Category: Politique

  • Joseph Kabila resserre les rangs de sa majorité

    Joseph Kabila resserre les rangs de sa majorité

    -Un rappel des troupes suivi d’un message fort rapporté par ses protégés. Joseph Kabila a fait sa rentrée politique autour des membres du Front commun pour le Congo (FCC), mercredi, dans sa ferme privée de Kingakati. Au premier rang des revendications du clan de l’ancien président : la primature et le contrôle des assemblées, nationale comme provinciales.

    Pas un pas sans Joseph Kabila. C’est le message fort qu’ont relayé aujourd’hui les caciques du Front commun pour le Congo (FCC), après s’être réuni mercredi autour de leur chef. Et, fort de sa majorité au Parlement, le camp de l’ancien président revendique la primature, ainsi que le contrôle des assemblées, nationale comme provinciales.

    À l’issue d’une cérémonie solennelle, tous les présents – dont Emmanuel Ramazani Shadary, Modeste Bahati Lukwebo ou encore Évariste Boshab –  ont signé un « acte d’engagement » par lequel ils « réaffirment fidélité et loyauté »  à Joseph Kabila, qualifié d’« autorité morale ».

    Quelques jours après sa rencontre avec Félix Tshisekedi à la présidence, Joseph Kabila s’est pour sa part affiché en rassembleur dans son propre camp. Et même en médiateur, calmant les ardeurs de certains de ses cadres, dont Modeste Bahati Lukwebo, de l’AFDC et Alliés, qui a revendiqué lors de la rencontre la direction d’une institution.

    Le FCC, force politique incontournable

    « Toutes les majorités sont nôtres, au niveau de l’Assemblée nationale et au niveau des 25 provinces », s’est félicité auprès de Jeune AfriqueAubin Minaku, l’ancien président de l’Assemblée nationale sous Joseph Kabila. De fait, le camp Kabila, qui s’est mué en regroupement politique sous la bannière du FCC, compte environ 350 élus nationaux, et a remporté la majorité dans la presque totalité des assemblées provinciales.

    En face, l’actuel chef de l’État ne devrait pouvoir compter que sur les 59 députés de sa coalition, Cap pour le changement (CACH). Sans majorité parlementaire, Félix Tshisekedi est donc obligé de composer avec Joseph Kabila, dont des proches devraient, sauf surprise, être nommés au gouvernement et aux postes clés, à l’Assemblée nationale notamment.

    Force politique incontournable, le camp de Joseph Kabila n’entend pas se laisser exclure de la recomposition politique en cours à Kinshasa. Lambert Mende, ministre de la Communication toujours en poste tant qu’un nouveau gouvernement n’est pas nommé, assure même qu’il n’y a pas lieu pour Félix Tshisekedi de désigner un « informateur » pour l’aider à identifier les équilibres parlementaires en vue de la formation du futur gouvernement, « la majorité parlementaire étant connue ».

    Une coalition plutôt qu’une cohabitation ?

    Sauf que pour la coalition de l’actuel chef de l’État, Cap pour le changement, le Front commun pour le Congo (FCC), n’a pas de majorité parlementaire. « Le FCC n’a pas la majorité parce que le FCC n’est pas une réalité juridique, nous sommes favorables à une coalition et non une cohabitation », a répliqué Jean Baudouin Mayo Mambeke, membre de la coalition de Tshisekedi.

    « Au sortir des élections de 2018, aucun parti politique ni regroupement politique n’a réalisé la majorité parlementaire, c’est-à-dire 250 + 1. Normalement, si nous sommes sérieux avec nous-même, le président de la République doit nommer un informateur pour reconnaître une majorité qui se dégagera de ceux qui voudraient se mettre ensemble pour diriger le pays », précise-t-il.

    Du côté de Lamuka, la coalition qui a soutenu Martin Fayulu – candidat malheureux au scrutin présidentiel du 30 décembre dernier -, des critiques sont toujours formulées à l’encontre de Félix Tshisekedi, qu’ils accusent de ne pas avoir la main sur la gestion des affaires de l’État. « Le pouvoir de Tshisekedi a été négocié, il n’a aucun pouvoir. Le chef reste Joseph Kabila, c’est lui qui dirige », accuse ainsi Steve Kivuata, cadre de Lamuka joint par Jeune Afrique.

    Avec JA

  • Kikwit danse avec Fayulu et accepte Tshisekedi

    Kikwit danse avec Fayulu et accepte Tshisekedi

    -Les habitants de Kikwit, dans l’ouest de la République démocratique du Congo, ont dansé mercredi soir avec l’enfant du pays, l’ex-candidat Martin Fayulu. Il est reparti en tournée pour contester les résultats de l’élection présidentielle proclamés il y a tout juste un mois.

    La contestation de Fayulu n’empêche pas ces mêmes habitants d’accepter pacifiquement, comme dans toute la RDC, la victoire de son rival, l’autre opposant Félix Tshisekedi, quatre semaines jour pour jour après son investiture.

    La grande ville du Bandundu, située à 550 km à l’ouest de Kinshasa, a accueilli en héros M. Fayulu, qui sillonne de nouveau la RDC après la campagne électorale pour remercier ses électeurs et demander “la vérité des urnes”.

    A Kiwkit, où des violences ont éclaté autour de l’annonce des résultats le 10 janvier, certains de ses partisans ont demandé “des armes” au “soldat du peuple”, qui revendique la victoire à la présidentielle du 30 décembre avec 62% des voix.

    “Meetings, sit-in et manifestations”, répond M. Fayulu, 62 ans, adepte de la “résistance pacifique”, avec en prime quelques pas de danse sur l’estrade à chacune de ses apparitions.

    Originaire du Bandundu par sa famille, M. Fayulu a appelé la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à publier un rapport sur les violences post-électorales à Kikwit.

    L'opposant Martin Fayulu lors d'un meeting à Butembo, Nord-Kivu, RDC, 15 février 2019. (Facebook/Michel Koyakpa)

    Fayulu appelle les habitants de Butembo à poursuivre le combat pour la vérité des urnes

    Ces violences, dont les traces sont encore visibles sur des édifices publics, ont fait plusieurs morts et des blessés, ont confirmé à l’AFP des victimes et leurs proches.

    Mais elles n’avaient aucune connotation “ethnique” ou “tribale” comme on a pu le redouter, ont insisté auprès de l’AFP plusieurs sources officielles et communautaires.

    – Aucun Luba visé-

    Plus précisément, aucun membre de la communauté Luba (celle de M. Tshisekedi), venue des provinces voisines du Kasaï, n’a été visé.

    “Les voisins ne se sont pas attaqués à nous”, affirme un responsable Luba, Baba Kalumba, 67 ans, dont 35 à Kikwit.

    Fayulu saist la Cour constitutionnelle samedi

    Fayulu contre-attaque

    “Il fallait qu’on donne à Fayulu sa victoire”, ajoute-t-il pour justifier la “révolte” des jeunes de Kikwit.

    Même si l’opposant de leur coeur n’a pas été proclamé vainqueur par la Cour constitutionnelle à Kinshasa, les habitants de Kikwit ont “pris acte”, comme diraient les diplomates, de la victoire de M. Tshisekedi.

    C’est lui qui incarne désormais l’espoir infini du “changement” après les 18 ans au pouvoir de son prédécesseur Joseph Kabila, dans une région qui manque de tout, à entendre ses habitants.

    “Les élections sont passées, maintenant avançons”, intervient Ange Mangangi, dont le fils, Victor Mawika, a eu le bras gauche fracturé dans les violences qui ont suivi l’annonce des résultats.

    “Dans le Bandudu, nous souffrons beaucoup. Il n’y a pas d’emploi. La majorité des enfants ne vont pas à l’école. Au delà de Kikwit, il n’y a plus de route”, détaille la mère de famille qui a voté Fayulu comme la majorité des habitants.

    Les chefs d’Etat et de Gouvernement de la SADC lors du sommet de la Double Troïka, à Luanda, Angola. 24 avril 2018. (Twitter/Présidence RDC)

    L’Afrique entérine la victoire annoncée de Tshisekedi

    “Que le président Tshisekedi fasse tout son possible pour que la population fasse confiance aux autorités. Il doit être le père de tous les Congolais. C’est à nous de l’aider pour que le pays avance”, dit-elle.

    – “On a changé d’entraîneur” –

    A Kikwit, la vie est encore plus difficile pour les 24.320 déplacés qui ont fui les violences au Kasaï en 2016-2018, et les milliers de Congolais expulsés d’Angola fin 2018.

    Ils ont tous échoué dans cette ville-carrefour qui ne compte aucune entreprise publique viable et où la “débrouillardise” est un mode de survie.

    “Les élections, c’est comme un match de foot, une équipe gagne, l’autre perd, et la vie doit continuer”, philosophe Daouda Kimukedi, un refoulé d’Angola.

    “On a un nouveau président,et nous devons tous l’aider à accomplir son projet”, poursuit-il.

    “Notre espoir aujourd’hui est que les choses s’arrangent avec l’arrivée du nouveau président Tshisekedi. Nous lui demandons d’ouvrir les sociétés pour créer de l’emploi, de ne plus laisser le pays entre les mains des ONG, que l’État fasse quelque chose pour tout le monde”, ajoute le chef-adjoint de quartier, Crispin Matshidi.

    Felix Tshisekedi, chef de la principale opposition congolaise, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fait des gestes à ses partisans dans la municipalité de Limete, Kinshasa, le 24 avril 2017.

    Félix Tshisekedi proclamé président par la Cour constitutionnelle

    Pour lui, il n’est plus acceptable de voir une “petite minorité vivre dans l’aisance” alors “nous le peuple nous avons faim”: “On a changé d’entraineur, il faut aussi changer les joueurs”, dit-il en filant aussi la métaphore sportive.

    Comme l’ensemble de la région du Bandundu (divisé en trois provinces depuis 2015), Kikwit qui compte environ deux millions d’habitants, est dépourvu d’un système de distribution d’eau et d’électricité depuis au moins deux décennies.

    “Il suffit d’un peu de volonté politique pour qu’on ait tout ça. Avec le nouveau régime, nous croyons que tout ces problèmes seront résolus nous espérons que le président Félix Tshisekedi va prendre en compte toutes les revendications de la population de Kikwit”, estime le maire Léonard Mutangu Katonga.

    Il rapporte une information qui circule dans la presse congolaise: le nouveau président doit commencer dans le grand Bandudu une tournée dans l’intérieur de la RDC. Kikwit dansera-t-elle aussi avec Tshisekedi?

    Avec VOA

  • Union Africaine: Félix Tshisekedi rétablira-t-il le lien avec ses pairs ?

    Union Africaine: Félix Tshisekedi rétablira-t-il le lien avec ses pairs ?

    • Félix Tshisekedi rétablira-t-il le lien avec ses pairs ?

    -Le nouveau président de RDC, attendu à Addis-Abeba samedi 9 février, siégera pour la première fois devant ses pairs dans le hall Nelson Mandela lors de l’ouverture du sommet d’Addis-Abeba le lendemain.

    Un discours hautement symbolique, puisque c’est dans ce même siège de l’UA à Addis-Abeba que dix chefs d’États du continent avaient rédigé un communiqué conjoint faisant état de « sérieux doutes » sur la validité de son élection.

    Les chefs d’État africains ont, depuis, rétropédalé. Dans son discours d’ouverture du conseil exécutif, le 7 février, le président de la Commission Moussa Faki Mahamat a même « noté avec satisfaction le bon déroulement des élections et les transitions intervenues à Madagascar et en République démocratique du Congo ».

    Félix Tshisekedi va toutefois devoir renouer le lien entre son pays et l’UA, qui s’était particulièrement distendu sous la présidence de son prédécesseur, Joseph Kabila. Ce dernier, qui entretenait des relations tendues avec la quasi-totalité de ses voisins, ne se rendait presque jamais aux sommets de l’UA.

    Avec Jeune Afrique

  • Professeur Mbata: « devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme, MAFA et Lamuka seront déboutés »

    Professeur Mbata: « devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme, MAFA et Lamuka seront déboutés »

    -Le candidat président de la république Martin Fayulu n’obtiendra pas gain de cause en portant plainte contre la CENI à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples car la RDC n’est pas du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Dans une tribune, le Professeur André prédit la non-recevabilité de la requête de Lamuka.

    Comme à son habitude, le professeur Mbata s’est à nouveau distingué par une analyse scientifiquement appuyée au sujet d’une pertinente question d’actualité. Constitutionnaliste de renom, André Mbata désapprouve la démarche que la plateforme de l’opposant Fayulu a choisi d’entreprendre. Selon lui Lamuka n’avait qu’à se plier à la décision de la cour constitutionnelle.

    « En saisissant la Cour constitutionnelle, MAFA et Lamuka avaient déjà reconnu son autorité et choisi de se plier à sa décision! En approchant les instances africaines, ils confirment avoir pris acte de l’arrêt de la Cour qui les avait déboutés ».

    Pour le professeur de Droit, aucune juridiction continentale ne prendra le risque d’annuler un arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle d’un Etat membre étant donné que l’ensemble des pays membres ont reconnu l’élection du nouveau président.

    « Je ne vois pas la Commission africaine (dont les recommandations sont soumises aux Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UA qui reconnaissent a présent FATSHI comme président de la RDC), encore moins la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ordonner l’annulation de l’arrêt de la Cour constitutionnelle proclamant Félix Tshisekedi President de la RDC! »

    Par ailleurs le professeur déplore cette envie démesurée du clan Fayulu à vouloir à tout prix s’arroger la magistrature suprême et l’interpelle au sens patriotique..

    « Je refuse de croire que la soif du pouvoir les ait endurcis au point de les rendre insensibles et sourds à tout conseil, même si un tel conseil pouvait être gratuit comme nous n’avons pas cesse d’en prodiguer. »

    Le professeur Mbata remet en cause la qualité des avocats de la coalition Lamuka car pour lui, il est incompréhensible de faire une « totale confiance à des avocats qui avaient déjà cru que les déclarations “prophétiques” de la CENCO, les journaux de la RFI, de France 24, ou les éditoriaux de Jeune Afrique, Le Soir, La Libre Belgique, Le Monde et Financial Times valaient mieux que les procès- verbaux des résultats et constituaient des preuves irréfutables de la victoire de leur candidat que la Cour constitutionnelle n’avait qu’à proclamer ».

    Déjà, le professeur est convaincu que la requête de Martin Fayulu ne ramènera aucun succès suite à certains aspects lié à la nature de lien entre lesdites juridictions et la RDC.

    « S’ils saisissent la Cour africaine comme MAFA et Lamuka l’ont annoncé, cette Cour n’hésitera pas à les débouter et à déclarer la requête irrecevable pour au moins deux raisons. La première raison est que la RDC a simplement signe (9 sept 1999) mais n’est pas partie au Protocole de la Cour parce que notre pays ne l’a pas encore ratifié ni déposé son instrument de ratification auprès de l’UA. La seconde raison est que même si elle l’avait deja ratifié le Protocole de la Cour, la RDC n’est pas parmi les neuf pays qui ont déposé la déclaration prévue a l’article 34 (6) du Protocole autorisant la Cour a recevoir des requêtes émanant des individus (comme MAFA) ou des Ongs sous leurs juridictions », précise le professeur.

    En guise de recommandation, au lieu de s’aventurer dans ce nouveau périple juridique, le professeur Mbata suggère à Lamuka de ramener ces gigantesques « moyens financiers bien acquis » et les utiliser en faveur du peuple.

    « Si l’on dispose de tant de millions de dollars et d’Euros, pourquoi ne pas les utiliser autrement pour servir le peuple congolais que nous aimons tant au lieu de les jeter par la fenêtre dans la multiplication des procès perdus d’avance même dans l’entendement des personnes sans formation juridique? », s’interroge le professeur André.

    La coalition Lamuka du candidat malheureux aux dernières élections présidentielles Martin Fayulu conteste toujours l’élection du président Felix Tshisekedi et considèrent leur candidat comme « seul président de la république légitime ».

    Avec MEDIA CONGO PRESS
  • l’empire Kabila n’a rien à craindre de la succession au pouvoir

    l’empire Kabila n’a rien à craindre de la succession au pouvoir

    -On le dit riche à milliards. Joseph Kabila, l’ancien homme fort du Congo est désormais retiré du pouvoir, mais pas des affaires. L’empire familial qu’il partage avec une sœur et un frère n’a rien à craindre selon les observateurs. Un empire qui donne le tournis. 71 000 hectares de terres agricoles, une centaine de mines de diamants et 80 sociétés diverses.

    “L’assainissement du secteur minier, l’autre grand défi pour Tshisekedi” , titre la Deutsche Welle. Un défi en effet quand, de toutes parts, les observateurs mettent en avant la faible marge de manœuvre du nouveau président. Or, “assainir le secteur minier”, c’est clairement mettre aussi le nez dans les affaires de Joseph Kabila. Car le clan Kabila est un empire qui possède, entre autres, 96 permis d’exploitation de mines diamantifères. Et les soupçons d’enrichissement au détriment de la population sont nombreux. La richesse de Kabila en 2014 était estimée à 15 milliards de dollars.

    L’enquête très fouillée menée par le Groupe d’Etude sur le Congo, parue en 2017, révèle l’étendue de la fortune de l’ancien président et de sa famille. Un trésor amassé durant ses années de pouvoir.

    71 000 hectares de terres agricoles

    Selon ce rapport, “le ministère des Mines congolais a octroyé plus de licences d’exploitation minière à une société contrôlée par Jaynet Kabila, la sœur du président, que ne l’autorise le code minier du pays.”

    “Le président Kabila possède directement, et par le biais d’une entreprise lui appartenant ainsi qu’à ses enfants, plus de 71 000 hectares de terres agricoles. Deux entreprises, propriétés de la famille, ont des licences d’exploitation de mines de diamants en vigueur sur un territoire qui s’étend sur plus de 720 kilomètres le long de la frontière sud du Congo avec l’Angola.”

    Deux ouvriers parlent à côté de sacs de cobalt dans une usine de retraitement de Lubumbashi.
    Deux ouvriers parlent à côté de sacs de cobalt dans une usine de retraitement de Lubumbashi. (PHIL MOORE / AFP)

    “Jaynet Kabila, sœur du président et membre du Parlement, détient des parts dans l’un des plus grands réseaux de téléphonie mobile du pays tandis que son frère Zoé, qui est aussi député, possède des entreprises qui ont été engagées pour l’exploitation de certains des gisements miniers les plus riches du monde.” Ajoutons que la famille Kabila détient tout ou partie de 80 entreprises et sociétés.

    Réforme du code minier

    Et puis, la réforme du code minier congolais est le dernier acte majeur de la présidence de Joseph Kabila en 2018. Un nouveau code, où il est écrit qu’il s’agit de mettre fin “au manque de transparence et le faible profit retiré par l’Etat congolais de l’exploitation des substances minérales de son sol et de son sous-sol.”  En fait, au sein de l’opposition congolaise de l’époque, beaucoup doutent de cet acte de foi. Car “les mines étaient la machine à cash du régime Kabila”. Selon l’ONG Global Witness, il a profité d’une partie des 750 millions de dollars des revenus miniers qui ne sont jamais arrivés dans les caisses de l’Etat entre 2013 et 2015. Protéger l’avenir serait donc devenu le credo de Joseph Kabila. Ne pouvant, in fine, se succéder à lui-même, il aurait passé un “deal” avec Félix Tshisekedi pour partager le pouvoir.

    Partage du pouvoir

    Les partisans du candidat battu, Martin Fayulu, ont largement contribué à la propagation de cette thèse. Les discussions, après les élections, entre nouveau et ancien pouvoir, ont été interprétées comme des échanges de bons procédés. “Kabila n’a pas à dire : ‘Je veux telle personne, je ne veux pas de telle autre’. Ce n’est pas sa résidence privée, ni une affaire de famille, c’est une affaire d’Etat”, a déclaré à l’AFP Eve Bazaiba, une porte-parole de l’opposition. La réalité est sûrement plus terre à terre, comme l’explique Le Figaro“L’Etat, comme l’appareil sécuritaire, ont été totalement forgés par le président sortant, Joseph Kabila, et restent sans doute à sa main.” 

    “Ses chances de gouverner réellement seront certes très minces, mais cela ne signifie pas qu’il soit impossible de mitiger les nuisances de Joseph Kabila et l’hégémonie qu’il incarne”, écrit le site très virulent et très anti-Kabila, Congo Indépendant. Mais vouloir s’émanciper constitue pour Tshisekedi “un exercice périlleux pouvant conduire à sa déchéance politique voire à son élimination physique”, poursuit l’éditorialiste.

    Avec FranceInfo

  • des partisans de Moïse Katumbi prennent acte de l’élection de Félix Tshisekedi

    des partisans de Moïse Katumbi prennent acte de l’élection de Félix Tshisekedi

    -En prenant acte de l’élection de Félix Tshisekedi, ce regroupement de partisans de l’opposant en exil Moïse Katumbi s’est démarqué de la position de la coalition électorale Lamuka, qui avait soutenu le candidat malheureux Martin Fayulu.

    « L’Alternance pour la République (AR) a décidé de prendre acte de l’investiture par la Cour constitutionnelle de M. Félix Tshisekedi Tshilombo en qualité de président de la République, chef de l’État, de la République démocratique du Congo », selon un communiqué publié mardi 29 janvier.

    Chiffres contestés

    Il s’agit du premier regroupement des partis proches de l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, à se démarquer de la position officielle de la coalition électorale Lamuka (« Réveille-toi », en lingala), dont Moïse Katumbi fait partie. Cette plateforme avait été mise en place en novembre à Genève pour soutenir la candidature de l’opposant Martin Fayulu, arrivé deuxième avec 34% à la présidentielle du 30 décembre, selon les chiffres officiels que ce dernier conteste toujours.

    Mais quelques heures après la naissance de Lamuka, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe avaient retiré leur signature de la coalition, initialement constituée de sept leaders de l’opposition, dont Moïse Katumbi et l’ex-vice président Jean-Pierre Bemba.

  • Le Président Félix-Antoine Tshisekedi reçoit les messages de félicitations

    Le Président Félix-Antoine Tshisekedi reçoit les messages de félicitations

    -Le Président Félix-Antoine Tshisekedi reçoit les messages de félicitations du Roi du Maroc, du Président russe et du Secrétaire général des Nations Unies

    Le Président de la République, Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo, a reçu tour à tour en audience, mardi en son cabinet de travail de la Cité de l’Union africaine, Mme Leyla Zerugi, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, MM.Rachid Agassani et Alexe L. Sentebov, respectivement ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires du Royaume du Maroc et de la Fédération de Russie, venus lui présenter les félicitation de ses homologues pour sa brillante élection à la présidentielle de décembre 2017.

    Mme Zerugi a déclaré à la presse au sortir de l’audience qu’elle venue présenter au Président Félix Tshisekedi les félicitations du Secrétaire général des Nations Unies pour sa brillante élection à la présidentielle de décembre dernier. Pour la haute fonctionnaire des Nations Unies en RDC, la MONUSCO, en tant que partenaire du gouvernement congolais, œuvre pour renforcer la Collaboration avec la RDC et l’accompagner dans ce processus durant une période exceptionnelle de l’histoire de ce pays.

    « C’est une étape extraordinaire depuis l’indépendance de la RDC », a dit Mme Zerugi, ajoutant qu’elle espère que dans cinq ans nous aurons la même perspective avec les nouvelles autorités. L’ambassadeur du Royaume du Maroc, lui, s’est félicité d’avoir été reçu par le Président Félix Antoine Tshisekedi. Il lui a, à cette occasion, présenté les félicitations du Roi chérifien, Mohamed VI, avant d’échanger sur des questions se rapportant sur le renforcement des relations entre Kinshasa et Rabat.

    A une question, le diplomate Chérifien a répondu que l’alternance telle qu’elle s’est passée en RDC est « une leçon et une fierté pour tout Africain », ajoutant que la RDC a prouvé en face du monde qu’elle a une maturité politique. C’est M. Alexey Sentebov, ambassadeur de la fédération de Russie en RDC, qui a clôturé ce ballet diplomatique. Il est venu transmettre les félicitations de son Président, Poutine, à son homologue congolais pour son élection à la tête de la RDC, a-t-il dit, ajoutant qu’ils ont, à cette occasion discuté des perspectives nouvelles pour de bonnes relations entre Kinshasa et Kremlin. Pour le diplomate russe, son pays avait toujours soutenu, au Conseil de sécurité des Nations Unies la souveraineté de la RDC, a-t-il conclu.

    Presse Présidentielle

  • Recherche d’une majorité à l’Assemblée nationale : Premières frictions entre CACH et FCC

    Recherche d’une majorité à l’Assemblée nationale : Premières frictions entre CACH et FCC

    -La majorité à la nouvelle Assemblée nationale est au centre de grandes manœuvres politiques entre le FCC (Joseph Kabila) et le CACH (Félix Tshisekedi). Si le FCC la revendique d’emblée au vu des scores réalisés, il n’en est pas le cas pour le CACH qui entend se soumettre aux prescrits de la Constitution.

    Il s’agit de la nomination d’un informateur avec la charge d’identifier au préalable cette majorité parlementaire avant de la confirmer. Voilà les premières frictions qui risquent de mettre à rude épreuve l’accord qui lie les deux camps politiques bien avant la tenue d’élections du 30 décembre 2018.

    Qui aura la majorité à la nouvelle Assemblée nationale ? Après l’étape de prestation de serment du président de la République, Félix Tsihisekedi, suivie de la cérémonie de passation des pouvoirs avec le président sortant, Joseph Kabila, tous les regards sont maintenant tournés vers le Palais du peuple, où est censé se dénouer le sort du gouvernement.

    En vertu de la Constitution, le prochain Premier ministre sera issu de la majorité à la Chambre basse du Parlement. Bien avant, la même Constitution précise que, pour y arriver, le président de la République doit en principe procéder à la nomination d’un informateur pour identifier cette majorité. Ce qui va lui donner le feu vert pour nommer enfin un Premier ministre dans la majorité ainsi identifiée.

    Si CACH, coalition qui a soutenu la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle du 30 décembre 2018, tient à se plier aux dispositions prévus dans la Constitution, ce n’est pas le cas pour le FCC, la plateforme électorale qui se reconnaît en Joseph Kabila. Ce dernier estime, au regard des résultats provisoires des législatives nationales publiés par la Céni, disposer d’une majorité écrasante à la Chambre basse du Parlement. Dans les deux camps, le sujet fait polémique. Ce qui pourrait vraisemblablement amener aux premières frictions entre CACH et FCC.

    L’accord conclu entre CACH et FCC va-t-il résister à l’épreuve du temps ? C’est la question que l’on se pose.

    Il est un secret de polichinelle que les deux coalitions, à savoir CACH et FCC, ont conclu, bien avant la publication le 9 janvier 2019 des résultats provisoires à la présidentielle, un accord de partage de pouvoir. Selon des indiscrétions recueillies dans la ville haute, la coalition CACH s’était engagée, en vertu de cet accord, à céder la Primature au FCC, avec en prime le contrôle de certains ministères régaliens tels que les affaires étrangères, la défense, les finances et l’intérieur. Le FCC devait en plus garder une mainmise sur le ministère de la Justice.

    Evidemment, tout s’est fait avant que le président Félix Tshisekedi ne prête serment et prenne l’effectivité du pouvoir.

    Disposant désormais d’un impérium, le président Félix Tshisekedi tient donc à se plier à la Constitution. Et la nomination d’un informateur pour identifier la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale rentre dans ce schéma. Une procédure que le FCC redoute, craignant certainement que les consultations de l’informateur ne viennent affaiblir sa majorité de facto.

    Dans tous les cas, l’accord CACH – FCC ne fait l’ombre d’aucun doute. Il existe. Mais, son application connait déjà ses premières frictions. Dans son discours d’adieu au peuple congolais, prononcé la veille de la prestation de serment, Joseph Kabila a lancé l’appel à la constitution d’une « coalition des forces progressistes » pour parfaire, selon lui, le plan de la reconstruction qu’il a entamé durant ses 18 ans de règne. C’est dire que la coalition FCC – CACH pourrait être éventuellement élargie à d’autres forces. Une hypothèse que le FCC redoute, craignant de perdre sa majorité de fait, réalisée sur base des résultats provisoires de la Céni aux législatives nationales.

    Habitué dans l’art de la débauche, le FCC ne voudrait donc pas ouvrir une brèche par laquelle CACH pourrait s’engouffrer jusqu’à redéfinir une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale.

    Autrement dit, c’est l’accord CACH – FCC qui est en jeu. Quoiqu’il en soit, on ne voit pas comment le président Félix Tshisekedi pourrait contourner la procédure constitutionnelle en précipitant la nomination d’un Premier ministre, sans préalablement désigner un informateur pour identifier la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale.

    Pour l’instant, dans les deux camps, des réunions se multiplient. Et au FCC, on reste de marbre. « Le FCC a la majorité à l’Assemblée nationale, soit plus de 300 députés nationales. Cela saute aux yeux. Faut-il nécessairement passer par un informateur pour le constater », a fait comprendre un haut cadre du FCC.

    Au finish, c’est au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, que reviendra le dernier mot. Autrement dit, la route qui mène à la nomination d’un Premier ministre est encore long et parsemée de nombreux pièges que le président de la République devra déjouer pour ne pas déranger dès le début de son mandat l’accord qui le lie au FCC.


    Avec Le Potentiel / MCP
  • où loger le nouveau président de la République congolaise F. Tshisekedi ?

    où loger le nouveau président de la République congolaise F. Tshisekedi ?

    Congolese President Felix Tshisekedi holds the constitution after being sworn in in Kinshasa, Democratic Republic of the Congo, Thursday Jan. 24, 2019. Tshisekedi won an election that raised numerous concerns about voting irregularities amongst observers as the country chose a successor to longtime President Joseph Kabila. (AP Photo/Jerome Delay)

    -La question se pose, au lendemain de son investiture du nouveau président. Le palais historique destiné aux chefs d’Etats à Kinshasa est inhabitable et le président sortant, Joseph Kabila, ne quitte pas sa villa. En attendant une solution plus pérenne, Félix Tshisekedi loge donc à la cité de l’Union africaine.

    Joseph Kabila a rendu les clés du palais de la Nation, les bureaux de la présidence mais pas celles de sa villa présidentielle, située en centre-ville. « Il ne s’agit pas de la résidence officielle du chef de l’Etat congolais », explique l’un de ses conseillers. Ladite résidence officielle – historiquement – est, elle, située sur le Mont Ngaliema mais n’est plus habitable. Elle a été pillée à la fin de l’ère Mobutu et reste abandonnée depuis.

    A son arrivée Laurent-Désiré Kabila a préféré s’installer dans une autre villa, le palais de marbre. C’est là qu’il fut assassiné. Conséquence : par « superstition » dit-on, son fils Joseph Kabila a refusé de s’y installer et opté pour une villa baptisée GLM, du nom de Litho Moboti l’oncle du président Mobutu. Ce dernier l’avait attribuée à son neveu au moment de la zaïrisation. L’entourage du président sortant assure que depuis, Joseph Kabila en est devenu propriétaire. « Aucune raison donc de déménager », explique encore un de ses conseillers. Quant à la résidence officielle historique, il est prévue qu’elle soit rénovée mais ce sera long et coûteux.

    Résultat : Après une première nuit à l’hôtel Kempinksi le soir de son investiture, le nouveau président Félix Tshisekedi s’est donc provisoirement installé à la cité de l’Union africaine dans la même enceinte que ce palais présidentiel. Un complexe, construit en 1967 pour héberger les chefs d’Etat africains invités au 4ème sommet de l’organisation. « C’est modeste, mais c’est transitoire » assure son porte-parole, Vidiye Tshimanga. « Le nouveau chef de l’Etat veut imprimer sa marque », explique-t-il. Il laisse donc entendre qu’un déménagement est prévu, tout en laissant planer le mystère sur le futur lieu de résidence du nouveau président.

    Avec RFI

  • Félix Tshisekedi s’installe dans le bureau présidentiel

    Félix Tshisekedi s’installe dans le bureau présidentiel

    -Joseph Kabila a cédé le vendredi 25 janvier le bureau présidentiel à son successeur Félix Tshisekedi, qui s’est aussitôt mis au travail sur le dossier des droits de l’Homme.

    Joseph Kabila et Félix Tshisekedi se sont entretenus à huis clos pendant plus de deux heures, puis ont descendu ensemble les marches du bureau présidentiel. Ils se sont embrassés avant le départ de l’ex-président resté 18 ans au pouvoir.

    Le nouvel homme fort de la République démocratique du Congo a nommé vendredi son directeur de campagne, Vital Kamerhe, au poste du directeur de cabinet du président de la République.

    Interrogé par la presse, l’ancien opposant devenu président a rappelé sa promesse d’améliorer le respect des droits de l’Homme dans le pays.

    « J’ai déjà programmé une réunion du Conseil supérieur de sécurité à laquelle je vais adjoindre les agences comme l’ANR (Agence nationale de renseignements) et l’une de mes première décisions » sera de fermer les cachots illégaux dans le pays, a-t-il déclaré. L’ANR est régulièrement accusée de détenir en secret des opposants pendant de longues périodes.

    Jeudi, lors de son discours d’investiture, le président Tshisekedi avait promis d’œuvrer en faveur de la libération des prisonniers politiques.

    « Le peuple d’abord »

    « Le ministre de la Justice sera chargé de recenser tous les prisonniers politiques, d’opinion ou assimilés, sur l’ensemble du territoire national, en vue de leur prochaine libération », avait annoncé Félix Tshisekedi.

    « L’intérêt des Congolais sera mon premier souci », a-t-il insisté vendredi, indiquant avoir été « touché » par le message de la population l’invitant à se souvenir du slogan de son père, l’opposant historique Étienne Tshisekedi : « Le peuple d’abord ! ». Fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Étienne Tshisekedi est décédé le 1er février 2017 à Bruxelles où son corps est encore gardé.

    Le peuple d’abord « sera le fil conducteur de tout mon séjour à la présidence de la République », a assuré le nouveau président congolais.

    Âgé de 55 ans, Félix Tshisekedi est le cinquième président de la RDC. Sa victoire à la présidentielle à un tour du 30 décembre est cependant contestée par un autre opposant, Martin Fayulu, qui a boycotté la cérémonie d’investiture. Ce dernier s’estime victime d’un accord entre Kabila et Tshisekedi, et revendique la victoire dans les urnes avec 60% des voix. Son recours a été rejeté par la Cour constitutionnelle.

    Félix Tshisekedi devra cependant partager le pouvoir avec le camp de son prédécesseur qui a gardé la majorité des sièges à l’Assemblée nationale à l’issue des législatives organisées en même temps que la présidentielle.

    « Coalition politique »

    C’est parmi cette majorité que Félix Tshisekedi devra chercher son Premier ministre à partir de lundi, date prévue de la rentrée parlementaire.

    Avant la présidentielle, il avait promis de nommer au poste de Premier ministre Vital Kamerhe, ancien président de l’Assemblée nationale de Kabila passé à l’opposition, qui avait accepté de se désister en sa faveur.

    La coalition Cap pour le changement (Cach) du président Tshisekedi et la coalition pro-Kabila Front commun pour le Congo (FCC) ont signé un « accord de coalition politique », d’après un document parvenu à l’AFP.

    L’accord prévoit que les ministères régaliens (Affaires étrangères, Défense, Intérieur) doivent « comme cela est de doctrine certaine, revenir à la famille politique du président élu ».

    C’est la première transmission pacifique du pouvoir depuis l’indépendance de la RDC en 1960.

    « La passation civilisée du pouvoir entre un président élu sortant et un président élu entrant » depuis l’indépendance, comme le répète la télévision d’État, est largement salué par les Congolais.

    Avec J.A