Category: Afrique

  • Ligue des Champions : bonne opération pour le Bayern Munich

    Ligue des Champions : bonne opération pour le Bayern Munich

    Les Bavarois s’attendaient à vivre une soirée difficile à Anfield Road. Poussés par leur public, les joueurs de Liverpool se sont mis en évidence, mais ni Mohamed Salah (12ème minute) ni Sadio Mané (33ème) ne sont parvenus à tromper Manuel Neuer. Le Bayern, lui, aurait pu profiter d’un cadeau de Joël Matip, mais Alisson Becker veillait au grain.

    Kovac satisfait du résultat

    En seconde période, la rencontre a été plus physique et plus tactique. Il y a eu peu d’occasions à se mettre sous la dent. En fin de rencontre, Manuel Neuer est parvenu à maintenir le match nul grâce à un sauvetage sur sa ligne suite à une tête plongeante de Mané (85ème). Score final 0-0. Un résultat qui satisfait l’entraîneur du Bayern, Niko Kovac :

    Nous n’avons peut-être pas marqué, mais nous n’avons pas concédé de buts non plus. Nous jouerons le match retour à la maison, et je pense que ce sera un avantage, car nous allons évoluer devant 75 000 spectateurs qui voudront à tout prix que l’on se qualifie. Nous savons très bien qu’à ce niveau, ce sont les petits détails qui font les grandes différences. Mais nous verrons en temps voulu : maintenant, place à la Bundesliga.

    En fin de rencontre, les joueurs bavarois sont allés remercier leurs supporters pour leur soutien.

    Le Bayern Munich est toujours en course en Ligue des Champions, mais aussi en championnat : les Bavarois, qui sont à trois points du Borussia Dortmund, reçoivent le Hertha Berlin ce samedi. Une rencontre qui sera diffusée sur la DW.

    Lyon et le Barca dos à dos

    L’autre rencontre de la soirée opposait Lyon au FC Barcelone. Privé de son capitaine Nabil Fekir, l’Olympique Lyonnais a failli marquer suite à une frappe de Martin Terrier, déviée in-extremis sur sa barre par Marc-André ter Stegen (9ème). Par la suite, le Barca a dominé, mais à l’image de Luis Suarez, les Catalans se sont montrés trop brouillons dans le dernier geste. Score final 0-0. Tout se jouera au Camp Nou dans trois semaines, le 13 mars prochain.

    Anthony Lopes (ici face à Lionel Messi) a mis en échec le Barca à plusieurs reprises.

     

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  • Coup d’accélérateur pour la loi de programmation militaire au Burkina Faso

    Coup d’accélérateur pour la loi de programmation militaire au Burkina Faso

    Face à la menace terroriste, le Premier ministre burkinabè a présenté lundi (18 février) un ambitieux plan de sécurité. Christophe Dabiré a appelé ses compatriotes à “l’union sacrée” à travers, notamment, l’implication de la population dans la lutte contre la menace terroriste qui frappe le Burkina Faso.

    La capitale burkinabè a été frappée par plusieurs attentats depuis 2015, comme celui mené contre le QG de l’armée en plein centre, le 3 mars 2018

    Le chef de l’exécutif promet l’accélération de la loi de programmation militaire dotée d’un budget de 700 milliards de francs CFA pour les cinq prochaines années.  

    Le tout sécuritaire n’est pas la solution

    Ce nouveau plan de sécurité du gouvernement burkinabè se traduit entre autres par le repositionnement des forces de défense et de sécurité ou encore par un meilleur maillage du territoire dans le cadre du renforcement de la coopération régionale dans la lutte antiterroriste.

    Le gouvernement veut aider la jeunesse pour qu’elle ne se tourne pas vers les groupes extrémistes

    La sécurité, premier chantier du nouveau Premier ministre Christophe Dabiré ne sera néanmoins pas la seule réponse a apportée au péril djihadiste, selon Rémy Dandjinou, ministre porte-parole du gouvernement burkinabè.

    “Il y a un substrat d’inégalités, de frustrations, parfois un sentiment d’être abandonné dans certaines régions et cela, le gouvernement burkinabè l’a pris en compte. Il faut savoir que nous avons le programme d’urgence pour le Sahel qui consiste à doter les zones sahéliennes, les zones du nord et d’autres régions d’infrastructures et de chances pour que la jeunesse ne soit pas obligée  de se tourner vers certains  vendeurs d’illusions, certains chefs idéologiques au niveau de certains espaces.”

    Trois axes stratégiques

    Attention à ne pas commettre les mêmes erreurs que certains pays voisins ont commises dans la lutte contre le terrorisme, prévient Abdoulaye Niang, professeur de lutte contre l’extrême violence dans le grand Sahel.

    La force conjointe G5 Sahel mène des actions coordonnées avec l’armée burkinabè

    “Il faut un système de défense stratégique de la nation qui repose sur trois équations. Il s’agit de la défense civile et stratégique de la nation, la défense économique et stratégique de la nation et la défense militaire et stratégique de la nation. C’est au niveau de cette troisième équation que la loi de la programmation a sa place. Quand vous avez un tabouret à trois pieds, si vous vous asseyez sur un seul pied, vous passerez invariablement à l’échec.”

    La force militaire conjointe du G5 Sahel va aussi soutenir le Burkina Faso dans l’élaboration de ce nouveau plan de sécurité.

    “Nous nous coordonnons avec l’armée burkinabè pour mener des actions assez soutenues et assez ciblées des zones ou les groupes armés sévissent”, affirme Hanana Ould Sidi, commandant de la force conjointe du G5 Sahel. “Je pense que nous allons pouvoir sous peu obtenir des résultats importants pour la sécurisation de la zone.”

    En 2018, les attaques terroristes et les conflits intercommunautaires ont fait au moins trois cents victimes au Burkina Faso.

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  • Débat autour du rapatriement des djihadistes allemands

    Débat autour du rapatriement des djihadistes allemands

     Selon die tageszeitung, l’Allemagne est responsable de ses citoyens, qu’ils soient prix Nobel de la Paix ou terroristes.

    C’est d’ailleurs un argument que les autorités allemandes utilisent régulièrement pour justifier l’expulsion de délinquants étrangers dans leurs pays d’origine.

    Donc refuser d’appliquer ce principe à ses propres ressortissants serait faire preuve de double morale. D’autant que c’est en Allemagne que la plupart des jeunes djihadistes se sont radicalisés. Leur destin a donc à voir avec la société dans laquelle ils ont grandi.

    La Süddeutsche Zeitung évoque la possibilité de déchoir les djihadistes allemands de leur nationalité. Ce n’est pas si simple, car la Loi fondamentale est très stricte. Ainsi, un Allemand peut perdre sa citoyenneté s’il effectue son service militaire dans l’armée d’un État étranger sans le consentement de l’Allemagne.

    Jusqu’ici, l’Allemagne a traduit en justice des djihadistes pour des crimes commis sur le sol allemand

    L’État islamique n’en est pas un mais il s’est présenté comme un État. Et comme les combattants allemands ont rejoint cet État, les conditions pour une déchéance de nationalité pourraient être réunies.

    L’Allemagne pourrait servir d’exemple en montrant qu’elle prend au sérieux ses responsabilités, estime pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung. En rapatriant des ressortissants qui se sont rendus coupables de crimes, elle se présenterait non pas en tant que patrie de traîtres mais en défenseuse des valeurs du monde libre.

    Cela, précise le quotidien, inclut la présomption d’innocence, mais également le fait que chaque acte soit poursuivi et puni de manière appropriée.

    Les journaux commentent par ailleurs la démission de sept députés du parti travailliste au Royaume-Uni.  

    Karin Smith, une des sept députés travaillistes démissionnaires

    Le départ des sept députés travaillistes n’est qu’un début et c’est une catastrophe pour le parti, prévient la Süddeutsche Zeitung. La direction du Labour est soumise depuis longtemps – à juste titre – à une forte pression interne et à une colère croissante de ses membres.

    Jeremy Corbyn n’a pas de ligne claire face à Theresa May sur le Brexit

    Le parti n’a pas de plan clair pour le Brexit, de nombreux sympathisants reprochent à Jeremy Corbyn de faire le jeu de Theresa May en naviguant à vue. Le parti est aussi trop laxiste dans la lutte contre l’antisémitisme et le racisme dans ses propres rangs.

    Comment le parti va-t-il gérer cette défection? se demande die tageszeitung pour qui la crise pourrait avoir un impact plus grand que le Brexit lui-même sur le plus grand parti de gauche européen. Le journal rappelle que c’est surtout le souhait d’en finir avec l’ère de Tony Blair qui avait favorisé l’ascension de Jeremy Corbyn.

    Celui-ci avait marqué des points avec son image de père Noël débonnaire qui distribue des paroles sages et des cadeaux. Mais le Labour est aujourd’hui dirigé par des apparatchiks sans scrupule qui entretiennent un culte de la personnalité et répondent avec haine à tout point de vue discordant, déplore le quotidien.

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  • Il y a 100 ans, s’ouvrait le 1er Congrès panafricain à Paris

    Il y a 100 ans, s’ouvrait le 1er Congrès panafricain à Paris

    L’Allemagne venait de perdre la Première Guerre mondiale. Et en ce début de 1919 à Versailles, un traité de paix devait être négocié.

    À Versailles, les leaders des pays victorieux étaient là pour fixer les nouvelles règles internationales. C’est l’occasion qu’attendaient anticolonialistes et panafricanistes pour tenter de s’exprimer et faire avancer leurs droits. 

    Le père du mouvement de la négritude

    Et parmi les anticolonialistes et panafricanistes, un certain William Edward Burghardt Du Bois, un ardent militant de l’égalité raciale aux Etats-Unis.

    William Edward Burghardt Du Bois, un ardent militant de l’égalité raciale aux Etats-Unis

    Ce dernier avait un plan ambitieux qui faisait même douter certains de ses compagnons : rassembler des noirs d’Afrique, des États-Unis et d’autres régions du monde à Paris en vue d’assurer une présence africaine dans l’ordre mondial de l’après-guerre.

    Et pour Mamadou Diouf, professeur d’études africaines à la Columbia University à New York: 

    “Le congrès s’est tenu à Paris pour une raison simple. Il a été convoqué en marge de la Conférence de paix de Versailles. L’idée sous-jacente de cette très importante initiative des leaders noirs était que l’Afrique soit présente lors des discussions et que les problèmes africains soient pris en compte. Et donc que ces problèmes soient présentés par des noirs et que cette présence contribue à une présence africaine dans l’ordre mondial d’après la Première Guerre mondiale”, a déclaré Mamadou Diouf. 

    “Ce serait une honte pour plus de 200 millions de noirs dans le monde s’ils restaient sans voix et ne participaient pas à cette grande transformation du monde”, avait alors estimé l’américain Du Bois.

    Cet intellectuel, un des premiers noirs à être diplômé d’Harvard, considéré par certains comme le père du mouvement de la négritude, avait réussi son coup. 57 participants s’étaient réunis à Paris, 16 venus des États-Unis.

    Le rôle déterminant de Blaise Diagne

    L’un des soutiens de Du Bois était le député du Sénégal, Blaise Diagne, premier député noir à l’Assemblée nationale française.

    Lui qui avait aidé le gouvernement français à mobiliser des tirailleurs africains pendant la Première Guerre mondiale a convaincu Georges Clémenceau, le président du Conseil français des avantages qu’il pourrait tirer d’un tel congrès.

    Le rôle de Blaise Diagne a été déterminant d’après Andreas Eckert, professeur d’histoire africaine à l’université Humboldt de Berlin :

    “C’était difficile de faire venir des gens à Paris, c’était un défi pour les délégués des anciennes colonies ou les noirs d’Amérique du nord d’obtenir des passeports, et ce n’est que grâce à l’initiative et à l’influence de Blaise Diagne que le congrès a officiellement eu lieu” 

    Le Congrès a finalement eu peu d’effets. Ses résolutions étaient assez timides, même si au terme des trois jours les congressistes avaient formulé des revendications claires.

    Celles-ci incluaient l’auto-administration progressive des colonies africaines, la liberté d’expression, le droit à la terre et surtout à l’éducation. Mais les négociateurs à Versailles n’en ont aucunement tenu compte. 

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  • Tshisekedi n’a pas le contrôle du pouvoir, selon l’opposition

    Tshisekedi n’a pas le contrôle du pouvoir, selon l’opposition

    Le président congolais, Félix Tshisekedi, n’a toujours pas choisi son Premier ministre en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. Il reste entouré par des proches de Joseph Kabila, dont la plupart sont frappés par les sanctions de l’Union européenne. Parmi eux, l’actuel ministre de l’Intérieur Henri Mova, ou encore Kalev Mutond, chef de l’Agence nationale de renseignements.

    Donat Tshimboj, député de l’Alliance pour l’avenir, proche de Moïse Katumbi, estime que Félix Tshisekedi aura du mal à s’émanciper de l’emprise de l’ancien régime, toujours présent.

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  • Côte d’Ivoire: Guillaume Soro quitte la présidence de l’Assemblée nationale

    Côte d’Ivoire: Guillaume Soro quitte la présidence de l’Assemblée nationale

    -Dans un discours solennel, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a déclaré ce vendredi qu’il quittait son poste. Une démission attendue et qui avait été annoncée il y a une dizaine de jours par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Les deux hommes auraient trouvé un terrain d’entente sur ce point après le refus du président de l’Assemblée nationale d’adhérer à son nouveau parti et alors qu’on lui prête des ambitions présidentielles pour 2020.

    Habitué aux cortèges d’énormes 4X4 noirs aux vitres fumées inhérents à sa fonction, c’est dans sa petite citadine italienne personnelle que Guillaume Soro a quitté vers 12h30, heure ivoirienne, l’Assemblée nationale. Comme attendu, il venait alors d’annoncer sa démission aux quelque 245 députés présents. Guillaume Soro a été largement applaudi au terme d’un discours d’une dizaine de minutes au cours duquel il a expliqué avoir eu deux tête-à-tête avec Alassane Ouattara sur son « positionnement idéologique par rapport au RHDP ».

    Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale depuis près de sept ans, était pressé de toute part par le RHDP ces derniers mois de « rendre le tabouret » s’il refusait d’adhérer au nouveau parti. « J’ai choisi de ne pas m’engager au sein du RHDP », s’est-il expliqué ce vendredi matin. « Je suis homme à croire davantage au jugement de l’histoire qu’au jugement des hommes », a-t-il ajouté, expliquant avoir accepté de laisser le perchoir pour éviter une crise institutionnelle majeure, et quitter ce poste pour « l’aventure de mes convictions ».

    Je veux laisser le souvenir d’un « homme de conviction »

    « Je veux que mes concitoyens retiennent de moi le souvenir d’un homme de conviction. Debout, je rends ma démission de président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. J’ai sacrifié mon poste pour la paix en Côte d’Ivoire. Me voilà ancien président de l’Assemblée nationale, simple député, et vice-président élu de l’Union parlementaire de la Francophonie », a encore déclaré l’ancien chef de la rébellion.

    Maintenant que sa position est clarifiée, Guillaume Soro va devoir battre le rappel de ses troupes en vue de la présidentielle de 2020 pour laquelle tout le monde lui prête des ambitions même si l’intéressé garde le silence.

    Avec RFI

  • Affaire Gbagbo: une longue bataille juridique à venir

    Affaire Gbagbo: une longue bataille juridique à venir

    -Acquittés le 15 janvier de crimes contre l’humanité commis suite à la présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont toujours détenus dans la prison de la Cour pénale internationale (CPI). Le 1er février, la chambre d’appel tiendra une audience sur leur éventuelle libération. Un simple épisode dans une procédure qui s’annonce encore bien longue.

    De notre correspondante à La Haye,

    L’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé le 15 janvier aura ouvert la « saison quatre » d’une affaire dont tous les ingrédients sont ceux d’une série politico-judiciaire, tenant la Côte d’Ivoire en haleine depuis déjà huit ans. La « saison un » avait vu l’arrestation et le transfèrement à La Haye de l’ex-président ivoirien, puis du chef des Jeunes patriotes, en 2011 et 2013. La « saison deux » était consacrée à leur mise en accusation pour crimes contre l’humanité. La « saison trois » était dédiée au procès et l’audition des 82 témoins du procureur. Elle finissait sur un ultime rebondissement lorsque les avocats jugeaient inutile d’appeler des témoins à décharge, et demandaient l’acquittement.

    Le 15 janvier 2019 marque le début de la « saison quatre ». Deux des trois juges de la chambre de première instance décidaient d’acquitter les deux accusés. « Le procureur n’a pas démontré qu’il y avait un plan commun pour garder Laurent Gbagbo au pouvoir », déclarait à l’audience le président Cuno Tarfusser, il n’a pas prouvé que « les crimes ont été commis en vertu d’une politique d’Etat ciblant la population civile », et que « par leurs discours, les accusés ont incité au crime ». Les juges ordonnaient, le lendemain, la libération immédiate de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.

    L’épisode trois de la « saison quatre » aura lieu lors d’une audience prévue le 1er février à La Haye. Après avoir prononcé leur acquittement, la chambre de première instance avait ordonné la libération immédiate des deux Ivoiriens. Mais le procureur faisait appel de cette libération, qui a été suspendue, le temps de trancher cet appel. Acquittés, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont donc toujours détenus à La Haye.

    Que se passera-t-il le 1er février ?

    L’épisode du 1er février ne devrait pas connaître de rebondissements particuliers. Les acteurs du procès défendront leurs arguments face aux juges. Pour le bureau du procureur, qui a fait appel de la décision d’acquittement, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pourraient « prendre la fuite » s’ils étaient libérés, et ne jamais revenir à la Cour pour entendre le verdict définitif. Il demande donc que leur libérationsoit assortie de conditions restreignant leur liberté de mouvement et de parole.

    La représentante des 729 victimes enregistrées dans l’affaire, Paolina Massida s’oppose à une libération, assurant que les supporters des deux acquittés « pourraient menacer les témoins et les victimes qui ont déjà témoigné, et tenter de compromettre l’intégrité des procédures ». Les avocats des deux acquittés demandent la libération immédiate. L’avocat de Laurent Gbagbo, Emmanuel Altit, relève que « c’est la première fois dans l’histoire des juridictions pénales internationales qu’une procédure de discussion relative à la mise en liberté […] d’une personne acquittée prend autant de temps. »

    Quand sera rendue la décision ?

    La décision de la chambre d’appel devrait être rendue dans les jours suivant l’audience du 1er février. Les juges peuvent décider de confirmer l’ordonnance de libération immédiate, ou de renvoyer le dossier à la chambre de première instance. Le procureur leur demande néanmoins de trancher eux-mêmes la décision définitive.

    Si la Cour décide d’une mise en libération assortie de conditions, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé se verront remettre un document de voyage par la Cour et devraient, dans un premier temps, être pris en charge par les autorités néerlandaises, sur le territoire desquelles ils ne peuvent circuler librement. Les autorités du pays d’accueil – déjà contactées en amont par le greffe de la Cour – se verront notifier officiellement la décision. Les autorités belges ont accepté que Laurent Gbagbo puisse rejoindre sa seconde épouse et son fils en Belgique. Quant à Charles Blé Goudé, qui n’a pas de liens avec la Belgique, sa demande est en attente.

    Et après ?

    Une fois la question de la libération tranchée, bien des inconnues pèsent sur la suite du dossier. Le procureur va faire appel de l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, mais ne pourra déposer son mémoire qu’après avoir obtenu la version écrite de la décision rendue le 15 janvier. Les juges avaient énoncé les raisons de leur décision dans ses grandes lignes, mais doivent désormais les motiver par écrit. Un travail qui pourrait encore prendre des mois.

    Ensuite, avocats et procureurs échangeront des mémoires écrits. Les juges de la chambre d’appel devront décider soit de confirmer l’acquittement, soit de renvoyer le dossier à une chambre de première instance, mais elle devrait être composée de nouveaux juges. Dans ce cas, l’affaire pourrait reprendre là où elle en était restée après l’audition des témoins du procureur, en janvier 2018. Si les juges estiment qu’il existe des éléments, les avocats devraient appeler leurs témoins à décharge. Il faudrait ensuite requérir et plaider. Et le verdict ferait sans doute l’objet d’un appel. Quels que soient les scénarios à venir, l’affaire Gbagbo – Blé Goudé devant la CPI est donc loin d’être refermée.

    Avec RFI

  • L’Allemagne prête à reconnaître Guaido comme président par intérim du Venezuela

    L’Allemagne prête à reconnaître Guaido comme président par intérim du Venezuela

    Alors que la crise se poursuit au Venezuela, l’Allemagne adopte une position dure ce vendredi 25 janvier. Par la voix de Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement allemand, Berlin se dit prêt à reconnaître Juan Guaido en tant que “président par intérim” du Venezuela si des élections libres ne sont pas organisées très rapidement. “Le président vénézuélien Nicolas Maduro ne peut pas être le leader légitime parce que les élections qui l’ont ramené au pouvoir n’ont pas été équitables”, dit Steffen Seibert. “Le Venezuela doit organiser des élections présidentielles libres et équitables ou le chef de l’opposition Juan Guaido doit être déclaré président par intérim.”

    L’Allemagne est l’un des premiers grands pays de l’Union européenne à aller aussi loin sur la question d’une reconnaissance de l’opposant Guaido. Pour Berlin, l’appel de millions de Vénézuéliens en faveur d’un retour à la démocratie dans leur pays ne peut plus être ignoré. 

    L’Allemagne veut s’affirmer

    Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste de l’Amérique latine, explique cette prise de position de l’Allemagne. “L’Allemagne fait partie des pays qui sont sur la ligne la plus dure par rapport au conflit vénézuélien depuis assez longtemps. De ce point de vue, il y a une cohérence qui s’exprime surtout à un moment où on sent des fissures dans la cohésion européenne sur la lecture qui est faite de l’évolution de la situation.” 

    Le spécialiste de l’Amérique latine rappelle que, ce qui fait le consensus au sein des pays européens “c’est le rejet du gouvernement Maduro”. Il reste qu’il est difficile de trouver une position commune sur un soutient éventuel à Guaido.Soutenir Guaido c’est aussi faire face à un scénario dont l’escalade pourrait conduire le pays dans une situation hors de contrôle”, explique-t-il.

    Manifestation contre Maduro devant l’ambassade du Venezuela au Mexique.

    Raisons économiques

    Une deuxième raison pourrait expliquer ce soutien de l’Allemagne à Juan Guaido. Selon Christophe Ventura, Berlin veut garder de bonnes relations avec les partenaires économiques de la région qui s’alignent derrière Juan Guaido. “D’une manière pragmatique et intéressée, le gouvernement allemand, qui a beaucoup d’intérêt dans beaucoup de pays d’Amérique latine en dehors du Venezuela, cherche à prioriser ses bonnes relations avec les nouveaux pouvoirs comme Jair Bolsonaro au Brésil. Il y a aussi l’Argentine, le Chili et d’autres avec lesquels l’Allemagne veut avoir de bonnes relations.”

    L’UE prépare un appel commun à des élections 

    L’Union européenne travaille sur une “déclaration commune“, appelant à la convocation rapide d’élections au Venezuela. Plusieurs pays, dont l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, soutiennent le souhait de Madrid de prévoir une reconnaissance du jeune président du parlement, Juan Gaido, en tant que “président par intérim” du Venezuela.

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  • RDC : pour l’heure Martin Fayulu dit non à Félix Tshisekedi

    RDC : pour l’heure Martin Fayulu dit non à Félix Tshisekedi

    Ce jeudi 24 janvier Félix Tshisekedi a rendu un hommage à Martin Fayulu durant son discours d’investiture en tant que nouveau président de la République démocratique du Congo. 

    “C’est ici l’occasion de témoigner de notre respect et sincère considération à l’endroit de notre frère Martin Fayulu Madidi avec lequel nous avons mené ce combat politique depuis plusieurs années. L’engagement de ce véritable soldat du peuple est un exemple pour la vitalité de notre démocratie et la responsabilité civique de chaque Congolais”, avait déclaré Félix Tshisekedi, juste après avoir prêté serment.

    Mais ce vendredi, celui qui est arrivé officiellement deuxième à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, Martin Fayulu, rejette la main tendue du nouveau président  par la voix de son porte-parole, Prince Epenge. “Nous voulons la vérité avant la réconciliation”, dit-il. “Tout le monde a l’impression que la volonté du peuple n’a pas été respectée. Le vote des Congolais a été détourné. Après qu’on aura consacré la vérité, nous verrons alors pour le reste”, déclare-t-il encore au micro de la DW.

    Pour sa part, Eve Bazaiba, la Secrétaire Général du MLC (Mouvement de libération du Congo de l’ancien Vice-président de la RDC Jean-Pierre Bemba) “l’État de droit ne signifie pas arrangement, combines et combinaisons pour gérer le pouvoir. Ce qui est mal conçu, mal préparé, va continuer négativement”.

    Un “non” … mais des discussions

    Certains proches du nouveau président congolais ne perdent cependant pas espoir. Sur nos antennes, ce jeudi 24 janvier, Vidiye Tshimanga, le porte-parole du président Félix Tshisekedi, a confirmé que des discussions étaient en cours avec certains membres de la coalition de Martin Fayulu (la coalition Lamuka qui signifie Réveillez-vous en langue lingala). Des discussions qui pourraient peut-être faire infléchir la position de Martin Fayulu.

    Le responsable du groupe de recherche Afrique de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE), n’exclut pas non plus cette hypothèse. “S’il accepte (Martin Fayulu, ndlr) la main tendue, pourquoi pas ? Ça permettrait d’essayer de réconcilier les protagonistes et ça permettrait aussi d’apporter le calme au niveau de la population et puis on se consacrerait à des vrais problèmes, des problèmes de sécurité, des problèmes de développement économiques, des problèmes de préoccupation sociale.” s’interroge Roger M’Gbama.

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    Roger M’Gbama, responsable du groupe de recherche Afrique de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) : “si Martin Fayulu accepte la main tendue, ça permettrait de réconcilier les protagonistes. Mais à quel prix?”

    D’autres spécialistes de la République démocratique du Congo conseillent plutôt à Martin Fayulu de rester dans l’opposition en refusant de se compromettre dans un éventuel gouvernement d’union nationale. Ils estiment que, fort du score qu’il a réalisé officiellement, 34,8%, Martin Fayulu peut constituer un contre-pouvoir face à la coalition du Front commun pour le Congo de Joseph Kabila et celle qui a porté au pouvoir Félix Tshisekedi, Cap pour le changement.

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  • UA, coopération, élections … Le président allemand sur l’Afrique

    UA, coopération, élections … Le président allemand sur l’Afrique

    Deutsche Welle : Monsieur le Président, dimanche sera votre troisième voyage en Afrique. Vous avez déjà visité le Ghana et la Gambie, l’Afrique du Sud et le Botswana. Maintenant, l’Éthiopie. Comment vous situez-vous par rapport à ce pays  – notamment par rapport à la Gambie, qui a également connu un changement démocratique surprenant à l’époque ?

    Le président fédéral Frank-Walter Steinmeier : C’est différent, car ce n’est pas mon premier séjour en Ethiopie. Je connais un peu le pays. Bien sûr je l’ai côtoyé à des moments différents et dans des conditions politiques différentes. Au cours de l’année, le peuple éthiopien a connu des évolutions extraordinaires : des changements, des tentatives de réforme, qui ont initié de nouvelles dynamiques dans le pays. C’est la raison pour laquelle j’ai très vite accepté l’invitation du président Sahle-Work Zewde et du premier ministre Abiy Ahmed. Il est important de respecter le courage qui a été fourni pour initier ces évolutions démocratiques. Mais il faut aussi les encourager sur place à poursuivre dans cette voie, en tant qu’Européen et en tant qu’Allemand. C’est pourquoi je pense que c’est le moment idéal pour s’y rendre.

    DW : Après votre visite en tant que ministre des Affaires étrangères en 2014, vous allez maintenant revenir dans une “nouvelle Ethiopie” en tant que président fédéral. Cependant, les nombreux conflits ethniques qui éclatent aujourd’hui suscitent de vives inquiétudes – l’État multiethnique éthiopien est confronté à de graves difficultés. Soulèverez-vous ces préoccupations auprès de votre homologue et du premier ministre Abiy ?

    Frank-Walter Steinmeier : Nous venons avec beaucoup de curiosité, mais nous ne venons pas naïvement, parce que nous connaissons les défis auxquels le premier ministre et mon homologue sont confrontés : le processus de paix avec leur ennemi juré, l’Érythrée, ouvrir les frontières qui ont été fermées pendant des décennies, la dépénalisation de l’opposition, la libération des prisonniers politiques ou encore la décision, tout aussi courageuse, de réduire le cabinet et de nommer un nombre égal d’hommes et de femmes. C’est une décision assez révolutionnaire pour l’Afrique. Mais bien sûr, tous ces changements ne signifient pas que d’autres développements ne soient pas nécessaires. Il faut de la persévérance pour mener à bien tant de changements dans un si grand pays encore marqué par d’anciennes rivalités, et où les tranchées du passé n’ont pas encore été comblées. Et cela exige de la patience de la part de la population. Ce processus prendra du temps avant de porter ses fruits pour tous. J’espère que les gens auront la patience. Et j’espère que les dirigeants politiques se montreront toujours aussi persévérants.

    Addis-Abeba

    DW : Le Premier ministre Abiy est la figure symbolique du changement démocratique en Ethiopie. De nombreux Éthiopiens s’inquiètent du fait que tant d’espoirs pèsent sur une seule personne. Au lieu de cela, ils plaident en faveur du renforcement des institutions et – dans l’État fédéral d’Éthiopie – des régions. Quelle expérience peut apporter  l’Allemagne  en ce qui concerne sa propre structure fédérale ?

    Frank-Walter Steinmeier : En Europe et en Allemagne, nous connaissons la différence entre les efforts fournis et le fruit des réformes. Nous ne devons donc pas nous contenter de regarder à distance. Si nous pensons que la voie est la bonne, nous devrions l’appuyer. Si l’Allemagne, en tant que pays économiquement fort en Europe, veut apporter son soutien, elle peut naturellement le faire par le biais d’une coopération politique, d’une assistance consultative, par exemple pour le renforcement des institutions. Mais bien sûr, le pays a aussi besoin d’impulsions économiques. C’est pourquoi je voyage avec une délégation économique, des entreprises qui, je le sais, ont un réel intérêt pour l’Éthiopie. Et j’espère que c’est aussi un moyen d’appuyer la politique économique du premier ministre Abiy.

    DW : La semaine dernière, le Bundestag, le parlement allemand, a appelé le gouvernement allemand à s’impliquer davantage dans le processus de paix entre l’Ethiopie et l’Erythrée. De nombreuses voix, notamment africaines, estiment que l’Allemagne a un rôle beaucoup plus important à jouer. Pourquoi ne pas remplir ce rôle, pourquoi sommes-nous si souvent en deçà des attentes africaines ?

    Steinmeier : Je ne crois pas que nous ne sommes pas en deçà de leurs attentes. La voie empruntée par l’Éthiopie mérite d’être soutenue. Mais pour la paix dans la Corne de l’Afrique et dans les relations entre l’Éthiopie et l’Érythrée, c’est aux dirigeants éthiopiens, et à eux-seul, d’évaluer quel genre d’aide nous pourrions leur fournir. Je ne peux pas imaginer que l’Allemagne manque de volonté dans ce domaine.

    Une session de l’Union africaine à Addis-Abeba.

    DW : Vous aurez également des entretiens avec l’Union africaine (UA). L’Allemagne soutient le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine depuis de nombreuses années. Néanmoins, on reproche encore aux États membres d’être trop unis et de se soutenir en cas de violations des droits de l’homme ou de fraude électorale, comme ce fut le cas récemment au Congo. Le rythme des réformes est également déploré, de même que la discipline financière. Toutes ces questions seront-elles abordées lors de vos discussions avec le président de la Commission Moussa Faki ?

    Il en va de même pour l’Union africaine comme pour l’Union européenne : une telle association ne peut être forte que si ses membres font en sorte qu’elle le soit. C’est pourquoi, par le passé, j’ai compris les critiques à l’encontre de l’Union africaine, mais en même temps j’ai dit que à partir du moment où ses membres ne lui donnent pas les compétences nécessaires, elle ne pourra pas conduire les pays africains dans la bonne direction. Néanmoins, il y a eu des développements au sein de l’UA que j’apprécie et reconnais, et où j’espère qu’il n’y aura pas de revers – en particulier en matière de politique étrangère et de sécurité. L’Union africaine est devenue beaucoup plus efficace dans le maintien de la paix qu’elle ne l’était il y a dix ou vingt ans.

    Angela Merkel avec Paul Kagame et Cyril Ramaphose en octobre 2018 à Berlin.

    DW : Ces dernières années, on a beaucoup parlé “de l’Afrique, continent des opportunités”. L’Allemagne a accueilli l’Année africaine du G20, et il existe diverses initiatives africaines telles que les Compacts with Africa (CwA). La perception européenne de l’Afrique est néanmoins dominée par la fraude électorale au Congo, la guerre civile au Sud-Soudan et les migrations. Quand verra-t-on enfin en Europe le vrai visage de l’Afrique ?

    Steinmeier : Ça, ça ne se commande pas. On ne peut qu’essayer de faire en sorte que la vision européenne sur l’Afrique soit plus éclairée. Il s’agit notamment de clarifier le concept d’”Afrique”. Il n’y a pas une seule Afrique. L’Afrique est plurielle. L’Europe doit réellement être plus présente, elle doit chercher des coopérations où ses homologues se sentent compris et considérés. Dans certains domaines, nous sommes en mesure de le faire. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour tous. Et j’espère que de nombreux pays africains vont voir leur volonté et leur ambition de se rapprocher des états européens croître. Cette relation d’égal à égal doit venir des deux côtés. Mais c’est surtout aux Européens de faire des efforts dans ce domaine.

    Ludger Schadomsky, rédacteur en chef de la rédaction amharique de la DW et Mohammed Negash, journaliste au sein de cette même rédaction, ont réalisé l’interview.

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