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–L’échafaudage des théories erronées se multiplie en Occident sur l’avenir de la République démocratique du Congo comme Etat dans ses 2.345.000 km². Chacun y va de son analyse, changeant constamment d’approche, en y ajoutant des subtiles améliorations en vue d’aboutir à une seule finalité : l’implosion de la RDC. Le processus d’une décentralisation soutenue à bras-le-corps par des partenaires au développement rentre dans cette stratégie. Les pièges étant tendus de partout, une vigilance tous azimuts s’impose ! Seul le peuple, mobilisé et déterminé, peut déjouer ces pièges du malin.
La théorie visant le dépeçage de la République démocratique du Congo en plusieurs Etats-nains a pris du chemin. La résistance de l’opinion congolaise face à cette poussée a découragé les initiateurs de cette théorie. Désormais, ils battent en brèche, recherchant à obtenir les mêmes résultats avec de nouvelles subtilités. Déjà, les mêmes personnes déclarent, urbi et orbi, que « Nous devons admettre que la République démocratique du Congo n’existe plus ».
La thèse, longtemps véhiculée dans les milieux scientifiques occidentaux, ne porte plus. Le somnifère administré par l’Occident visant l’implosion de la RDC a perdu de son efficacité. La pression de l’opinion publique congolaise a eu raison des prédictions des think tank occidentaux qui travaillent encore sur le sujet. Mais, ce n’est pas pour autant que les tenants de cette thèse ont désarmé. Bien au contraire, ils ont redoublé d’ardeur en imaginant d’autres concepts. La nouvelle trouvaille s’appelle la décentralisation ; concept défini dans la Constitution taillée sur mesure de 2006.
Au départ, il était prévu que la RDC passe, avec les élections générales de 2006, de 11 à 26 provinces. Les scenarii étaient clairement imaginés dans les boites à idées de l’Occident pour réussir cette mutation. Mais, c’était sans compter avec les réalités du terrain. « Chassez le naturel, il revient au galop », rappelle un adage. Finalement, le naturel a pris le dessus sur ce projet qui n’avait pour seul objectif que le démantèlement de la RDC.
Aujourd’hui, le projet paraît plus que chimérique. Même si à Kinshasa, on y croit encore. Pourtant, des analyses et des études bien documentées sont arrivées à la conclusion qu’il était impossible dans la situation actuelle de la RDC de passer à la décentralisation, alors que l’Etat congolais peine à asseoir son autorité sur l’ensemble du pays. « Comment concevoir une décentralisation en présence d’un vide étatique », a fait remarquer un politologue.
LA THEORIE DE J. PETER PHAM
J. Peter Pham, chroniqueur dans New-York Times, est de ceux qui pensent que la solution pour sauver la RDC est d’en précipiter l’implosion. Dans un forum publié dans le célèbre journal américain sous le titre : « To save Congo, Let it Fall Apart (Pour sauver la RDC, implosons-la) », l’Américain développe sa pensée qui a fini par trouver écho dans certains milieux occidentaux.
L’un des thèmes constamment vantés par les auteurs de ces théories, à l’instar de J. Peter Pham, est que le Congo est trop grand et que les dirigeants congolais sont trop incompétents pour gouverner le pays. Dans le même temps, ces auteurs imaginent que les dirigeants congolais ne veulent pas appliquer les règles de gouvernance appropriées. Comme Pham, ils suggèrent que briser le pays en morceaux est un moyen d’alléger la charge pesant sur les Nations unies et la communauté internationale qui tentent d’éveiller cet « éléphant ivre ».
Certains auteurs se sont donc saisis de cette théorie en développant une ligne de pensées où transparaît une inversion complète de la théorie typique de la science politique. Ils suggèrent une chose plus que fondamentale pour eux : la décentralisation de la RDC doit se passer maintenant, à un moment où l’Etat a du mal à garantir son autorité sur l’ensemble du pays. Dans le cas actuel de la RDC, il n’existe pas de forces de défense, aucune administration sérieuse est présente dans l’ensemble du pays. Une telle proposition revient à plaider pour la théorie de l’implosion ; seule voie idéale, pour l’Occident, de « sauver le Congo ».
Stigmatisant justement l’incompétence et l’irresponsabilité du gouvernement à garantir le fonctionnement normal de l’Etat congolais, la création d’un Congo décentralisé est tout simplement hypocrite. Car, un Etat décentralisé, efficace, nécessite par conséquent l’appui d’un gouvernement central efficace, une force de défense forte et une police bien organisée. Le gouvernement efficace est le postulat pour une décentralisation réussie, tous les autres sont des corollaires.
Essayer de faire autrement, comme c’est le cas de la décentralisation prématurée prônée par l’Occident, c’est condamner l’ensemble du pays à la perdition. C’est l’objectif visé par ceux qui soutiennent depuis 2006 la thèse de la décentralisation. La décentralisation n’est qu’un objectif apparent. Le but ultime est l’implosion de la RDC – la décentralisation n’étant qu’une des étapes de ce processus. La décentralisation ne doit pas devenir le nouvel avatar pour « sauver le Congo », comme le fait croire la Communauté internationale. Avec la décentralisation, l’Occident crée malheureusement un autre scénario où le peuple congolais sera une fois de plus le seul à être blâmé lorsque les conséquences d’un plan mal conçu se matérialiseront.
La RDC existe par la volonté du peuple du Congo. Il est assez probable que la voie de la décentralisation proposée par la communauté internationale puisse créer une structure étatique plus coûteuse et dangereuse que celle existant actuellement. Le peuple doit donc se mobiliser pour barrer la route à ce projet, hautement suicidaire pour la RDC dans le format hérité de la colonisation.
La communauté internationale a intérêt à se démarquer de ses clichés négatifs qu’elle s’est fait sur la RDC. La seule solution au problème de la RDC est d’accepter de changer de cap et d’écouter les voix de la raison du peuple congolais. Les Congolais connaissent mieux les solutions aux problèmes auxquels ils sont confrontés et ils ont besoin d’une véritable aide de la communauté internationale. Et non d’une solution qui n’apporte que malheur et désolation.
Contrairement à la théorie développée par J. Peter Pham, Jeffrey Herbst, Greg Mills et d’autres théoriciens de la théorie de condamnation de la RDC et relayée par une couche d’intellectuels africains de la race de ceux réunis au sein de Pole Institute, le démantèlement de la RDC apporterait des ravages dans tout le continent. La catastrophe sociologique qui s’ensuivrait est presque marginalisée. La rupture de l’équilibre que suscite la RDC dans la région et le continent générerait des vagues de pandémonium partout sur le continent ; ce qui serait très difficile à contrôler par la suite.
UNE STRATEGIE QUI NE PASSERA JAMAIS
C’est dans cette foulée que s’inscrit, en effet, la trame principale des réflexions qui ont guidé le Colloque international autour du thème « Conflits, frontières et rôle des organisations régionales en Afrique subsaharienne : cas du Mali, de la Centrafrique et de la RDC » que Pole Institute a organisé à Goma, du 24 au 28 juin 2013. Il ne faut pas être devin pour comprendre dès le départ le but poursuivi par Pole Institute en organisant cet assemblage, de mauvais goût d’ailleurs, de telles réflexions qui ne visent en fait qu’une seule chose : chercher à obtenir, à tout prix, la balkanisation de la RDC.
Malheureusement pour ce genre d’officines qui font des pieds et des mains pour arriver à la balkanisation de la RDC, jamais ils ne viendront à bout de la farouche détermination des Congolais qui tiennent à leur pays comme à la prunelle de leurs yeux. Tout ce que ces apprentis-sorciers font comme entourloupettes est voué à l’échec. C’est à ce même sort qu’est destiné un groupuscule comme Pole Institute dont les frémissements n’iront pas plus loin qu’un coup d’épée dans l’eau.
Aujourd’hui, il est vrai que les ennemis de la RDC ont trouvé une nouvelle parade à travers le concept de la décentralisation. Ils veulent se servir de ce prétexte pour imposer aux Congolais et à leur beau pays une décentralisation adaptée à leur goût. Uniquement pour servir leurs sordides intérêts. « Le Congo n’a jamais été trop grand » pour qu’ils le balkanisent. Les Congolais n’ont jamais été incompétents pour que ces ennemis puissent, en retour, s’approprier leur pays et en faire ce que ces hideux ennemis de notre Grand Congo voudront ». En tout cas, c’est le message que le peuple congolais leur assène tous les jours et de tout temps.
Le Potentiel