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Le Lyonnais Jérémy Morel s’apprête à faire ses débuts en équipe nationale de Madagascar, face au Soudan. Pour RFI, le défenseur de 34 ans, né en France, explique les raisons de ce choix très commenté : rejoindre les « Barea » juste après leur qualification pour la Coupe d’Afrique des nations 2019.
RFI : Jérémy Morel, quel accueil les Malgaches vous ont réservé ?
Jérémy Morel : Un très bel accueil ! On m’avait prévenu que ça allait être chaud et ça l’a été. On voit bien que le football est omniprésent sur l’île. On prend vraiment la mesure de la chose lorsqu’on est sur place.
Etes-vous souvent venu à Madagascar ?
J’étais déjà venu trois ou quatre fois. Mais je ne connais pas trop Antananarivo. On est plus de Diego-Suarez, du Nord du pays. Je découvre.
Quelle relation avez-vous avec ce pays ?
Dans ma famille, c’est beaucoup Madagascar et la Réunion. Madagascar a une place assez importante pour nous. Je suis très content de pouvoir jouer pour ce pays. J’espère que cette aventure va être longue.
Comment en êtes-vous arrivé à jouer pour l’équipe nationale ?
J’ai mon cousin par alliance qui vit à Madagascar depuis 5-6 ans, avec ma cousine. Un jour, il a vu une photo de l’équipe nationale et a reconnu des joueurs de la Réunion. Il s’est dit : « Si eux y sont, pourquoi pas Jérémy ? » Il a réussi à appeler le sélectionneur Nicolas Dupuis. Et ça s’est fait comme ça.
Il savait que je ne l’aurais pas forcément fait de moi-même. C’est lui qui a un peu forcé les choses, mais avec mon accord évidemment.
L’équipe de Madagascar est déjà qualifiée pour la CAN 2019. Pourquoi disputer ce match d’éliminatoires sans enjeu, face au Soudan, en éliminatoires ?
L’idée est de pouvoir m’intégrer du mieux possible à cet effectif. Même s’il n’y a pas forcément d’enjeu parce qu’on est déjà qualifié, ce genre de match reste important à jouer. Ça permet de gagner en confiance. Pour toute l’équipe, c’est important de parvenir à enchaîner les résultats et les bonnes prestations. […]
Arriver après la qualification, ce n’est pas forcément évident. Mais, pour moi, c’était important de venir aujourd’hui durant ce regroupement-là. Ça se passe bien et j’en suis très content.
Cela a-t-il été difficile de s’intégrer en équipe nationale ?
Non, pas du tout. J’ai la chance de connaître certains joueurs. Donc, ça m’a facilité les choses.
Comment vous êtes-vous vous intégré à ce groupe ? Faut-il mettre en avant votre expérience ou, au contraire, la jouer plutôt modeste ?
Je pense qu’il faut être comme on est dans la vie de tous les jours. Je ne suis pas là pour donner des leçons. Si les autres joueurs m’en demandent, je répondrais avec le plus d’humilité possible. Je suis aussi là pour apporter mon vécu.
Mais ce sont eux qui se sont qualifiés à la CAN 2019. Je n’étais pas là. Ils ont fait le travail. Donc, je suis surtout là pour apporter mon expérience. […]
Vous avez joué pour deux très grands clubs français, Marseille et maintenant Lyon. Vous avez disputé la Ligue des champions, qui est une des compétitions les plus prestigieuses au monde. Pourquoi vouloir disputer un tournoi comme la CAN 2019 ?
Ce n’est pas forcément hyper important de la jouer. Je suis là par la force des choses. Jusqu’à récemment, je ne savais pas que je pouvais être naturalisé malgache. Si je l’avais su avant, j’aurais fait le nécessaire auparavant. Ce sont des choses de la vie.
Je suis également là pour vivre une aventure humaine. Et, aujourd’hui, je me régale à être ici.
Vous avez 34 ans. Etait-ce important pour vous de vivre une expérience de ce type, avant la retraite ?
C’est une nouvelle aventure. Dans le football, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. C’était une opportunité pour moi de connaître autre chose. Je vais essayer de vivre cette expérience pleinement et de prendre le plus de plaisir possible avec cet effectif-là.
En France, votre décision de jouer pour Madagascar a suscité des réactions très différentes. Beaucoup de personnes ont compris et même salué votre choix. D’autres se sont moqués. Et certains vous ont taxé d’opportunisme. Que pensez-vous de toutes ces réactions ?
On ne peut pas plaire à tout le monde… Moi, je sais pourquoi je suis là. Comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas besoin de me justifier sur pourquoi ce choix et pourquoi à ce moment-là. Je sais d’où je viens et où je veux aller. […]