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Par
Sébastien Jédor
Publié le 21-11-2018
Modifié le 21-11-2018 à 14:00
Grande émotion ce matin au Niger lorsque la presse locale a rapporté le décès du musicien Malam Maman Barka, immensément populaire dans son pays et très connu également au Nigeria voisin. La popularité de Malam Maman Barka s’explique par sa maîtrise du biram, un instrument très particulier, et aussi par ses chansons engagées.
Malam Maman Barka a eu deux vies. Né en 1959 à Tesker, dans le département de Zinder, il embrasse d’abord une carrière de professeur. En dehors des salles de classe, Malam Maman Barka se fait remarquer par sa virtuosité à jouer du ngurumi, un instrument à deux cordes.
Mais c’est avec un autre instrument qu’il va enchaîner les tournées et les concerts. Le biram, instrument à cinq cordes montées sur une caisse de résonance en forme de pirogue, est un instrument mythique de la région du lac Tchad. Les pêcheurs nomades buduma vouent à cette sorte de harpe, de calebasse, un culte quasi sacré.
Malam Maman Barka apprend à en jouer auprès du dernier maître encore en vie, qui lui cède son propre instrument. Un biram que le musicien emmènera sur les scènes du monde, au Maroc, en France ou en Allemagne.
Malam Maman Barka chantait en buduma, en toubou ou en haoussa, mais pas seulement des textes traditionnels. Niger mon beau pays, était un hommage à son peuple, à ses ressources naturelles et Presse libre un hymne à l’engagement des journalistes.
Le musicien doit être inhumé cet après-midi, le 21 novembre, au cimetière de Niamey, la capitale nigérienne.