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  • Pesticides : des Nicaraguayens se tournent vers la France pour faire appliquer un jugement

    C’est une affaire de justice environnementale qui pourrait trouver son épilogue en se jouant des frontières. Lundi 5 novembre, 1 234 anciens employés nicaraguayens de bananeraies traitées au dibromichloropropane (DBCP), un agrotoxique, ont saisi… le TGI de Paris. Ils comptent ainsi contraindre trois multinationales de la chimie à leur verser les 805 millions de dollars d’indemnisation que la justice de leur pays les a définitivement condamnées à leur verser en 2012. Ce jugement n’a jamais été mis à exécution dans leur pays d’où les firmes condamnées ont retiré tous leurs actifs, et, compte tenu des intérêts qui courent depuis la condamnation, le total des indemnités dues se monterait aujourd’hui à plus d’un milliard de dollars. Pour que justice leur soit rendue, les « afectados » (contaminés), comme on désigne ces victimes du Nicaragua, ont décidé de recourir à une procédure d’« exequatur ». Leurs avocats, le Français Pierre-Olivier Sur, le Nicaraguayen Tony Lopez et l’Américain Robert McKee, ont expliqué lors d’une conférence de presse organisée à Paris, mardi 6 novembre, que l’exequatur permet de faire exécuter une décision judiciaire prononcée par une juridiction étrangère, même si la France n’est pas concernée, comme c’est ici le cas. Infertilités, lésions, cancers Entre la fin des années 1950 et jusqu’en 1983, Occidental Chemical Corporation, Shell Oil Company Corporate, The Dow Chemical Company ont commercialisé du DBCP sous la marque Nemagon ou Fumazone. Utilisé pour détruire le nématode, un ver qui attaque les racines de bananiers, ce perturbateur endocrinien, accusé d’être à l’origine d’infertilités, de lésions sur le foie, les poumons et les reins, et de cancers, était pourtant interdit aux Etats-Unis dès 1977. « Une fois par semaine, de nuit, je versais le produit dans un étang pour qu’il ressorte par une tuyauterie dans l’arrosage, a expliqué Diego Fernando Lopez, un chef d’équipe atteint de…
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  • Le président de l’AS Monaco perquisitionné et placé en garde à vue

    Dmitri Rybolovlev, le président de l’AS Monaco, a été placé en garde à vue à la demande d’un juge monégasque, mardi 6 novembre au matin, à quelques heures du match opposant, en Ligue des champions, son club au FC Bruges, au stade Louis II. Le milliardaire était toujours en garde à vue mardi en fin d’après-midi, ainsi que plusieurs protagonistes du dossier judiciaire. Il avait été l’objet d’une perquisition, le matin même, à son spectaculaire domicile, La Belle Epoque. D’autres perquisitions ont été réalisées dans la matinée. L’homme d’affaires russe est au cœur de l’information judiciaire ouverte voilà un an par le parquet général de Monaco pour des faits de « corruption », « trafic d’influence actif et passif » et complicité de ces délits. L’affaire, qui inquiète les plus hautes autorités de la principauté, avait déjà provoqué le placement en garde à vue, le 23 septembre 2017, de Philippe Narmino, personnalité en vue sur le Rocher. Quelques jours plus tôt, M. Narmino avait été contraint de quitter ses fonctions de ministre de la justice de Monaco, sous la pression des révélations du Monde qui avait fait état, le 14 septembre 2017, d’informations extrêmement embarrassantes pour la police et la justice monégasques. « Monacogate » « Les mises en cause personnelles dont je fais l’objet et les attaques répétées subies par l’institution judiciaire ne me permettent plus d’en assurer convenablement la charge », avait déclaré M. Narmino. Le Monde avait notamment révélé le contenu d’un DVD-Rom remis à un juge d’instruction de Monaco, et ainsi mis au jour des centaines de SMS laissant suggérer l’existence d’un réseau occulte œuvrant en faveur du milliardaire Dmitri Rybolovlev, aux prises avec la justice locale. En conflit avec l’homme d’affaires suisse Yves Bouvier, M. Rybolovlev aurait eu recours aux services d’une avocate, Me Tetiana Bersheda, pour influer sur le cours de la justice. De nombreux textos issus du smartphone…
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  • Non, Carrefour n’a pas financé la campagne de Bolsonaro

    Deux jours après la victoire du candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, au Brésil, une rumeur était déjà partagée plusieurs dizaines de milliers de fois sur Facebook : le groupe de distribution français Carrefour aurait financé la campagne du candidat devenu président. Wikistrike, un site qui nous apparaît peu fiable dans le Décodex, relaie des théories conspirationnistes et publie régulièrement de fausses informations. Il affirme que « de fait, c’est l’argent de Carrefour, l’argent que la multinationale française reverse à l’un de ses principaux actionnaires, qui finance le candidat d’extrême droite Bolsonaro ». Un raccourci dangereux. Pourquoi c’est très exagéré Contactée, l’entreprise dément toute implication dans l’élection brésilienne et explique qu’il s’agit de dons personnels de l’un des actionnaires du groupe à plusieurs candidats politiques, dont certains appartiennent au parti de Jair Bolsonaro, le Parti social-libéral (PSL). Cet actionnaire, le Brésilien Abilio Diniz, possède 7,76 % des actions de Carrefour (ce qui le place en quatrième position dans le capital du groupe français) via Stanhore International Trading SARL, et siège au conseil d’administration, d’après les documents officiels du groupe. A la tête d’une fortune estimée à environ 2,4 milliards d’euros selon Forbes, il a contribué à la campagne de dix-neuf candidats issus de onze partis politiques différents. « Abilio Diniz a invité tout au long de la campagne ses concitoyens, via ses réseaux sociaux, à se rendre aux urnes et à connaître le programme des candidats sans apporter de recommandation de vote », explique son attaché de presse. D’après le Tribunal superior eleitoral, qui gère l’ensemble des élections au Brésil, deux membres du parti d’extrême droite de Bolsonaro ont chacun bénéficié de 50 000 reais (près de 11 600 euros) de la part de M. Diniz. Ce dernier a dépensé 1,2 million de reais (environ 280 000 euros) dans le cadre des élections générales. Répartition des dons d’Abilio Diniz lors de l’élection de 2018 L’homme d’affaires brésilien, ancien patron d’un grand groupe de supermarchés du pays, Grupo Pão de Açúcar, racheté en 2012 par le groupe français Casino, est entré deux ans plus tard au capital du groupe Carrefour et a, en parallèle, pris 10 % de sa filiale brésilienne. Lire (en édition abonnés) :   La saga d’un épicier hexagonal, Casino, devenu un groupe mondial
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  • En Tunisie, le schisme s’aggrave au sommet de l’Etat

    Afrique Le président, Béji Caïd Essebsi, conteste le remaniement ministériel annoncé par le chef du gouvernement, Youssef Chahed. Par Frédéric Bobin Publié aujourd’hui à 17h40, mis à jour à 17h45 Lecture 4 min. Article réservé aux abonnés Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi (gauche), et le chef de gouvernement, Youssef Chahed, à Tunis, le 25 juin 2018. FETHI BELAID / AFP La guerre froide qui oppose depuis le printemps les deux pôles de l’exécutif tunisien – le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, et le chef du gouvernement, Youssef Chahed – se durcit davantage au lendemain de l’annonce, lundi 5 novembre, d’un remaniement ministériel visant pourtant officiellement à « sortir de la crise politique ». M. Essebsi a fait savoir qu’il n’était « pas d’accord » avec la démarche suivie par M. Chahed, qui, selon les conseillers du chef de l’Etat, « ne l’aurait pas consulté », alors même que le chef du gouvernement assure s’en être tenu aux « prérogatives » que lui confère la Constitution. Cette passe d’armes au sommet de l’Etat pourrait sembler anodine si elle n’empoisonnait davantage le climat politique à l’heure où la Tunisie s’apprête à retrouver le chemin des urnes, à l’occasion du double scrutin législatif et présidentiel de 2019. Le remaniement ministériel marque « l’exacerbation des tensions entre les branches de l’exécutif », relève Moez Hassayoun, analyste au cercle de réflexion Joussour : « MM. Essebsi et Chahed sont entrés dans une logique de rupture. Cela va rendre difficile la gestion de la fin des mandats parlementaires et présidentiel. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi A la mairie de Tunis, le nouveau visage du parti islamiste Ennahda
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  • Présidentielle à Madagascar : André Mailhol, le candidat de l’Apocalypse

    Madagascar, un nouveau départ ? (4/5) Le fondateur de l’Eglise apocalyptique, une secte qui compte près de 2 millions de fidèles, se présente au scrutin du 7 novembre.

    Le pasteur André Christian Dieudonné Mailhol, candidat à l’élection présidentielle malgache.
    Crédits : GFFM / Facebook

    Dans le quartier d’Isotry, à Antananarivo, André Christian Dieudonné Mailhol arrive comme le messie. Chemise rose pâle, pantalon pied-de-poule, l’homme au visage rond se fraye tout sourire un passage presque naturel au milieu de la foule des vendeurs de rue, ses gardes du corps à distance.

    Présentation de notre série
     

    Madagascar, un nouveau départ ?

    C’est dans ce quartier, l’un des plus bas de la capitale malgache, qu’est implanté depuis vingt-deux ans le siège de son association, l’Eglise apocalyptique. L’homme aurait pu montrer son autre quartier général, celui du Gideon Fandresena ny Fahantrana eto Madagasikara (« Gédéon pour vaincre la pauvreté à Madagascar », GFFM), mais il a préféré mettre en avant la secte plutôt que son parti, fondé en 2011. Ç’aurait été oublier que pour lui, tout a commencé par l’église et que c’est sa vocation religieuse qui l’a conduit en politique.
    « Rien ne me prédestinait à devenir religieux quand j’ai commencé à travailler comme simple vendeur de vêtements à Analakely », expose-t-il. Jusqu’au jour où, dans ce quartier du centre-ville d’Antananarivo, au milieu des vendeurs à la sauvette, il raconte avoir « entendu une voix qui [lui] disait d’étudier l’Apocalypse ». C’était en 1996 et à compter de cette date, il a commencé à prêcher la parole adventiste dans la rue, suivi par un nombre croissant de fidèles. Depuis, André Mailhol a eu plusieurs « épiphanies », dont une en 2000 qui lui a prédit son accession au pouvoir en 2018.
    Divorcé, sept enfants
    Dans son storytelling figurent tous les ingrédients nécessaires. Fils d’une couturière et d’un père qu’il ne connaîtra que tardivement, ce natif des Hauts Plateaux est à la fois mérina et côtier, avec des origines betsileo. Côté famille aussi, son profil veut parler à tout le monde, puisqu’il est à la fois père de sept enfants et divorcé. « C’est une prophétie qui me l’a ordonné », concède-t-il dans un demi-sourire.
    Considéré comme l’un des « petits candidats » à l’élection présidentielle, André Mailhol ne surgit pourtant pas de nulle part. Cet art du discours, qu’il a exercé dans la rue pendant ses jeunes années, il l’a ensuite peaufiné sur les ondes. En 1994, il obtient une émission mensuelle à la radio Tsiokavao, celle de l’ancien président Didier Ratsiraka, puis une émission hebdomadaire pendant quelques mois à la Radio nationale malagasy.

    Episode 1
     

    A Madagascar, Hery, un président isolé au bilan terni par la corruption

    De fil en aiguille, le pasteur finit même par créer son propre média : il ouvre en 1998 la radio Fanambarana, qui retransmet en direct ses professions de foi. De quoi capter une belle audience puisque à Madagascar, la radio, accessible jusque dans les zones les plus enclavées, est le média le plus consommé. Cette popularité fait de lui un « petit candidat » différent des autres ; et certains, plus « gros » que lui, ne dédaigneraient pas qu’il appelle à un report de ses voix vers eux au second tour.
    Au fil des mois, André Mailhol s’est construit un personnage. Il n’apparaît en meeting que vêtu d’une longue robe blanche et muni d’un bâton de pèlerin. Il aime ponctuer son discours de prières avec le public. Une imagerie empreinte de bigoterie qui, si elle touche ses fidèles, déchaîne aussi les critiques les plus acerbes.
    Politique et religion ne font qu’un
    Si la dimension messianique trouve son public à Madagascar, c’est parce que politique et religion y font depuis des années bon ménage. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat est entrée en vigueur en 1913, mais la Grande Ile a attendu son indépendance, en 1960, pour se déclarer laïque. Mais pour peu d’années, puisque la notion de laïcité a été abolie sous Marc Ravalomanana (2002-2009), lui-même vice-président de l’Eglise de Jésus-Christ à Madagascar (FJKM), la plus grande église protestante du pays.
    En fait, la tradition locale veut que la religion soit autant le terrain des politiciens que la politique est la terre d’accueil des hommes d’Eglise. Et le pasteur André Mailhol fait la synthèse parfaite de cette double approche, puisque pour lui, politique et religion ne font qu’un. D’ailleurs, l’homme compte sur les près de 2 millions de fidèles de l’Eglise apocalyptique, qui sont aussi ses partisans politiques, pour passer le premier tour mercredi 7 novembre.

    Episode 2
     

    « Le candidat qui a le plus d’argent peut s’offrir une visibilité » dans les médias malgaches

    Celui qui affirme avoir été financé par les seuls membres de la secte, qui font des donations à son parti, reconnaît que les Russes lui ont aussi fait des propositions. « Ils m’ont approché pour m’aider financièrement. Je ne suis d’ailleurs pas le seul », glisse-t-il mystérieusement. « Mais la condition, c’était que je fasse campagne seulement dans la capitale. J’ai refusé », insiste celui qui dit n’avoir pas pu se rendre dans le sud de l’île, faute d’argent. Mais de ses moyens, on ne sait pas grand-chose puisque à l’instar de 32 des 34 candidats, il n’a pas signé le formulaire de transparence sur les fonds de campagne.
    Message simplifié à l’extrême
    Côté dogme, son Eglise apocalyptique s’appuie sur une interprétation très rigoriste de la Bible que le pasteur explique d’une phrase : « Le dernier livre du Nouveau Testament, l’Apocalypse, est un livre codé, qui renferme le secret de l’avenir de l’humanité. On peut déchiffrer ce code grâce aux versets bibliques, qui sont des clés de compréhension. C’est ce que je fais auprès de mes fidèles. »

    Episode 3
     

    A Madagascar, Pierrot ira voter le ventre vide

    En politique, en revanche, il a simplifié le message à l’extrême. « Ma priorité, c’est d’éradiquer la pauvreté », affirme-t-il sans ambages : « 90 % des richesses de Madagascar reviendront aux Malgaches et 10 % à l’Etat, ce qui représente la dîme, ce qu’on donne à l’Eglise, promet-il. Je veux aussi éradiquer la corruption, et quiconque y aura recours encourra trente ans d’emprisonnement », partant du principe que « si la locomotive est intègre, le reste du train le sera aussi ». Rien sur sa méthode et, surtout, rien de bien différent des 35 autres candidats qui martèlent ces thèmes très rebattus en cette période électorale.
    Sur le seuil de son bureau, André Christian Dieudonné Mailhol ôte ses chaussures. La bâtisse blanche et bleue grouille de monde. Des effluves d’eau stagnante s’accrochent aux narines, rappelant la proximité du marché. Mais le pasteur ne semble pas incommodé. Trop au-dessus des contingences pour cela.

    Sommaire de notre série Madagascar, un nouveau départ ?
    A l’occasion de la présidentielle malgache, dont le premier tour doit se dérouler le mercredi 7 novembre, Le Monde Afrique propose une série de reportages pour raconter les enjeux de ce scrutin et le quotidien des Malgaches désillusionnés, mais dont certains ont néanmoins décidé de se dresser contre la faillite de leur pays.
    Présentation Madagascar, un nouveau départ ?
    Episode 1 Hery, un président isolé au bilan terni par la corruption
    Episode 2 « Le candidat qui a le plus d’argent peut s’offrir une visibilité » dans les médias malgaches
    Episode 3 A Madagascar, Pierrot ira voter le ventre vide
    Episode 4 André Mailhol, le candidat de l’Apocalypse

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  • Ligue des champions : l’OL dans le sillage de Memphis

    Quand Memphis Depay va, tout va pour l’OL. L’attaquant n’est pas champion du monde, ni capitaine (deux qualités de Nabil Fekir), mais son rôle est aujourd’hui crucial dans la bonne santé de son équipe. Si le Néerlandais est du genre à choisir ses matchs, l’Olympique lyonnais espère qu’il a coché ce mercredi 7 novembre et la réception des Allemands de Hoffeinheim pour un rendez-vous déjà décisif en vue de la qualification en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Depuis quelques mois, l’influence de l’enfant terrible du football batave est en pleine croissance. La saison passée, Depay a pratiquement qualifié à lui tout seul l’OL en Ligue des champions. Entre la 30e et la 38e journée de Ligue 1, il a réussi une incroyable série de 10 buts et 6 passes décisives. De quoi très vite hériter du costume d’homme providentiel. Lire aussi :   Ligue 1 : pourquoi Lyon est meilleur face aux grandes équipes Le jeune homme de 24 ans passé par Manchester United est habitué à composer avec les attentes élevées que son talent laissait déjà percevoir lors de ses années d’apprentissage au PSV Eindhoven. Le tatoué a l’habitude de clamer (encore une fois au mois d’août) qu’il est fait pour rejoindre un grand club. Mais cette saison, la belle mécanique se grippe, tout comme le jeu déployé par Lyon, qui tire plus souvent vers le médiocre que vers le sublime. Hormis un but en ouverture du championnat face à Amiens, le 12 août, Memphis Depay est resté aphone pendant huit matchs avant de retrouver le chemin des filets, le 19 octobre contre Nîmes, et d’inscrire quelques jours plus tard un autre but en Ligue des champions à Hoffenheim (3-3 le 23 octobre). Dans le même temps, malgré une quatrième place en Ligue 1 et une deuxième place du groupe F en Coupe d’Europe, on isole à peine trois gros matchs de l’OL parmi la quinzaine disputée jusqu’alors – les victoires contre Manchester City (2-1), l’OM (4-2) et Dijon (3-0). Décisif en Ligue des champions Samedi dernier, le fantasque footballeur est sifflé contre Bordeaux (1-1) : pourtant pas plus mauvais qu’un autre au milieu de ce brouillon collectif, son statut spécial et certaines attitudes agaçantes favorisent cette réaction d’une partie du public. Dernier épisode en date, des déclarations tapageuses à l’issue d’un match où son entrée en jeu (1 but et 1 passe décisive) permet à Lyon de changer de visage et de l’emporter à Angers (27 octobre). En zone mixte, Depay livre, sans fard ou fausse modestie, un avis tranché que l’on peut résumer ainsi : « Je suis trop bon pour être remplaçant » : « J’en ai marre d’entendre à chaque fois que j’ai changé le match. Je ne me sens pas toujours comme un joueur respecté. Je fais le job à chaque fois, je suis fort mentalement. Je dois accepter les décisions du coach. Je suis un peu déçu, je pense mériter plus de respect. Je mérite mieux que ça, et je devrais jouer à chaque match. » L’atmosphère feutrée du vestiaire lyonnais en a été toute chamboulée. Chose rare dans le Rhône, la mise au point en interne adressée à Depay par l’entraîneur Bruno Genesio a même fuité dans la presse, suscitant la réprobation publique de certains joueurs. « Je veux m’excuser, Memphis. Je m’excuse pour tous tes retards, notamment à la reprise cet été, je m’excuse pour les équipements que tu portes qui ne sont pas ceux du club, je m’excuse pour ton échauffement à Angers, ton retard et ton manque d’implication. Memphis, pour avoir une belle carrière, il faut de l’humilité », aurait raillé Genesio. Toujours est-il que si son comportement est emprunt d’extravagance et, parfois, d’égocentrisme, ses qualités exceptionnelles en font un joueur rare. Différent. De ceux capables de faire basculer le sort d’une rencontre. Plus que jamais en difficulté collective, Lyon ne peut pas se payer le luxe de se passer d’un tel talent individuel. Lire aussi :   Ligue des champions : sans supporteurs et longtemps sans envie, l’OL échappe au pire Il y a un peu plus d’un mois, le 3 octobre, Memphis Depay a été laissé sur le banc lors de la réception à huis clos du Chakhtar Donetsk. Son entrée en jeu va coïncider avec le réveil d’une équipe jusqu’à alors apathique et menée 2-0. En quelques minutes, L’OL refait son retard et manque d’un rien d’arracher la victoire. Un précédent que ferait bien de garder en mémoire Bruno Genesio avant de désigner son onze titulaires contre Hoffenheim. Aux dernières nouvelles, l’attaquant serait en effet en balance pour une place de titulaire avec le Français Moussa Dembélé (recruté fin août au Celtic Glasgow). Un retour sur le banc ne serait certainement pas apprécié par Depay, qui reste indispensable.
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  • Le meurtre à l’acide d’une militante anticorruption bouleverse l’Ukraine

    L’onde de choc provoquée par la mort de Kateryna Gandziouk, dimanche 4 novembre, continue de secouer l’Ukraine. Avant ses funérailles, organisées mercredi dans sa ville natale de Kherson, dans le sud du pays, la mort de Mme Gandziouk, une militante anticorruption qui dénonçait les malversations de la police, occupait l’essentiel des actualités télévisées et des conversations. D’autres attaques contre des activistes, survenues dans le passé, n’avaient pas eu le même retentissement. « Peut-être que nous avons sous-estimé combien les choses étaient graves », écrivait mardi matin sur les réseaux sociaux l’une de ses collègues activistes, comme si la sidération provoquée par ce décès brutal, trois mois après l’attaque contre Mme Gandziouk, pouvait servir d’électrochoc à l’ensemble du pays. Kateryna Gandziouk, 33 ans, a été attaquée le 31 juillet à proximité de son domicile de Kherson. Un inconnu l’avait aspergée d’un litre d’acide sulfurique, brûlant 40 % de son corps. Durant les trois mois où elle est restée hospitalisée, consciente la majeure partie du temps, les médecins ont mené onze opérations pour remplacer des morceaux de peau. Elle est morte dimanche d’un accident vasculaire. «C’est difficile de savoir combien de temps cette émotion va durer : les gens ici sont habitués à toutes les horreurs », Kristina Berdynskykh, journaliste Toutes les autorités du pays ont condamné cet assassinat. En visite en Turquie, le président ukrainien, Petro Porochenko, a exprimé ses condoléances aux proches de la militante. « J’appelle les forces de l’ordre à tout faire pour que les assassins de Kateryna Gandziouk soient trouvés, jugés et punis », a également écrit M. Porochenko sur son compte Twitter. Johannes Hahn, commissaire européen à l’élargissement, a également demandé que justice soit faite. Depuis dimanche, plusieurs rassemblements où les hommages le disputaient à la colère ont été organisés à Kiev et dans…
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  • Maurice Genevoix, une vie d’écrivain humaniste

    Un siècle après l’armistice qui mit fin à la première guerre mondiale, hommage est donc rendu au porte-voix des poilus, au grand écrivain humaniste que fut Maurice Genevoix (1890-1980), l’auteur de Ceux de 14 et de Raboliot. En déplacement aux Eparges (Meuse), théâtre d’une bataille dantesque de la Grande Guerre, mardi 6 novembre, Emmanuel Macron a annoncé l’entrée prochaine au Panthéon de cet écrivain qui fut blessé sur cette colline en 1915. Genevoix aura décrit, avec une authenticité rarement égalée, la folie, la cruauté, les corps déchiquetés par les bombes et les balles, mais aussi la fraternité d’armes et l’amitié nouée sous la mitraille. Reçu premier au concours de l’Ecole normale supérieure, rue d’Ulm, à Paris, en 1912, le jeune Maurice Genevoix se destinait à une carrière d’enseignant ou de haut fonctionnaire. Durant ses études, il rédigea un mémoire sur « Le réalisme des romans de Maupassant », indiquant déjà ses affinités littéraires. Son baptême du feu advint quelques mois plus tard. Mobilisé en 1914, le lieutenant Genevoix prend part aux combats des Hauts-de-Meuse et des Eparges. Le 25 avril 1915, il est transpercé de plusieurs balles. Hospitalisé pendant sept mois, il est déclaré invalide à 70 % et perd définitivement l’usage de sa main gauche. Convalescent, il se retire à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret) et s’attelle à un livre de témoignage nourri par les carnets qu’il a tenus dans les tranchées. Sous Verdun sera le premier récit d’une série de cinq, par la suite regroupée sous le titre Ceux de 14, tous aux éditions Flammarion. « Pitié pour nos soldats qui sont morts ! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d’eux, pour qui nous nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées ! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n’avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes, et qui désespérons de jamais le redevenir. » Peinture du…
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  • Kelly Dittmar : les femmes « exigent cette année que leur voix soit entendue » au Congrès

    Kelly Dittmar est enseignante en sciences politiques à l’université Rutgers (New Jersey) et chercheuse au Center for American Women and Politics de l’Institut de politique Eagleton, à l’université Rutgers. Elle a écrit avec Kira Sanbonmatsu et Susan J. Carroll le livre A Seat at the Table : Congresswomen’s Perspectives on Why Their Presence Matters (New York, NY : Oxford University Press, non traduit) et analyse la « vague rose » attendue au Congrès pour les élections de mi-mandat du 6 novembre, alors qu’un nombre record de 257 femmes ont obtenu leur investiture. Etat des lieux :   Les femmes à l’assaut du Congrès américain Comment expliquer le nombre record de candidates en lice pour les élections de mi-mandat ? Kelly Dittmar : Les femmes se présentent aux élections pour tout un tas de raisons. Mais dans le camp démocrate, où les candidatures féminines ont connu la plus forte augmentation, il semble que le résultat des élections de 2016 — Donald Trump élu à la présidence, le Congrès restant aux mains des républicains — ait suscité un sentiment d’urgence accru. Nombre de candidates démocrates, en particulier les nouvelles venues, ont interprété la victoire de Donald Trump et la concentration des pouvoirs exécutif et législatif aux mains des républicains comme les risques d’un retour en arrière sur des progrès accomplis dans les domaines de la santé ou de l’environnement au cours des huit précédentes années. Analyse (édition abonnés) :   Les candidates démocrates à l’assaut de l’Amérique de Trump Est-ce en lien avec les marches des femmes en janvier 2017, le mouvement #MeToo et l’attitude de Donald Trump envers les femmes ? Chez certaines, ces préoccupations se sont traduites par de l’activisme — on l’a vu lors de la marche des femmes en janvier 2017 — et chez d’autres par une candidature à une fonction élective. Dans un cas comme dans l’autre, ces femmes exigent que cette année leurs voix soient entendues dans des espaces où le pouvoir est détenu et exercé. La vague #MeToo n’a fait que renforcer cette tendance et a conforté l’idée selon laquelle l’absence de parité dans nos institutions est un problème qui doit être pris à bras-le-corps. L’élection d’un plus grand nombre de femmes lors des midterms constitue une solution. Comment expliquez-vous qu’il y ait moins de candidates chez les républicains que chez les démocrates ? La mobilisation chez les démocrates — hommes et femmes — en 2018 est en partie liée au fait qu’ils ne sont pas au pouvoir. Un tel regain d’enthousiasme est courant de la part du parti qui est dans l’opposition. Mais qu’il y ait davantage de candidates et de sortantes chez les démocrates que chez les républicains n’est pas une nouveauté. Cela tient notamment à la différence entre les infrastructures de soutien aux candidatures féminines mises en place par les démocrates et par les républicains. Chez les démocrates, cette infrastructure [organismes de recrutement et de formation, de financement, comme la liste Emily, ou Emily’s List, comité d’action politique fondé en 1984 par vingt-cinq femmes pour aider à l’élection de femmes progressistes et « prochoix »] est beaucoup plus développée. On attend de ce parti qu’il soit plus inclusif en matière de genre et de race, c’est un élément clé de son identité, et parce que sa base électorale est beaucoup plus diversifiée, reposant notamment sur une majorité de femmes. De son côté, le Parti républicain tourne en dérision ce qu’il perçoit comme une « politique identitaire », ce qui le met dans l’impossibilité de faire des efforts ciblés pour recruter et soutenir des candidates. Peut-on prédire une « vague rose » ? Toutes les femmes qui ont décroché une investiture seront-elles élues au Congrès ? Un nombre record de femmes s’est présenté aux primaires et a remporté des investitures cette année, mais le chemin pour parvenir à la parité après les élections de 2018 est encore long. Au Congrès, par exemple, il est peu probable que les femmes atteignent ou dépassent la barre de 25 % de la représentation, en grande partie parce qu’il y avait moins de candidates que de candidats. Une autre raison importante est que nombre de candidates se présentent dans des circonscriptions qui favorisent fortement leurs adversaires en raison de leur position de candidat sortant et/ou à cause du « gerrymandering » (technique de « charcutage » électoral, consistant à redécouper les circonscriptions pour donner l’avantage à un parti ou à son candidat). Décryptage :   Comment le « gerrymandering », ou « charcutage électoral », pèse sur l’élection américaine C’est pourquoi, cette année, pour évaluer le succès des femmes en politique, il faudra aller au-delà des chiffres. Il est certain que nous verrons les femmes progresser et franchir des caps décisifs. Mais celles qui se présentent cette année aux élections vont aussi complètement remettre en question les normes de la vie politique américaine en influençant, pour les années à venir, l’idée que nous nous faisons collectivement de qui peut et devrait diriger. Il est fort possible que leur candidature ait cet impact, qu’elles gagnent ou perdent en novembre.
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  • « El Chapo » : le roi de l’évasion par tunnels

    Le procès du plus célèbre trafiquant de drogue mexicain, Joaquin Guzman, s’est ouvert le 5 novembre aux Etats-Unis.
    A la tête du cartel de Sinaloa pendant vingt-cinq ans, le narcotrafiquant est également connu pour s’être évadé deux fois de prisons mexicaines. De façon spectaculaire. Il est arrêté une première fois par la police en 1991. Il passe huit ans en prison avant de réussir à s’échapper, caché dans un bac à linge sale. Il avait soudoyé ses gardes.
    Après treize ans de cavale, il est de nouveau arrêté en 2014. Incarcéré en prison de haute sécurité, il s’évade dix-sept mois plus tard. Cette fois, il trompe ses gardiens en disparaissant dans un tunnel de 1,5 km qu’il avait fait creuser par des complices.
    Le directeur de la prison et deux gardes sont limogés. Il est repris dès janvier 2016. Non sans tenter de faire faux bond à la police en se glissant dans un tunnel qu’il avait creusé sous sa maison.
    Le Monde.fr avec AFP et Reuters

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