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Par L’Observateur Paalga
-Le moins que l’on puisse dire de la situation en République démocratique du Congo, c’est que les choses s’accélèrent. Ce pays, grand comme l’Europe de l’Ouest, est de nouveau en proie à une rébellion armée : le M23. Ce nom ferait référence au 23 mars 2009, date à laquelle le Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), alors mouvement politico- militaire, avait signé avec le gouvernement un accord pour mettre fin à la rébellion.
C’est ce mouvement armé qui donne du fil à retordre à Kabila-fils dont le père, Laurent Désiré, on s’en souvient, avait usurpé le pouvoir d’Etat des mains du grabataire Mobutu le 17 mai 1997. Est-ce venu le tour de Joseph de faire face à une rébellion armée ?
En tout cas, les choses semblent se corser pour lui. Depuis le vendredi 6 juillet 2012, la ville de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda, se trouve aux mains des rebelles du M23 ; Tout comme la ville de Rusthuru.
Après de violents combats, la population et plus de 600 soldats de l’armée congolaise (FARDC) se sont réfugiés en Ouganda. La rébellion dit avoir récupéré un important stock de matériels et d’armes laissés par les forces régulières congolaises en débandade. Un regain de violence qui a fait plus de 200 000 déplacés et quelque 35 000 réfugiés au Rwanda et en Ouganda.
C’est dire que l’est de la RDC est de nouveau le théâtre d’une guerre sanglante depuis début mai 2012, dont les acteurs principaux ne sont autres que d’anciens combattants de la rébellion tutsie congolaise du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), lesquels réclament, depuis plusieurs mois, la pleine application des accords signés le 23 mars 2009 entre les autorités de Kinshasa et l’ancienne insurrection.
Et ces revendications se déclinent, entre autres, en retour des réfugiés congolais qui sont au Rwanda et en maintien de leur privilège acquis après la signature desdits accords.
Parce qu’il a seulement quelque 2 000 combattants dans ses rangs, nombreux sont ceux qui estiment que ce mouvement armé pourrait difficilement ébranler Joseph Kabila s’il n était activement soutenu par le Rwanda en hommes et en matériel.
En effet, plusieurs rapports indépendants font état de l’enrôlement massif de Rwandais dans les rangs du M23 ; chose qui serait suscitée et soutenue par Kigali. «Rumeurs totalement fausses et dangereuses», estime Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères pour qui cette instabilité à l’est de la RDC est une affaire qui relève strictement du gouvernement congolais et de l’armée congolaise.
Difficile de croire que Kigali est blanc comme neige dans cette affaire en dépit des dénégations de son ministre des Affaires étrangères.
Mais quoi qu’il en soit, Kinshasa doit se dépêcher d’aller à la table de négociations. A entendre certains observateurs, les forces armées congolaises, laissées à elles, sont incapables de nos jours de juguler cette rébellion.
Par Boureima Diallo