Category: RD Congo

  • [Tribune] RDC : opposants, ne gâchez pas cette occasion historique

    [Tribune] RDC : opposants, ne gâchez pas cette occasion historique

    Alors que la RDC attend l’annonce par la Ceni des premiers résultats des élections générales du 30 décembre, Jean-Jacques Lumumba, le petit-neveu de Patrice Lumumba, appelle à un sursaut patriotique de l’opposition politique congolaise.

    En ce moment précieux pour l’alternance démocratique, je tiens à remercier le peuple congolais qui a prouvé à suffisance qu’il était en quête d’une alternance pacifique et démocratique pour mettre fin à ce régime avilissant qui a plongé le pays dans une gestion chaotique et catastrophique, remmenant la RDC au 184e rang sur 190 au dernier classement Doing Business de la Banque mondiale, ce qui amenuise tous les espoirs d’investissements sérieux en l’état actuel des choses.


    >>> À LIRE – Élections en RDC : une journée de vote historique marquée par des couacs et la détermination des Congolais


    Nous avons assisté depuis l’échec de Genève à une montée en puissance de l’intolérance et des insultes venant de tous les camps de l’opposition, ce qui a suscité dans le chef de beaucoup de Congolais un sentiment de regret et de déception profonde quant aux différentes perspectives de changement que propose cette opposition, qui du reste regorge de quelques fils du pays passionnés et amoureux de l’avenir du pays.

    Chers opposants, ne commettez pas une erreur de plus sur ce que vous avez déjà commis jusqu’ici

    Une victoire proche

    Néanmoins, des différentes sources crédibles sur le terrain et même au sein de certains patriotes au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), malgré le régime répressif de Monsieur Kabila, nous avons reçu des informations concordantes sur la victoire écrasante de l’opposition politique à travers ses deux candidats majeurs, très loin devant le dauphin du FCC.

    Par cette expression populaire de rejet au régime avilissant de Monsieur Kabila, le peuple congolais a démontré son attachement aux valeurs démocratiques et d’alternance pacifique, malgré les élections chaotiques organisées par la Ceni sous l’impulsion du gouvernement congolais, afin de plonger la nation toute entière dans une crise post-électorale sans précédent.

    Le peuple nous a prouvé à tous qu’il veut la rupture avec la gouvernance de corruption, de prédation et de destruction contre laquelle nous sommes tous en train de payer de nos vies

    C’est ainsi que je lance en ce jour un message et un vibrant appel de sursaut patriotique aux deux plateformes de l’opposition congolaise. Chers opposants, ne commettez pas une erreur de plus sur ce que vous avez déjà commis jusqu’ici car le peuple nous a prouvé à tous qu’il veut la rupture avec la gouvernance de corruption, de prédation et de destruction contre laquelle nous sommes tous en train de payer de nos vies.

    Appel à la neutralité

    À la communauté sous-régionale et à l’Union africaine (UA), je rappelle votre rôle de neutralité et d’assistance au peuple congolais qui attend des résultats dignes de foi conformes à la vérité des urnes et à la justice. Vos accointances avec un camp politique auront des incidences majeures sur la sous-région car rien ne saura arrêter cet élan de transformation de la nation congolaise.

    Aux Nations unies et plus particulièrement à la Monusco, je rappelle sa mission de protection et de sécurisation de la population congolaise.


    >>> À LIRE – Élections en RDC : l’Union africaine « souhaite fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais »


    À la communauté internationale, j’en appelle au durcissement des sanctions contre tous les ennemis du peuple congolais trempés dans la corruption, les violations des droits de l’homme et le sabotage du processus électoral, tout en saluant la position courageuse du gouvernement américain face à la mascarade électorale et au durcissement du régime finissant de Monsieur Kabila.
    À la Ceni, je rappelle la neutralité même si nous savons tous le niveau d’inféodation de cet organe qui se dit indépendante par le pouvoir sortant.

    J’encourage Monsieur Kabila à quitter pacifiquement le pouvoir en reconnaissant son échec par le rejet de son dauphin

    À Monsieur Kabila, que j’encourage à quitter pacifiquement le pouvoir en reconnaissant son échec par le rejet de son dauphin, j’en appelle à penser à sa famille et à tous ceux qu’il aime car son nom risque d’entrer dans les oubliettes de notre triste histoire.

    Au peuple congolais que je félicite, je vous dis que notre victoire est plus proche que nous ne pouvons l’imaginer et elle est à notre portée. Les autres n’interviendront que si nous nous levons pour arracher notre liberté.

    Que dieu bénisse la République démocratique du Congo.

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  • Élections en RDC : la Ceni évoque un possible report de la publication des résultats

    Élections en RDC : la Ceni évoque un possible report de la publication des résultats

    La commission électorale nationale indépendante (Ceni) envisage un report de la publication des résultats provisoires des élections en République démocratique du Congo (RDC). Son président, Corneille Nangaa, a évoqué jeudi 3 janvier des difficultés dans la collecte des résultats électoraux.

    « Nous ne dormons pas. Nous faisons de notre mieux pour qu’on publie les résultats le 6 janvier. Mais si on n’y arrive pas, à l’impossible nul n’est tenu », a déclaré Corneille Nangaa. La Ceni avait affirmé mardi que les résultats provisoires seraient proclamés « au plus tard » dimanche.

    « On pensait qu’on pouvait transmettre les résultats à partir de la machine à voter pour nous aider à publier rapidement les résultats. Personne n’avait voulu de cette procédure », a ajouté le président de la Ceni, indiquant que « le ramassage (des procès-verbaux) ne peut pas se faire en deux jours ».


    >>> À LIRE – Présidentielle en RDC : comment la Ceni compte s’y prendre pour publier les premiers résultats à J+2


    Étant donné que « les machines à voter sont coupées de toute connexion », le travail de collecte des résultats électoraux « se fait manuellement », a-t-il expliqué. « Par moment, nous payons nos propres turpitudes. Nous avions proposé une solution, on l’a refusée. Maintenant, il faut assumer », a-t-il conclu.

    « Arrêtez de nous intimider »

    « J’aimerais dénoncer les comportements de certains acteurs nationaux et internationaux : arrêtez de nous intimider, arrêtez d’essayer d’influencer la décision de la Ceni. La Ceni va annoncer les résultats conformément à la loi et aux résultats qui seront collectés par elle au niveau des différents bureaux de votes », a affirmé Corneille Nangaa – selon qui environ 20 % des bulletins de vote avaient été centralisés jeudi 3 janvier.

    La RDC est dépourvue d’infrastructures routières pouvant faciliter le transfert des procès-verbaux jusqu’aux centres de centralisation des résultats

    La RDC, immense territoire, est dépourvue d’infrastructures routières pouvant faciliter le transfert des procès-verbaux et des bulletins des bureaux de vote jusqu’aux centres de centralisation des résultats. La veille, un responsable de la Ceni avait déclaré qu’ « en raison du comptage manuel des bulletins », l’échéance du 6 janvier pourrait être retardée, indiquant que « la réflexion était engagée en interne ».

    Les élections générales ont été trois fois repoussées en RDC depuis la fin du second mandat constitutionnel de Joseph Kabila, fin 2016 : de décembre 2016 à décembre 2017, de décembre 2017 au 23 décembre 2018, puis du 23 au 30 décembre 2018.

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  • Élections en RDC : l’Union africaine ” souhaite fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais “

    Élections en RDC : l’Union africaine ” souhaite fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais “

    L’ancien président malien Dioncounda Traoré, chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) en RDC, a dit souhaiter « fortement » que « les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais », à l’occasion de sa « déclaration préliminaire ». Il a ensuite réuni les principaux candidats pour qu’ils s’engagent à respecter les résultats si tel était le cas.

    C’est une petite phrase, lâchée par Dioncouda Traoré au bout d’un discours long de huit pages, à Kinshasa, le 2 janvier. Mais elle pourrait produire d’importants remous.

    L’ancien président malien, qui dirige la mission d’observation électorale de l’UA pour les élections générales du 30 décembre en RDC (MOEUA), a dit « souhaiter fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais ».

    Il l’a dit dans le cadre de la « déclaration préliminaire » de la mission. Cette dernière intervient alors que le pays attend, fiévreusement et sans Internet, l’annonce des premiers résultats par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).


    >>> À LIRE – Élections en RDC : le camp Fayulu se dit « largement en tête », celui de Ramazani Shadary est « serein »


    Première victoire

    Depuis sa tribune, à l’hôtel Kempinski, Dioncounda Traoré a affirmé que les élections « se sont globalement déroulées dans un climat apaisé et serein, malgré les ingérences et tous les défis organisationnels, politiques et sécuritaires ». « La tenue de ces élections constitue en soi une première grande victoire du peuple congolais », a-t-il affirmé.

    L’ancien président malien, à la tête de 23 équipes déployées dans 13 provinces, a néanmoins relevé une série de dysfonctionnements pendant la campagne et le jour du vote.

    Selon la MOEUA, le « cadre juridique des élections » a « fait l’objet de nombreuses modifications non consensuelles à l’exemple de l’introduction du seuil de représentativité pour les élections législatives nationales provinciales et locales » ou encore « l’usage de la machine à voter ». Elle a aussi noté « l’irrégularité des rencontres des cadres de concertation établis par la Ceni », lesquelles auraient pu « éviter les décisions non consensuelles, notamment l’introduction de la machine à voter et le report des élections dans les localités de Beni, Butembo et Yumbi« .

    La MOEUA a relevé « les actes de violence ayant entraîné des pertes en vies humaines, notamment à Kalemie, Lubumbashi et Mbuji-Mayi et la suspension des activités de campagne pour la présidentielle à Kinshasa ».


    >>> À LIRE – Élections en RDC : la Ceni reconnaît des « incidents prévisibles qui ont été pris en charge »


    Concernant le jour du vote, le MOEUA a relevé un retard à l’ouverture de certains bureaux de vote « allant parfois jusqu’à 5 heures […] dû à la mise en marche des machines à voter [et] l’arrivée tardive du matériel électoral ». Celui-ci a néanmoins été « compensé » dans la majorité des bureaux de vote visités par une fermeture plus tardive.

    « Quelques bureaux de vote notamment à Limete, Kalemie et Matadi » n’avaient pas reçu de matériel électoral en quantité suffisante, a encore constaté la MOEUA.

    « Heureuse issue »

    Quelques heures plus tard, Dioncounda Traoré a invité les trois principaux candidats du scrutin ainsi que le président de la Ceni, Corneille Nangaa, à le rejoindre pour une réunion à l’hôtel Kempinski. Les opposants Martin Fayulu et Félix Tshisekedi sont venus, tout comme le président de la Ceni Corneille Nangaa. Le candidat du camp présidentiel, Emmanuel Ramazani Shadary, s’est pour sa part fait représenter par Célestin Tunda ya Kasende.

    Il s’agissait pour Dioncounda Traoré de « créer une atmosphère qui permette au peuple congolais de confirmer cette victoire qu’il a remporté par une heureuse issue », a-t-il déclaré à la presse après les discussions, qui ont duré environ deux heures. « Ce sont des démocrates : ils ont dit “si les résultats sont conformes à la volonté des Congolais, nous les accepterons” », a ajouté l’ancien président malien.

    Corneille Nangaa est sorti de la salle sans dire un mot. Il doit, en principe, publier les premiers résultats avant le 6 janvier. Mais il parait désormais probable que cela prendra plus de temps.

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  • Elections en RDC: un réseau d’experts électoraux redoute un rendez-vous manqué

    Elections en RDC: un réseau d’experts électoraux redoute un rendez-vous manqué

    « Elections du 23 décembre 2018 : Vers un énième rendez-vous manqué pour le peuple congolais ? » C’est le titre du dernier rapport que le Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice (RRSSJ) vient de rendre public. Un réseau composé des experts congolais issus de la société civile. Ils listent une série de facteurs qui, selon eux, laissent planer le spectre d’une contestation postélectorale après le 23 décembre.

    « Ces élections ne seront pas crédibles », tranchent d’emblée les auteurs de ce rapport. Ils dénoncent entre autres, l’« inféodation » de la Commission électorale au pouvoir, des « tripatouillages du cadre juridique » de ces élections avec, par exemple, une répartition des sièges qui s’est faite avant l’audit du fichier électoral et alors que cet audit a révélé un nombre « important d’électeurs » « mal identifiés ».

    Viennent ensuite des questions de logistique : la « controverse sur la légalité » de la machine à voter, les doutes persistants sur capacité de la Commission électorale à déployer cette machine dans les temps, ou encore le recours à l’armée congolaise acheminer le matériel. Armée peut-on lire dans le rapport « dont la neutralité politique est généralement remise en cause », ce qui n’est pas de nature « atténuer les suspicions d’une fraude électorale planifiée ».

    Mais ce n’est pas tout : les auteurs du rapport s’inquiètent aussi de retard dans le financement de ces élections « toujours pas garanti à ce stade ». Sans oublier, la dégradation du contexte sécuritaire, en particulier à Beni dans l’est du pays où sévit également une épidémie d’Ebola, ce qui risque « d’empêcher » de nombreux électeurs d’exercer leur droit de vote. Ils déplorent aussi les « violations » répétées du droit de manifester à l’approche du scrutin, et enfin le manque de neutralité des organise judiciaires qui seront chargés d’examiner les contentieux et autres recours liés aux élections.

    Devant cette situation, où l’Etat congolais semble se dresser contre le peuple au profit des intérêts partisans, « la communauté internationale ne doit pas rester sans agir », concluent les auteurs pour qui « il est de la responsabilité de l’ONU, des organisations africaines et des partenaires de la RDC de faire en sorte que le pays retrouve le chemin de la stabilité politique ».

     

  • Burkina Faso : deux structures françaises vont former 80 entrepreneurs informels

    Burkina Faso : deux structures françaises vont former 80 entrepreneurs informels

    Pendant quatre ans, l’entreprise Schneider Electric et l’association Initiative France vont financer, former et suivre 80 créateurs d’entreprises informelles du secteur de l’énergie au Burkina Faso.

    Quatre-vingt entrepreneurs du secteur informel devraient bénéficier d’un programme quadriennal de soutien à l’entrepreneuriat dans les métiers de l’énergie au Burkina Faso. Le projet est porté par l’entreprise française de gestion d’énergie et des automatismes, Schneider Electric, ainsi que par le réseau d’association de financement de la création d’entreprise, Initiative France.


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    Dans un contexte où 80 % des Burkinabè n’ont pas accès à l’électricité, ce programme prévoit un financement et un accompagnement personnalisé qui se déclinent en quatre volets : une formation technique des porteurs de projets, une aide au business plan et au montage financier desdits projets, un octroi de prêts à taux zéro sans garantie, remboursables sur deux à cinq ans, un suivi des remboursements et un accompagnement post-création de l’entreprise.

    Financement des équipements

    Les formations seront organisées à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou, dans des centres de formation partenaires de Schneider Electric. Chaque porteur de projet pourra bénéficier d’un financement de près de 400 000 francs CFA pour acquérir de l’équipement en lien avec son activité.


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    Une approche ciblée

    Le programme s’intéresse à des travailleurs du secteur informel, spécialisés dans les métiers de l’électricité. L’objectif est de leur permettre « d’acquérir à la fois des compétences techniques et une capacité à créer et gérer une activité économique », explique dans un communiqué de presse, Diane le Goff, responsable formation et entrepreneuriat Afrique du programme « Accès à l’énergie » de Schneider Electric. Les 80 bénéficiaires seront identifiés grâce à quatre plateformes locales de financement et d’accompagnement des projets de création ou de développement d’entreprises, mises en place avec l’appui d’Initiative France. Il s’agit d’Initiative Tenkodogo, d’Initiative Ouagadougou, d’Initiative Bobo-Dioulasso et d’Initiative Plateau Central.

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  • Start-up de la semaine : au Sénégal, la fintech Wizall vise d’abord les entreprises

    Start-up de la semaine : au Sénégal, la fintech Wizall vise d’abord les entreprises

    Lancée en 2015 comme plateforme de transfert d’argent, la jeune pousse sénégalaise Wizall a fait évoluer son modèle pour devenir un outil de mobile banking à part entière.

    Sur le point de conclure une levée de plusieurs millions auprès de BCP, Wizall vient d’ouvrir sa filiale ivoirienne et se prépare à aborder les marchés malien et burkinabè. À l’origine de cette belle réussite, le Français Sébastien Vetter, ancien associé du cabinet de conseil digital Advise Consulting & Technology, et son associé congolais Ken Kakena, ex-consultant pour le même cabinet.

    Tous deux ont accompagné plusieurs opérateurs télécoms dans le développement de leur activité de mobile money en Afrique de l’Ouest, avant de décider de se lancer à leur tour dans l’aventure. En 2015, ils mettent  donc Wizall sur les rails, une application qui propose des bons d’achat digitalisés et des opérations de transfert d’argent au Sénégal.

    Le coup de main de Total

    Si les deux associés apportent plus de 200 000 euros pour ce lancement, ils reçoivent aussi un solide coup de main de Total, qui a investi dans l’affaire plusieurs millions d’euros.

    « On voulait l’appui d’une grande chaîne, qu’il s’agisse d’un réseau pétrolier ou d’un opérateur. Mais Orange avait alors pris des parts dans Afrimarket, que l’on venait un peu concurrencer avec notre système de bons d’achat, on a donc choisi de s’approcher plutôt de Total. Ken Kakena les a rencontrés, et ils ont accepté d’entrer au capital de l’entreprise dès sa création, à hauteur de 30 % », relate Sébastien Vetter, directeur général de Wizall.

    Né en France en 1975, ce dernier est passé par l’école de commerce parisienne ESCE avant de travailler dans les télécoms et l’informatique, puis de se lancer dans le conseil. C’est pour cette dernière activité qu’il a déménagé au Sénégal, il y a cinq ans.

    Du B2C au B2B

    En septembre 2017, la plateforme a évolué pour devenir « un véritable outil de paiement marchand, pour régler ses factures ou acheter du crédit », explique son cofondateur.

    Mais le consommateur final n’est plus la cible principale de l’entreprise, qui vise avant tout les entreprises, les ONG et les administrations, à qui elle propose une interface dédiée pour procéder à de très nombreuses opérations : versement de salaires, de bourses d’étude, d’allocations…

    Atout non négligeable de ce modèle économique pour l’utilisateur final : les opérations de transferts sont gratuites

    Ainsi, Wizall a décroché en octobre un contrat auprès d’un consortium de BTP sénégalais, qui utilise depuis ses services pour verser les salaires de ses employés. « Dans un premier temps, l’entreprise utilise le programme sous forme de test auprès de 1 500 salariés. Mais à terme, ce sont 2 500 personnes qui sont concernées », précise Sébastien Vetter.

    Atout non négligeable de ce modèle économique pour l’utilisateur final : les opérations de transferts sont gratuites. C’est au moment du dépôt de l’argent sur la plateforme, donc auprès des entreprises et organisations, que Wizall prélève sa commission.

    Déploiement en Côte d’Ivoire

    Cette réorganisation a permis une accélération importante de l’entreprise : alors que la plateforme gérait en septembre 2017 environ 200 000 euros en circulation et opérait 2 000 transactions par mois, elle gère aujourd’hui plus de 3 millions d’euros en circulation, pour 100 000 transferts par mois. Quant au chiffre d’affaires, il devrait passer de 150 000 euros en 2017 à 600 à 800 000 euros en 2018.

    L’application a été installée 40 000 fois et l’entreprise compte une cinquantaine de clients business. Wizall a pu s’appuyer sur ces chiffres afin de rassurer les investisseurs et lancer une nouvelle levée de fonds de plusieurs millions d’euros auprès de BCP – qui devrait être officialisée le 4 décembre, a appris Jeune Afrique.

    Si on avait campé sur notre idée de départ, on aurait fermé depuis longtemps !

    Dans la perspective de cette levée de fonds, la start-up a pu lancer, le 28 novembre, les activités de sa filiale ivoirienne, dont Ken Kakena, jusque là en charge du marché B2B, a pris la direction générale. Actuellement hébergée dans les bureaux de Total, cette dernière s’installera bientôt dans ses propres locaux, au Plateau.

    « Nous avons déjà une demi-douzaine d’employés et 1 200 points de vente – où il faut encore former les commerçants – et des contrats en perspective, notamment auprès d’une entreprise de 3 000 salariés », précise Sébastien Vetter, qui espère voir passer le nombre de ses collaborateurs – une trentaine actuellement – à 400 ou 500 d’ici deux ans.

    Après la Côte d’Ivoire, viendront le Burkina Faso et le Mali, avant la fin du premier trimestre 2019. Et l’entreprise compte se déployer dans sept à huit pays avant la fin de l’année prochaine.

    La régulation « pas si contraignante »

    Interrogé sur la régulation sénégalaise, souvent pointée du doigt comme un blocage par les opérateurs de fintech actifs dans le pays, Sébastien Vetter est loin d’être aussi catégorique : « Même si elle pourrait encore évoluer ou être améliorée, la réglementation sénégalaise n’est pas préjudiciable à notre activité, et c’est même très bien qu’elle existe pour éviter les dérives. Mais il est vrai que c’était plus facile pour nous : notre expertise d’anciens consultants dans le secteur nous permet de maîtriser ce cadre juridique. »

    L’entrepreneur reconnaît en revanche avoir dû affronter d’autres difficultés, qui ont mis à l’épreuve sa capacité d’adaptation : « Si l’on compare ce que l’on voulait faire, ce que l’on faisait au lancement de l’entreprise et ce que l’ont fait aujourd’hui, les différences sont criantes. Si on avait campé sur notre idée de départ, on aurait fermé depuis longtemps ! », s’amuse-t-il.

    Outre le changement de modèle du B to C au B to B, l’entreprise a, par exemple, dû revoir sa communication pour l’adapter aux réalités du terrain. « Au début, nous étions beaucoup trop panafricains, alors que si on veut toucher les gens au Sénégal, c’est en wolof qu’il faut parler », cite par exemple Sébastien Vetter.


    Le choix du smartphone

    À la différence d’autres outils de mobile money qui mettent en avant leur capacité à fonctionner sur des téléphones de base, hors connexion, Wizall assume son orientation vers les smartphones. « Il s’agit d’un choix délibéré, car le taux d’équipement est en forte croissance et une application offre bien plus de convivialité et de facilité d’utilisation qu’un système compliqué de textos et de codes », explique Sébastien Vetter.

    Cela n’empêche pas les destinataires d’un envoi Wizall non équipés de recevoir leur argent. « Ils peuvent recevoir un message avec un code leur permettant de retirer la totalité de la somme en liquide dans l’un de nos points de vente. Mais ceux qui disposent d’un wallet (portefeuille) peuvent quant à eux choisir de n’en retirer qu’une petite partie ou de l’utiliser en autant d’opérations qu’ils le souhaitent », précise le patron de la start-up.

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  • Présidentielle au Sénégal : salve d’investitures pour Macky Sall

    Présidentielle au Sénégal : salve d’investitures pour Macky Sall

    Le président sortant, Macky Sall, doit être investi samedi 1er décembre par la coalition Benno Bokk Yakaar. Ce sera sa quatrième investiture officielle en tant que candidat à la présidentielle de février 2019, que la coalition au pouvoir clame être gagnée d’avance.

    Quatre investitures en moins d’une semaine. Dont la dernière, ce samedi 1er décembre, se veut une cérémonie pour les englober toutes, organisée en grande pompe à la Dakar Arena, le stade flambant neuf inauguré en août dernier à Diamniadio, au cours de laquelle Macky Sall recevra son ultime sacre en tant que candidat à la présidentielle du 24 février prochain, sous l’étendard de la coalition majoritaire Benno Bokk Yakaar.

    Macky Sall est rompu à l’exercice. Vendredi, déjà, il a été investi pour « aller chercher un second mandat », à l’occasion du congrès extraordinaire de son parti, l’Alliance pour la République (APR). Nombre de ses partisans étaient réunis pour l’occasion, en présence des cadres du partis, dans les jardins du très chic hôtel King Fahd de Dakar, à la veille de la célébration des dix ans d’existence de l’APR, dans les jardins du très chic hôtel King Fahd de Dakar. L’occasion pour les « apéristes » de renouveler le mandat de leur candidat à leur tête.

    Et plus tôt dans la semaine, mardi 27 novembre, il a été investi par le Parti socialiste d’Ousmane Tanor Dieng et par l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse.

    Unité affichée

    Un chapelet de cérémonies « nécessaires »,  selon Mor Ngom, président de la chambre des élus de l’APR. « Il s’agit de représenter le poids et la diversité politique de Benno Bokk Yaakar. Il était important que toutes ces investitures aient lieu. Tous ces partis politiques ont une idéologie différente, mais ils n’ont qu’un seul parti : le Sénégal », plaide celui qui est aussi ministre conseiller à la présidence.


    >>> À LIRE – Sénégal : de Benno Bokk Yakaar au chacun pour soi


    Une unité affichée aussi par le nombre de poids lourds de la majorité présidentielle présents lors de l’investiture vendredi, à l’instar du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse (AFP), et d’Ousmane Tanor Dieng (PS), qui ont rejoint sur l’estrade les caciques de l’APR et les membres du gouvernement.

    « Seule, l’APR avait déjà enregistré 26% des suffrages lors de la présidentielle de 2012. Mais l’alliance avec ses partenaires lui a permis d’obtenir 65% des voix au second tour », a rappelé Andourahmane Ndiaye, secrétaire administratif national de l’APR.

    À la tribune, Macky Sall a d’ailleurs pris soin de saluer les membres de sa coalition, remerciant « les leaders politiques d’obédiences diverses, libéraux, nationalistes, progressistes ou encore républicains qui ont accompagné la majorité présidentielle au service du pays ».

    Transhumance politique

    À dix jours du dépôt des candidatures devant le Conseil constitutionnel, la multiplication des investitures par les principaux partis de la coalition majoritaire entend renforcer le message affiché par le régime. Dans les rangs de « BBY », on se dit en effet serein quant à une réélection du président sortant, et l’on insiste par ailleurs sur la supposée absence de poids de l’opposition.


    >>> À LIRE – Sénégal : ces irréductibles bastions de l’opposition


    « Nous montons  en puissance », clame El Hadj Hamidou Kassé, ministre conseiller en charge de la communication, qui souligne que de nombreuses autres coalitions, en plus de BBY, ont rejoint et continuent de rejoindre les rangs des soutiens à Macky Sall à l’approche du scrutin.

    Dernier ralliement en date, celui d’Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor, en Casamance, et ancien proche d’Abdoulaye Wade. Un ralliement qui fait couler beaucoup d’encre à Dakar, mais que ni l’intéressé ni le camp présidentiel n’ont pour l’instant officiellement confirmé.


    >>> À LIRE – Présidentielle au Sénégal : Madické Niang annonce sa candidature et rompt avec le « Karim ou rien »


    Si la campagne du candidat Macky Sall ne commencera officiellement qu’à compter du 10 décembre, une fois les parrainages clôturés, le rassemblement des « apéristes » et de leurs alliés, vendredi, avait déjà des airs de meeting de campagne avec, en toile de fond, l’idée que la bataille serait déjà gagnée.

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  • Togo : manifestations, boycott, blocage au Parlement… les élections de décembre s’annoncent tendues

    Togo : manifestations, boycott, blocage au Parlement… les élections de décembre s’annoncent tendues

    Censées contribuer à faire baisser la tension dans la mise en œuvre des réformes, les élections programmées en décembre risquent au contraire de faire basculer le pays dans un nouveau cycle de violences.

    L’opposition togolaise appelle à nouveau ses partisans à manifester dans tous le pays, ce samedi, pour dénoncer les « irrégularités » qui entachent l’organisation de ces scrutins. Jeudi, déjà, dans les rues de Lomé, plusieurs milliers de Togolais ont défilé à l’appel de la coalition de 14 partis de l’opposition (C14) pour exiger l’arrêt du processus électoral relatif à l’organisation des élections locales et du référendum le 16 décembre et des législatives le 20 décembre.


    >>> À LIRE – Togo : la coalition de l’opposition met la pression à l’approche des élections


    « Nous avons marché pour exprimer notre mécontentement à l’endroit du pouvoir en place. Nous voulons leur dire que le processus électoral, tel qu’il se déroule, doit s’arrêter afin de trouver au préalable un accord pour des élections démocratiques, libres et transparentes », a déclaré Jean-Pierre Fabre, l’un des responsables de la coalition, ajoutant que personne ne peut contraindre l’opposition à aller à de « fausses élections ».

    La question de la rétroactivité

    La coalition de l’opposition exige notamment la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui fonctionne depuis le début du processus à treize membres, sans les quatre représentants de l’opposition parlementaire.

    « À 13 sur 17, le quorum est atteint. L’opposition parlementaire peut nous rejoindre à tout moment sa place y est toujours », soutient pour sa part Kodjona Kadanga, président de la CENI.

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  • Tunisie : 12 arrestations en lien avec l’attentat-suicide d’octobre

    Tunisie : 12 arrestations en lien avec l’attentat-suicide d’octobre

    Douze personnes soupçonnées d’appartenir au groupe jihadiste État islamique ont été arrêtées dans le cadre de l’enquête sur un attentat-suicide perpétré en octobre à Tunis, a annoncé vendredi 30 novembre le ministère de l’Intérieur.

    Le 29 octobre, une femme d’une trentaine d’années a déclenché un engin explosif artisanal sur l’avenue Bourguiba à Tunis, faisant 26 blessés.

    L’attaque était la première à frapper la capitale tunisienne depuis novembre 2015. Elle n’avait pas été revendiquée mais selon les autorités, la kamikaze avait prêté allégeance à l’État islamique (EI).

    Dans le cadre de l’enquête sur cet attentat, la police a arrêté 12 personnes soupçonnées d’appartenir à l’EI, a indiqué un porte-parole du ministère de l’Intérieur dans un communiqué, sans préciser où et quand les arrestations avaient eu lieu, ni les liens des suspects avec l’auteur de l’attentat.

    Selon lui, la kamikaze avait eu des contacts avec des responsables de l’EI « à l’intérieur et à l’extérieur du pays, et échangé avec eux via internet ». Ces derniers lui avaient montré comment fabriquer un engin explosif, et elle avait ensuite fabriqué seule celui utilisé dans l’attentat, a-t-il ajouté.

    « Des cellules dormantes démantelées »

    Les enquêteurs ont saisi « une grande quantité de produits explosifs et chimiques, ainsi qu’un drone », et ont « démantelé quatre cellules dormantes takfiristes (extrémistes NDLR) dans plusieurs régions », selon la même source. Un laboratoire produisant des explosifs et des composants électroniques a également été découvert à Raoued, dans la banlieue de Tunis.

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    Plusieurs groupes extrémistes armés sont retranchés dans des massifs montagneux de l’ouest tunisien, frontaliers de l’Algérie.

    Dans un autre communiqué, le ministère a indiqué qu’une patrouille de police avait été prise pour cible jeudi soir par un groupe armé à Kasserine, ville marginalisée de l’ouest du pays, et qu’un passant avait été blessé par balles.

    L’attaque a été revendiquée par l’EI sur l’agence Amaq, outil de propagande de l’organisation jihadiste.

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  • Présidentielle à Madagascar : après la défaite, le défi de la survie pour le parti de ” Hery “

    Présidentielle à Madagascar : après la défaite, le défi de la survie pour le parti de ” Hery “

    Éliminé de la course à la présidentielle malgache, Hery Rajaonarimampianina, le président sortant, a annoncé vendredi 30 novembre qu’il ne soutiendrait personne pour le second tour. Quid, désormais, de l’avenir politique du HVM, son parti ?

    « Je me présente en tant que sage et choisis de ne soutenir ni l’un ni l’autre des deux candidats au deuxième tour. » Vendredi 30 novembre, Hery Rajaonarimampianina a choisi de s’exprimer via une vidéo, diffusée sur deux chaînes privées, pour livrer son message de l’entre-deux tours de la présidentielle. Dans une intervention de huit minutes, dans laquelle on le voit s’exprimer debout, à son domicile, « Hery » a reconnu des erreurs. « Je vous présente mes excuses si j’ai pu vous blesser »,  a-t-il notamment déclaré.

    La déroute reconnue

    Deux jours plus tôt, le président sortant a été définitivement éliminé de la course, avec un score de 8,82% au premier tour, selon les résultats définitifs. Le second tour, qui se tiendra le 19 décembre, verra un duel entre Andry Rajoelina (39,23%) et Marc Ravalomanana (35,35%).


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    Après avoir demandé l’annulation du scrutin, « Hery » accepte donc désormais une déroute qu’il n’avait pas vu venir. « Il était dans le déni total », glisse un membre de son staff. « Depuis le sondage début octobre (dont l’interdiction avait fait polémique, ndlr) qui lui attribuait 4% d’intentions de vote, jusqu’aux derniers jours avant la proclamation des résultats, on se heurtait à un mur à chaque fois qu’on lui pointait des difficultés. »

    Mais il n’est pas certain, aujourd’hui, que son refus de soutenir un des deux candidats encore en lice témoigne d’un plus grand pragmatisme. D’autant plus que l’existence de son parti, le HVM, se trouve menacée après son cuisant échec électoral.

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