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– Des Hutus (AbaHutu) existent parce que des rwandais s’identifient Hutus, quelles que soient leurs conceptions ‘d’être Hutu’. Des Tutsis (AbaTutsi) existent parce que des rwandais s’identifient Tutsis, quelles que soient leurs conceptions ‘d’être Tutsi’. Ceci n’est guère un problème en soi car l’identification de soi est un phénomène universel. Tout être humain s’identifie à sa façon. Cela fait partie de son existentiel. Le respect de l’auto-identité de la personne est impératif en accord avec le droit fondamental d’expression qui inclut nécessairement l’expression de soi. Tous les problèmes commencent lorsqu’un acteur de la politique rwandaise entreprend de classifier les rwandais en catégories Hutu et Tutsi, puis la catégorie des Hutu en sous-catégories ‘Hutu-modérés’ et ‘Hutu tout court’. Comme il n’y a pas de critères objectifs reconnus et acceptés de classification de la population rwandaise en ces diverses catégories, cette classification est laissée à la discrétion de chacun, la raison du plus fort, aujourd’hui Kagame, étant évidemment la meilleure. Avec la présentation des tueries au Rwanda en 1994 comme ‘le génocide des Tutsis et massacres de Hutus (modérés)’, personne n’est victime de fait et personne n’est criminel de fait. Pour être classé victime ou bourreau, indépendamment des crimes subis ou commis, le rwandais ou la rwandaise doit au préalable passer à travers le filtre ethnique, la décision ultime revenant au chef suprême, en l’occurrence Kagame, de façon tout à fait discrétionnaire. C’est ainsi que ceux classés Tutsis ou Hutus modérés par les plus forts, en l’occurrence Kagame et son entourage, ont droit à la vie et ceux classés Hutus tout court constituent le bassin des ‘génocidaires’, tout au moins potentiels, que l’homme fort peut tuer, emprisonner, laisser mourir de faim, priver de soins de santé à sa guise avec la bénédiction, l’assentiment voire l’assistance de la communauté internationale. Remarquons que dans ce contexte, même ceux s’identifiant et/ou réputés Tutsis n’ont aucune garantie de rester dans la catégorie des ayants droit à la vie. Pour faire passer tel réputé Tutsi de la catégorie des ayants-droit à la vie dans celle des ayants-droit à la mort, il suffirait de l’accuser d’association avec les génocidaires et pourquoi pas l’accuser d’avoir changé d’ethnie (Icyihuture). Ainsi, la présentation des tueries au Rwanda en 1994 comme un ‘génocide des Tutsis et massacres de Hutus (modérés)’ confère à Kagame le droit de vie et de mort sur tout rwandais et ainsi lui donne les moyens d’exercer sa dictature atroce sur le peuple rwandais. La qualification ‘génocide des Tutsis’ est donc le socle, la fondation, la colonne centrale, de la dictature de Kagame. Ce dernier et son entourage définiraient le ‘Hutu-modéré’ comme le Hutu qui reconnaît que les tueries de 1994 constituent un génocide des Tutsis (Umuhutu modéré ni uwemera jenoside y’abatutsi). Pourquoi cette définition? Parce que celui qui souscrit à la présentation des tueries de 1994 comme un ‘génocide des Tutsis’ donne automatiquement à Kagame les moyens de sa dictature, les autres divergences devenant accessoires et dès lors négociables.