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Climat d’angoisse à Goma


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Par Mélanie Gouby, (RNW Africa)

-Depuis deux semaines, les nuits de Goma sont rythmées par des attaques à main armés et des meurtres à répétition qui plongent la ville et ses habitants dans la peur.

Roger Maombi avait reçu un appel plus tôt dans la soirée. Il avait alors annoncé à sa femme devoir “aller faire un tour pour régler quelque chose”. Devant la petite alimentation du quartier de Mabanga, où le rendez-vous lui avait été fixé ce lundi 24 septembre, une rude discussion s’engage et le ton monte.

Des coups de balles fusent. Roger Maombi est assassiné. Au même moment, la propriétaire de l’alimentation et un client sortent pour voir ce qui se passe et sont tous les deux tués à leur tour, sur le bas de la porte.

Vendetta

Un règlement de comptes plutôt banal pour Goma. La capitale du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, n’est effectivement pas réputée pour la sécurité de ses rues.

Mais le client en question se trouve être un soldat de la Garde républicaine, une unité d’élite réputée pour son caractère impitoyable. L’incident déclenche une vendetta. D’autres soldats de la Garde républicaine sèment la terreur dans les quartiers de Goma à la recherche de coupables et plusieurs jours durant de nouveaux meurtres sont enregistrés chaque nuit.

“Nous n’osons plus sortir le soir, on ne sait pas ce qui peut se passer. Il y a toujours de l’insécurité à Goma, mais avec l’arrivée des nouvelles troupes cela ne va vraiment plus. On reste comme des poules chez nous après 19”, dit Annette, une commerçante du quartier de Mabanga.

Menace concrète

Depuis le début du mois de mai, des milliers de troupes déployées en renfort au Nord-Kivu se battent contre les rebelles du M23, un groupe armé Tutsi qu’on présume soutenu par le Rwanda voisin.

Ces soldats, censés protéger la ville d’une éventuelle attaque du M23, sont cependant devenus la menace la plus concrète pour les habitants de Goma.

Repoussées par les rebelles jusqu’à moins de 30 kilomètres de Goma à la fin du mois de juillet, les troupes de l’armée congolaise sont aussi désoeuvrées à cause d’un cessez-le-feu tacite avec le M23.

“Ce n’est pas une situation aisée, car la ville est sous la menace du M23. C’est le devoir de l’Etat de mettre la ville à l’abri de toute attaque surprise. Aujourd’hui, nous voyons certains éléments militaires qui errent dans la ville et il y a des dérapages”, explique le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej, ajoutant que des efforts sont faits pour maîtriser ces soldats indisciplinés.

Les autorités ont arrêté 20 suspects

Paradoxalement, le M23 utilise maintenant ces incidents contre le gouvernement congolais et menace de prendre Goma si les militaires congolais continuent de semer le trouble en ville.

“C’est inadmissible, nous allons venir sécuriser la population si cela continue”, affirme le colonel Kazarama, porte-parole du mouvement.

Atmosphère de délation

Les rues désertent de Goma la nuit ne sont pas le seul signe de tension. Les autorités appellent à la délation des bandits et sympathisant du M23, créant une atmosphère de délation et favorisant les arrestations arbitraires.

Selon certaines rumeurs qui circulent, le M23 serait à l’origine de cette insécurité, une stratégie déjà utilisée par le CNDP, le groupe armé auquel appartenaient les militaires du M23 avant d’être intégrés dans l’armée congolaise en 2009.

Mais aucune preuve ne corrobore cette théorie, même si indirectement la population est victime du conflit que le groupe armé a démarré.