le cobalt est en chute libre ?

    Pourquoi le cobalt est en chute libre ?

    -Le prix de l’or bleu est en chute malgré le secteur de l’électrique en plein boom.

    Le cobalt est l’un de ces métaux qui définissent le monde moderne.

    Historiquement, on l’utilisait pour colorer le verre ou la céramique.

    Les Egyptiens utilisaient des composés de cobalt il y a 2.600 ans dans leurs sculptures.

    Mais au XXe siècle, on a découvert que le cobalt possédait des qualités essentielles à nos technologies les plus avancées.

    Sa combinaison avec d’autres métaux permet d’obtenir des alliages extrêmement résistants, stables aux températures extrêmes et anticorrosifs.

    Vous le trouverez donc dans les moteurs d’avions, les fusées, les centrales nucléaires, les turbines, les outils de coupe et même les articulations artificielles de la hanche.

    Ce seul fait l’a rendu précieux, mais ce qui l’a rendu particulièrement précieux pour les investisseurs et les spéculateurs, c’est son rôle dans les cathodes des piles rechargeables.

    Il n’est pas surprenant que les investisseurs aient appelé le métal “or bleu”.

    Téléphone dans la poche de la femmeCopyright de l’imageGOOGLE- Image captionLes batteries pour téléphones portables 
    ont connu le premier boom du cobalt en 2008

    A partir de 2008, la popularité croissante du smartphone a fait grimper la demande de batteries capables de se recharger à un rythme toujours plus rapide.

    Puis, il y a quatre ans, la voiture électrique (EV) a saisi l’imagination des négociants en cobalt.

    De 2016 à 2018, le prix du cobalt a grimpé en flèche, passant d’environ 26.000 $ la tonne à plus de 90.000 $.

    Plus de 50 % de la demande totale de cobalt est actuellement destinée à l’utilisation de piles, tandis que l’UE et les États-Unis classent le cobalt comme matière première stratégique.

    Subitement, l’année dernière, le prix du cobalt s’est effondré !

    Cette semaine, le mineur suisse Glencore a fermé la mine de cobalt de Mutanda, la plus grande du monde, en République démocratique du Congo (RDC), déclarant qu’elle n’était “plus économiquement viable”.

    Qu’est-ce qui a mal tourné avec le boom du cobalt ?

    La hâte et la thésaurisation

    En résumé, le marché s’est surpassé.

    L’âge du véhicule électrique est sur le point de se lever – mais pas encore tout à fait.

    Comme l’a dit une source de l’industrie : “Tout le monde en parle, mais qui fabrique exactement des véhicules électriques à grande échelle ? Tesla ? Qui d’autre ? Et combien de points de recharge voyez-vous ?”

    Un autre facteur était que plusieurs transformateurs – surtout en Chine et en Afrique – thésaurisaient le cobalt dans l’espoir de faire des profits à mesure que le prix augmentait.

    Ils ont commencé à libérer ces actions juste au moment où les investisseurs ont réalisé que la demande de VE n’était pas encore aussi massive que les gens l’avaient espéré.

    Voiture électrique au point de chargeImage captionLe cobalt est un composant clé des batteries de voitures électriques

    Mais la plupart des analystes qui suivent le marché du cobalt disent que les fondamentaux n’ont pas disparu.

    Au cœur de cet argument se trouve la nature précaire de l’approvisionnement en cobalt.

    C’est un élément qui ne se trouve nulle part ailleurs sur terre sous une forme “libre”, mais qui doit être pris chimiquement à partir du cuivre ou du nickel en utilisant des acides et de la chaleur.

    Plus de 60% de l’approvisionnement mondial provient de la RDC, qui est communément décrite comme étant au cobalt ce que l’Arabie Saoudite est au pétrole.

    Et comme l’explique George Heppel, responsable de l’analyse du cobalt et du lithium à CRU International, la RDC n’est pas un endroit facile où faire des affaires.

    Hausse de la redevance

    Malgré les élections démocratiques de décembre dernier – les premières depuis l’indépendance en 1960 – la politique et le climat sécuritaire sont imprévisibles en RDC.

    “Le code minier du pays avait promis un autre gel de 10 ans sur le montant des redevances que les sociétés minières devaient payer au gouvernement” rappelle George Heppel.

    “Puis, soudainement, il a fait passer cette redevance de 2,5 p. 100 à 10 p. 100. C’est une énorme hausse.”

    Plus tôt cette année, Verisc Maplecroft, l’influent consultant mondial en matière de risques, a classé la RDC en tête de sa liste des pays les plus susceptibles de nationaliser leurs industries de base, au même titre que le Venezuela.

    “Cela, vous donne une idée du risque qu’il y a à investir dans le pays” fait remarquer M. Heppel.

    Une mine à ciel ouvert à Kolwezi, en RDC, où l'on extrait du cobalt et du cuivre.Copyright de l’imageGETTY IMAGES- Image captionUne mine à ciel ouvert à Kolwezi,
     en RDC, où l'on extrait du cobalt et du cuivre.

    Et puis il y a la corruption ! Glencore fait elle-même l’objet d’enquêtes menées par la Commodity Futures Trading Commission des États-Unis et le ministère américain de la Justice relativement à ses activités dans certains pays dont la RDC.

    Cependant, maintenant que Glencore ferme Mutanda, quelque 25.000 tonnes de cobalt seront retirées de l’offre mondiale. Cela devrait commencer à stabiliser les prix.

    M. Heppel estime qu’il faudra attendre la fin de l’année avant que l’effet ne se fasse sentir sur le marché.

    Et comme les prix commencent à grimper, les mineurs artisanaux feront leur retour en force.

    Le coût de production en vies humaines

    Il s’agit de mineurs indépendants travaillant dans des conditions épouvantables, blessés et parfois mourants dans des glissements de terrain alors qu’ils travaillent avec des outils artisanaux dans des conditions épouvantables.

    Le rapport d’Amnesty International de 2013 fait état de blessures fréquentes et d’asphyxie dues à l’absence de ventilation adéquate dans les fosses, parfois profondes de plus de 100 mètres.

    Il y a deux mois, plus de 40 mineurs ont été tués alors qu’ils travaillaient illégalement sur un site de Glencore dans la province de Lualaba, dans le sud-est de la RDC, lorsqu’une mine s’est effondrée.

    L’Unicef estime qu’environ 40.000 enfants travaillent dans les mines dans le sud de la RDC.

    Amnesty a accusé Apple, Samsung et Sony, entre autres, de ne pas avoir effectué les contrôles de base pour s’assurer que les mineurs n’incluent pas d’enfants.

    Malgré la condamnation internationale des abus, l’exploitation minière artisanale se poursuit.

    Les mineurs artisanaux ont souvent peu ou pas d’autres sources de revenus et, en Afrique subsaharienne, des millions de personnes en dépendent pour leur subsistance.

    À l’échelle mondiale, la réglementation et le contrôle par les gouvernements et les sociétés minières elles-mêmes ont connu un certain succès – ils peuvent offrir un mode de vie viable.

    M. Heppel affirme que les fluctuations de ce type d’exploitation minière sont étroitement liées au prix du marché.

    Alors que le prix augmentait en 2017, CRU International a estimé que la production des mineurs est passée de 6.500 tonnes à plus de 24.000 tonnes.

    Puis, au fur et à mesure que le prix a chuté, leur production a aussi chuté – jusqu’à 10.000 tonnes.

    Artisans des mines de cobaltCopyright de l’imageREUTERS - Image captionLes mineurs artisanaux de cobalt 
    travaillent dans des conditions dangereuses, souvent mortelles.

    D’ici 2020, l’organisation s’attend à ce que la production des mineurs atteigne des niveaux records alors qu’ils prennent le relais de la fermeture du site de Glencore, risquant leur santé et leur vie sur le marché non réglementé pour alimenter notre demande de voitures électriques.

    Les chaînes d’approvisionnement en cobalt sont obscures et tentaculaires, allant des cabanes du sud de la RDC aux entrepôts en Chine.

    Il est presque impossible de retracer comment et par qui tout le stock de cobalt a été extrait.

    Mais alors que les compagnies de téléphonie mobile ont reçu l’ordre de contrôler leurs fournisseurs, les constructeurs automobiles ont jusqu’à présent échappé aux critiques.

    Vers un futur boom ?

    Mais le temps est venu, selon CRU International, d’acheter du cobalt à grande échelle.

    ” Quand nous regardons le marché des VE au cours des 10 prochaines années, nous voyons la forte augmentation à venir en 2020 jusqu’en 2021″.

    “Ce sera le moment critique pour la demande mondiale de cobalt, car les grands constructeurs automobiles, BMW, Volkswagen, Ford et Daimler sont prêts à augmenter leur production” indique George Heppel.

    Il estime que la demande de cobalt pour les batteries d’automobiles augmentera de 24 % à 35 % par année entre 2020 et 2023.

    Même si Glencore remet Mutanda en service (la fermeture est pour “l’entretien et la maintenance”), et que les mineurs artisanaux produisent jusqu’à 40.000 tonnes par an, M. Heppel estime que ce ne sera pas suffisant pour satisfaire la demande.

    “Il faut de nouvelles réserves de cobalt. On a beaucoup parlé de la technologie des batteries de la prochaine génération, mais il n’y a toujours rien qui rivalise avec la batterie nickel-cobalt”.

    “Il y en a qui, en théorie, dans des conditions de laboratoire, sont moins chères et plus efficaces, mais jusqu’à présent, aucune ne s’est avérée commercialement viable” conclu M. Heppel.

    Avec BBC

  • Deux médicaments prometteurs dans le traitement du virus Ebola

    Deux médicaments prometteurs dans le traitement du virus Ebola

    -Une étude clinique menée en République démocratique du Congo (RDC), s’avère prometteuse dans le traitement du virus Ebola. Deux médicaments testés sur des malades sont parvenus à réduire significativement le taux de mortalité de la maladie. Les résultats définitifs de l’étude ne sont cependant pas encore connus.

    Depuis novembre dernier, quatre médicaments ont été administrés à près de 700 patients atteints du virus Ebola. Pour l’instant seules les données des 500 premiers ont été analysées par les instituts nationaux de santé américains..

    Les résultats semblent prometteurs. Les groupes de patients ayant reçu les traitements REGN-EB3 et mAb114 – des noms encore provisoires – ont vu leur taux de mortalité tomber à respectivement 29% et 34%. Soit 20 points de moins que chez les groupes de patients ayant reçu le Zmapp et le Remdesivir, les médicaments utilisés jusqu’à présent, et moitié moins que chez les personnes ne prenant aucun traitement.

    La prévention, meilleur traitement

    Ces nouveaux médicaments, qui semblent plutôt efficaces, ont été créés à partir d’anticorps monoclonaux qui agissent en neutralisant la capacité du virus à affecter d’autres cellules. Pour l’instant, ils parviennent à empêcher la mort de deux patients sur trois mais les résultats définitifs de l’étude ne seront connus que cet automne.

    Cet espoir ne doit néanmoins pas faire oublier que la meilleure façon d’arrêter l’épidémie reste la prévention avec la vaccination et l’isolement des malades et en dernier recours seulement, le traitement.

    Les résultats complets de l’étude ne seront connus qu’a l’automne. Mais déjà, décision a été prise d’administrer le REGN-EB3 et le mAb114 à tous les malades connus d’Ebola. Il y en actuellement une centaine, répartis dans 14 centres de traitements en RDC. La mesure vaut également pour les personnes qui recevaient les deux autres traitements expérimentaux jugés moins efficaces, et qui sont donc, abandonnés.

    Avec RFI

  • Cobalt: Glencore joue gros en RDC et en Zambie

    Cobalt: Glencore joue gros en RDC et en Zambie

    -Glencore menace de fermer la plus grande mine de cobalt au monde. Dans une lettre adressée aux employés de la mine Mutanda dans le Sud-Est de la RDC qui sera bientôt fermée, la société a indiqué que la production devrait être arrêtée parce que la mine n’est “plus économiquement viable”. Cette mauvaise nouvelle pour le président de la RDC,  nouvellement élu,  est prise  de manière unilatérale.

    Une décision analogue a été aussi prise par Mopani Copper Mines, l’unité de Glencore en Zambie, de fermer deux puits à sa mine de Nkana, ce qui causerait des  pertes d’emplois potentiels de 1 400 postes. Le gouvernement zambien a énergiquement protesté, estimant qu’une telle décision devait être prise de concert avec l’Etat.

    Dans les deux pays, la décision de fermeture, prise unilatéralement, semble liée plus aux changements de la règle fiscale  qu’aux effets de la conjoncture.

    Certes, le minerais  stratégique est passé de 95 000 dollars en mars 2018 à 55 000 dollars au premier semestre 2019, soit une dépréciation de 58%. Fin juillet, le cours du cobalt était tombé à 26 000 dollars la tonne, soit son plus bas niveau en trois ans.

    Le géant suisse qui annonce une perte de 350 millions de dollars dans ses activités de négoce, a vu son bénéfice fondre de 92%.

    L’annonce de la fermeture de la mine de la RDC intervient alors que Glencore est sous le coup d’une enquête de la justice américaine. A cela s’ajoute la bataille perdue autour du nouveau code minier de la RDC, signifiant une contribution fiscale plus élevée.  Dans le même esprit que la RDC, la Zambie a voulu remplacer la taxe sur la valeur ajoutée par une taxe de vente non remboursable au grand dam des acteurs miniers.

    Ces deux exemples illustrent de la faible emprise des États africains sur un secteur minier aux mains des multinationales.

    Avec Finacial Afrik