Après plusieurs semaines de débat, de rappels à l’ordre de Bruxelles et de réactions agitées des marchés financiers, l’Italie a finalement présenté son projet de budget à la Commission européenne, le 15 octobre. Le gouvernement populiste n’a pas changé d’avis et prévoit un déficit de 2,4 % en 2019, soit trois fois plus que ce qu’escomptait la Commission.
Visiblement, note Il Manifesto, “le projet n’a pas trop déplu aux marchés : la Bourse est repartie à la hausse, le spread [indicateur de référence de l’inquiétude des investisseurs] est revenu sous la barre des 300 points. Par contre, le projet n’a pas du tout plu à la Commission. Mais la situation est délicate, elle réclame du tact et de la prudence.”
Le 16 octobre, Jean-Claude Juncker a certes manifesté sa désapprobation, mais il l’a attribuée à “certains pays [qui] nous couvriraient d’injures et nous accuseraient d’être trop souples avec l’Italie” si le déficit était toléré. D’après le journal communiste, la Commission attend probablement la réaction des agences de notation pour décider quelle réaction adopter.
Voilà Juncker dans une sorte de “bunker”, suggère le quotidien en une, expliquant le dilemme cornélien de Bruxelles – et des principaux leaders de la zone euro – à quelques mois des élections européennes :
Ils n’ont pas intérêt à engager un conflit ouvert avec l’un des pays déterminants pour l’avenir de l’Union européenne. Mais ils n’ont pas intérêt non plus à permettre à un gouvernement considéré comme antieuropéen de crier victoire.”
Source
Fondé en 1969, le quotidien italien se pose résolument à gauche. Apprécié pour ses unes très graphiques, à la fois engagé et intello, le titre est une institution en Italie, ce qui ne l’empêche pas d’être régulièrement confronté à des crises
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