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Concertations nationales : l’opposition est mal partie


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Etienne Tshisekedi isolé du reste du monde – l’opposition s’oppose-Le conclave de l’Opposition, organisé à Kinshasa pour baliser la voie aux concertations nationales, a révélé de graves dissensions qui rongent l’Opposition congolaise. Les participants n’ont pas pu s’accorder sur l’essentiel. A l’instar du MLC et de l’UDPS, ayant boudé la rencontre de Limete, ces derniers ont préféré camper sur leurs positions respectives. Pour n’avoir pas réussi à aplanir ses divergences, l’Opposition est mal partie.
Le conclave de l’Opposition qui se clôture, sauf imprévu aujourd’hui jeudi, a ramené à la surface les profondes divergences qui minent cette plate-forme de la classe politique congolaise. Initié par le président du Sénat et président de l’Union des forces du changement (UFC), Léon Kengo wa Dondo, le conclave s’est révélé incapable d’unir l’Opposition. Pourtant, il était censé unifier l’Opposition autour d’un idéal commun pour aborder avec un seul langage les prochaines concertations nationales, formalisées par ordonnance par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange.
Les faux bonds, c’est que le MLC et l’UDPS ont ouvertement boudé cette rencontre, de même que leurs alliés à l’Assemblée nationale. Parti pour rassembler les différentes tendances de l’Opposition face aux enjeux de l’heure, le conclave boucle ses consultations préliminaires comme une simple frange de la grande famille. La suite des discussions politiques initiées par le président de la République s’en ressentira.
Premier constat : l’Opposition n’a pas la même lecture des concertations nationales et elle ne fait rien pour s’en cacher. Les uns rejettent l’initiative et marquent leur refus de participer ; les autres tentent de voir clair avant de se jeter à l’eau. A ce rythme, l’Opposition va, au lieu de contrer la majorité présidentielle, plutôt lui prêter le flanc. Ses points de vue durant les concertations ne vaudront pas un penny.
Deuxième constat : le conclave de l’Opposition tend à accoucher d’une souris. Quand bien même certains acteurs présents à Limete relativiseraient en arguant que les absents pourraient toujours adhérer aux conclusions qui en sortiraient. Ce à quoi des observateurs avisés répondent qu’il s’agit du déjà entendu. Le même scénario revient chaque fois que l’on aborde une nouvelle échéance ou une grande question d’intérêt national. Bref, c’est du déjà-vu.
Dans tous les cas, l’Opposition abordera les prochaines concertations nationales dans une situation d’extrême fragilité. Ce qui fait le lit de la Majorité qui, son côté, s’est alignée aux directives dictées par son autorité morale. Peut-on dans ces conditions espérer un retournement de la situation au moment de ces concertations ?
Ce n’est pas évident. Une fois de plus, la Majorité aura les mains libres pour faire évoluer les concertations à sa guise ; l’Opposition n’étant pas parvenue à vider ses contradictions.
Des nouvelles en provenance de Limete où se tient le conclave de l’Opposition ne sont pas non plus rassurantes. Une fois de plus, l’Opposition a ramené le débat sur des préalables, en lieu et place d’un discours à défendre au cours de ces assises.
Premier test
Les partis politiques de l’Opposition politique regroupés en conclave entendent, apprend-on, obtenir du chef de l’Etat la correction de l’ordonnance n°13/078 du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales.
Ces acteurs considèrent que l’ordonnance du chef de l’Etat contredit dans ses dispositions les plus pertinentes l’esprit de l’accord-cadre d’Addis-Abeba. D’où, soutiennent-ils, est né le projet de ces concertations. A cet effet, ils ont mis en place une sous-commission pour examiner l’accord-cadre d’Addis-Abeba dans son volet relatif au dialogue national, supposé inclusif.
« Le conclave va changer beaucoup de choses. Considérant que toute œuvre humaine est imparfaite, le président de la République peut se tromper. Le dialogue national doit se conformer à l’accord-cadre d’Addis-Abeba. La famille politique de Joseph Kabila et même l’ensemble de la communauté nationale devront ainsi prendre en compte les résolutions finales de ce conclave… », a déclaré le modérateur des forces acquises au changement (FAC-Opposition), porte-parole de ce conclave, Jean-Pierre Lisanga Bonganga.
Les travaux qui se clôturent aujourd’hui jeudi vont donc déboucher sur une résolution fondamentale quant à la problématique du schéma des concertations nationales.
D’autres recommandations se rapportent aux différentes questions débattues en sous-commissions. Il s’agit notamment de la révision constitutionnelle pour laquelle l’Opposition a promis de réaffirmer sa ferme opposition ; celle de défendre le verrouillage de l’article le plus visé, c’est-à-dire l’article 220 de la Constitution qui traite du nombre et de la durée des mandats du président de la République.
L’organisation interne dans le processus de désignation du porte-parole de l’Opposition donnera aussi lieu à une résolution. Celle-ci, tout comme toutes les autres résolutions, devront cependant être proposées aux grands absents du conclave, à savoir l’UDPS et le MLC aux fins de s’opposer à toute l’Opposition.
Difficile de prédire la suite, les deux partis ayant ouvertement marqué leur opposition à l’initiative lancée par Léon Kengo. Qu’en sera-t-il alors de ces résolutions de ce conclave ? L’on n’en sait pas encore grand-chose pour l’instant. Toujours est-il que les conditions dans lesquelles cette grand-messe de l’Opposition a été organisée n’augurent pas de lendemains meilleurs quant à son impact réel au moment des Concertations nationales.
La dislocation actuelle de l’Opposition serait un signe prémonitoire d’un naufrage programmé par ses composantes. Fissurée et tiraillée, elle a une fois de plus montré ses limites. Au point où on ne le crédite pas d’être prête à proposer une alternative crédible en 2016.
Minée par des intérêts divergents, l’Opposition étale au grand jour son incapacité à gérer ses contradictions internes. Aura-t-elle par conséquent le courage de renverser la machine de la Majorité, bien préparée et rodée à passer avec succès le cap de concertations nationales ? Elle est mal partie. D’ailleurs, comme à l’accoutumée.
Le Potentiel
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